forever young

Nous sommes mardi, jour de fête. Il y a quelques jours de ça, sur un coup de tête moi et Alecto avons décidé d'organiser une soirée sympa. Cette fille, trop flemmarde pour m'aider a prétexté ce matin qu'elle avait perdu le chien. J'vous jure, faîtes des gosses quoi. =') Toujours là pour vous donner de bonnes idées mais jamais pour vous aider. Je l'imagine déjà en train de réapparaître au courant de la soirée avec un sourire aux lèvres, Hannibal sous le bras. J'serais tellement défoncé que je ne lui en voudrais pas le moins du monde. Dernier coup de balais terminé, alcool et autres boissons à disposition j'suis assez content de moi. Puis merde, faut pas que les invités s'attendent à un truc de malade hein. Je me dirige vers ma chambre, enfile mon magnifique t shirt de Travis Barker ainsi qu'un jean avant d'aller vers la salle de bains. Rien de mieux qu'une petite dose de drogue pour bien commencer la soirée avant que les gens ne commencent à arriver. Faut pas croire, c'est pas parce que j'me sens enfin prêt à reprendre les soirées que je suis sortis de ma merde. Loin de là. Une ligne de poudre blanche se dessine sur le carrelage. Sourire. Ma narine se dirige vers celle-ci avant de l'inspirer. Bien être. Oublier. Planer. Danser avec l'enfer. Rêver. Je me relève, calmé d'avoir enfin eu ma dose pour tenir la soirée. Je passe mes mains dans ma crête pour relever celle-ci, j'y ajoute un peu de gel pour la faire tenir. Ouais bon, on va pas me donner l'oscar du type le plus sexy de l'année mais j'm'en balance. Faut croire que je me suis habitué à l'étiquette que je porte sur le front depuis des années : Toxico. Ou encore clochard. Vous n'avez qu'à faire votre choix. D'un pas lent et lourd, je me dirige vers la cuisine. Mon regard se pose sur le frigo, ma main effleure une photo de Simba accrochée sur celui-ci. C'qu'il peut me manquer ce con. En plus de ça, avec toutes les merdes qu'il se passe en Angleterre j'me demande comment il va revenir. Un frisson parcoure ma colonne vertébrale. Je me fais un putain de sang d'encre pour lui. Et, le pire, c'est que j'suis impuissant, je peux pas aller le réconforter, nan. J'suis impuissant, ça m'rend malade rien que d'y penser. La sonnette retentit dans l'appartement, m'arrachant alors de mes pensées. « Ouais, entrez ! » Je me retourne alors en direction de la porte, un sourire dessiné sur les lèvres. Ça y est, c'est le moment d'oublier le reste et de se concentrer sur la soirée. J'espère juste une chose, que ces connards de voisins n'aient pas l'idée d'appeler les flics. =') J'me vois mal les recevoir avec mon bras troué par les piqures de LSD. Je m'avance en direction des premiers arrivants. Enjoy.

It's fridaayyy tuesdaaay

Here we are ! Mardi 9 Aout 2011, et qui dit mardi 9 Aout 2011 signifie une soirée chez Cerbère ! J'avais de suite donné ma réponse qui avait été un il faut voir, et j'avais eu plus d'une semaine pour y réfléchir. J'étais seul dans mon appart, finalement j'hésitais toujours à venir, même si je m'ennuyais terriblement tout seul sans aucune occupation visible. Je trouvais une activité finalement : Un joint traînait, enfin deux plutôt, et ce serait plutôt bête de gâcher n'est-ce pas ? Je m'étais donc fait ce petit plaisir solitaire, et voyant qu'Ella et Billy allaient à cette fameuse fête, je me décidais finalement à m'incruster. J'allais me faire complètement engueuler par Billy, peut-être par Ella aussi d'ailleurs, et c'est sûrement pour cette raison que j'avais hésité à venir ( car non je n'aime pas me faire engueuler par Billy ) , mais au moins je n'allais plus m'ennuyer, enfin j'espérais même si je n'en doutais pas tellement. J'appelais donc mon chauffeur qui m'emmenait chez Cerbère. Heureusement que le chauffeur était là, je ne sais pas si j'aurais pu arriver à l'appartement en un seul morceau et vivant si j'avais du m'y rendre seul. Une fois dans la voiture je m'exclamais ON THE ROAD AGAIN, complètement high et me mettait à rire. Bien évidemment j'avais pris soin avant cette escapade de me changer, et de remplacer mon boxer Armani rose que Billy n'aimait pas par un joli string au motif panthère. J'étais persuadé qu'il allait aimer et que ça allait l'amuser, et finalement si j'avais été à jeun, j'en aurais peut-être pas été aussi certain. Bref. Je sonnais à la porte et entendait Cerbère dire de rentrer. Je m'incrustais donc et sautillais partout en criant : Cerbère, Cerbère, Cerbère mon chou t'es ooooooooù ? CERBERRRRRRRRRRE ! Je m'arrêtai net et observais autour de moi, car oui je n'avais pas prit le temps de le faire avant. Personne. Et pas de réponse non plus. Et ben, quelle ambiance torride ! pensais-je. Je prenais le premier verre d'alcool qui traînait et qui me tombait sous la main et le buvait presque d'une traite tout en m'affalant sur le canapé. J'essayais à nouveau d'attirer l'attention de Cerbère, mort de rire sans aucune raison particulière, : Cerbèèèèèèèère petit coquin où te caches-tu ? J'attendais alors sa réponse.

It's fridaayyy tuesdaaay

Alors que j'attendais toujours une quelconque réponse de mon ami Cerbère, la sonnette retentissait. Je laissais alors le visiteur s'introduire dans l'appartement, me rendant compte qu'il s'agissait d'une petite blonde, jeune, aussi jeune qu'Ella. Je trouvais bizarre le fait que je ne la connaisse pas du tout et ne prononçais plus aucun mot depuis qu'elle était rentrée dans l'appartement J'étais trop occupé à l'analyser, chose difficile vu mon état, afin d'essayer de me rappeler d'elle ou de faire un quelconque rapprochement avec Cerbère pour dire quoi que ce soit. Je la regardais partir puis revenir. Aucun nom ni prénom ne me venait.
J'étais plus qu'intrigué par cette présence qui visiblement était très familière à Cerbère puisqu'elle avait pris plus que ses aises dans son appartement. Milles hypothèses s'entrechoquaient dans mon esprit : Était-ce une conquête ? Non impossible Cerbère est avec Simba. Une connaissance de désintox' ? Non plus, elle me paraissait trop jeune pour que ça puisse être le cas, même si maintenant ça existe de nos jours. Sa fille ? Depuis quand Cerbère aurait une fille ? Impossible, il l'aurait eu trop jeune. Sa soeur alors ? Ouais cette hypothèse était cohérente. Je la laissais s'installer à mes côtés et lui demandait plein de curiosité : Comment tu t'appelles ? J'espérais qu'elle me répondrait et ne me snoberai pas et qu'elle en dise plus sur elle avant même que je puisse lui demander. A moins que Cerbère vienne et réponde à ma question à la place de la jeune demoiselle. Si elle avait un quelconque lien intime avec Cerbère, et qu'elle m'avait entendu appeler Cerbère "mon chou" et autres, et ben ça risquait pas de me détendre.

Le nouveau venu semblait intrigué par ma façon de me comporter. J’avais l’impression d’être une alien débarquée d’une autre planète. En réalité, je ne m’étais pas encore faite à l’esprit que personne ne me connaissait, ici. Pour moi, il était clair que tout Paris était au courant de mon lien de parenté avec ce cher Cerbère. Il faut dire que cela faisait plus d’un mois que j’avais emménagé maintenant. Si ce jeune homme ignorait qui j’étais, c’était un peu de ma faute. C’est vrai, je sortais peu. Je jouais les associables à longueur de la journée. La présence de mon père me suffisait amplement. Je n’avais pas l’habitude de voir du monde et le fait que j’allais devoir faire face à une flopée d’inconnus ne m’avait pas traversé l’esprit quand l’idée d’organiser une soirée avait germé dans nos têtes. Ce n’était pas le contact avec l’inconnu qui me faisait peur, mais plutôt, de ne pas savoir m’exprimer. En effet, étant fraîchement débarquée en France, mon vocabulaire se résumait au strict minimum - bonjour, au revoir, merci, ce genre de chose là quoi -. Le fait que je parle en grec à mon père ne m’aidait pas vraiment à progresser. Cela ne me dérangeait pas, jusqu’à maintenant, alors que je venais de me rendre compte que la langue était une barrière entre moi et les amis de mon père. Par chance, je compris quand même sa question pour l’avoir déjà entendue auparavant, lorsque Simba m’avait demandée comment je m’appelais. Tout en jouant avec une mèche de cheveux, je répondis en choisissant soigneusement mes mots, mal à l’aise :

« Alecto. J’suis la fille de Cerbère. Et toi ? »

Bon, OK, je n’avais pas fait dans l’original. Mais ce n’était pas de ma faute si ma grande gueule légendaire me lâchait dans ce genre de situation. De peur de ne pas pouvoir donner plus de détails à cet inconnu, de un parce que je ne savais pas m’expliquer et de deux, parce que j’ignorais si mon père était d’accord que j’expose sa vie sexuelle à tous ses potes, je finis par lui crier en grec :

« P’pa ? Ca te dérangerait de venir expliquer ma conception à cet invité ? Je sais pas trop comment lui expliquer que tu ignorais le fait que tu avais une fille jusqu’à il n’y pas longtemps. »

Aaron J. Welter a écrit:

It's fridaayyy tuesdaaay

La petite blonde assise à côté de moi était la fille de Cerbère ? Je la regardai, la détaillant toujours, ne sachant pas si je devais la croire ou pas. Était-ce vraiment possible ? Cerbère était pas censé être gay ? Alecto. Alecto ? C'est pas français ça, si ? Je réfléchissais à ce qu'elle venait de dire, et en fait c'était flagrant qu'elle n'était pas française. Donc non Alecto c'est pas français, et Alecto ne l'était pas plus. Je lui faisais finalement un sourire :

Moi c'est Aaron.

Je tendais mon bras et attrapait un second verre d'alcool et le sirotait doucement. Alecto cria quelque chose de complètement incompréhensible, même sans alcool et drogue je n'aurais pas pu deviner ce dont il s'agissait, c'est pour dire. Cerbère rappliqua, me sautant dans les bras et m'embrassant sur la joue avant de se placer entre nous deux. Une pensée me traversait l'esprit : Wouh, t'es pas net Cerbère. Son attitude me faisait rire, et c'est ce qu'il fallait, et puis tant qu'il allait bien ça allait.

Ouais j'sais, j'suis un super pote dis-je alors tout en rigolant. Mon canapé ? Boarf j'sais plus, mais t'inquiète on t'en dégotera un de la mort qui tue, aha..

Je lui donnais une petite tape sur l'épaule et l'accompagnais sur la piste de danse. En temps normal je me débrouillais assez bien, correctement on va dire, mais alors là je devais être d'un pathétique. On aurait du filmer et regarder ça après tien, on aurait sûrement bien rit. Remarque, c'est mieux ainsi, personne ne pourra se moquer de nous mis à part Alecto. Cerbère essaya de convaincre sa fille de nous rejoindre sur leur piste de danse improvisé, et se roulait presque par terre. C'était d'un comique ! Je fronçais les sourcils lorsque j'entendais mon surnom et me tournait, de dos à Cerbère, faisait une petite moue boudeuse et croisait les bras tout en marmonnant :

Arrêtez de m'appeler tous Ronron. J'ai l'impression d'être un chat. Pour la peine je fais la grève. Et je m'assis à terre, toujours de dos à mes deux amis.

A l’instant même où je jetai un œil par-dessus mon épaule pour voir où trainait mon père, ce dernier surgit de nulle part et atterrit entre Aaron et moi. Je ne mis pas longtemps à deviner pourquoi il avait été aussi long à rappliquer : il venait de prendre sa dose de LSD. Je l’accueillis en riant, poussant mon popotin pour lui faire une petite place. Ce n’est pas que mon père était gros, loin de là, mais c’est que le canapé n’était pas des plus larges. Après avoir salué son pote Aaron, ce dernier posa ses sales pattes sur mes joues et m’embrassa le front. A voir comment il agissait, il donnait presque l’impression de ne plus m’avoir vue depuis des lustres. Je n’étais partie que deux jours, après tout Ö. « Elle est belle ? Hein ? \o/ C'est un ange. ** Ouais sa mère a fait une erreur, maintenant j'vais l'appeler Angel*. » A ces mots, mes yeux roulèrent dans leurs orbites. Exaspérant, mon père était exaspérant. La soirée venait à peine de commencer que déjà, il était dans tous ses états. Pour rattraper mon retard, je saisis le premier verre d’alcool qui me tomba sous la main – Moi ? Ne pas avoir l’âge requis pour consommer de l’alcool ? Nooooon – sans me soucier que ce dernier pouvait déjà appartenir à quelqu’un. Ce n’était pas un peu de bave qui allait me tuer. Alors que je m’apprêtais à replonger dans mon mutisme maintenant que les présentations étaient faites, mon père me pinça la joue si fort que je crus bien qu’il allait me la déformer. Décidée à ne pas me laisser faire, j’attrapai sa tête sous mon bras et la grattai à l’aide de mon poing fermé, comme je le faisais souvent avec Hannibal. Seulement, ce que je n’avais pas prévu, c’est que pour une fois, mon père avait daigné se foutre du gel dans sa tignasse. Me voilà donc avec les mains pleines de gel. Ce n’était pas un problème. Je me servis du t-shirt tant aimé de mon père pour essuyer ces dernières et le regardai se lever pour danser avec Aaron, prenant un air angélique.

Le spectacle que m’offraient les deux hommes était à se tordre de rire. C’était un remix de la danse des canards et de la petite maison dans la prairie. Seulement mon père ne tarda pas à se rappeler de ma présence et exigea que je les rejoigne pour voir si je pouvais faire mieux. Un sourire sur les lèvres, je refusai en hochant la tête de gauche à droite. Même si le ridicule ne tuait pas, je restais sceptique. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque mon père me fit toute une scène pour que je revienne sur ma décision. Un vrai gamin, quand il s’y mettait. Devant ses yeux de chien battu, je m’avouai vaincue. Sans prévenir, je lui sautai dessus et m’accrocha à son cou pour qu’il me fasse tournoyer dans les airs. Lorsqu’il me reposa sur le plancher des vaches, je pris un autre verre d’alcool et eus la charmante idée d’attraper le bras de mon père pour tourner en rond. Le verre étant rempli à ras bord, ce dernier ne tarda pas à se renverser au fur et à mesure que nous dansions. Et dire qu’on avait promis à Simba que l’appartement serait en état quand il rentrerait … J’avais maintenant des doutes sur la gueule qu’aurait ce dernier à l’issue de cette soirée. Lorsque je me rendis compte qu’Aaron avait décidé de faire du boudin, j’attrapai ce dernier par le bras pour le forcer à se relever. Tout comme je venais de le faire avec mon vieux, je tournais en rond comme une débile, changeant de cavalier tous les x tours. Bon, ok, nous n’étions pas en rythme avec la musique que crachait les hauts parleurs mais OSEF. Mon mal aise avait complétement disparu. Après tout, pas besoin de parler pour danser Ö.