► OOH LA LA PARIS.
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 « Call me pathetic, call me what you will. » SKELETON

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MessageSujet: « Call me pathetic, call me what you will. » SKELETON   « Call me pathetic, call me what you will. » SKELETON EmptyDim 3 Juin - 19:35

Il devait être aux alentours de 3h du mat’. J’avais passé la moitié de la nuit à danser collé/serré avec un mec dont j’ignorais tout, à part le fait qu’il avait beaucoup d’argent à dépenser. Un de mes clients parmi les plus riches, ouais. Seulement voilà, il avait beau avoir de l’oseille, monsieur n’était pas capable de pécho pour la cause. C’était là que j’intervenais. Ca aurait été vraiment dommage de se ridiculiser devant ses potes en venant seul à cette soirée hein ? Bref, c’est en comptant mes billets que je sors de l’établissement, un sourire satisfait élargissant mes lèvres. La soirée avait été bonne. Avec tout le pognon que j’venais d’amasser, j’allais pouvoir me défoncer sans penser à mes problèmes d’argent, ce soir. A condition de trouver un dealer, bien entendu. J’comptais pas trop là-dessus. Généralement, tous les fourgueurs de drogue étaient en rupture de stock à une heure aussi tardive de la nuit, surtout un week-end. C’était bien ma veine. J’me serais pourtant saignée pour avoir un rail de coke, là, maintenant, de suite. Bref, y penser ne changerait rien à la situation, que du contraire. Alors que je m'apprêtais à me foutre à la recherche d’un squat où passer la nuit, j’entends un bruit de pas se rapprochant derrière moi. J’me retourne par réflexe. Puis aussi parce que j’avais envie de me battre. J’espérais de tout cœur qu’il s’agissait d’un mec malintentionné que je pourrais démolir avant de prôner la légitime défense. A ma grande surprise, c’est le regard de Skeleton, ou plutôt devrais-je dire Jack, que mon regard croisa. Paris, une périphérie de 105,4 km², plus de 2 millions d’habitants, 20 arrondissements, et j’arrivais encore à croiser sa gueule. Incroyable.

Automatiquement, j’range mes billets dans ma poche. J’avais pas bossé la moitié de la nuit pour me faire racketter, ce serait trop con. J’suis légèrement nerveuse parce que j’ai pas de flingue, ni de couteau sur moi, contrairement à mes habitudes. C’est que c’est plus difficile de planquer une arme dans une tenue de soirée et dans des chaussures à talon que dans un jeans, une veste et des doc martens. Surtout que généralement, il y a toujours une fouille à l’entrée. Bref, faute de pouvoir me défendre à la barbare, j’sors mon portable de la poche de ma veste. J’appuie sur les touches 1 et 7 de mon téléphone. J’avais plus qu’à enfoncer le téléphone vert pour qu’un appel soit passé au commissariat le plus proche. Je brandis alors mon téléphone dans les airs, à la vue du squelette.

    « Un faux pas et c’est la fin de ta liberté, Skeleton. J’ai qu’un bouton à presser pour que les flics débarquent. »


Sauf que s’il me connaissait un minimum, il aurait dû savoir que j’aurais préféré mourir plutôt que de laisser les poulets se charger de lui. En réalité, tout ce que j’espérais, c’était attirer l’attention de Skeleton histoire de m’amuser un peu.
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MessageSujet: Re: « Call me pathetic, call me what you will. » SKELETON   « Call me pathetic, call me what you will. » SKELETON EmptyLun 4 Juin - 19:37

Brume épaisse. Sombre silhouette qui dévale les rues de la ville tombées dans la nuit. Chat noir laissant s'échouer une poubelle sur le sol dans un bruit de féraille désagréable. Sourire fièrement dressé sur un visage aussi glacial que le marbre. Perle de sang empoisonnée traçant sa route sur un bras nu. Aiguille encore plantée dans une peau abusée. Atmosphère lourde qui écrase sur son passage toutes traces de vie quelconque. Aussi indélicate que le reste. Skeleton, vague de chaos redoutable qui s'attaque à cette nuit impénétrable. Destructreur et comparable à une mort palpable. Il attire, aspire, détruit, ravage. Un tsunami de sentiments négatifs. Facilement comparable à toutes les catastrophes du monde, il atteint comme la peste et le choléra. Déstabilise tel un tremblement de terre. Skeleton, larme qu'on laisse couler sur un visage déjà brûlé au vif. Douloureux.

Trois heures du matin, une petite ruelle de Paname, l'endroit par excellence où toutes les choses les plus horribles peuvent s'y passer. Viols, bagarres, vols, trafics de drogues, meurtres. Toutes les entourloupes du monde peuvent s'y passer sans que jamais personne n'en témoigne auprès des autorités. Souvent par manque de spectateur ou bien par peur. Jack venait de prendre sa dose quand j'avais enfin réussis à le convaincre de sortir de sa piaule dégueulasse. Ca f'sait un bail maintenant, qu'il n'essayait plus de me faire face. La vérité était telle. A présent, de nous deux, j'étais celui qui vivait les émotions, qui prenait la parole. Jack ne faisait plus qu'office de décor. « Un faux pas et c’est la fin de ta liberté, Skeleton. J’ai qu’un bouton à presser pour que les flics débarquent. » J'relève doucement le regard en m'obligeant à m'arracher presque trop violemment de mes pensées. D'un haussement d'épaule je m'approche d'Autumn pour l'inciter à appuyer sur ce foutu bouton pour me dénoncer aux flics. J'sais très bien qu'elle le le fera pas et c'est pourquoi je laisse ma main se poser sur le téléphone pour l'attraper et le laisser s'écraser au sol. C'est d'un coup de pied violent que je l'écrase sans jamais lâcher son regard. J'peux pas m'empêcher de la regarder de haut en bas avec envie. J'suis qu'un chaud lapin et c'est pas prêt de changer. Une fois mon inspection effectuée je laisse finalement un sourire se dessiner sur mes lèvres tatouées. « Faudra vraiment que tu songes à être crédible un jour. » Merde, j'suis limite content de la retrouver. Je m'approche d'elle pour laisser mes lèvres se poser sur sa joue. J'sais très bien que ça risque de l'énerver et au fond c'est tout c'que j'attends. La voir sur la défensive, y a rien de mieux, lire dans son regard l'étincelle de dégoût renaître me fait jubiler d'avantage. Curieux mélange de désir et de mépris.

« Laisse ton trottoir à une autre catin et viens donc m'accorder quelques minutes. » Instinctivement, comme pour mettre un accent sur mes paroles, ma main attrape son poignet pour l'obliger à me suivre d'un pas vif et pressé. Un sourire narquois se dessine sur mes lèvres, toujours le même, identique, marquant cette même distance avec le monde extérieur. Bouclier incassable. Ou réelle nature qui n'exprime que la malice et la connerie. J'me stoppe violemment contre un mur et pose mes cinq doigts dans les cheveux d'Autumn pour l'obliger à s'accroupir. « J'espère que tu vas m'faire ça gratuit. » Pause. « Pour un vieil ami. » Tout pour l'emmerder, tout pour la dégoûter, j'veux qu'elle me haïsse, comme le reste du monde. Sensation étrange de vide interminable et de besoin de se sentir si peu estimé. Allez, sors moi le grand jeu. Parce que je sais que tu t'en tiendras pas à la simple claque basique.
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MessageSujet: Re: « Call me pathetic, call me what you will. » SKELETON   « Call me pathetic, call me what you will. » SKELETON EmptyLun 4 Juin - 21:26

Une personne sensée aurait certainement tourné les talons en voyant Skeleton s’approcher, un sourire qui n’annonçait rien de bon aux lèvres. Pas moi. J’avais trop de fierté pour ça. Puis au fond j’étais persuadée qu’il tenait un minimum à sa liberté, ce qui ne semblait pas être le cas vu la démarche assurée avec laquelle il s’avançait vers moi. J’ai pas le temps de tenter quoique ce soit que déjà, il m’arrache mon portable des mains. J’pensais pas être prévisible à ce point. A croire qu’il était dans ma tête. Putain ce que je pouvais le détester. J’le regarde écraser mon portable au sol, complétement impuissante. J’venais de perdre le seul moyen de pression que j’avais sur lui. Moyen de pression qui s’était avéré totalement inefficace face à lui, par ailleurs. J’avais été conne de croire que j’avais une chance contre lui. C’est vrai, ce mec avait buté une trentaine de personnes sans état d’âme et moi, j’avais eu la connerie de me foutre en tête l’idée qu’une gamine de 18 ans comme moi pouvait lui faire faire dans sa culotte. C’est beau d’y croire. « Faudra vraiment que tu songes à être crédible un jour. » Seriously ? C’était lui qui venait me parler de crédibilité alors qu’il était presque revenu en rampant aux pieds de mon frère après avoir mis ‘définitivement’ fin à leur relation ? Non mais je rêve. Je me retiens de pas faire la remarque. Après tout leurs histoires de cul couple ne me regardaient absolument pas. Bien entendu, question de fierté, je n’allais pas le laisser mettre ma crédibilité en doute. Je peux pas m’empêcher de rajouter mon grain de sel.

    « C’était pas mon but. J’voulais juste voir si t’avais quelque chose dans le pantalon ou si tu t’inventais une paire de couilles. »


Je serre les poings lorsque ses lèvres viennent effleurer ma joue. J’dois me faire violence pour pas lui coller ma main dans la gueule. J’sais bien qu’il attend que ça. Ce type est complétement maso, c’est limite si la douleur le fait pas jouir. Je me contente donc de le fusiller du regard pour le dissuader de recommencer. J’allais pas être aussi indulgente si je l’y reprenais, foi de Autumn. « Laisse ton trottoir à une autre catin et viens donc m'accorder quelques minutes. » Ok. C’est officiel. Skeleton pense avec sa queue. C’était à peine la deuxième fois que je le revoyais depuis la fusillade et j’avais eu le droit au même nombre de propositions sexuelles. Quand il m’agrippe par le poignet, j’le suis docilement. J’vois pas l’intérêt de lutter contre un mec qui fait trois fois mon poids. En plus, j’suis persuadée que plus j’me débats, plus il va insister et plus il s’amusera à jouer avec moi. Et autant dire que j’avais pas vraiment envie de m’abîmer le poignet. De la même manière que je m’suis laissée trainer dans cette petite ruelle sombre, j’me fous accroupie avant même qu’il me le demande. J’attends le bon moment pour frapper par surprise, quand il s’y attendrait le moins. « J'espère que tu vas m'faire ça gratuit. » J’redresse la tête et j’lui décoche un sourire. Si seulement il savait ce qu’allait lui coûter sa nymphomanie.

    « J’suis certainement pas aussi douée que mon frangin. Dommage que la prison lui accorde plus le droit aux visites conjugales, hein ? »
    Je souris de plus belle. C’était de ma faute si JJ n’avait plus droit aux visites privées. « Allez, j’peux bien faire ça pour toi, tu fais partie de la famille maintenant. »


Je ferme alors ma gueule et j’me fous à déboutonner son jeans. J’regarde celui-ci tomber sur ses chevilles et j’abaisse son boxer avant d’approcher mes lèvres de son membre comme pour lui tailler une pipe. Sauf qu’au lieu de ça, mes mâchoires se referment sur sa chair. J’serre les dents aussi fort que j’peux, secouant la tête comme un chien fou. Tout ce que je veux, c’est qu’il souffre. J’veux l’entendre hurler. J’veux le sentir se débattre. J’veux le rendre eunuque. Seulement voilà, j’voulais pas me foutre mon frère à dos. J’sais pas comment il allait survivre sans sa dose de sexe, celui-là. Puis Jack vaut pas vraiment la peine qu’on se prenne le chou. Bref, après avoir augmenté un peu plus la pression de mes dents, j’finis par lâcher prise. Je jette un regard amusé à son zigouigoui. Cette pipe qui n’en était pas une m’avait au moins appris une chose : Jack s’était fait tatouer le nom de mon frère sur la queue. Je secoue la tête de gauche à droite d’un air navré :

    « J’suis désolée pour Jéricho. Il va s’en remettre, c’est un gros dur. »


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MessageSujet: Re: « Call me pathetic, call me what you will. » SKELETON   « Call me pathetic, call me what you will. » SKELETON EmptyMer 6 Juin - 18:45

« J’suis certainement pas aussi douée que mon frangin. Dommage que la prison lui accorde plus le droit aux visites conjugales, hein ? » J'souris sans ajouter un mot, comme si j'allais un jour laisser son connard de frère me toucher. J'suis pas un de ses chiens qui rampe à ses pieds. Ce qui m'rendait le plus fou dans cette histoire c'était de me trimbaler avec son nom tatoué sur ma queue. Franch'ment, comme s'il possédait pas assez Jack comme ça, cet idiot avait décidé de se le graver dans la peau. Un soupire traverse la barrière de mes lèvres à cette pensée. J'reviens sur terre lorsqu'Autumn baisse mon jean. J'suis persuadé qu'elle va me faire un truc pas net mais j'm'en balance, je la laisse faire, pour voir de quoi elle est capable. Juste pour tester jusqu'où sa haine peut la mener. Ses mains qui effleurent ma peau me font grimacer. J'déteste tellement le contact, merde. Alors que j'cesse de la fixer, j'peux sentir sa mâchoire se refermer là où il faut pas. La douleur me décroche un frisson, j'laisse d'abord un gémissement de plaisir me nouer la gorge. C'est tellement douloureux que ça en devient limite bon. Sauf que voilà, l'bas de mon ventre crie souffrance et j'me retrouve obligé de foutre un violent coup de pied dans le bide d'Autumn pour la reculer. Ma main se pose instinctivement contre mon sexe, histoire de se rassurer qu'elle est bien encore là puis, comme ça, j'ai l'impression que la douleur s'évapore. Simple illusion. J'serre ma mâchoire en m'en faire péter les dents pour oublier ce que cette connasse vient de me faire.

Sauf que non, la voir étalé par terre a le don de raviver un peu plus la rage que j'ai contre elle. J'nous revois, quelques années plus tôt, elle était un peu comme maintenant, à mes pieds. L'odeur de poudre, des flaques de sang autour de nous. J'l'ai regardé un moment puis j'ai tiré, j'ai entendu la balle s'enfoncer dans sa peau. J'lui ai foncé dedans comme dans du beurre. C'était magique. J'lui ai volé ses rêves de gosse, ses envies de bonheur. J'lui ai même arraché ses ailes, j'ai recousu les plaies avec un fil épais pour les empêcher de repousser. J'lui ai pris une grande partie de sa vie et j'en jubile encore. Si j'la retrouve maintenant c'est pas par hasard, certainement pour que j'termine le boulot. C'est d'un geste lent que je me rhabille. J'prends même soin à bien remettre en place mon t shirt. Parce que quand on s'appelle Skeleton, la moindre des choses c'est de toujours bien paraître. C'est même la règle d'or. J'me penche en sa direction pour attraper son bras et l'aider à se relever. Fin l'aider, plutôt l'obliger. Mon autre se main se pose instinctivement sur ses reins pour la coller contre moi. J'suis jamais rassasié, elle vient de me broyer la queue et j'en redemande. Mon sourire pervers ne me quitte pas. Y a pas de passion, d'affection, quedal. « J’suis désolée pour Jéricho. Il va s’en remettre, c’est un gros dur. » J'la repousse violemment lorsque le prénom de ce bâtard sort à nouveau de ses lèvres. L'envie de la baiser dans une rue dégueulasse disparaît. Lunatique. J'la fixe un instant pour la plaquer contre le mur de pierre qui se trouve derrière elle. Ma main, toujours aussi nerveuse et sournoise se pose sur son cou sans pour autant exercer une pression.

« Ton frère est destiné à l'abstinence, à moins qu'il n'accepte de donner son cul à un taulard pour une part de purée de en plus. » J'ai décidé de m'attaquer à une corde sensible que je maîtrise plutôt bien, son frère. Alors, j'continue de lui déballer toutes mes conneries à la gueule avec un cynisme palpable. « J'pense même que ça sert à rien que tu restes sur Paris. Ton frangin, il est en taule. Et il va y crever. » J'laisse un sourire satisfait se dessiner sur mes lèvres. « Il est si peu estimé par la société qu'on l'enverra à la fosse commune où son corps pourrira avec des tas d'autres. » J'marque une pause, le temps de déglutir difficilement pour enchaîner sur une réflexion salement détestable. « J'ai entendu dire qu'c'est difficile, voir même impossible de faire le deuil d'un frère. » Un rire dément brise le silence. Tu t'es jeté dans la gueule du loup, assume.
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MessageSujet: Re: « Call me pathetic, call me what you will. » SKELETON   « Call me pathetic, call me what you will. » SKELETON EmptyJeu 7 Juin - 0:40

Ce mec était décidément pas normal. J’venais presque de lui arracher la queue et il trouvait encore moyen de gémir de plaisir. Sa mère l’a vraiment bercé trop près du mur quand il était gosse, pas possible autrement. Bref, j’suis trop occupée à me moquer intérieurement de lui pour penser à me reculer et à me mettre hors de portée d’éventuels coups. En fait, j’avais même pas envisagé le fait que Skeleton riposterait. J’étais persuadée qu’il allait être terrassé par la douleur un peu plus longtemps que ça. Encore une fois, le psychopathe me démontrait que je m’étais trompée sur toute la ligne. Faudrait franchement que j’apprenne à connaître mon adversaire avant de me lancer tête baissée dans des duels de ce genre. Je me sentais complétement désarmée face à lui. Ce gars savait tout de ma vie, comme s’il m’avait fréquenté des années durant. Il savait où frapper pour que ça fasse mal. Il connaissait mes faiblesses. Pas étonnant, ma seule faiblesse, c’était lui. Lui et tout ce qu’il m’avait fait endurer. Je n’ai plus jamais été la même depuis ce jour-là. Quelque chose à changer en moi. J’suis passée du stade de petite fille modèle à celui de grosse rebue de la société. J’ai beau cassé du sucre sur le dos de Skeleton mais au fond, j’vaux pas mieux que lui. J’voulais sa peau parce qu’il avait tué des innocents mais si je venais à le tuer un jour, je me transformerais moi-même en assassin, arrachant également un innocent à la vie. Parce que oui, je m’étais persuadée que le seul coupable dans toute cette histoire, c’était Jack. J’avais mes raisons de rejeter la faute sur lui. En effet, si ce putain de faible n’avait pas laissé Skeleton avoir le dessus, personne n’aurait péri dans cette fusillade au jour d’aujourd’hui. Parce qu’un homme avait baissé les bras face à son double diabolique, une trentaine d’humains avait perdu la vie. Donc ouais, si je devais blâmer quelqu’un, ce n’était pas Skeleton, mais bien Jack.

C’est alors que j’étais plongée en pleine réflexion avec moi-même que son pied vint percuter mon ventre, me plaquant violemment au sol. Bien sûr, j’avais eu mal, mais je me refusais de le montrer. J’lui ferais pas ce plaisir. Je me contente donc de serrer les dents et de me recroqueviller presque imperceptiblement sur moi-même en attendant que la douleur passe. J’étais pas décidée à me relever. Au moins, maintenant que j’étais au sol, aucun risque que je tombe plus bas et à part me ramasser des coups de pied dans la gueule – j’avais déjà mis mes bras en croix devant mon visage au cas où –, je risquais rien. A nouveau, Skeleton décida de me surprendre en faisant tout le contraire de ce à quoi je m’attendais, c’est-à-dire me remettre sur pieds et me coller à lui. Je savais pas quelle réaction adopter face à ce type. Si j’optais pour l’indifférence, il allait en faire toujours plus pour me mettre hors de moi. Si je me tournais vers la violence, qu’elle soit verbale ou physique, il kifferait à coup sûr. Bref, j’étais dans une impasse. Mon premier réflexe est de poser mes mains sur son torse et d’enfoncer mes ongles dans sa peau, à travers son t-shirt, pour l’inciter à me lâcher. Le simple fait d’avoir un contact corporel avec lui me dégoûte. Heureusement, il ne tarde pas à me repousser. Lorsqu’il glisse sa main jusqu’à mon cou, moi, j’lui fous la main au paquet. Je resserre alors prise. On verra bien qui lâchera l’autre en premier. « Ton frère est destiné à l'abstinence, à moins qu'il n'accepte de donner son cul à un taulard pour une part de purée de en plus. » Décidément, ce mec a vraiment un sens de l’humour surdéveloppé. C’était certainement pas mon frère qui allait laisser son appareil génital au chômage. Une fois que le manque de cul se ferait ressentir, j’suis sûre qu’il ne pensera plus une seule seconde à Jack.

    « Abstinence ? Te fous pas de ma gueule. Il a assez d’argent pour réunir tous les gigolos de Paname dans le même parloir. C’est pas comme si t’étais indispensable. »
    Parce que ouais, lui et moi, on a une faiblesse en commun : Jéricho. J’sais à quel point Jack est possessif, maintenant, j’sais pas si ça s’applique également à Skeleton. « Qui te dit que c’est pour lui que je suis venue sur Paris ? » A la base, j’étais venue uniquement dans le but de me venger. Mais ça, je me garde bien de lui dire, j’voudrais pas que sa tête gonfle au point de ne plus passer les portes. Bref, en retrouvant Jéricho, j’avais fait d’une pierre deux coups, et j’allais pas m’en plaindre. « Arrête de l’enterrer avant que son heure ait sonné, tu veux ? Tu sais aussi bien que moi que dans le genre coriace, on fait pas mieux que mon frère. » Deuil. Ce mot sonne faux à mes oreilles. J’ai perdu ma meilleure amie le jour de la fusillade. J’ai pas envie de revivre ça une seconde fois. J’survivrais pas à la perte de mon frère. Il était ce que j’avais de plus précieux dans ma vie. « Ca tombe bien, il est pas mort. Et j’suis sûre qu’il a encore de longues et belles années devant lui. » J’essaie de retrouver mon calme. C’est pas que parler de la mort de mon frère me dérange, mais c’est tout comme. J’prends une grande bouffée d’air avant de continuer. « Puis, ça doit pas être pire que perdre un amant, hein ? »

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MessageSujet: Re: « Call me pathetic, call me what you will. » SKELETON   « Call me pathetic, call me what you will. » SKELETON EmptyJeu 7 Juin - 17:49

Ma main libre se pose sur celle d'Autumn lorsque celle-ci resserre ses doigts sur mon entre jambe. Parce que mine de rien, la douleur est encore là, vachement présente. J'laisse rien paraître mais elle doit bien se douter que je souffre encore. C’est pas comme si t’étais indispensable. Mes doigts se resserrent légèrement sur son cou à sa réflexion. Même avec un pied dans la tombe Jack est jaloux. Possessif. Ca m'fait rire autant que ça me dégoûte. J'tente de l'apaiser en le persuadant qu'elle raconte que des conneries. Ouais, ça nous arrive d'être uni parfois, même plus souvent qu'on ne pourrait le croire. Si j'suis si dur avec lui c'est pour essayer de retrouver l'type qu'il a été. Aussi glacial qu'un iceberg. L'problème c'est juste qu'on est jamais d'accord et puis qu'on a pas, mais absolution pas du tout le même tempérament. Mais si l'imagination de Jack m'a crée c'est qu'il avait besoin de moi. Vous savez, c'était qu'un gamin quand il a commencé ses délires. C'est à peine s'il savait marcher sans s'faire un croc-en-jambe. A l'époque il m'voyait plus pour l'ami imaginaire qui l'aidait à lui donner confiance. C'est aussi pour cela qu'il m'a crée avec l'incapacité d'aimer ou quoi que ce soit qui y ressemble. Parce que ça le tuait suffisamment à lui d'avoir des sentiments. Il a voulu, j'sais pas, mettre un équilibre à sa vie pour pas plonger plus vite dans le trou. Sauf qu'avec le temps, ce simple ami a pris des proportions énormes. Incontrôlables. On sait tous qu'entamer un combat contre soi-même est choses perdue d'avance. La paix intérieure est impossible à acquérir. J'me souviens de ses mains qui tremblaient quand il tenait un flingue le jour de la fusillade. J'ai décidé d'prendre en charge cette partie délicate du cataclysme qu'on avait mis en place. Tous les deux. Fin non, surtout moi, mais c'est pas grave, l'importance n'est pas là. J'ai tué toutes ses personnes parce que je le voulais, je le désirais même plus que tout au monde. Ce n'était à mes yeux qu'un jeu, le meilleur jeu de tous les temps. Mieux que la playstation, la xbox, le pc, mieux que ... tout. J'ai toujours été comme un gosse, j'ai jamais su voir les limites des choses, différencier le danger du reste. Et aujourd'hui encore, j'comprends pas ce qu'il y a de mal à tuer. De toute façon, personne n'est éternel, merde. Puis voir Autumn me détester à cause de ça ... ça m'fait limite marrer. C'est quoi cette manie à haïr la faucheuse ? On est pas dans Twilight, putain. Même Dieu est mort. Tout le monde y passera, tôt ou tard. C'est ce qu'on appelle la réalité.

« Puis, ça doit pas être pire que perdre un amant, hein ? » J'me rends compte que j'suis en train de fixer le contour de ses lèvres. Ses paroles m'aident à reprendre mes esprits et j'plonge à nouveau mon regard dans le sien. Je la lâche enfin avant d'hausser les épaules pour répondre à sa question. « Ça se remplace. » Contrairement à un frère. Ma voix est légèrement moqueuse, du genre 'c'est une évidence, non ?'. J'me décide à reculer de quelques pas pour attraper mon paquet de cigarettes. J'peux limite entendre mes poumons me supplier de pas fumer cette clope. La flamme du briquet l'allume et c'est d'un geste pressé que je cale le bâton de nicotine entre mes lèvres. J'prends le temps d'inspirer la fumée et la crache délicatement au visage d'Autumn. La provocation se trouve dans le moindre de mes gestes, c'est tellement une habitude que j'm'en rends même plus compte. Je rapproche presque délicatement mon visage du sien pour déposer un baiser au coin de ses lèvres et finalement me reculer vivement d'elle. J'ai l'impression de respirer à nouveau, libération. Sans plus lui accorder un simple instant l'attention, j'engage un pas rapide pour m'éloigner d'elle. « Tu devrais rentrer. Après c'que t'as traversé, tu mérites plus glorieux qu'être tuée par un vieux clochard bourré dans une rue qui pue la pisse. » Non, je ne me soucis pas d'elle, j'pouvais juste pas partir sans avoir rien ajouté. Une sorte de 'à la prochaine'.
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MessageSujet: Re: « Call me pathetic, call me what you will. » SKELETON   « Call me pathetic, call me what you will. » SKELETON EmptyVen 8 Juin - 12:16

Lorsque je fais remarquer à mon interlocuteur que mon frère peut très bien se passer de lui, j’peux sentir Jack se manifester à travers Skeleton. Ses mains se resserrent légèrement autour de mon cou, trahissant son incorrigible jalousie. Ca voudrait donc dire qu’une part de lui reste consciente quand Skeleton prend le dessus. Intéressant. Ma bouche se tord en un sourire. J’me demande comment Jéricho peut aimer un type comme Jack. C’est vrai, sa seule force, c’est Skeleton. Sans lui, il ne serait probablement pas devenu ce qu’il était aujourd’hui. Il serait probablement resté un mec dénué de toute personnalité jusqu’à la fin de sa vie. Un simple gars comme les autres. Skeleton, c’était un peu comme l’incarnation du diable. Jack n’était qu’un misérable réceptacle humain complétement dépassé par la puissance de son hôte. Il avait fait l’erreur de croire qu’il pouvait lutter contre lui. Forcément, c’était Skeleton qui avait remporté ce combat inégal et ça s’était terminé en fusillade. Jack s’était montré incapable de l’empêcher d’appuyer sur la détente. Des innocents avaient payé leur vie pour sa connerie. J’avais failli payer la mienne. J’pourrais jamais lui pardonner son inconscience. J’étais bien trop rancunière pour ça. Pendant que j’étais dans le coma, son image m’apparaissait toujours en rêve, me torturant continuellement. Ce mois avait été le pire mois de ma vie. J’le revoyais encore pointer son flingue sur moi. J’le revoyais encore jouir alors que le sang lui giclait à la face. Son rire n’avait pas arrêté de résonner dans ma boite crânienne. Jack m’avait hantée constamment.

Lorsqu’il se décide enfin à me lâcher, je me masse le cou du bout des doigts. J’savais pertinemment bien qu’il allait rien me faire. L’époque où Skeleton pouvait buter une trentaine d’innocents sans scrupule semblait être révolue. A présent il rechignait même à tuer une adolescente comme moi. J’espérais que sa bisounoursification allait s’arrêter là, sans quoi il risquait de devenir aussi pathétique que ce crétin de Jack. « Ça se remplace. » Je ne prends pas la peine de rétorquer, tout simplement parce que je ne voyais pas quoi répondre à ça. Il venait de marquer un point et par la même occasion, de me clouer le bec. Respect. J’le regarde alors s’allumer une clope sans broncher. Enfin, du moins jusqu’à ce qu’il me crache sa fumée à la gueule. Ni une ni deux, j’lui arrache sa cigarette des doigts et je l’écrase sur son torse, appuyant le plus fort possible pour être sûr qu’il allait être brûlé à travers son t-shirt. S’il y avait bien quelque chose que j’pouvais pas supporter, c’était qu’on me traite comme une sous merde. Qu’il garde ça pour les nanas qui osaient pas lui tenir tête et qui se laissaient faire docilement. J’me contente de tourner la tête lorsqu’il me dépose un baiser au coin des lèvres. J’sais pas à quoi il joue. Et j’suis vraiment pas décidée à marcher dans son jeu. Bref, après m’être reculée de quelques pas, j’finis par suivre son conseil et je quitte cette ruelle sombre. Il ne me restait plus qu’à trouver un dealer et un endroit correct où me poser pour la nuit pour terminer la soirée en beauté.
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