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 Un cri désespéré dans un journal en papier - Charline

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MessageSujet: Un cri désespéré dans un journal en papier - Charline   Un cri désespéré dans un journal en papier - Charline EmptySam 9 Fév - 19:29


"Il y a des paroles qui portent plus loin que le vent."



Charline O. Lefèvre & Johnny Matthew Nicholson


Assis parmi les spectateurs, il écoutait cette journaliste parler devant tout un amphi rempli d’étudiants, de professeurs, de chercheurs, de journalistes et de directeurs parler de son métier. Elle avait expliqué d’où lui était venue l’envie d’écrire, comment son choix de carrière s’était porté sur le journaliste et enfin, comment elle avait fini par prendre la rubrique du courrier du cœur. Elle expliquait ressentir les émotions des gens à travers les lettres qu’elle recevait et tenter de leur donner les conseils les plus judicieux possibles. Matthew était obligé de reconnaître que cette femme prenait son métier très au sérieux. Lui-même, même s’il ne l’avait avoué à personne, lui avait déjà écrit pour lui demander des conseils. Il avait évoqué ses problèmes de couple de manière totalement anonyme dans une lettre qu’il avait envoyé au journal sans grand espoir de se voir retourner une réponse. C’est un matin alors qu’il mangeait ses tartines qu’il tomba sur sa lettre publiée. Il en cassa sa biscotte qui tomba dans son café avant de se reprendre et de lire la réponse de la chroniqueuse. Etrangement, ses conseils lui furent bénéfiques et l’aidèrent à accepter un petit peu mieux sa situation.

« Bonjour,
Je suppose que je ne suis pas le premier à vous écrire, et encore moins le dernier. Mes problèmes sentimentaux ne sont certainement pas plus importants que ceux d’autrui et de ce fait, je ne m’attends pas à voir une réponse publiée dans votre journal. Néanmoins, et je ne sais pas pourquoi, j’ai envie d’écrire et de vous envoyer cette lettre. C’est comme un besoin. J’ai besoin qu’on me guide et qu’on me dise quoi faire. Ca va faire maintenant deux mois qu’avec ma femme nous sommes en ‘’pause’’ et j’ai de plus en plus de mal à supporter cette situation. Elle me manque atrocement et l’ennui c’est que je ne sais pas quoi faire pour revenir vers elle. On s’est tous deux mis d’accord pour se laisser du temps, l’ennui c’est que je ne sais pas de combien de temps elle a besoin. Personnellement, j’ai déjà eu tout le temps qu’il me fallait pour réfléchir et pour savoir que ce que je voulais par-dessus tout, c’est elle. J’en suis arrivé à un stade où elle me rend vous mais reprendre contact avec elle ne m’est pas possible. Plus de contacts le temps de réfléchir. Alors que faire ? Attendre ? J’ai besoin de votre aide, de vos conseils. Vous avez été de bons conseils pour toutes les âmes en peine qui vous ont écrit jusqu’ici. J’espère que vous le serez également pour moi.
Cordialement.
J-M. N. »

C’était la fameuse lettre qu’il avait envoyé à cette journaliste. Une lettre bien pathétique pour le commun des mortels sans doute. Pourtant l’écrire l’avait comme soulagé. Peut-être qu’au fond, il avait besoin de mettre tout ça par écrit pour poser les problèmes afin de trouver une solution. Dans la réponse publiée, la chroniqueuse lui conseillait de prendre du recul, de ne pas voir cette séparation comme une fatalité mais comme le moyen d’analyser ce dont il avait réellement envie. C’est ce qu’il a fait, il a prit du recul et à analyser ce qu’il souhaitait. Aujourd’hui, il sait qu’il souhaite retourner avec sa femme même s’il sait qu’il n’est pas le seul à pouvoir prendre cette décision. Il sait aussi qu’elles sont les choses importantes dans sa vie. Son travail par exemple. Enseigner la littérature à l’université était son rêve et il l’a réalisé, et ce rêve lui permet de se cultiver chaque jours un peu plus. Là par exemple, il assistait à cette conférence, certes un peu gêné d’avoir face à lui celle qui l’avait conseillé sur sa vie matrimoniale, mais tellement enclin à en apprendre plus sur cette facette du journaliste qui est bien loin de celle qu’exerce sa femme.

Une fois la conférence terminée, l’un de ses supérieurs lui adressa deux trois mots de politesse et insista pour qu’on lui présente la jeune femme en personne. En s’approchant d’elle, il remarqua qu’elle était entourée d’une horde de personnes l’interrogeant et la félicitant sur sa brillante conférence. Son supérieur leur fraya un chemin parmi la foule et les présenta l’un à l’autre. La jeune femme avait approximativement son âge. Il lui tendit la main en se présentant : « - Bonjour, Matthew Nicholson, j’enseigne dans cette université. Ravi de vous rencontrer, votre conférence était très intéressante. » Il la gratifia d’un sourire de politesse. Cette femme connaissait une partie importante de sa vie et des problèmes qui le tracassaient et elle n’en avait pas conscience. Si jamais elle avait su qu’il était, il n’aurait pas su où se mettre. Il essayait d’ailleurs de se montrer le plus naturel possible. « - Au risque de vous surprendre et même d’en faire trop, je suis un grand lecteur de votre rubrique et vos conseils valent de l’or. » L’homme qui les avait présenté s’éloigna pour aller parler à l’un de ses collèges. Il se retrouva alors seul face à la jeune femme. Enfin seul, façon de parler. La foule était présente autour d’eux …

© B-NET
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MessageSujet: Re: Un cri désespéré dans un journal en papier - Charline   Un cri désespéré dans un journal en papier - Charline EmptyDim 10 Fév - 0:20




Un cri désespéré dans un journal en papier
Ft. J. Matthew Nicholson & Charline O. Lefèvre
 
Comment est-ce qu’on en arrive à faire votre métier ? Quel est le parcours pour y arriver ?

Oh et bien en fait, je n’ai jamais pensé hériter de la rubrique courriers du coeur ! J’ai fait des études de journalisme dans l’idée d’exercer mon métier de façon plus conventionnelle. Mon diplôme en poche, j’ai postulé un peu partout et j’ai été engagée par Marie-Claire. Si au départ je me disais que la rubrique qu’on me proposait ne serait qu’un tremplin pour autre chose après, maintenant je ne voudrais surtout pas faire autre chose. C’est passionnant, je me sens utile, et j’adore l’idée que j’aide les gens.


Assise sur mon tabouret, mon micro à la main, je répondais aux questions que les étudiants me posaient. J’avais été surprise d’être invitée à animer cette conférence à l’université, j’ai même cru à une blague au début. Pourtant c’était bien sérieux... Et bien payé ! Je ne pouvais décemment pas refuser cette offre, c’était une belle occasion de parler de mon job qui est aussi une passion pour moi. J’ai toujours eu ce petit côté entremetteur - Mon frère Cassandre pourra vous en parler pendant des heures ! - qui me sert bien dans l’activité que j’exerce aujourd’hui. En fait quand j’y pense, ce métier était fait pour moi. Comme quoi le hasard fait bien les choses.

Je n’aurais en tout cas pas imaginé que le sujet passionne autant. Les mains ne cessaient de se lever, je ne savais plus où donner de la tête. J’avais eu un peu peur, au départ, que les étudiants n’osent pas m’interpeller. Hey ! On parle du courrier du coeur, je vous le rappelle ! Ce n’est pas un sujet qu’on aborde facilement, surtout quand on est jeune. Mais finalement, ce n’est pas si tabou que ça, bien au contraire. Ils semblent intéressés, les profs présents n’ont pas à jouer aux gendarmes. Fantastique non ? En tout cas ça mettait en confiance et c’était agréable de voir que personne ne dormait !


Les médecins évitent de soigner leurs proches... Est-ce que vous aussi vous évitez de donner des conseils aux gens qui vous sont chers ?

Ils aimeraient bien !


Tout le monde s’était mis à rire, moi en premier d’ailleurs.


En fait non, c’est plus fort que moi. J’ai un tempérament maternel, très protecteur, alors j’essaie toujours de guider mes proches, de leur donner un petit coup de pouce quand ils en ont besoin. Souvent je me fais hurler dessus, mais au final, ils sont contents !


Mon dernier exploit en date avait été d’inscrire mon frère à un speed dating. Après une nouvelle liaison qui se terminait par un échec, il m’avait annoncé qu’il renonçait à toute vie sentimentale. Forcément, ça m’a fait réagir, vous pensez bien ! Il est génial mon frère, c’est un gars en or, il mérite de rencontrer l’âme soeur et je suis certaine qu’il y a en ce bas monde quelqu’un qui mérite d’être aimé par lui. Moi je voulais le voir heureux, et je sais que Cass’ est un grand sentimental, il a besoin d’amour dans sa vie. Je ne pouvais pas rester les bras ballants à le regarder ruiner sa vie sans rien faire.

Bref, la conférence se terminait. Les deux heures avaient passé terriblement vite, et une fois le micro coupé, c’était le moment du bain de foule. Des étudiants qui venaient me saluer, des professeurs aussi. Le directeur restait à mes côtés, visiblement content de son idée de m’avoir invitée, jusqu’à ce qu’un professeur l’interpelle et qu’il s’éloigne en sa compagnie. A ce moment là, c’est un autre professeur qui s’avançait, me présentant un de ses collègues, bien plus jeune. Ouf ! Y’a pas que de vieux croûtons qui enseignent ici ! Je tendais la main au jeune homme avec un sourire.


Oh merci ! Je suis ravie que vous ayez aimé.


Je ne pensais vraiment pas que ce sujet passionnerait autant le gratin intellectuel. Parce que nous sommes dans une université ici, pas dans un centre de loisirs ! Y’a du QI en pagaille dans cette pièce et ça aurait pu très bien se passer bien plus mal. Mais non... Et le jeune professeur me confessait même qu’il était un fan de ma rubrique !


C’est vrai ? Je ne pensais vraiment pas toucher tant de monde avec ma rubrique, finalement je me rends compte que toutes les couches sociales et intellectuelles y trouvent de l’intérêt. Je crois que je vais demander une augmentation...


Je pouffais. Ca c’était mon petit côté humour à deux balles comme disait mon frère, et qui était une part importante de ma personnalité. Trop parfois, me disait-il, mais bon, je ne vais pas me refaire à mon âge n’est-ce pas ?


Alors dites-moi... Qu’est-ce que vous enseignez ici ?
© Belzébuth


Dernière édition par Charline O. Lefèvre le Mer 13 Fév - 18:39, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Un cri désespéré dans un journal en papier - Charline   Un cri désespéré dans un journal en papier - Charline EmptyMer 13 Fév - 16:12


"Il y a des paroles qui portent plus loin que le vent."



Charline O. Lefèvre & Johnny Matthew Nicholson


Assister à des conférences faisait partie intégrante de son métier de professeurs. Il n’était pas rare qu’il soit convié à assister à des débats, conférences ou autre intervention de ce genre. Si ça présence n’était pas obligatoire, elle était fortement conseillée pour se faire bien voir de ses supérieurs. Ce jour-là, c’était une journaliste qui intervenait. Elle travaillait pour le journal Marie-Claire dans la rubrique courrier du cœur. Elle avait passé l’après-midi à transmettre sa façon de penser, d’analyse, et de répondre aux courriers de ses lecteurs. Lui-même trouvait ça intéressant. Il comprenait mieux d’où lui venait cette façon percutante de toucher le lecteur. Parce que oui, il lit ce magasine féminin. A la base, c’était sa femme qui le lisait et en général, quand elle avait fini de le lire, elle le mettait dans les toilettes. Passant lui-même un bon moment de sa vie dans les toilettes, il se penchait naturellement sur la lecture à disposition qui était parfois limitée à ce simple magasine. Parce que oui, les journaux et magasines présents dans les toilettes n’étaient pas renouvelés quotidiennement ce qui fait qu’au bout d’un moment, on finissait par lire tout ce qui trainait. Quoi qu’il en soit, sa femme lui avait donné l’habitude de lire ce magasine. En général, il faisait les tests féminins pour s’amuser, lisait quelques articles divers sur les femmes pour tenter en vain de mieux comprendre leur façon de penser et ce qu’elles attendent d’un homme et enfin, finissait par la rubrique conseils. A la base, il l’avait lu parce que ça le faisait rire. Il s’était toujours demandé comment quelqu’un pourrait avoir l’idée et l’envie de mettre ses problèmes sur un bout de papier et les faire publier dans ce magasine juste pour une réponse. Il se moquait même parfois des problèmes des gens. Ce n’était pas méchant, juste, il trouvait ça drôle parfois. Jamais il n’aurait cru qu’un jour, lui-même écrirait pour demander des conseils. Comme quoi, quand on est désespéré, on en arrive à faire n’importe quoi et à prendre des conseils partout. Malgré tout, il ne regrette pas d’avoir écrit. Sa lettre eu beau être complètement nian-nian ou autre, ça lui a fait du bien de mettre ses problèmes et tracas par écrit. Ca l’a comme libéré d’un poids important. Puis les conseils qu’il a reçu étaient plutôt intéressants et constructifs.

L’un de ses collègues venait de le mettre nez à nez avec la journaliste. Elle était jeune, bien plus jeune qu’il ne l’aurait cru à dire vrai. Il se l’était toujours imaginé avoir la cinquantaine et un air loufoque. Comme quoi, il était à cent milles lieux de la réalité. Les présentations furent banales jusqu’à ce qu’il lui avoue lire sa rubrique. Oui, oui, elle n’était pas sourde, il lisait bien sa rubrique. « Oui vous devriez surtout que c’est la seule partie réellement intéressante, enfin du moins de mon point de vue. Vos lectrices doivent sans doute aimer les autres articles mais n’ayant que peu d’intérêt sur comment avoir un orgasme, je ne lis que votre partie. » Si la partie de la journaliste était intéressante, le reste ne présentait que peu d’intérêt à ses yeux. En même temps, lire un magasine féminin quand on est un homme, ce n’est pas l’idéal mais pour rester ouvert, il lit de tout. Bien entendu, il préfère se plonger dans un bon roman plutôt que de lire ce genre de chose mais ça ne fait pas de mal de se détendre en lisant des choses moins sérieuses de temps en temps.

La jeune femme lui demanda ce qu’il enseignait. « La littérature. », lui répondit-il. « J’ai été invité à cette conférence et étant donné que je connaissais vos travaux, je me suis dit pourquoi pas. J’avais reconnu votre nom dans le mail d’invitation. » Il la gratifia d’un sourire. Le monde autour d’eux commençait à s’estomper. « Vous savez, il faut que je vous avoue quelque chose. » Il regarda autour de lui pour être sûr que personne ne l’entende. « Je vous ai écrit une fois. » Il se trouva alors tout con d’avoir avoué ça. Qu’allait-elle penser à présent ? Encore un pommé qui ne sait pas quoi faire de sa vie sans doute. Une pauvre loque incapable de se relever après un échec sentimental. Il se tapa alors la tête et di : « Je ne sais même pas pourquoi je vous ai avoué ça. Peu un porte. Si vous pouviez ne pas l’ébruiter. Déjà que tout le monde parmi les collègues me prends pour le futur divorcé de service, alors pas la peine qu’ils sachent qu’en plus je vous ai écrit pour des conseils. » Tous ses collègues le jugeaient plus ou moins d’avoir échouer dans sa vie personnelle. La plupart étant mariés, ils lui avaient mainte fois expliquer leur rencontre avec leur conjoint assez jeune et quel beau mariage ça avait été et c’était encore. Il avait échoué là où eux avaient réussi. Pas terrible en somme …

© B-NET
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MessageSujet: Re: Un cri désespéré dans un journal en papier - Charline   Un cri désespéré dans un journal en papier - Charline EmptyMer 13 Fév - 18:40




Un cri désespéré dans un journal en papier
Ft. J. Matthew Nicholson & Charline O. Lefèvre
Je vais être honnête, les femmes sont toujours beaucoup plus réceptives à mon travail. La réalité c’est que les hommes s’y intéressent également, mais que c’est bien plus difficile pour eux de l’admettre. Alors la plupart du temps, ils feignent l’indifférence, se font moqueurs. Mais s’il y a bien une chose que j’ai retenu de mes cours de psychologie, c’est que la moquerie est souvent un moyen de défense contre quelque chose qui fait peur, qu’on ne veut pas avoir à aborder. On s’en moque pour ne pas avoir à justifier un quelconque intérêt. Il m’arrive donc très rarement de parler de mon travail avec un représentant de la gente masculine, et encore moins de recevoir un compliment du genre «votre article est le seul intéressant du magasine» ! Là j’avoue, je suis sciée ! Comprenez moi bien, c’est carrément de l’inédit là ! Un mec ouvert, moi je dis que ça se fête !


Ben disons que la réponse est simple : Si on en arrive à se poser ce genre de question, faut changer de mec ! Ou de nana.


Je levais les yeux au ciel avec un sourire moqueur. C’est vrai que j’y allais cash, mais c’était de l’humour, je vous rassure. Pour ceux qui ne le savent pas encore, mon sens de l’humour est assez... Particulier parfois, faut me connaître quoi, sinon on peut se poser des questions. Mais il est vrai que mes collègues plus «techniques» sont pris bien plus au sérieux que moi. Pourtant je trouve que leurs conseils sont parfois un peu tirés par les cheveux. Par exemple, une nana disait que son mec était trop demandeur sexuellement parlant et ma collègue - Avec une formation médicale quand même - lui avait conseillé de lui proposer d’essayer le sexe tantrique ! Non mais franchement... C’est pas portnawak ça ? Remarquez, ça m’a bien fait rire, c’est déjà ça.

Mon interlocuteur était donc prof de littérature. C’était donc effectivement bien loin de l’univers dont on parlait pour l’instant, Marie-Claire, ce n’est pas vraiment de la grande littérature ! C’est effectivement plus basé sur les filles, avec des conseils mode, coiffure, maquillage, des jeux, des test psycho amusants... Rien qui intéresse ces messieurs. Mais bon, ça fait du bien aussi de s’aérer l’esprit de temps en temps non ? Ce genre de magasine est fait pour ça. J’aime aussi lire de bons bouquins, mais parfois j’ai juste besoin de décompresser et de lire quelque chose de léger. Alors ce n’est pas demain la veille que j’aurai honte du métier que j’exerce ou du magasine pour lequel je bosse, même si je me retrouve face à des gens biens moins ouverts et sympas que ce jeune prof, je garderai la tête haute, non mais !

Je n’étais pas au bout de mes surprises. Quand il m’a dit avoir quelque chose à m’avouer, j’ai haussé un sourcil intéressé, mais je n’imaginais pas que, justement, ça serait si intéressant ! Ainsi donc le jeune homme m’avait écrit... Je me demandais d’un coup si je me souviendrais de sa lettre si je devais la relire... C’est que j’en reçois énormément, je ne peux pas me souvenir de tout. En tout cas, j’avoue, c’est couillu de me dire ça. Beaucoup de gens, du moins beaucoup d’hommes, s’en cacheraient. D’ailleurs, il se reprend vite et semble presque regretter de m’en avoir parlé !


Alors là, ne vous faites aucun souci, la confidentialité est la base de la confiance et il n’y a rien de plus important dans mon boulot.


Je ne disais pas ça que pour le rassurer, c’est une question d’éthique et je ne rigole jamais avec ça. D’ailleurs si des gens, dans leur courrier, écrivaient des détails qui pouvaient permettre de les identifier, je les effaçais dans mon papier. En tout cas j’avais un nouvel indice. «Futur divorcé». Donc il était soit en instance de divorce, soit séparé de son épouse. Et s’il m’a écrit, c’est qu’il vit plutôt mal la situation. Est-ce que je lui ai répondu ? Sans doute que oui au vu de la conversation que nous avons, mais je ne peux pas en être sûre. Si je me base sur les dernières réponses que j’ai pu faire, alors peut être que je vois de quelle lettre il s’agit, mais dans le doute...


Est-ce que ça vous dit qu’on prenne un café ensemble ? Si vous voulez vider votre sac, j’ai une très bonne oreille, et c’est toujours plus facile de se confier à quelqu’un dont on n’est pas proche. Et si vous n’avez pas envie, je pourrai toujours répondre à toutes les questions que vous vous posez ! Pour une fois que j’ai un lecteur mâle qui s’assume... J’ai pas envie de vous lâcher tout de suite !
© Belzébuth
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