forgotten shirt, secret unveiled.

T’es rentrée de la fac bien avant Tiago, faut dire aussi que tes journées sont plus courtes que les siennes, pendant que lui passe son temps la tête dans le moteur toi tu te lèves plus tard, tu te prépares, tu vas en cours et puis tu rentres plus tôt, il y a des jours où tu rejoins la troupe pour danser mais pas aujourd’hui. Hier Napoléon a dormi ici, comme bien souvent d’ailleurs, des fois tu te dis que t’as quand même vachement de chance que les deux ne se soient pas encore croisés, tu ne sais tellement pas comment Tiago réagirait au final, si ça se trouve il le prendrait bien, t’en sais rien, pourtant tu ne préfères pas tenter l’expérience, du moins pas pour le moment. T’es le genre de personne qui repousse toujours le moment fatidique, pourtant tu sais que ce n’est pas ce qu’il y a de plus intelligent à faire, mais tu le fais quand même. T’entends la porte qui s’ouvre alors que tu nettoies un peu ton bordel dans ta chambre « Je suis rentré ! » tu lèves la tête de ton ménage, « Saluut ! » tu cris à travers l’appartement, aujourd’hui t’as la pêche, tu sais pas comment ça se fait, tu sais pas pourquoi mais c’est comme ça et c’est tellement agréable que tu ne te prendras pas la tête avec tes problèmes aujourd’hui. Des fois t’as l’impression d’être deux personne en même temps et ça te fais limite peur, t’as l’impression d’être lunatique et t’aimes pas ça, tu détestes quand les gens le sont à le fait de penser que tu l’es t’horripile au plus haut point. « Caetana, viens voir ! » tu relèves la tête une nouvelle fois, t’arques un sourcil, t’as pas l’habitude d’entendre ça et tu te demandes bien ce que Tiago veut te dire. « Oui, oui, un instant j’arrive. » tu finis de ranger le bordel qu’il y a sur ton lit et tu sors de ta chambre en direction du salon. Tu te plantes dans l’encadrement de la porte te demandant bien ce qu’il peut bien te vouloir « Oui qu’est c’qu’il y a ? » tu le regardes quand tout d’un coup tu aperçois un boule à côté de lui qu’il regarde avec insistance, tu t’approches afin de voir ce qu’est l’objet qui attire tant son attention. Et là tu piges, putain le con, tu fais mine de rien, peut-être attend-t-il la confirmation que ce t-shirt est bien à lui, t’espères tellement que c’est ça, pourtant t’es pas conne, t’as bien reconnu celui de Napoléon, à ce moment-là t’aurais bien kiffé te transformer en magicienne et faire disparaître le t-shirt d’un claquement de doigts puis lui faire croire que le joint, l’alcool et la fatigue ne fait jamais très bon ménage, pourtant t’as pas ces pouvoirs-là alors il va falloir que tu t’expliques. Pour l’instant tu ne dis rien, t’attends sagement qu’il te pose lui-même la question.

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T’aurais tellement dû ranger toute la baraque plutôt que seulement t’as chambre tu aurais vu se t-shirt, tu l’aurais reconnu et puis tu l’aurais rangé dans tes affaires ni vu ni connu en attendant que Napo vienne le récupérer, mais avec des ‘t’aurais dû’ on referait le monde. Tu sais bien que pour l’instant Tiago ne sait encore rien, il a croisé une fois Napoléon au garage, tu l’avais ramené avec toi, pourtant il n’y a rien qui pourrait dire que ce t-shirt est le sien t’es même sûre qu’il ne se doute pas qu’il vient passer des nuits à l’appartement quand il dort. Tu pourrais agir normalement sans attendre que Tiago s’endorme pour le faire entrer, tu pourrais le lui présenter, pourtant tu ne l’as jamais fait, allez savoir pourquoi, peut-être parce que t’as pas envie qu’il pense qu’il se passe des trucs entre vous deux, faut dire que Napoléon ‘est pas trop chaud non plus pour se retrouver en face à face avec Tiago et tu sais pas pourquoi. « Il se passe que j’ai fait une petite trouvaille, là », tu te mordilles la lèvre inférieure, t’aimerais tellement pouvoir remonter le temps et enlever ce t-shirt du canapé avant qu’il n’arrive, pourtant c’est trop tard, ce genre de truc n’existe pas, le mal est fait. Tu regardes Tiago faire, il se lève attrape le t-shirt, tu le suis du regard « Par hasard, tu saurai pas à qui il appartient ? » tu hoches la tête de droite à gauche, tu sais bien que ce n’est pas beau de mentir, mais tu ne mens pas, tu dis rien là et toute la subtilité de la chose. T’as bien capté que tu ne pourras pas lui faire croire que c’est le sien, Tiago et Napo n’ont tellement pas la même taille que ce serait juste se foutre de sa gueule que de lui faire croire ça et toi t’es pas ce genre-là, tu veux bien ne rien lui dire, mais le prendre pour un con ça non, c’est ton cousin avant d’être ton colocataire et tu sais qu’il veille sur toi, tu dois au moins respecter ça. « T’as fait venir quelqu’un ? Ce n’est pas un problème tu le sais bien. T’es chez toi. J’aime juste savoir qui vient en mon absence quoi. » tu t’approches, t’esquisse un sourire, t’es pas énervée au contraire, même si il a l’air d’un père c’est tout à fait légitime de vouloir savoir qui vient chez soi, pourtant tu ne lui dira pas son nom, pas que tu n’en ai pas envie mais t’as pas envie d’officialiser vos soirées clandestines, c’est tellement bien comme ça « T’en fais pas … c’est … enfin j’veux dire, tu crains rien et je crains rien non plus. » Tu dis en esquissant un léger sourire sur tes lèvres. Ça te fais chier de lui cacher des trucs parce que un cousin qui prend tant soin de toi t’en a pas quarante, t’en a un seul et c’est bien lui.

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Face à Tiago tu ne sais où te mettre, t’as bien compris qu’il n’est pas con et qu’il s’est rendu compte de ce qu’il s’est passé ou du moins qu’il en a une vague idée. Pourtant il n’est pas question que tu lui parles de Napoléon comme le mec qui a dormi ici, du moins tu sais qu’il va s’imaginer des choses, des choses totalement fausse puisqu’il est quasiment impossible pour toi de t’imaginer dans les bras d’un autre homme que Max, tu aurais beaucoup trop l’impression de le trahir à tel point que tu ne voudrais plus te regarder dans un miroir. Tu regardes Tiago à peine, tu sais bien qu’il va vouloir que tu mettes un nom sur l’homme au t-shirt, pourtant tu ne peux pas, c’est étrange, c’est comme un blocage, ta tête ne cesse de dire que tu dois garder ça secret, pourtant t’as pas envie de mentir à ton cousin, tu déteste cette situation et tu te déteste encore plus de ne pas avoir fait attention à ce t-shirt qui était la cause en quelques sorte de cette discussion. « Du moment que je ne sais pas qui c'est, bien sûr que je vais m'en faire. » tu te mordilles la lèvre inférieure, putain qu’est-ce que ça te fais chier. Après tout il a raison, tu aurais fait pareil à sa place, tu ne peux tout de même pas dire que c’est le tient, tu t’es trop avancer en disant que vous ne craigniez rien et puis il n’ait pas aussi con que ça pour croire un instant que ce t-shirt est effectivement à toi. Il se décale sur le canapé afin de te faire une place, tu le rejoins, pourtant t’es toujours sur la défensive, la position que tu prends le montre bien d’ailleurs, à peine assise, sur le bord du canapé, les genoux serré, les bras croisés contre ta poitrine, comme dirait ton prof, tu n’es pas ouverte à la discussion, tu as envie de partir, ça se voit, ça crève les yeux. Il te tend son joint, tu l’acceptes avec un peu de gêne, tu sais bien que si il fait ça c’est pour te mettre à l’aise, pour que tu lui dises enfin à qui est ce t-shirt, t’acceptes le joint, tu tires un latte et recrache la fumée en regardant vers le sol. « T’as pas l’air de vouloir lui donner un nom à ce propriétaire, pourquoi ? » à ce moment-là t’as deux solutions, soit tu fais la fille qui tente de noyer le poisson en lui expliquant que tu n’es pas prête à officialiser cette relation en lui balançant un nom, soit tu continues de t’enfermer dans ton silence, t’opte pour la première solution, c’est peut-être idiot mais tu te dis que de cette façon t’as plus de chance pour qu’il abandonne. Tu tires de nouveau un latte et lui rend son joint « Je suis désolée Tiago, mais non … Tu sais je n’ai pas envie de presser les choses en officialisant cette relation » tu t’arrêtes un moment, à l’intérieur de toi tu te poses la question, mais qu’elle relation, tu fuis l’évidence, parce que non tu n’es pas aveugle, t’as bien vu que Napoléon ne te regardais pas comme on regarde une fille lambda. Pourtant tu fais comme si de rien n’était et tu t’enfermes dans ta peine, dans ton amour perdu alors que tu sais bien que tu pourrais te reconstruire, seulement tu n’en a pas la force, ou alors tu n’as pas envie d’avoir cette force « Tu sais avec Max et tout... fin j’ai pas envie qu’il croit que je l’ai trahi, je ne l’ai pas fait, j’veux pas le faire … ce t-shirt c’est rien, j’te jure tiago, tu peux me faire confiance, c’est un ami, il est cool.. » tu t'embrouilles dans tes propos, tu pensais pouvoir gérer la situation mais en fait pas du tout, tu baisses la tête, t’aimes pas dire des choses comme ça, surtout pas à ton cousin, pourtant tu sais qu’il est au courant de tout, mais t’as la mauvaise habitude d’être renfermée sur toi-même quand tu as des soucis et de ne pas vouloir en parler, connerie. Tu sais que le jour où ça explosera y aura du sang sur les murs, enfin, pas a proprement parlé, disons plutôt que tu sera dans un état lamentable et que ce ne sera pas beau à voir.

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