Nom complet ▲ Malo-Raphaël Stephane Quentin Berger. Lieu de naissance ▲ Paris. âge ▲ 20 ans. nationalité ▲ française. diplômes, études ▲ étudiant en Histoire et Géographie à Paris IV Paris Sorbonne. métier ▲ chanteur tentant de percer - échec cuisant pour le moment. statut matrimonial ▲ céliba-dans-la-mouise. orientation sexuelle ▲ hétérosexuel. situation financière ▲ très riche par papa-maman, très pauvre par lui-même. idole(s) de vie ▲ Michel Berger - parce que j'aurais aimé que ce soit lui mon père et non un grand oncle disparu. Serge Gainsbourg - parce qu'il a la force de caractère pour être différent et le rester. nombre d'amis facebook ▲ 500. moyen de déplacement ▲ l’entièreté du service RATP et SNCF. groupe ▲ la javanaise. avatar ▲ Liam Payne. crédits ▲ Tumblr.

DE 8H00 à 12H00▲ La semaine, c'est petit dej' puis matinée de cours. Le dimanche, c'est la messe de 11H00 avec Papa et Maman, mise en valeur obligée de la famille Berger dans la société parisienne. Une seule chose, n'essayez pas de me parler, je risque de vous recevoir de façon très désagréable.


DE 12H00 à 14H00▲ Déjeuner à la fac' ou à Saint-Michel, révision sur la terrasse d'un café. Je commence à me réveiller et relis donc mes notes de la matinée en disant enfin bonjour à mes amis.


DE 14H00 à 17H00▲ L'heure de l'amphi, un après-midi de cours à l'horizon. Assis au dernier rang dans l'espoir de ne pas me faire remarquer, je profite du réseau WIFI de la fac' pour surfer sur mon iPad ou jouer à Angry Birds tout en écoutant le cours. Ne me prenez pas pour un glandeur, j'ai la chance d'avoir des facilités pour acquérir n'importe quel savoir - quand je suis bien réveillé - et j'achète les résumés des cours à des élèves beaucoup plus fastidieux. De plus, je ne suis pas vraiment ici de mon plein gré. Mais j'ai quand même bien réussi à avoir ma première année.


DE 17H00 à 20H00▲ Je rentre chez moi pour réviser mes cours, ou je fais du shopping sur les Champs-Élysées. Nouvelles fringues, nouvelles chaussures, j'en raffole.. J'ai la chance d'avoir des parents qui remplissent régulièrement mon compte en banque sans vraiment me demander où je dépense tout cet argent.


DE 20H00 à 24H00▲ Ma période la plus active de la journée. Je rentre en scène. A l'insu des parents, je tente de percer dans la musique et c'est très souvent que je chante. Mon truc, les bars et les pubs. Souvent accompagné d'une boisson alcoolisée - à consommer avec modération - et d'une clope - fumer tue - j'arpente les bars, pubs et autres endroits pour me vider la tête de la pression des cours et de la famille. Parfois, les moins réjouissants repas de famille pointent leur nez ou encore les notes qui baissent et les révisions surveillées par papa-maman. Après les spectacles ou les soirées sous surveillance familiale, je sors.


DE 24H00 à 8H00▲ Je rentre vers 02H00 pour être sur pied à 08H00

Vous savez ce que c'est que d'être sous pression depuis votre enfance ? de ne jamais devoir faire un faux pas ? C'est ce que je vis depuis ma naissance : les diners interminables où personnes ne parlent la même langue que vous - même si ils parlent français, les "reste-à-table" - "tiens-toi-droit" - "ne-fais-pas-honte-à-ton-père", les filles d'ambassadeurs à qui on voudrait déjà vous marier alors que vous n'avez que quatre ans, tout ça et plus encore.
Ce n'est pas de ma faute si je suis né dans une famille où l'argent n'est pas un problème. J'ai eu d'autres problèmes que de savoir si j'allais avoir quelque chose à manger dans mon assiette : savoir avec quelle fourchette je devais manger ce qu'il y avait dedans. Je vous entend déjà penser que c'est totalement anodin : le regard que votre mère porte sur vous quand vous vous trompez de couverts n'a rien d'anodin à l'âge de six ans. J'étais leur création, leur unique création, je devais être la perfection, l'être de référence dans les diners mondains “Vous avez vu le petit Dupont ? Incapable de reconnaitre le couteau à poisson, à cinq ans. Rien à voir avec le petit Berger, si bien élevé et cultivé. Un délice de voir cet enfant.”
Oui, j'étais un enfant pourri gâté, avec une salle de jeu de 20m² rempli de tout ce qu'un enfant pourrait rêver d'avoir. Une mascarade. Un palliatif à une absence impossible à acheter : l'Amour parental. Parce que lorsque vos parents oublient votre anniversaire, pensent que vous avez encore neuf ans alors que vous en avez douze, ne vous voient que comme un bulletin de notes à afficher aux nez des "amis" ou comme le mini-soit qui fait une bonne pub, même les plus beaux des jouets ne font pas oublier que vous n'êtes qu'un objet à leur yeux. Et à force de manquer d'attention durant dix-neuf ans, à force de ne pas pouvoir faire une seule erreur, on finit par en faire une grosse qui est irréparable.

“Raph' réponds-moi !!! C'est le quinzième message que je te laisse sur ton répondeur. Je sais qu'il est tôt mais je suis en panique. Il faut que tu viennes absolument tout de suite, c'est urgent.” Sa voix résonnait dans le téléphone. Elle, c'était une fille que j'avais rencontré un soir et dont j'étais tombé amoureux. Nous avions dix-neuf ans et toute une vie de liberté devant nous.
Cela faisait quelques semaines que nous étions ensemble quand je recevais, coup sur coup, une centaine de message sur mon répondeur pendant deux jours. Au bout du vingtième, je l'avais tout de même rappeler, même si sa voix de furie me laissait à penser que j'avais fait une connerie. Certes, j'avais un peu flirté avec une autre fille à une soirée, mais il ne s'était rien passé entre nous. La conversation fut pire que je ne l'avais pensée. “Pourquoi tu me bombardes de message ? J'aime pas quand tu fais ta furie comme ça et tu le sais très bien. Alors tu vas te calmer et me dire ce qui est urgent, même si je pense que la fille d'hier soir n'a rien d'urgent.” Sans relever l'histoire de la fille de la veille, elle m'annonça de but en blanc. “Raph', je suis enceinte ... d'un mois ...” Une bombe nucléaire venait de s’abattre sur ma chambre. Je restais bouche bées, sans pouvoir lui répondre quoi que ce soit. “Allo ! Raph' ! T'es encore là ?” Et j'ai eu la réaction que tout garçon de dix-neuf ans a lorsqu'il comprend qu'avant ses vingt ans il sera père : j'ai raccroché. Je n'ai plus jamais eu de contact avec elle. J'ai esquivé tous ses messages, sms, mails, elle n'a plus jamais entendu ma voix. C'était il y a 274 jours. Depuis un mois, je suis - peut-être - papa.

Faire semblant que la vie reprend son court, j'ai réussi pendant un certain temps. Je n'ai rien dit à personne sur cet évènement, pas même à mes amis. J'ai simplement dit que nous nous étions disputés et séparés et qu'elle ne voulait plus me voir. Un façon simple de dire à tout le monde J'ai pas envie d'en parler. Simple mais toujours efficace. Bien sure ils ne l'ont plus recroisé, je crois qu'elle ne voulait réellement plus nous - me - voir. De jour en jour, j'arrivais à faire le vide, à oublier toute cette histoire et à même penser que ce n'était que le fruit de mon imagination.
Jusqu'à il y a un mois, huit mois quasi jour pour jour après l'appel. Je me réveillait en pleine nuit et machinalement, regardais l'heure et la date. Je ne sais pas si cela fait parti de notre "horloge biologique" mais - d'après tous les mails qu'elle m'avait envoyé au moment où elle voulait encore communiquer avec moi - cela faisait neuf mois que l'unique erreur de parcours de ma vie s'était produite. C'était aujourd'hui que je devais devenir père.
Depuis, je ne sais plus quelle attitude adopter. Je me suis mis à repenser à elle, parfois même à vouloir la retrouver, à vouloir surtout savoir si je le suis vraiment ... père. De quoi écrire de bonnes chansons.

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Yannie, Grayson, Ella, Cora, Bloko, Albane & Anaëlle