Paris. Paris. Les mêmes odeurs puantes d’autrefois, ces même gens qui ne sourient jamais, ces mêmes paysages dont l’air oppressant vous donne des envies d’ailleurs. Des envies du monde. Le désir étrange de trouver sa voie, quelque part loin d’ici. Comme il a pu le faire. Mais lui, il a foncé dans le mur. Avec la classe d’un pingouin aveugle. Insufflation d’espoir dans le cœur, expiration de bonheur au quatre coin du monde, puis suffocation lorsqu’on comprend que Paname ou ailleurs, rien ne change. Ici ou là, peut-être là-bas, Sim il est perdu de la même façon. Il avait un chemin dans le sable et le vent est passé, la marée à monté, il en sait trop rien. Mais tout à disparu. Pas une once d’indication.
Juste l’horizon.Sauf que ça ne suffit pas. Ca rend pas heureux, ‘’juste l’horizon.‘’ Ca ne fait que vous lancer de la poudre aux yeux, quelques instants. Si éphémère qu’on les oublie. Puis on s’oublie. On finit par en avoir marre de se chercher soi-même, de ne jamais se trouver. De perdre des bouts de soi, un peu partout ou on va sans jamais savoir construire son futur. L’aventure, c’est une arnaque. La vie entière est une arnaque. On vous dit : vivez, mais personne ne donne le mode d’emploie.
Casse-tête chinois.Aux abords du canal Saint-Martin, Siméon marche. Traîne. En vérité, il suit Jack. Il le surveille comme un père surveillerait son gosse qui, trop entreprenant, jouerait les acrobates sur le bord d’une route tout en contemplant l’échec de son existence qui n’a ni passé, ni présent ni futur digne d’intérêt. Juste Jack. Avec sa patte traînante, son air de peluche déglingué et son air de borgne mi-joyeux mi-triste qui joue les clébards sociables en reniflant les chaussures cirés des beaux parisiens qui font la gueule.
Puis il y a l'effet ''claque dans la tronche''.
Puis il y a Winston Augé.Oscillant entre joie et gêne, entre excitation totale à l’idée de revoir un ami et l’ennuie désolant de rencontrer quelqu’un qui pourra constater, à haute voix ou non, que ce Siméon assoiffé d’aventure n’a finalement fait qu’un tour de bocal. Pour revenir dégobiller son amertume sur les mêmes pavés parisiens. Mais il préfère sourire, accepter l’idée d’être un raté et savouré celle des retrouvailles. «
Winston ! Je suis content de te voir. » Il parle avec décontraction, comme si sa disparition de plusieurs années n’avaient été qu’une brève passade qui gardait encore au frais les derniers souvenirs qu’ils portaient tout les deux. Mais c’est loin, c’est si loin tout ça. Ne subsiste que des photos vieillis, des souvenirs effrités, des sentiments malmenés. Le désir étrange de reprendre là ou tout avait été laissé mais la voix cruelle qui vous souffle que rien, non rien ne sera comme avant.
Parce que tu t’es barré Siméon.
Comme un voleur d’étoile en plein milieu de la nuit.
bof, bof quoi. j'espère que ça t'ira quand même