Chapitre un : papa

« l’information principale de ce journal : le guerre du golfe ne cesse de faire des victimes, une colonel britannique a trouvé la mort lors d’une embuscade, ces obsèques auront lieu à la cathédrale Saint-Paul en présence du premier ministre, John Major. » Il ne comprenait pas, il ne pouvait pas comprendre, il était trop petit, trop petit pour comprendre que la guerre venait de réduire son père à un nom sur un mémorial et à des obsèques médiatisées. Elle ne tentait pas leur expliquer, elle laissait simplement les choses se faire, ils savent que leur père est mort, ils n’ont pas besoin s’en savoir plus, si ce n’est que c’était un héros qui a servit la nation jusqu’à son dernier souffle. Ils n’avaient que sept ans lorsque c’est arrivé, sa sœur et lui. Pourtant il comprenait, bien plus que ce que sa mère pensait et espérait qu’il comprendrait. Elle ne voulait pas qu’ils en sachent trop, mais Emrys est têtu, il l’a toujours été. Il voulait savoir comment son père était mort, pourquoi, pourquoi cette guerre, pourquoi ces gens. L’histoire, avec un grand H, pas celle qu’on trouve dans les livres, pas les contes qui finissent, mais la vraie histoire, celle où le gentil meurt à la fin et que le mal triomphe, parfois, il voulait connaître cette histoire, et savoir pourquoi son père y avait été mêlé. Au fil des années il est devenu est un véritable expert sur la guerre du Golfe, faisant les recherches les plus abouties, celle que même les historiens de faisaient pas, il voulait savoir, comme s’il y avait été, comme-ci il avait vu son père mourir sous un tir de balle. S’il est devenu expert en histoire, que ce soit de celle de la guerre ou du monde depuis sa création, c’est en partie grâce à cet événement, qui même maintenant le rend extrêmement vulnérable. Il était là, à côté de sa mère en larme et de sa sœur, droit, les yeux troublés par quelques larmes qui n’osaient pas sortir, devant des milliers d’inconnus, venus par devoir, par patriotisme, soutenir une famille et rendre hommage à un homme qui le mérite. Sir James White (1961-1990), colonel de l’armée de terre britannique, tué en service le vingt novembre mille neuf cent quatre-vingt-dix lors de la guerre du Golfe.

Chapitre deux : maman

« mais tu es une Lady enfin ! » Avoir une mère faire partie de la noblesse britannique n’est pas forcément des plus aisées. Bien sur, vivre dans un magnifique château, entouré de servante, ne se soucier de rien, c’est la belle vie, mais seulement lorsque votre mère n’est pas une noble déshéritée pour avoir désobéi aux règles de mariage de ses aïeux. Elle devait épouser un homme très charmant, fils de Lord, mais elle ne voulait pas d’un mariage forcée, ni vivre dans l’ombre de son mari, c’est pourquoi elle a toujours refusée de se marier à celui-ci, même si on la menaçait de la déshériter. Elle n’avait à présent d’une Lady que le titre qui lui a été gardé, et quelques avantages diverses assez minimes. Forte tête, féministe et courageuse, ses enfants ont hérité de ces qualités qui font d’elle une femme admirable, un peu du style de Margaret Thatcher ! Emrys a eu droit au côté têtu et courageux, et Mady à la rage féministe et indépendante de sa génitrice. Il a toujours été très fier d’avoir une mère comme elle, il tente de lui rendre visite le plus souvent possible, bien que cela soit difficile, son emploi du temps de professeur n’est pas des plus chargé mais il a d’autres obligations auxquelles il doit répondre, et malheureusement, sa mère passe après celle-ci. De plus, bien qu’il vive dans un certain luxe suite à quelques malversations douteuses, le billet pour Londres n’est pas gratuit, surtout lorsqu’on a des goûts de luxe, comme Emrys, qui les assument complètement. Pourtant sa mère lui a inculqué les valeurs de la famille, de la vie, elle ne lui a jamais appris à être hautain et à vouloir être riche, mais il faut croire que dans son école privée, étant petit, les autres élèves ne souhaitaient qu’une chose : avoir de l’argent, être riche et le garder. Cela a sans doute influencé Emrys dans sa personnalité.

Chapitre trois : sœurette

« tu crois qu’on est différent ? » question posée au milieu qu’une conversation banale entre frère et sœur dans la chambre de cette dernière. Quelques minutes les séparent, alors après tout, dans leur tête sont-ils si différents ? Cette question est toujours dans la tête du jeune homme, presque vingt ans plus tard, il y pense encore. C’est sa jumelle, ils ont toujours té proche, il l’a toujours protégé, même si officiellement, c’est elle la plus vieille, elle ne manque d’ailleurs pas de lui rappeler. Elle n’aime pas quand il la protège, pensant toujours qu’elle aurait pu y arriver toute seule sans aide, jamais elle n’avouera qu’elle a besoin de lui, mais il le sait. Ils n’ont pas besoin de se parler pour se comprendre, ni même de se regarder, ils savent ce que l’autre ressent, même à des milliers de kilomètres, ils sont liés par le sang, mais aussi par l’esprit, c’est comme-ci, parfois lorsqu’il parle, c’est elle qui parle à sa place, comme-ci elle était là, avec lui. Il y a cinq ans, elle tombée malade, il a tout fait pour qu’elle vienne en France et qu’elle soit soignée à Paris, il voulait qu’elle soit près de lui, il n’aurait pas supporté d’avoir une mer les séparant. Pour une fois, étant trop faible pour refuser, elle accepta. Voilà cinq ans qu’il passe chaque jour, son état ne s’améliore pas vraiment, les traitements échoues tous, mais le plus important est qu’elle est encore là. Il ne peut rien faire pour elle, à part lui parler, la réconforter, et ça, ça le tue, être impuissant face à ça l’énerve, le rend triste. Il n’y a qu’elle pour le rendre triste, les autres n’ont jamais réussi, elle, elle a réussi à le faire pleurer, à le faire rire.

Chapitre quatre : paris

« c’est la ville du bonheur ! » voyage scolaire d’une semaine pour découvrir le pays de la bonne cuisine et du bien vivre. Deux jours dans la capitale de amoureux, de la mode, de l’art, la capitale, du monde, presque ! A l’instant, où, son pied s’est posé sur le sol français, il a su que c’était là, c’était là qu’il voulait vivre, qu’il voulait apprendre à rêver. L’Angleterre est bien sur son pays, son premier amour, mais la France est un peu comme son amant caché, qui ne l’est plus du tout. Chaque jour Paris l’étonne, le rend heureux, lui fait oublier ses soucis, c’est la belle vie, sans soucis ! Lui le petit anglais, est devenu un vrai français, que seul son accent trahi. Jamais, il ne voudra partir de cette ville, elle lui manquerait trop, rien ne serait pareil ailleurs. New-York, Sydney, Tokyo, aucune autre ville ne le fait rêver, il n’a d’yeux que pour Paris ! Dernière son regard charmeur et charismatique se cache une lueur qui depuis le jour où il est arrivé, ne s’est jamais éteinte, et elle brillera jusqu’à ce qu’il meurt, dans le pays qu’il aime et aimerait toujours : la France !

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Tay, Ella, Camel, Harriet, Ana et Elie.