Je suis couché sur le canapé à plat ventre, Rupee, lui, est couché sur mon dos et ronronne. J'aimerais bien être un chat être à la place du mien, je ferais que dormir, manger, faire mes petits besoins, faire mes griffes, avoir de l'amour et puis dormir encore. Ça serait beaucoup plus simple comme ça, pas de décision à prendre sauf pour choisir l'endroit où dormir. Et puis, un jour, tu as un Yannie en chat qui se pointe et qui vient tout te bouleverser. On apprend à se connaitre, on dort sur deux chaises différentes et puis, on vient à se rapprocher, à boire l'eau de la toilette ensemble, à manger dans le même plat, dormir collé en rond, à se licher le visage, à se frotter l'un contre l'autre et puis, je décide de partir le laissant maintenant faire tout, tout seul. Finalement, je n'aime pas la vie d'un chat. Je me tourne sur le dos et Rupee s'en va. Je jette un coup d'oeil à mon appart qui est tout en l'envers. J'ai pas pris le temps de faire le ménage en revenant et je dois avouer que la force n'est pas avec moi pour accomplir cette mission. Pourtant, je me dis que je dois le faire, que ça va peut-être me changer les idées. L'aspirateur, je dois avouer que j'ai perdu un peu le rythme du ménage, pendant un mois je n'ai pas été obligé de le faire, car quelqu'un le faisait à ma place. Je rentre dans ma chambre, je la regarde un instant, des affaires à Yannie se trouvent partout, je soupire, ravale mes larmes et je me commence à mettre tous ses trucs sur une chaise bien en ordre. J'ai des souvenirs qui reviennent et qui me tiraillent le coeur, mais je me dis que je dois bien le faire, de toute manière, tous mes trucs à moi sont maintenant à la décharge public. Je pensais pas qu'on allait arriver-là un jour, je croyais pas que j'aurais déjà eu la pensée de partir et de le quitter par la même occasion. Je mets mes draps au lavage, il ne plus avoir de son odeur, j'ai l'impression de tirer un trait sur lui, alors que je sais même plus où on est rendu dans tout ça. Je termine et je sors de ma chambre en continuant dans l'appart, après c'est laver tout, mettre tous les déchets à la poubelle, replacer tout, ouvrir les fenêtres pour faire disparaître l'odeur de cigarette et tout. Je termine enfin et je prends place sur mon canapé en ouvrant mon portable, je vais regarder les vidéos. Comment se faire plus de mal les amis. Je pleure. Je vais devoir faire un appel, ça me fera le plus grand bien, je compose son numéro et je mets sur le haut-parleur. Sa boîte vocale. 'Sephoooo, j'ai besoin de te voir, est-ce que tu peux passer ? Ton meilleur ami déprime ... encore, je t'aime.' Faut croire que depuis qu'on se connait, j'ai besoin d'elle quand ça va pas, faut croire aussi que c'est la seule personne avec qui j'ai voulu garder contact en Australie. Ma bouée de sauvetage. Je me lève, toujours le goût amer au fond de la gorge et je vais m'habiller. Devant ma penderie, je regarde un t-shirt à Yann, je vais pour le prendre pour le mettre, mais je me retiens et je prends pour une des premières fois depuis mon arrivé, un t-shirt qui m'appartient. Je vais dans la cuisine, je prends ma bouteille de vodka, et je m'assis sur le comptoir. Ivrogne que je suis. Arrive Sepho que je te prenne dans mes bras, et qu'on discute sur nos déboires amoureux et de nos problèmes de vie.
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Sujet: Re: lost at sea (sephora) Dim 26 Aoû - 1:31
Acte II, scène une. Chacun tourne en rond à sa manière, aujourd’hui. Le programme de la journée de Sephora ? Rester pelotonnée sur son canapé, vêtue d’un jogging, une bouillote posée sur le ventre – tracas féminins, que voulez-vous – , son ordinateur sur les genoux, un chocolat chaud et des macarons, une bonne dizaine, offerts par sa mère dans la matinée. Un rituel entre les deux femmes lors de la semaine fatidique, peu importe ce qu’il s’est récemment passé dans vie de Sephora. Un film du même registre que vingt sept robes, si ce n’est ce dernier, et de jolis diaporamas pour le travail à préparer. La journée s’annonce longue, très longue. Pas de signe des quelques amis qui acceptent de lui parler, même le chiot semble bouder dans son coin, à l’autre bout dudit canapé. La jeune femme lève les yeux aux plafonds en jeter un coup d’œil dans sa direction. Cela fait bien quelques semaines qu’elle est rentrée, mais monsieur est résigné, il faut croire. Bien trop inspirée par son film, elle manquera un appel important et c’est sa boite vocale qui la rappellera à l’ordre au bout de quelques minutes. « Sephoooo, j'ai besoin de te voir, est-ce que tu peux passer ? Ton meilleur ami déprime ... encore, je t'aime. » Manquant de faire peur au chiot et de renverser son chocolat plus si chaud que cela à l’écoute du message, la jeune femme sent son cœur s’emballer. Il est rentréééééé. Les larmes lui montent aux yeux. Passer ? Évidemment. Elle attend depuis quelques mois maintenant pour le voir, les messages ne se montrant pas suffisant pour combler le manque. Non, les messages vocaux ou écrits, les appels ou les mails ne suffisent jamais quand il s’agit d’amitié ou de chose un poil plus compliqué. Mais ils avaient besoin de partir, de se ressourcer. Comportement tacite, ni l’un, ni l’autre n’avait posé de question sur le pourquoi du comment. Ils allaient mal, ça se voyait comme le nez en plein milieu de la figure. Ils devaient partir avant de devenir dingues. Oh, et tant que nous y sommes, tant pis pour le jogging et le pull qui lui donne cet air négligé, elle n’a pas une minute à perdre. Au moment de franchir la porte d’entrée, la rouquine prend un air perplexe. Pas d’adresse lors de son message ? Doit-elle comprendre qu’il vit toujours au même endroit, ou… ? Par précaution, elle attrape le double des clés qu’elle avait emprunté à Nemo il y a un petit moment.
Acte II, scène 2. Vous comprendrez alors qu’il ne lui faudra pas longtemps pour le rejoindre, comme convenu et débouler chez lui en trombe, finalement quelque peu inquiète par son message. Innocente comme tout, Sephora ne s’attendait à tomber sur un Nemo aussi désespéré, autant au bord du rouleau et déjà en tête à tête avec une bouteille. Leur rituel bien à eux pour parler de leurs histoires de cœur ratées, ou presque, ainsi que de tout ce qui ne tournait pas rond dans leur vie. Elle l’attendait effondré, pensif ou comatant dans un coin de son appartement. Et dire qu’elle s’était dit qu’elle arrêterait toute cette merde dorénavant. Une sorte de bonne résolution qu’elle ne tarderait pas à enfreindre. Après tout, embrasser Tay n’est pas chose « normale ». « Et bien, tu en fais une tête… On dirait que tu n’as pas dormi depuis je ne sais pas combien de jours et que tu as croisé un mort par la même occasion. » Et sinon, tu m’as horriblement manquée et je t’aime aussi. Sephora et les retrouvailles, un domaine sur lequel elle doit encore travailler.
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Sujet: Re: lost at sea (sephora) Dim 26 Aoû - 8:27
J'ai le regard perdu, encore, pour faire changement, je me contente seulement de grimacer en fixant une brique de mon appartement qui ressemblait pas aux autres, après ça, je faisais des dessins sur le mur avec mes yeux. Je plisse ces derniers en me disant que l'alcool faisait déjà effet, je grimace après une gorgée. J'ai l'impression d'être le pauvre type au bar à se plaindre continuellement de sa vie et je crois que c'est ce que je suis puisque c'est seulement ça que j'ai fait en Australie dans mon bureau. Soudainement, la serrure de la porte fait un bruit et la porte s'ouvre, je lance un regard vers Sephora, une petite lumière s'illumine au fond de mes yeux. Je me lève et je vais la prendre dans mes bras. Je fais si peur que ça ? Je la lâche en touchant lentement le bas de mes yeux, je n'ai plus porté une réelle attention à la tête que j'avais depuis un moment déjà. Honnêtement, je ne croyais pas que c'était si horrible que ça, Je lui fais un mince sourire en passant ma main dans mes cheveux. Je ne vais pas continuer de m'attarder à ma tête alors que la seule et l'unique est devant mes yeux après tout ce temps. 'Ohhh, t'en fait pas, les couleurs vont bien revenir un jour ...' Faut juste laisser le temps agir, c'est pas ce qu'on dit ? Et, puis, je lui lance un regard sur comment elle est habillée, je crois que je l'ai dérangé sur quelque chose, bon je dis ça, mais après le nombre de fois que je l'ai vu en jogging et t-shirt super confortable. 'Tu sais que je suis plus qu'heureux de te revoir ?' Je crois qu'heureux n'est même pas le mot, j'avais beau ne pas sortir là-bas, mais je crois que si elle aurait été avec moi, qu'elle m'aurait légèrement tiré le t-shirt pour sortir à la plage, je l'aurais fait que pour elle. Le nombre de fois que j'étais sur le point de lui dire que je me ramenais chez où elle se trouvait pour seulement aller passer la journée dehors pour lui donner des leçons de skate, passer du temps avec elle et repartir. J'espère réellement qu'on va pouvoir tout faire ça quand on va avoir retrouvé le mouvement de nos vies parisiennes. Ça va me faire tellement de bien de passer du temps avec elle, retrouver le peu de stabilité que j'avais, quoi que j'ai pas trop sauter partout en criant joie. Je lui montre ma bouteille. 'Tu vois, j'ai pas perdu l'habitude ...' J'ai presque honte cette fois, je suis pathétique quand je le veux. Je secoue la tête un peu et je tente de lui faire le plus beau sourire, j'ai pas envie que nos retrouvailles se transforment en quelque chose de dramatique. Je la prends par la main et je l'emmène avec moi sur le canapé. 'Diiis, toi ça va ?' J'espère réellement que ça va dans sa vie, qu'il n'y a que des bonnes choses qui lui arrivent, c'est ce que je souhaite pour elle, vraiment. Après tout, c'est ce qu'elle mérite, je crois qu'au final, j'aimerais bien qu'on arrête de boire, parce que ça voudrait dire que ça va bien, qu'il n'y a pas un truc qui vient nous gâcher l'existence. Oui, j'ai demandé qu'elle vienne parce que j'allais pas, mais je crois qu'avec seulement sa présence ça va mieux, à croire qu'elle est magique. Je crois aussi qu'avec elle, j'ai retrouvé le sens de meilleure amie, je souris à cette pensée. Je me dis que c'est ça la beauté de l'amitié dans la vie, que tu sois à l'autre bout d'un océan, l'un t'envoie un sms, ça te réconforte, l'autre te répond une connerie qui te fait tellement sourire que t'aimerais bien être à côté pour rire ensemble et se faire une fête à deux, limite à se faire des guerres de bouffe dans l'appart, mon je l'admets, je dégénère les choses un peu.
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Sujet: Re: lost at sea (sephora) Lun 27 Aoû - 22:38
Elle se blottit contre lui, à défaut de pouvoir poser sa tête contre lui. C’est dingue ce qu’est elle… verticalement désavantagée. Et dire qu’elle se tient constamment sur des talons et qu’aujourd’hui, prise par le temps, elle se retrouve à ras les pâquerettes. Elle prend une profonde inspiration sans pour autant le lâcher et c’est tout un tas de souvenirs qui refont surface. « Ohhh, t'en fait pas, les couleurs vont bien revenir un jour ... » Avec le temps, va, tout va, tout s’en va. On oublie le visage et l’on oublie la voix. Et encore tout un tas d’autres paroles de chansons aussi tristes les une que les autres. Entre ces dernières et ce que vient de lui dire Nemo, rien n’est faux, mais ça lui fait mal de le voir dans cet état. Autant, ils ont eu des hauts et des bas depuis tout le temps qu’ils se connaissent, autant elle ne l’a jamais vu aussi bas. C’est comme s’il avait touché le fond. Un peu, tout de même. Elle a une vague idée de ce qu’il s’est passé et elle est certainement la mieux placée pour comprendre. Enfin, elle ne dira rien dans ce sens. Elle l’écoutera attentivement, acquiescera si besoin, mais ne jugera point. « J’espère bien, ça ne te sied pas. Du tout ! T’es carrément terrible quand tu souris, ou ris. Enfin je suppose que c’est pareil pour tout le monde. » Sephora s’écarte légèrement pour planter son regard dans le sien, histoire que les choses soient clair et qu’il ne prenne pas son commentaire sur un ton autre que le sérieux, elle s’humecte finalement les lèvres et feint un timide sourire. On ne jugera pas, hein. Lui aussi mérite d’être heureux et qu’on se le dise, quelqu’un – jolie demoiselle et magnifique mâle – n’a le droit de vivre dans le malheur le plus absolu. Il faut juste que cela arrive de temps en temps avant de tomber dans un ennuie profond. « Tu sais que je suis plus qu'heureux de te revoir ? » Cette fois-ci, le fameux meilleur ami fait son retour et lui arrache un énorme sourire, franc, convaincu et convaincant. « Ça fait du bien de voir une tête connue, je te l’accorde. Et puis, tu m’avais manquée. Genre terriblement. » Elle soupire. Faut pas pleurer, hein. Non, faut pas. Parce que les choses ne sont pas si dramatiques que cela et du moins tout finira par rentrer dans l’autre à un moment ou l’autre. Un haussement d’épaule et son regard tombe sur la bouteille. « Tu vois, j'ai pas perdu l'habitude ... » Et dire qu’elle s’était fait la promesse de ne plus jamais, oh non jamais, noyer son chagrin dans l’alcool, que ça aille bien ou mal. Il y a plus de deux mois, elle aurait bu comme un trou, pleuré comme une madeleine par la suite et fait une connerie qu’elle regretterait amèrement aussi, mais la simple volonté d’être consciente de ses actes la freine. Elle ne répondra pas, mais son expression reflète bien de la tristesse. Il ne va vraiment pas bien c’est clair et ça elle ne pouvait pas le voir dans ses nombreux messages. Dans ses pensées, elle se laisse entraîner sans broncher jusqu’au canapé. « Diiis, toi ça va ? » Elle hausse les épaules. C’est une bien grande question dont elle ne connaît pas vraiment la réponse. Elle voudrait… elle voudrait oublier bien des histoires, des anecdotes. Pas tout évidemment. D’ailleurs, remettre les pieds ici lui remémore plutôt de bonnes histoires. Nouveau sourire. Elle bénirait, louerait toutes les louanges au monde à quiconque trouverait un tel remède miracle. Nouvelle moue. « Je pourrais te dire que je pète la forme, que tout va parfaitement bien, mais au bout de deux mois, je ne suis pas crédible. Enfin voilà… Assez parlé de moi, pour une fois… » Après quoi, la jeune femme jette un coup d’œil plus inquiet à son ami et joue avec quelques unes de ses mèches brunes. Changement de rôle, elle tient pour une fois à jouer celui de la fille qui écoute ou non qui ne cesse de se plaindre. « Racontes tout à Sephy, mon petit Nemo. »