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 Camille ◭ gods & monsters

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MessageSujet: Camille ◭ gods & monsters   Camille ◭ gods & monsters EmptyMer 9 Jan - 19:56


Attendre. Pour un rendez-vous auquel tu ne veux pas assister. Comme chaque mardi à dix-sept heures, tu es là. Posée sur ta chaise. Celle à l'angle. Blottie entre deux murs. Tu patientes. Attendre. Et encore attendre. Ça t'emmerde. Tu ne veux pas être là. Tu veux que ça s'arrête. Ces séances ne mènent à rien. Ne te mènent nul part. Aucun soulagement. Aucune consolation. Aucun remède miracle. Tu ne vas pas mieux. Ça ne t'aide pas. Ça ne t'aidera jamais. Il est toujours là. Ce poison. Ce venin qui parcours tes veines. Il endolorie chacun de tes membres. Affaiblit ton cœur. Détruit ton cerveau.

A vingt-quatre ans, obligée de faire ce que tes parents t'ordonnent. Pour ton bien. Soit disant. Ça t'énerve. Cette salle d'attente t'énerve. Ces patients. Tous dépressifs. Ils t'énervent. Cette secrétaire. Hautaine. Fière. Fière de n'avoir aucun problème. Tu ne supportes pas son regard. Parfois, on y lie de la pitié. Parfois, du mépris. Parfois, ils te jugent. Te mettent plus bas que terre. Cette secrétaire. Elle te considère comme une petite chose, parfois. Cette secrétaire. Tu aimerais tellement écraser ta paume contre sa joue. Dans un claquement sourd. Une gifle. Brutale. Violente. Symbole de haine. Tu aimerais tellement la lui offrir.

Il sort. Le patient. Celui qui retarde ton rendez-vous. Enfin, il sort. Le psychiatre l'accompagne. Le sourire aux lèvres. Camille. Ce nom que tu as obtenue. Pour que lui donner le tien. En échange. C'est comme ça que ça marche. C'est comme ça que tu l'as décidé. Tu essayes de t'amuser comme tu le peux. Dans ce bureau sinistre. Qui pue la détresse. Celle que les patients laissent après leurs séances. Les deux hommes se serrent la main. Tu passes à côté d'eux. D'un pas pressé. Sans un bonjour. Sans un sourire. Sans un regard. Tu rentres dans le bureau. Sans qu'on ne t'y es invité. Il te semble entendre pester la secrétaire. Celle qui n'attend plus que sa gifle pour se calmer. Tu t'installes dans le fauteuil derrière le pupitre. A la place du psychiatre. Et tu patientes. Encore. Tu attends que Camille finisse avec son malade. Pas trop dérangé celui là. Tu l'aperçois assez souvent ici. Il pleure souvent en sortant du bâtiment. En y entrant aussi. Mais c'est tout.

Tes opales parcours le bois vernis. Les stylos. Les bibelots. Les feuilles. La lampe. Tu observes. Ce sont toujours les mêmes choses. Placés au même endroit. Rien ne change d'une séance à une autre. Camille est sans surprise. Ça te déçoit presque. Il rentre enfin. Le rendez-vous peut enfin commencer. « Je vous en prie, asseyez-vous monsieur Edelweiss. »  Tu lui fais signe de s'asseoir. En face de toi. « Comment allez-vous en ce moment ? Êtes-vous encore plus triste qu'en temps normal ? » Tu le vois depuis longtemps déjà. Il a l'habitude. De toi. De ton refus de parler. De ton petit jeu. Mais il ne t'aide pas. Tes parents jettent leur argent dans ses poches. Pour rien. Il ne t'aide pas. Il ne le peut pas. Ses diplômes n'y changeront rien. Est-ce qu'il s'en rend compte ? Ou espère-t-il encore quelque chose ? A moins qu'il soit bien trop ravie d'avoir de l'argent qui tombe aussi facilement. Tu devrais lui demander. Il te dira peut-être la vérité. Ça ne changera rien. Pour lui. Ni pour toi. Tes parents continueront de te pousser à y aller. Et tu obéiras. Pour qu'il te laisse tranquille. C'est soit Camille. Soit trois heures au téléphone avec ta mère. Elle serait même capable de débarquer. A Paris. Pour te kidnapper. Te cloîtrer à Nancy. Jusqu'à ce que ton moral remonte. Peu importe le nombre d'année que ça prendra. Elle te l'a dit. Elle t'a clairement dire qu'elle le ferait. Tu n'as pas envie de ça. Qui en aurait envie ? Alors, tu es là. Sur un fauteuil de psychiatre. A lui poser des questions. A inverser les rôles. Mais un moment, il faudra bien que tu lui parles. Un peu. De toi. C'est le marché.
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MessageSujet: Re: Camille ◭ gods & monsters   Camille ◭ gods & monsters EmptyJeu 10 Jan - 19:36


« gods & monsters »
⊰ feat. célestine & camille

« Ah, Fabrice, bonjour ! Comment allez-vous aujourd’hui ? » C’est comme ça que toutes les séances débutaient avec ce patient, par une salutation amicale et énergique. Il le fallait, car autrement, le pauvre homme se renfermait dans sa coquille et il était quasiment impossible de lui arracher le moindre mot, même pour un psychiatre diplômé de Paris-Sud. Bien sûr, le médecin devait adopter une approche différant selon le patient en face de lui ; un homme souffrant de psychose maniacodépressive qui était dans sa phase maniaque, par exemple, pouvait mal réagir à trop d’énergie. Il fallait toujours faire du cas par cas et avec Fabrice ici présent, qui souffrait d’anxiété sociale depuis sa plus jeune enfance, il fallait sans cesse lui montrer qu’il était désiré et cela commençait par un accueil chaleureux. Certes, cette forme d’anxiété aurait pu être traité par un psychologue, mais comme Fabrice n’avait jamais osé consulté auparavant, son cas s’aggrava avec les années, rendant le tout plus complexe. Le patient, comme d’habitude, avait la tête baissée, mais en entendant Camille lui parler comme avec n’importe quelle autre personne et non avec condescendance, il reprit un petit peu confiance en lui, suffisamment pour relever la tête et répondre d’une voix claire qu’il allait mieux que l’autre fois. Camille lui sourit, heureux de constater qu’il y a des progrès qui se font. Alors la séance commença pour de bon, l’un derrière le bureau d’acajou massif, et l’autre derrière. Et les deux hommes parlèrent. Enfin, c’est surtout Fabrice qui parla.

À leur première rencontre, Camille s’en souvenait bien, Fabrice avait du mal à extérioriser ses sentiments et émotions, car il ne l’avait jamais vraiment fait avant ce jour, mais plus ils se voyaient, plus l’homme était capable de parler de ce qu’il ressentait avec aisance. Il parvenait à vider son sac, ce qui était bénéfique, mais violent et touchant également. Le commun des mortels craignait d’être témoin de la souffrance et du malheur d’autrui, mais Camille, lui, ne pouvait s’empêcher d’éprouver non de la pitié, mais un désir, qui ne s’était pas tari avec les années, de leur venir en aide. Aider les gens blessés intérieurement en les écoutant et les conseillant, c’était sans doute la chose qui lui permettait de continuer à faire son métier. L’heure consacrée à Fabrice Leblanc passa plus vite qu’ils n’en eurent tous deux conscience et lorsque Camille lui annonça qu’ils en resteraient là pour aujourd’hui, il crut déchiffrer une certaine consternation sur son visage. Mais c’était peut-être un effet de la lumière filtrée par la petite fenêtre encastrée dans le mur, allez savoir.

En sortant du bureau, Camille aperçut sa patiente suivante, une dénommée Célestine Archambault, qui avait un problème, c’était évident, mais lequel, ah ça c’était encore à découvrir. Le psychiatre serra la main de son patient avec vigueur et lui souhaita de passer une bonne soirée et une bonne semaine. Puis il se retourna pour faire face à mademoiselle Archambault, mais il remarqua qu’elle avait pris la poudre d’escampette sans un mot. Les sourcils arqués, il interrogea du regard Manon, la secrétaire qui travaillait à la clinique depuis le début du siècle, lui semblait-il, qui fulminait justement en marmonnant des propos incompréhensibles et hochant vigoureusement la tête pour les appuyer. « La petite est partie, zioum, dans votre bureau, docteur. » « Ah je vois, merci Manon. » Sur ce, il retourna à son bureau, où il recevait tous ses patients, et fut légèrement surpris de voir la jeune femme assise à sa place, derrière son bureau. Mais il était professionnel et ne commenta pas la saugrenuité de la chose. Au contraire, il afficha un sourire amusé et dodelina doucement du chef. C’était inhabituel et maints de ses collègues, il le savait, auraient refusé net de s’abaisser à jouer le jeu, mais Camille Edelweiss n’était pas comme eux et pensait qu’avec le temps, d’une manière ou d’une autre, Célestine Archambault finirait bien par se trahir. Il n’y avait pas que les paroles qui pouvaient en révéler sur l’état d’une personne, après tout, il suffisait d’y être attentif. Et peut-être aussi qu’avec un peu de chance, elle aussi, comme tous les autres, viderait son sac. On en avait tous besoin.

Le ton courtois et bien sûr feint de la demoiselle ne changeait pas de d’habitude. C’était, aux yeux du psychiatre, une façon de se protéger et d’avoir le contrôle de la situation, comme le voulait en général toute personne se faisant dire ce qu’elle avait à faire. Ce n’était pas la première fois qu’il avait à s’occuper d’une personne présentant un besoin de garder le contrôle – qui pouvait aussi trahir une insécurité refoulée, d’ailleurs, quand il y pensait –, ni la première fois qu’il rencontrait la jeune brunette, alors on pouvait dire qu’il n’était pas tellement surpris de la tournure de la séance. Comme précédemment, il obtempéra sans discuter, puisqu’il était plus que conscient que s’il transgressait les règles du jeu, tout cela ne mènerait nulle part. Certes, « tout cela » n’avait encore donné aucun résultat concluant ou satisfaisant, mais au moins, il y avait des chances pour qu’il en aille autrement dans un avenir proche. Ainsi, Camille prit place sur le fauteuil réservé aux patients, croisant ses jambes et attendant la suite, le visage impassible. Fabrice avait chauffé le siège durant l’heure précédente, c’était donc confortable.

L’ironie dissimulée dans la question de Célestine confirma sa théorie selon laquelle elle cherchait instinctivement à se protéger. L’ironie, de même que le sarcasme, était d’abord et avant tout un moyen de défense qui consistait à attaquer et parfois humilier le destinataire avec un humour grinçant dans le but évident de le déstabiliser. Voilà qui en disait beaucoup sur la jeune femme, enfin pour le peu qu’il en savait d’elle. Une forte personnalité qui se faisait, comme il l’avait plus tôt déduit, dicter d’aller consulter pour une raison obscure… Il ne pouvait en résulter quelque chose de bien. À moins d’y mettre beaucoup d’efforts, ce que Camille était prêt à faire. « Je vais bien, merci. » répondit-il d’un ton paisible. « Et vous ? » Il ne la quittait pas du regard, attentif à la moindre réaction : sourire, rire, moue, tout. « Eh bien, de quoi allons-nous parler aujourd’hui ? »
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MessageSujet: Re: Camille ◭ gods & monsters   Camille ◭ gods & monsters EmptyDim 13 Jan - 21:20



« Je vais bien, merci. » Tu n'en doutes pas. Quoi que. Pour exercer ce métier. Pour voir des dépressifs tous les jours. Tu estimes qu'il faut être un peu dérangé. Avoir du cœur, certes. Mais aussi être sado. Un peu. Ça lui fait peut-être plaisir. De voir les gens malheureux. Il se sent peut-être supérieur. Comme la secrétaire. Cette garce. De l'autre coté du mur. Tu perçois encore sa fierté. Sa fierté mal placée. « Et vous ? » Un sourire. Le tien. Il joue bien le jeu. Camille. Il ne perd pas le nord. Mais à quoi s'attend-t-il ? Qu'un jour, tu répondes non ? Tu pourrais. Le dire. Non. Tu ne vas pas bien. Pourquoi pas. Tu ne vois pas l'intérêt de lui mentir. Mais lui expliquer pourquoi ? C'est encore autre chose. Tu ne vois pas comment. Comment tu pourrais vider ton sac. Devant lui. Devant n'importe quel étranger. Même s'il n'en est plus vraiment un désormais. « Comme d'habitude. » C'est vague. Tu n'affirmes rien. Tu ne veux rien lui dévoiler. Il n'est personne pour toi. Ce n'est pas Elysée. Pas même Glawdys. Il n'a pas le même effet sur toi. Glawdys. Cette présence qui t'apaise. Tu te sens étrangement bien avec elle. Tu te surprends. A avoir envie de la voir. Pas pour elle. Non. Pour ce qu'elle t'apportes. Tu ne t'accroches plus à personne. Seule Elysée compte. Et le fantôme de Raphaël. Tu tiens. De toutes tes forces. Au vide qu'il t'a laissé. Si Camille savait ça. S'il connaissait l'existence de Raphaël. Il comprendrait enfin pourquoi. Pourquoi tu es ici. Ta présence dans son cabinet doit lui paraître encore flou. Totalement inexpliqué même. « Eh bien, de quoi allons-nous parler aujourd’hui ? » Tu ne sais pas. Tu ne sais jamais. Qu'est-ce qu'il t'intéresse chez lui aujourd’hui ? Qu'est-ce que tu veux savoir ? Tes opales accrochent le visage du psychiatre. Il doit avoir, lui aussi, quelque chose à cacher. Ou quelque chose sur le cœur. Jusqu'à où est-il prêt à aller pour t'arracher des informations ? Tu le fixes. Le scrute. Ça en devient presque indécent. Il à l'air assez vieux. Assez vieux pour être marié. Il a peut-être quelqu'un dans sa vie. Voir même une famille. Une famille. Tu détestes ce mot. Sa signification t'écœures. Tu es passé à côté. Tu as raté l'occasion de fonder la tienne. Avec ce que tu as fais. Ce que tu t'ai fait. Tu ne pourras plus jamais tomber enceinte. Même si il n'y a rien d'officiel. Tu n'as jamais voulu savoir. Tu as refusé que les médecins t'en parlent. Mais ça te paraît tellement évident. En tuant le bébé, tu as tué ce qui le protégeait. C'est à dire toi. Si tu as réussis à te planter le couteau dans l'utérus. Tu as endommagé le reste. Si Raphaël savait. Ce qu'il t'a laissait faire. En t'abandonnant. Du jour au lendemain. Sans aucune explication. Et bien tu ne sais pas. Tu ne sais pas quelle serait sa réaction. Il a disparu dans la nature. Il a sûrement refait sa vie. Il t'as sûrement complètement oublié. Il a sûrement changé. Tu ne le connais plus. Tu ne peux pas imaginer sa réaction. Il te prendrait pour une cinglée. Sûrement. Comme tout le monde. Comme ces docteurs. Ces voisins. Comme tout ceux qui savent. Tu les vois encore. Leurs doigts moqueurs. Leurs regards de pitié. Tu les entends encore. Leur chuchotements à ton passage. Leurs messes-basses. Ils ne t'ont pas quitté. Il ne te quitteront jamais. Ils tournent. Dans ton esprits. Ils te hantent. Ils te rendent esclaves de leurs souvenirs.

Tes prunelles ne quittent pas la silhouette de Camille. Les jambes croisées. Le visage sans expression. Si ça se trouve. Il n'a pas de femme dans sa vie. « Êtes-vous gay ? » Mais peut-être un homme. Peu importe. Personnellement, tu n'as jamais arrêté ton choix. Tu n'as aucune préférence. Tu te penches sur le bureau. Lui fais signe de se rapprocher un peu. Tu baisses le ton. « Je serai soulagée d'entendre que vous ne couchez pas avec la grognasse qui vous sert de secrétaire. » Au cas où elle t'entende. Elle doit avoir des oreilles collées partout. Ça ne te surprendrait pas d'apprendre qu'elle écoute. Les séances. Les tiennes. Les autres. Par curiosité. Pour rythmer sa vie morne. Tu te redresses. Reprends un volume normal. « Mais je ne vous jugerez pas ci c'est le cas. Tout le monde peut faire des mauvais choix. » Même si celui là est très mauvais. Cette femme. Elle est malsaine. Ça se voit immédiatement. Enfin. Toi, tu l'as remarqué. Tout de suite.
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