nom complet ▲ Mon vrai nom est Mansour Sahadi, mais je l'ai utilisé cinq ans de ma vie. Après, j'ai rencontré ce vieux Laramée. C'est lui qui a trouvé pour Oscar. Quand les policiers m'ont trouvé, je leur ai dit que je m'appelais comme ça. Oscar Laramée. Et ils n'ont eu d'autre choix que de me croire. lieu de naissance ▲ Je suis né à Beyrouth, au Liban. Je n'ai aucun souvenir de cet endroit, sinon du bruit des bombes. âge ▲ Vingt-quatre ans maintenant. nationalité ▲ Libanaise, mais dans les circonstances, je ne sais plus quelle nationalité j'ai. Je n'ai pas de passeport. diplômes, études ▲ J'ai fini mon lycée de façon catastrophique et je n'ai plus jamais remis les pieds dans une école. métier ▲ Aux dernières nouvelles, je suis dealer et ça me plait bien. Pas que je touche à cette merde, mais le risque m'amuse. statut matrimonial ▲ Je suis un réprouvé de la société, tu m'imaginerais marié? Non je préfère les parties de jambes en l'air. orientation sexuelle ▲ Hétéro. situation financière ▲ Étonnamment bonne ces temps-ci, mais ça pourrait chuter à tout moment. idole(s) de vie ▲ M. Laramée, Al Capone? nombre d'amis facebook ▲ J'ai pas de temps à perdre chez ces Illuminati. moyen de déplacement ▲ Métro, mes jambes? groupe ▲ Tu t'laisses aller. avatar ▲ Marlon Teixeira. crédits ▲ tumblr.

ton personnage se promène dans un supermarché lorsque soudainement, un homme avec une cagoule pointe son arme sur les clients en criant qu'il s'agit d'un hold-up. sa réaction? ▲

Je suis pas ce con Moron 5 dans son clip Payphone. Je m'assiérais bien tranquillement et j'attendrais que le type ait fini. Je suis peut-être dans le crime organisé, mais on est pas aux États-Unis ici, on va se calmer tout de suite.

ton personnage se retrouve en plein milieu d'un énorme open house où il ne connait qu'une seule et unique personne. alcool à volonté, musique beaucoup trop forte, etcétéra. sa réaction? ▲

Je laisserais tomber la personne à la première occasion, je repérerais la plus belle meuf de la place et je l'emmènerais dans un coin tranquille le plus vite possible. Question de battre mon record. Ah si c'est pas du David Guetta je resterais peut-être sur la piste un peu. Provoquer le plus gros con de la soirée en laissant malencontreusement tomber de la bière sur lui serait aussi une idée intéressante.

ton personnage est en couple et l'occasion de tromper son/sa partenaire -en ayant l'assurance que personne ne le découvrira un jour- se présente à lui. sa réaction? sa décision? ▲

Je peux pas dire que j'ai déjà été en couple. J'ai déjà essayé, mais j'ai trouvé ça nul. Alors si je devais changer de partenaire sans le lui dire ‒ pour faire changement! ‒ je n'hésiterais pas une seconde. Après tout on est dans l'ère de la consommation. Vaut mieux pas trop s'accrocher aux produits, ils pètent!

île déserte. pas de portable, pas d'ordinateur, pas d'amis, pas d'amoureux, pas vraiment de divertissement, et le tout pendant une semaine. sa réaction? se plaindre, se débrouiller? ▲

Allons on va pas bouder pour si peu! Je découvrirais tous les secrets de l'île, je passerais en mode survie comme un vrai chef. Et je profiterais aussi! Le soleil, la mer... tu peux même bronzer sur les fesses, c'est pas génial?

ton personnage se promène dans la rue lorsque soudainement, un chaton abandonné et maigrichon lui fait les yeux du chat potté. (you know what i mean). sa réaction? ▲

Je l'attraperais immédiatement dans une prise de catch. Je vérifierais s'il a des puces. Si tout me semble en règle et qu'il a réussi à me griffer plusieurs fois ‒ signe que c'est dur ‒ alors je l'adopterais sans plus de cérémonie.

aoutch, ton personnage se retrouve dans la rue. pas de job, pas d'appartement et pas d'argent.. et le tout du jour au lendemain. sa réaction? ▲

Je saurai que je suis de retour dans mon élément! J'ai vécu trois ans dans les rues de Paname et j'y ai bien survécu. Ah c'est vrai qu'on se parle tout seul, qu'on côtoie les rats, qu'on se bat, que nos orteils crochent... mais ça s'arrange. À un moment tu comprends que les femmes te trouvent puant et tu sors de là, comme j'ai fait.

digne du titanic, ton personnage se trouve à bord d'un navire qui coule. deux choix s'offrent à lui : aider la vieille dame qui galère dans l'eau avec sa jupe au risque de mettre sa vie en péril, ou la laisser tomber et avoir l'assurance de finir sain et sauf? ▲

Faut pas s'en faire avec la vie, un jour tu la perds et tant pis. Ça, maître Laramée me l'a bien appris et ça a été une leçon bien plus utile que tout ce avec quoi on m'a bourré le crâne à l'école. Sur ce bateau, j'essaierais de remonter le moral à tout le monde, de faire des blagues. Je courais partout comme un dingue, en faisant des folies (peut-être parce que j'ai déjà été SDF?). J'irais volontiers patauger avec cette sexy.

ton personnage se fait offrir 20 000€ .. que s'il dénonce le crime qu'a réalisé l'un de ses meilleurs potes. sa réaction? sa décision? ▲

Ah ces foutus billets! Vous savez quoi? Je péterais dessus. J'en ai pas besoin et bien qu'on voudrait tous s'éclater dans une villa, ça ne vaut pas un ami. Gâcher la vie d'un pote comme ça, c'est crade. Un coup de poignard dans le dos. J'ai peut-être déjà brisé des cœurs, mais ma cruauté s'arrête là.

J'ai trouvé quelques proverbes libanais plutôt cool et comme ils illustrent plutôt bien ma vie et que je suis en théorie libanais, les voici:



J'étais un enfant faible. Je n'ai pas de honte à le dire puisque c'est la vérité. Mais qui ne le serait pas face aux immeubles qui tremblent et aux tirs qui éclatent? Mes parents ont fui le Liban quand j'avais cinq ans. La paix se profilait tout de même, mais ils n'y croyaient plus. Je me rappelle que j'avais une sœur. Elle avait un an et bavait, mais je passais des heures à la regarder. C'est la seule que j'aimais dans cette famille. La plupart du temps, je m'éclipsais dans les petites rues de la capitale. À cinq ans. Quand ma mère me rattrapait, elle me passait des savons terribles. Je ne me souviens même plus de son visage. Enfin vous pouvez vous faire une idée, j'étais anormalement indépendant pour mon âge. Pourtant j'étais faible. Quand je suis arrivé sur Paris, j'étais fasciné. La tour Eiffel, les cafés, les façades, les jardins... je tombais des nues. Je ne voulais pas retourner là où il y avait des bombes. J'avais peur de ces coups de tonnerre qui m'arrachaient à mon sommeil au milieu de la nuit. Les autorités ont eu tôt fait d'arrêter ma famille. Vous comprenez, on n'avait pas les papiers. On devait retourner chez nous. J'ai refusé de partir. Je me suis enfui. J'ai pris cette décision avec le bébé, avec qui j'ai longuement pesé le pour et le contre la veille du départ. Mais je savais déjà ce que je voulais. J'aimais cette ville, cet endroit. Je ne devais plus revoir le Liban ni mes parents.


Je n'ai pas eu à courir bien longtemps. Un bambin tout seul, ça attire forcément les regards. Heureusement j'ai eu de la chance. À vrai dire, je pense qu'il s'agit plutôt du destin et je me demande encore aujourd'hui si ce n'était pas une affabulation. Il s'appelait Monsieur Laramée. Il m'a ouvert sa porte, se tenant avec raideur et diffusant une aura d'autorité malgré son vieil âge. En le voyant, je suis obligeamment rentré dans son appartement sordide. Ah il était peut-être un peu fou, mais il ne me voulait aucun mal. Son autorité était aussi synonyme de sécurité. Il m'a donné à manger et m'a préparé des couvertures. J'ai dormi sur son divan mangé aux mites des nuits durant. Je ne sais pas combien de temps je suis resté là. Ce dont je me souviens, c'est qu'il se promenait un peu partout et lançait des phrases philosophiques, citant tantôt un poète, tantôt un savant. Bien sûr, je ne comprenais rien à ce qu'il me disait. Mais je l'écoutais et éprouvais un grand respect pour lui. Je me demandais si tous les Parisiens lui ressemblaient. À mes yeux, c'était mon sauveur. Une seule de ses phrases m'est resté en mémoire et c'était: « C'est parfois la peur de la mort qui pousse les hommes à la mort ». Une phrase bien compliquée pour un enfant. Pourtant, il me l'avait écrit sur un papier que j'avais recueilli comme un trésor. Je devais plus tard comprendre le sens de cette citation (d'Épicure selon mes recherches) et l'appliquer à la lettre. Monsieur Laramée profitait de la vie autant que possible et c'est un principe que je devais garder de lui ‒ si j'ai le moindre principe c'est celui-là. Je ne le savais pas, mais cet homme avait jeté les bases de mon existence. Il m'a même trouvé un prénom, Oscar, en hommage à un auteur qu'il aimait je crois. Sans que j'aie le temps d'assimiler ses enseignements, la vie me l'arracha pourtant. Il était malade, on lui avait volé sa jeunesse et c'est pour ça qu'il restait cloîtré chez lui dans ses livres. Je suis parti après avoir couvé son corps toute une semaine. La police m'a récupéré. J'étais maintenant l'orphelin Oscar Laramée, envoyé en foyer de l'enfance.