► OOH LA LA PARIS.
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ooh la la paris, réouverture. 02/11/14.
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 What I want to do, I can't do. I do what I hate. Ϟ Jéricho

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MessageSujet: What I want to do, I can't do. I do what I hate. Ϟ Jéricho   What I want to do, I can't do. I do what I hate.  Ϟ Jéricho EmptyMer 30 Mai - 16:27


Le monde se referme à nouveau étroitement sur les courbes de mon esprit. L'atmosphère lourde de la prison caresse mon visage. Comme un vieil ami viendrait me serrer la main. Je déteste cette sensation, l'idée de retourner en arrière et passer de nouvelles heures dans une putain de cellule. Un petit bloc où rien ne s'y passe, tout semble à … l'arrêt. Rien dedans n'est disposé à faire ressentir la moindre émotion. Sauf peut-être de la solitude. Ce truc détestable qui peut rendre fou un homme. Alors que je semblais avoir retrouvé un semblant de vie dehors, il avait fallu qu'on s'foute sur la gueule avec Jéricho dans une salle de parloir. Je me demande encore quelle idée m'a traversé l'esprit pour venir le revoir. Certainement le manque même si j'veux pas me l'avouer. Putain. Le sang coule encore de mes lèvres abîmées. Ma main se dresse pour venir l'essuyer tandis que l'étreinte du gardien se resserre fermement autour de mon bras. J'me remémore soudainement mes heures interminables passées ici. J'pensais les avoir oubliées mais non, je me revois couché sur ce lit, plongé dans le silence. Le regard vide à fixer le plafond sans vouloir pour autant voir qui que ce soit. Je crevais de solitude mais pour rien au monde j'aurais répondu à la provocation d'un autre taulard. Le simple son de leur voix suffisait à m'irriter. Me déranger. J'crois qu'en fait, j'avais juste envie de crever en paix, qu'un matin, en retrouvant mon cadavre on se dise « oh, Stride est mort. » sans ajouter quoi que ce soit d'autre. Pas un seul adjectif, juste mort. Rien ne ramenant à ce que je pouvais être par le passé. Mort.

Le bruit de mes pas est lourd, là pour témoigner mon dégoût à l'idée de faire un nouveau tour en taule. Le grincement des barreaux résonnent au loin, lorsque je relève les yeux, j'peux sentir le type me lâcher et me pousser dans mon box. Alors que je pensais avoir trouvé la paix mon cœur commence à jouer aux montagnes russes. A pisser le sang. Mes yeux se bloquent en direction de Jéricho. La porte qui se ferme derrière moi me décroche un frisson. Ma colonne vertébrale se redresse pour me donner la force d'avancer et m'assoir sur le lit libre. Parce que j'serai incapable de tenir debout tout seul. J'ai l'impression d'être un malade en phase terminale, mes muscles s'engourdissent. Plus rien ne semble vouloir répondre à mon cerveau. J'reste comme un con à le fixer de mon regard toujours aussi sombre. Foutu voile mélancolique. Pourquoi j'suis là ? Ils sont si cons que ça pour nous foutre dans la même cellule ? Pute de vie. Je laisse mes mains moites se rejoindre devant moi pour les serrer l'une contre l'autre de toutes mes forces. Ou du moins, ce qu'il en restait. Juste pour éviter de serrer ma mâchoire à m'en faire péter les dents. Même avec toute la volonté du monde, je peux sentir ma respiration se couper, ma gorge se nouer à m'en faire vomir. Ouais, une lutte acharnée contre moi-même ne suffit pas à faire taire les sentiments. Plus les secondes s'écroulent plus j'me dis que Jéricho va me tuer. Ses paroles résonnent encore en moi, l'écho de sa haine est palpable sur les parcelles de mon corps. I HATE YOU ! I hate you, I hate you, I hate you. Mon sang se fait acide et une vague possédant en elle une force démesurée s'échoue sur mon âme. Mon corps se redresse, sûr de lui, ou presque. Juste en apparence. Le bordel intérieur est toujours présent, encore pire même.

C'est d'un pas rapide que je colle violemment mon corps contre celui de JJ pour accrocher désespérément mes lèvres aux siennes. J'peux pas m'empêcher de lui montrer que j'existe, de me mettre en avant. Puis j'ai pas envie de lui laisser prendre une simple inspiration pour gueuler, de l'élan pour me frapper, ou quoi que ce soit qui y ressemble. T'es qu'un bouffon Stride et tu te permets encore de prouver ton existence. Mais tout s'écroule, absolument tout. Et par mon attitude j'fais que foutre un coup de pied de plus sur le château de sable que j'pensais en béton. I hate you. C'est fou c'que la force des mots peut être violente. Cette pensée me revient sans cesse, à s'y épuiser. J'colle un peu plus mon corps contre le sien pour venir poser mes mains sous son haut. Mais doigts ne réclament que son épiderme, mes ongles s'enfoncent dans sa chair. J'te marque encore et encore, inlassablement, pour pas t'autoriser à m'oublier. La fièvre monte tellement que j'ai l'impression d'étouffer. Je recule mes lèvres des siennes pour reprendre ma respiration. Elles me brûlent, me démangent, sont toujours autant recouvertes de sang mais j'm'en balance. Je me concentre sur la douleur de ma mâchoire afin d'oublier celle qui me bouffe le cœur. « T'attends quoi pour me crever et retrouver le respect de ta sœur. » un sourire s'étire sur mes lèvres, par cette pseudo provocation, j'lui montre juste un aperçu de l'impact de ses mots sur mes plaies. « Allez, souris. Fais moi ton putain de sourire. J't'offre encore ce que tu veux. A crever en prison, autant me tuer, non ? J'veux dire … tant qu'il est encore temps. » Tu vois mec, t'es pas le seul à être blessé dans cette cellule. T'as le droit de me faire disparaître. J'viens de prendre cette putain d'initiative, sous le coup de la folie. Puis du désespoir, aussi. Mais ça, personne n'a besoin de le savoir.


Dernière édition par D. Jack 'Skeleton' Stride le Mar 5 Juin - 11:12, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: What I want to do, I can't do. I do what I hate. Ϟ Jéricho   What I want to do, I can't do. I do what I hate.  Ϟ Jéricho EmptyLun 4 Juin - 11:59

Coup de massue. Le procès approche et j'sais déjà d'avance que j'vais prendre perpétuité. Ouais, j'vais crever dans cette cellule comme un déchet de la société. Fatalité à laquelle j'commençais à accepter. Moisir ici, et le plus tôt sera le mieux. L’espoir s'envole, la folie s’introduit comme un poison qui gangrène mon âme. Hallucinations. Perte de contrôle. Délires. Crises d'angoisse. J'pourrais être perdu dans un désert, à errer depuis des jours sous une chaleur massacrante, c'était à peu près la même chose. Seul ce sentiment de solitude extrême qui marche constamment à côté de toi. Ami indésirable qui refuse de partir. Aucune chance de survie. Pas de deuxième chance. Ni aucun moyen de s'échapper d'ici. Cette fois-ci c'était bien la fin. J'en viens à penser que mon imagination à construit la rencontre avec ma soeur, l'interruption de Jack. Tout ça, c'était dans ma putain de tête. Autumn était à Londres. Jack était... Loin. Il serait jamais venu voir ma gueule. Encore moins après qu'il m'est quitté une énième fois. La vérité c'était que j'avais jamais bougé de ce lit et que j'devenais cinglé. Démêler la réalité et le délire devenait de plus en plus compliqué, voir impossible. Le passé devenait flou, le présent incertain, et le futur inexistant. Hallucination ou pas, le voir m'avait déconnecté un peu plus. L'espace d'un instant, j'avais presque oublié que j'étais enfermé ici. Comme une putain de bouffée d'oxygène. Une bouée lancée alors que j'étais perdu en mer.

Son corps vient rencontrer le mien. Énième délire. J'pense à lui et le voilà. C'était aussi simple que ça. Ses lèvres viennent presque arracher les miennes. Ma respiration se coupe. J'ai même pas besoin de chercher de l'air. J'm'en tape, c'est pas comme si j'en avais besoin. Incapable de lutter, ni l'envie de le faire, j'lui rend son baiser avec plus de force encore. Bordel, ça paraît tellement réel que ça en devient douloureusement bon. Ses doigts glissent son mon haut, ses ongles s'enfoncent. Un long frisson me parcours l'échine. Alors qu'il retire ses lèvres, j'en profite pour l'embrasser dans le cou. J'suis déjà en manque. C'est pire que l'héroïne. Le manque est encore plus sadique. Mais la dose n'a rien de comparable. Indescriptible. « T'attends quoi pour me crever et retrouver le respect de ta sœur. » Je redresse immédiatement la tête. Il m'a bien fallut quelques minutes pour comprendre. Il devrait savoir que j'suis incapable de le tuer. Je l'aurais déjà fait depuis longtemps si j'étais pas qu'un putain de faible. « Tais-toi, t'es pas censé dire ça. » J'refuse. C'est pas c'que j'veux. Depuis quand l'imagination fais le contraire de ce qu'on lui demande ?! Je presse mon corps encore un peu plus contre lui. Mon bassin vient se coller avec envie au sien, comme pour lui montrer c'que j'veux. Lui. « Allez, souris. Fais moi ton putain de sourire. J't'offre encore ce que tu veux. A crever en prison, autant me tuer, non ? J'veux dire … tant qu'il est encore temps. » Il est pas réel. Il est pas là. C'est que ma putain d'imagination. Il me demande pas de le buter. Rien n'est vrai. C'est qu'un mirage.

J'le repousse soudainement, secoué de nausées. J'dois prendre appuie contre le mur pour pas me casser la gueule. Faut qu'il sorte de ma tête bordel. J'peux pas le voir. Surtout pas pour balancer des conneries pareilles. J'ai beau savoir qu'il est pas réel, ses paroles ont l'impact d'un tsunami sur une maison de paille. J'me recule jusqu'à être totalement à l'opposé de lui. J'en profite pour reprendre ma respiration. Elle me brûle la gorge, comme si j'étais en train d’inhaler des flammes. " TA GUEULE ! T'es pas là putain ! Tu peux pas dire ça alors que t'es dehors en train de baiser le premier vagin venu. Arrête de toujours jouer les victimes. " Délire total. Propos incohérents. J'suis paumé. A l'ouest. Je ferme les yeux un moment, en espérant qu'il va disparaître comme il est venu et me confirmer que c'était juste un rêve. Ou peut-être que j'ai pas envie qu'il parte finalement. Finalement j'fais les pas qui me sépare de lui. Et je passe mes bras autour de sa nuque, comme pour m'accrocher à lui. " Pars pas..." Murmure avant que mes lèvres s'échouent avec douceur sur les siennes. J'me laisse tomber sur le lit, l'entraînant au dessus de moi dans ma chute. Immédiatement, je l'embrasse de nouveau. Ma vie, la sienne dépendent de ce baiser. La chaleur s'empare de mon corps. Je m'en fou de tout. J'suis avec lui, ou du moins en apparence, et c'est ce qui compte pour le moment. Je me recule de lui, juste assez pour lui retirer son t-shirt. Mon doigt parcours les traits de ses tatouages. La reproduction est parfaite, j'irais presque féliciter mon cerveau pour ce rêve qui paraît vraiment réel. Un léger sourire se dessine sur mes lèvres. Pas celui du connard. Mais du type presque heureux. Et je l'embrasse encore une fois. Mon coeur s'emballe. J'le veux.
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MessageSujet: Re: What I want to do, I can't do. I do what I hate. Ϟ Jéricho   What I want to do, I can't do. I do what I hate.  Ϟ Jéricho EmptyLun 4 Juin - 23:11

Ses lèvres se posent sur ma peau glaciale pour la brûler. J'me fous à planer toujours avec une certaine méfiance. Un peu comme un oiseau qu'on autorise à voler après des années en cage, les ailes si froissées qu'il n'est plus sûr de savoir encore s'en servir correctement. Alors, il se réserve, commence par de petits envols de branche en branche pour ne pas s'écraser au sol et se blesser une énième fois. Ma respiration se coupe, le temps ralentit. Encore une fois, tout m'échappe. La méfiance est là et m'empêche d'apprécier à sa juste valeur ce moment. Puis merde c'est de sa faute, c'est lui qui a dressé les chiens de garde contre lui-même. A coup de tromperies et de saloperies. Et pourtant, savoir son corps si proche de moi m'enlève un poids des épaules. Un vent de légèreté me porte au dessus de toutes cette peine ingérable et étouffante. J'applique la politique de l'autruche pour fermer les yeux sur toutes les cicatrices présentes en moi et puis … En lui. Je serre tellement Jéricho sous mes doigts que j'tente limite de le faire disparaître. La possessivité revient au galop. S'insinue dans mes veines. Et ce foutu sentiment revient, l'amour qui me murmure encore des promesses troublantes à l'oreille. Les péchés me tendent à nouveau les bras. J'prends de l'altitude au fur et à mesure que j'redécouvre son corps. J'ai l'impression que ça fait des années que j'l'ai plus eu aussi proche de moi. J'déteste tellement cet effet qu'il a sur moi. Cette possession totale qu'il a sur mon être. Mes neurones ne sont plus en état de réfléchir une fois que le contact se fait trop proche. Mes mains s'agitent, un sourire se dessine sur mes lèvres. Discret mais présent. La fusion de nos deux corps semble reprendre. Ensemble.

« Tais-toi, t'es pas censé dire ça. » Le coup de massue, celui de l'incompréhension. Instinctivement, mon corps se tord, se balance. Merde, qu'est-ce qu'il raconte ? Mes yeux qui s'perdent dans les sien renfoncent encore plus la peur qui secoue soudainement mon être J'le reconnais pas, son putain de regard. Celui du dur à cuire, du connard de service. L'indestructible. Il est où ? Putain. Mon coeur se durcit à ses paroles sans pouvoir faire quoi que ce soit de plus de le fixer avec une certaine intensité. Celle qui demande des réponses, questionne avec cet air perdu. Mon esprit se referme immédiatement sur mes espoir morts-nés. Non, Jack, c'est pas aujourd'hui que tout va s'arranger. J'me retrouve tellement comme un con que … j'laisse Jéricho me repousser sans essayer de l'en empêcher. Je suis ses mouvements en essayant de comprendre ce qu'il se passe. J'me surprends même à fixer la sortie en espérant qu'un gardien passe par là pour m'autoriser à changer de cellule. Cette idée, aussi lâche soit-elle, s'évapore de mon esprit lorsqu'à nouveau mon regard croise celui de JJ. " TA GUEULE ! T'es pas là putain ! Tu peux pas dire ça alors que t'es dehors en train de baiser le premier vagin venu. Arrête de toujours jouer les victimes. " Un rire nerveux traverse la barrière de mes lèvres, comme pour lui demander s'il est pas en train de me faire une blague. Juste de quoi me voiler la face un peu plus longtemps. J'ferme un instant les yeux pour m'aider à me calmer mais j'sais pas quoi faire putain. Et si encore fois, j'me plante ? Non, non, j'ai assez fait de conneries comme ça, c'est pas l'moment de m'enfoncer un peu plus. Douche froide. Descente directe sur terre. Bonjour fatalité. Jéricho est dingue. Un véritable taré. J'sais pas ce qu'ils lui ont fait en prison mais ça m'donne envie de les crever. De faire péter ce mur de brique pour l'sortir de là. Je prends une longue inspiration et le laisse s'approcher de moi. La nouvelle approche de son corps contre le mien me fait frissonner. Pas de plaisir, juste … de désespoir.

" Pars pas..." Suite à ça, c'est une tornade de douceur qui s'offre à moi. Frisson, parce que même dans cette situation, j'parviens pas à nier tout ce que j'peux ressentir à son égard. L'espace d'un instant j'perds même le contrôle de mes geste et entreprend à déboutonner le pantalon de Jéricho tandis que mes lèvres ne se détachent plus des siennes. L'effet des retrouvailles. J'm'oblige pourtant à me dégager de son corps lorsque Skeleton m'envoie une décharge électrique. J'éloigne mon visage du sien pour le fixer longuement avant de briser le silence. « Hé mec, tu te crois dans Ghost whisperer ou quoi ? » Ma main se pose sur mes lèvres ave cun l'air légèrement choqué, j'contrôle soudainement plus mes paroles. J'ai beau serrer la mâchoire à m'en faire péter les dents, les mots s'échappent, incapable de les retenir. Merde. « Tu t'souviens pas ? » J'me demande ce que je suis en train de foutre mais j'continue, en ayant le foutu sentiment que j'vais merder. « Il faisait nuit, on rentrait à l'appart', tous les deux. J'étais défoncé ... puis toi aussi. » J'comprends même pas pourquoi j'ai limite les larmes aux yeux quand je déballe ce mensonge. C'est fou c'que Skeleton peut être le roi de la comédie. « La soirée s'passait plutôt bien puis, y a eu ce type qui est arrivé. J'ai vu le flingue qu'il avait dans la main. Je l'ai vu, puis toi aussi j'crois vu la façon dont ta main a serrée la mienne. J'ai pas eu le temps de réfléchir que j'avais déjà une balle dans le bide. Encore des problèmes avec des dealers, à croire que ça s'arrête jamais. » J'baisse les yeux pour esquiver son regard et ne pas avoir à le fixer pendant que Skeleton m'utilise comme pantin. « J'me suis étalé comme une crêpe. Puis, j'ai pas vraiment eu l'temps de souffrir. Et j'suis mort. Mort, t'entends ? » Je quitte le lit pour me reculer et mettre entre moi et Jéricho une distance respectable. Enfin, j'relève le regard pour le fixer fermement en ne laissant transparaître cette fois aucune trace de faiblesse. « T'es en train de délirer. Ça s'baise pas un fantôme. » Un rire dément se manifeste et laisse à nouveau tomber un sombre silence. Complice du mensonge.
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MessageSujet: Re: What I want to do, I can't do. I do what I hate. Ϟ Jéricho   What I want to do, I can't do. I do what I hate.  Ϟ Jéricho EmptyMar 5 Juin - 15:35

« Hé mec, tu te crois dans Ghost whisperer ou quoi ? » Bingo. J'deviens fou. Dingue. Taré. A un niveau assez élevé pour qu'on m'enferme dans un asile. J'vois déjà mon avocat me dire qu'on peut toujours plaider la folie, j'aurais peut-être une chance de finir en psychiatrie qu'en taule. Happy end ! Peu importe, que j'crève en prison ou chez les fous, ça n'a pas vraiment d'importance. Le résultat est le même. Je l'observe sans vraiment comprendre ce qu'il lui arrive. Il me déstabilise encore plus, j'suppose que c'est le but. Ma main se pose sur ma poitrine comme pour calmer les battements de mon coeur qui n'ont de cessent d’augmenter. J'ai l'impression que chaque coups m'explose la cage thoracique. « Tu t'souviens pas ? » J'ai même pas b'soin d'en savoir plus. J'sais déjà à l’intonation de sa voix qu'il veut juste blesser. Comme d'habitude. Avec le temps, j'deviens presque hermétique à ce Jack là. J'l'écoute plus. J'fais comme s'il existait pas. Connard qui s'croit fort en faisant souffrir psychologiquement ses victimes. Jusqu'au bout j'refuserais de faire partie de l'une d'entre elles. Qu'il crève pour me manipuler, même quand j'suis dans un état second comme celui-ci. « Il faisait nuit, on rentrait à l'appart', tous les deux. J'étais défoncé ... puis toi aussi. » Mes yeux tentent de déchiffrer ses émotions, en vain. J'comprends pas ce qu'il tente de faire. Ni le but. C'pas lui en face de moi. J'refuse d'y croire. Peut-être Ske', mais là encore, j'ai du mal à y croire. Ce mec est aussi taré que moi, si ce n'est pas plus. « La soirée s'passait plutôt bien puis, y a eu ce type qui est arrivé. J'ai vu le flingue qu'il avait dans la main. Je l'ai vu, puis toi aussi j'crois vu la façon dont ta main a serrée la mienne. J'ai pas eu le temps de réfléchir que j'avais déjà une balle dans le bide. Encore des problèmes avec des dealers, à croire que ça s'arrête jamais. » J'le regarde. Bouche bée. Complètement ahuri parce qu'il venait de dire. J'tente de ressembler tous les éléments, mais j'suis carrément à l'ouest, abasourdi parce qu'il venait de me balancer. Là, j'veux juste qu'il dégage le plus loin possible de moi, s'il pouvait se casser c'était encore mieux. Putain merde, POURQUOI il devait encore tout gâcher ?! Pourquoi il se comportait comme un gros connard. Comment j'fais pour distinguer le Jack que j'ai pu connaître et celui-là ? Lequel était le bon. J'veux dire, je m'étais pas fait avoir par des fausses illusions ? « J'me suis étalé comme une crêpe. Puis, j'ai pas vraiment eu l'temps de souffrir. Et j'suis mort. Mort, t'entends ? » Mort... Mort ! J'peux presque voir le scène se dérouler sous mes yeux avec un réalisme à m'couper le souffle. J'le vois s'écrouler sur le sol. J'sens plus son pouls. Son coeur ne bat plus. C'est la fin. Souvenirs ? Ou la simple idée que j'peux le perdre qui s’insinue en moi avec une maladie incurable. Son corps quitte le mien et me laisse une sensation glaciale, morbide comme pour appuyer encore un peu plus les images qui défilent. Il n'est plus là et il ne le seras plus jamais. Véritable film d'horreur. « T'es en train de délirer. Ça s'baise pas un fantôme. » J'suis incapable de comprendre ce qu'il me dit. Y'a juste ce rire qui traverse la barrière de ses lèvres. Un rire que j'reconnais pas, mais que je devine. Il me ramène à la réalité comme un coup de fouet. J'prends une douche glacée.

Pendant un long moment, j'reste complètement stone. J'bouge pas, j'parle pas, j'exprime aucune émotion. Comme plongé dans un autre monde. J'fini par éclater de rire, brisant ainsi le silence. J'suis secoué d'un rire incontrôlable, nerveux, mais aussi amusé et moqueur. Ouais, j'me fou ouvertement de la gueule de Jack. Crise passée, j'me relève et me dirige vers lui, laissant tomber le masque volontairement. J'exprime juste un visage...Compatissant. Comme j'gardais un type faire la manche avec ses clébards. De la putain de pitié. Juste ça. Rien de plus. "Seriously Jack..." Je glisse ma main sur sa joue avec douceur. " J'pensais sérieusement que tu m'connaissais mieux que ça. T'es pas mort. Sinon, j'serais avec toi, même six pieds sous terre. " Mon visage devient plus doux, mais je garde toujours cette expression froide. " T'as toujours sous-estimé mes sentiments pour toi. T'as tord. Je t'aime, plus que n'importe qui d'autre. J'ferais tout pour toi." J'parcours la pièce du regard avant de reposer mes yeux sur Jack. " Même m'enfermer ici à ta place. J'sais pas quand tu vas te le mettre en tête. Au moins, y'en a qui l'a bien compris et qu'il l'utilise." Ouais, l'autre connard, Skeleton a bien compris où frapper. Ma soeur. Jack. Il connait tout mes points faibles et ça m'fou en rage. J'peux rien faire contre lui sans blesser Jack. Mon corps se colle au sien, et ma main se pose sur sa poitrine. J'peux sentir chaque battements de son coeur qui fait des montagnes russes. Lentement, j'pose mes lèvres sur les siennes, juste pour les effleurer avant de me reculer légèrement. " Faut qu'on arrête. Tu l'as dit toi même. Tu peux plus. J'suis désolé de... d'avoir tout gâché. De t'avoir menti, ou trahi, prends ça comme tu veux. Mais la dernière chose que j'veux, c'est te perdre. J'ai besoin de toi. Même avec tes défauts. Même quand t'es comme ça. Même avec lui. Même avec ton passé. Ou encore, même si tout l'monde est contre nous. Merde Jack, tu vas comprendre quand que j't'aime comme un fou ?! C'est pas la taule qui m'a rendu taré, c'est l'idée de te perdre pour de bon. Et toi... Tu gâches ce temps qu'on a ensemble pour t'éclater à blesser. J'espère que ça t'amuses. JE VEUX PLUS DE ÇA ! Tu comprends ?! Merde, t'as pas b'soin de ça pour que j'te remarque ! Encore moins pour que j't'aime. Faut vraiment que t'arrêtes ça, pour de bon. Et quand tu réaliseras ce que j'viens de te dire, tu reviendras me voir. En attendant, j'ai pas b'soin de voir ce connard"
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MessageSujet: Re: What I want to do, I can't do. I do what I hate. Ϟ Jéricho   What I want to do, I can't do. I do what I hate.  Ϟ Jéricho EmptyMar 5 Juin - 23:25

Nous y sommes, ce moment où la folie atteint son paroxysme, écrase, dérange, détruit. Vague totale d'incompréhension qui me donne un vertige et me recule un peu plus de Jéricho. J'me retiens faiblement au mur qui se trouve derrière moi alors que Skeleton me lâche une énième fois. J'ai l'impression que mes jambes deviennent du coton en même temps que mon crâne prend une dizaine de kilos en un rien de temps. L'oiseau prend du plomb dans les ailes. Sensation de légèreté éphémère. Les débris de mon histoire avec Jéricho se dessinent à nouveau sous mes yeux et me rappellent amèrement chacune de nos conneries respectives. Comme pour nous montrer du doigt et nous faire regretter que la vie ne se passe pas à pouvoir tout surmonter. Son rire transperce mes tympans, j'ai limite envie de poser mes mains sur mes oreilles pour ne plus l'entendre. Le seul truc positif là dedans, c'est qu'il semble retrouver la raison. J'baisse les yeux en l'entendant s'approcher de moi. Sa main qui se pose sur ma joue me décroche une palpitation. J'sens immédiatement mon cœur s'écraser contre ma cage thoracique. "Seriously Jack..." J'relève les yeux et soutient cette fois-ci son regard. C'est pas le moment flancher. Allez, vazy, écoute le, gobe ses paroles. J'pensais sérieusement que tu m'connaissais mieux que ça. T'es pas mort. Sinon, j'serais avec toi, même six pieds sous terre. Comment il peut en être aussi sûr ? Putain, c'est qu'un con. Il peut pas prévoir sa mort sur la mienne. On en a eu la preuve lors de l'accident de bagnole. J'étais à deux doigts de crever mais lui … lui, il allait bien. C'est la mort qui décide qui elle emporte. Pas lui. Si l'envie lui prend de nous séparer elle le fera. Frisson. Séparer de lui, j'le suis depuis trop longtemps déjà. J'l'avais pas vu avant que je débarque le voir en prison. Combien de jours à le réclamer, à hurler son prénom à qui voulait l'entendre ? Dépendance cruelle et passionnée. J'avais tenté d'l'oublier en me baisant les premières putes qui passaient mais … ça m'dégoûtait, j'avais vite arrêté cette merde. T'as toujours sous-estimé mes sentiments pour toi. Non, c'est faux, fin peut-être pas totalement. J'en ai juste marre. Marre de devoir tout recommencer, d'accorder ma confiance à quelqu'un et de la voir être abusée. Tu peux pas t'imaginer l'humiliation que ça peut être. La déception douloureuse aussi. Ce sentiment qui te tire par les pieds pour te faire redescendre sur terre et dissout le nuage sur lequel t'étais posé en pluie. Des gouttes d'eau qui sont là pour masquer les larmes qui coulent sur tes joues. T'as tord. Putain de drôle façon de le montrer, Jéricho. Un sourire se dessine sur mes lèvres à cette pensée. Je t'aime, plus que n'importe qui d'autre. J'ferais tout pour toi. J'le crois sur ce point là, parfaitement mais … c'est pas tout. Pourquoi c'est pas aussi simple ? Merde, c'est vrai quoi, il est prêt à tout me donner mais aussi à tout me reprendre. Quand Jéricho donne, il reprend aussi. En gagnant son amour j'avais perdu ma liberté. En gagnant une partie de son cœur, j'avais perdu ma dignité. C'était toujours comme ça, jamais je ne pourrai rester intact. Et même en me faisant à cette idée, j'avais toujours eu du mal à encaisser la perte. C'est humain, après tout.

Jéricho s'approche et il sait que ça m'rend dingue de le savoir si proche. Il le sait et c'est pour cela qu'il le fait. J'me retiens de pas attraper ses lèvres en contenant la vague de désir qui m'ravage le corps. Faut qu'on arrête. Ta gueule. Tu l'as dit toi même. Ta gueule ! Tu peux plus. TA GUEULE ! J'suis désolé de... d'avoir tout gâché. Oh, je rêve où ? Lui, désolé ? Mon souffle se coupe et j'me recule légèrement comme pour être persuadé que j'délire pas. J'doute limite de mon cerveau sur ce coup là. C'est vrai, vu comment il est fait, il s'rait capable d'imaginer des paroles qu'il veut entendre et les rendre réelles. Ou presque. Merde. De t'avoir menti, ou trahi, prends ça comme tu veux. Le couteau s'enfonce douloureusement dans la plaie. J'l'imagine en train de se taper Josh … Mes poings se serrent dans le vide et j'me retiens de me laisser tomber par terre. Jalousie maladive. C'est la pire chose qu'il ai pu m'faire. J'ai besoin de toi. La folie se multiplie par dix, mon coeur se contracte. J'veux pas entendre ses paroles, encore moins tomber une nouvelle fois dans le panneau. Mes envies sont contradictoires. Ma raison m'ordonne de lui en retourner une et mon coeur de lui sauter au cou, l'embrasser, le supplier de me pardonner de toutes mes conneries. Puis lui dégueuler tout mon amour jusqu'à m'en épuiser. Jusqu'à n'avoir plus que la bile à lâcher. Etre vidé de tous ces sentiments. C'est pas la taule qui m'a rendu taré, c'est l'idée de te perdre pour de bon. Jl'ui en veux de penser à ça. Non mais, sérieux, qu'il s'arrête ne serait-ce que 30 secondes sur mon regard et il verra, il verra comme j'suis en train de me consumer sous ses doigts. J'vais finir en un petit tas de cendres si ça continu. J'tente tant bien que mal d'exploser le masque pour lui prouver que j'l'aime. Pour lui montrer que j'suis pas le simple connard auquel il pense. Mais j'y arrive pas, il est trop épais maintenant, incassable. JE VEUX PLUS DE ÇA ! Et moi tu crois que ça m'amuse ?! MAIS OUI BIEN SUR ! Je m'éclate à te voir dans une cellule de prison. C'est tellement … magique. PUTAIN ! J'me retourne pour faire face à ce mur qui me soutient depuis le début. Mes poings s'abattent doucement dessus. Eux aussi ont perdu leur seule force. J'fais pas ça pour faire du bruit ou quoi que ce soit, juste pour contrôler un minimum mon désarroi. J'suis paumé. J'sais même pas ce que je fous là. J'pensais avoir balayé Jéricho de mon esprit mais rien n'est balayé. Tout est encore là, frais, ancré sur chaque parcelle meurtri de mon corps. Et quand tu réaliseras ce que j'viens de te dire, tu reviendras me voir. Mon front humide se colle contre le mur glacé tandis que j'tente désespérément de calmer ma respiration pour pas étouffer.

J'passe une main sur mon visage pour essuyer les gouttes de sueur. J'prends même le temps de jouer avec mon alliance pour faire à nouveau face à Jéricho. Le monde s'écroule, il n'y a plus que lui et moi comme j'l'espère depuis si longtemps. Pendant un moment j'ai limite l'impression que j'suis plus en prison. J'ai même perdu les traits du désespoir. La vie dont je rêve prend le dessus. Pendant ce laps de temps j'en profite pour tenter de récupérer un peu d'énergie. Tout est dans la tête comme dirait l'autre. J'compte plus le nombre de jours que j'ai passé sans bouffer, ou à peine. Trop occupé à trainer dans les rues pour récupérer du fric auprès des crapules qui avaient des dettes. Prendre du plaisir c'est bien, payer c'est mieux. Ca se déroule comme ça, la vie, on jouit d'un moment magique et le lendemain la réalité revient. Que ce soit en matière de fric ou de sentiments. C'est ce qu'il est en train de se passer. A trop aimer Jéricho j'finis par le payer. C'est ça le pacte qu'on passe avec la vie à notre naissance. Elle ne nous crée pas pour le plaisir. J'me rapproche doucement de Jéricho et pose ma main sur sa nuque pour bouffer les centimètres qui me séparent de lui. Mes lèvres se posent sous son œil gauche avec délicatesse. Mes yeux se ferment pour m'aider à me concentrer. Tenter de faire passer, par ce simple baiser c'que je peux ressentir là, tout de suite. De l'affection, de l'amour, une tornade d'envie et de projets irréalisables enfermé entre ces quatre murs. J'veux pas repartir, pas après cette longue absence. J'suis capable de tuer un flic pour m'faire enfermer avec lui si c'est la seule solution de le retrouver. J'me recule légèrement pour prendre la parole à mon tour après ce long silence. « J'ai envie de te dire que c'est pas grave, qu'on peut repartir à zéro. » J'déglutis difficilement. « Mais c'est faux, on pourra jamais oublier tous ce qu'on a traversé. Encore moins en ayant pour seul moment intime une visite au parloir de trente minutes. Tu sais aussi autant que moi que ça finira par recommencer. J'suis toujours le même. J'ai pas changé. » Allez merde, j'pars dans le négatif. J'passe ma langue sur mes lèvres comme pour effacer les phrases qui suivent et recommencer par d'autre. « Fin on s'en fout, j't'aime. Et putain … j'sais pas si c'est possible, si c'est seulement envisageable mais j'veux que tu sortes de là. J'trouverai une putain de solution. Puis même si c'est pas possible … puis fuck, come what may. » Sans crier gare j'lui saute limite dessus et l'embrasse comme un dingue avec toute la passion du monde. J'me refous à planer tout seul, comme un grand garçon. j'me stoppe un instant en souriant. « On doit pouvoir s'évader de cette merde, non ? » J'me décroche de lui pour m'approcher de la minuscule fenêtre et m'accrocher aux barreaux pour tenter de les faire céder. J'épuise mes dernières forces dans une mission impossible mais j'm'en balance. C'est fou comme l'espoir peut renaître d'une seconde à l'autre, sans raison. Mes pieds se posent sur le mur gris pour m'aider à mettre plus de force dans mes bras. J'm'acharne comme un malade mental. Si un gardien passe, j'suis mort. J'm'en balance. Mais c'est pas grave, c'est pour Jéricho. Il mérite bien ça. Puis j'me suis mis en tête qu'il allait sortir de là. J'veux le récupérer. Enfin.
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MessageSujet: Re: What I want to do, I can't do. I do what I hate. Ϟ Jéricho   What I want to do, I can't do. I do what I hate.  Ϟ Jéricho EmptyVen 8 Juin - 15:11

Sa main se pose sur ma nuque. Fébrile, douce, chaude. Je ferme les yeux, juste pour sentir son corps s'approcher du mien. Je profite de chaque secondes, de chaque émotions, et même des battements de mon coeur. J'peux à présent sentir ses lèvres sur ma peau qui me décrochent un long frisson de plaisir. Tornade de sentiments. J'prends ce qu'il me donne, je savoure sans restriction. Pointe tranchante d'amertume qui me scie le coeur. Parce que je sais que c'est la première fois qui me montre autant, et par la force des choses, la dernière fois. Gravé dans ma mémoire. Souvenir encré à jamais. Je réalise à ce moment là que je pouvais le perdre. Que non, on est pas invincible et qu'il y a aura toujours un mur de béton pour nous séparer. Éphémère. A trop vouloir jouer, provoquer, prévoir chaque coups, j'avais oublié l'essentiel. On ne peut pas toujours gagner. La chute est brutale, douloureuse, et laisse une plaie béante qui ne se refermera sûrement jamais. « J'ai envie de te dire que c'est pas grave, qu'on peut repartir à zéro. » Mon coeur fait un bond dans ma poitrine. C'est même étonnant qu'il n'explose pas. C'était une chose de penser à cette fatalité, mais c'en était une autre de l'entendre de la bouche de Jack. « Mais c'est faux, on pourra jamais oublier tous ce qu'on a traversé. » Comme une gifle, tout revient en mémoire. Notre rencontre, première fois, nos choix, trahisons, coups de pute, engueulades, de doutes. Mais aussi des moments de complicités, des rires, des joies, quand nos corps ne font qu'un. Ces moments qui sont nos faiblesses, mais aussi notre force. Comme une partie de nous même, et que pour rien au monde, je voudrais échanger, ça reviendrait à nous effacer. « Encore moins en ayant pour seul moment intime une visite au parloir de trente minutes. Tu sais aussi autant que moi que ça finira par recommencer. » Ouais, on a pris un ticket à vie pour un manège qui ne s'arrêtera jamais, sauf si un de nous décide de descendre et de tout stopper. Plus facile à dire qu'à faire. « J'suis toujours le même. J'ai pas changé. » Si y'a bien une chose dont j'étais certain, c'était que Jack ne changera jamais. Parfois, il pouvait fondre l'espace d'un instant, comme là, la glace, mais chassez le naturel et il revient au galop. Au fond, j'aimais chez lui ses qualités, comme ses défauts. De sa jalousie excessive à son tempérament violent jusqu'au mec dénué de sentiments. Nos caractères combinés était un véritable explosif, un bombe prête à tout détruire sur son passage. C'était aussi le mélange d'une passion incommensurable, une tornade dévastatrice. Un rien pouvait tout balayer.

« Fin on s'en fout, j't'aime. Et putain … j'sais pas si c'est possible, si c'est seulement envisageable mais j'veux que tu sortes de là. J'trouverai une putain de solution. Puis même si c'est pas possible … puis fuck, come what may. » J'ai à peine le temps de réaliser ses paroles que ses lèvres se scellent aux miennes. J'ai déjà oublié ce qu'il venait de balancer. Mes mains se posent sur sa nuque pour lui rendre son baiser avec encore plus de force. J'suis à mille lieux d'ici. De ces murs. Tout devient alors moins compliqué quand on est incapable de penser. J'enfonce légèrement mes ongles dans son épiderme, juste pour lui dire de pas s'arrêter. J'en veux toujours plus. Respirer ne devient plus une priorité, ou un instinct de survie. C'est devenu ses lèvres, son corps, lui, mon oxygène. « On doit pouvoir s'évader de cette merde, non ? » Réalité et fantasme bonjour. Je relaisse tomber mes bras avec lassitude. L'espoir avait quitté mon corps depuis longtemps pour laisser une étincelle s'allumer. J'étais résigné face à la fatalité, j'allais crever ici. La seule chose que j'voulais, c'était passer un peu de temps avec Jack autant que je le pouvais. Juste cette nuit et après il s'en irait et ne reviendrait plus. C'était une certitude. Je le regarde tenter d'arracher les barreaux par la seule force de ses bras et de sa détermination. Un combat perdu d'avance. « Jack... » J'tente de le faire revenir sur terre avec un ton doux mais fatidique, comme si un médecin annonçait à une famille le décès d'un proche. « Arrête, c'est fini. Y'a rien à faire et tu le sais. » J'avance vers lui. Arrivé à sa hauteur, j'tourne les yeux pour éviter de le voir s'acharner. « Merde descend de là ! Reviens sur terre. Même si t'arrivais à péter cette vitre, j'doute que t'ai un tapis volant pour qu'on s'casse d'ici sans problème. »

Trop tard. La porte de la cellule s'ouvre et le léger cliquetis du mécanise résonne. Assénant ainsi le coup fatal. Le cor marquant le début de la guerre me semble tellement lointain. J'entends juste le silence de la fin. Au moment où on passe au dessus des corps, qu'on a déjà transporté les blessés et où, on sait si on a perdu ou gagné la guerre. Cet infime espoir, cette envie secrète partant en fumée en même temps que nous. Le simple fait de passer quelques heures avec lui avait éveillé des sentiments que j'acharnais à enterrer. Finalement déterrés ils restaient à vifs en laissant sur eux un sentiment inachevé. Le choix de construire, ou de détruire s'était envolé. Deux flics, trois, ou peut-être plus attrapent Jack par le bras pour l'emmener ailleurs. Loin de moi. Haine et désespoir s’entre-choc avec violence. Ils peuvent pas me l'enlever. Pas maintenant. Mes jambes se portent toutes seules vers eux. Tête baissée dans le ta, j'attrape un flic pour qu'il lâche Jack. Je ne pense plus qu'à une seule chose : Qu'il reste ici, avec moi, et peu importe combien ça devait me coûter. Je pensais être prêt à ce qu'il s'en aille, j'avais fait le tour de la chose des milliers de fois, mais face à la situation, je perdais tous mes moyens. C'est lorsqu'ils m'attrapent par les bras pour m'immobiliser que je me fou à hurler son prénom comme un fou. " Jack ! JACK ! JACK ! LÂCHEZ LE ! " J'me débats sans relâche, aux premières loges devant les mecs qui l'emmènent hors de la cellule. "Pars pas...", murmure en plongeant mon regard dans le sien. Piqûre de rappel, j'lui avait déjà dit tout à l'heure, et j'veux juste qu'il se souvienne que j'ai jamais voulu qu'il s'en aille. Que j'étais bien avec lui. Un adieu. On laisse derrière nous des projets d'une vie qu'on ne pourra jamais réaliser. Mais, d'une manière ou d'une autre, c'était pas déjà écrit? On a pas toujours eu cette épée Damoclès au dessus de nous ? La porte se referme, et j'frappe à celle-ci jusqu'à l'épuisement. Mon corps glisse le long de la porte et de nouveau, je flirt avec la solitude. Rien n'a existé. Rien n'est réel.
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