Rend-moi dingue de toi.

J'étais sur le palier, le palier juste devant sa porte, ou mon nouveau chez moi, je ne savais pas trop. Ça faisait maintenant deux semaines environ que je désertais mon appartement du 7e pour squatter celui de Man', mon nouvel amant. Je crois que c'était ce qu'il était pour moi, je n'en étais pas bien certaine. Je sortais les clefs de mon sac avant de la passer dans la serrure faisant un tour vers la gauche. J'ouvre la porte, Il est là. Toujours aussi beau, ça m'énerve. Ça m'énerve, parce que c'est une des raison pour laquelle je n'ai pas mis les pieds chez moi depuis deux semaines. Il me souris avec son charme habituel en guise de bonsoir, je fais de même. En voilà une deuxième raison ! Bref. Je dépose ma veste sur le porte-manteau à ma gauche et mon sac sur le plancher avant de m'avancer vers mon homme ou je ne sais encore quelle appellation lui donner. Cette manie de toujours vouloir mettre une étiquette sur les gens... Je glisse mes mains autour de sa taille en m'approchant lentement de ses lèvres que j'embrasse avec douceur.

" Bonne journée bébé ? "

Deux semaines, c'est quoi dans une vie ? C'est le genre de durée qui vous glisse entre les doigts, le temps que vous ne sentez pas passer. Et puis vous vieillissez, vous devenez gâteux, mais moi j'veux pas de tout ça. Je veux vivre à la Serge Gainsbourg et abuser de tout pour finir par crever en héros, alors que tout le monde ignorait s'il devait vous aimer ou vous détester. Bref, ça fait deux semaines qu'elle vit avec moi. Elle, c'est cette fille que j'ai rencontré et que j'ai ramené une fois, puis deux. C'est cette jeune, jeune fille. Elle a les clés de chez moi, j'ignore même pourquoi on vit comme ça, mais dans l'fond on s'éclate. On est quoi, on est colocataires ? Cohabitants ? J'arrive même pas à mettre de mots sur la nature de notre relation, mais j'dois bien avouer que j'aime bien quand elle est là. Elle est vivante, et puis... on s'amuse bien. Elle pose sa veste sur le porte manteau et elle se glisse vers moi pour m'étreindre, m'embrasser et finir par me demander si j'avais passé une bonne journée. Je lui rends son baiser, je sais que nous ne sommes pas officiellement un couple mais je m'amuse de ces illusions que nous nous donnons mutuellement. Je pose mes mains sur ses hanches, lui caresse la joue. « Pas très différente de celle d'hier, mais ça a été. », lui répondis-je. Je lui fais un clin d'oeil et m'affale ensuite sur le canapé, l'invitant d'un coup d'oeil à faire de même. « Ça te tente un petit stick ? Comme ça tu pourras me raconter ta journée pendant qu'on fume ensemble. », lui proposais-je, sortant déjà l'attirail pour nous rouler un joint.

Rend-moi dingue de toi.

Man' m'embrasse de plus belle, parcoure mes hanches de ses mains avant d'en poser une délicatement sur ma joue. « Pas très différente de celle d'hier, mais ça a été. » J’acquiesce de la tête, et il me fait un clin-d'oeil avant d'aller se jeter sur le canapé. « Ça te tente un petit stick ? Comme ça tu pourras me raconter ta journée pendant qu'on fume ensemble. »


Je le regarde et esquisse un petit sourire en coin malicieux. Evidemment que ça me tente ! J'enlève mes talons avant de le rejoindre rapidement sur le canapé, en me lovant contre lui. Je ne sais pas pourquoi, je m'y sens bien. Lui sort tout le nécessaire. Mais il n'a pas de filtre alors je fouille dans la poche de mon jean, j'ai peut-être un ticket de métro pour en faire un toncar. En effet. je l'enroule et le lui donne pendant qu'il finit de lécher le papier de mon joint. Une fois les deux bedos roulés, je m'allume enfin le mien, et m'allonge sur son torse.

" Ben moi ma journée était vraiment à chier, en fait ... J'avais vraiment besoin de ça pour me détendre " disais-je avant de tirer sur mon joint et d'en expirer la douce fumée nocive de ma gorge. Ça fait du bien. Je crois que depuis que mon frère a commencé à fuguer, depuis mes 15 ans en fait, je ne me suis jamais calmée avec toutes ces merdes ..