Sujet: soren △ entraînés par la foule. Lun 29 Oct - 11:19
entraînés par la foule avec SOREN
Rien de mieux qu'un coup de coude involontaire pour vous réveiller dans le train. L'homme assis à côté de moi me lance un regard mal à l'aise en murmurant un 'désolé'. Je ne réponds pas et me contente seulement de reposer ma tête contre la vitre du train, en fermant les yeux. 'PARIS GARE DU NORD, ARRIVÉE PROCHE'. Décidément, c'est pas mon jour, moi qui pensait pouvoir récupérer le sommeil que j'avais perdu à Caen. J'esquisse un sourire en repensant au dîner de la veille, entourée de toute ma famille. Même mon frère était venu, alors que je pensais qu'il aurait mieux à faire que d'assister à des discours de banalités. Deuxième coup de coude ; l'homme ne prend même pas la peine de me jeter un regard cette fois-ci. Pas grave. Je regarde par la vitre, les bâtiments de la capitale qui passe de moins en moins vite, m'attardant aussi sur les quelques nuages dans le ciel. C'est pas un super temps, mais j'vais pas me plaindre, tant qu'il pleut pas. Je me demande si Soren est déjà arrivé, ou s'il va falloir que je l'attende. Bof, j'irai prendre un café en attendant, il m'enverra sûrement un message.
Le train ralentit de plus en plus et nous entrons dans la gare. Mon voisin est déjà debout et aide une vieille dame, qui tient une cage avec un oiseau, à se lever. Sérieux, un oiseau dans le train quoi ! Depuis Caen, en plus. Dernier coup de frein, avec le p'tit crissement qui va bien, et le train s'immobilise, aussitôt l'homme est déjà parti. Avec sa tête, il était soit en déplacement, soit en train de tromper sa femme. J'esquisse un sourire et fait signe à la vieille dame de passer avant moi. C'est fou c'que ça à l'air fragile à cet âge là, les personnes âgées. J'attrape ma petite valise que j'avais calée au dessus de mon siège et avance, à petits pas, attendant que les passagers sortent un à un du train. J'ai chaud, carrément trop chaud. Je lâche ma valise et me fais une queue de cheval. J'me d'mande si Soren va pas se barrer en courant quand il va voir ma tête, parce que je dois faire peur avec mes cernes et mes cheveux mal coiffés. Je pose le pied à terre, soulève ma valise, la pose au sol et prend un grande inspiration. Paris, me revoilà.
J'ai beau jeter un regard dans toutes les directions, pas de trace de lui. J'me demande ce qu'il fait. Boarf, je vais lui envoyer un message, histoire qu'il stresse pas. Et puis, ouais, j'vais aller me le boire mon petit café, il me semble qu'il y a un Starbucks dans le coin. 'je suis arrivée, rejoins moi au starbucks, près de l'entrée principale'. Je range mon portable dans ma poche, passe la main dans ma frange, histoire de me la dégager de devant les yeux, et me dirige vers l'entrée. Une fois mon café dans la main, je tire ma valise jusqu'à une petite table, d'où Soren pourra me voir, ce sera plus pratique. Je pose mon portable dessus et trempe mes lèvres dans le café.
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Sujet: Re: soren △ entraînés par la foule. Lun 29 Oct - 22:16
Je ne réalisais pas quelle heure il était. J’étais tranquillement assis sur le toit de l’immeuble, en plein automne, à me cailler les miches et à lire un livre que je n’allais pas tarder à abandonner tellement il me paressait ennuyeux. Je décidais d’attraper mon portable pour jouer un peu au dernier Angry Birds, lequel, d’ailleurs, je n’avais pas terminé. Oui, quelqu’un comme moi, qui pourrait facilement être traité de geek, n’a pas fini le jeu le plus populaire de monde à l’heure actuelle – avec quelques autres – et bien oui. A vrai dire, je suis bloqué au dernier niveau, ce qui a le don de m’agacer. C’est vrai, ce n’est pas la chose la plus énervante de savoir qu’il ne reste plus qu’un niveau avant d’avoir terminé le jeu. C’est un peu comme avoir un dix-neuf soixante-quinze à un examen. Je vous l’accorde, cette notre là est vraiment très satisfaisante, mais ce dire qu’on était à un quart de point de la note maximal, ça fout un peu les boules, il faut bien le dire. Pour être tout à fait honnête je n’ai jamais eu cette note de toute ma vie, et oui que voulez-vous, je n’ai pas une assez bonne tête pour. Enfin, il ne faut pas que je dise ça trop fort, si un parent d’élève à qui j’enseigne l’histoire géographie l’entend, je suis bon pour un rendez-vous avec les parents et à me faire assassiner sur place par les dites personnes, en me traitant d’incapable, et toutes autres choses. Le monde a changé, les professeurs sont devenus les faibles et les élèves les forts, les rôles s’inversent.
Alors que je jouais tranquillement, ou plutôt avec énervement, pour être tout à fait honnête, j’entendis mon portable vibrer, signe que j’ai reçu un message. Qui serait à ce point en train de s’ennuyer pour m’envoyer un message ? A moins qu’il n’ait besoin d’un truc. Je suis persuadé que les gens ne m’envoient des messages uniquement pour se foutre de moi, parce qu’ils n’ont rien à faire ou qu’ils ont besoins de quelque chose. Personne ne pourra jamais en envoyer un par sympathie, gentillesse ou pour parler, c’est juste impossible ! Je regardais de qui provenait le dit message, Fauve, ma meilleure amie. Elle est sans doute la seule personne en qui j’ai confiance, je pense qu’elle m’aime bien, qu’elle est honnête avec moi. Si un jour elle me trahit je pense que je n’aurais plus jamais confiance en quelqu’un. Je ne l’accorde pas facilement, même très difficilement, alors si on la gâche, je ne la donnerais plus.
J’avais complètement zappé son retour de Cean, aujourd’hui. Je devais aller la chercher à la gare, qui se trouve d’ailleurs juste à côté de chez moi. Comme toujours, je vais être en retard, je crois qu’elle est habituée maintenant ! Je ne suis jamais à l’heure et j’oublie moitié de mes rendez-vous, ou choses à faire. Je suis sûrement un peu trop tête en l’air. Ni une ni deux, je remballais mon petit foutoir, redescendais dans mon appartement à grandes enjambées. Je ne gardais que mon portable, prenais tout de même un manteau même si je suis sans doute la personne la moins frileuse de la terre. Je n’avais plus qu’à y aller à pied. Pour ne pas faire trop homme d’affaire pressé je décidais de ne pas courir mais plutôt de marcher vite. Je traversais une rue, puis deux, plus que quelques centaines de mètres et me voilà arrivé. Je dois bien avoir dix minutes, voir quinze de retard. Je reconnus tout de suite Fauve parmi les gens assis au café. Je m’asseyais à sa table avant de dire « salut. Désolé du retard ! »
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Sujet: Re: soren △ entraînés par la foule. Mar 30 Oct - 12:42
entraînés par la foule avec SOREN
J'regarde les gens passer devant moi. Franchement, on voit de tout à la gare ; le gamin qui chiale, le couple qui part pour un voyage en amoureux, le mec qui a loupé son train pour aller au taf. Un point d'rencontre du tout Paris, ici. Des fois j'me dis que je suis vraiment, voire complètement en décalage avec cette ville. Tout va à trois cent à l'heure, comme un énorme carrefour, si tu passes pas à temps, tu restes sur le carreau. Tu dois t'faire à cette allure, pas louper l'coche, sinon, elle te bouffe, Paris. Des fois, j'ai l'impression que c'est l'inverse avec moi, comme si Paname s'adaptait à mon rythme; après mes parents m'disent que si j'trouve cette vie et cette ville agréable, c'est parce que j'ai des repères. Mes amis en l’occurrence, comme Soren. C'est un chouette type Soso. C'est l'genre de gars qui, au premier abord, te parait dans un autre monde, vraiment trop à l'ouest. Mais en fin d'compte tu vois que c'est toi qui est baisé, parce qu'il a au moins 15 minutes d'avance sur c'que tu dis. Comme s'il faisait exprès de mettre trente ans pour t'expliquer un truc, comme si tu comprenais pas. C'est pour ça qu'je l'aime bien, j'peux tout lui dire, c'pas une balance. Pas comme certains types que j'ai connu avant. Nan, Soren, c'est carrément le futur, le genre de gars qui a pas besoin de rabaisser les autres pour exister. Après, chacun a ses p'tits défauts, mais le fait qu'y ait pas une once d'arrogance quand il parle à quelqu'un je trouve ça parfait.
Un gamin me sort de mes pensées en trébuchant sur le coin de ma valise. Sa mère lui tient la main et l'empêche de tomber, en me fusillant du regard. Oh ça va, il a qu'à r'garder où ils posent ses pieds l'marmot. Pfuh. J'm'en grillerais bien une là, mais c'est fermé. J'bois une nouvelle gorgée de café, en jetant un coup d'oeil à la queue qui s'était amassée au guichet de la gare. On dirait un départ en vacances. Ni une ni deux, j'le vois qui arrive et qui se retrouve assis à ma table en deux seconde, un petit peu essouflé, un sourire sur les lèvres. « salut. désolé du retard ! ». Il est marrant lui, ça m'étonne pas trop d'avoir attendu, pas qu'ça m'dérange franchement - il est déjà bien gentil de venir me voir à la gare et m'aider à ramener mes bagages. Nan c'que j'veux dire, tu vois, c'est qu'il est dans ses pensées. Fin j'dis pas qu'il rêve de frontières géographiques et de la seconde guerre mondiale toute les nuit, mais j'sais pas, comme s'il a son petit univers. « t'inquiètes pas mon chaton. en même temps, c'est moi qui bouleverse ton emploi du temps ! bon alors comment tu vas ? cette semaine à caen m'a paru interminable, franchement ! ça m'fait ... comme si j'étais partie y a des siècles ! ». C'est tout moi, ça, j'suis tellement contente de le revoir que j'parle trop. J'pourrais parler pendant des heures comme ça, j'suis sûre que je l’assommerais même pas.
C'est un truc que seules personnes qui ont quelqu'un qui compte comme soren compte pour moi qui peuvent comprendre. Finalement, j'me disais au départ qu'on avait rien en commun ; j'suis dans l'scientifique et lui c'est un pur littéraire, comme si c'truc aurait fait diverger notre vision réciproque des choses. Mais non en fait, c'est un truc de fou. On pourrait ne pas se voir pendant mille ans que ça changerait rien.