Sujet: Ϟ and then everything falls appart. (vegas) Ven 15 Juin - 0:59
I'M SUCH A FAILURE
Je pense que je n'aurai jamais imaginé les revoir un jour et encore moins dans ces conditions. Ils étaient morte pour moi. Depuis ce jour où j'avais appris qu'ils ne voulaient plus jamais me revoir, que j'étais la déception de la famille Enguerrand, qu'ils m'avaient complètement rejettes. Et là, ils étaient ici, à Paris, sur le même trottoir que moi. Je les fixais. Eux me fixais. J'étais incapable de dire quoi que ce soit. Cela faisait quatre ans que je ne leur avais pas adressé la parole. Ils étaient des étrangers pour moi. Rien de plus que 2 autres êtres vivants sur cette Terre. 2 être parmi les 7 millions d'autres humains. Et il avait fallu que je les croise, dans Paris avec 2 234 105 habitants. Ils n'habitaient même pas la Capitale et je n'avais même pas été au courant qu'il s'étaient en ville. Si je l'avais su, je crois que j'aurais tout fait pour pas me retrouver dans cette situation, pour pas me retrouver nez à nez avec eux. Je n'avais plus aucun contact avec ma famille. Ma grossesse m'avait fait coupé tout pont avec mes grand-parents et Jon était parti je ne sais où. Je recevais de temps en temps des appels de sa part mais ma famille s'arrêtait à lui et lui seul. J'avalai ma salive. J'étais immobile au milieu du trottoir à fixer ses gens qui étaient censés être mes parents. Je n'arrivais pas à faire un pas vers eux. De toute façon, qu'est-ce que j'allais bien leur dire? « Salut Maman! Salut Papa! Oui oui, je suis enceinte et fiancée et j'ai arrêté le lycées! » Ah non je crois pas que ça allait le faire! Je savais très bien que c'était cela qu'il me fixait. Ce n'était pas moi. S'il n'y avait pas eu ce ventre arrondis, ils n'auraient même pas pris la peine de s'arrête pour me fixer d'une telle façon. S'il m'avait juste vu de façon normale dans la rue, ils auraient continué leur chemin mais là leur fille d'à peine dix-huit ans était enceinte et pas qu'un peu. Je voulais à tout prix faire demi-tour, me retourner et m'éloigner d'eux. Cependant, je devais aller à l'hôpital pour une échographie et le seul moyen d'y aller sans faire trop de détour, c'était de passer à côté d'eux. Bon je vais faire comme si je ne les avais pas vu. j'avance, passe à côté d'eux ne déniant même pas leur adresser un regard. Ils ont qu'à m'arrêter si ils veulent me parler. Moi c'est depuis longtemps fini. je passe à leur côté. Rien. Savent-ils au moins qu'au fond j'espère qu'ils m'arrêtent, qu'ils me parlent? Non surement pas. Qu'est-ce que ça pouvait bien faire qu'il le sache? Ils en ont jamais rien eu à faire demi, c'est pas maintenant que ça va changer. J'entend un murmure. Un prénom. le mien. Fien. Enfin non Mélisende devrai-je dire. Il ne savait donc pas que j'avais changé mon nom, que j'utilisais plutôt mon deuxième prénom que cette chose horrible dont j'avais été nommé à la naissance. Je ne fais pas attention. Ils peuvent parler de moi si ils veulent. Je ne vais pas pour autant m'arrêter. Puis le moment. Je ne m'y attendais absolument pas. « Mélisende, est-ce que c'est toi? » Je me retourne, agrippant fermement mon sac à main. Je commençais à stresser. Mon regard croise le leur. « Mère. Père. » Je n'ai rien d'autre à dire. Ils sont étrangers. Je les connais à peine. Je les reconnais à peine. Je vois leur regard qui se pose sur ma main, celle avec la bague de Vegas. je déglutie. Je doute qu'ils avaient envie de retrouver leur fille enceinte et fiancée d'un homme qui n'était même pas le père de ses enfants. Mais qu'est-ce qu'ils pouvaient bien dire? C'est de leur faute que je sus devenue ce que je suis. Ils ne sont jamais intéressé pour moi, alors j'ai fais ma vie, indépendamment d'eux. « Tu n'as rien d'autre à nous dire? Nous sommes tes parents après tout. » Ma mère, toujours cette fausse joie, cette hypocrisie. c'est toi qui m'a abandonné dès le début. Ne fais pas genre que tu t'inquiètes pour moi. J'ai presque envie de lui rire à la figure, mais je crois que là c'est pas une bonne idée. « Que veux-tu que je vous dise? Ce n'est pas comme si vous m'aviez abandonné et rejeté. Maintenant, vous m'excuserez mais j'ai un rendez-vous. retordrai-je de manière froide. » Je ne voulais plus rien avec eux. c'était fini. Je fis demi-tour et retourna dans la direction de l'hôpital. « J'espère que tu ne décidera pas de garder tes enfants et que tu as mieux à faire que tes gamineries. » Ma mère, cette bonne femme. je crois que celle qui faisait de plus de gamineries c'était elle et pas moi. J'avais fait mes choix dans ma vie et je les avais fait disparaître de ma vie. J'ignorais totalement ma mère et mes parents allant à l'hôpital pour mon rendez-vous. J'avais espérer que le médecin me dise que je puisse me lever nouveau et reprendre mes activités normalement. Seulement, au contraire, j'avais l'impression que tout s'effondrait là. Plus de repos. Plus de calme si je voulais m'en sortir vivante et il me fallait absolument rester allongé. Génial. On va remercier mes parents et l'agitation d'hier avec Gray. Je sors de l'hôpital et là, ma mère qui m'attrape le bras. Je crois que j'hallucine. Alors là, déjà elle ose me faire une remarque et puis ça. je crois qu'elle pas compris que je les voulais plus dans ma vie. c'est eux qui m'avaient rejeté il y a quatre ans. Ce n'était pas le moment de revenir sur leur décision. « Tu vas m'écouter jeune fille! » « Non mais lâche-moi! Vous pouviez pas rester en Belgique et faire comme si je n'existais pas! » Mon dieu, mais n'importe quoi. « Fien écoute ce que ta mère a à te dire! » Mon père. Je n'en reviens pas. Je suis pas censée m'énerver, sauf que là ils font tout le contraire. Si j'y passe aujourd'hui, on les remerciera. Je m'arrête. ok, une explication. C'est tout rien de plus. « Si tu crois qu'élever un enfant, c'est simple tu peux tout de suite te mettre les doigts dans le nez. En suite, cette bague à ton doigt, elle va vite disparaître ainsi que les enfants une fois que t'auras accouché. Puis tu retournera à la maison. On va devoir te rééduquer jeune fille! » Ah je crois qu'elle s'est prise une tripe toute seule là ma mère. Elle peut toujours rêver. La bague elle reste. Je tiens trop à Vegas pour l'abandonner. je l'aime, et ça me fait mal d'être loin de lui à chaque fois. Je ne pourrais pas. Sans lui, je ne serais même plus vivante alors la bague et les enfants ils restent, et eux ils peuvent aller se faire mettre. « Mais allez vous faire foutre! crachais-je à la figure de mes parents. Vous vous êtes pas occupés de moi pendant quatre ans, vous dites aux grand-parents que vous ne voulez plus me voir et maintenant ça! Vous êtres dans le mauvais film, je crois. » Sur ce, je me retournai, me tirant de l'emprise de ma mère. c'état fini. Pour de bon. Mes parents, ils étaient mort pour moi. Je me dépêchais de rentrer chez moi, quitte à payer le taxi. je voulais m'éloigner le plus d'eux. Ne plus jamais les revoir. Ils venaient de tout détruire, une nouvelle fois. Ils ne pouvait pas juste me laisser en paix. Je débarquais chez moi en pleure. j'avais pas pu m'empêcher de les laisser couler une nouvelle fois. Je m'étais jurée que plus jamais, je me laisserai affecter par eux, et en fait, je n'avais même pas pu respecter ça. Je me laissais tomber dans mon lit, pleurant et sanglotant. J'avais tellement mal. Ils ne pouvaient donc pas être heureux pour moi. Ce n'était pas ça le but des parents? Être heureux pour ces enfants. J'en avais tellement marre. Ce n'était plus possible. j'ai pleuré toute l'après-midi. Je n'avais même pas remarqué que mon chien Alaska était venue se poser à côté de moi sur le lit. Un bruit. Une sonnerie. Mon téléphone. Je grogne. Je regarde qui venait de m'envoyer un message. Aaron. Qu'est-ce qu'il veut? J'étais pas d'humeur. Je veux même pas répondre, mais au fond si ça m'inquiète. A chaque fois que ça parlais de Gray, j'avais l'impression d'être un échec. Un échec en plus. J'avais été incapable de l'aider lui et j'étais incapable de me faire aimer par mes parents. Echec après échec. C'est mieux si j'en finisse avec moi. Je me lève et me dirige vers l'armoire. Je dois pas le faire. Je suis entrain de faire une connerie. C'est pas bien pour eux. Mais à quoi bon? Ca ne sert à plus rien maintenant! J'ouvre la bouteille, je déglutis. Au pire, si j'y passe, que ça change? Rien. J'avale un égorgée. Ca fait tellement longtemps que j'ai plus gouté à ça. Je laisse la liqueur remplir mon estomac. Elle me réchauffe, me monte à la tête. je commence déjà à suffoquer, à m'enivrer. Ca fait tellement longtemps que je n'ai plus eu cette sensation. C'est mal ce que je fais là. Je le sais. Je commence à avoir le tourin. Je vais dans le salon. Je me couche, je finis la bouteille la laissant tomber par terre. Je ferme les yeux. Ma tête va exploser. Je me laisse aller. Je perds le contrôle de mon corps, de ma conscience. C'est mieux ainsi. je suis entrain de me perdre. C'est bien comme ça. Je me laisse sombrer. Il y a comme un gouffre qui me prend avec. Une noirceur qui m'entraine quelque part sans retour.
Un chien aboi. La jeune fille couchée sur le canapé n'entend rien. Cela fait bien longtemps qu'elle ne réagit. Elle est partie dans un autre monde. Un monde meilleur, un où rien ne lui nuira. Le chien continue à aboyer. Il se trouve à côté de la jeune fille. Seulement elle ne répond plus. Les voisins commencent à s'énerver. Ils frappent à la porte mais personne ne répond. La porte est ouverte. Quelqu'un rentre. A première vu, l'appartement est vide. Le chien continue à aboyer. Il ne s'arrête pas, et il ne s'arrêtera pas tant que personne n'aura trouvé la jeune fille, son maître. La personne entre dans le salon. Il aperçoit la jeune file inerte. Il appelle les secours expliquant la situation. Les secours arriveront trop tard. La jeune fille n'est presque plus là. Elle sombre de plus en plus. Plus rien ne la retient à la vie. C'est terminé pour elle. Les secours arrivent, essaient de la réanimer, mais sans succès. Elle est toujours là, la respiration faible, inerte. Ils observent la bouteille de vodka et décident de l'embarquer à l'hôpital. Il faut lui faire un lavage d'estomac le plus rapidement possible. Ils ont peur que l'alcool atteigne les foetus. C'est trop dangereux. La situation est critiquée. Ils ne peuvent pas dire ce qu'il va se passer. Ils ne peuvent qu'attendre et tout faire pour la faire revivre. La jeune fille est plongée dans un coma que seule elle pourra se faire sortir. Les secours ont fait de leur mieux. Maintenant, ils ne peuvent plus qu'attendre.
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Sujet: Re: Ϟ and then everything falls appart. (vegas) Mer 4 Juil - 12:56
J’avais fait part de ma décision à Fien. Il était temps que je prenne mes propres décisions, que je m’envole enfin à l’aide de mes propres ailes. Elle savait tout autant que moi que je détestais l’aide des autres. J’haïssais ce sentiment de pitié que les autres pouvaient ressentir pour ceux qui étaient le plus en difficulté. Je ne voulais pas de ce regard, empli de mépris ou de compassion, qu’elle soit basée sur une bonne ou une mauvaise intention. Dans tous les cas, cela revenait au même pour moi. Je n’avais aucune envie d’être un assisté. Fien le savait, et pourtant elle ne pouvait pas s’empêcher de m’aider. Cela me gênait dans un sens d’être aidé, malgré le besoin d’aide dont je faisais preuve. Cette situation représentait un réel paradoxe pour moi. Pourtant j’étais habitué à cette situation. Je détestais dépendre des autres, premièrement car on devient dépendant les uns des autres et on doit telle chose à telle personne. Si je devais trouver une deuxième raison, la plus grande finalement, il s’agirait du lien que j’entretiens avec ma famille. Mon frère a toujours été mieux que moi. Plus brillant à l’école, plus brillant au travail. Lui au moins il sert à quelque chose au sein de la famille, moi j’étais davantage un poids. C’est pourquoi je m’attache à me débrouiller seul, même s’il faut partir de presque rien, pour montrer que je suis capable d’en faire autant. Je ne suis pas la honte de la famille, je ne veux pas l’être. Malgré tout j’aime ma famille, c’est ma chair, mon sang, et contrairement à Fien j’ai l’honneur d’en avoir encore une. Ce n’était pas toujours simple pour la jeune femme, d’après ce qu’elle m’avait dit. Presque rien n’est plus horrible que d’être abandonné par sa famille entière, car après tout la famille c’est ce qu’il existe de plus sacré sur Terre. Fien était en quelques sortes en train de reconstruire sa famille, par mon intermédiaire et celui de ses futurs magnifiques bébés. J’aurais rêvé qu’ils soient de moi, mais ils ne l’étaient pas malheureusement.
Alors que Fien avait prévu, je le savais, d’aller à une échographie, j’enchaînais les rendez-vous la même après midi. Professionnels bien sûr. Maintenant que j’étais officiellement avec Fien, et même si cela n’avait pas été officialisé par la bague de fiançailles, il était hors de question que je la trompe. J’avais fait assez de conneries dans ce domaine et je ne voulais absolument pas blesser Fien. Elle avait déjà bien assez de souffrances et de peines à supporter à cause de sa grossesse et de ses pensées relatives à sa famille. C’était plus fort qu’elle, et c’était normal. J’avais donc un emploi du temps très chargé aujourd’hui et malheureusement n’avait pas pu l’accompagner à l’hôpital. J’aurais aimé pourtant. On m’avait envoyé bouler dans chaque agence ou banque où je m’étais rendu. Je voulais monter mon propre business sans l’aide de Fien, mais il fallait avouer que sans argent il était dur d’aller très loin. Mes plans tombaient à l’eau progressivement ce qui rendait ma journée encore plus détestable. Fatigué par cette journée, je revenais chez moi le soir, m’attendant à voir Fien à la maison. Passer du temps avec elle me rendrait d’humeur plus joyeuse, I guess.
Aucun besoin de déverouiller la porte avec une clé, elle l’est déjà. C’est étrange, Fien a dû oublier de fermer derrière elle. Je passe le pas de la porte, serein à l’idée de voir Fien et de passer ma soirée avec elle, mais pourtant elle ne m’attend pas derrière. Je vois son chien, Alaska, se lamenter dans son couchage. Mes yeux se portent sur les bris de verre qui se trouvent à terre, je ne comprends pas. Je crie le prénom de Fien, espérant qu’elle me répondra instantanément. Mais non, aucun bruit à part Alaska. Mon premier réflexe est de faire le tour de l’appartement dans l’espoir de ne pas trouver Fien à terre, évanouie. Le deuxième est d’appeler la police ou les pompiers afin de savoir s’ils ont entendu parler de Fien aujourd’hui. Et j’ai ma réponse, rapidement. Je me dirige alors immédiatement vers l’hôpital avec pour seul espoir de voir Fien en bonne santé. Ma journée est ruinée, vie de merde.
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Sujet: Re: Ϟ and then everything falls appart. (vegas) Ven 6 Juil - 23:38
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Personne ne souhaite ce genre de choses à quelqu’un, même pas à son ennemi. Cela serait inhumain de vouloir vraiment la mort de quelqu’un même si on ne l’aime pas. Les paramédicaux avaient retrouvé la jeune fille inerte sur le canapé, des débris de verre et l’alcool jonchant le sol à côté d’elle. Il ne pouvait que trop bien imaginer ce qu’il s’était passé. Ils avaient tenté de la rendre consciente mais leurs efforts ne servaient à rien. Seul le masque d’oxygène et les infusions pouvaient encore l’aider. Ils la regardaient inerte avec son ventre arrondi qui montrait sa grossesse. On croit souvent qu’ils n’ont pas de se sensibilité, et que cela ne leur fait rien ; ils sont habitués de voir ce genre de choses et parfois même pire. Les accidents de voiture, de moto, de travail, les fusillades, ils voyaient cela tous les jours et à chaque fois c’était un pincement au cœur. Une vie était entre leur mains et de ce celles des médecins. L’ambulance arriva à l’hôpital de la Pitié, les paramédicaux se dépêchèrent de la faire rentrer et de l’amener aux urgences. Il fallait se dépêcher. Les médecins avaient peur que l’alcool ingurgité par la jeune fille ait trop de répercussion sur le bébé…enfin les bébés puisqu’elle en attendait deux. Les médecins faisaient tout ce qui était en leur pouvoir pour la faire revenir. Seulement, ils devaient faire encore plus encore plus attention que d’habitude. Il y avait trois vies en danger, trois vies dont il fallait s’occuper. Lavage d’estomac, injection, réanimation. Rien ne semblait marcher. La jeune fille s’était enfoncée bien trop loin dans les ténèbres. Ils ne pouvaient qu’attendre qu’elle se réveille d’elle-même, et surtout, tout d’abord, espérer qu’elle se réveille. Quand quelqu’un se plonge de lui-même dans le coma, les médecins ne peuvent rien faire. C’est au patient de décider lorsqu’il ou elle se réveillera et sera remis de ses séquelles. Cependant, l’attente, pour la famille qui aimerait savoir ce qu’il s’était passé. Mais également pour les médecins, ils sauvaient des vies tous les jours et lorsqu’il y avait un échec ou un décès pour eux aussi c’était douloureux. Souvent, ils se sentaient même complètement inutile. C’était à vrai dire normal. Ne pas réussir à sauver une vie, c’est…il n’y a même pas de mots pour décrire ce sentiment.
Les médecins avaient réussi à stabiliser l’état de la jeune fille. Les infirmiers l’avaient emmené dans une chambre. Elle était reliée à plusieurs moniteurs. Si on en faisait abstraction, on aurait dit qu’elle dormait tel un petit enfant, serein et calme. Si seulement, cela était le cas, les médecins pourraient être calmes. En plus de leur inquiétude pour son état s’ajouta une inquiétude vis-à-vis des parents.il n’y avait aucun numéro de téléphone d’eux dans aucun des dossiers sur cette jeune fille. Rien. C’était comme si elle n’en avait pas. Cependant, il n’y avait aucun acte de décès dans la famille Enguerrand depuis une bonne vingtaine d’années. Quels parents pourraient abandonner leur enfant d’une telle sorte ? Chez elle, non plus, personne ne répondait. Qui prévenir ? Les médecins commençaient à se poser des questions. Quelqu’un allait bien finir par venir ou par demander des nouvelles d’elle, la bague sur son annuaire ne pouvait que le prouver. Et ils avaient raison. Quelqu’un avaient en effet appelé pour savoir si la jeune fille se trouvait ici. Le jeune homme en question était le fiancé de la jeune Fien, Vegas Kingsley. Leurs fiançailles n’avaient rien de typique. Ce n’était pas une longue histoire d’amour qui durait depuis des mois, voire des années. Non, cela n’avait rien de tel. Leurs fiançailles étaient une histoire de papier, afin que le jeune homme puisse rester en France et obtenir des papiers. Fraude ? Oui vous diriez, mais l’amour que ses deux personnes ont l’un pour l’autre est tout de même présent. De toute façon, la jeune fille ne l’aurait jamais fait si elle n’était pas sûre de ce qu’elle faisait. Enfin sortons de cette parenthèse et revenons au sujet principale. Le médecin arriva à l’accueil où attendait le jeune homme. Il lui tendit la main pour la serrer. « Bonjours, je suis le Docteur Deschamps, je me suis chargée de votre fiancée. » Il ne savait pas quoi dire. Comment aborder ce sujet. C’était vraiment délicat. Il préférait attendre que le jeune homme lui pose des questions.
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Sujet: Re: Ϟ and then everything falls appart. (vegas) Lun 9 Juil - 19:51
Cette fois je ne décidais pas de marcher sous la pluie battante, comme j’avais pu le faire autrefois. C’est dingue ce temps, on est en été, et même en Alaska central il fait meilleur qu’à Paris. Quel paradoxe. Mais bref. Il y avait urgence, je n’avais pas le temps de traîner dehors, de prendre mon temps. Fien était à l’hôpital, ce n’était pas rien. Je me demandais si je m’y étais déjà rendu auparavant. J’avais la mémoire courte sur ce point, il faut croire que je préfère oublier ce genre de souvenirs. Il faut dire, l’hôpital n’est que très rarement un lieu empli de joie. Rien qu’à l’idée de savoir que des dizaines voire des centaines de personnes périssent, agonisent et souffrent sur leur lit d’hôpital me suffit pour fuir cet endroit le maximum possible. Puisque je ne connaissais pas l’hôpital parisien, je me décidais à prendre donc le taxi, qui serait certes plus cher mais également plus rapide et me rendrait plus présentable à mon arrivée. Disons que se présenter trempé à l’hôpital devait être… plutôt mal vu. Je réfléchissais à ça. N’avais-je pas déjà fait ça en fait, à Paris, dans un hôpital. Roh, et puis je n’en sais rien, me dis-je en haussant les épaules. Après de longues minutes de marche, car l’avenue où je me trouvais ne regorgeait que de très peu de personnes, je réussissais enfin à atteindre une rue plus convoitée et dénichais enfin un taxi qui déniait m’emmener à l’hôpital. Lequel d’ailleurs ? Il devait y en avoir un peu partout à Paris, et je n’avais pas pensé à demander la localisation de celui-ci au téléphone. Je suis un boulet, épisode n°2.
Je consultais l’historique de mon téléphone et rappelais les pompiers. Je passe pour une grosse boulette, sachant que l’on ne les appelle que lorsqu’il y a une réelle urgence. Urgence de cœur on va dire. Et puis, Fien était quand même à l’hôpital. Après une recherche des pompiers, durant plusieurs minutes, je finissais par obtenir l’adresse et le nom de l’hôpital recherché. L’attente semblait insupportable, tant pour moi que pour le chauffeur qui perdait du temps. La voiture démarra rapidement, nous emmenant sur les lieux au bout d’une bonne demi-heure. Pourquoi fallait-il que la circulation soit si dense dans la capitale ? Pourquoi tout le monde rentrait du boulot à la même heure ? Un vrai souci d’organisation cette ville, un vrai nœud urbain où ma tête finirait par exploser. Ce n’était décidément pas une bonne journée pour moi aujourd’hui. J’aurais dû rester à la maison aujourd’hui, qui sait, peut-être que j’aurais pu aider Fien lorsqu’elle s’était sentie mal en point. A la place, j’avais pensé à moi. J’étais un putain d’égoïste finalement, à croire que c’était plus fort que moi. La pluie tombait toujours averse lorsque nous arrivâmes finalement. Après avoir glissé la monnaie de sa pièce au conducteur et l’avoir remercié, je me précipitais à l’intérieur du bâtiment blanc voire grisonnant où reposait ma fiancée. Je n’avais cessé de penser dans la voiture à ce qui pouvait lui être arrivé en réalité. S’était-elle évanouie ? Etait-elle consciente et s’est rendu compte du danger qu’elle encourait ? Ma tête était complètement embrouillée, je ne savais plus réellement quoi penser. J’allais, de toute manière, en avoir bientôt le cœur net.
Je dépassais le pas de la porte, l’odeur infernale de l’hôpital m’emplissait les narines. Quelle horreur. Cela me rappelait le soir où mon père était décédé, vivement que je retrouve Fien. Je me présentais à l’accueil et réclamais ma fiancée avec entrain lorsqu’un médecin apparu à mes côtés. Il se présenta à moi, Docteur Deschamps. Typiquement français. Je le saluais à mon tour, restant discret. Il ne semblait pas vraiment très bavard, j’espérais toutefois qu’il répondrait à la multitude de questions qui se promenaient dans ma tête. Mon angoisse formait une boule dans mon ventre. J’étais comme un nœud vivant. « Que s’est-il passé ? Elle va bien ? Est-ce que je peux la voir ? » J’espérais simplement qu’elle allait bien, c’était la seule chose qui comptait réellement. Pitié.
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Sujet: Re: Ϟ and then everything falls appart. (vegas) Mer 11 Juil - 0:08
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Le docteur Deschamps aurait tellement ne pas voulu être celui qui devait annoncer cette nouvelle. Non, lui aurait préféré être celui avec sa femme et ses enfants à passer une soirée agréable en compagnie de sa famille, ou à aller au restaurant avec sa femme, ou juste quelque chose. Enfin, il n’était pas sûr de ce qu’il voulait. Cependant, il y avait bien une chose dont il était certain, il ne voulait pas être ici. Il regardait le jeune homme en face de lui. Il avait l’air perdu. Le médecin se prépara déjà mentalement à devoir répondre à toutes ses questions. Il fallait répondre avec douceur, ne pas se laisser submerger par des émotions quelconques, et surtout ne pas inquiéter l’interlocuteur. Le médecin regarda furtivement les papiers qu’il tenait dans les mains. Il s’agissait du dossier médical de Fien Enguerrand, la jeune fille qui se trouvait pour le moment aux soins intensifs. Il laissa échapper un petit soupire avant de lever les yeux vers Mr. Kingsley. « Votre fiancée a fait un coma éthylique dont elle ne semble pas vouloir en sortir. » il s’arrêta quelques temps, reprenant son souffle. Non, c’était plutôt pour laisser au jeune homme le temps de digérer la nouvelle. « Pour ce qui est de son état, nous avons réussi à la stabiliser, et dans l’immédiat, elle semble aller bien. Seulement, il risque d’y avoir quelques complications concernant la grossesse. » Il s’arrêta une deuxième fois. Il avait détourné la vérité. Elle était stable, certes, mais, rien n’était prédis. Tant de chose pouvait encore arriver. Un simple bip pouvait annoncer la fin. Le médecin ne préfèrerait pas penser à cela. Il allait tout faire de ce qui était en son pouvoir pour maintenir l’état de la jeune belge en place. Il ne la laisserait pas tomber. C’était toujours douloureux de voir un enfant dans ce genre de situation, ou du moins une jeune adulte. De plus dans ce cas, sa condition faisait encore plus mettre le médecin mal à l’aise. Elle semblait tellement fragile, tellement cassante, tellement imparfaite dans son malaise. Le docteur afficha un petit sourire lorsque le jeune homme lui demanda s’il pouvait aller la voir. Il n’était pas sûr que cela soit une bonne idée. La jeune fille n’était tout sauf présentable. Elle était pale, inerte, cadavérique. On aurait di qu’elle était morte si on ne pouvait pas distinguer ses tout petits mouvement de poitrine qui indiquaient qu’elle respirait encore. Cela pouvait faire mal de voir la jeune fille dans cet état. « Suivez-moi. Dit le docteur après quelques secondes d’hésitations. » Il se retourne et marche le long des couloirs de l’hôpital. L’odeur persiste. Cette odeur de désinfection qui ronge les narines, et qui ne te donne qu’une envie de vomir. Même après toutes ces années à travailler dans cet hôpital, le docteur Deschamps la déteste cette odeur de mort qui règne au sein du service d’urgences. Soudain, le docteur s’arrêta devant une vitre donnant sur une chambre d’hôpital. Il tourna son regard sur la jeune fille qui s’y trouvait, sa patiente. Il baissa les yeux légèrement. Il avait eu un léger pincement au cœur en ce moment. La jeune fille quand a elle, ne se doutait rien. Elle n’était pas consciente de l’activité qui se déroulait autour d’elle. Il y aurait pu avoir le feu et elle n’aurait absolument rien remarqué. Le docteur pose doucement sa main sur l’épaule du jeune homme qui était venu avec lui jusqu’à la chambre. « Vous pouvez la voir, mais je doute qu’elle vous entendra. Je suis désolé. Si vous avez des questions, surtout, n’hésitez pas à venir me contacter. » Il lui adressa un sourire quelque peu rassurant et chaleureux. Même dans le pire des temps, il fallait montrer de la sympathie envers la famille du patient. Il commença à partir en direction de son bureau qui se trouvait à l’autre bout de l’allée, avant de retourner, vers le jeune homme. Cela faisait plusieurs heures que cette question lui trottait dans la tête. Pourquoi les parents de la jeune fille n’avaient-ils toujours donné un signe de vie ? Ce n’était pas normal. Ne remarquaient-ils pas que leur fille n’était pas là ? « Excusez-moi, si cette question est un peu déplacée, mais, les parents de Mademoiselle Enguerrand, y existe-t-il un moyen de les contacter ? »
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Sujet: Re: Ϟ and then everything falls appart. (vegas) Sam 14 Juil - 1:39
L’ensemble des sentiments que je ressentais donnait un air confus à mon visage. Je l’étais, tout autant que je me sentais angoissé, paniqué, stressé, anéanti. J’étais anéanti. Je ne savais pas ce qu’elle avait, mais le seul sentiment que toujours une barrière se posera sur notre chemin m’affaiblissait. J’en avais marre des barrières, des bâtons que l’on nous mettait dans les roues, je pensais en avoir eu pour mon compte depuis ma tendre jeunesse, pourtant cela ne semblait pas encore suffire, il fallait que l’on m’entraîne à nouveau dans une spirale de désespoir. Finalement j’étais contrebalancé dans une mer et aspiré par un typhon qui se calmait de temps à autre pour devenir encore et encore plus violent. Je n’étais qu’un enfant, tiré d’un bout à l’autre sans avoir le temps de respirer, de s’arrêter. J’étais continuellement en mouvement dans mon malheur, j’en étais finalement essoufflé. J’en avais ma claque, j’en avais vu assez, j’en avais supporté assez. Pourtant, une fois de plus je devais faire l’impasse sur mes sentiments, me mettre de côté pour soutenir l’autre. J’en avais longtemps douté, j’ai eu du mal à y croire après le départ d’Aphrodite, mais maintenant je le savais. Fien et moi sommes faits pour poursuivre le même chemin et construire nos vies selon celle de l’autre. Nous avions besoin mutuellement l’un de l’autre. Elle était ma fiancée, je l’aimais au fond, et cela m’insupportait littéralement de la savoir en danger, de savoir qu’elle avait souffert ou qu’elle souffrait encore et toujours. Par ma faute ? Ma douleur, fictive, n’en serait que plus intense si cela avait été le cas.
Pour l’heure, je ne savais pas grand-chose, si ce n’est que les secours l’ont évacuée ici. Après une multitude d’obstacles j’étais enfin arrivé à destination, loin d’être une destination de rêve par ailleurs, et j’allais enfin pouvoir rejoindre Fien, la serrer dans mes bras. Je réclamais sa chambre à l’accueil tandis que le médecin essayait de me « réceptionner » si l’on peut dire. Monsieur Deschamps, français. Je comprenais le français, et pourtant je ne comprenais pas un seul mot qui sortait de sa bouche. Du moins, je comprenais des bribes de phrases sans assimiler l’essentiel de celles-ci. « Coma éthylique » C’est-à-dire ? A quoi correspondait le mot éthylique ? Le jargon médical et ma manière de parler, cela fait deux. Voire même trois. Le médecin avait beau affirmer qu’elle était stabilisée, je sentais qu’un sentiment différent du soulagement le parcourait. Il y avait bien évidemment un mais à tout cela, comme toujours, et pas des moindres. Le seul but du médecin, en ce qui me concernait, était de me rassurer. Je n’étais pas du genre à être rassuré par des bribes de mensonges ou par des paroles consolatrices ne révélant que la moitié de la vérité. Très peu pour moi. Le médecin me parlait, j’assimilais ce qu’il me disait, mais pourtant mon esprit heurta sur le « Mais » que j’avais décrit plus tôt. Les bébés ? Des conséquences sur les bébés ? Je n’étais pas le père, certes, mais je savais à quel point Fien serait détruite si elle leur avait fait quelque chose, si quelque chose leur arrivait réellement. Et puis, ce n’était pas comme si j’étais indifférent vis-à-vis de ce sujet. Perdre un enfant, doit être horrible, je ne voulais pas vivre cette horreur, je ne voulais pas que l’on vive cette affreuse sensation, c’était hors de question. Pourtant, je n’avais pas mon mot à dire, je n’avais aucun pouvoir sur Fien ni même sur son corps, je ne pouvais pas décider de ce qui allait arriver dans le futur. Malheureusement, sinon notre chemin aurait été parsemé de fleurs et non bloqué par divers branchages crochus, nous agrippant les bras et nous laissant de profondes cicatrices.
Fien était donc dans le coma, pour une raison que je ne comprenais pas. J’en informais le docteur par un regard montrant mon incompréhension, tandis que celui-ci semblait vouloir me laisser du temps pour digérer la nouvelle. Fien dans le coma. Allait-elle s’en sortir ? On voyait trop souvent dans les séries ayant pour thème la médecine des patients finir dans le coma et finalement débranchés car plus jamais ils ne se réveilleraient… Ce genre de scénario m’effrayait au plus haut point, me glaçait le sang, et laissait exploser mon cœur en miettes. Je n’osais même pas penser à ce que pourrait ressembler mon avenir si notre petit monde s’écroulait de cette manière. Fien, décédée, cette idée passait dans mon esprit et s’envolait loin de mon cœur. Impossible, c’est impossible. Lorsque je demandais à voir Fien, le médecin me regarda avec un sourire. Cela n’était pas risible, comment pouvait-on avoir le sourire dans de tels moments ? L’hypocrisie, le mensonge, l’odeur de mort, la mort, presque rien ne me plaisait dans ce foutu hôpital. Si l’enjeu n’avait pas été si grand, si les médecins n’étaient pas si respectables comme dans ce cas, si je n’étais pas dans un hôpital, j’aurais dit « Allez-vous faire voir » et je l’aurais trouvée par moi-même, quitte à faire toutes les chambres de ce fichu endroit. Finalement, le docteur me mena à la chambre de Fien.
Elle se tenait là, allongée dans son lit, droite et pâle. On aurait dit un enfant, un enfant auquel on avait ôté la vie. Pourtant, je le savais, elle était vivante, et elle le sera toujours plus tard. J’essayais de me convaincre moi-même, de me persuader que tout irait bien. Mais qui pouvait réellement me l’affirmer ? Le docteur avait beau le dire, je n’avais pas confiance. Je n’attribuais jamais une confiance entière dans ce genre de cas, quand la situation est si grave, car l’on ne peut jamais être sûr à 100%, et les erreurs médicales sont de plus en plus nombreuses. Il posa sa main sur mon épaule, j’étais tenté de la rejeter. Je ne veux pas de sa compassion, ni même de la compassion de quiconque sur terre, que tous aillent se faire voir. Il me regarda à nouveau avec son sourire. Qu’il arrête bon sang ! Il me tapait sur les nerfs, il avait beau aider Fien, il m’agaçait au plus haut point. Pourquoi ne pas être honnête avec moi ? C’est tout ce que je demande bon sang, après l’éveil de Fien bien entendu. Il commença à s’éloigner de moi, fit quelques pas, puis se retourna et me regarda avant de poser une question indiscrète. Mais cette question, déplacée, montrait qu’il tenait à sa patiente, et par-dessus tout il s’agissait de ce que je préférais à cet instant chez ce médecin, au-delà de son hypocrisie réconfortante envers les familles. « Ne contactez pas ses parents, il s’agit là d’une des choses qu’elle approuverait le moins. Elle essaye de les mettre à distance de sa vie, comme ils l’ont fait en quelques sortes.» Je ne souhaitais pas épiloguer et lui faisait un très léger sourire pour lui manifester ma gratitude. Je repensais aux mots que j’avais employé et n’étais pas peu fier de moi, j’avais fait de réel progrès depuis mon arrivée à Paris. Considérable, ma mère et mon frère seraient impressionnés, tout comme je le suis moi-même. Mais bref. Je passais le pas de la porte, tirais une chaise que je posais au bord du lit. Je ne sentais plus même mon cœur battre dans cette atmosphère glaciale. Ma main s’agrippa à celle de Fien, tandis que l’autre caressait tendrement sa joue. « Reviens-moi mon cœur, je t’en prie. » Je ne comprenais toujours pas, je ne comprenais rien. Mais tout ce que je désirais, c’était qu’elle revienne parmi nous, qu’elle me parle et qu’elle rit avec moi. En attendant, mon regard se posa sur le moniteur cardiaque de Fien, observant l’évolution de son pouls à mesure que je lui parlais. « Reviens-moi mon ange, ta place est à mes côtés. »
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Sujet: Re: Ϟ and then everything falls appart. (vegas) Jeu 19 Juil - 23:53
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Cela faisait plus d’un mois que la jeune fille était couchée sur ce lit d’hôpital. Il n’y avait eu aucun signe d’amélioration. Elle était là, immobile sans qu’il n’y ait aucun signe de son réveil. Cela faisait un bout de temps que les médecins désespéraient. Ils ne croyaient plus en le réveil de la jeune fille. Il faudrait un miracle pour que cela se passe. Et même si finalement, elle s’en sortait, il y aurait des conséquences graves. Personnes ne sortait intact d’un coma aussi long, il y avait forcément des séquelles. Se souviendrait-elle d’elle-même ? se souviendrait-elle de ce qu’il s’était passé ? le coma était une chose tellement complexe et inexplicable que seul le patient ne pouvait vraiment répondre à ses propres questions et à s’en sortir. Les médecins perdaient foi. Ils voulaient même la débrancher, car ils ne voyaient plus aucuns espoirs pour elle. Cependant, le docteur Deschamps avait insisté qu’elle reste là. Il y croyait encore en ce quelconque miracle. Après tout, les deux bébés de la jeune fille avaient survécu et se trouvaient en pleine santé dans les couveuses. Cela peut paraître plutôt contradictoire d’adjacer santé et couveuses, mais ce n’était qu’une mesure de sécurité. Les médecins avaient dû les retirer d’urgence car ils craignent des suites graves dues à la détérioration de l’état de la mère. Néanmoins, il n’y avait eu aucunes raisons de s’inquiéter. Les deux bébés étaient en bonne santé, un peu petit dû à leur naissance un peu prématuré d’om la couveuse. Elle permettait également aux médecins de garder un œil sur les bébés afin d’être qu’eux aussi ne risquaient aucune complications. Il y avait une vague de soulagement au sein du corps médical après la première semaine sans complications pour les petits. Il ne restait plus que la jeune mère qui semblait à tout point ne pas vouloir sortir de son coma. C’était come si elle s’était enfermée dans son mon à elle, un monde où elle se sentait en sécurité, sans danger du monde extérieur. Elle s’était enfermée en quelque sorte dans son petit morceau de paradis. Le docteur Deschamps savait que si cela continuait, il faudrait la débrancher et la déclarer comme morte. Autant que cela pouvait faire mal, que c’était triste, on ne pouvait pas la garder indéfiniment espérant un réveil un jour. Il y avait des procédés médicaux comme cela que l’on devait respecter. Cependant, ce n’était pas que cela le plus triste de l’histoire. Les médecins n’avaient pas réussi à contacter les parents de la jeune fille. De toute façon, d’après le fiancé de la jeune, il ne fallait pas. Ils avaient réussi à contacter les grands-parents, mais ceux-ci n’avaient montré aucun signe de préoccupation concernant l’état de leur petite fille. Comment pouvait-on être si désintéressé par rapport à sa propre famille ? C’était une question qui perturbait le docteur Deschamps depuis le début. Mais bon, ce n’était pas de ses affaires.
C’était un jour comme un autre. Rien de spécial. La pluie, le mauvais temps. On était certes en été, mais le temps ne donnait absolument pas de cette impression là. Au contraire même, le temps était des plus misérable, vraiment de quoi rester à la maison. La jeune fille était là. C’était un jour comme un autre. Rien de spécial ne devait arriver, et pourtant. Il y avait des froissements de draps qui se faisaient entendre dans la chambre. C’était la première fois qu’un autre bruit que celui des moniteurs ne se faisait entendre. Il n’y avait personne d’autre que la jeune fille dans la chambre. Ses yeux s’ouvrirent doucement. Elle était désorientée, sentant comme un vide complet autour. Elle n’avait aucune idée où elle était, ni comment elle était atterrie ici. Il y avait un tas de questions qui se propageaient dans son esprit. Mais elle ne pouvait pas y répondre. Elle cherchait à tout pris quelques de familier mais personne. Elle était seule dans cette chambre, et cela l’effraie de plus. « Maman…papa… finit-elle par murmurer. »
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Sujet: Re: Ϟ and then everything falls appart. (vegas) Mar 24 Juil - 2:54
J’avais beau lui parler, aucune réaction. Les médecins m’avaient prévenu et ne cessaient de le répéter à longueur de journée, et mes deux seules réactions furent de les fusiller du regard et de continuer de plus belle. Mes yeux se fixaient sur son visage d’ange, si endolori mais calme comme les villes de nuit en hiver. La chambre était glaciale, rien ne perçait cette tranquillité, mis à part le son lointain des camions de pompiers. Le désespoir se lisait sur mon visage, pourtant une simple et unique lueur d’espoir illuminait encore mon cœur. Les jours passaient, et se ressemblaient. Ma vie avait perdue tout son sens, je m’ennuyais seul à la maison. J’allais voir de temps en temps les deux enfants couchés dans les couveuses à l’hôpital, mais la plupart du temps je restais aux côtés de ma chère et tendre Fien, dans l’espoir qu’à mes douces paroles elle ouvrirait enfin les yeux. J’aurais aimé qu’elle m’entende, qu’elle trouve un réconfort dans mes paroles alors qu’elle était plongée dans un état qu’elle ne connaissait pas et dont elle ne pouvait pas s’extraire si aisément. Parfois le soir, mon cœur était tellement lourd que je laissais s’échapper quelques larmes de tristesse. Moi qui ne pleurait jamais. Et parfois même, lorsque je désespérais réellement et que j’étais submergé par un sentiment de lassitude face à cette position, je pensais que tout espoir était gâché et que rien ne la ramènerait à moi. Le médecin Deschamps passait parfois, me demandait des nouvelles. Je le sentais impliqué, et cela me faisait plaisir au fond, mais j’aurais préféré ne jamais l’avoir rencontré et avoir continué ma vie avec Fien, tel que navigue un navire de croisière sur une mer sereine vers de nouvelles terres inconnues.
Voyant mon espoir s’amenuiser, j’avais décidé de rentrer en Alaska, n’ayant rien sauf Fien pour me retenir à Paris. J’allais être la honte de la famille, à nouveau, n’ayant rien pu construire de solide par mes propres et seuls moyens, mais ceci n’était en rien ma priorité. Avant de retourner chez moi je passais chez un imprimeur, lui demanda d’imprimer une photo de moi sur un papier spécial, format polaroïd. Je passais à l’hôpital et écrivais au stylo noir épais au dos de cette photo. « Vegas Kingsley » ainsi que mon numéro et mon adresse en Alaska. « Contacte moi mon cœur quand tu seras à nouveau parmi nous. J’aurais aimé tenir ta main jusqu’à ton réveil, mais tu sais à quel point c’est dur. Je t’aime Fien.» Je posais l’objet sur la table de nuit, embrassais son front puis ses lèvres et disparaissais aussi vite que l’éclair de l’hexagone. En y songeant bien, je crois que je ne lui avais jamais dit que je l’aimais. Jamais ces mots n’étaient sortis de ma bouche à son intention, ou alors j’ai la mémoire bien courte. Le voyage en avion fut infini et donc terriblement long. Aucun soucis, je rentrais entier mais le cœur toujours brisé. Ma mère était heureuse de me voir, mon frère aussi, et contrairement à ce que je pensais ils ne m’avaient aucunement agacé avec de multiples reproches. Je crois qu’ils ne m’avaient jamais vu aussi anéanti depuis la mort de notre père.
Je ne m’en étais pas remis, toujours pas, malgré les semaines qui étaient passées. J’attendais l’appel de Fien, mais rien ne venait. J’avais trouvé un job en tant qu’aide pour un élève en français, et cette occupation me rapportait quelques ressources financières même si elles demeuraient relativement faibles. Un soir, alors que je rentrais chez moi, mon portable retentit. Ne voulant pas risquer ma vie, alors que je l’aurais fait de manière si insouciante avant de vivre à Paris, je me garais sur le bas-côté et observais le téléphone. Un numéro français, j’espérais qu’il s’agissait de Fien. La voix du docteur Deschamps, reconnaissable parmi une centaine, retentissait dans le combiné. Je supposais qu’il avait trouvé mon numéro sur la photo entreposée sur la table de nuit de Fien. Soit il allait m’annoncer le réveil de Fien, soit la nouvelle serait davantage tragique et achèverait le peu d’espoir qu’il me restait. Faites qu’elle soit vivante, faites qu’on m’annonce son réveil, semblait répéter mon cerveau dans l’espoir qu’une prière serait exaucée par une force ultime et divine.
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Sujet: Re: Ϟ and then everything falls appart. (vegas) Mar 7 Aoû - 17:27
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Les miracles existaient, aussi minimes soient-ils. Personne n’aurait jamais cru que la jeune fille allait sortir de ce coma, et pourtant elle l’était. Elle s’en était sortie, comme ça. Un jour, elle s'était réveillée. Et pourtant, même avec ce miracle, un monde s'écroulait. Elle avait perdu la mémoire. Le Docteur Deschamps s'en était douté que cela arrive, mais il avait espéré que non. Cela lui faisait de la peine de voir la jeune fille, perdue dans cette chambre d'hôpital a réclamé ses parents. Il avait bien compris que jamais ils ne viendraient pour venir en aide à leur fille, et à nouveau, le Docteur ne comprenait pas cela. Comment pouvait-on ne plus se soucier de sa propre fille? C'était un pure mystère pour lui. Les parents n'avaient-ils aucune mauvaise conscience a ce propos? Plusieurs questions traversèrent l'esprit du médecin. Depuis combien de temps cela durait-il? Pourquoi la jeune fille était-elle persuadée qu'ils viendraient la sortir de cet hôpital? Et tout un tas d'autre auxquels il savait il n'aurait jamais de réponses. C'était dure a accepter autant pour lui, mais il ne voulait pas imaginer les ravages que ça ferait lorsque la jeune Fien se rendrait compte que tous ses espoirs sont faux. Devrait-il supposer a un nouveau coma? A un autre accident? Il ne voulait même pas y penser. De plus, il n'y avait pas que cette partie là de sa mémoire qu'elle avait perdu. La jeune fille n'avait aucun souvenir de ses enfants, d'avoir été enceinte. Rien. Un vide total. Un trou noir. Une mère qui avait oublié l'existence de ses enfants. Il n'y avait pas de mots pour décrire la situation. Que faire? Rien? Attendre? Certes, mais combien de temps? On ne pouvait pas attendre indéfiniment. Le médecin regarda le numéro qui était écrit sur le petit morceau de papier devant lui. Il appartenait au fiancé de la jeune fille, Vegas Kingsley. Le docteur avait retrouvé le numéro écrit sur une photo un jour sur la table de chevet de la jeune Fien. Le médecin savait qu'il devrait le prévenir de son réveil, mais l'annonce ne serait-elle pas plus douloureuse qu'autre chose. Fien n'avait aucune souvenir de Vegas, et autant qu'on essayait de lui expliquer la situation, elle niait toute connaissance de ce jeune homme. Le médecin passa une main dans ses cheveux soupirant. Il prend son téléphone et compose le numéro américain qui s'y trouve. Ca sonne. Personne ne répond. Le docteur Deschamps avait oublié le décalage horaire, il devait surement être tard là-bas. Il voulait presque raccrocher quand finalement, quelqu'un décrocha. « Bonjour Mr. Kingsley, ici le Docteur Deschamps. je ne sais pas si vous vous rappelez de moi, mais je vous appelle concernant Fien Enguerrand. …. Elle s'est réveillé, il y a quelques jours. …. Il serait peut-être mieux que vous rentriez, elle a besoin de quelqu'un. » Le Docteur ne savait pas trop comment poser la situation. Il serait peut-être mieux que le jeune américain voit de lui-même l'état mental de la jeune fille que de lui expliquer par téléphone.
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Sujet: Re: Ϟ and then everything falls appart. (vegas) Jeu 16 Aoû - 0:28
Ce n’était pas Fien, mais le docteur Deschamps qui répondit à mon appel. J’aurais aimé qu’il s’agisse du contraire, la voix de Fien me manquait plus que jamais, et maintenant que j’étais parti me réfugier en Alaska, je ne l’avais plus à mes côtés, je ne pouvais plus veiller sur elle malgré le mal que cela me causait. Comment rester insensible à cette tragédie ? Comment ne pas sentir son cœur se briser et s’émietter lorsque l’on voit sa fiancée allongée sur un lit d’hôpital, sans bouger, avec presque aucune chance de survie ? Je savais que si elle se réveillait, elle aurait sûrement besoin de moi, mais personnellement j’avais besoin de bouger, j’avais besoin de respirer et d’aspirer à la chance. J’avais besoin de faire le point, de réfléchir, de reprendre pied et de me ressourcer. La voix du docteur résonnait dans le combiné du téléphone, et les mots formaient un écho que mon cerveau avait du mal à enregistrer et à comprendre. J’étais saisis par la peur, par l’angoisse de recevoir une mauvaise nouvelle de sa part. Le docteur pouvait aussi bien m’appeler pour m’annoncer que Fien était réveillée et souhaitait m’avoir à ses côtés, comme pour me dire qu’elle était décédée, et usant de tristes et mornes mots, m’affirmer qu’ils avaient tout fait pour la ramener à la vie, sans succès. A cette idée, je sentais mon cœur palpiter, j’étais prêt à imploser. Je l’écoutais et m’attendais au pire. Ce fut un réel soulagement lorsque j’appris que Fien s’était réveillée. A la manière dont il tournait ses phrases, je cru discerner une forme d’inquiétude. Je le remerciais, me retenant de lui demander si elle allait bien de manière à ne pas trop m’inquiéter d’avance, et lui promettais de revenir sur Paris. Lorsque je raccrochais, je cherchais un refuge, et m’installa quiètement dans ma chambre. Assis sur le bord de mon lit, je réfléchissais à la manière dont le docteur avait tourné ses phrases. Elle a besoin de quelqu’un, avait-il dit mot pour mot. De quelqu’un. Il n’avait pas dit qu’elle avait besoin de moi de manière spécifique. Je ne comprenais pas ceci, et essayais tant bien que mal de donner un sens à cela, sans en trouver. Soit la tournure de phrase du docteur Deschamps n’avait aucune importance, soit il m’avait caché quelque chose d’essentiel, quelque chose qui pourrait alors m’effrayer ou me paniquer d’avance. Mes pensées n’étaient plus que tournées vers Fien, je n’arrivais pas à démêler mon esprit des questions que je me posais, et je sentais que je n’y arriverai pas tant que je ne serai pas à ses côtés. Cette nuit fût terriblement longue, je ne pus trouver le sommeil.
Le lendemain, après avoir entassé quelques affaires dans un sac de sport et m’être muni de ma carte bleue, je me dirigeai vers l’aéroport où je sautai dans le premier avion à destination de Paris. Le voyage fut pénible et particulièrement long. D’habitude cela allait, j’arrivais à m’occuper, mais aujourd’hui comme hier, je n’arrivais pas à ne pas me tracasser, je n’arrivais pas à oublier Fien et les paroles de Deschamps le temps de quelques heures. Il s’agissait au final d’un réel tracas, et voire même d’une pure torture mentale. Finalement, peut-être aurais-je dû demander au docteur l’état de santé de Fien. Quoi qu’il en soit, je ne l’avais pas fait, et c’était trop tard désormais, le téléphone étant interdit dans l’enceinte de l’avion. De toute manière, je ne pouvais pas revenir en arrière et modifier le passé, les choses étaient faites, il en était ainsi et désormais il fallait affronter le futur qui se présentait à nous, quel qu’il soit.
Lorsque j’atterris, après avoir cherché mon sac pendant une bonne demi-heure, mon premier geste fut de me rendre à l’hôpital, peu importe la tête que j’avais à cause du voyage. Je m’y rendais, anxieux, et me recoiffais avant de venir me présenter à l’accueil où une infirmière me conduisit jusque la chambre de Fien. Malheureusement, je ne croisais pas le docteur Deschamps en chemin. Peut-être était-il en congé, ou alors dans la chambre de Fien. Quoi qu’il en soit, je frappais à la porte de celle-ci, et attendait qu’on me réponde, toujours aussi anxieux à l’idée d’affronter ce qui m’attendait.
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Sujet: Re: Ϟ and then everything falls appart. (vegas) Dim 26 Aoû - 15:20
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Je regardais par dehors la fenêtre de ma chambre d'hôpital. Trois jours que je m'étais réveillée dans cette chambre sans aucuns souvenirs du pourquoi, j'étais arrivée ici. On avait essayé de m'expliquer, mais je ne comprenais pas. Enceinte? Coma? Non, ce n'était pas possible. Je m'étais refusée tous sujets de conversation avec les infirmières. je ne demandais qu'à voir mes parents. Cependant, les médecins évitaient ce sujet à tout prix. J'étais totalement perdue, comme un poisson égaré au plein milieu de l'océan et qui ne savait pas retrouvé son chemin. J'avais constamment mal à la tête, et un sorte de vide se formait autour de moi lorsque j'essayai de me remémorer certains événements de ma vie. J'avais l'impression qu'on m'avait jette dans un gouffre sans fond, et que je continuais d'y tomber chaque jour sans moyen de m'y échapper. Ce matin, le docteur Deschamps était venu voir comment j'allais. A nouveau, je lui avais menti, lui disant que j'allais bien et lui demandant quand mes parents allaient venir. Lui aussi avait détourné le sujet, vérifiant des donnés sur mon dossier au bout du lit, ainsi qu'en me posant des questions. Je me rappelais de qui j'étais, Fien Enguerrand, jeune belge vivant avec ses parents à Paris. J'étais une jeune lycéenne qui venait de passer son bac scientifique et projetait de faire des écoles de journalisme à la rentrée. Je n'étais pas plus ni moins que cela. Je répondis à toutes les questions qu'il me posait, espérant à tout prix qu'il me laisse en paix. J'avais horreur des hôpitaux et cela depuis ma tendre enfance. Mes parents le savaient en plus, c'est pour cela que je m'inquiétais un peu, qu'il n'était pas encore venu. Peut-être qu'ils avaient juste eux un empêchement, ou qu'ils avaient dû partir pour quelques jours à cause de leur travail et qu'ils n'avaient pas encore eu le temps de rentrer. Oui, c'était surement cela. Le docteur partit enfin, me laissant seule avec ma solitude et mon vide. Je soupirais légèrement, prenant la photo qui se trouvait sur la table de chevet. Je ne sais pas qui était cet homme. J'aurais bien voulu le savoir. Il semblait me connaître, mais moi, au contraire, non, rien ne venait en mon esprit. Je gardais la photo en main avant de m'endormir sur le lit. Je me réveillais quelques heures plus tard. Le mal dans ma tête avait quelque peu disparu. je me levais et vient me poser sur le siege à côté de la fenêtre. Je savais que les infirmières n'aimaient pas que je me lève toute seule. Cependant, cela m'était égale. Je savais parfaitement bouger sans que l'on m'aide. Raison de plus que je n'aimais pas les hôpitaux : pas d'indépendance. Quelqu'un toqua à la porte. Je me retournais un peu. « Oui, entrez! » Je me demandais bien qui cela pouvait être. La porte s'ouvrit doucement, et un jeune homme entrait. Son visage me dit quelque chose. C'était l'homme sur la photo. Je ne savais pas quoi dire. Je restais là, à le regarder complétement perdue.
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Sujet: Re: Ϟ and then everything falls appart. (vegas) Lun 27 Aoû - 1:55
Lorsque l’on y songe, je crois qu’il n’y a eu aucun moment dans ma vie où je n’étais pas anxieux, même au plus profond de moi-même, même lorsque je n’y pensais pas. Ou peut-être ce moment avait-il existé en dehors de mes rêves, peut-être avait-il eut une chance de vivre sur Terre, lorsque tout allait bien avec Fien et que l’avenir nous promettait de belles choses. Je n’étais pas riche, je n’étais pas instruit, mais j’étais malin et j’avais de la ressource. Je savais qu’au fond j’aurais eu de quoi rendre Fien heureuse, que malgré tout j’aurais trouvé un moyen. J’aurais enfin pu trouver le droit chemin et me laisser y guider. Etant gosse j’avais dû m’occuper de mon père, puis de ma mère. Un père alcoolique, qui se suicide pour laisser une femme seule avec ses deux gosses, ce n’est pas forcément le meilleur départ que peut avoir un enfant. Une chance sur deux : Soit tu t’en sors, tu deviens fort et remplace celui qui a été faible avec toi, soit tu restes fragilisé et cherche à t’échapper de ce monde pour vivre dans un monde meilleur. Soit tu es fort, soit tu fuis. Mon frère est devenu l’enfant exemplaire, l’enfant qui réussit et qui fait la fierté de ma mère. Quant à moi, je me débrouille comme je peux, je me débrouille pour vivre, me débrouille pour aider ma mère, me débrouille pour remonter dans son estime et lui montrer que comme mon frère je suis quelqu’un de bien. Certes, je n’ai pas suivi le même chemin, je n’avais pas le même genre de parcours scolaire, je n’avais pas les mêmes fréquentations et les mêmes attentes de la vie. J’avais l’air plus déçu et plus fragilisé que mon frère, bien que je me doute qu’il soit tout autant profondément affecté. Je pense qu’il sait bien cacher ses émotions.
J’avais eu un parcours semé d’embûches, et j’avais su changer de route ou passer au-dessus des décombres, mais Fien avait tout modifié, elle avait passé un grand coup de bulldozer dans ma vie et avait rasé une bonne partie de mon caractère. Bon, peut-être pas rasé mais dissimulé et enfoui en tout cas. Ou peut-être avait-elle fait ressortir mon bon côté plus que mon mauvais côté ou mon indifférence. Peut-être est-ce qu’il s’agissait plus de ça. Peu importe. Je me tenais devant sa porte d’hôpital, semblable aux autres mais reconnaissable par ce numéro, ce numéro que j’avais vu partout aux États-Unis, comme s’il me poursuivait et que mon passé s’attachait à ma cheville pour ne jamais me laisser, pour que je n’oublie jamais, même pas le temps d’une seconde. Rêves, coïncidences, il était partout, il apparaissait quelque fois volontairement par le biais de ma pensée ou comme souvent involontairement. J’entends Fien me demander d’entrer quand je frappe. Mon cœur fait un saut, cela faisait un moment que je ne l’avais pas entendue m’appeler, ni même me répondre. La dernière fois, je l’avais laissée absente, évanouie dans ses rêves, blanche comme un linge, sur son pauvre lit d’hôpital. Je ne me considère pas comme lâche, n’importe qui aurait ressenti le même besoin que moi dans ce genre de situation, qui équivalait à espérer le réveil d’une femme dont les chances de se réveiller étaient infimes ; m’éloigner et prendre l’air m’était nécessaire, voire même vital.
Ma main se pose finalement sur la poignée de la porte et je me glisse doucement à l’intérieur de la chambre, ne pouvant m’empêcher de lui sourire. Ma petite Fien était bel et bien parmi nous. Ne sachant pas quel était son état de santé, et me semblant tout à fait en forme, je me dirigeai vers elle, souriant. J’étais comme soulagé le temps d’une seconde, comme si une tonne de soucis s’envolait et m’allégeais le cœur. Pourtant son regard était différent. Elle semblait perdue, ailleurs. Mon sourire s’effaçait, laissant place à un sentiment d’inquiétude, et je restais debout face à elle. « Ça va Fien ? Tu n’as pas l’air dans ton assiette … » lui lançais-je finalement.
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Sujet: Re: Ϟ and then everything falls appart. (vegas) Dim 23 Sep - 19:20
I'M SUCH A FAILURE
Il etait la devant moi, a me regarder. Nos regards se croiserent. Je me levais et me tournis dans sa direction. Je n’avais aucune idee quoi dire. Cet homme, je ne le connaissais pas et pourtant lui il me connaissait. Qui etait-il? Quell lien avions-nous avant mon “accident”? Tant de questions se posaient dans ma tete depuis mon reveil et depuis que j’avais trouve la photo sur ma table de chevet. Le pire dans tout ca en verite, ce n’etait pas que je ne rappelais plus de lui, mais c’etait de ne pas savoir quel lien nous entretenions. Qui etait-il pour moi? Etions nous amis? Ou plus? Je ne sais pas. J’en avais aucune idee. C’etait un pure mystere pour moi., et je n’aimais pas cela. Je laissais tomber la couverture que j’avais sur mes jambes et restais la immobile a le regarder. Son regard croisa le lien et me glaca le sang. Au fond de moi, je sentais que j’etais en securite, que je pouvais lui faire confiance, que je n’avais rien a craindre. C’etait comme une petite flamme qui grandissait a l’interieur de moi et qui me reconfortait en voyant ce jeune homme en face de moi. Avions-nous ete en couple? Etait-il quelqu’un de proche a moi? Etait-il peut-etre le pere de mes “sous-entendues” enfants? Il y avait beaucoup de questions qui se posaient dans ma tete en ce moment précis, et je ne savais pas par ou commencer. J’avais l’impression que toutes questions que j’allais lui poser serait mal-polies voire totalement inappropriees. Je soupirais en m’approchant de lui. Peut-etre que le voir de pres, me rappelerai un quelconque souvenirs de lui. Il devait y avoir quelque chose. Je ne pouvais pas juste ne plus me souvenir de lui. C’etait juste impossible. Je ne voulais pas que cela soit le cas. Je ne voulais pas ne plus jamais me souvenir, je ne voulais pas etre cette fille qui après un accident ne se souvenait d’absolument rien. Et pourtant je l’etais. Je n’avais aucune idee de mon passé, je m’accrochais a quelque chose qui semblait impossible, j’etais tellement perdue. « Je….je…. » les mots ne sortirent point de ma bouche. J’etais comme paralyser sur place, comme si on m’avait retire toutes energies, tout organe qui me premettait de parler, de reflechir, d’agir. Je secouais la tete doucement. « je suis desolee….je suis desolee….je suis desolee… » repetai-je sans cesse. Je ne savais pas quoi dire d’autre. Je ne pouvais que m’excuser. M’excuser de ne pas pouvoir me souvenir, m’excuser d’avoir eu un accident, m’excuser de qui j’etais, m’excuser de tout. Je commencais a trembler sans vrai raison. Si je pouvais, j’arreterai, seulement, je venais de perdre le controle de mon corps et de mon esprit et de mes pensees. J’etais redevenue une ame errante sans raison. J’avais perdu mon point d’attache sur cette terre. J’avais tout perdu. Il n’y avait que ce Vegas qui avait surement des reponses a toutes mes questions, sur qui j’etais, ce qu’il m’etait arrive, ce que nous etions. Je ne voyais pas d’autres possibilite. Sa photo, son mot, son regard en me voyant, cette bague que j’avais au doigt. Quelque chose devait s’etre passé entre nous, mais pourquoi ne m’en souvenai-je pas? C’etait injuste. Ne pouvais-je pas avoir le droit a des reponses, a des eclairissements, a quelque chose a laquelle m’accrocher? Mon regard se leva a nouveau sur le jeune homme. « pardonne-moi de ne pas pouvoir me souvenir de tout ce qu’il s’est passé entre nous…. » Ca me faisait tellement mal de lui dire cela. C’etait comme si on venait d’aracher une partie de moi, comme si je venais de perdre une partie de mon coeur.
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