Un dernier geste de la main, et il fit volte-face. Traversant la rue piétonne qui se trouvait en face de lui. Sa veste sur les épaules, le petit vent frais printanier s’engouffra, quelques microsecondes, dans ses cheveux. Il était tard. Il faisait nuit. Les rues commençaient à se déserter petit à petit, laissant place à une apocalypse éphémère. Mais dans quelques heures, tout redeviendra comme avant. Les fonctionnaires en retard bousculeront les bonnes mamans qui accompagnent leurs enfants à l’école, les lycéens qui galopent entre la foule mouvante du matin. Dans quelques heures, la vie reprendra son train quotidien. Malo ira se coucher, quand sa voisine d’à côté se lèvera pour aller à son travail, comme chaque vendredi soir. C’est comme ça, tous les jeudis. La même chanson, le même refrain. Les mêmes personnes que l’on rencontre dans sa soirée, les mêmes boissons qui viennent lui embrumer l’esprit pas net, les mêmes endroits fréquentés. Chaque jeudi soir est cette même comptine. Ce même chant qui nous rassure, qui nous console. C’est le quotidien d’un jeune, comme un autre. Mais quelle heure était-il ? Malo releva la manche de sa chemise, légèrement déboutonnée, et observa longuement sa montre. Pendant un instant, il contempla la course incessante de la trotteuse qui courrait contre le temps. Lui aussi courrait contre le temps. Il savait qu’il devrait être déjà rentré à cette heure-ci, dans son lit, à dormir, dans les bras de Morphée. Mais lui ne voulait pas de la compagnie de cette charmante Morphée. Il voulait pousser l’instant au plus tard dans la nuit. Il voulait lutter. Lutter contre le temps, contre son organisme. Il voulait devenir cet être superpuissant, superfort, supertout. Peut-être n’avait-il tout simplement pas sommeil. Il secoua doucement la tête, redescendant alors petit à petit de son petit nuage. La chute ne fut guère violente, elle fut douce et légère. Quatre heures et dix minutes, parvenait-il à lire sur le cadran de sa Rolex. Une dernière fois, il poussa la porte d’un bar. Le dernier de sa soirée. L’endroit qui lui était si familier se vidait petit à petit. Il observa longuement les personnes qui l’entouraient, avant de porter son attention sur l’une des serveuses du Baron. Un petit rictus en coin s’esquissa discrètement sur ses lèvres. Il la salua d’un signe de tête, avant de s’installer à l’une des tables libres. Ou tout du moins qui avait l’air d’être libre. Qu’importe, Malo avait décidé d’élire son domicile éphémère, ici. A cette table. La serveuse qu’il avait reconnu s’approcha alors de lui. Capucine. La petite Capucine. « C’est bien calme, ce soir ! » souffla-t-il, un brin taquin. Une référence à l’une de ces nombreuses soirées que Malo passait en compagnie de sa jolie bande de joyeux lurons dans ce bar, dans lequel il en avait fait son quartier général. Ce soir, il n’y avait pas de Rémi, ni de Théo, ou de Pierre, Paul, Jacques et encore moins un attroupement général d’étudiants assoiffés dompté par le breton. Ce soir, Malo était seul. Un détail qui pourrait en surprendre plus d’un. « Tu m’sers un bon bourbon, s’te plait. ». Simple et distingué. Le tout demandé si gentiment. Il afficha l’un de ses sourires qui découvrit petit à petit ses dents blanches.
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Sujet: Re: soleil 2000 (ca) Sam 18 Mai - 21:29
▲ ▲ ▲ god, THERE'S SO MUCH ABOUT ME PEEING.
Elle était en retard. Comme tous les soirs. Elle claqua la porte de son appartement et dévala les marches de l'escalier trois par trois. C'était un peu son rituel du soir. Son patron commençait à avoir l'habitude. Chaque soir, il lui faisait la remarque, la menaçait de la virer si cela se reproduisait, tentant de prendre l'air le plus sérieux possible. Et chaque soir, il la laissait rentrer avec un haussement d'épaules, le doigt tapotant avec insistance le cadran de sa montre, les sourcils légèrement relevés, et un petit sourire en coin. Elle n'aimait pas particulièrement ce job. Vivre la nuit, dormir le jour. Parler à des inconnus, être obligée de leur sourire alors que l'envie n'est pas là. Être polie, toujours être polie. Elle courut jusqu'à la station de métro, sans s'arrêter. Elle savait qu'il ne fallait pas qu'elle rate celui de 22h42. Elle soupira de soulagement lorsqu'elle le vit à l'arrêt, et sans ralentir la cadence, elle grimpa à l'intérieur. Les portes se refermèrent juste derrière elle. Puis il démarra. Arrivée au Baron, elle poussa la porte et se précipita aux vestiaires déposer son manteau et ses affaires et reparut dans la salle principale. A sa grande surprise, le bar était presque vide. Habituellement, cela grouillait un peu de partout le jeudi et il fallait batailler pour se frayer un chemin. Elle salua d'un signe de tête les quelques clients habitués et s'installa derrière le bar, le visage un peu renfermé, commençant à essuyer les quelques verres éparpillés sur le comptoir. Elle releva les yeux lorsqu'une voix vint l'interpeler. Tiens, le visage lui sembla familier, c'était loin d'être la première fois qu'il venait ici. Comment s'appelait-il déjà ? Impossible de s'en souvenir. Elle attrapa un verre et le remplit d'un fond de bourbon sans plus attendre puis elle s'approcha de sa table et arrivée à sa hauteur, lui rendit son sourire. Un sourire discret, pas très assuré, mais un sourire tout de même. Le premier de la soirée. Elle déposa le verre sur la table et regarda autour d'elle, rapidement avant de prendre la parole et de demander sur un ton détendu : « Qu'est-ce qu'il t'arrive ce soir ? Aurais-tu décidé de jouer le solitaire ? » Elle était incapable de se remémorer de son prénom, par contre, de sa bande de potes, loin d'être la plus discrète, ça, oui. Comment la demoiselle aurait pu oublier ce petit groupe d'étudiants assoiffés, jamais complètement satisfaits, redemandant sans cesse un verre ? Un peu gênée, elle n'arrivait pas à poser ses yeux sur son interlocuteur beaucoup plus que l'espace de deux secondes, elle préférait détourner le regard, chercher un point à fixer. « T'as besoin de quelque chose d'autre ? Ou je peux... ? » Disposer. C'était certainement le mot qu'elle cherchait. Elle se contenta simplement de montrer le comptoir d'un signe de la tête. Ce n'était pas dans ses habitudes de parler aux clients, ni d'engager des conversations avec n'importe qui d'ailleurs. Capucine avait toujours été plutôt réservée et mal à l'aise avec des inconnus. Et encore, c'était bien moins flagrant qu'à son arrivée. Les premiers soirs passés au Baron, la jeune femme osait à peine lever les yeux du comptoir lorsque quelqu'un lui adressait la parole, lui tirer un sourire était un vrai exploit. Elle s'était un peu déterminée depuis, même si cela n'était pas non plus extraordinaire. Elle se contentait du strict minimum, parlait quand il le fallait, pas plus, pas moins. De toute évidence, elle ne comptait pas travailler ici pendant des années, ce n'était qu'un job de substitution comme un autre. Et puis, elle n'avait pas le choix, le loyer était cher à Paris, même en colocation. Au fond, c'était elle qui avait choisi cette situation, elle devait assumer, le contraire aurait bien trop fait plaisir à ses parents, qui ne se seraient pas gênés de lui rappeler qu'elle avait tout plaqué du jour au lendemain, sa famille, ses anciens amis, la sécurité tout simplement.
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Sujet: Re: soleil 2000 (ca) Ven 28 Juin - 14:25
y'a t'il des âmes qui vivent ici ?
Yo. :perv:Désolée de devoir intervenir de cette manière là dans votre RP. Mais.. n'ayant vu aucune réponse depuis le 28/05, on voulait savoir si ce rp était toujours actif? Dans l'cas où il le serait toujours, envoyez moi un mp pour que j'puisse effacer mon message. Ou dans l'cas contraire, déplacer votre rp dans la corbeille. Sans aucune réponse d'ici le 04/07, votre rp atterrira automatiquement dans la corbeille. ce qui serait dommage. ;_; Alors manifestez vous mes amours!