Fragile, minuscule contre le monde et pourtant si dur et si cruelle, elle se tenait là, contre les marches de l'église en attendant la fin de la nuit qui se languissait un dernier moment. Cette étrange femme-enfant qui ne semblait avoir besoin de rien ni personne et qui pourtant se sentait seule au monde. Une immense solitude qui la jetait vers le fond sans qu'elle puisse protester. Elle l’engouffrait devenant presque consolatrice en la berçant de ses bras lourds et fatigués. Alors lorsque la lune ne venait pas la rejoindre, elle ne trouvait pas la force de quitter la caravane familial malgré la souffrance qui suintait de toute part. Mais lorsque sa ronde amie venait faire son tours dans le ciel, sa rondeur maternel lui donnait le courage de fuir quelques heures...Pour protéger sa tête et son coeur des tourment d'une existence trop précoce.
Une cigarette allume dans la nuit...Le ciel tombe sur nous et tu ne vois pas que je pleure...Le réverbère saigne pour toi
Une clope et puis deux...rien à faire l’apaisante fumée ne faisait rien. Elle entendait les dernières brides de musique de la fête dans ses oreilles. Une fête comme toutes les autres où elle avait pus prendre assez de substance pour être anesthésiée une heure ou deux. Alors, son corps indolore s'était battu au son de la musique jusqu'à l'oublis totale puis la musique se faisait rare et les gens parlaient moins fort signe que la nuit s'achevait et qu'elle devait retourner à la maison. Mais quand elle avait regarder sa vieille amie la lune dans le ciel, elle avait eu le courage de ne pas le faire...Encore trop défoncée pour réfléchir, elle se laissa porter par le vent jusqu'à l'église. La grandeur du bâtiment et sa pureté l'avait rassurée. Elle se trouvait mieux à cet endroit que dans sa chambre où les murs tremblaient de douleurs et de hontes. Une autre clope, mais elle avait l'impression que cela ne fonctionnait pas....ne fonctionnait plus du moins..Elle sortit son dernier joint et tâchant de retrouver le vertige réconfortant des premières bouffés, mais rien ni faisait...Le noir l'engouffrait peu à peu et elle se sentait vraiment mal... Ophélie regarda les étoiles et elle sourit...Elles étaient comme des cachets: petites et brillantes...Elle en avala donc plusieurs ne se rendant pas compte du danger de son mélange puisqu'elle avalait des étoiles et non de la drogue achetées au coin de la rue à un monsieur avec une fausse moustache.
Tu tournes autours de toi et les étoiles te donnent un baiser d'adieu.
Toute petite et bien minuscule pour les grandeurs de l'existence humaine elle était tranquillement endormir sur les marches de l'églises sans peur et sans reproche...Elle dormait tel un ange vêtu d'une petite robe qui ne cachait pas grand chose et ses cheveux qui s’emmêlaient délicatement autours de sa tête la rendant d'autant plus fragile. Même si ses yeux étaient tranquillement fermés, la tristesse réussissait à traverser ses paupières rendant le tableau extrêmement mélancolique. De cette manière, elle pouvait tout oublier...Sa mère qui criait la nuit parce qu'elle aussi elle était une petite fille avant et qu'elle n'avait pas changé, les clients qui souvent se trompaient de chambre la réveillant un sursaut et les gens qu'elles ne voulaient pas dans sa vie. Ceux qui avait tentés de l'aider, mais qu'elle blessait et repoussait systématique par peur surtout et un peu par méchanceté. L'école qui menaçait de la renvoyer si elle n'arrêtait pas de faire n'importe quoi et cela rendait son avenir si incertain qu'elle en tremblait la nuit. Quand elle dormait, elle se sentait mieux n'ayant plus le pois de ;a planète sur les épaules et même les cauchemars les plus affreux devenaient comiques si on les comparaient aux tourments de son existence.
Endormi, elle n'entendit pas la voiture de police qui s'avançait tranquillement pas plus qu'elle n'aurait entendu un maniaque arriver. La tranquillité de son visage et sa respiration à peine visible lui donnait l'air d'une morte. Les poisons injectés dans ses veines coulaient vicieusement dans son sang et la nuit semblait s'en moquer...Tout le monde s'en moquait de toute manière et elle la première. Mais étrangement la voiture s'arrêta et le policer en débarqua...et bien peut-être notre seul exception viendrait confirmer la règle qui sait ?