nom complet ▲ Alexandra Ondine de Bonnaventure. lieu de naissance ▲ Paris, France (14.02.1995). âge ▲ dix-huit ans nationalité ▲ de la France, naturellement. diplômes, études ▲ niveau bac (à sable). métier ▲ réalisatrice de rêve professionnelle. statut matrimonial ▲ en couple. orientation sexuelle ▲ hétérosexuelle. situation financière ▲ Avant j'étais une fille à papa, mais ça, c'était avant. idole(s) de vie ▲ Midori de la Ballade de l'Impossible, Lux de Virgins Suicide et pourquoi pas Cal enfin Calliope de Middlesex, moi je veux de l'excentrique, parce que ça fait peur aux gens, parce que ça fait rire, parce que ça fait vivre. nombre d'amis facebook ▲ avant, je passais facilement au dessus des milles, mais maintenant sur mon facebook, dans mon monde à moi j'ai trois amis : Théo, Félix et le métro. moyen de déplacement ▲ le métro quand il veut bien m'ouvrir ses portes, mes pieds quand ils veulent bien me porter. groupe ▲ l'hymne a l'amour. avatar ▲ brynja jónbjarnardóttir. crédits ▲ Tumblr.

Tu souris. ▲ La brise sur tes épaules fait doucement voleter tes cheveux alors que tu tiens fièrement sur un des toits de la capitale. Tes bras s’élèvent alors que perchée au dessus des chaumières, tu caresses du bout des doigts le tout Paname. L’étourdissante capitale t’offre sa bénédiction alors tu la saisie. Ton thorax gonflé par un mélange d’air et d’adrénaline se remplis brusquement. Tu souris encore et tu contemples ta ville. Tes yeux se ferment et dans une rétrospective presque freudienne, tu fais le point sur ta vie, alors que tes pieds ont atteint la première barre de la rampe. Perchée au dessus du vide, tu te sens plus libre que jamais. Tu te crois invincible. On pourrait penser que t’as tort. Mais pas toi. Dix-huit ans plus tôt, ▲ comme un film qu’on rembobine, te voilà enfin à la clinique. Tes parents s’émerveillent. Une seule prise et c’est la bonne. Autant la photo que l’infirmière vient de prendre, que la gamine que la mère tient dans ses bras. Ils le voient dans tes grands yeux gris-vert, que plus tard tu seras une reine. La leur, sûrement. Et toi tu gazouilles, heureuse d’être en vie, heureuse d’être là. Tu contemples le monde d’un regard d’innocence. T’as que quelques jours, tu sais pas ce que c’est la vie. Alors tu te contentes d’exister, accrochée à tes besoins primaires. Tu danses. ▲ T'as tout juste six ans, et tu sais pertinemment que ton tutu est plus cher que celui de ta voisine. Scintillant de mille feux, il a été fait main sous les directives de maman avec l'argent de papa pour qu'un sourire se dessine sur le visage de l'enfant. Sur ton visage. Mais toi t'en as rien à foutre, du haut de tes six piges, tout ce que tu veux c'est danser. Parce quand on a six ans, c'est vrai qu'on aime avoir un beau tutu, mais par dessus tout, on aime faire ce que l'on veut. Et toi ce que tu veux, c'est rêver. Danser. Vivre. La claque. ▲ Elle est pas physique la claque. Elle est psychologique. Tu regardes un peu en arrière et tu vois ta vie, ta belle vie. Puis alors que tu jettes un coup d'oeil furtif sur l'avenir, tu vois ce qui t'attend. La vie de ta mère, marié à ton père. C'est comme si tu faisais ton Œdipe. T'as rencontré Valentine au collège. Elle est cool Valentine. Elle est belle. Elle est comme toi. Sauf qu'elle est un peu conne. Comme Camille. Elles croient au prince charmant. Elles pensent que c'est plus important d'être mince, que de rendre le dernier devoir de français. Mais toi t'es douce, t'es sage. Alors tu fais mine de les comprendre et tu les aides. Tu soignes ton apparence. Tu tentes de jouer à la petite fille parfaite. Ton premier tatouage. ▲ Ta première clope. Ton premier joint. Ta première fois. Tout s’enchaîne, tout se rejoint, tout se mêle. Méli-mélo imperturbable qu’est la vie. Et toi t’es là, tu te tiens fièrement devant cette foule assassine, hypocrite, qui t’oppresse, qui t’enchaîne. Libère-toi petite fille, libère-toi de ces pensées meurtrières. Libère toi de la folie des hommes. C'est pas une révolution, c'est une évolution. Alors que tu tires doucement sur ce morceau de liberté, tu fermes les yeux et tu oublies. Tu oublies que demain Valentine le dira sûrement à Camille qui le répétera à Jules qui finira par le dire à Antoine, ton copain, que t’as finalement pris un joint. Qui s’empressera de faire part des doutes à la belle-famille. Faudrait pas que la rose éclose après son ultime overdose. Tu fermes encore plus les yeux, et raffermis ta prise sur ce bout d’indépendance à l’arrière-goût insolite. Tu tournes la tête, et un rire s’échappe de ta gorge. Un rire profond, un rire joyeux. Un rire humain comme il n’en est pas permis d’exister. Ton premier rire sincère qui se perd dans l’atmosphère feutrée de la pièce. Et peu à peu, le poison se répand dans ton être. Et peu à peu, l’idée d’une vie calme, d’une vie simple germe dans ta tête. C’est peut-être ton premier joint, mais ça sera sûrement le dernier. Tu veux juste t’échapper de cette vie anarchiquement ordonnée. Ce chaos organisé. Il parait que la vie est plus belle quand on sait encore ce que ce grand mot veut dire. Allongée dans le parc ▲ dans une robe bain de soleil, tu repenses à cette soirée. Finalement, ce n’est pas Jules qui a balancé. Ce n’est pas Camille. Ce n’est pas non plus Valentine. C’est toi. T'as simplement dit au revoir à Papa et Maman. Et eux, ils s'en font pas, ils pensent simplement que c'est une crise et que dans quelques jours la petite fille reviendra sagement à la maison. Mais pourtant, personne ne savait qu'un jour les grandes instances parentales auraient torts. Ta tête posée sur ta valise, un livre de poème sur ton cœur, la main sur ce dernier, tu regardes le ciel. Tu le fixes et le défies. Deux beautés assassines et infinies qui tentent de s’égaler, de se surpasser dans leur folle course pour l’éternité. Tu as la vie devant toi maintenant. Maintenant que la boucle est bouclée, que le fil doré s’est rompu. Que la cage s’est ouverte. T’as la vie devant toi, mais au fond, tu la regrettes ta vie d’avant. Puis y a le métro ▲ Ta robe bain de soleil est tâchée par tes larmes. T’es là paumée dans l’immensité de ce Paname sous-terrain, de cet underground insaisissable et bondé. T’as nulle part où aller alors tu pleures. Le regret a laissé place à la peur. La peur a été engloutie par l’angoisse. Et l’angoisse n’a pu que laisser sortir des larmes. Des larmes qui tâchent ta robe bain de soleil. Des larmes qui se remarquent surtout sur le si beau visage d’une petite fille si parfaite. La pudeur t’a laissée quelques minutes de répit. Et alors que tu pleures y a quelqu’un qui s’installe. Et alors que tu pleures y a quelqu’un qui s’intéresse. Y a quelqu’un qui se soucie de la pauvre Ondine, de ses yeux rouges et de son nez en trompette. Y a quelqu’un qui aime Ondine et sa robe bain de soleil tâchée par ses larmes. Et dans tout ça, dans ce joyeux bordel, y a Ondine qui revit. Enfin non, y a Ondine qui finit par vivre. Ondine aime Félix. ▲ Elle en est sûre, elle le sait, elle le sent, c’est aussi évident que deux plus deux font quatre. C’est un impératif catégorique, c’est une prise de pouvoir de son inconscient. Ondine aime Félix. Elle aime chanter dans le métro avec lui et surtout pour lui. Elle aime ces petits moments blottis l’un contre l’autre, alors qu’il reste deux stations de répit avant Concorde. Elle aime le sexe sauvage, le plaisir qu’ils s’apportent. Enfin le plaisir que tu lui apportes. Tu n’es qu’un point dans l’univers, une poussière cosmique. Ondine aime Félix. Mais qui aime Ondine autant qu’elle aime Félix ? Puis y a Théo. ▲ Théo c’est l’indescriptible. C’est pas Félix, ça tu le sais. Mais c’est autre chose. C’est plus qu’un simple édulcorant artificiel, mais c’est moins que le paradis. Théo c’est comme le métro. Au début t’as peur, alors tu restes assise à pleurer dans ton coin. Puis tu prends ton temps pour le découvrir. Et tu finis par l’apprécier. Sauf que chaque jour, il te surprend un peu plus. Il a de la magie dans la bouche. Du talent dans la plume. Il a ce je-ne-sais-quoi dans les yeux, ce petit quelque chose qui te fait sourire. C’est pas Félix, ça c’est sur, mais c’est Théotime. Et c’est déjà bien. Et au final, y a la vie. ▲ Derrière les dressings de maman, derrière les voitures de papa. Derrière les liasses de billets, derrière les amis. Derrière tout ce qui est fantasque, derrière tout ce qui est hypocrite. Aux yeux du monde, ça vaut pas les truffes, le champagne et les sacs de couturiers. C’est sûr que selon tes amis, faut plus avoir de fierté pour faire la manche. C’est sur qu’auprès de tes amies, se priver de manger c’est plus facile quand derrière, tu peux rentrer dans un taille trente-deux de chez Gucci. Mais t’es pas Ondine pour rien. Toi tu contentes de vivre, sans rien demander. Tu te poses pas de questions, tu préfères pas. T’as pas besoin de te droguer pour te sentir vivante. T’as pas besoin d’une robe de créateur quand t’as ta robe bain de soleil. T’as pas besoin de Camille, de Valentine, de Jules ou d’Antoine quand t’as Félix, Théo, le métro et une guitare. T’as pas besoin d’une vie faste. Parce qu’y a plus que ça. Il y a ton sourire.