❝ tell me you'll be there for me. ❞

SMS de Julian à Cyprien a écrit:

J'ai envie de te voir. Rejoins-moi devant le musée Grévin, aujourd'hui, à dix-huit heures. J'ai des choses à te dire, alors arme toi de courage parce que je suis certain que tu ne vas pas tout apprécier…

Cyprien n'était pas forcément son meilleur ami, mais depuis plus de trois ans, il était devenu pour Julian comme un mentor, un exemple à suivre. Tout avait commencé cette nuit horrible que Julian avait cherché à fuir, à oublier. Comme la plupart de ses problèmes ces derniers temps. Oui, sa vie était partie à la dérive récemment, il avait perdu pied et, plus récemment encore, il avait fait quelque chose dont il n'était pas fier du tout. Et si Jéricho semblait l'avoir deviné, Julian n'en avait encore jamais vraiment parlé à quelqu'un. Alors c'était tout naturellement que, quelques jours seulement après avoir quitté l'hôpital, Julian prenait contact avec son "parrain" pour lui confier ses déboires. Il avait besoin de se libérer de ce poids, aujourd'hui plus que jamais. Même s'il n'avait trouvé aucun réconfort à rester planté dans son lit, dans cette chambre, dans cet hôpital, pendant plus d'une semaine et demie, il fallait avouer qu'être forcé de ne pas bouger l'avait fortement aidé à canaliser son énergie sur une remise en question qui, aujourd'hui, le bouffait à petit feu. Situation pathétique, incroyablement ridicule dont il ne pouvait décemment pas faire table rase. Encore trop fraîche, encore trop présente. Il avait tenté de mettre fin à ses jours, involontairement ou pas ! Il avait cherché à en finir. Cette vie n'avait que le goût d'un somnifère sur ses lèvres et puis, tout était parti en vrille, tout lui avait échappé. Lui qui estimait avoir le contrôle de tout ce qui lui semblait important avait brusquement lâché les rennes et laissé s'envoler tout ce qu'il avait construit. Tout s'était envolé en éclat ! Tout s'était brisé. Il ne se souvenait que très vaguement de cette nuit-là, tout comme l'autre, il cherchait à l'éviter. La première fois, Cyprien l'avait sauvé, cette fois-ci, c'était Cheshire. Pourtant, la relation qui unissait l'agent de police à l'antiquaire était complètement différente de celle qu'entretenaient Ches' et Julian, complètement. Cyprien n'était pas un ami, pas vraiment. Il avait été là au bon moment, il avait aidé Julian à s'en sortir et depuis avait juré de ne jamais le laisser dans la merde, inconsciemment, Julian en avait toujours un peu profité. Mais le fait est qu'aujourd'hui, il était seul dans sa piaule, dans son appartement, et qu'il ressentait un manque insoutenable. Aaron ? Cheshire ? Il ne savait pas qui lui manquait le plus… Andrea ? Voltaire ? Il était en proie aux doutes les plus forts et il n'avait trouvé d'autre solution que, pour faire taire ces putains de voix qui hantaient son esprit depuis qu'il avait quitté l'hôpital, de contacter celui qui, un jour déjà, lui avait sauvé la vie. Au fond, tout ce qu'il espérait, c'était que Cyprien lui revienne, sur son cheval blanc et qu'une nouvelle fois, il le sauve ! Oui, il avait bien besoin d'un héros aujourd'hui, plus que jamais. Alors il lui avait écrit, un simple message qui voulait tout dire. Il savait que jamais Cyprien n'accueillerait le fait qu'il ait cherché à se tuer avec un large sourire et il sentait déjà le regard lourd de reproches que lui lancerait le flic. Néanmoins, il avait besoin de le voir. Pas parce qu'il savait que Cyp' finirait par le consoler mais parce que ce dernier savait se montrer dur, sévère et fort lorsqu'il le fallait. C'était comme vouloir combattre le mal par le mal. Julian voulait tout simplement que Cyprien lui crie dessus, pour qu'il puisse réaliser combien il aurait pu manquer à quelqu'un, si toutefois il avait réussi à se tuer. C'était triste, même glauque, mais c'était l'histoire de sa vie. Alors il héla un taxi et se rendit à l'heure de rendez-vous, au lieu du rendez-vous. Il savait que son message ferait mouche, il savait que Cyprien se pointerait. Jamais il ne l'avait abandonné encore ! Les mains dans les poches, il fit les cent pas. Le musée Grévin était sûrement bondé, mais Julian n'y était jamais vraiment allé et il estimait qu'aujourd'hui, il avait tant de chose à faire encore pour qu'il retrouve, gentiment, cette joie de vivre dont il se nourrissait, autrefois ! Il ne voulait plus perdre l'occasion de faire des choses nouvelles parce qu'aujourd'hui, il comprenait combien la vie était futile, brève et fragile. Oui, il le comprenait aujourd'hui, après avoir failli y rester. Les tentatives de suicide sont souvent perçues comme des actes de faiblesses, des preuves de lâchetés, mais pour Julian, ç'avait juste été un S.O.S, une manière comme une autre de ressentir ce qu'il ne ressentait plus depuis des mois : l'envie de vivre !

Julian & Cyprien

10 bvd Montmartre - Musée Grévin ► hellsangels.

Je finissais tranquillement de remplir certains documents pour mon patron, des rapport de patrouilles lorsque mon téléphone s'est mit à vibré dans ma poche de jean. J'ai finis par le sortir et regarder le destinataire : Julian. Je me suis demandais ce qu'il pouvait bien ce passé, oui je m'inquiète souvent pour rien, mais depuis ce fameux soir ou j'ai retrouvé le jeune homme laisser pour mort, je dois avoué que je m'inquiéter souvent à son sujet. Mais je m'inquiète pour tout le monde, donc ça n'a rien d'étonnant non plus. J'ai tout de même fini par lire le message, tout en haussant un sourcil, j'ai sut que c'était en quelque sorte un appel à l'aide et je me devais d'y répondre. « Je me trompe ou ce n'est pas le nom de ton cher et tendre ? » J'ai poussé un soupire et je me suis levé pour faire face à Alex, mon collègue/coéquipier plus qu'emmerdant... « Non, tu ne te trompe pas, mais dit moi Alex, quand apprendras-tu à te mêler de tes affaires ? » Il eut un petit rire, qui m'a sérieusement agacé. « Mais jamais mon chou, ta vie est bien plus passionnante que la mienne. » J'ai levé les yeux aux ciels et j'ai été remettre mes rapports à mon chef, Alex m'attendait devant le bureau. « Tu trompe ton cher et tendre ? » Énerver ? Oui, car Alex commençait sérieusement à me taper sur le système. « Est-ce que je te demandes si tu trompes ta mère ? » La phrase eut l'effet que je voulais, il est parti sans demander son avis et j'ai fait de même après être passé à mon bureau pour prendre mon arme dans le tiroir. J'ai dut affronté les bouchons, mais bon je suis quelqu'un de patient... Après un bon quart d'heure de route à cause des bouchons, je me suis garé non loin du musée Grévin et après avoir fermé ma voiture à clé j'ai été devant le musée et j'ai chercher Julian des yeux et une fois localisé, je me suis dirigé vers lui. « Désolé, je suis tombé dans les bouchons. »

Il patientait, devant le musée le plus populaire de la capitale. Il n'y avait pourtant pas foule, mais ça, Julian s'en fichait royalement. Il n'était pas ici pour admirer les statues de cire des Brandgelinas et encore moins celle de Clooney, il était ici juste parce qu'il avait besoin de trouver un dérivatif. Il savait que la bombe qu'il s'apprêtait à balancer à Cyprien risquait de briser quelque chose entre eux et, aussi bête puissiez-vous trouver cette idée, Julian pensait qu'emmener le jeune policier faire un tour dans un musée plus ou moins populaire aiderait à lui faire avaler la pilule avec moins de subjectivité et plus d'objectivité. Peut-être avait-il tort, peut-être Cyp' se contenterait-il de hocher la tête et de lui admettre simplement que ça n'avait pas été une bonne idée mais qu'on pouvait se reconstruire après ça ! Peut-être serait-il plus compréhensif… mais Julian savait que derrière des espoirs aussi maigres se cachait une triste réalité. Cyprien était réaliste, beaucoup moins fataliste que Guillem et ce dernier savait que lorsqu'il prononcerait à Cyp' le fait qu'il avait attenté à ses propres jours, le policier n'accueillerait pas cette nouvelle d'un bon œil, bien au contraire. Il savait qu'aujourd'hui pouvait sonner le glas d'une "coopération" qui durait depuis longtemps mais Julian n'était plus à ça près. Durant son séjour à l'hôpital, il avait perdu du monde, il avait perdu des personnes auxquelles il tenait et pourtant, il s'en était plus ou moins relevé. Même si la fatigue était toujours là aujourd'hui, même s'il se sentait dépassé par tout ce qui lui arrivait dernièrement, il était encore debout et ça, ce n'était pas négligeable, bien au contraire. Il faisait les cents pas, les cents pas devant le musée. Il attendait Cyprien et sentait son estomac se nouer, son cœur se serrait. Il était à deux doigts de vomir lorsque le timbre de voix familier du policier le ramena à la réalité. « Désolé, je suis tombé dans les bouchons. » Levant les yeux vers Cyprien, Julian esquissa un sourire et lui tendit la main pour le saluer. Tremblant, il n'avait pas fait attention à l'heure et ne s'était même pas rendu compte du retard du jeune homme. Il tourna ensuite les yeux vers l'entrée du musée et soupira. Il n'était pas encore fermé, un soulagement. Il fallait qu'ils y entrent, il fallait que Cyprien soit accaparé par la vision de choses stupides mais attirantes pour ne pas se focaliser sur les choses que devait lui avouer Julian, c'était important. Nerveux, il plongea ses yeux dans ceux de son ami. « Viens, je t'invite, ça fait un bail que j'ai pas mis les pieds dans un musée. J'ai plus envie de perdre de temps. » Il entraîna Cyprien sans attendre une quelconque réponse de sa part et se plaça devant le guichet. La caissière lui annonça que le musée resterait ouvert encore une demi-heure, trois quarts d'heure grand maximum et le pria de presser le pas durant sa visite. Julian acquiesça et paya les deux entrées avant d'inciter d'un simple signe de tête Cyprien à le suivre à l'intérieur du musée. Ils pénétrèrent tout d'abord le Palais des Mirages, une pièce extraordinaire et surprenante, de quoi attirer l'œil. En marchant aux côtés de Cyprien, Julian sentait en lui monter un nœud qui n'avait de cesse que de couper sa respiration, à plusieurs reprises. Les jambes tremblantes, il peinait à avancer et tâchait de paraître le plus naturel possible. Cyprien semblait happer par le spectacle autour, Julian n'en avait que faire. Sa voix était hésitante et il cherchait ses mots. « Comment c'est passé ta journée Cyprien ? Et toi, tu vas bien ? » Il était persuadé que le jeune policier avait eu vent de son séjour à l'hôpital, de l'agression, puisque c'était son métier que d'enquêter mais il savait de source sûre que peu de monde savait qu'il avait cherché à se faire tuer, cette nuit-là: Et le simple souvenir de sa détresse eut pour effet de le faire trembler d'avantage, stress et nervosité eurent raison de Julian, et ce dernier ne mettrait pas long avant de se faire trahir par ces deux facteurs.

Julian Ҩ Cyprien

« 10 bvd Montmartre - Musée Grévin »

Je sais que j'ai été légèrement méchant avec Alex, mais il se mêle toujours de ce qui ne le regarde pas et sérieusement ça m'énerve, je n'aime pas trop que l'on se mêle de ma vie privée, bien que ça me rassure qu'il ne me rejette pas juste parce que j'aime les hommes... Bon quand j'ai lu le sms de Julian ça ne m'a rien inspiré de bon, alors j'ai pas eu envie de subir les réflexions perverses d'Alex, mais je m'excuserais tout de même auprès de lui d'avoir été aussi méchant... J'ai penser à ça durant le trajet qui séparé le commissariat et le musée grévin, autant dire qu'il y a eut des bouchons, en même temps tout le monde rentrer chez eux, mais j'ai tout de même réussi à atteindre mon but après un bon quart d'heure, je me suis garé pas très loin... Quand je suis sorti de la voiture, je me suis assuré que mon arme était dans son étui et que mon porte-monnaie et mon insigne était dans la poche de mon blouson et je suis parti à la recherche de Julian. Quand j'ai fini par le localiser j'ai été vers lui tout en m'excusant du retard et que j'étais tombé dans les bouchons. Je l'ai vu me tendre sa main, que j'ai serré doucement en guise de bonjour et j'ai observé le jeune homme devant moi, il me paraissait un peu bizarre, mais après tout vu le message qu'il m'a envoyé je m'y attendais un peu. Lorsqu'il a plongé ses yeux dans les miens, j'ai cru y déceler de la détresse et de la peur, mais sans doute que je me fais des idées, aujourd'hui n'a pas vraiment été un bon jour pour moi, entre Alex qui ne cesse de mettre son nez dans ce qui ne le regarde pas et le fait d'avoir passé mon après-midi à rédigé des rapports. « Je crois que moi c'est depuis le collège ou l'école primaire, donc ça remonte à loin. » Je l'ai suivi sans discuté vers l'accueil du musée, après tout ce n'est pas comme si j'avais eut le choix non plus, si on venait à resté enfermé dans le musée, un garde nous ferait sortir, mais il ne faut pas tenter le diable non plus. Je suivais tranquillement Julian dans le Palais des Mirages, regardant autour de moi, bon c'est la première fois que je mets les pieds dans ce musée, je suis tout simplement curieux fasse à tant de nouveauté, mais j'en oublie pas ma présence auprès de Julian, parlant du jeune homme, il a fini par me parler, par politesse je l'ai regardé pendant qu'il me parler. « Je t'en prie, appelle moi Cyp'. Ma journée à été longue, surtout l'après-midi à rédigé des rapports et ta journée ça a été ? Je vais très bien et toi tu vas mieux ? Oui, je suis au courant de ton petit séjour à l'hôpital. » J'ai été tenu au courant par Alex, qui le savait par son pote qui avait été chargé de l'affaire, mais je n'ai pas trouvé le temps d'aller le voir... Tandis que je le regardais, je l'a vu trembler, je l'ai donc guidé sur un banc pour qu'il puisse s'y asseoir et j'ai fini par m'accroupir devant lui. « Et si tu me disais plutôt ce qui ne va pas Julian ? »