Nom complet ▲ Claire Annabelle Lambert Lieu de naissance ▲ Essonne. âge ▲ 20 ans. nationalité ▲ Française. diplômes, études ▲ étudiante en psychologie. métier ▲ serveuse. statut matrimonial ▲ célibataire et mère. orientation sexuelle ▲ hétérosexuelle. situation financière ▲ pas très aisé. idole(s) de vie ▲ La princesse Diana et Marylin Monroe, j'adore leurs histoires respectives. J'ai même leurs biographies sur ma table de chevet. nombre d'amis facebook ▲ 250. moyen de déplacement ▲ le taxi et/ou à pied. groupe ▲ l'hymne à l'amour. avatar ▲ Melissa Benoist. crédits ▲ Tumblr.

DE 8H00 à 12H00▲ Ma journée commence en fonction de Marley c'est-à-dire qu'elle peut autant commencer à cinq heures du matin qu'à neuf heures si j'ai de la chance. Le problème c'est que lorsqu'elle n'en fait qu'à sa tête et que je me lève tôt j'ai du mal à me rendormir, je me remets à penser à Raphaël et des fois des larmes coulent doucement. Ensuite, je prépare d'abord la petite puce, puis je m'occupe de moi. Heureusement que ma mère est là pour la garder le temps que je suis sous la douche. Celle-ci prend de cinq minutes à une demi-heure selon mon humeur. Puis vient le dîner où je mange avec mon oncle, ma mère et Anaïs, je prends tout mon temps pour profiter d'eux.


DE 12H00 à 14H00▲ A partir de midi je pars en cours à la fac. J'ai réussi à m'arranger avec le secrétariat et certains professeurs pour ne travailler que l'après-midi. Bien entendu les résultats doivent être là sinon je ne serais plus privilégier. Pendant ceux-ci, je travaille fort pour pouvoir décrocher mes diplômes et ainsi avoir un boulot à la suite.


DE 14H00 à 17H00▲ A seize heures, je pars chercher ma fille chez ma mère pour l'emmener au parc. Elle a aujourd'hui deux mois et marche à quatre pattes. Je la laisse donc gambader dans l'herbe non sans avoir un oeil sur elle. Pendant ce temps, musique sur les oreilles je regarde autour de moi en me demandant comment serait ma vie aujourd'hui si le père d'Anaïs ne m'avait pas laissé. Des fois, je rencontre même quelques anciennes amies auxquelles je demande des nouvelles.


DE 17H00 à 20H00▲ Dix-sept heures, je rentre chez moi laissant Anaïs avec ma mère et partant rejoindre mon oncle pour travailler. Celui-ci m'a trouvé un petit job de serveuse dans le restaurant où il est cuisinier. Je travaille là jusqu'à environ vingt-deux heures.


DE 20H00 à 24H00▲ Vingt-deux heures, retour à la maison. Ma mère a souvent endormie la petite pendant que je ne suis pas là et je vais toujours lui embrasser le front avant d'aller réviser mes cours une assiette juste à côté. Chaque jour, c'est presque la même chose.


DE 24H00 à 8H00▲ Je m'endors vers vingt-trois heures. Musique sur les oreilles je me mets à penser à ce qu'il pourrait se passer dans les temps à venir, comme tous les êtres humains, je pense. Puis je plonge dans le pays des rêves, là où tout est possible.

Le plus souvent on se lève, sans savoir comment la journée va être. On la vit secondes par secondes parce que c'est comme ça et que l'on ne peut rien prévoir. Ouais, c'est comme ça. Votre vie peut basculer en une seule seconde. Pour ma part, il y a eu plusieurs moments qui ont tout fait chavirer.

Chapitre 1.
Une mère qui rentre chez vous en larme n'est jamais un bon signe. Je l'ai appris ce jour-là d'hiver 1995. Dehors il neigeait et je me souviens encore de sa couleur rougeâtre quand j'ai suivi ma mère pour voir ce qu'il se passait. Une voiture, notre voiture était encastrée dans le vieux chêne des voisins. Henri, le voisin en question essayait de tirer un corps de la voiture. J'aurais voulu ne pas entrevoir le crâne ouvert de mon père contre un volant ensanglanté, mais c'était trop tard, l'image était incrustée dans ma mémoire. Quelqu'un criait depuis de bonnes minutes déjà, le son était si proche, mais personne n'était autour de moi, les mains sur les oreilles j'essayais de faire taire cette voix stridente. Ce ne fut que lorsque ma mère s'approcha de moi pour me mettre une main sur ma bouche que je compris soudain que c'était moi qui criai.

Après cet incident ma mère dépensa tout l'argent que l'on possédait pour me tirer du silence. D'après la psychologue qui me suivait à ce moment-là, j'étais enfermée dans une bulle pour soi-disant me « protéger du monde extérieur ». Lorsque ma mère n'arriva plus à payer le loyer on dut emménager chez son frère, mon oncle, à Paris. C'était un studio, un très petit studio, si bien que l'on installa plusieurs paravents pour que je puisse avoir « une chambre ». D'après le psychiatre qui m'a suivi ensuite, j'ai recommencé à parler grâce à la présence d'un homme dans le cocon familiale. A mon avis il a seulement tiré cette conclusion comme ça, parce que sinon il allait passer pour un incompétent. En réalité, je crois que mon oncle m'a apporté l'attention dont j'avais besoin à ce moment de ma vie et encore aujourd'hui je le considère comme un père.

A la suite de cela je me suis fait des amies. J’étais aimé pour ce que j’étais et je n’ai jamais essayé d’être quelqu’un d’autre. Des personnes pourront dire que j’étais trop gentille, mais la seule chose que j’ai envie de dire c’est quand on aime, on ne compte pas. On fait tout pour eux, à rester au téléphone consoler une amie d’une rupture à faire les pires grimaces du monde pour faire sourire une déprimée. Tout je vous dis. Tout.

Chapitre 2.
Un regard pendant un quart de seconde et voilà qu'encore votre vie bascule. Un coup de foudre ? Oui, on pourrait dire ça. Je n'ai jamais su pourquoi j'étais tombé amoureuse de Raphaël, mais c'était quelque part ça qui me faisait craquer. Notre relation a duré plusieurs mois, pendant cette période je ne l'ai jamais emmené chez moi, enfin chez mon oncle. Qu'aurait-il dit en voyant le taudis dans lequel je vivais ? Avec les années mon oncle et ma mère s'étaient laissés aller et ne faisait plus rien pour s'occuper de la maison. C'était moi qui rangeais ce que je pouvais quand la fatigue ne prenait pas le dessus. Vous comprenez maintenant l'idée ?

Ce qui devait arriver, arriva. On « s'échangea notre amour » pour être romantique. Et là encore il fallut une seconde pour qu'une nouvelle vie commence à battre en moi. La peur m'avait alors envahit, que faire ? Être mère à 20ans sans avoir fini ses études ? Non c'était pour moi impossible, pourtant je ne pouvais me résoudre à l'avortement, même lorsque la personne que j'aimais le plus au monde me laissa tomber.

« ▬ Raph' réponds-moi !!! C'est le quinzième message que je te laisse sur ton répondeur. Je sais qu'il est tôt mais je suis en panique. Il faut que tu viennes absolument tout de suite, c'est urgent.

Il fallait que je lui annonce la nouvelle c'était la seule chose à faire, je veux dire, on devait décider ensemble de ce qu'on allait faire... Comme un vrai couple. Il est vrai que la pression montait à chaque message que je laissais sur son répondeur et lorsque enfin j'entendis le son de sa voix au téléphone mon cœur cessa de battre.

▬ Pourquoi tu me bombardes de message ? J'aime pas quand tu fais ta furie comme ça et tu le sais très bien. Alors tu vas te calmer et me dire ce qui est urgent, même si je pense que la fille d'hier soir n'a rien d'urgent.

Un silence, un silence quelques secondes, mais un silence quand même. Je ne m’attendais en aucun cas à ce qu’il me parle d’une fille, d’ailleurs je ne me l’étais jamais en train de me tromper. Mes pensées étaient confuses. Je m'étais préparé dans la voiture à lui annoncé la nouvelle en douceur. J'avais imaginé toutes sortes de métaphores pour que la nouvelle passe le mieux possible. Cependant, lorsqu'il me demanda une explication une seule phrase sortit de ma bouche :

▬ Raph', je suis enceinte ... d'un mois ...

Mon cœur tambourinait dans mes oreilles si bien que je n'entendais même pas son souffle. Annoncer une telle nouvelle au téléphone n'était certes pas la meilleure idée que j'avais eu, mais quand on est sous le choc, on ne réfléchit pas, on agit. Après quelques minutes je me forçais à prononcer :

▬ Allo ! Raph' ! T'es encore là ?

Bip, bip, bip. C'était fini. Je le savais, je le sentais, il venait de me laisser tomber. Après avoir lâché mon téléphone, je m'écroulai par terre en larme. »

J'ai douté, oui j'ai douté, mais lorsque j'ai vu cette petite chose sur l'écran pendant ma première échographie je me suis mise à l'aimer comme on ne peut pas aimer. Tous les soirs, je lui murmurais des paroles douces comme quoi on allait s'en sortir, que même s'il n'avait pas de père il serait heureux, car je serais toujours là pour lui.

Chapitre 3.
Neuf mois plus tard, alors que j'étais dans ma chambre je me suis mise à crier. Entre contractions, perte des eaux, cris, je pris quand même le temps de penser à Raphaël. Les larmes coulaient, mais j'ai pu très facilement les faire passer ça pour le soulagement de voir cette petite puce dans mes bras. Lorsque l'on m'a demandé son prénom j'ai très longtemps hésité, des centaines me traversaient l'esprit. Pourtant, je n'en retenu qu'un : Marley. Son sourire était le même que son père si bien que je faisais tout pour lui en arracher un. Pendant ces moments-là je m'imaginais avec Malo à côté de moi formant une famille unie. Mais tout ce que je trouvais était la solitude et ce petit trésor qui comblait un terrible manque.

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