Ce soir-là, Juliette rentrait chez elle après une journée habituelle au Musée d’Orsay. Et comme d’habitude en rentrant, elle ne trouva personne à l’appartement. D’un côté, il n’était que vingt heures et son mari n’allait sans doute pas rentrer avant vingt-trois heures, voir minuit. Son boulot lui prenait beaucoup de temps, c’était le risque de se marier avec un médecin. Mais, depuis quelques temps, c’était comme si autre chose les éloignait. Plus elle y pensait, plus elle se rendait compte que c’était à cause de sa fausse couche qu’elle avait dû mal à avoir une relation normale avec Dante. Garder ce secret pour elle détruisait son couple, et il fallait qu’elle y remédie d’une façon ou d’une autre. Alors, elle décida d’attendre qu’il rentre pour pouvoir lui parler. Elle était prête à patienter jusqu’à très tard pour lui dire la vérité. Peut-être qu’il n’allait pas être d’humeur, ou fatigué de sa journée mais le souci, c’est qu’ils ne se croisaient pas pendant la journée. Puis, en ce moment, même le weekend, il était pris l’hôpital. De plus, Juliette préférait lui parler en face plutôt que les conversations téléphoniques. Elle patienta donc sur le canapé, griffonnant sur son carnet de dessin en attendant qu’il rentre. Lunettes de vue sur le nez, elle se perdit dans ses pensées, imaginant tous les scénarios possibles. Tout de même, elle se reprit vite pour éviter de changer d’avis.
Dernière édition par Juliette Thomas-Maresquo le Ven 28 Déc - 19:35, édité 1 fois
Quand mon regard se posa sur l'horloge de mon bureau, elle affichait vingt et une heures trente. Les sourcils se froncèrent alors que je vérifiais l'heure sur mon téléphone portable. Effectivement, il était bien cette heure-ci. Je soupira, me rendant compte que j'avais travaillé presque quinze heures aujourd'hui. Mes yeux commencèrent à se croiser, signe qu'il fallait que je rentre. Je jeta un oeil à la pile de dossier qu'il restait à lire sur mon bureau mais ils devront attendre demain car il était temps que j'aille retrouver mon épouse à la maison. J'aurais dû rentrer bien plus tôt d'ailleurs, elle devait sûrement être à la maison depuis un bon moment et c'était pas en restant ici que les choses allaient s'arranger entre nous. Je me leva, emporta deux ou trois autres feuilles avant d'aller vers la réception où les infirmières de nuit avaient déjà repris le relais. « Bonne nuit mesdemoiselles! »dis-je avec mon accent italien qui persistaient à rester. Je déposa les feuilles et fila en direction des vestiaires des employés. Je remplaça ma blouse blanche par un pull à manches longues boutonnées de couleur noir et enfila mon blouson en cuir par-dessus. J'attrapa les clés de ma voiture et fila au parking avant de me mettre enfin en route pour la maison. A cette heure-ci, il y avait moins de trafic dans les rues de Paris et heureusement. Je plongea très vite dans mes pensées toutes tournées vers Juliette évidemment. Quand je n'étais pas au travail, c'était à elle que je pensait. J'avouais que je la négligeais un peu ces derniers temps, que je passais moins de temps avec elle et elle me manquait terriblement.
Je finis par arriver à destination, garant la voiture devant notre belle maison. Pendant quelques secondes, je resta derrière mon volant, soupirant. Mes yeux me piquaient et j'avais hâte d'aller au lit même si j'avais aussi envie de passer un peu de temps avec ma Juliette. Je finis par sortir de la voiture, la verrouillant et empruntant la petite allée qui séparait la place de parc à la porte d'entrée. Je poussais la porte et pénétra dans notre hall d'entrée. J'aimais cette sensation quand je rentrais à la maison; cette odeur qui était la notre, cette chaleur et cette lumière ambiante. C'était le moment de la journée que je préférais. J'accrocha mon blouson sur les crochets prévu à cet effet puis prit le chemin du salon ou je découvris la femme de ma vie en train de dessiner. Un sourire étira mes lèvres alors que je me pencha au-dessus d'elle et que je l'embrassais tendrement. « J'aime te voir dessiner... Désolé d'être rentré si tard, j'ai pas vu les heures passer. »Ce n'était malheureusement pas la première fois que je lui disais ça ces derniers temps et j'avais honte que ces mots aient à nouveau franchit mes lèvres. Je lui offrit un second baiser sur les cheveux cette fois et alla dans la cuisine pour prendre deux verres ainsi qu'une bouteille de bon vin rouge. Une fois les deux verres remplis, j'allais m'installer à côté de mon épouse, elle semblait dans ses pensées et j'aimais pas trop ça, on aurait dit qu'elle avait quelque chose sur le coeur... « Ca va pas mon coeur? »
Dessiner était son passe-temps favori. Cela lui permettait de réfléchir, de libérer ses pensées, mais aussi de se faire des films, comme maintenant. Juliette ne pouvait pas s’empêcher de se créer des scénarios invraisemblables sur ce qui allait arriver lors de la fameuse conversation. Elle se disait qu’il allait sans doute être déçue, et c’était bien ce qu’elle ne voulait pas. Cela faisait six mois qu’ils étaient mariés, et là, elle risquait de tout gâcher en une soirée. Plus elle avançait sur son esquisse, plus le stress montait.
Perdue dans ses pensées, Juliette n’entendit pas Dante rentrer. D’ailleurs, celle-ci sursauta lorsqu’il se pencha vers elle. Mais, un sourire s’afficha sur son visage après qu’ils aient échangé un baiser. « Je ne peux pas t’en vouloir de passer ton temps à sauver des vies, tu le sais bien. » C’est vrai qu’être mariée avec un médecin avait ses qualités mais aussi ses défauts. Mais là n’était pas la question. L’heure de la révélation arrivait très vite, et la panique se faisait sentir. Elle se débarrassa de ses lunettes et de son carnet de dessin qu’elle posa sur la table basse. Elle cherchait une façon d’aborder le sujet, mais celui-ci engagea toute suite la conversation en se souciant à la vue de son regard. Il faut dire que mentir n’était pas son fort, mais elle haussa simplement les épaules en attrapant le verre qu’il lui tendait. « Si ça va très bien, pourquoi tu dis ça .. ? » Mais, il la connaissait par cœur et celui-ci l’incita du regard à lui avouer la vérité. Elle préféra tout de même ne rien dire, et ajouta. « C'est rien d'important, je t'assure .. Puis, tu dois être fatigué, je ne veux pas t'embêter avec ça. »
Dernière édition par Juliette Thomas-Maresquo le Ven 28 Déc - 19:34, édité 3 fois
Ces temps j'avais tellement de projets et je ne me rendais pas vraiment compte qu'il m'était impossible de tout faire en même temps... Entre le travail, l'association que j'étais en train de monter et ma vie privée, il fallait que je fasse des choix et des concessions et il fallait que je fasse passer mon épouse avant tout le reste parce qu'à se train là, on allait sûrement en arriver à se lancer des lampes à la figure et Juliette représente tout ce que j'ai alors je ne voudrais vraiment pas en arriver à ce point là... Je l'aime bien trop pour ça. Et elle avait sûrement tendance à oublier que je la connaissais par coeur aussi car elle avait beau me dire que ça allait, je voyais clairement dans son expression qu'elle disait ça pour me rassurer mais ça donna l'effet contraire. Mes sourcils se froncèrent de manière inquiète. « C'est rien d'important, je t'assure .. Puis, tu dois être fatigué, je ne veux pas t'embêter avec ça. » Je secoua la tête, humectant mes lèvres du liquide rouge qu'il y avait dans mon verre à vin. Je finis par poser le verre sur la table basse du salon et je passa un bras derrière mon épouse. « Oui je suis fatigué mais comment suis-je supposé me reposer et dormir cette nuit si je sais que tu as quelque chose à me dire...? » J'avais toujours été quelqu'un de tendre et protecteur et même mes quinze heures de travail à l'hôpital ne changeraient pas ça. Ma main se mit à caresser les cheveux de Juliette, ma tête penchée sur le côté, attendant une explication. La base de notre relation a toujours été le dialogue. On a toujours réussi à parler de tout et je ne voulais pas que ça change.
Juliette commençait à mentir, ce qu’elle savait très mal faire. A vrai dire, elle voulait se confier mais elle paniquait tellement qu’elle n’osait pas tout dévoiler une bonne fois pour toute. Elle l’aimait sans aucun doute, lui faisait confiance comme personne, mais elle ne voulait pas que son regard envers elle change après sa révélation. Elle se sentait coupable, coupable des disputes inutiles, coupable de ce qui est arrivé au bébé, coupable de cette distance qui s’est créée entre eux. Tout se chamboulait dans sa tête, et le voir aussi tendre et adorable avec elle lui pinçait encore plus le cœur. « Oui je suis fatigué mais comment suis-je supposé me reposer et dormir cette nuit si je sais que tu as quelque chose à me dire...? » Il n’avait pas tort. Elle venait de lui faire sous-entendre qu’elle avait bel et bien quelque chose à lui dire et valait mieux pour elle qu’elle se jette à l’eau avant qu’ils ne se prennent la tête encore une fois. Baissant son regard presque humide de larmes vers le verre qu’elle n’avait pas encore touché, Juliette prit son courage à deux mains et entama enfin la conversation. « Je sais qu’on en a déjà parlé, que tu n’es pas prêt à avoir un enfant et je comprends mais .. j’étais tombée enceinte il y a deux mois. » Un blanc s’installa dans la pièce. Rien que le fait de se rappeler qu’ils auraient pu être parents la chagrinait, mais le destin en avait décidé autrement pour eux. D’ailleurs celle-ci insista bien sur le j’étais qui troubla légèrement Dante. Alors, elle reprit, sans pour autant relever ses yeux vers lui. « En réalité, il y a plus de bébé, à présent. Je l’ai perdue il y a quelques semaines. » Avoua-t-elle avec une boule au ventre.
J'avais épousé Juliette avec ses qualités et aussi avec ses défauts. Toutefois, il y a certains défauts que je trouve adorable chez elle, comme le fait qu'elle essaie de mentir et qu'elle n'arrivait jamais à m'avoir. C'était bien essayé pourtant mais elle ne se rendait pas compte que j'arrivais à lire en elle comme un livre ouvert. Mes grands voyages m'ont permis d'apprendre beaucoup de choses sur le comportement humain et travailler avec des gens malades aidaient beaucoup. Même quand ceux-ci disaient ne pas avoir mal, il me suffisait de les regarder pour voir qu'il fallait augmenter les doses d'anti douleurs dans la perfusion. Le comportement de Juliette m'inquiétait vraiment, on dirait que c'était plus grave que ce qu'elle venait de me dire et qu'elle avait peur de m'avouer son tracas. Depuis quand je lui faisais peur? Les yeux de la jeune femme se mirent à briller, ce qui n'était pas bon, enfin pas dans ce contexte en tout cas. Je ravala difficilement ma salive, imaginant toutes sortes de scénario sur la révélation qu'elle avait à me faire. « Je sais qu’on en a déjà parlé, que tu n’es pas prêt à avoir un enfant et je comprends mais .. j’étais tombée enceinte il y a deux mois. » Mes paupières clignèrent, essayant de rendre ma vue nette à la suite de cette nouvelle. J'allais ouvrir la bouche pour parler mais Juliette reprit la parole. « En réalité, il y a plus de bébé, à présent. Je l’ai perdue il y a quelques semaines. » Heureusement que je n'avais rien dans les mains et que j'étais assis, sinon je serais sûrement tombé à la renverse. Je me sentis perdu et surtout choqué de cette nouvelle. Elle n'avait rien osé me dire parce qu'elle savait que je n'étais pas encore prêt à être papa... Si Juliette m'avait avoué être enceinte je ne l'aurais pas quitté, je ne l'aurais pas crié dessus... J'avais l'impression de passer pour un monstre tout d'un coup. J'avais envie de lui dire ça, j'avais envie de lui faire la remarque que malgré le fait que je sois pas prêt, ne voulait pas dire que j'allais la rejeter. J'aurais quand même été heureux d'apprendre cette nouvelle, seulement ma nature de protecteur me rattrapa. « Et tu vas bien...? Tu as vu un médecin rassure-moi? » Je ne plaisantais pas sur la santé et j'aurais vraiment préféré qu'elle vienne vers moi pour sa grossesse. J'avais peur qu'elle ait encore des douleurs ou qu'elle n'aille pas bien du tout. J'avais déjà eu des cas similaires à l'hôpital et c'est toujours dur pour les femmes qui perdent leur enfant.
Juliette avait enfin dit ce qu’elle avait sur le cœur. C’était étrange, d’une part, elle se sentait mieux mais d’une autre, elle ne pouvait pas s’empêcher de culpabiliser. Elle s’en voulait de lui faire traverser ça. Il ne le méritait pas. Etant de nature sensible, elle ne pouvait pas aller contre ses larmes qui remontèrent peu à peu. Elle se sentait tellement mal à l’aise à présent. C’était presque si elle se détestait. Pour certains, ceci n’était pas grand chose, mais tomber enceinte alors que son conjoint était contre et le perdre par la même occasion, c’est dur à endosser. D'un côté, elle n'avait pas prévu cela, mais elle n'arrivait pas ressentir autre chose envers elle-même. D'ailleurs, son cœur s’emballa en l’entendant par la suite. « Et tu vas bien...? Tu as vu un médecin rassure-moi? » Elle venait de lui faire la révélation de l’année, et celui-ci pensait d’abord à sa santé, avant autre chose. Comment pouvait-il être aussi attentionné même dans des situations pareilles ? Il n'y avait aucun doute, elle avait trouvé l'homme idéal. Juliette tourna soudain son regard vers Dante, et une larme coula au moment où elle hocha la tête. « Le médecin m’a dit que c’était sans doute nerveux, trop de stress provoque ce genre de chose apparemment .. » Sa gorge se serra en repensant au rendez-vous, à ce qui s’est passé. Finalement, tout avouer n'était pas aussi réconfortant que cela. Il n'avait pas réagi comme elle l'avait imaginé. Mais, elle ne pensait pas qu'elle avait été autant affecté par cela. Elle avait passé tout ce temps à penser à la réaction de Dante avant même de se rendre compte qu'elle n'était pas bien inconsciemment. « Je suis désolée Dante .. »
« Le médecin m’a dit que c’était sans doute nerveux, trop de stress provoque ce genre de chose apparemment .. Je suis désolée Dante .. » Je soupira puis pris mon visage entre mes mains, me frottant légèrement les yeux ne sachant plus quoi dire... Ni comment réagir. Au moins elle allait bien. Il y a souvent des conséquences à la suite d'une fausse couche et j'avais vraiment eu peur que mon épouse puisse être blessée... Mon regard se perdit dans le vide, réfléchissant à la situation puis je laissa tomber ma main et lia mes doigts à ceux de Juliette, essayant de trouver les bons mots pour être clair et en même temps pour ne pas vexer la jeune femme. « J'aurais vraiment préféré que ça soit moi qui m'en occupe... » Non pas que je ne faisais pas confiance à mes compères médecins mais parce que depuis que je connaissais Juliette, c'était moi qui la soignais en cas de besoin et j'aimais que ça soit le cas... « Je t'ai dis que je n'étais pas prêt pour avoir un enfant mais Juliette... Je ne suis pas un monstre. Je ne t'aurais pas étranglée si tu me l'avais avoué. Je ne suis quand même pas comme ça. C'est cette image là que tu as de moi? » Après toutes ces années qu'on se connaissait j'étais blessé qu'elle aie peur de me dire quelque chose et j'avais vraiment l'impression de passer pour un monstre.
« J'aurais vraiment préféré que ça soit moi qui m'en occupe... » Elle se doutait très bien qu’il aurait préféré que ça soit lui qui la prenne en charge. C’était logique, et elle comprenait sa réaction. Dante était devenu son médecin personnel mais elle ne pouvait pas partager cette nouvelle avec lui. La déception était ce qu’elle redoutait le plus, et elle se rendait compte que c’était bien ce qui se passait. Elle baissa son regard vers leurs mains qui se lièrent, se mordant la lèvre pour éviter de fondre complètement en larmes. « Je t'ai dis que je n'étais pas prêt pour avoir un enfant mais Juliette... Je ne suis pas un monstre. Je ne t'aurais pas étranglée si tu me l'avais avoué. Je ne suis quand même pas comme ça. C'est cette image là que tu as de moi? » Juliette se mettait à sa place, et savait qu’elle n’avait pas assuré, qu’elle aurait dû lui dire la vérité dès le départ. Ils se prenaient la tête quasiment tout le temps depuis ces quelques semaines et elle en était pour beaucoup Mentir ou cacher ses sentiments était trop dur pour elle. C’était maintenant trop tard, et elle devait arranger le coup comme elle le pouvait. « Bien sûr que non. Dante, t’es l’homme le plus compréhensif et attentionné que je connaisse, t’es loin d’être un monstre, je le sais bien. Mais, j’avais peur de te décevoir en t’annonçant ça. Je ne trouvais jamais le bon moment, encore moins après avoir su que je l’ai .. » Perdue. Il lui était impossible de terminer sa phrase. C’était bien trop dur de le dire à haute voix à nouveau.
On avait souvent abordé le sujet du bébé avec Juliette depuis qu'on était mariés, c'est vrai que c'est une étape logique après cet événement mais entre mon travail et tous mes projets, j'avais peur de ne pas être un père assez présent. Je ne voulais pas être un papa absent, trop occupé par son travail pour pouvoir s'occuper de sa famille. Déjà que j'ai tendance à mettre Juliette de côté, comment étais-je sensé ne pas culpabiliser avec un bébé en plus? Je n'ai jamais dis que je ne voudrais jamais d'enfant, j'avais juste dit 'pas tout de suite'... Dans le fond, on a encore le temps et même si moi j'ai pu accomplir beaucoup de choses dans ma vie, je voulais qu'on puisse faire des voyages et profiter de la vie de couple avant d'avoir un bébé. Bien sur que je voulais jouir de la paternité un jour, mais pas tout de suite et je pense que mon épouse a mal interprété mes propos... « Bien sûr que non. Dante, t’es l’homme le plus compréhensif et attentionné que je connaisse, t’es loin d’être un monstre, je le sais bien. Mais, j’avais peur de te décevoir en t’annonçant ça. Je ne trouvais jamais le bon moment, encore moins après avoir su que je l’ai .. » J'entendais que la voix de Juliette tremblait et je pouvais clairement voir qu'elle était effondré par la perte de notre bébé... Ca arrivait, c'était tout à fait compréhensible. Beaucoup de femmes ont l'impression d'avoir mal agit, d'être la cause de cette perte et pourtant ce n'était pas du tout le cas. Ma femme était sur le point de fondre en larmes et avant que ça n'arrive, je passa un bras dans son dos afin qu'elle vienne se blottir dans mes bras. Sa tête étant posée sur mon torse, je l'embrassa sur le front et lui caressa ses cheveux. « Ce n'est pas de ta faute mon coeur... C'est la nature qui en a décidé ainsi et tu n'as pas à t'en vouloir... Il y aura d'autres occasions pour toi de tomber enceinte tu le sais. »
Juliette savait que rien n'était perdu. Elle avait encore toutes les chances pour être maman. Ce n'était pas comme si elle n'allait pas retomber enceinte dans les années à venir, et heureusement d'ailleurs. Mais elle ne pouvait pas ressentir autre chose que de la culpabilité. C'était peut-être pas sa faute, mais elle s'en voulait. Regrets, déceptions, tout ça était bien trop à supporter. Dante la prit dans ses bras au moment où il ne lui était plus possible de dire quoique ce soit. Elle se blottit contre lui, laissant ses larmes couler malgré ses paroles réconfortantes. « Ce n'est pas de ta faute mon coeur... C'est la nature qui en a décidé ainsi et tu n'as pas à t'en vouloir... Il y aura d'autres occasions pour toi de tomber enceinte tu le sais. » Elle l'écouta, tentant d'arrêter de pleurer. Elle n'avait versé aucune larme depuis ses deux derniers mois, jusqu'à aujourd'hui. Et là, elle avait l'impression de se libérer d'un poids qui devenait lourd à porter à force. Bouleversée, Juliette releva son regard vers son homme, les mains posées sur son torse. « Je déteste être comme ça, surtout que tu ne mérites pas tout ça. Tout est de ma faute, tu ne peux pas savoir à quel point je suis désolée .. »
On était mariés pour le meilleur et pour le pire après tout mais je n'aimais vraiment pas la voir dans cet état, cependant c'était compréhensible et j'étais là pour ces moments là, pas que pour les moments heureux. C'est vrai que ces temps on a surtout eu des coups durs et des absences mais tout ça allait changer. On était arrivé trop bas, ce n'était pas comme ça que j'avais imaginé notre vie de couple... Juliette se mit à pleurer à chaudes larmes dans mes bras et je ne pouvais rien faire à part à lui montrer que j'étais là pour elle et à lui donner des petits gestes affectueux comme lui caresser les cheveux ou lui donner des baisers sur le front... « Je déteste être comme ça, surtout que tu ne mérites pas tout ça. Tout est de ma faute, tu ne peux pas savoir à quel point je suis désolée .. » Je me redressa légèrement et prit le visage de mon épouse entre mon pouce et mon indexe pour l'obliger à me regarder dans les yeux. « Je veux que tu arrêtes de dire ça Juliette... Rien n'est de ta faute et je pense qu'on s'est un peu égaré du droit chemin... Et c'est en partie de ma faute. Ca te dirait que je prenne quelques jours? Histoire qu'on se retrouve et qu'on sorte un peu? Ca fait longtemps... »
Pour une vie de jeunes mariés, Juliette n'imaginait pas une ambiance pareille. Tout était si différent. Elle ne regrettait rien, mais elle s'était faite une autre idée de l'après-mariage. Ce n'était plus comme avant, et leur relation lui manquait énormément. Ils avaient beau vivre ensemble, porter le même nom, dormir ensemble, mais ce n'était pas suffisant. Chacun avait une vie professionnelle qui occupait pus de temps que prévu, et c'était devenu rare qu'ils se retrouvent comme maintenant, rien que tous les deux.[size=12]« Je veux que tu arrêtes de dire ça Juliette... Rien n'est de ta faute et je pense qu'on s'est un peu égaré du droit chemin... Et c'est en partie de ma faute. Ça te dirait que je prenne quelques jours? Histoire qu'on se retrouve et qu'on sorte un peu? Ça fait longtemps... » Juliette plongea donc son regard dans ceux de son mari, se mordant la lèvre à sa proposition. Il était tellement attentionné, puis cette idée était loin d'être intéressante. Depuis le temps qu'ils n'étaient pas sortis comme ils avaient l'habitude de faire, elle n'était pas contre ce petit congé, faut l'avouer. Seulement, elle sourit malgré ses yeux encore humides et lui répondit. « Ça serait génial mais, je pense que l''hôpital a besoin de toi en ce moment, ça ne serait pas raisonnable. »
Je me rappelle qu'au début de ma relation avec Juliette, ma nièce m'avait chariée en disant que j'avais l'air un amoureux transit. C'est vrai que jusqu'à il y a quelques semaines en arrière, j'étais toujours collé à Juliette. Je l'aime toujours autant, c'est bien la seule chose qui n'a pas changé et je trouvais vraiment bête que je me sois laissé emporté par mon travail et d'avoir mis mon épouse de côté. Ce n'était pas digne d'un mari. Elle savait qu'en étant médecin, j'allais souvent être amené à travailler de nuit, les weekend et de ne pas compter mes heures mais il allait falloir que je fasse un effort. Je n'étais plus seul à présent, il fallait que je pense à Juliette et à nous deux. En plus de ça, je commençais vraiment à ressentir de la fatigue à cause de toutes ces heures supplémentaires à l'hôpital. Ces quelques jours de repos me feraient du bien, à moi et à Juliette. « Ça serait génial mais, je pense que l''hôpital a besoin de toi en ce moment, ça ne serait pas raisonnable. » Je secoua négativement la tête avant de remettre une mèche de cheveux derrière l'oreille de ma femme. « Ma femme aussi a besoin de moi et c'est bien plus important crois-moi... » Je releva son visage et déposa mes lèvres sur les siennes avant de lui offrir mon plus beau sourire. « Chasse moi ces larmes, t'es tellement belle quand tu souris... »
« Ma femme aussi a besoin de moi et c'est bien plus important crois-moi... » Juliette ne put s'empêcher d'afficher un sourire à la fin de sa phrase. Relevant son visage, elle ferma ses yeux au contact de ses lèves contre les siennes et profita pour l'embrasser quelques instants. Elle se sépara ensuite de ses lèvres, son front collé au sien. « Chasse moi ces larmes, t'es tellement belle quand tu souris... » Lentement, un sourire se dessina sur ses lèvres. Elle se recula donc légèrement pour pouvoir s'essuyer les joues. « Je ne sais pas ce que je ferai sans toi, merci mon amour. » Lui dit-elle avant de passer ses bras autour de son cou et de se serrer à nouveau contre lui. Juliette pourrait rester dans ses ras des heures tellement elle s'y sentait bien, en sécurité. « Je t'aime Dante et tu trouveras peut-être ça étrange, mais .. tu m'as manqué. » Ils s'étaient quand même éloignés durant ces derniers moi. Et étant habituée à faire tout ensemble, être toujours ensemble, ça lui faisait bizarre de ne plus partagé autant de choses qu'avant avec l'homme de sa vie. D'ailleurs, elle comptait bien rattraper le temps perdu, durant ces quelques jours et oublier cette mauvaise passe du mieux qu'elle pouvait.
Juliette était arrivée dans ma vie à un moment ou j'avais besoin de trouver de la stabilité... Durant deux années j'ai fais le tour du monde et c'est à Paris que j'avais décidé de poser mes valises, définitivement. Ma famille était en Italie mais j'étais tombé sous le charme de la ville lumière. En plus de ça, ma nièce habitait ici et elle avait besoin de moi, sa maladie ne s'améliorant pas vraiment... Quand j'avais fait la rencontre de Juliette, j'avais compris que c'était vraiment à Paris que je devais m'installer et construire quelque chose et j'étais heureux de notre parcours. Seulement, je m'étais un peu écarté du droit chemin ces derniers temps, oubliant mes priorités. Qu'est-ce que j'aimais sentir les lèvres de mon épouse sur les miennes, à chaque fois je ressentais ce picotement, ces papillons dans mon ventre, comme si c'était la première fois qu'on s'embrassait. « Je ne sais pas ce que je ferai sans toi, merci mon amour. Je t'aime Dante et tu trouveras peut-être ça étrange, mais .. tu m'as manqué. » Une fois de plus, je replaça une mèche folle derrière l'oreille de la jeune femme, un sourire tendre s'affichant sur mes lèvres. Elle exagérait, je suis quelqu'un de simple et ça me parait normal d'être compréhensif. Je me devais d'être présent pour elle et même si je n'étais pas là, elle s'en sortirait très bien. « Toi aussi tu m'as manqué... Et je ne peux m'en prendre qu'à moi-même. J'espère que tu peux me pardonner de mes absences répétées... D'ailleurs, ça fait combien de temps qu'on ne s'est pas fait de câlins? » Je la regarda avec un sourire amusé avant de redevenir sérieux. Je ne voulais pas gâcher ce moment mais une question me brûlait la langue depuis tout à l'heure et il fallait que je la demande à Juliette... « D'ailleurs, comment ça se fait que tu sois tombée enceinte? » J'avais demandé ça doucement, avec tendresse, ne lui en voulant pas. Je savais que la jeune femme était sous contraception vu que c'était moi qui lui faisait ses ordonnances et je savais aussi que personne n'est à l'abris d'un accident mais je me demandais quand même...
Juliette a toujours cru au grand amour. Elle l'avait attendu, et malgré les déceptions amoureuses qu'elle a connu, elle a gardé espoir qu'un jour, elle trouvera l'homme de sa vie. Dante a été et est celui avec qui elle se sent le mieux. Il la connaît sur le bout des doigts, il sait la faire rire et la surprendre. Ces derniers temps, ils se sont perdus de vue mais ils n'avaient pas cessé de s'aimer pour autant. « Toi aussi tu m'as manqué... Et je ne peux m'en prendre qu'à moi-même. J'espère que tu peux me pardonner de mes absences répétées... D'ailleurs, ça fait combien de temps qu'on ne s'est pas fait de câlins? » Cela faisait un moment qu'elle n'avait pas vu son sourire. Ce sourire qui l'avait fait craquer il y a deux ans. D'ailleurs, un petit rire s'échappa de la bouche de Juliette à la fin des mots de son mari. « Evidemment que je te pardonne, tu n'as même pas à t'excuser en fait. Je trouve que c'est normal que tu sois là pour tes patients .. Et pour répondre à ta question, j'avoue que ça fait un peu trop longtemps. » Répondit-elle, un sourire amusé aux lèvres. « D'ailleurs, comment ça se fait que tu sois tombée enceinte? » Tout à coup, une grimace prit place sur les lèvres de la brune. C'est vrai qu'elle était sensée prendre la pilule mais ils se trouvent que ce jour-là, Juliette avait oublié de la prendre. Une erreur qu'elle aurait pu éviter si elle avait fait un peu plus attention .. « Et bien, tu te souviens y'a trois mois, il y avait un vernissage au musée. Ce soir-là, j'étais rentrée tard mais je t'ai quand même retrouvé à la maison, où tu nous avais préparé un joli dîner. Bref, avec la grosse journée que j'ai eu, j'ai un peu .. oublié de prendre ma pilule. Vu que ce n'était qu'un petit oublié, je pensais que c'était rien .. » Comme quoi un petit oubli pouvait avoir de grosses conséquences, et Juliette en avait conscience et ne compte pas répéter cette même erreur une seconde fois. « J'aurai dû être plus prudente, excuse-moi .. »
On a toujours que cette complicité, cette faculté à terminer les phrases de l'autre et à être d'accords sur - presque - tout, on arrivait à penser la même chose et souvent au même moment, d'ailleurs ma femme fut d'accord avec moi lorsque je mentionna le fait que cela faisait longtemps qu'on ne s'était pas fait des câlins. Quand je rentrais le soir, il était tard et on s'effondrait les deux au lit et le matin je parlais travailler bien avant que ma Juliette n'ouvre ses yeux donc en même temps, les câlins et les bisous s'étaient vraiment faits rares. J'aimais ses lèvres, sentir sa peau douce sous mes doigts et la chaleur de son corps contre la mienne et ces quelques jours de congé ne pouvait faire que du bien... Je voulais sauver notre relation avant que ça ne finisse mal... J'avais tout de même voulu aborder le sujet de la grossesse inachevée de Juliette, histoire qu'on se dise tout ce qu'on avait sur le coeur vu qu'on était lancés et pour éviter de remettre tout ça à plus tard. Je suis médecin, je sais très bien comment ça fonctionne, je savais que les accidents pouvaient arriver, que la contraception la plus sûre est l'abstinence, que même la pilule n'est pas à cent pour cent sûre. Je me rappelais très bien de cette soirée dont me parlait mon épouse, elle avait été très belle ce soir-là et comme toujours, j'avais eu beaucoup de désir pour elle. Et elle m'avoua que cette grossesse n'avait pas été un accident mais plutôt un oubli. Je me passa une main dans les cheveux, les ébouriffant un peu, ne sachant pas quoi dire. Je ne lui en voulais pas, ça pouvait arriver mais des milliers et des milliers de femmes prennent la pilule tous les jours, j'avais de la peine à comprendre comment on pouvait oublier quelque chose d'aussi important... Un soupira s'échappa de mes lèvres avant de poser mon front contre celui de ma Juliette. « C'est pas grave... Ca peut arriver... » Ma main caressa la joue de la jeune femme. « Tu l'as prise aujourd'hui? » demandais-je avec un air malicieux pour détendre l'atmosphère et pour oublier le fait que ma femme avait oublié de prendre sa contraception alors qu'elle savait que je ne voulais pas d'enfant pour l'instant.
Juliette se souvenait parfait de cette journée. Elle avait passé tout son temps à se préoccuper de tous les détails pour le déroulement de ce vernissage. Elle avait eu beaucoup de responsabilités ce jour-là, mais elle en oublia l'important. En rentrant chez elle, elle avait eu la surprise de voir son homme qui lui avait préparé une petite surprise rien que pour eux. Elle aurait pu lui prévenir qu'elle n'était pas protégé de son côté mais ce n'est que le lendemain qu'elle se rendit compte de son oubli. A ce moment-là, elle pensait que ce n'était rien et qu'elle n'allait pas forcément tomber enceinte. Juliette avait été naïve et imprudente. Elle savait que son mari ne voulait pas d'enfant pour le moment, pourtant elle avait prit le risque, ce qui était une mauvaise idée vu les conséquences à présent. « C'est pas grave... Ca peut arriver... » Haussant les épaules, elle savait qu'elle aurait pu être vigilante, et éviter cette histoire. Mais comme toujours, Dante restait compréhensif. Elle passa une main dans ses cheveux, en les ramenant sur une de ses épaules, tête légèrement baissée. Puis, elle releva son regard vers son homme qui colla son front contre le sien. « Tu l'as prise aujourd'hui? » Un sourire en coin, elle passa ses bras autour de son, gardant son front collé au sien. « Oui docteur Maresquo, tout est en ordre, pourquoi cette question ? » Juliette savait évidemment pourquoi il lui posait cette question. Elle se doutait qu'il était un peu déçu qu'elle n'ait pas pris sa pilule ce jour-là, mais elle espérait qu'ils tournent la page tous les deux durant ces quelques jours ensemble.
J'aimais Juliette plus que tout au monde, au moment où j'avais croisé son regard, j'avais su qu'on allait faire un bout de chemin ensembles et j'avais eu raison. Des fois je me demandais où je serais si j'avais fait d'autres choix. Si je n'avais jamais décidé de faire un tour du monde, que je serais resté en Italie, je n'aurais jamais posé mes bagages à Paris et je n'aurais jamais rencontré Juliette. Je ne savais pas ce que l'avenir nous réservait, mais j'espérais qu'on le vivrait ensembles et qu'on aurait trouvé un train de vie plus calme pour pouvoir fonder une famille comme le rêvait ma femme. Je voulais lui offrir ça, je savais qu'être maman était quelque chose qui lui tenait à coeur et je voulais lui offrir un enfant un jour. Je voulais juste que notre vie se calme un peu, que tout ralentisse et qu'on puisse davantage profiter de l'autre. C'est pour ça que dès demain, j'allais demander ma semaine de congé, j'y avais le droit et ça faisait bien trop longtemps que je n'avais pas fait une grasse matinée avec Juliette dans mes bras.
C'est avec un petit sous-entendu que j'avais demandé à Juliette si elle avait bien pris sa contraception aujourd'hui. « Oui docteur Maresquo, tout est en ordre, pourquoi cette question ? » Toute la journée on me prénommait de cette manière, que ça soit par d'autres médecins ou par des infirmières et pourtant quand ça sortait de la bouche de mon épouse, ça sonnait tellement plus sexy qu'au travail. Mes lèvres s'étirèrent en un sourire avant. « Je sais pas... Je me demandais aussi si tu comptais dessiner toute la nuit ou si tu étais prise d'une grande et terrible fatigue qui t'obligerais à monter au lit... » J'aimais bien jouer avec elle, ça me rappelait que j'étais encore jeune, que j'avais la vie devant moi et que je n'en profitais pas assez.
« Je sais pas... Je me demandais aussi si tu comptais dessiner toute la nuit ou si tu étais prise d'une grande et terrible fatigue qui t'obligerais à monter au lit... » Ils s'amusaient toujours ensemble. En plus d'être compréhensif l'un envers l'autre, ils adoraient s'embêter, s'amuser et profiter de leur vie à deux dès qu'ils pouvaient. L'humour était d'ailleurs une des choses qu'elle aimait le plus chez Dante. Il avait à chaque fois le mot qui lui changeait les idées, ou qui faisait automatiquement apparaître un sourire sur ses lèvres. D'ailleurs, en entendant la suite de sa question, Juliette arqua un sourcil, amusé par la situation. « Hum, c'est une très bonne question. Je crois que je suis prise d'une grande et terrible fatigue, ce qui veut dire que je n'aurai pas en fait le courage de monter au lit. Il est trop loin, tu comprends ? » Elle haussa les épaules, en prenant un air faussement désolée. « Et puis, mon mari va rentrer d'une minute à l'autre, et il risquerait de s'énerver en nous voyant .. » Blague à part, Juliette avait vraiment envie de rattraper le temps perdu avec lui, mais autant faire durer le plaisir en continuant le petit jeu.
Comment ne pas être persuadé qu'on était faits pour être ensembles? On se comprenait parfaitement et on avait pas besoin de tourner autour du pot pour savoir où l'autre voulait en venir. On s'est toujours entendus avec Juliette et même s'il y a eu des petits désaccords, on s'est rarement vraiment disputé. Je vous parle de la vraie dispute ou il y a plus d'assiettes par terre que dans les placards. Heureusement, on en était jamais arrivé là et une fois de plus on le prouva ce soir en parlant comme deux adultes, sans s'énerver. « Hum, c'est une très bonne question. Je crois que je suis prise d'une grande et terrible fatigue, ce qui veut dire que je n'aurai pas en fait le courage de monter au lit. Il est trop loin, tu comprends ? » Je me pinça la lèvre, aimant son côté joueur et taquin mais pour continuer à jouer le rôle, je leva les sourcils, faisant mine d'être étonné. Okay, on pouvait aussi bien rester sur le canapé. « Et puis, mon mari va rentrer d'une minute à l'autre, et il risquerait de s'énerver en nous voyant .. » Un rire sincère s'échappa de mes lèvres, elle m'avait eu et je ne pouvais pas résister plus longtemps. Mes mains encadrèrent son visage d'ange et je posa mes lèvres sur les siennes, le visage encore illuminé par l'amusement de notre petit jeu.
Une chose était sûre, Juliette l'aimait énormément son Dante. Elle le voyait rarement depuis quelques temps à cause de son boulot, mais cela n'avait rien changé au niveau de ses sentiments envers lui. Elle avait eu comme un coup de foudre pour lui dès le départ, et depuis, la brune ne pouvait pas imaginer sa vie quelqu'un d'autre. Tous les couples ont ses coups bas, mais à chaque problème, ils arrivaient à trouver une solution. Puis, ils n'étaient pas du genre à s'énerver rapidement, ou à être agressif dans leurs paroles, donc c'était toujours dans le calme que ces deux-là résolvaient leurs petits soucis.
Juliette venait de chercher un peu Dante, avec ses faux caprices, mais c'est avec un petit rire amusé qu'ils s'embrassèrent. Elle profita un instant du contact de ses lèvres, qui lui donnait des frissons à chaque fois. Se penchant doucement en arrière, celle-ci tira son homme avec elle, l'attrapant par son haut sans pour autant quitter ses lèvres. Cela faisait un moment qu'ils ne s'étaient pas câlinés, et comme tous les couples, ils avaient besoin de se retrouver de temps en temps. Puis, étant donné que Dante allait demander sa semaine de congé dès le lendemain, autant fêter ça comme il se devait.
J'étais fou de ma Juliette et je n'aimais pas quand on se prenait un peu la tête, même si ce n'était pas une grand dispute. Je m'en voulais vraiment d'avoir été absent mais j'allais remédier à ça dès le lendemain. Je me demandais même si ça ne lui ferait pas plaisir qu'on aille passer quelques jours en Italie. Ca serait l'occasion de revoir ma famille depuis le mariage et puis on pourrait peut-être marcher un peu sur la plage... Ca serait une bonne idée oui. Mais pour l'instant, j'avais d'autre projet et apparemment, Juliette aussi car sans quitter mes lèvres elle m'attira vers elle en me tirant par le pull. Elle seule arrivait à me faire sourire tout en l'embrassant, elle m'amusait, elle me détendait et puis j'étais fou de son corps, autant être honnête. Ca fait aussi partie d'un couple des moments câlins et coquins et tout le monde en a besoin. Je m'installa entre ses jambes, chacune passant de chaque côté de mon bassin. J'osais à peine réfléchir à quand remontait notre dernier câlin... Bien trop longtemps si vous voulez mon avis. Mes mains glissèrent sous le haut de ma femme, le faisant retirer par le haut et parsemant son cou et son décolleté de doux baisers. Sa peau était douce, elle sentait bon... J'avais vraiment de la chance d'avoir une femme comme elle pour épouse, je n'aurais sûrement pas trouvé mieux! Je retrouva ses lèvres qui se mélangèrent aux miennes comme si elles avaient été faites pour se mouler parfaitement ensembles.
A chaque fois qu'ils s'embrassaient, c'était comme si c'était la toute première fois. Elle ne pouvait pas s'en passer. Il avait cette façon d'être qui la faisait craquer tout le temps. Des fois, elle avait l'impression d'être comme un de ses filles complètement folles de leur amoureux. Mais en réalité, c'était bien ça. C'est peut-être inapproprié, mais Juliette avait bien trouvé son Roméo, et elle ne pouvait pas rêver mieux comme homme de sa vie. Puis, il faut dire qu'il était également plutôt doué pendant leurs moments intimes. (a) Passant ses jambes autour de lui, celle-ci leva les bras afin d'enlever son haut et se retrouva alors en soutien-gorge. La brunette caressa d'une main sa nuque, et d'une autre ses cheveux, frissonnant à chacun de ses baisers. Ses lèvres rencontrèrent à nouveau celle de son mari, et Juliette prolongea le baiser avec plus de passion et d'envie. Elle descendit ensuite ses mains en dessous de son pull, le soulevant petit à petit, laissant apparaître ses abdos, jusqu'à lui enlever son haut complètement. Un sourire en coin, elle recolla ses lèvres contre les siennes avant de descendre jusqu'à son cou, où elle déposa sur sa peau chaude quelques tendres baisers.