Il va y avoir du sport !

L'heure de la rentrée avait sonné. Bien décidée à reprendre de bonnes habitudes, Valentine avait longuement cherché une activité sportive qu'elle pourrait pratiquer aisément et qui lui permettrait de se détendre. Il n'était pas question qu'elle fasse un sport qui demandait un effort constant aux genoux, ce qui enlevait déjà un bon nombre d'opportunité. Elle avait été momentanément tentée par la natation mais elle se voyait mal faire des lignes et des lignes. Adorant la liberté, elle voulait être libre. Le déclic était alors venu en consultant le net pour une toute autre raison. Alors qu'elle était en train de mettre en vente de vieux meubles sur un site de petites annonces, elle consulta les dernières publications et tomba sur la fiche d'un cheval. Le déclic se fit en un quart de seconde : l'équitation, voilà ce qu'elle ferait. Ainsi, elle ne solliciterait pas constamment son genou, elle serait libre et en plus de cela elle pourrait espérer nouer une relation particulière avec son cheval. Ni une ni deux, elle avait contacté la personne qui avait publié l'annonce.
Au premier rendez-vous, Valentine avait découvert un grand cheval très nerveux. Son propriétaire l'avait assuré que c'était sa présence qui perturbait l'animal. Naïve dans le domaine, elle avait cru les dires du vendeur et avait procédé à la vente. 3500€, ce n'était pas une somme bien importante aux yeux de la jeune femme. Sur les conseils du vendeur, elle rechercha une pension proche de Paris et trouva le centre équestre de Neuilly.

Le cheval était arrivé depuis 3 jours au centre équestre, la première leçon allait avoir lieu. Pour commencer, Valentine avait décidé de prendre un coach particulier, histoire d'acquérir un bon niveau.
Arrivant en taxi au centre équestre, la jeune femme alla chercher les affaires du cheval et chercha un palefrenier.
"Il n'y a personne ici ? A quoi vous servez les palefreniers ?"
Val' était en retard et personne n'avait préparé son cheval comme elle l'avait demandé, une désobéissance inacceptable aux yeux de la jeune femme qui avait toujours tout servi sur un plateau.

Le réveil de Heath avait sonné à 5h…Comme tous les matins. Il n’avait pas mit bien longtemps à se lever. Il savait pertinemment que s’il l’arrêtait 5 minutes, il allait se rendormir. Après une bonne douche, il était enfin réveillé. Le soleil n’était pas encore levé, les jours raccourciraient déjà au grand damne de notre jeune palefrenier. Il avait enfilé un vieux jean, des chaussures de sécurité, un vieux t-shirt qu’il avait surmonté d’une veste à fermeture éclair classique. Il n’allait pas au bal. C’était tous les jours comme ça, pas question d’enfiler un costard-cravate pour aller curer des boxes. Et de toute façon, il n’avait pas de costume, alors la question était réglé. A quoi cela pouvait bien lui servir. Lorsqu’il fallait qu’il s’habille un peu mieux, il avait ses fringues de ville, cela suffisait amplement. Il avait le don d’être naturel. Et pourtant, il était loin de paraître négligé malgré tout.

Il pris le temps de se poser pour un petit déjeuné solide. Vu le travail qui l’attendait, il avait intérêt à faire le plein d’énergie. A 6h, il était fin prêt. Ne lui restait plus qu’à préparer son encas pour le midi, qu’il fourra dans son sac à dos avec son matériel d’équitation. Il était multitâches au sein des écuries pour lesquelles il travaillait. Il avait commencé palefrenier, et avait toujours gardé ce titre. Mais ses compétences s’étaient fortement étendues en 5 ans. A présent, il s’occupait aussi des ferrures, et du débourrage des jeunes chevaux. Il lui arrivait aussi de prendre une heure de son temps pour travailler un cheval qui n’était pas sorti depuis longtemps. Avec autorisation des propriétaires bien sûr. Il n’avait rien d’un grand cavalier. Mais il se débrouillait suffisamment pour tenir sur la bête et se faire obéir en douceur. C’était l’essentiel.

Il était 6h30 lorsqu’il enfila son blouson de moto et attrapa son casque pour descendre dans le garage qui se trouvait sous le HLM où il logeait. Il n’avait pas de quoi acheter une voiture, et comme il avait le permis moto, il avait opté pour cette dernière. Pas pratique tous les jours, mais à Paris, les transports en communs sont nombreux. Il s’en servait lorsque c’était nécessaire. Pour faire les courses par exemple. Filant dans les embouteillages sans soucis, il arriva un quart d’heure plus tard à bon port. Il n’était censé arriver qu’à 7h, mais il aimait bien prendre le temps de faire le tour des boxs pour réveiller les chevaux en douceur. Inutile d’allumer les néons brusquement, lui-même n’aurait pas aimé ce genre de réveil. Cela pouvait paraître stupide mais bon.

Aujourd’hui, c’était Jeudi. Il n’avait pas à vider entièrement les boxs, simplement à retirer les extrêmement et remettre un peu de paille propre. En deux heures et demie, il avait finit. Le programme prévoyait un cours particulier dans le manège juste en face des écuries. La propriétaire du cheval qui était arrivé il y a trois jours d’après le moniteur. Parfait…Mais Heath ne savait rien de ce cheval. Aucune plaque n’avait été cloutée sur son box. Il ignorait son nom, et qui plus est, sa ration journalière. Il l’avait donc évaluée approximativement après l’avoir pesé, ce qui ne fût pas sans mal d’ailleurs. Il faudrait qu’il pense à demander au directeur si la proprio lui avait fournie le carnet de santé de l’animal.

Il était entrain de balayer l’allée afin que tout soit nickel après le nettoyage des box lorsqu’il perçue une voix féminine. Décidément…les cavaliers n’avaient rien de sympathique. De vous à moi, Heath détestait le milieu de l’équitation, qu’il trouvait trop hautain et pet sec. Mais il adorait son boulot…Paradoxalement. Cessant un instant de balayer, il contourna une rangé de boxes pour passer dans l’allée où se trouvait la visiteuse. « A éviter que vous ne salissiez vos magnifiques boots toute neuves madame ». Assura t-il alors en esquissant un sourire. Il ne le prenait plus mal à force, c’était tout ces gens qui étaient futiles à ses yeux. Appuyé sur son balai, il reprit. « Bonjour…Vous souhaitiez… ? ». Questionna t-il enfin avec un air tout à fait détendu. Il n’était pas du genre à agresser les gens pour si peu. Même si cette jeune femme ne semblait pas des plus respectueuse. Se faire un avis en si peu de temps aurait été stupide.

Valentine n'était d'humeur, ça, le jeune palefrenier l'avait très certainement deviner rien qu'à entendre sa première réflexion. Rien de pire que le retard et le fait qu'on ne lui ai pas répondu pour empirer son état ! Le premier à passer sur son chemin allait en faire les frais, coupable ou non, c'était la dure loi lorsque l'on se retrouvait sur la route d'une Valentine Chatelain énervée. Cette victime, ce jour-là, ce serait un employé du centre équestre qui n'avait pourtant rien demandé.

"Je ne vous permets pas de me répondre comme cela, monsieur !"

La jeune cavalière détailla Heath de la tête aux pieds, il la répugnait. Pourtant, en temps normal, elle ne lui aurait pas trouvé une allure négligée. Au contraire, pour un palefrenier, il était plutôt propre, pas crotté comme la plupart des gens du métier qu'elle avait pu apercevoir de temps à autres.

"Je veux que mon cheval soit sellé ! J'ai demandé à mon moniteur pour que tout soit prêt à mon arrivée hier, j'ai réitéré ma requête ce matin même au téléphone et maintenant, rien est fait ! Je me demande pourquoi j'ai choisi ce centre, vous êtes tous des incompétents !"

Excédée, la petite fille pourrie gâtée piétinait sur place, ne cessant de grimacer en regardant le palefrenier.

"Qu'est-ce que vous attendez ? Que je prépare le canasson moi-même ? Ca ne va pas se faire tout seul à ce que je sache !"

Si elle s'était entendue et vue réagir de la sorte, elle se serait baffée. En se comportant de la sorte, elle ressemblait à tous les membres de sa famille qui lui inspirait une profonde pitié. Elle n'avait jamais pu comprendre pourquoi les gens se la pétait simplement parce qu'ils avaient de l'argent. Mais, malgré tout, son éducation lui avait appris à user de ce prétexte pour obtenir tout ce qu'elle voulait.

Heath avait de la patience. Il en fallait lorsque l’on travail dans un milieu comme celui-ci. Elle n’était pas la première et certainement pas la dernière à lui adresser la parole ainsi. Il avait appris avec le temps que s’énerver ne servait à rien. Hausser le ton, c’était avoir la stupidité de réagir comme elle : sans réfléchir. Et il avait beau être un simple palefrenier, il n’était pas comme ça. En effet, il avait même bien plus de jugeote que la plupart des bourgeois des beaux quartiers. Il ne se sous estimait pas mais ne se surestimait pas non plus. Il s’appréciait lui-même à sa juste valeur et c’était ce qui lui permettait de ne pas se faire piétiner, sans pour autant avoir besoin de piétiner les autres pour s’imposer. « Oh pardon, je ne pensais pas qu’il existait une façon spécifique de s’adresser à vous. Je n’ai pas du lire le mode d’emploi fourni avant votre arrivé ». Précisa simplement sans aucun cynisme dans la voie, bien que ses paroles en dégoulinent. En fait il s’était adressé à elle d’une façon tout à fait naturelle. Il ne la prenait pas de haut. Elle ne lui était pas supérieure, et il ne lui était pas supérieur. Il comptait bien lui faire comprendre en douceur qu’il ne comptait pas se plier à ses attentes sur un simple caprice. En fait, l’aiguiller était même en dehors de ses compétences. A la base, il n’était même pas censé toucher aux chevaux. Mais le manque de personnel l’avait forcé à étendre ses tâches et ainsi : ses capacités. Ce n’était d’ailleurs pas pour lui déplaire.

« Je vois…On ne m’a pas transmis le message. En fait c’est plutôt normal puisqu’ici vous n’êtes pas dans un haras national. Chaque cavalier s’occupe de son cheval. C’est un peu la moindre des choses. Votre moniteur à du omettre de vous préciser qu’il n’y a pas de lad ici ». Précisa le jeune homme toujours aussi calme. Il émit cependant une nuance. Préparer les chevaux lorsque le cavalier le demande gentiment faisait aussi partie de ses attributions. Mais comment aurait-il pu savoir qu’elle l’avait demandé…Il n’était pas devin. « Mais bon, si vous ne savez pas faire, je peux vous aider. Inutile d’évoquer le manque de temps, on a tous débuté ». Annonça t-il alors en lui adressant un sourire. Il ne se moquait pas, il trouvait juste son impétuosité amusante. Certes, elle lui manquait de respect, mais il avait le don de lire entre les lignes alors, il ne pouvait pas vraiment la juger la dessus non plus. Sans doute était-elle trop fière pour admettre son manque d’expérience. Ceci dit, une chose lui échappait : Si tel était le cas, pourquoi avait-elle son propre cheval ? Non il devait se tromper. Sans doute était elle juste peste. Soudain, il repensa à quelque chose.

« Le nom de votre cheval n’est pas placardé sur la porte de son box. A mon avis si je n’ai pas eu le message, c’est qu’au téléphone vous avez tout simplement oublié de préciser quel cheval nous devions préparer. L’erreur est humaine ». Admit-il alors, restant un peu bloqué sur le terme qu’elle employait vis-à-vis de l’animal. « Canasson ? ». C’était un peu bête, mais il n’aimait pas ce terme. Il vouait un grand respect à ces animaux et ne supportait pas qu’on les prenne pour de vulgaires objets. Mais sermonner les gens ne faisait pas partie de ses attributions. Il s’abstint donc. « Je vais le chercher, peut-être devriez vous observer, je ne serais pas toujours là. Je sais que vous avez du mal à le croire, mais j’ai du travail ». Précisa t-il toujours aussi neutre, posant son balai contre le mur avant de disparaître dans une autre allée sans même se soucier de savoir si elle le suivait ou non. Parvenu devant le box du cheval sans nom, il prit la longe qui se trouvait sur la barre de bois fixée à la porte. Plutôt fougueux, Heath avait préféré lui laisser son licol par sécurité.

L’animal se tenait debout face à lui. Il était encore tôt. Il n’avait pas eu le temps de trop s’échauffer, bien qu’il restait légèrement turbulent. Heath accrocha la longe à l’anneau et ouvrit la porte en grand. Le sortant de son box, il le laissa remuer un peu. En trois jours, il avait eu le temps de voir qu’il n’aimait pas être tenu trop court. Il le laissait donc faire tant qu’il ne dépassait pas les limites. L’animal chassait des postérieur, se défendait un peu, mais ne se tenait pas trop mal. Le jeune palefrenier regagna la salle de préparation et attacha l’autre extrémité de la longe à un anneau fixé au mur. Il se tourna vers la jeune femme qui portait le matériel. « Donnez le moi si vous voulez, c’est assez lourd ». Admit-il finalement. Il avait déjà disposé un tréteau un peu plus loin pour poser le tout.

Le palefrenier avait l'air de prendre des airs supérieurs à ce qu'il pouvait se permettre et, ce genre de choses, Valentine ne le tolérait pas. Elle avait toujours eu une très haute estime d'elle-même, on le lui avait appris et elle ne s'était jamais posé la question à savoir si c'était vrai ou non, si tel eut été le cas, elle aurait peut-être eu des surprises ! En tous les cas, elle ne voulait pas s'abaisser à un simple garçon d'écurie qui, selon elle, passait sa journée à ramasser le crottin. Elle ne répondit donc rien, se contentant de le foudroyer du regard.

"A croire que ce moniteur ne vaut pas grand chose si il n'est même pas capable de transmettre les messages ! C'était parfaitement d'accord entre nous, c'était d'ailleurs un de mes critères de sélection ! Je n'ai pas envie de me salir les mains avec les excréments d'une bête, ça jamais !"

La jeune femme fit une mine dégoûtée puis se ressaisit en se rappelant qui était face à elle.

"Mais je n'ai pas à vous dire tout cela, ça ne vous regarde pas !"

Le nom de son cheval ? C'est vrai qu'elle n'avait pas pensé à regarder comment il s'appelait réellement. A vrai dire, elle s'en moquait pas mal ! Nommé ou non, elle attendait de ce cheval qu'il lui obéisse et peut-être, plus tard, qu'ils puissent communiquer tous les deux, mais elle resterait toujours la maîtresse de la situation, il était hors de question que cela se passe autrement.

"Vous n'avez pas eu la jugeote de regarder les copies des papiers que j'ai confiés à l'administration ? Mis à part votre balai vous ne connaissez rien, ma parole !"

Elle voulait absolument avoir le dernier mot et le faire sortir de ses gonds mais apparemment, elle avait affaire à un jeune homme qui savait parfaitement se maîtriser, chose dont elle était incapable !

Sans un mot, elle le suivit puis lui colla les affaires dans les bras sans le moindre ménagement. Allant s'adosser contre un mur qu'elle avait jugé assez propre au préalable, elle soupira.

"Faites vite, j'ai une leçon dans 10 minutes, je ne compte pas passer ma journée à vous regarder faire vos simagrées avec cette bestiole !"

Plus le temps passait, et plus Heath cessait de trouver des excuses à cette femmes. Il était habitué à ce qu’on ne lui accorde aucun crédit. Et ça, c’était bel et bien le cadet de ses soucis. Ce que l’on pensait de lui importait peu. Ce qu’il savait, c’est qu’il avait mérité sa vie. Il avait travaillé dur pour ça, dès sa plus tendre enfance. Alors que cette femme imbue d’elle-même se contentait bêtement d’exister, une cuillère en or plaqué dans la bouche. Parce que l’or pur ne lui allait pas très bien selon. De l’apparat, voilà ce qu’elle était à ses yeux. Une espèce de coquille vide qui ne vit que pour elle-même. Elle devait être bien seule tiens. Il la plaignait sincèrement, malgré le fait qu’elle ne lui inspire aucune sympathie. Elle oubliait une chose : à présent, la bourgeoisie n’avait plus aucuns droit de plus que les autres. Si un conflit éclatait entre elle et lui, elle n’aurait pas forcément le dernier mot. Et surtout pas dans ce milieu, où tout le monde le connaissait. Tout le monde appréciait Heath à l’écurie. Parce que malgré le monceau de travail, il trouvait toujours le temps d’aider ceux qui le demandait ; De l’enfant à l’adulte en passant par le vieillard. Il était généreux, ce qui faisait de lui un homme entouré. Il était dans son élément. Elle pas. Elle oubliait ce détail.

D’ailleurs, les paroles de la demoiselle eurent tendance à l’agacer quelque peu. Il lui répondit plus froidement, comme s’il prononçait un avertissement clair. En fait, son regard glacial témoignait clairement du fait qu’elle marchait sur des œufs en parlant ainsi du moniteur. « Je vous prie de témoigner un peu plus de respect envers Monsieur Jacques. C’est un homme sage qui a sans doute de nombreuses leçons à vous apprendre, souvenez vous en ». Lança t-il en encaissant le coup du poids soudain de la selle et de tout le reste que la femme venait de lui lancer littéralement dans les bras. Il ne fit aucune réflexion à ce sujet et se contenta de poser le tout sur le tréteau disposé un peu plus tôt. Monsieur Jacques, c’était l’instructeur de ces écuries. Il ne donnait que des cours particulier. Doté d’une soixantaine d’année, il touchait la retraite du doigt mais était loin d’être décati. C’était un homme plein de malice et de sagesse. Connu comme le loup blanc dans la région, il avait un palmarès impressionnant et une connaissance des chevaux surprenante. Tout le monde l’admirait ici. Et surtout Heath, dont il était le mentor. Il était le père qu’il n’avait jamais eu. Certes, il souffrait de quelques petits troubles de la mémoire, mais ce n’était pas grand-chose et il préférait en rire.

Sur ce, Heath repris tout en brossant rapidement l’animal qu’il avait pris soin de panser la veille. Il était donc plutôt propre. Ce dernier ne se tenait pas vraiment tranquille. Chassant à gauche puis à droite, il tirait de temps à autre sur l’anneau. Décidemment, cet animal tenait à sa liberté. Heath rallongea donc un peu la longe qui le maintenait captif afin de lui laisser plus d’aisance, il se calma quelque peu. « Excusez-moi d’avoir du travail. Je ne peux pas me permettre de délaisser tout les autres chevaux pour m’occuper d’un seul. D’ailleurs ça ne devrait pas beaucoup vous déranger vu l’intérêt que vous lui porter ». Rétorqua t-il en achevant de le panser. Installant sa selle puis son filet dans le même temps. Il avait des gestes précis. Il faisait ça presque tous les jours. L’animal peina à prendre le mord. Mais la technique du sucre dans la main en même temps que le mord fonctionnait à chaque fois. Heath esquissa un sourire. « Gourmand va ». Annonça t-il amusant en lui caressant doucement le chanfrein. Achevant par les protections, il installa aussi l’élastique qui lui servait à maintenir son dos dans une bonne position. Retirant le licol qu’il avait laissé autour de l’encolure de l’animal, il l’éloigna un peu du mur pour le placer à côté d’un rondin de bois qui faciliterais la monte de la jeune femme. L’animal bougeait pas mal, il préféra donc le lui tenir. « C’est bon, vous pouvez monter ». Lança t-il simplement comme s’il s’adressait à n’importe quelle femme. Il semblait avoir oublié à quel point elle était odieuse. L’habitude…

"Je vais vous dire simplement une chose : fermez-la ! Vous ne connaissez rien à rien mise à part la composition du crottin, restez-y !

"Retournez avec votre fumier !"

Ah le bonheur de la bourgeoisie moderne. Heath n’y avait pas gouté depuis longtemps. Et pourtant, des bourgeois, ce n’était pas ce qui manquait ici. Heath était plongé dans le monde du cheval, mais pas dans celui qui se voit. Pour être vu dans ce milieu, il faut en avoir les moyens. Son équipement à lui n’était pas flambant neuf comme celui de jeune femme. Il avait plus de deux ans de carrière derrière lui et dieu sait s’il avait servit. Heath n’était pas de ces cavaliers digne et hautain qui ne montent que par fierté. Lui, c’était purement et simplement le contact avec l’animal qui lui plaisait. Le fait d’accomplir les choses ensemble. Il n’avait pas de diplôme, mais était bien plus débrouillard que la plupart de ses têtes pensantes. En fait, il était certain que cette femme ne saurait même pas entretenir son matériel toute seule, ni même faire le ménage chez elle. Il serait même curieux de la voir tenir un balai. C’était pourtant des choses simples. Alors…C’était qui l’imbécile ? Evidemment, il ne lui en fit pas la remarque. Il savait se tenir contrairement à elle. S’il se taisait, ce n’était pas parce qu’il estimait qu’elle avait raison ou qu’il n’était pas en position de répondre. Mais simplement parce qu’il avait l’intelligence de se dire que cela ne mènerait à rien de bon. « C’est déjà pas mal non ? » Rétorqua t-il amusé, bien qu’un peu lassé par la présence de cette peste.

Cette dernière lui arracha les rênes des mains. Il ne contesta pas, et la bousculade ne le fit même pas reculer d’un pas. Elle était bien frêle comparé à lui qui travaillait dur depuis son plus jeune âge. Sur un plan physique, il était clair qu’elle n’aurait pas le dernier mot. Mais Heath n’était pas violent. En fait, il ne ferait pas de mal à une mouche. Cela ne signifiait pas qu’il se laissait marcher sur les pieds. « J’y vais de ce pas ». Précisa t-il alors en ricanant brièvement. Mais il n’en fit rien, croisant les bras en campant sur ses positions, simplement pour voir comment elle allait s’en sortir. Il se moquait intérieurement, mais en fait, son regard attentif guettait le comportement de l’animal. Il n’aimait pas cette femme, mais il ne s’agissait pas pour autant de la laisser se faire piétiner par son propre animal. Heath l’avait vu de suite, elle était novice, et ce cheval n’était clairement pas de son niveau. Sans aide, elle courait à sa perte.

Alors que l’animal restait rétif et refusait de la laisser monter, Heath esquissa un sourire. « Bien, je vous laisse, je retourne à mon fumier. Je ne vous indique pas le chemin du manège, vous saurez bien le trouver toutes seule n’est-ce pas ? Monsieur Jacques doit vous y attendre. Amusez vous bien ». Lança t-il finalement, retournant dans les écuries pour finir de les nettoyer. Il lui faudrait ensuite préparer Ydriss, la jument du directeur. Ce dernier lui avait demandé de la faire travailler ce matin. Sans doute partagerait-il le manège avec la jeune femme d’ailleurs. Il pleuvait des cordes dehors. Ca promettait…Sauf si elle n’avait toujours pas réussit à monter sur son animal d’ici là. Cette pensée le fit sourire. Il aurait été bien plus simple pour elle d’accepter son aide. Rah les femmes.

Heath oublia rapidement la jeune femme. Il n’avait entendu personne crié, c’est que rien ne devait lui être arrivé. Il acheva donc de nettoyer les aller, aillant pris soin d’humidifier son balai pour que la poussière soulevée ne nuise pas aux chevaux. Certains animaux valaient plus que la vie d’Heath ici. Il avait intérêt à les ménager. Ydriss elle-même était une jument de compétition. Elle était monté par deux personnes ici : Le directeur, et Heath lui-même. Personne d’autre. Pas qu’elle soit dangereuse bien loin de là. Mais le directeur ne plaçait sa confiance qu’en Heath. Pourtant, il y avait de bien meilleurs cavaliers que lui ici. Mais finalement, le fait qu’il ne soit pas cavaliers de métiers le rendait moins colérique et exigeant. C’était un plaisir pour lui de monter.

Après s’être changé dans le local du personnel afin de revêtir sa tenue d’équitation, il revint vers le box de la jument. La saluant et s’adressant à elle comme s’il s’agissait d’une véritable amie. Il la connaissait bien. Cela faisait 5 ans qu’il la montait toutes les semaines. Agé de 8 ans, il l’avait vue à ses débuts. C’était une jument gris souris, la seule de l’écurie. Heath l’avait toujours trouvé magnifique. Elle présentait l’avantage d’être docile, bien que parfois taquine. Heath adorait travailler avec elle. Et en plus, il était payé pour ça. N’était-ce pas parfait ? Conduisant la jument dans la salle de préparation qu’il avait quittée un peu plus tôt, il harnacha l’animal sans cesser de lui parler. Il ne tarda pas à se mettre en selle pour rejoindre le manège ou la leçon de miss parfaite devait déjà avoir commencé. Le moniteur lui fit signe qu’il pouvait entrer, ce qu’il fit en ignorant royalement la jeune femme. Avant de se diriger vers l’opposer du lieu. Ordinairement, il partageait la piste avec les autres cavaliers. Mais il la savait novice, et entrer dans son cercle risquait fortement de la troubler. De toute façon, il s’agissait sans doute de sa première leçon. Monsieur Jacques ne lui aurait sans doute jamais laissé tout le manège. Son cheval était bien trop nerveux pour qu’en plus on lui offre la possibilité de se défouler sur une surface importante.

Laissant Ydriss marché un moment, il régla ses étriers, laissant la jument jeter un œil curieux au cheval inconnu qui se tenait là. Heath esquissa un sourire. Avant de retendre doucement ses rênes. Ils n’étaient pas là pour chômer. Il commença donc sa détente au trot. Il savait qu’Ydriss se remettait tout juste d’une foulure. Le directeur lui avait demandé de revoir sa souplesse en travaillant sur ses foulées. Il avait aussi prévu de passer quelques barres, mais pas plus de 40 centimètres. Il fallait la remettre dans le bain progressivement. Il ne jetait même pas un œil à la jeune femme pour voir comment elle s’en sortait. Il s’en fichait royalement à présent.

Décidément, cette journée avait bien mal commencée pour le palefrenier. A bien y repenser, cette femme qui le prenait de haut semblait bien jeune, sans doute plus jeune que lui. Il était clair que l’âge ne semblait pas être une barrière à son manque de respect. Mais de toute façon, le jeune homme ne lui prêtait plus attention à présent. Cela pouvait sembler difficile à croire, mais il avait croisé bien pire. Alors ce n’était pas bien difficile pour lui d’effacer ce qu’il venait de se passer. A présent à cheval, il se vidait la tête pour travailler au mieux. Il savait que le directeur attendait beaucoup d’Ydriss, et il était important qu’elle ait une bonne rééducation. Sans quoi ses performances s’en trouveraient affectées à jamais. C’est pourquoi il prit bien le temps de l’échauffer au trot, sans trop forcer, s’arrangeant pour qu’elle n’ait pas trop à rester en suspend. Le vétérinaire avait assuré que tout allait mieux à présent, mais Heath préférait rester prudent. De toute façon, si elle soufrait, elle saurait le lui dire à sa façon.

Détendant aux deux mains, il finit par demander le galop, gardant une allure lente et cadencé pour la garder en place sans la brusquer. Mais son travail fut interrompu par un cheval en liberté qui venait de pénétrer son cercle. Ydriss ne manqua pas de ruer pour faire comprendre à l’opportuniste qu’il n’était pas le bienvenue. Ni une ni deux, Heath calma les mœurs des deux animaux et les attacha où il pouvait, courant vers la demoiselle. Il posa un genou au sol. « Ce n’est rien d’accord, ne paniquez pas ». Sans lui demander son avis il la redressa doucement après s’être placé derrière elle. « Respirez, ça va passer ». Assura t-il tout en gardant un œil sur les deux chevaux attaché plus loin. Ils ne semblaient pas vouloir se faire la male tout de suite, trop occuper à se jauger l’un l’autre. Parfait, de toute façon Heath les avaient attaché à bonne distance l’un de l’autre. Ils ne risquaient pas de se taper dessus.

Il lui aurait bien expliqué pourquoi elle était tombée. Ce qui avait fait que l’animal ne lui avait pas obéis, mais il sentait qu’elle aurait mal prit la leçon de morale. Elle apprendrait petit à petit, comme tout cavalier. Heath aussi était passé par là. Et lui aussi avait encore des choses à apprendre. « Ca va mieux ? ». Questionna t-il finalement. Il n’était pas rancunier, ce qui faisait qu’il agissait avec elle comme si le petit épisode précédent n’avait même pas eu lieu.

"Merci..."

Heath n’était pas de ceux qui s’arrêtent sur un échec. Pas pour de si petites choses. Elle l’avait certes traité comme un sous-fifre, mais cela ne méritait pas de la laisser agoniser par terre en ricanant. La sentence n’aurait pas été juste compte tenue de la faute. Et puis de toute façon, la regarder bêtement sans rien faire n’aurait pas changé ce qui s’était plus tôt. C’est pourquoi Heath n’avait pas hésité une seconde. Peut-être était-il trop bienfaiteur parfois. Ceci dit, il fût surpris qu’elle ne le repousse pas. Il s’attendait à se faire incendié, traité de tous les noms, mais au lieu de ça, il eu droit à un remerciement. Il esquissa un sourire avant de l’aider à se relever. « Pas de quoi, faites plus attention la prochaine fois. Et un conseil, remontez tout de suite, sinon vous allez ruminer ». Assura t-il alors en lui adressant un sourire alors que le moniteur revenait au pas de course. Heath n’avait plus rien à faire ici, il alla cependant chercher le cheval de la demoiselle, ainsi qu’Ydriss. Se tenant entre les deux chevaux, il tendit les rênes de celui qui appartenait à la jeune femme à cette dernière. « Tenez ».

Lui-même passa les rênes de la jument par-dessus son encolure avant de la laisser là un instant. Il savait qu’elle ne broncherait pas. Il installa un petit croisillon tout ce qu’il y a de plus simple avant de remonter souplement en selle. Il lui fallait la détendre un peu plus. Il aurait bien continué à bavarder, mais ils avaient sans doute tous les deux mieux à faire. Et de toute façon, la jeune femme avait clairement mit les barrières dès le début. Si discussion il devait y avoir, ce ne serait pas lui qui la lancerait à présent. Il s’était déjà fait rabroué à ce sujet après tout.

Galopant un peu au deux mains, il passa le croisillon au trot tout d’abord. La jument n’avait rien perdu de sa souplesse, mais Heath ne forcerait pas aujourd’hui. De toute façon, il n’avait jamais sauté plus d’un mètre, et ce n’était clairement pas son truc. S’il savait faire, cela ne voulait pas dire qu’il aimait le faire. Son truc à lui, c’était l’équitation d’extérieur.

"Excusez-moi pour tout à l'heure. J'ai parlé sans vous connaître, vous m'avez l'air sympathique pour un habitué du crottin."

Le jeune homme n’était pas un palefrenier ordinaire. Il n’était pas un simple salarié. Il était l’ami du directeur, et cela changeait tout. Si au début, il avait du faire ses preuves, ils se connaissaient suffisamment à présent pour se faire confiance l’un l’autre. D’où le fait qu’Heath ai de plus grandes responsabilité que les autres palefreniers. En fait, ils étaient trois à travailler ici. Et c’était lui qui avait formé les deux autres à leur arrivé il y a deux ans de cela. L’écurie avait connu un essor important sur cette période, et Heath ne pouvait plus tout assumer seul. Il avait d’ailleurs lui-même participé aux tests d’embauche. A présent, la moitié de son temps était consacré au travail des chevaux. Et ce n’était pas pour lui déplaire. Même si son revenu n’avait pas augmenté, il s’en fichait pas mal, il était heureux comme ça.

La réplique de la jeune femme le fit sourire, et alors qu’il reprenait les exercices, il reprit sa concentration. Il avait pour habitude d’être toujours à l’écoute des animaux. C’est ce qui lui valait de prévoir bien des soucis afin d’y palier avant même qu’ils ne se produisent. Après une vingtaine de minute, Heath sortit du manège, regagnant à cheval la salle de préparation. Il pleuvait toujours à son grand damn. Il laissa la jument trottiner rênes longues pour se mettre au sec plus rapidement. Chose interdite aux autres cavaliers en temps normal. La règle était claire : en dehors des infrastructure, c’est au pas. Et pourtant, qui n’avait jamais vu Heath passé avec 5 ou 6 poneys attaché l’un à l’autre, à courir comme un dératé suivit par le petit troupeau pour les mener plus vite à la pâture ? Les règles sont faites pour êtres enfreinte non ? Dès l’instant qu’il n’y avait pas de danger pour les animaux ou les personne, ça lui allait.

Posant pied à terre, il ne tarderait sans doute pas à être rejoint par l’inconnue et sa monture. Mais pour le moment, il ne s’en souciait pas vraiment. Dans la salle de préparation se trouvait déjà 7 filles d’environ 15 ans. Le prochain cours sans doute. Heath les salua chaleureusement. Il connaissait tous les cavaliers ici. « Les filles il faudra faire un peu de place, un autre cheval va arriver, pressez vous un peu ». Demanda t-il simplement en s’apercevant qu’il ne restait plus aucun anneau de libre et qu’elles papotaient plus qu’elles ne préparaient leurs montures. Attachant la jument au dernier anneau, il retira les protections pour s’assurer que son boulet n’avait pas enflé. Aucun signe de mal être n’était déclaré, il s’attela donc à retirer son filet. Mais il fut interrompu par un cheval qui venait de casser son licol en tirant au renard, et semait à présent la panique dans la salle. Les filles qui criaient n’arrangeaient rien. « Cessez de crier déjà ». Somma t-il en haussant légèrement le ton, ce qui eu pour effet immédiat d’instaurer un mutisme dans le groupe. Heath n’était pas quelqu’un d’autoritaire, il n’haussait jamais le ton. Lorsqu’il le faisait : on l’écoutait. Attrapant un licol au hasard dans la sellerie, il prit aussi une longe qu’il fit passer vivement sur l’encolure de l’animal tout en prenant soin de rester sur le côté pour ne pas se prendre de coup. « Rassurez les autres ». Lança t-il alors qu’il était toujours en pleine épreuve de force avec le cheval qui venait de se libérer. Il parvint finalement à le calmer, non sans effort, et à passer le licol sur son chanfrein. Haletant, il rattacha l’animal en retirant la longe et le licol cassé de l’anneau. Jaugeant les dégâts il reprit. « Je devrais pouvoir le réparer ».

Le cheval calmé, et le plus gros risque évité, Heath soupira, reprenant son souffle. Il posa le licol endommagé sur un tréteau à côté de la sellerie afin de penser à le réparer plus tard. Tous ces chevaux appartenait au club, il n’aurait donc pas de compte à rendre. Et c’était tant mieux ; Retournant prêt d’Ydriss il remarqua la présence de la jeune femme rencontrée un peu plus tôt. « Les filles dépêchez vous, d’autres attendes la place ». Annonça t-il alors tout en retirant la selle d’Ydriss. L’une des jeunes filles ricana, elle passa à côté du jeune homme suivit de monture. « Oui papa ». Lança t-elle amusé. Ce qui valu un éclat de rire général. Ici, c’était sa famille. Il était heureux de venir travailler, même si c’était dur et qu’il se donnait beaucoup de mal. Ces filles là aussi, pour la plupart étaient issues de grandes familles. Se salir les mains ici, c’était comme dire merde au milieu duquel elles venaient. Lors des camps organisés par le club, Heath était souvent accompagnateur. Il avait bonne presse ici. Il partageait volontiers son savoir et était bon enfant. Il était loin d’être aigris malgré toutes ces années.

Les demoiselles quittèrent une à une les lieux, laissant le champ libre à la jeune femme à présent. Heath quant à lui, rangea le matériel de la jument dans la sellerie avant de revenir à ses côtés. S’adossant au mur face à la jument et posant un genou au sol, il attrapa son antérieur droit pour le poser sur sa cuisse . La jument le laissa faire, le regardant l’air curieux en fouinant dans ses cheveux. Tout en suivant le tendon de la jument du pouce, il s’adressa à la jeune femme. « Pas trop de mal ? ». Questionna t-il tout en soulageant le membre de l’animal en le massant doucement. Il n’était pas ostéopathe, mais en avait appris quelques notions. En fait, Heath était un quart de tous les métiers qu’il côtoyait chaque jours, et le tout d’un palefrenier. Une polyvalence recherché dans la profession. Mais pour rien au monde il ne quitterait ces écuries là.

« Je vous ai regardée monté rapidement. Vous ne vous débrouillez pas si mal. Mais vous ne devriez pas vous montrer si brusque. Surtout si votre cheval est nerveux ». Assura t-il sans quitter le membre de la jument du regard. Il semblait concentré malgré le fait qu’il s’adresse à l’inconnue. « Les femmes sont censée avoir une sensibilité que n’ont pas les hommes, servez vous en ». Lança t-il en esquissant un sourire amusé, se redressant finalement alors que la jument le poussait de la tête comme si elle en redemandait. Il ria brièvement. « Demain ma belle, j’ai du travail ». Annonça t-il à l’animal comme si elle pouvait comprendre.

"Disons que mon dos s'en souviendra, j'ai l'impression d'être bloquée comme si je portais un corset !"

"Vous voudrez bien vous occuper de mon cheval ? Le vôtre a l'air de bien apprécier alors autant qu'un deuxième en profite aussi !"

Le jeune homme accordait beaucoup d’importance à son travail. Après tout, c’était lui qui faisait tourner les écuries. Puisque s’il ne se chargeait pas de faire venir ostéopathe, vétérinaire, maréchal ferrant…Un autre n’aurait pas forcément l’œil pour voir que ces visites sont nécessaires. Le maintient de l’ordre et de la propreté permettait aussi d’attirer les touristes et les cavaliers comme cette femme : très attachés au soin des lieux. D’ailleurs, si elle avait su remarquer qu’il était plus ou moins poussiéreux, elle n’avait en revanche pas fait allusion à l’état impeccable des locaux. C’était pourtant le cas, pour une écurie. Il est certain que la poussière ne disparaitrait jamais, mais pour le reste, Heath savait y faire. Pas un crottin ne trainait dans les allé, la paille était dans les box et pas ailleurs. Quoi qu’il en soit, il lui fallait encore accomplir un bon nombre de tâche. Et ce soir, il lui faudrait tout recommencer.

La réplique de la demoiselle le fit sourire, alors qu’il grattouillait l’encolure d’Ydriss qui l’étendit en fermant les yeux. Elle semblait vraiment aimer ça. « C’est souvent comme ça les premières fois. En fait, même si vous n’étiez pas tombée, votre dos s’en serait souvenu ». Assura t-il alors en connaissance de cause. La suite ne le surprit pas réellement. Elle ne pouvait pas aller à l’encontre de ses principes en une seconde. Sa formulation le fit sourire. Car aussi poli et délicate soit-elle, elle avait oublié l’essentiel : « S’il vous plais ». Mais bon, il y était habitué, même les gamines du club avait tendance à l’oublier à son égards. « Je ramène Ydriss et je suis à vous ». Lança t-il tout en défaisant le nœud d’écurie qui maintenait l’animal attaché. Cette dernière ne broncha pas suivant docilement. Heath attrapa une pomme dans un seau placé dans l’armoire à filet et la donna à la jument qui sembla heureuse de la mâchouiller sur le trajet. La replaçant dans son box en ayant pris soin de vérifier que son abreuvoir fonctionnait, il retourna dans la salle de préparation, s’approchant du cheval. Passant à côté de la petite remise qui lui servait de bureau, il se rendit compte qu’un papier était attaché sur la porte. Le retirant, il s’aperçu qu’il devait s’agir des papiers du cheval de cette jeune femme.

De retour auprès d’elle il reprit. « Dites, c’est bien ce cheval (je te laisse choisir le nom). Vous êtes bien Valentine Chatelain ? ». Questionna t-il en les lui remettant afin qu’elle vérifie. Son regard se porta alors sur le nœud marin qui retenait le cheval. « Ah, mauvais plan ». Assura t-il alors le défaisant. « Il existe un nœud spécifique, si votre cheval panique, vous n’avez qu’à tirer sur la longe pour qu’il se défasse. Avec un cheval nerveux comme le votre c’est indispensable, ça lui évitera de s blesser en cas de panique ». Précisa t-il alors simplement. « Regardez, je vais vous montrer ». Il ne savait pas trop si elle regardait ou pas, mais il lui montra la marche à suivre. C’était un nœud simple, si elle savait faire un nœud marin, celui-ci ne lui poserait aucuns soucis. Il se mit ensuite à retirer tous le matériel de l’animal. Une fois que ce dernier fût totalement déharnaché, il le pansa avec soin, même si en fait il n’avait pas beaucoup transpiré. Ceci fait, il caressa doucement l’animal. « Je vous laisse le ramener ? Il faut que j’aille vérifier les abreuvoirs des pâtures. Il est dans le box ans nom, je ferrais l’écriteau ce soir. ».

"Oui, oui, c'est bien moi et cette bestiole s'appelle bien Safir Blue"

Heath pu en apprendre d’avantage sur le cheval de la jeune femme. Ainsi, il n’aurait plus à évaluer approximativement les rations requises pour ce dernier. Son nom serait bientôt placardé sur la porte de son box, et il cesserait d’être le « nouveau cheval » que tout le monde viens admirer dans l’espoir de le monter un jour. C’était toujours comme ça ici. Les jeunes cavaliers et cavalières voulaient avoir le prestige d’avoir testé toutes les montures. Nombre de fois ils avaient demandé à monsieur Jacques de les laisser monter Ydriss, mais ce n’était pas à lui d’accéder à leur requête. Ydriss était la jument du directeur, et comme beaucoup de chevaux de propriétaire, elle n’était pas montée pour les reprises. Ce serait sans doute aussi le cas de Safir Blue. Et c’était mieux ainsi. Heath savait très bien à quel point les jeunes cavaliers rendaient le travail désagréable pour leur monture. Mais il ne pouvait pas leur en vouloir, lui aussi était passé par là.

« Cette bestiole ? Vous allez passer plusieurs années ensemble si tout ce passe bien vu son âge…Vous devriez essayer de l’apprécier ». Conseilla t-il en esquissant un sourire avant de s’éloigner. Il lui fallait à présent faire le tour des pâtures. Se dirigeant dans la grange il attela la tonne à eau au tracteur du club avant de se diriger vers le puits pour la remplir. Ceci fait, il quitta les sentiers des écuries pour se diriger dans la campagne alentour. Il était loin d’avoir finit sa journée. Il lui restait encore un monceau de travail. Trop pour que mademoiselle Châtelain reste dans son esprit plus longtemps.

[H.J : Désolé pour ce poste pourris…Je pense qu’il est temps de clôturer et je ne savait pas trop comment m’y prendre]

HJ : en effet, je pense que le but du RP est atteint :)

» Avoir parrain/marraine sur ollp. ♥
» (m) Niall Horan ϟ Je croyais avoir été clair.
» Pardonne moi de n'avoir pu le faire plutot ! (Théo
» Pensez-vous que je peux avoir des liens ?
» ﻬ Le véritable pouvoir, c’est de ne jamais avoir à s’excuser.

Il va y avoir du sport !

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