nom complet ▲ Siméo Malzieu. on fait avec. lieu de naissance ▲ village campagne aux abords de paris. âge ▲ vingt ans. nationalité ▲ française diplômes, études ▲ le bac. métier ▲ sans emploi.. statut matrimonial ▲ célibataire orientation sexuelle ▲ indéfinie situation financière ▲ à ramasser les centimes qui tombent au sol. idole(s) de vie ▲ nina simone, tim burton, andy warhol et autres artistes. nombre d'amis facebook ▲ écrire ici. moyen de déplacement ▲ sa voiture déglingué quand elle veut bien démarrer, sinon, le métro. groupe ▲ un autre monde avatar ▲ félix cordier. crédits ▲ tumblr.

premier point ▲ Malzieu. Malzieu et sa nonchalance dérangeante, sa façon de n'en avoir rien à foutre, cet air inatteignable. Trublion, indifférent, dérangeant. Parce que Siméon s'en fout. Il est à la recherche de son idéal de vie, qu'il n'a jamais trouvé. Frustré d'une existence dans laquelle il se sent étriqué, il est mélancolique, un peu perdu dans ce monde qui ne lui a jamais vraiment correspondu. deuxième point ▲ Fumeur invétéré, qui voit ses cigarettes se consumer à l'image de son existence. Il tire dessus de toutes ses forces et la voit devenir cendre. Devenir vent. Devenir rien. Et il souffre d'une manière étrange, forme de sadomasochisme qui n'a aucun sens. Alors, il allume une nouvelle clope, il recommence à détruire sa santé, son avenir. Et puis il attend. Il attend qu'on lui montre où est le bon chemin. troisième point ▲ Siméon, il est souriant. Pas celui qui masque ses peines pour paraître fort, non. Parce qu'il en a envie. Parce qu'il n'a pas la force de dire que ça ne va pas bien. Tout n'est que question d'ego. Contemplation désespéré de l'échec qu'a été sa quête infructueuse. Il sourit pour ne pas s'avouer à lui même qu'il a échoué là ou il pensait si fortement réussir. quatrième point ▲ Sim, c'est le type qui a parcouru le monde en vidant discrètement vos poches. Celui qui a apprit à parler anglais, espagnol, indien ou javanais en écoutant les habitants parlé, qui a mélangé les langues, perdus le nord, a fini dans une forêt. C'est le type qui a vécu partout, nul part à la fois. Qui a voyagé pour savoir où il avait sa place, pour finalement ne faire que revenir. cinquième point ▲ Clébard déglingué, une pâte chancelante, un œil en moins, l'oreille à moitié bouffée. C'est ce qu'on appellerait l'animal de compagnie de Siméon. Trouvé en Amerique du Sud sur le bord d'un autoroute, il l'a pas lâché depuis. Il saurait même pas dire pourquoi il a gardé cette épave. Peut-être que, dans le fond, il était comme ce chien : trop paumé pour refuser une compagnie. sixième point ▲ Siméon, c'est l'homme caméléon. Il se fond dans la masse avec brio, sa clope suspendu à ses lèvres, il fend les foules et n'est qu'un homme dans la masse. Invisible. Inexistant. Il est juste une ombre parmi tant d'autres. Anonyme parmi les anonymes. septième point ▲Il parle pas souvent du passé. Parce que, comme son nom l'indique c'est le passé. Il est l'homme du présent, celui se jette corps et homme dans le « maintenant », dans le « tout de suite » S'attarder sur des mots passés le dérange. Le passé, ça le rend mal à l'aise. huitième point ▲ Le quotidien l'emmerde. Il n'y a pas d'autres termes. Les routines sont dérangeantes, ennuyeuses, exécrables. Elles vous embourbe dans une monotonie qui vous crève. Et lui, il a passé trop de temps à la fuir pour se plonger dedans, même à Paname. C'est pas une possibilité, de devenir un automate qui répète les même scènes. neuvième point ▲ Siméon, c'est pas le genre qui se plaint. Il écoute les autres se plaindre avant de leur dire qu'ils sont cons. Lui, non. Il aurait matière pourtant, avec ces rêves perdues, ses espoirs qui n'ont aucun sens. Mais ça l'ennui de geindre, ça fait passer le présent, ça te détruit l'instant. dixième point ▲ Il a un caractère particulier. Paradoxe ambulant qu'il est impossible de définir avec précision. Certains disent qu'il est idiot, d'autres qu'il est juste paumé, parce qu'il a pas trouvé ça voie. Mais tout le monde s'accorde à dire qu'il va droit dans le mur.

« Tu t'en vas ? » Goût amer d'abandon. Les esquisses de la rancune se dessine sur son regard enfantin. Elle murmure une injure, un casse-toi qui lui fout des claques imaginaires sur le palpitant qui souffre. Elle voulait dire ''reste. Reste putain Sim, ma laisse pas seul avec mes vieux rêves déglingués de gamine solitaire, je les vis mieux quand t'es là. M'abandonne pas.'' Mais Malzieu fille a jamais su parler. Elle sait chialer, gémir, s'insurger. Supplier, ça elle sait pas. Elle sait pas mettre son égo idiot sur le côté. C'est un trait héréditaire dans cette famille. « Loin d'ici. Le quotidien me tue. » Elle peste encore, la gamine. Puis elle lui fait un doigt d'honneur avec son impétuosité coutumière.

Elle s'enfuit.
Et lui, il va dans le sens inverse.
Il a un rêve inconnu à rattraper.

Coup de pinceaux. Irritation. Clope écrasée contre la toile. « Où vont les rêves? » Sim, il cherche l'inspiration à travers des questions philosophiques auxquelles il ne trouverait aucune réponse. Et la blonde, elle sourit. Elle rit. Non, elle se fout de sa gueule en vérité, avec ses airs de poupée mesquines. C'est stupide d'aimer les salopes. Mais Siméon est accroc. « Ils vont là où on les cherche le moins. » Débile est sa réponse, autant que l'était la question. Puis elle a peut-être pas tort, la garce de blonde avec ses longues jambes appuyés sur le chevalet de Sim. Elle rallume sa clope, rallume son regard. Elle l'embrase avec sa sensualité effrayante. Mais pour la première fois, il y fait pas attention, son avenir, il le cherche depuis si longtemps que la révélation fait l'effet d'une bombe. Après les continents en long, en large, en travers. Après le nord, le sud, l'est et l'ouest. Après les peuples venus d'ici, venus d'ailleurs. Et si ? Et si son avenir, c'était à Paris ?

Où en sommes-nous, de nos vie, de nos rêves ?

Le chien aboie. Aboyer, un grand mot. Il miaule comme un chat qu'on égorge. Épave ramassée sur le bord d'une route. Il gémit devant Paris, parce que Paris ça pue. C'est moins joli que Rio. Moins impressionnant que le désert d'Atacama, moins grandiose que les temples incas. Sim, il sait pas pourquoi il est revenu. Mais il est revenu quand même. Alors, il fume sa clope en dardant le ciel peint de couleur pastel et mélancoliques annonciateurs d'une nuit proche. Le voile opaque qui revient une nouvelle fois. La nuit, c'est rien d'autre qu'un placard pour gosse : effrayant quand on y vit pas.

Siméon. Siméon
T'es paumé entre l'étroitesse de ton passé et l'impasse de ton futur.

C'est vrai, Paris ça pue un peu, c'est moins joli que Rio, moins impressionnant que le désert d'Atacama et moins grandiose que les temples incas. Mais il est venu quand même. Parce que là ou il cherchait ses rêves, il n'a rien trouvé. Rien ne se cachait derrière les pierres, sous le sable ou dans les favelas. Pas un souffle d'avenir n'a traversé son âme. Rien que du vide. Du vide et ce putain de silence. Sauf quand le chien miaule. Au final, il tourne en rond, il va nulle part. Il se perd. Il suppose qu'il a pas assez cherché dans la puanteur parisienne, dans les ruelles désertes, sur les places publiques. Il a dû louper le coche, voilà tout. Alors il pose le pied sur le bitume sale et cherche encore. Encore. Encore.

Dis-moi, tu les as vu, toi, nos espoirs passés ?
Nos rêves enfouis, nos amours démolis?