Belle journée en perspective, quoi. Il y a des matins comme ça, lorsque tu te réveilles et que t'as l'impression que tes toasts sortent du grille-pain plus vite qu'à l'habitude. Alors là, t'es vachement content parce que t'as pas besoin d'attendre le trente secondes de plus pour qu'elles y sortent, même si techniquement, ça a prit le même temps qu'à l'habitude, c'est juste que psychologiquement parlant, vous voyez, heu .. Enfin, bref. Et ensuite, il y a l'étape des cheveux. Je veux dire, c'est pas tous les jours que les cheveux coopèrent et parfois, tu te réveilles, et puis ils sont déjà parfaits. Tu t'habilles rapidement et évidemment tu te regardes un peu dans le miroir parce que tu vas pas voir n'importe quel mec, tu vas voir le fruit de mer, le Pacôroyale, comme on dit. Ah, non, j'crois que c'était le Pacôlourde? Ah et puis, anyway, il reste toujours le même quand même, toujours et encore le plus sexy, faut pas se le cacher. Alors, aujourd'hui, c'est quoi le plan de match ma Jersey? Physique d'enfer, visage d'ange, attitude de merde. J'avais rapidement prit ma veste pour sortir à l'extérieur direction maison-du-pacô. Il ne savait pas que j'allais lui rendre visite, mais je n'allais tout de même attendre une permission quelconque. Si je pouvais le surprendre en sortant de la douche avec une petite serviette autour de la taille, ça ferait mon affaire, aussi. Bah quoi, je dis tout haut ce que tout le monde pense tout bas, héhé. Et je fais tout haut ce que tout le monde fantasme tout bas, aussi. Mais, chut, ma maman a pas besoin de savoir ce détail. Bien qu'elle le sait probablement déjà. « Jers', t'es qu'une salope, tu sais? » « Ouais, et toi, Alexie, t'es qu'une sainte, tu sais? » Toujours l'autre, la sainte, qui vient me faire chier pendant que je commence à prendre le dessus. Et là vous allez tous me dire, comme quatre-vingt pour-cent de la population mondiale actuelle, d'aller consulter. Oui oui, je me parle à moi-même, comme une sale folle. Mais j'assume totalement mon handicap, vous savez? C'est comme les toasts le matin. C'est pas parce qu'elles sortent du grille-pain trente secondes en retard qu'on va faire une crise pour ça. Alors laissons-moi vivre ma follitude trente secondes de plus, je vous en prie. Cette phrase ne se disait pas et le 'follitude' n'est pas un mot qui existe, mais oh, fuck, i don't fucking care?! Marchant d'un pas décidé sur le trottoir -j'aime ça, ça fait roman, je vais donc continuer à écrire de belles introductions de phrase de la sorte, on aime ça- afin de voir Apollon le plus rapidement possible, je me regarda à quelques reprises dans les vitrines afin de .. Bah de faire comme une fille, quoi. Se regarder dans une vitrine pour replacer LE cheveux qui s'est déplacé. Oh, bordel, un mec qui me matte. Comme si c'était nouveau. « J'aime les femmes. » Clin d'oeil. Bah quoi? Immature comme je suis, voir leur face à un million de dollars me fait mourir de rire quand je dis des trucs du genre. « Haha? » « Tu veux bien la fermer, deux secondes? » J'espérais tout de même que mon Pacô soit seul, je n'aimais pas trop le partager, vous comprenez? Du coup, j'espère, parce que sinon, vous êtes vachement aveugle. Ou vous avez de très mauvais goûts. Eh voilà, je voyais la Pacôme-demeure devant moi et j'avais une envie folle d'entrer sans cogner. J'allais tout de même être sage, voyons, pour pas qu'Alexie parle trop. « C'est ça, c'est ça.. » Je posa mon doigt sur la sonnette en le relâchant une bonne seconde après. Comme si c'était nécessaire que je le précise. Dépêche, bordel. J'attendis sagement et presque patiemment comme mère Theresa puis lorsqu'il montra enfin le bout de son nez, je rangea mon air de garce pour emprunter le visage d'ange d'Alexie. « T'as intérêt à me le rendre vite. » « Allo, surprise, bonjour et bon matin, sexy petite chose. J'espère que tu n'as rien prévu pour la journée parce que tu vois, maman n'est pas à la maison et du coup, j'ai besoin d'une gardienne.. J'te payerai. » Sous-entendu? Hum, non, mais maintenant que j'y pense.. Mais non, voyons. « Mais oui. » En même temps, c'était Pacôme et j'avais quand même le droit de m'en permettre un peu plus. Et puis il savait que ça ne tournait pas rond dans ma tête, alors en plus, je n'avais pas besoin de me justifier, c'est pas beau, ça? Putain, cette folie est plus utile de ce que je ne croyais. Je mis une main sur son torse pour le pousser un tout petit peu et me laisser entrain avec toujours le même sourire à la Alexie. « Je ne te dérange pas, j'espère.. ? » Une simple question de politesse puisque je vous l'ai dit, j'ai tout de même bien été élevé. (foutaise.) Je l'imaginais mal me répondre que oui, même si c'était possible, vous savez. À la longue, trainer avec une folle comme moi, ça pouvait faire des damages et alors, on se dit qu'on doit se débarrasser de la folle. Peut-être bien qu'un jour, il me refuserait l'accès à son Pacô-palace en tant que Pacô-Amie. Alors là, ce serait le bordel.. J'aurai beau dire ce que je voudrai, il est trop important dans ma vie pour que je le laisse me détester, un jour. Et je crois que le jour auquel il ne voudra plus de moi, je laisserai volontairement réapparaitre Alexie. Pas le choix, il s'agirait d'un code rouge, colonel. What the fuck I am sayin'?