Lly soupira tout en mettant en marche son Ipod, elle devait se rendre chez Ange et quitte à aller à un endroit où elle n'avait pas du tout envie d'aller, la blonde préférait y aller autrement qu'en voiture. Le jogging jusqu'à la rue Caille semblait être une bonne solution même si pour cela, elle devait passé devant environ 12 stations de métro et faire environ 1 heure de jogging. 6,5 kilomètres à parcourir pour arriver dans la rue la plus sordide de Paris, ça semblait être un bon plan. La blonde se mit donc en route, de toutes façons, elle était en vacances et n'avait rien d'autre à faire. Et puis Ange pouvait bien patienter un peu plus d'une heure, ça ne lui ferait pas de mal ! Il avait de la chance en plus de ça, la Galloise avait simplement à suivre le Boulevard de la Chapelle jusqu'à la Rue Caille et c'était un jeu d'enfant, pas la moindre chance de se perdre ! La jeune femme n'allait pas spécialement vite, elle devait tenir une heure alors elle préférait ne pas tenter d'aller trop vite. Llywelyn ne s'arrêta pas, sautillant aux passages piétons en attendant patiemment son tour. Elle arriva plus rapidement qu'elle ne l'aurait pensé à mi-chemin et continua sa route sans être trop fatiguée. Ca n'était finalement pas beaucoup plus long que le chemin qu'elle prenait afin d'aller à l'Eglise chaque mercredi et chaque dimanche ! Cependant, elle commença à éprouver des signes de fatigue lorsqu'elle arriva au croisement entre la rue Caille et le Boulevard de la Chapelle. Lorsqu'elle pénétra dans la rue, la blonde remarqua directement les SDF dans un coin. Elle accéléra légèrement parce qu'ils lui faisaient toujours peur. Les SDF qui faisaient en sorte de rester sobre et de ne pas se servir de leur argent pour boire, fumer ou se droguer, elle les aidait sans problèmes. Mais ce genre de mec... Non quoi. Elle se demandait si Ange n'était pas de temps à autres avec eux, elle se demandait si elle arriverait à l'aider assez bien (alors qu'il ne voulait pas d'aide) pour le sortir de sa situation catastrophique. Elle flippait toujours en arrivant chez lui, elle flippait toujours en étant chez lui, mais tant pis. Elle devait le faire, imposer l'autorité de la nation et de l'Eglise et lui montrer à quel point la vie pouvait être belle. Sauf qu'avec pour meilleur ami Tim, Ange était déjà mal partit. Et d'un coup, sa vision se brouilla, ses jambes ne semblaient plus très aptes à suivre et elle plongea rapidement dans le noir total.

Tim était tranquillement chez lui, à ne rien faire. Il avait posé les pieds sur la table du salon, et était avachi dans le canapé, à fouiller dans son portable. Il avait envoyé plusieurs sms à plusieurs personnes, mais aucune n'avait répondu. Pour cause, la plupart le détestait... Et il y avait de quoi. Le blond pensait vraiment que les gens étaient susceptible. Il avait juste demandé à Juliette pour quand était l'accouchement, alors qu'apparemment elle n'était pas enceinte... Quant à Hugo, il lui avait seulement proposé des photos de sa copine nue. Et en plus, il avait piqué l'idée à un groupe facebook, vraiment pas de quoi péter un câble. Il y avait bien Ange, mais il était 14 heures et il dormait. Il lui fallait une occupation. Il se décida pour le domaine dans lequel il excellait : faire chier les gens. Il prit des tractes qu'il avait volé à un transsexuel, un sac avec ses médicaments et une bouteille d'eau, et il allait passer la journée à donner à des enfants des prospectus avec des femmes-zizis dessus. Certes, ce n'était pas bien méchant, mais c'était toujours mieux que rien. Il sortit donc de son appartement situé au premier étage et s'engagea dans les escaliers. Il fallait qu'il trouve des petits garçons accompagnés de maman portant un cardigan. C'était souvent les plus drôles. Il salua la concierge d'un clin d'œil et poussa la porte du hall d'entrée. Une fois dehors, il jeta un regard à gauche, puis à droite. Cette rue était vraiment mal famée, contrairement aux beaux quartiers où il travaillait. Alors qu'il partait vers la gauche, il remarqua au loin une fille qui avait l'air un peu moins craignos que les autres. Toujours en train de faire son jogging. Il se mit à sourire, aucun doute, elle venait ici pour le voir. La possibilité qu'elle passait juste faire son jogging ne lui effleura pas l'esprit. Il se demanda si elle était toujours vexée, et la question ne se posa plus quand elle s'effondra sur le sol. Ok, d'accord. Alors qu'une foule commençait à se former autour d'elle, il arriva rapidement et poussa les passants, avec un petit « laissez passer les pros ! ». C'était bien Llywelyn, évanouie apparemment. Et elle n'était pas en état de famine, hein ? Bien sûr. La laisser dans cette foule où au moins cinq pick-pockets attendaient que Tim se barre pour lui faire les poches ne lui semblait pas très approprié. Alors il se décida à jouer les princes charmants. Ça le fit rire, alors qu'il la soulevait. Bien qu'évanouie, et donc en mode point mort, ce qui devrait être beaucoup plus lourd, et les muscles pas vraiment existants que Tim, il réussit aisément à la porter. Normal, vu qu'elle faisait 20 kilos. Sans plus de cérémonie il effaça les dizaines de mètres qui le séparait de son habitation. Il se tourna et poussa à l'aide de son dos la porte de l'entrée. La concierge était toujours là d'ailleurs. « J'ai pêché une sirène ! » « Mi femme mi thon, tu m'as déjà fait la blague Tim... La viole pas dans mon immeuble en tout cas, j'veux plus de problème avec la police. » Il fit une grimace à la femme d'un âge mûr, une des rares qui le supportait, il l'appréciait vraiment. Llywelyn restait anormalement « longtemps » évanouie, de telle sorte qu'une fois arrivé dans son appartement, il la posa sur le canapé où il était avachi quelques instants plus tôt. Il posa aussi son sac, ses tracts et prit le temps de souffler un instant.

Nuit, jour. Llywelyn ouvre doucement les yeux dans un monde qui lui est étranger. En fait, elle s'était retrouvée nez à nez avec l'un des coussins d'un canapé. Elle ne se souvenait pas vraiment d'être endormie sur son canapé. Le dernier souvenir qu'elle avait, c'était d'être dans une rue... Entrain de courir... Pour aller chez Ange. La blonde commençait à recoller les morceaux d'un puzzle qui lui semblait compliqué. Elle prit ensuite conscience qu'elle avait légèrement mal à la tête, qu'elle avait un mal à la hanche incommensurable et c'est seulement quelques secondes plus tard qu'elle tenta de bouger ses chevilles. Ce fut le drâme, elle émit un petit son du genre « huuum ! » qui exprimait sa douleur. Elle bascula sa tête de l'autre côté et ouvrit vraiment les yeux. Elle lança un regard à sa cheville droite qui ne semblait pas au meilleur de sa forme puis leva les yeux pour apercevoir Tim. Subitement, elle oublia son mal à la cheville et tenta de se relever afin d'être en position assise sur le canapé, sans grand succès. Sa respiration s'était accélérée et en un rien de temps, un tas de scénario s'était greffé dans sa tête. Elle sentit de nouveau sa cheville lorsqu'elle tenta de nouveau de s'asseoir sur le canapé, tant et si bien qu'elle resta dans la position où elle était initialement, se contentant de se reposer sur ses coudes afin de pouvoir regarder Tim sans trop se faire mal au cou. « Qu'est-ce que j'fais là ? » demanda-t-elle, légèrement – totalement – apeurée. Elle s'imaginait encore l'une de ses conneries. Elle n'était encore jamais allée chez lui et elle se rendait maintenant compte que c'était beaucoup mieux entretenu et beaucoup moins délabré que chez Ange. Néanmoins, elle ne retrouvait pas le confort de son propre appartement. Elle jeta un regard circulaire à la pièce qui fut bien vite arrêté par le dossier du canapé qui ne lui laissait pas le champ libre pour regarder de l'autre côté.

A première vue, il s'agissait d'un malaise vagal. Première chose à faire, un verre d'eau. Tim partit donc en direction de la cuisine, afin de lui apporter de quoi s'hydrater. Il prit avec soin un verre avec mickey dessus, le remplit d'eau du robinet, attrapa une barre chocolatée, et retourna dans le salon où Llywelyn commençait déjà à papilloter des paupières. Elle essayait de se redresser et n'y arrivait pas, ce qui fit rire le blond. « Qu'est-ce que j'fais là ? ». Bonne question ! Il aurait dû la laisser dans la rue tiens. Il lui apporta le verre et s'assit sur la table basse. « J't'ai kidnappé, bois ça ! ». Alors qu'elle semblait réticente quant au fait de boire son verre, il lui attrapa le bras et comprima son poignet avec son pouce et son index. Avant de commencer à se focaliser sur son pouls, il crut bon de rajouter quelque chose. « Y a pas de drogue dans l'eau, maintenant tu te tais. ». Et il se concentra sur les battements du cœur de Llywelyn. C'était marrant de sentir dans ses doigts son cœur qui battait... Bref, il compta rapidement, le rythme était encore assez bas. Un coup de frein vagal donc. Mais son organe vital était en train de reprendre son rythme normal, pas de quoi s'affoler. Il s'abstient d'évaluer sa respiration, à première vu elle n'était pas en train de suffoquer. Étant en tenue de sport, il n'avait pas de quoi desserrer une ceinture ou un col, c'était d'ailleurs dommage, parce qu'il l'aurait bien fait. Mais là, même à demie-consciente, c'était possible qu'elle essaye de le tuer... « Sinon, tu t'appelles comment ? Tu vois des étoiles ? Et c'est qui le mec que tu trouves le plus cool sur Terre ? ». Des interrogations histoire de vérifier qu'elle ne s'était pas faite une commotion cérébrale. Pour la dernière question, le blond était bien persuadé que la réponse était Tim, mais il était aussi presque sûr qu'elle allait répondre Jésus...

Elle ne comprenait définitivement rien à la situation dans laquelle elle se trouvait à présent. Tim avait un verre d'eau à la main, avait rit lorsqu'elle avait tenté de se relever sans grand succès puis s'était assit sur la table basse près d'elle et lui donna le verre tout en lui disant quelque chose de très rassurant : « J't'ai kidnappé, bois ça ! ». Lly le garda en main quelques instants et renifla légèrement au bord du verre afin de tenter de sentir s'il n'y avait pas une odeur suspecte. Mais elle ne cru rien sentir d'anormal, de l'eau quoi ! La blonde souleva légèrement le verre et regarda l'eau. Rien d'anormal non plus... Tim lui empoigna le bras, ce qui déplut fortement à Llywelyn qui le regarda directement avec les sourcils froncés. Un contact entre elle et Tim ? C'était tout simplement inadmissible ! Tim ne lui laissa cependant pas le temps de contester ce geste : « Y a pas de drogue dans l'eau, maintenant tu te tais. » Llywelyn eu l'envie très forte de commencer à déblatérer des conneries uniquement pour le faire chier mais elle s'abstint en pensant qu'il était sans doute entrain de prendre son pouls et elle voulait savoir si elle allait plutôt bien ou pas. Il finit par lâcher son bras et il lui demanda dans la foulée : « Sinon, tu t'appelles comment ? Tu vois des étoiles ? Et c'est qui le mec que tu trouves le plus cool sur Terre ? » Ca devrait aller, elle connaissait encore son prénom. « Mon nom complet ? » demanda-t-elle juste pour le faire chier avant de finalement prendre un ton sérieux et dire avec un accent Gallois : « Llywelyn Rhywiol Glyndwr, je vois pas d'étoiles et l'homme le plus cool sur terre reste mon frère. » Elle consentit enfin à boire un gorgée de l'eau que lui avait donné Tim et s'attendit à tomber dans les pommes directement, mais rien ne se passa. Elle but donc quelques gorgées avant d'ajouter : « Ah et, il est vraiment prêtre, lui. »

« Mon nom complet ? ». Ah... Il aurait peut-être dû poser une autre question en fait, il n'avait jamais réussi à retenir son nom de famille et rien que son prénom, ça avait été difficile, alors son nom complet... Tant pis, il était prêt à souffrir. Ça allait être dur, mais il fallait s'accrocher. Cette infamie ne durerait pas longtemps, si Dieu existait, il aurait pitié de lui. « Llywelyn Rhywiol Glyndwr, je vois pas d'étoiles et l'homme le plus cool sur terre reste mon frère. » Rhywiol ? Ça sortait d'où ça ? « Lit-oui-lit Riz-à-l'eau Glee-de-rien ouais. » Et puis sérieux, son frère..? Tim tenta d'imaginer sa petite sœur répondre la même chose que la blonde à cette question, et il retint un fou rire. Certes, il savait en son fort intérieur qu'il était sans doute l'une des personnes les plus cool du Monde, après Chuck Norris, Docteur House et Barack Obama à la rigueur, mais que sa sœur l'admette... Elle était définitivement trop conne pour ça ! Puis Llywelyn se décida à boire, et Tim se dit qu'il aurait dû mettre du sel dans son eau pour voir. Ses pulsions de chiantitude étaient plus fortes que tout... Quoi qu'il faisait actuellement un gros effort. « Ah et, il est vraiment prêtre, lui. » Ah-ah-ah. L'humour d'une croyante était vraiment incroyable. « Bah, avoue au moins que j'l'ai bien fait. ». Elle s'attendait à quoi ? Il prit la barre de céréale, avec du chocolat plus précisément, qu'il avait posée sur la table basse. « J'me suis déjà excusé tu sais. Et mange ça. ». Si elle s'était évanouie pendant un footing, c'était soit parce qu'elle était restée trop longtemps debout à courir comme ça, soit parce qu'elle n'avait pas mangé. Et vu le poids d'un enfant de 5 ans qu'elle faisait, c'était sans doute la raison la plus pertinente...

« Lit-oui-lit Riz-à-l'eau Glee-de-rien ouais. » Lly ne pu s'empêcher de sourire puis de lâcher un petit éclat de rire. Non sérieux ? C'était si compliqué que ça de dire Llywelyn Rhywiol Glyndwr ? Si en plus il connaissait la signification galloise du mot ''Rhywiol'', Tim serait sans doute choqué à vie. C'est sans doute pour cette raison que la blonde ne lui avait jamais rien dit. En plus de ça, il n'aurait pas arrêté de se foutre de sa gueule, encore plus qu'avant. Surtout avec un frère prêtre, chose qu'il venait de découvrir mais qu'il avait certainement bien imprimé dans sa caboche de petit médecin. « Bah, avoue au moins que j'l'ai bien fait. » La blonde leva les yeux au ciel. Non, car un prêtre ne lui aurait pas fait faire ça. C'était bête et méchant, les punitions pour se purifier de ses pêchés et il lui avait inventé un truc totalement novateur. Alors dans un sens, c'était plutôt bien, de l'autre... elle aurait du se douter de quelque chose, vraiment. Il ne lui laissa pas le temps de répondre, il continuait déjà : « J'me suis déjà excusé tu sais. Et mange ça. » dit-il tout en lui tendant un truc qu'elle identifiait comme une barre chocolatée. La jeune femme l'attrapa, déchira le papier et après avoir regardé vite fait la consistance de la chose, regarda Tim dans les yeux avant de demander : « Pas de drogue non plus ? » Bon là, elle se doutait bien qu'il n'y en avait pas et c'est donc pour cette raison qu'elle n'hésita pas mordre dans la barre aux céréales. Après avoir avalé une première bouchée, la jeune femme jeta un nouveau regard à Tim. Elle se mordit la lèvre puis prit de nouveau la parole. « J'crois que j'me suis fait mal à la cheville... »

D'une elle riait à ses blagues, et elle demandait encore si il y avait de la drogue dans le chocolat ? Mais qui êtes-vous et qu'avez-vous fait de Llywelyn, cette fille clairement un peu trop psycho-rigide ? Bref, elle avait commencé à manger son crunch, ça lui ferait peut-être quelques grammes de gagnés. Ça se trouve, elle se faisait même vomir... Alors qu'il était plongé dans ses pensées, du genre « non c'est pas possible, elle croit trop en Dieu pour troubler le mécanisme intestinal qu'il aurait si bien créé », assez content de cette réflexion, il fut néanmoins coupé net par un « J'crois que j'me suis fait mal à la cheville... ». Ah ouais, elle était comme ça elle ? Vas-y viens t'es docteur, j'me suis fait mal tu me soigne s'te plais ? Zéro honoraire, c'est en dehors du cabinet et tout. Elle avait trouvé le bon plan ! Bon d'un côté... C'était un peu son rôle. Il avait bien fait de ne pas surélever ses jambes, il aurait pu lui faire mal. « Tu me devras la vie après ça, même si c'est pas un prêtre qui te le demande, tu pourrais très bien être mon esclave quand même. ». Il se décala sur la table basse jusqu'à arriver à son pied. En effet, le droit était légèrement enflé. Sans demander la permission, de toute façon il était étudiant en médecine et elle était sur son canapé, il avait tous les droits, il desserra les lacets de sa chaussure. Non, non, il n'avait pas encore prévu de la déshabiller totalement, rassurez-vous. Il finit ensuite par l'enlever, et retirer en même temps sa socquette. Il prit son pied et le tourna légèrement vers la droite. « Ça te fait quoi, quand j'fais ça ? Et me réponds pas que ça te fait du bien que j'te touche, je le sais déjà ça. ».

« Tu me devras la vie après ça, même si c'est pas un prêtre qui te le demande, tu pourrais très bien être mon esclave quand même. » lui dit-il en réponse à ce qu'elle venait de lui dire. Ou pas hein. Au pire elle se soignerait toute seule chez elle ! Enfin.... Si tant est qu'elle puisse rentrer chez elle à un moment ou à un autre. Elle se contenta de faire la cruche et de sourire, afin d'éviter de répondre à cette phrase. Et puis, elle ne souhaitait pas du tout redevenir l'esclave de Tim, quoi qu'il n'avait pas vraiment eu le temps d'en profiter au maximum... Enfin, ce qui la rassura, c'est qu'il n'attendit pas de réponse de sa part pour faire son boulot. Il lui enleva sa chaussure, sa chaussette et tourna son pieds vers la droite. « Ça te fait quoi, quand j'fais ça ? Et me réponds pas que ça te fait du bien que j'te touche, je le sais déjà ça. » Les ongles de Lly s'étaient enfoncés dans le canapé et elle avait lâché un « Aaaah putain. » de douleur. Oui, elle devenait vulgaire à force d'être avec Tim, mais ça n'était pas tellement sa faute à cet instant précis. Elle avait mal et ça avait été un réflexe. Seulement elle était persuadée qu'il allait le souligner. C'est donc pour cette raison qu'elle prit les devants et prit la parole : « Et t'offusque pas, c'est en partie ta faute si je viens de sortir une grossièreté de la sorte. » Comme ça, les choses étaient claires, même si elle sentait le débat entre elle et Tim approcher. Elle avait tout de même utilisé un langage assez soutenu afin de réparer sa connerie précédente, due à la douleur.

« Aaaah putain. » Ah ouais, à ce point ? Tout dans l'exagération intensive ! D'un côté, elle n'était pas en train de pleurer de douleur, et elle ne lui avait pas dit avant qu'elle souffrait. Pour lui, il n'y avait pas fracture. Surtout que sa cheville n'était pas si enflée, pas d'énorme hématome entre le violet et le bleu foncé qui fait bien peur... Ça devait être une petite nature. Et puis il réalisa pour le putain. Ça sortait de la bouche de Llywelyn la pureté incarnée, ça ? Alors qu'il allait répliquer, elle se défendit presque aussitôt. « Et t'offusque pas, c'est en partie ta faute si je viens de sortir une grossièreté de la sorte. ». Tim leva les yeux au ciel. Ah cette génération où la faute était perpétuellement repoussée sur l'autre. Elle avait été mal éduquée, c'était tout ! « J't'influence à ce point ? Tu vois que je suis ton modèle. » lâcha-t-il avec un sourire sarcastique. Il se leva finalement, se rendit une nouvelle fois dans la cuisine ouverte et ouvrit le bac qui faisait office de congélateur dans son frigidaire. Il prit une poche de glace qu'il avait ramené une fois de l'hôpital, et continua en allant chercher des pansements compressifs dans l'armoire à pharmacie qu'il avait dans sa petite salle de bain. Il écarta plusieurs dizaines de boîtes de médicaments avant de retrouver les compresses et sortit de la salle de bain. Il retourna s'asseoir sur sa table basse et posa la glace sur la cheville de la blonde, avant d'attraper un cousin, de le mettre sur l'accoudoir, et d'y poser son pied ainsi légèrement surélevé. « Faudra que t'aille faire une radio si t'as vraiment mal. Tu touches pas à la glace, j'te mettrais le bandage après. ». Combien de fois ça lui avait servi d'être en études de médecine ? Il avait quand même déjà retiré une balle de l'épaule de son meilleur pote... Après cette constatation, il conclut que ça lui avait vraiment servit, et qu'il avait bien fait de choisir cette voie plutôt que le BCC, brevet chômage et clochard, pour lequel il avait bien hésité.

Il avait levé les yeux au ciel après la dernière phrase de Lly. Celle-ci avait soupiré avant qu'il ne lui dise un truc du genre : « J't'influence à ce point ? Tu vois que je suis ton modèle. » Un sourire sarcastique, puis il s'était levé pour aller elle ne savait trop où. La blonde le suivit du regard avant de laisser retomber le haut de son corps pour être allongée, ses coudes commençaient à fatiguer légèrement avec le poids du haut de son corps. Elle baya et amena sa main devant sa bouche et attendit le retour de Tim. Après quelques minutes, le blond revint avec une poche de glace et d'autres trucs qu'elle ne prit pas le temps d'identifier. Elle ferma les yeux et laissa faire l'interne qui se trouvait près d'elle. Elle fit la grimace lorsqu'il déposa la glace puis qu'il suréleva son pied. « Faudra que t'aille faire une radio si t'as vraiment mal. Tu touches pas à la glace, j'te mettrais le bandage après. », la blonde fit un signe de tête avant de rouvrir les yeux. Elle jeta un regard à Tim et après avoir pesé le pour et le contre, la blonde se décida : « Merci, Tim. » C'était bien là la première fois qu'elle le remerciait vraiment et qu'elle trouvait une part de bon en lui. Sortez le champagne !

« Merci, Tim. » Oh bah. Le blond se mit à fixer Llywelyn. Elle venait de lui dire merci ? Ça devait être la première fois qu'elle le remerciait, et pas en mode « merci Tim, vraiment, tu gâches ma vie ! ». Donc elle avait un peu de reconnaissance envers la force supérieure qu'il était. Tant mieux, il commençait à se demander si elle en faisait exprès. Ou si elle était mal élevée. On en revenait à ce point, encore... Ses parents avaient vraiment dû faire du mauvais boulot ! Regardez Tim, l'exemple même de la perfection que souhaiteraient tous les parents. Au point de le foutre à la porte en pleurant. Ça, pour Tim, ça n'était qu'un détail. « C'est normal d'aider les faibles. » répondit-il avec un sourire en coin. Les personnes amoindries dans le besoin, comme elle ! Bon, peut-être pas dans le besoin au niveau monétaire... Son appartement, il se le payait lui même, le maigre argent que lui envoyait ses parents ne suffisant pas à le financer. Une mère caissière et un père bureaucrate, ça ne payait pas vraiment le mine. Elle, elle semblait déjà beaucoup plus favorisée. Et les gens qui avaient de la chance, ça avait toujours le don de l’agacer. « Sinon, t'as une idée de pourquoi tu t'es évanouie..? Parce que moi j'en ai une ! ». Il la regarda avec un sourire amusé, le voix chantante sur la fin. Il allait remettre ça sur le tapis. Il ne savait pas trop pourquoi il la faisait chier sur ce sujet, sachant que lui même n'était pas vraiment bien en chaire, mais il aimait bien. Surtout qu'il pouvait plus facilement lui faire comprendre qu'elle était en sous-poids plutôt que Dieu n'existait pas. Il allait lui ouvrir les yeux petit à petit, qu'elle le veuille ou non !

Tim la fixait, elle le fixait, ils se fixaient. Magnifique, quelle action passionnante ! Et puis enfin, il finit par répondre avec un sourire en coin qui donna à Lly l'envie de le gifler : « C'est normal d'aider les faibles. » Les faibles... D'accord. Elle ne se considérait absolument pas comme faible, bien qu'elle ai fait un malaise quelques minutes plus tôt. C'était sans doute lié à la distance parcourue, au fait de ne pas prendre de pause, elle avait peut-être couru un peu trop vite et n'avait pas fait attention. Mais de là à parler de faible ! Surtout qu'elle le savait incapable de courir plus de trois mètres sans être essoufflé et à deux doigts de la mort. Il ajouta quelques instants plus tard avant même qu'elle ai eu le temps de penser à une réplique afin de le contrer. « Sinon, t'as une idée de pourquoi tu t'es évanouie..? Parce que moi j'en ai une ! » Lly soupira, elle connaissait la chanson ! ''T'es en état de famine, la sous-nutrition est ton gros problème, il va falloir faire attention.'' Sauf qu'elle n'était ni anorexique, ni boulimique, ni en famine, ni quoi que ce soit ! Elle allait bien, mangeait à sa faim des produits (souvent bio et souvent chers) et n'avait pas de problème particulier de perte de poids ou quoi que ce soit. Elle restait toujours à son poids de base, à sa taille de guêpe. « J'ai mangé ce matin, si c'est ta question. » Elle soupira de nouveau puis se sentit obligée de continuer : « Tu veux savoir ce que j'ai mangé ? Très bien, une pomme, deux tartines de pain beurrées. Et j'ai bu un verre de lait. »

« J'ai mangé ce matin, si c'est ta question. » C'est ça, et elle avait mangé quoi ? Parce que de l'air, ça ne comptait pas. Du pain et du vin à la rigueur... De corps et le sang du Christ... C'était totalement sale, et ils buvaient ça avec joie en plus. Autant leur dire directement que c'était parce qu'ils voulaient boire de l'alcool, plutôt que de sortir que c'était du sang ! D'une, c'était du vampirisme cannibalisme, et de deux c'était lâche. Elle soupira, il fronça les sourcils et soupira aussi. Si elle voulait jouer à ça ! « Tu veux savoir ce que j'ai mangé ? Très bien, une pomme, deux tartines de pain beurrées. Et j'ai bu un verre de lait. » Une verre de lait. Trop mignonne. Mais elle mentait ! Elle n'aurait pas fait un malaise vagal si elle avait mangé ça. Sauf si elle se levait à quatre heures du matin. Et vu que les croyants aiment bien se lever à des heures pas possible pour "profiter" de leur journée, et se coucher super tôt parce que les soirées, à part pour faire du scrabble, c'est le mal, peut-être que c'était dû à ça. Mais en l'occurrence il s'attendait à ce qu'elle lui dise qu'elle n'avait pas mangé et il fut tout de même déçu. Elle lui cassait tout son truc ! « Ma grand-mère prend le même petit-déjeuner, c'est fou... ». Ça c'était histoire de. Le pire, c'était que ce qu'elle avait mangé était tout à fait adéquate. Des céréales, du beurre, un produit laitier, un fruit... Manquait du café ou du jus d'orange, mais si ça n'était que ça. « D'un côté, si tu manges pas le soir et le midi, ça compense pas hein. ». Tim n'aimait pas avoir tord, et dans le cas présent, en effet, Llywelyn n'était pas anorexique. Elle devait juste avoir un métabolisme qui fasse que... Ou alors c'était une bonne menteuse. Mais une anorexique fan de Dieu, détruisant son corps, ça n'était pas vraiment compatible...

Lly savait se garder en forme et c'était un mérite que de savoir le faire. Elle était le genre de fille qui buvait beaucoup d'eau, mangeait cinq fruits et légumes par jour, savait exactement quoi manger le matin, le midi et le soir et qui variait ses repas en fonction de ses envies et de ce qu'elle pouvait avoir dans son frigo. Jamais de chips, de frites, de trucs qui étaient qualifiés de ''malbouffe'' par la majorité des gens. Elle n'en mangeait qu'occasionnellement, comme au McDo avec Tim, pour ne citer qu'un exemple. Tim ne pu pas s'empêcher de placer une réflexion qui se voulait péjorative. « Ma grand-mère prend le même petit-déjeuner, c'est fou... » Ah oui ? La blonde sourit et ne pu s'empêcher de répondre : « Ce soit-être une femme admirable dans ce cas ! » Dis-moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es par Llywelyn Glyndwr. Elle se demandait si cette femme était vraiment si admirable que ça pour avoir enfanté les parents de Tim. Peut-être que ça n'était pas sa mère qui s'appelait ''Lilith'' mais la grand-mère de Tim ! Mais bref, pour tenter d'obtenir gain de cause, Tim prit de nouveau la parole pour sortir une nouvelle absurdité qui fit sourire Llywelyn. « D'un côté, si tu manges pas le soir et le midi, ça compense pas hein. » La blonde soupira et répondit : « J'ai mangé à midi, juste avant de partir. Tu veux encore tout savoir ou ça va aller ? ». Il commençait sincèrement à la saouler avec cette obsession, elle n'était pas anorexique et il faudrait bien qu'il se mette ça dans la tête. Elle n'était rien qui puisse la détruire, juste une fille qui faisait assez attention à elle pour ne pas manger tous les midis chez McDo et qui s'entretenait en faisant du sport. Elle regarda Tim puis, après avoir froncé les sourcils, elle demanda : « Au fait, il est quelle heure ? Ah et, il est où mon Ipod ? »

« Ce soit-être une femme admirable dans ce cas ! » Tim lâcha un rire. Ouais, vite fait quand même... C'était juste une grand-mère on ne peut plus normale quoi. Elle avait perdu son mari, mais elle continuait de vivre dans une petite maison en province, avec son potager, ses poules et autres petits animaux du genre... Quelqu'un de totalement banale. Pas comme sa grand-mère maternelle, parisienne, limite du genre à aller en boîte. S'il y avait un problème dans la famille Rosenbach, ça venait sûrement de ces gênes ! Mais d'un côté, Tim la comprenait. Elle n'était pas du genre à attendre la mort en faisant son tricot, elle essayait de profiter de la vie jusqu'au bout... Une des raisons du pourquoi Tim était un chieur. Il aurait pu mourir du jour au lendemain, et il se serait bien tenu en société juste pour le plaisir des autres ? Et puis quoi encore, il faisait et disait ce qu'il voulait. « J'ai mangé à midi, juste avant de partir. Tu veux encore tout savoir ou ça va aller ? ». Bon, Tim avait définitivement tord, elle avait juste un métabolisme surpuissant. Pas du genre super-héros, du genre erreur de la nature plutôt ! Sauf qu'il ne lui avouerait pas, ou dans ses rêves les plus fous. Il continuerait à dire d'elle qu'elle est anorexique, il n'y avait pas moyen de négocier là dessus. « Au fait, il est quelle heure ? Ah et, il est où mon Ipod ? ». Son Ipod ? Qu'est-ce qu'il en savait, d'où il était. Dans son cul peut-être, elle avait regardé ? Elle avait dû le faire tomber en s'évanouissant, il ne pouvait pas penser à tout ! « Pour l'heure t'as juste à regarder derrière moi, sur l'horloge de la cuisine. Et pour ton I-pod, non, je te l'ai pas volé, non, je l'ai pas vu, il est p't'être coincé entre tes eins. » C'était joliment dit au moins.

Il semblait avoir abandonné sa supposition selon laquelle elle n'avait pas mangé ou était anorexique. Voire les deux en fait, chose qui plut beaucoup à Lly. Elle commençait à obtenir gain de cause ! Elle avait un mode de vie tout à fait sain, et Tim devrait maintenant faire avec. Et si elle voulait qu'il le lui prouve, et bien elle le lui prouverait ! Quitte à rester avec lui une journée pour lui montrer qu'elle se nourrissait tout à fait correctement. Et puis sans vraiment que ça rentre dans le contexte de la conversation, la jeune femme posa deux questions d'affilé à Tim. Les deux questions n'avaient, en plus, aucun rapport ! Et la réponse de celui-ci ne se fit pas beaucoup attendre. « Pour l'heure t'as juste à regarder derrière moi, sur l'horloge de la cuisine. Et pour ton I-pod, non, je te l'ai pas volé, non, je l'ai pas vu, il est p't'être coincé entre tes eins. » La blonde regarda derrière Tim et apperçu l'horloge. Elle hocha la tête comme si elle était maintenant renseignée sur l'heure mais la vérité était toute autre... En vérité, Lly ne savait pas lire l'heure sur un cadran à aiguille, même avec toute la bonne volonté du monde. Elle tourna ensuite la tête vers la fenêtre afin de tenter de deviner grâce au soleil mais n'y vit que le ciel bleu. Elle resta donc muette quant à l'heure et tatonna près d'elle pour voir si elle n'avait pas son Ipod près d'elle. Elle se suréleva de nouveau et passa son bras avec un peu de difficulté en dessous de son dos. Elle se laissa ensuite retomber, avec un rictus de déception. Elle regarda ensuite Tim et lança : « C'est pas grave, merci quand même ! ». Elle n'aurait plus qu'à en acheter un, il n'y avait pas mort d'homme.

« C'est pas grave, merci quand même ! ». Elle était bien de trop polie aujourd'hui, que de remerciements ! C'était parce qu'il l'avait ramassé à moitié morte ? (sans exagération aucune). Mais d'habitude, il la savait un peu plus nerveuse quand il essayait de la faire chier. Tant pis. Il regarda à son tour l'heure, son portable allait bientôt vibrer, montrer le prénom Gaëtane, et il devrait ainsi prendre une partie de sa dose quotidienne de médicaments. Il n'avait plus qu'à faire partir Llywelyn... Aussi blessée soit-elle. Il reprit donc la glace, la posa sur la table, et saisit ensuite le bandage. « J'te fais ça et s'tu veux je te passe une béquille, tu dois sans doute aller prier en cette belle heure ! » Il lui banda rapidement le pied, tout en serrant bien l'élastoplast. Après plusieurs tours passés avec le bandage, il termina le strapping. Ça aurait été plus simple s'il avait eu une orthèse semi-rigide chez lui, mais il était trop peu sportif pour faire du sport au point de se blesser. Une fois chose faite, il se rendit dans sa chambre où il ouvrit son placard. Il avait ramené une béquille un jour, restait plus qu'à la retrouver. Il se souvenait très bien avoir pris ça, parce qu'on lui avait refusé le fauteuil roulant. S'il s'était blessé ? Pas du tout, c'était juste pour passer prioritaire aux caisses rapides. Et en effet, il la dénicha derrière un manteau d'hiver. La fameuse ! Il se souvenait même d'une bataille avec une grand-mère, elle avec sa canne, et lui avec sa béquille à utilité factice. Quand la secrétaire de l'accueil l'avait vu repartir en courant pour prendre son bus, il avait dû se trouver un autre super-marché où faire son tour. Il retourna ensuite dans le salon et tendit la béquille à Llywelyn. Le malaise était passé depuis longtemps, le seul problème apparent était sa cheville. Il n'y avait pas mort d'homme, elle arriverait bien à rentrer chez elle toute seule...

Sans répondre à sa phrase, Tim attrapa la glace et la posa près de lui avant de sortir sa bande. Il commença à bander son pieds tout en disant : « J'te fais ça et s'tu veux je te passe une béquille, tu dois sans doute aller prier en cette belle heure ! » Lly leva un sourcil mais se laissa faire. Elle cru bon de le renseigner sur ce qu'elle allait faire maintenant, parce que si elle ne manifestait aucun signe de vie d'ici le lendemain, il pourrait en conclure qu'elle avait séché au bord de la route ou qu'elle s'était faite enlevée par l'un des SDF de la rue. La béquille de l'aiderait pas beaucoup dans un cas comme dans l'autre, surtout que les SDF étaient généralement en groupe et que si elle séchait au bord de la route, elle ne lui serait d'aucun secours. Quoi que pour l'achever... Un coup derrière la tête pouvait toujours faire l'affaire. « Je vais tenter de rentrer chez moi, surtout. Et comme ça met déjà une heure en courant... J'imagine que ça fait trois fois plus en boitant. Et puis, une fois que je serai chez moi, j'aviserai par rapport à mes activités. » Elle ajouta quelques instants plus tard : « Ah et, j'veux bien ta béquille... » Il finit son bandage, se leva et alla chercher la fameuse béquille. Il revint quelques minutes plus tard avec la béquille à la main et la tendit à Llywelyn. La blonde se releva doucement, s'assit sur le canapé et prit la béquille en main. Elle tenta de poser son pied à terre et ne pu s'empêcher de faire la grimace en ressentant une douleur, qui n'était pourtant pas si intense qu'elle l'aurait pensé. Elle fit donc quelques pas en direction de l'entrée en essayant de trouver une position dans laquelle sa cheville ne souffrirait pas trop. Après avoir dit au revoir à Tim, la blonde sortit et ferma la porte derrière elle. Plus que deux heures de route !

« Je vais tenter de rentrer chez moi, surtout. Et comme ça met déjà une heure en courant... J'imagine que ça fait trois fois plus en boitant. Et puis, une fois que je serai chez moi, j'aviserai par rapport à mes activités. Ah et, j'veux bien ta béquille... » Tim leva les yeux au ciel. Elle était sérieuse là ? Il était dans un épisode de Disney, en mode chien battu ? Il l'avait déjà ramassé par terre, fallait pas exagérer ! Sans doute qu'elle ne comptait pas l'apitoyer ou le faire passer pour le gros méchant sans cœur qui la jette dehors, mais actuellement c'était vraiment ce qu'il était. Quand elle se releva, prit la béquille et grimaça, Tim la regarda en haussant un sourcil. D'accord, il allait faire quelque chose, arrêtez le massacre ! Alors qu'elle partait en boitant comme un canard perdu et qu'elle fermait la porte, le blond sortit son portable et chercha dans son répertoire. Il sélectionna le contact de l'index et attendit qu'il décroche. « Yo gros tas ! Tu fais encore taxi ? P'tain, nan, je te répète que c'était pas ta mère que je traitais de cachalot l'autre jour... Sinon t'es dans le coin ? Cool, tu pourrais passer prendre une meuf blonde en béquille avec un air coincé ? Le temps que t'arrives elle sera pas loin d'mon immeuble. Ouais, j'te payerais en nature ! D'accord, d'accooord, en liquide, ça marche. Tchou. » Tim raccrocha avec un "quel con", allez, c'était fait. Il avait bien mérité sa place au paradis avec ça.