une lumière dorée baignait la pièce, le soleil se levait. t'arriverais plus à dormir, c'est pas comme si ça faisait quatre ans que tu te disais que t'allais y mettre des rideaux à ces foutues fenêtres. tu t'étirais dans un râle presque inaudible avant de te rendormir pour te réveiller cinq minutes plus tard, changeant de position. mais à un moment où un autre t'arrivais plus à te rendormir, condamné à te lever et débuter une autre journée. aujourd'hui t'étais tranquille. putain c'que c'était bon les vacances. et le prochain tournage ne débuterait pas avant le mois prochain. tu t'assis sur le bord de ton grand lit, tes yeux vitreux et bouffis se baladaient sur tes murs couverts de tes travaux, des guirlandes et des mobiles en tout genre habillaient les plafonds et les coins des pièces. c'était un vrai bric-à-brac ta chambre, c'est maman qui le dit tout le temps. artiste incompris. t'enfilas un pantalon qui traînait par-ci, une chemise qui traînait par là. direction la salle de bain. tu te contemples dans le miroir, allume l'eau froide et te rafraîchis le visage. une serviette à la volée, bref des gestes qui deviennent un automatisme à force de les répéter... c'est comme remonter sa braguette après avoir pissé. tu passas ta main dans tes cheveux, les ébouriffant vivement. merde ils étaient chiants à coiffer, il retombaient toujours à leur place initiale. tu te brossais les dents, t'aspergeas de parfum. tu déjeunerais en ville, la librairie avait des horaires chiantes et si tu traînais t'arriverais pour midi et ils seront fermés. clope matinale, casque, tu t'imagines qu'une bulle te couve, comme si rien ne pouvais t'atteindre. t'entras dans la librairie. t'avais absolument besoin de ce livre, t'adressais jamais un boujour à la pauvre conne qu'était derrière la caisse généralement, tu filas droit vers le rayon d'art.

Le soleil perce à travers les stores, il est environ six heures du matin et le jour est déjà levé. La luminosité se fait de plus en plus intense et celle-ci me réveille. J'ouvre un premier œil, puis le deuxième. Éveillé, je me lève pour me préparer. J’enfile un nouveau boxer et un sweat à capuche, je resterais comme ça jusqu'à ce que je parte. Je mets la capuche sur ma tête et je penche la tête, je n'aime pas être... dérangé le matin. J'vais jusqu'à la cuisine où j'sors un bol et des trucs à bouffer. J'me fais un café, puis, vais m'installer sur le canapé avant d'allumer la télé. La première chaîne sur laquelle je tombe, les dessins animés. Je laisse, c'est cool. Je n'mets pas trop fort pour pas réveiller le coloc qui pionce encore. J'range tout dans l'évier et je retourne dans ma piaule où j'm'écrase sur mon lit, avant de me remettre sur les coudes et de ''tournoyer'' pour me remettre debout. J'vais devant mon placard. J'prends un jean, une p'tite chemise, j’enfile le tout. J'vais dans la salle de bain faire tout l'nécessaire et j'pars de l'appart direction mon lieu de travail. Ouais, nous sommes en pleine vacances scolaires et tout, mais bon, faut bien rapporter du fric pour vivre et payer l'loyer, alors j'bosse depuis... un an dans une petite librairie au cœur de Paris. Elle est pas trop loin de toutes les choses cool et tout, c'plutôt pas mal comme coin, en plus c'est calme, bref. J'arrive. Il est huit heure moins cinq. J'lève le rideau de fer, j'ouvre la porte, j'entre, j'prépare l'endroit avant l'ouverture, j'ai vingt minutes. Il est quinze, j'ouvre. Personne comme d'habitude ce matin. J'sors alors le mac et j'commence à m'occuper sur internet, à écouter d'la musique et tout. J'entends la porte s'ouvrir, alors je me relève et par pure obligation et politesse je sors un p'tit bonjour, aucune réponse. J'retourne à mes occupations, enfin, j'garde pas mes écouteurs, au cas où, je guette, j'attends, j'm'emmerde, comme toujours.

apparemment cette vieille conne-ci disait bonjour. bref tu cherchais ce putain de rayon et fallait dire que t'avais toujours pas pris ton café. c'est à peine si tu te souviens du nom de ce bouquin aussi bref t'étais dans la merde. mais tu ne t'inquiètes pas plus que ça, tu fous tes mains dans tes poches genre un vrai cow-boy et tu te mets à siffler en cherchant patiemment. ah enfin trouvé. c'était même pas un rayon mais un présentoir qui faisait la taille d'une petite bibliothèque seulement. tu te dis qu'il faudrait qu'ils agrandissent leur stock en matière d'art, c'est pas comme si le monde tournait presque grâce à lui de nos jours. tu parcours de tes yeux mornes les dos des livres. tous les titres semblent te rappeler quelque chose, t'y arriveras jamais à le trouver ce foutu bouquin. tu finis par en trouver un qui te dis vraiment quelque chose et le prends d'un geste souple et maîtrisé. ça en faisait un gros bouquin, une belle bête. tu le retournes et tombe des nus. p'tain ça coûte si cher que ça. et ta prochaine paye tombait que d'ici deux semaines. il ne te reste plus qu'une solution, tu le faisais souvent : sortir sans payer. tu te diriges nonchalamment vers la sortie le bouquin à la main et lance un aurevoir des plus banals.