Et voilà, une journée de plus en moins. Alaric terminait de ranger ses papiers importants dans son bureau avant de partir. Il était du genre maniaque, enfin, maniaque pour ses affaires, les affaires des autres il s'en fou royalement. Vous ne verrez jamais une feuille dépasser d'un dossier, jamais un crayon mal ranger, son bureau était propre et parfaitement soigné. Si seulement il pouvait faire pareil dans sa vie, avec les gens qu'il fréquente, avec Anastasia. Avec tout quoi. Mais non, autant pour les affaires matériel, il soigne les apparences mais pour ce qui est des choses immatériel, c'est le gros bordel dans sa vie. Quelques minutes après, le voilà enfin libéré. Etant son propre patron, il pouvait partir quand il en avait envie mais ce n'était pas son genre de laisser du travail non achevé pour le lendemain. Ça expliquait le fait, qu'il pouvait passer des soirées, voir des nuits entières à bosser comme un fou. Ne serait-il pas un peu perfectionniste dans l'âme, le petit 'Laric ? Bref, la veste sur les épaules, le jeune homme était le dernier à partir. Il ferma donc les lieux et prit la voiture pour rentrer chez lui. Partisans du moindre effort, ce n'était pas bien loin et pourtant, il prenait quand même la voiture. Une fois chez lui, il jeta sa veste sur le canapé et alla se servir un verre. Un brin alcoolique ? Disons qu'un petit verre de temps en temps ne pouvait pas lui faire de mal. Alaric en avait besoin pour décompresser de la journée, qui était relativement chargé. Ouvrant le truc en cristal qui lui servait de bouteille, le jeune homme se servit un verre et alla s'affaler dans le canapé. Posant les pieds sur la table basse, il ferma les yeux et soupira un grand coup. Un bruit sourd le coupa de ses pensées. Étrange, quelqu'un avait sonné, il n'attendait pourtant personne. Avec difficulté, Alaric se leva et avança vers la porte. Cet abruti avait oublié de poser son verre. Qu'importe, sa réputation était déjà bien entamé. De qui ça pouvait bien s'agir ? Bah ouvre mon grand, tu verras bien. Sans trop chercher à comprendre, Alaric ouvrit la porte et tomba sur une tête blonde connu. Un sourire se dessina alors sur son visage.

« Silo, ça me fait plaisir de te voir. » dit-il, ravi.

Baissant le bras pour éviter de lui renverser du whisky partout, Alaric s'approcha d'elle et lui fit la bise. C'était une nana en or cette fille. Ils s'entendaient à merveille, il n'y avait pas d’ambiguïté entre ces deux là. Leur point commun ? Le goût du risque et leur irresponsabilité. Sauf que le problème c'est qu'elle a six ans de moins. Et oui, pour Alaric, elle était une jeune fille mais lui ça ne lui posait aucuns problèmes. Il rigolait bien en sa compagnie et oubliait de vivre. A force, les deux adolescents - il faut dire ce qu'il est, Alaric n'a pas grandit, il est resté au stade ado - ont l'habitude de se mettre dans des situations pas possibles. Mais c'est ce qui fait le charme de leur relation.

« Ne me dit pas qu'on avait rendez-vous et que j'ai oublié. » demanda-t-il en se pinçant les lèvres.

Ce serait fort probable, Alaric est du genre tête en l'air.

it's always good time
(siloë & alaric)

un soir où on se fait chier } Il était tard, très tard. Assez tard pour qu'il n'y est que des gens louches dehors. Siloë sortait d'un petit bar, réputé pour ses mauvais dragueurs. Leur compagnie ne la dérangeait pas, et il était facile de leur soutirer quelques verres. Après avoir bu des verres gratuitement donc, Siloë sortit prendre l'air, parce qu'il fallait le dire, cette atmosphère était étouffante. Elle fourra ses mains dans les poches de sa chemise/veste kaki et marcha un peu, beaucoup, longtemps. Son téléphone vibra, et frôla sa main. Surprise, la jeune fille le sortit de sa poche.

JEAN-COCO et, beauté, faudrait qu'on parle toi et moi, tu peux passer?

Non J-C Andrea. Non je ne passerai pas. se dit-elle. Les jeux de séduction affreux auxquels tous deux prenaient un malin plaisir commençait à l’agacer. 17 ans qu'ils étaient fous amoureux l'un de l'autre, et personne n'avait bouger d'un pouce pour tenter de lui dire ne serait-ce qu'un tout petit je t'aime. Et ça agaçait Siloë, à un point inimaginable.

Après la lecture de ce message (agaçant, donc), elle fit défiler un peu les récents messages et s'arrêta sur l'un deux, provenant d'Alaric. Elle sourit. Alaric était une personne aimable, un peu trop peut-être au goût de Siloë, et il s'avérait qu'elle n'était jamais malheureuse lorsqu'elle était avec lui.

Ne prêtant pas attention à sa montre qui lui criait "VA TE COUCHER, T'AS RIEN A FOUTRE DEHORS", elle se dirigea vers chez Alaric. Quelle veine qu'elle ne soit pas loin. S'approchant peu à peu de la porte, son petit malheur disparût et elle put oublier un instant qu'elle était quelque peu malheureuse.

ALARIC ! s'écria-t-elle, tout sourire. Elle lui plaqua deux bisous sur les joues avant d'entrer. Ce dernier lui parler de rendez-vous, donc de sérieux, ce qui amusait Siloë. Merci mais moi et les rendez-vous, ça fait 5 millions. Beaucoup trop sérieux pour moi.

Siloë regarda de plus près ce qu'Alaric tenait dans la main, s'approchant un peu trop curieusement, et constata que c'était du whisky. C'est pas la peine de m'en proposer, j'en ai déjà bu assez comme ça. dit-elle avant même qu'Alaric puisse ouvrir la bouche.

Le naturel à l'état pur, cette fille l'étonnera toujours. On avait l'impression que tout allait bien dans sa vie, qu'elle avait toujours le sourire. Un sourire et un rire communicatif d'ailleurs. Elle était différente de toutes les nanas superficielles qu'on pouvait trouver sur le marché et c'est cette différence qui la rendait unique. Alaric était content de la voir, c'était sans doute le meilleur moment de la soirée, elle apportait un rayon de soleil à cette semaine si sombre. Silo lui raconta alors que les rendez-vous étaient beaucoup trop sérieux pour elle et que du coup, ça ne lui plaisait pas. Il fallait qu'elle s'y face, il avait quand même six ans de plus qu'elle. Du moins en apparence parce que dans sa tête, le beau brun en avait quinze. En fait, s'il avait posé cette question, c'est pour la simple et bonne raison qu'en ce moment, il oubliait tout. Son travail lui prenait tellement de temps qu'il avait l'impression d'arrêter de vivre pour pouvoir satisfaire des clients particulièrement exigeants. Après, Alaric ne pouvait s'en prendre qu'à lui même, c'est lui et lui seul qui a voulu reprendre le cabinet de son père, personne ne lui a forcé la main. Bref, la blondinette regarda son verre. En effet, il avait déjà commencé à boire et apparemment, c'était son cas aussi. 'Laric éclata de rire en l'entendant parler.

« Et bien, tu ne perds pas de temps ! »

Finissant son whisky d'une seule traite, Alaric posa lourdement le verre sur la table. Il comptait passer la soirée seul mais maintenant qu'elle était là, ils allaient en profiter. Non, non, ce n'est pas ce que vous croyez, il ne va pas lui sauter dessus - quoique - ils vont simplement prendre du bon temps, autrement, comme des personnes irresponsable. Le beau brun lui fit un clin d'oeil.

« Attends moi là, j'ai quelque chose pour toi. »

Alaric se dirigea alors dans sa chambre, il ne mit pas longtemps avant de revenir avec un truc blanc dans les mains. Il vint s'asseoir sur le canapé en face de Siloë. C'était devenu une habitude entre ces deux là. Ils ne se voyaient pas souvent mais quand c'était le cas, ils passaient toujours une bonne soirée. A chaque fois, elle se terminé soit dans une fontaine, soit chez les flics ou soit dans un aéroport, prés à embarquer pour n'importe quelle destination. Se mettre dans des situations pas possibles étaient devenus leur passe-temps favori. Et pour ça, ils avaient besoin d'un petit joint. Que ce soit clair, Alaric n'avait pas besoin de ça pour se mettre dans des situations incompréhensibles mais c'est vrai que ça aidait un peu. Le jeune homme attrapa le briquet qui traînait sur la table et apporta le joint à sa bouche. Ça ne le dérangeait pas de fumer chez lui, au contraire, les pièces étaient immense et c'était facile de faire disparaître cette odeur.

« Je suis impoli, honneur aux dames. » dit-il en lui tendant le joint.

Pendant ce temps là, Alaric se leva et se servit un autre verre. Lui par contre n'avait pas bu assez.

it's always good time
(siloë & alaric)

une fois à l'intérieur... } Et voilà, Siloë allait enfin pouvoir égayer sa soirée. Elle souriait, pour de vrai, vrai de vrai. Je crois même qu'elle montrait ses dents et ses plus belles fossettes. Et son bonheur semblait s'être multiplié lorsqu'Alaric partit pour revenir avec un joint dans les mains. Il lui souriait, l'air de dire "t'es prête pour une nuit où on va se déchirer la face?". Plus que prête aurait-elle répondu. Je suis impoli, honneur aux dames. ça changeait des pov' cons qu'on trouvait dans les bars, c'était sûr.

Siloë sourit, porta le joint à ses lèvres et dit comme chaque fois qu'elle était avec Alaric Alors, où qu'on va c'soir? Tout en le laissant réfléchir, Siloë regarda un peu plus ce qui était autour. Alaric était fou. Siloë disait ça parce qu'Alaric était soigneux. Et c'est fou un soigneux. Y avait qu'à regarder son bureau. Et bla bla bla que j'range mes dossiers parfaitement. Pauvre petit homme. 25 ans et il agissait déjà comme un mec de 50 piges. Mesquinement, mais gentiment, elle fit dépasser une feuille d'une de ses chemises cartonnées, en souriant abusivement, puis lança. ça te stresse pas vrai hein ? Tu supportes pas que cette feuille dépasse ? Mon pauvre petit Alaric, quand est-ce que tu pourras venir chez moi ? Jamais. Parce que chez moi c'est vraiment trop le bordel. Puis elle sourit, comme depuis qu'elle était rentrée et qu'elle avait plaqué ses deux bisous sur les joues du jeune homme.

Un nouveau verre de whisky, il en avait besoin. Non il n'était devenu un alcoolique notoire, c'est juste que ça lui permettait d'oublier la journée et surtout de se détendre. Des clients trop chiants, des affaires trop compliquées, des collèges à motiver. C'était son quotidien mais avec le temps, Alaric s'y était fait. Il s'était habitué à travailler la journée et à commencer à vivre le soir. Lorsqu'il quittait son cabinet, il commençait enfin à se sentir bien et à pouvoir profiter des joies que la vie pouvait lui offrir. Que ce soit de l'alcool, des filles, des amis, il aimait se délecter de plaisirs simples et l'argent l'aidait énormément. Après tout, Alaric n'allait pas emmener l'argent dans sa tombe, il comptait bien en profiter avant de ne plus pouvoir. Son futur projet ? Partir à New York mais ça, c'est une autre histoire. Doucement, le jeune homme fila le joint à Siloë. Il n'était pas un gars mauvais et était même parfois du genre gentleman. La blondinette ne se fit pas prier pour le prendre et l'alluma directement. Il revint s'asseoir en face d'elle, avec un autre verre dans les mains. Il bu une gorgée et posa le verre sur la table. Délicatement, il s'installa dans le canapé, histoire de se mettre à l'aise, de se détendre. Silo lui demanda alors où ils comptaient aller ce soir. A vrai dire, il n'en avait aucune idée, ça ne tiendrait qu'à lui, ils resteraient à son appartement pour planer ensemble. Mais bon, apparemment elle voulait bouger, pas de soucis, ils allaient bouger. Le truc c'est qu'en sortant, ils avaient plus de chance de se mettre dans des situations hors du communs. Alaric eu un petit rire discret avant de pendre la parole.

« On verra bien où le vent nous emmène. »

Alaric prit son verre dans les mains et le fit tourner en admirant le liquide qui bougeait. Il laissait Siloë entamer le joint en première, après tout, il avait des réserves, donc elle pouvait se servir. Le beau brun ferma les yeux et posa son bras sur le dossier du canapé. Lorsqu'il ouvrit les yeux, il vit la blondinette tirer une feuille d'un dossier. Petit sourire mesquin sur son visage, Alaric luttait pour ne pas réagir. Ce n'était pas comme ci il venait de passer des heures à tout classer. Non, bien sur que non. Elle le taquinait, elle le testait. Le beau brun soupira.

« Je l'avoue, ça me stress un peu. En même temps, j'ai passé plusieurs jours à tout ranger. »

Le jeune homme passa sa main dans ses cheveux, il se souvenait du mal qu'il avait eu pour tout ranger, pour tout classer et pour pouvoir mettre un peu d'ordre. Le désordre de ses affaires le dérange mais le désordre des ordres, il s'en fiche royalement.

« Le bordel des autres ne me dérange absolument pas. » dit-il en grimaçant.

Une fois que Siloë ai prit quelques bouffées, elle passa le joint à Alaric. Ce dernier le prit et l'apporta à ses lèvres. Délicatement, il inspira la fumée qui pénétra tout son corps. Les effets de cette drogue n'arrivaient pas de suite. Le jeune homme laissa la fumer dans ses poumons avant de la recracher doucement. Il prit quelques bouffées avant de repasser le joint à Siloë. Après tout, il n'allait pas se le faire tout seul, ce n'est pas marrant sinon. Son ventre gargouilla bruyamment. Depuis quand n'avait-il pas mangé ? Ce matin ? Ce midi ? Il ne s'en souvenait plus, tout ce qu'il savait, c'est qu'il avait faim.

« Je ne sais pas où on va aller mais en tout cas, on s'arrêtera manger un truc sur la route. » dit-il en rigolant.

it's always good time
(siloë & alaric)

allez Siloë, détend toi un peu... } Les gens qui buvaient, ça ne choquait pas Siloë. Si ç'avait été son idiot de beau-père, il aurait hurlé aux pompiers, de peur que le buveur ne fasse un comas éthylique. La jeune fille n'était pas du genre à s'inquiéter, on pouvait lui lancer un ours en rage à sa poursuite, elle ne bougerait pas d'un seul pouce; parce qu'au fond c'était ça qui la rendait unique : son putain de calme. J'avoue que ça me stresse un peu. T'as passé une journée à tout ranger ? Mon pauvre, ça va, heureusement que miss Bellois n'est pas une garce. Allez, ça va, je rigole. dit-elle en remettant "soigneusement" la feuille.

L'univers d'Alaric, du moins l'univers extérieur, était totalement différent : lui, il avait un boulot fixe, un appartement rangé, soigné et des chemises repassées. Elle, elle enchaînait des boulots à deux balles, un appartement bordelique partagé avec une certaine Jeanne qui passait son temps à lui hurler dessus, et des vêtements pour la plupart troués. Je ne sais pas où on va aller, mais en tout cas, on s'arrêtera manger un truc sur la route. Manger un truc ? Alaric devrait faire gaffe, avec Siloë, manger un truc se terminait toujours chez les flics. Manger un truc, manger un truc... Moi j'ai pas faim... Ah je sais, on ira dans les cuisines de Liugio. pensa-t-elle. Les cuisines de Liugio détestaient Siloë. Les cuisines et les cuisiniers. Parce que même le lieu ne supportait pas sa présence. Elle y faisait toujours un vacarme pas possible, faisait fuir la clientèle et dévalisait (presque silencieusement) le garde-manger. Le pauvre Liugio, ses pertes étaient considérables, par la faute de Siloë.

A peine avait-elle fini de penser à sa dernière visite chez ce fameux Liugio que son portable revibra. Cette fois-ci, c'était un appel. Tu m'excuses cinq toutes petites minutes ? glissa-t-elle avant de se barricader aux toilettes.

JEAN-COME ANDREA allô ma p'tite Siloë ?
SILOE qu'est-ce que tu veux.
JEAN-COME ANDREA ben ça vaaa, on peut pas parler tranquillement ?

_ fin de la conversation

Il avait certainement bu. Quel imbécile. Siloë n'en pouvait plus. Toujours le même cinéma. Jean-Côme avait besoin d'elle, mais Siloë était toujours mal à l'aise lorsqu'il était dans ces états-là. Elle se passa sa main humidifié par l'eau du robinet sur son visage, avant de reprendre ses esprits. Puis elle rejoignit Alaric et s'excusa, avant de reprendre le join et de se détendre.

Le jeune homme était content de voir Siloë, sa petite visite surprise lui faisait énormément plaisir. De toute façon, il aurait fait quoi de sa soirée ? Pas grand chose d'utile en tout cas. Si, il aurait certainement ressenti la faim, un peu plus tôt et se serait fait livrer à manger. Alaric n'est pas un bon cuisinier, il fallait être franc, il faisait presque tout brûler. Ce n'est pas faute d'essayer pourtant. Il aurait bien voulu ouvrir son frigo, sortir tout un tas d'ingrédients pour se mitonner un délicieux repas. Mais malheureusement, la nature en a décidé autrement, il avait déjà le physique et l'intelligence, il ne pouvait pas tout avoir. Oui, en plus de ça, il sait se montrer modeste. Délicatement, Sioë replaça la feuille qu'elle avait tiré. Elle devait bien voir que ça le stressé. En même temps, s'il devait tout refaire, tout retirer et reclasser, il aurait commis un meurtre avant la fin. Contrairement à ce qu'on peut penser, ça ne lui plait pas tant que ça d'être maniaque avec ses affaires. Alaric range parce que sinon il s'en sort plus et que c'est une perte de temps de chercher mais bien souvent, quand il doit ranger, il le fait en râlant. Ah bah, c'est un homme hein. Un homme ça aime se plaindre, ça aime qu'on le félicite. Affalé dans le canapé, le beau brun regardait Siloë d'un air intrigué. Son portable venait de vibrer et elle s'était levé pour répondre. D'un hochement de tête, Alaric répondit à sa question. Bien sur qu'il pouvait l'excuser cinq minutes. C'était tout à fait normal, d'ailleurs c'était étonnant qu'elle demande, venant d'elle. Elle qui était si naturelle. Bof, sans chercher plus loin, le jeune homme bu une dernière gorgé de son whisky et posa le verre sur la table. C'est bon maintenant, il avait assez bu pour le début de soirée. Pas la peine d'être éméché alors qu'elle venait tout juste de commencer. Alaric voulait profiter de soirée, c'est tout. Quelques minutes après, la blondinette fit de nouveau son apparition et s'installa à la même place que tout à l'heure. Elle s'excusa d'avoir répondu à son appel. Étrange.

« Il n'y a pas de mal. »

Passant le joint à Siloë, Alaric se redressa. Il soupira légèrement. La blondinette avait perdu son sourire, elle qui était d'habitude si joyeuse, semblait si fade. C'était qui au téléphone et qu'avait-il pu lui dire pour qu'elle perde son sourire ?

« Rien de grave j'espère ? » demanda-t-il.

Il la regardait, intrigué. En fait, Alaric était en train de réalisé qu'il ne connaissait pas grand chose d'elle. A chaque fois qu'ils se voyaient, ils se mettaient la tête à l'envers mais jamais ils ne parlaient de leur petite vie. Peut-être qu'elle n'aimait pas. Pourtant, même Siloë ne devait pas connaître beaucoup de chose sur la vie du jeune homme. C'était étrange, d'autant plus qu'Alaric est quelqu'un qui parle énormément. C'est dingue ça, il a toujours quelque chose à dire et souvent, il parle quand il ne faut pas. Pour ça, le jeune homme est assez maladroit. Bref, une fois le joint terminé. Alaric se leva et alla chercher sa veste.

« On va manger ? Je crève la dalle »

Une fois dans le couloir, Alaric ferma la porte de son appartement et se retourna. Madame Lefebvre était dans le fond du couloir et regardait le jeune d'homme d'un air accusateur et craintif. Un énorme sourire se dessina sur ses lèvres, il ne pouvait pas supporter cette femme. Elle avait la cinquantaine, cheveux noirs, le regard sec et l'air pincé. Encore une mal baisé de l'immeuble. Le beau brun était ravi de la voir et d'autant plus ravi d'être à côté de Siloë. Regardant la blondinette à côté de lui, il se permit se lever ses manches pour que ses tatouages soient apparents. Rapidement, il prit la main de Siloë et s'approcha de madame Lefebvre. D'un geste élégant, il tendit sa main libre vers la femme. Cette dernière fut septique en le voyant mais lui serra quand même la main.

« Je suis impoli, pardonnez moi madame Lefebvre, je vous présente ma copine, Siloë. Elle va venir s'installer chez moi. » dit-il d'un ton naturel.

Alaric lâcha la main de Siloë et d'un geste discret, il lui fit comprendre de lui tendre aussi la main. Madame Lefebvre, la bouche ouverte, dévisagea la blondinette, elle vit ses tatouages et ses piercings. Choqué, la vieille folle entra dans son appartement en hurlant. On entendait les taquets se fermer un par un. Alaric éclata de rire.

« Vieille peau. » jura-t-il.

Non pas peu fier de sa petite scène, le jeune homme ne pouvait quitter son petit sourire. Par chance, il avait communiqué son sourire à Siloë.

it's always good time
(siloë & alaric)

allez Siloë, détend toi un peu... } Rien de grave j'espère ? C'était le père NoËl qui m'a dit que j'avais pas fait assez de bêtises pour avoir des cadeaux c't'année. C'était devenue tellement facile de paraître heureuse maintenant. Mais Siloë s'en voulait quand même un peu d'avoir menti avec Alaric. Il était sympa, et ne méritait sûrement pas de mensonges. Après quoi, il lui demanda s'ils pouvaient partir, parce qu'il crevait la dalle, le bonhomme.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Siloë remit sa veste, et rejoignit Alaric dans le couloir. Cependant... Une vieille femme, à l'air dérangé et maniaque, brune et ridée semblait les fixer. C'était le genre de personne que Siloë avait du mal à supporter : les vieux. Ca lui faisait froid dans le dos, et elle aimait leur faire chier (évidemment au sens figuré, parce qu'au sens propre -bien que sal- ça la dégoûtait) parce que selon elle "ils sont bons qu'à ça, à s'plaindre." . Alaric présenta Siloë à une certaine Madame Lefebvre, qui parût étonné de l'apparence physique de la jeune fille. Comme d'habitude, ça faisait rire Siloë les gens qu'avaient jamais vu autre chose que des boutons ou des grains de beauté sur la peau des gens. A la demande discrète d'Alaric, qui l'avait présentée comme sa copine qu'allait emménager chez lui, elle serra la main de Madame Lefebvre en ajoutant Ben, chu plutôt contente de vous connaître m'dame.

Quand à la réaction de la nouvelle connaissance, c'était plus qu'inquiétant : des cris, des yeux sortis de leurs orbites, et le verrouillage de la porte. Prise d'un fou rire incompréhensible, Siloë ne put s'empêcher de rire, et Alaric non plus. Elle se concentra, respirant un peu plus calmement et appela l'ascenseur.

Une fois à l'intérieur, Siloë gloussa de nouveau. Alaric était peut-être quelque peu "maniaque", il savait donner le sourire facilement. L'ascenseur descendit peu à peu les étages, un à un, avant de s'ouvrir sur le rez-de-chaussée. Mon bonhomme, ce soir, on va manger à la Siloë.