J’étais inquiète. À chaque seconde, à chaque souffle. À chaque coup de téléphone, j’avais peur d’apprendre une terrible nouvelle. C’est pourquoi, pratiquement tous les jours, j’allais lui rendre visite. Et à chaque fois, j’hésitais. J’hésitais toujours à ouvrir cette porte. L’image de la voir inconsciente sur le sol, me hantait sans cesse. Et je savais que si je n’arrivais pas à changer cette facette d’elle, cette image, cette illusion deviendrait réalité. Sur le seuil de sa porte, j’entrai. Avant de la voir, se jeter à mon cou. La serrant une seconde, voire même deux, je la repoussai, avant de voir dans ce regard si vide, qu’elle n’était pas là. « Putain, Flavie. Tu te fous de ma gueule, là? » dis-je, à bout de nerfs, alors que je venais à peine d’arriver. La souffrance pouvait se lire au travers de ce visage si pale, de cette silhouette si fragile. J’avais pitié d’elle. Mais positivement. Parce que je voulais l’aider. Je n’allais pas vraiment mieux, mais j’avais le devoir d’être là pour elle. Reprenant moi-même mes esprits, de la voir dans cet état, encore une fois, je reculai d’un pas, avant de porter une main à mon front, dépourvue d’idées. Ne sachant pas quoi faire, quoi dire, comment évacuer cette peur qui m’habitait. Si j’aurais été la même du passé, j’aurais probablement pris fuite. Et puis, la laissant seule là, j’aurais fait semblant de ne jamais l’avoir vu ainsi, de ne pas avoir vue la douleur dans son regard. Une chance. Oh oui, une chance que j’avais mûrit depuis. « Viens. Assis-toi. » lui dis-je enfin, la traînant jusqu’à la chaise la plus proche. Je devais rester calme, c’était probablement la meilleure façon pour lui venir en aide. Du moins, je crois.

Me prenant une chaise à mon tour, je tenais sa main entre la mienne, tentant de garder le plus bref contact avec elle. Je ne voulais pas la perdre, ni la voir faire une quelconque connerie. « Tu sais .. que si t’arrêtes pas tes conneries, t’auras plus aucun moyen de t’en sortir? » répliquai-je, même si je savais qu’au fond d’elle, les intentions étaient .. en fait, beaucoup plus noires que ce que j’aurais bien voulu croire. Et moi, en ce moment, tout ce que je voulais, ne ressemblait à rien d’autre que de m’évader. Et puis, cette larme qui me guettait, m’empêchait à peine à le faire. Là, c’était le moment d’un véritable ultimatum. Elle acceptait mon aide, ou alors, je ne pouvais rien pour elle. Même si à mes yeux, elle méritait une part importante de mon existence. « Dis-moi juste que.. que t’as pas consommé autant parce que .. parce que tu pensais qu’t’en crèverais. Dis-moi que t’as juste abusé un peu et que c’était pas vraiment, voulu. » dis-je alors, qu’en fait, c’était moi que j’essayais de convaincre. Non, bien au contraire, c’était peine à dire que la scène ressemblait presqu’à une tentative de suicide. « Je t’en pris. » hurlai-je presque, fixant le sol, voulant entendre de sa propre bouche que ce n’était qu’une connerie, qu’elle n’avait aucune envie de se procurer elle-même tout ce mal.

Aurait-il été mal de dire qu’en ce moment même, elle était pathétique? Certes, ce n’était pas méchamment parlant, mais Flavie n’était pas belle à voir. J’étais même là à me demander si elle se rendait véritablement compte de la situation, où si elle ne prenait pas qu’un pur plaisir à me voir inquiète de la sorte. Il était peut-être mieux que je n’y pense pas. Que je sois-là et que je ne laisse aucune envie de découvrir la vérité m’échapper. Après tout, elle n’était pas en état d’entendre mes serments. Je me sentais déjà assez mal d’être dans cette pièce alors qu’elle était dans cet état, c’était encore plus difficile de lui faire comprendre son erreur. En fait, toutes ses erreurs. J’aurais pu lui demander de se calmer, mais j’aurais probablement empiré la situation. J’avais déjà vécu la même chose, mais je n’étais pas celle qui aidait. J’étais cette fille qui avait vécu la misère et qui cherchait à mettre fin à tout ça. Une chance que j’avais tout repris en mains, hein. « Calme-toi. » dis-je, me trouvant stupide. Comme si ces paroles allaient changer quoi que ce soit. Et je regardai le sac vide, la larme à l’œil. Non, ce n’était plus question d’abuser de la dose. C’était plus du genre à « je crève, tant pis ». Et c’est justement ce qui m’effrayait. Alors qu’elle me demanda de la serrer, je me levai et répliquai. « Allez, viens dans mes bras. » dis-je, étant incapable de contenir les nombreux sanglots qui s’échappaient par si et par là. Esquissant un sourire alors que je la serrais contre moi, je ressentais toute cette colère, tout ce besoin de s’évader. Ce besoin de quitter cette vie de merde, peu importe la façon. « Arrêtes tout ça. Arrêtes de te faire du mal. C’est pas comme ça qu’t’iras mieux, tu l’sais aussi bien que moi. » répliquai-je enfin, tentant de croire à mes propres mots. « Arrêtes pour moi. » Bon, d’accord, je l’avoue. Réplique de merde, comme si j’étais capable de la remettre sur le bon chemin avec ces trois pauvres petits mots sans la moindre valeur. Pfff, j’étais aveugle. Je voyais que la moitié de la situation et évitait de voire les conséquences à long terme.

« Bon, d’accord. Pas pour moi. C’est pas le meilleur des arguments. » m’expliquai-je en étouffant un rire froid et sans fond. Peut-être qu’en fait, je n’aurais pas chialé sur le fait d’être celle qui pouvait l’aider. Celle sur qui elle s’accrocherait pour se sortir de ce trou. Les espoirs, c’est beau, hein? Alors que je la serrais toujours un peu plus fort, je me retirai, attrapant sa main, et l’obligeant à me suivre. J’allais veiller sur elle. Non pas parce que je considérais cela comme un devoir ou quoi que ce soit du genre. Mais bien parce que j’avais envie d’être là pour elle. Ouais, je croyais en elle, semblerait-il. L’apportant à la chambre, je répliquai, tranquillement et avec ce genre de faux sourire qu’on ne veut pas voir ; « Allonge-toi. » dis-je, me trouvant toujours autant anti-convainquante. « S’il-te-plaît. » lui ordonnai-je, tentant de lui faire comprendre que ce n’était pas grand-chose. Juste s’allonger sur ce lit et tenter d’aller mieux, c’était la moindre des choses à faire, non?

Elle aurait pu broncher. Refuser ma requête, mais elle s’était tue et s’était glissée sur le meuble. Elle était déjà plus calme, ce qui m’était d’une grande aide pour me retrouver. Les questions étaient enfin de présence en son côté, comme quoi le questionnaire était partie flagrante de leur discussion du moment. Je ne pouvais pas la quitter, faire semblant de ne pas avoir saisi le moindre de mot de son questionnement. Je me devais d’être plus forte. Et de répondre. Que ce soit la vérité ou non. Du moins, elle aurait quelque chose sur quoi reposer. « Quoi? Une amie n’a pas le droit d’être inquiète? Excuse-moi, mais je n’suis plus du genre à laisser les personnes auquel je tiens le plus, s’enlever la vie par désespoir. » Un mensonge, déjà. C’est ce qu’il y avait de mieux à faire, non? Oui, elle savait probablement mieux que n’importe qui se qui en était de mon orientation sexuelle, mais ce n’était pas pour autant que j’étais amoureuse de toutes mes amies. Faut pas déconner non plus, hein. Mais Flafla, c’était autre chose. Peut-être de l’amour. Je ne sais pas. C’était indescriptible. Impossible d’en donner la moindre définition. Et pourtant, alors que je croyais que le sujet n’allait être qu’effleuré, le sujet fatal fit enfin donc, son apparition. Ce baiser. Si je l’avais oublié? Non, bien au contraire. Mes moments de sommeils en étaient parfois perturbés. Quelques pensées vers ce sujet, et je tentais de tout oublier. Allez comprendre que ce n’était pas fonctionnel. Éviter le sujet ne ferait que le remettre à plus tard. Je mentirais, voilà tout. « C’est arrivé .. il y a quoi, quelques mois déjà. Ça fait un bout d’temps. Et on en a jamais parlé. C’était rien. Juste deux filles seules, enivrées d’alcool. » dis-je, comme si je me convainquais moi et pas elle. Mon ton était trompeur, et pourtant, même si elle était complètement défoncée, elle savait que ce regard si pale que j’avais, me trompais. Elle n’était pas si naïve non plus, cette Flavie. « C’était une erreur. T’en fais pas. J’te sauterai pas dessus. Promis. » lui dis-je enfin, toujours en train de m’ancrer des idées en plein cœur du crâne. Cette réplique? Dans le sens que malgré ce baiser, ce n’était pas pour autant que je profiterais d’elle.

Dire que je ne savais même pas si j’avais été la fautive. C’est justement ce fait qui me mettait toujours sur pause. Et si c’était elle. Si c’était elle qui s’était approchée et qui s’était démesurément appropriée mes lèvres? Je n’en sais rien et peut-être que c’est mieux ainsi, vous savez. L’écoutant, je la suivis enfin donc, jusqu’au lit et me glissant à ses côtés, je me couchai collée à elle, la serrant d’un bras. Caressant ses cheveux de l’autre, tentant de lui faire comprendre que je ne partirais pas. « Je vais rester ici, autant longtemps que t’en auras besoin. Je ne partirai pas, c’est une promesse. » dis-je, d’un sourire triste, et toujours autant attiré par les précédentes questions. « L’alcool. Ça nous fout dans de belles situations, hein? » dis-je, revenant au sujet du baiser. Blâmant le tout là-dessus. La serrant mon visage n’était pas bien loin du sien, tentant en vaint de me repousser. Mais je ne pouvais pas. Je me devais de rester ainsi. Et je ne sais pas pourquoi. Mécaniquement ou bref, peu importe, mes lèvres se posèrent à son front, déposant un léger baiser chaud, tentant de lui faire comprendre que jamais, mais bien jamais au monde, je ne partirais. Tout dépendait de l’interprétation, hein.

J’étouffai enfin, à mon tour, un rire de réconfort à ses dernières paroles. Et si ce soir-là, nous n’avions pas bu? Les évènements auraient-ils été les mêmes? Je n’en ai aucune idée, sérieusement. Et vous savez, cette complicité que nous avions, je n’arrivais pas à plus la comprendre. Elle était étrange mais pourtant, passionnante. Enviant. Nous nous entendions à merveilles, nous chamaillaient comme deux bonnes vieilles copines et pourtant, parfois, alors que je nous regardais aller, j’avais l’impression de voir plus. Non, c’est impossible. Faut pas penser comme ça. Comprenant que la situation était enfin maitrisée, je souris encore une fois, la serrant d’une force de besoin. « Je suis là pour ça, tu sais. » répondis-je à sa remarque, du fait que je la faisais se sentir bien. Le contraire aurait été mauvais après tout. Alors que son front se posa quelques secondes contre le mien et se retrouva au creux de mon épaule, je l’écoutais, tentant de changer de sujet, mais en vain. Le sujet allait être conclu ce soir, semblerait-il. Étrange? Ouais, tu dis. Je n’arrivais pas plus à comprendre toute cette situation, mais j’étais là, comme elle, à tenter de l’élucider. « Étrange. Ouais, je suis d’accord. Mais c’était rien. Et c’est rien. T’as juste besoin de moi et bah moi, j’suis là. C’est simple, tu sais. » dis-je, me réconfortant, mais me mentant. Je tentais seulement de lui faire comprendre que je n’étais pas amoureuse, tout comme elle. Non, je ne l’étais probablement pas. Mais à la bordure? Peut-être que c’était ça, en fait.

Étouffant un petit rire, continuant sur le même sujet, parce que je savais bien que si j’essayais sans cesse de l’éviter, je ne ferais qu’éveiller des soupçons en elle, je répliquai, traquant tranquillement la bonne humeur et le réconfort de la pièce. « Le plus drôle là-dedans, c’est que je ne me rappel même pas si je suis celle qui t’ai embrassé, ou si c’est l’inverse. Faut croire que j’étais vraiment saoule. » dis-je, souriant d’un rayon lumineux. Et enfin, je ne mentais pas. J’arrivais à me rappeler du contact, de cette bonne sensation, mais du moment où les lèvres avaient eu à se joindre, rien. Un grand vide. Alors que ma main ne quittait plus ses cheveux, je regardais sans cesse cette même scène. Ce moment-là, celui-là du présent. Tout de suite. Des amies proches, quand même, non? Je me descendis un peu plus sur l’oreiller, question de voir un peu plus son visage lorsque je m’adressais à elle. Un centimètre et mon front était de nouveau collé à elle. Alors que je m’étais installée à ce qu’elle soit toujours collée à mon épaule, mais moins repliée ; bref, tête sur mon épaule et moi visage assez près du sien pour suivre son regard, j’étais sans mot. J’esquivais son regard, allez savoir pourquoi. Et vous savez, ce moment où un regard croise l’autre, et qu’on dirait que les deux ne font plus qu’un. C’était ce qui venait de se produire à l’instant. Et parler de ce baiser .. c’était bien mauvais. Pour mes intentions du moment. Puisque celles-ci me demandaient férocement de recommencer l’acte. De voler un baiser. Non, mais merde. C’est quoi cette connerie. Reculant si rapidement mon visage du sien, je tentai de passer inaperçu, prenant la parole instantanément. « Alors, hum. Tu préfères t’endormir ou écouter un film. J’sais pas, mais écouter un p’tit film bien tranquille, ç’pourrait faire du bien. »

Je reculais ou j’affrontais mes propres démons. Et j’avais choisi la meilleure décision, bref, de mon avis, hein. Parce que semblerait-il qu’elle ne l’avait pas bien pris. Et pouvais-je lui en vouloir? Non. Elle était défoncée, alors à quoi bon lui réprimander sa façon de me parler? Et puis, la fixant sans pause, je compris que j’allais bel et bien devoir partir. Et pourtant, je restais là, figée, incapable de suivre son raisonnement. Oui, elle me demandait de partir, mais en même temps, je n’arrivais pas à la croire. Elle avait besoin de moi et ça, elle ne pourrait certainement pas me le cacher. Alors que je m’apprêtais à répliquer, j’eus l’impression d’être entièrement contrôlée. Ses lèvres contre les miennes, un si futile touché, mais bien réel. Une seconde, moins même. Et j’avais déjà le goût de ses lèvres n cicatrice contre mon désir. Et c’est à peine si j’avais ressenti ce contact. Et bam, un coup en pleine gueule. Comme elle savait si bien le faire, quoi. « Je … D’accord. Je vais partir. » Oui, je perdais le contrôle. J’étais incomprise. Et j’avais peur d’être trop instable émotionnellement pour véritablement comprendre ce qui m’arrivait en ce moment même. Je me retirai tranquillement du lit, écoutant sa dernière réplique qui, posait toute la faute sur cet foutu alcool. J’étouffai un rire et alors à la limite de quitter la chambre, je me retournai, prenant la parole. « Ouais, l’alcool. Et là, tu penses pouvoir t’en sortir en mettant tout sur la cocaïne. Bravo ma belle, tu t’en sors à merveille. » dis-je, faisant semblant de croire à toute cette merde.

Je décidai alors, de concentrer toute ma force et de la réunir afin de me maîtriser entièrement. C’est alors qu’avec tout cela, je m’approchai d’elle assez rapidement, m’approchant dangereusement d’elle. Non, je n’allais pas la violer. Mais les évènements ne risquaient pas d’être des plus saints. Sourire narcissique aux lèvres, j’avais peur de profiter de la situation, sachant qu’elle avait grandement consommée, mais je me repris en mains, prenant la parole, pour mieux lui faire comprendre mes intentions. « Étrange, quand même. C’était rien c’baiser, mais ce que tu viens d’faire, c’était parce que t’avais des doutes, non?» dis-je alors, sachant que j’avais totalement raison. Sinon, pourquoi m’aurait-elle « embrassée » si elle savait déjà que ce n’était rien. Qu’elle n’avait rien ressenti. Et bon, fallait avouer que ce « baiser » qu’elle venait de m’offrir, n’avait été que poussière, qu’un bref moment presque difficile à ressentir. En un instant, je me transformai de plus belle, mais cette fois-ci, en femme totalement provocante. Je ne sais toujours pas ce que je cherchais véritablement à accomplir ici, mais j’avais cette pulsion. De vouloir plus. Merde, allez savoir pourquoi. « T’as peur. C’est tout. T’es une trouillarde. Tu veux te prouver que c’était rien. D’accord, c’était rien, mais tu veux le confirmer avec un petit bisou d’enfant? » répliquai-je, la mettant au défi. Enfin, NOUS mettant au défi. Parce que punaise, je faisais une erreur de conne. Je la provoquais, comme si j’en avais envie. Comme? Non. J’en avais peut-être envie. Peut-être hein. Une petite minute. C’était moi ou elle la défoncé? Vraiment, je ne le savais plus. J’approchai mon visage du sien, prête à jouer avec le feu. Non, je n’avais aucune idée de ce que je faisais, sincèrement. J’avais juste envie de la faire souffrir un peu. Comme elle me faisait subir sans cesse. Et alors, mes lèvres frôlant à peine les siennes, je repris la parole. « Allez, dis-moi d’foutre le camp. Que d’mon aide, t’en veux pas. Que t’as pas envie d’ça. » dis-je, en référence à la situation qui dérapait un peu trop.

Oui, bon, je l'admets. Je déconnais et j'allais certainement trop loin. Elle était mal et moi, tout ce que je trouvais à faire, était d'en rajouter une nouvelle couche par-dessus tous les problèmes qu'elle traversait. J'en eus mal au cœur lorsqu'elle me hurla d'arrêter. Merde, qu'est-ce que je foutais, sincèrement? Qu'aurais-je dû faire dans ce genre de situation? La laisser là et faire comme si de rien était. J'abusais, je le sentais. Et l'assumait peut-être trop. Je ne me reconnaissais pas dans ces actes. J’étais cette femme réservée, mais qui du même coup, se foutait de faire du mal à qui que ce soit. Exception? Flavie. Je me devais d’être là pour elle et au contraire, je profitais entièrement. Nous faisions une erreur et je n’étais pas la seule à le savoir. Alors qu’elle me pousse, elle devient de plus en plus provocatrice. J’ai réussi. Je l’ai atteint. Mais seulement parce qu’elle est dans un état de merde, qui me prouve que ce n’est pas à elle que je parle véritablement. Je m’en veux. Mais le jeu a débuté. Je rebute ou je continue? Je continue, car ainsi viendront tranquillement les réponses à toutes mes questions. Et puis, ne croyant pas avoir rendu la situation à ce point, je sens de nouveau ses lèvres contre les miennes. Cette chaleur intrigante, jusqu’à l’instant méconnue ( la première fois j’étais saoule et le dernier, c’était à peine un touché ) et tente de m’en résigner, mais je n’y peux. Je reste collée contre les siennes, acceptant la tournure un peu plus fougueuse, alors que ma main agrippe sa nuque, comme si j’éprouvais une quelconque passion. Merde, qu’est-ce que je fous. Je devrais partir et revenir lorsqu’elle irait mieux. Pas profiter d’elle de cette façon. Et puis, alors que l’étreinte est terminée, je la regarde, le souffle court et écoutant ses dernières paroles. Si j’en ai envie? Oui. Mais ma réponse est tout autre. « T’embrasses bien. Rien d’autre. Te vexe pas, hein. » dis-je alors que ma voix était trompée par mon désir. Cette sensation de bien être lorsqu’elle s’était tranquillement approchée. Et ce désir croissant lorsqu’elle les avait enfin appliquées contre les miennes. Et cette excitation qui .. NON. Rien de cela pouvait être vrai. Je devais reprendre mes esprits et être maître de la situation.

Tentant de la duper, de faire donc croire que je n’avais pas le moindre envie à son égard ( chose qui m’effrayait ), je restais fixée à ses lèvres, sous un air de souffrance. Comme si tout ce qui me passait par la tête en ce moment même était de recommencer encore et encore. Jusqu’à ce que j’ai peine à respirer. Enfin, peut-être que je disjonctais. Peut-être que j’avais seulement peur d’éprouver quelque chose à son égard, et que cette attirance envers elle n’était qu’une futile imagination. Peut-être. Et peut-être pas. Rigolant légèrement, je repris. « N’y prends pas plaisir. C’est la dernière fois qu’tu y goûtais. » dis-je, fière de moi d’avoir réussi à la faire broncher. Et alors qu’elle était encore sur moi, je m’approchai tranquillement de ses lèvres. J’étais hors de contrôle. Pas super. Vraiment pas génial. Alors que j’allais répéter le même acte, alors que j’allais me lancer à la recherche de sa chaleur intérieure, je me résignai, la poussai sur le côté du lit, afin d’être enfin libéré. Lui montrer ma faiblesse? Jamais. Après tout, elle était complètement défoncée et elle oublierait probablement tout. Et mes regards de détresse, elle ne les remarquerait probablement pas. « C’est réglé, dans c’cas. » dis-je, ne me croyant même pas moi-même.

J’étais comme cela. Vantarde, comme à peu près tous les humains sur cette Terre. Je n’y pouvais rien, j’étais une explosion de défauts. Rien que ça, en fait. Et je réagis à peine physiquement à sa remarque qui exprimait ne pas avoir profité de ce baiser, comme si ce n’était rien. D’accord, elle n’éprouvait rien à mon égard, c’était finalement clair. Je ne pouvais pas y changer grand-chose. Et devrait l’accepter. Ouais, l’entendre était déjà douloureux, mais l’accepter, c’était déjà totalement différent. « C’est réciproque, alors. » dis-je, en mentant, bien entendu, sur le fait de ne pas avoir apprécié le baiser. C’était peut-être mieux de mentir aussi, non? Pour le bien de nous deux. J’crois que oui. Sinon, ce serait une perte totale. Et la perdre, je ne pouvais pas. Même me l’imaginer m’était tout simplement impossible. J’étais une menteuse, je profitais d’elle et de plus, j’avais une certaine envie d’elle. C’était un vrai bordel cette histoire. Alors que j’écoutais ses dernières paroles, j’étouffai un rire ( qui se voulait encore faux et comme si je la prenais pour une folle ) et puis répliquai rapidement. « Arrêtes de raconter n’importe quoi. Bien sûr qu’on est qu’des amies. » dis-je enfin, alors que mon rire passa au sourire qui lui, passa au regard neutre, vide et sans émotion. Comme quoi, mes mensonges me détruisaient à petit feu. Et puis, pour la mettre en confiance, alors qu’elle me demandait de rester, je repris la parole encore une fois, beaucoup plus amicalement et sans tout le sarcasme qui m’avait accompagné dans cette méchanceté gratuite. « Je suis là. Et je ne partirai pas. Crois-moi. » dis-je, reprenant enfin le bon côté, la vérité. Non, je ne la laisserais jamais seule dans cet état.

Et je restais là, à la serrer dans mes bras. C’était un cercle vicieux, cette chose de l’avoir si près de moi. Je voulais plus, je ne comprenais pas pourquoi. C’était mon amie. Point, non? Oui. C’est ça. Ancre tout ça dans ta petite tête de conne, Dulce’. Et j’avais tellement pitié d’elle. Je ne savais pas où mettre la tête, comment lui venir en aide le plus convenablement. Non, j’étais faible et sans ressource. Et puis, je laissai ma force tombée, alors que mon regard se plongea de nouveau dans le sien. J’étais perdue et désireuse. Là était le problème. Mon regard ne la quittait plus, cherchant un refuge doucereux au creux du sien. Et divaguant de temps à autre sur ses lèvres, mon reflexe de tranquillement m’avancé et ce, dangereusement s’activant. Chaque fois. Et contre mon gré. Ainsi donc, ma bouche s’approcha enfin de la sienne, pour une toute première vraie fois. ( Première fois? Oui, c’était bien la première fois qu’elle était sur le point de l’embrasser, puisque c’était Flavie qui avait fait le travail précédent. ) Je restais réticente, mais toujours autant attirée par ses lèvres pulpeuses, aguichantes. Et je ne sais pas pourquoi, mais mon regard se promenait véritablement entre ses lèvres et son regard, cherchant probablement à détecter la moindre envie venant de son côté. Je le trouvais absent, malencontreusement. Et contre mes propres attentes, mes lèvres s’attaquèrent aux siennes d’une violence et d’une envie monstrueuse. Quelques mordillements, de là à même si elle tenterait de me repousser, elle n’en aurait pas la force. Je m’étais emparée d’elle en entier. Embrassant divinement ses lèvres toujours autant férocement, une de mes mains s’attacha à son cou, alors que mon autre allait directement à sa joue. Comme quoi, j’avais cette envie de partager ce genre de douceur avec elle. Cette délicatesse qui me trompait. Et je continuais, ne remarquant même pas si elle tentait de se débattre ou si au contraire, elle partageait entièrement le moment avec moi. J’abusais d’elle, mais ce partage était délicieux, unique. Me donnant une poussée, elle se retrouva couchée sur le dos, alors que machinalement, je m’embarquai entièrement sur elle, à califourchon. C’était à une étape près de la déshabiller entièrement. Putain, je devais me contrôler. Je n’avais aucune idée de ce que j’étais en train de foutre, sérieusement. J’avais honte, et adorait. Pas logique. Alors que je détachai enfin mes lèvres des siennes, après avoir goûté pendant plusieurs bonnes secondes, je me réveillai. Je tentai de regarder la situation en pleine face. Et éclatai de rire, tentant de me sauver la peau des fesses. « Pouahh, ça fait enfin effet cette merde. J’croyais qu’il m’avait vendu une fausse pilule le mec. » Ouais, là, j’insinuais que je m’étais droguée avant d’arriver chez elle. Je mettais la faute de tout ça sur la foutue drogue. Alors qu’en plus, je devais sauver ma proie de cela. J’étais dans une belle merde. Je retombai sur le côté et parla une dernière fois, effrayée de mes actes, mais le cachant parfaitement. « On ferait mieux de dormir toutes les deux. On parlera à notre réveille. J’suis pas en état de quoi que ce soit. » Ahaha, quelle bonne idée de jouer la défoncée Dulci’. Tu déconnes, vraiment.

Moment délicieux, moment de folie. J’aurais probablement dû tout arrêter, mais j’en étais divinement incapable. J’étais fiévreuse de désir, et me contenir me paraissait totalement impossible. Je n’étais certainement plus moi-même, mais je me préférais ainsi. Parce que je n’acceptais jamais de me livrer à ce que je désirais réellement ; je préférais me restreindre aux hommes et faire semblant d’apprécier. Alors que face à moi, j’avais cette femme d’une incroyable beauté, à laquelle je semblais éprouver un petit quelque chose d’interdit. Je me sentais mal, mais appréciait cette folie passagère. Enfin, pas vraiment passagère, j’crois bien. Après avoir éparpillé ces nombreux baisers, je me redressai lui faisant accroire que je n’étais pas là, que j’étais défoncée. Elle avait bien lu au travers de moi cette fois, sachant que je mentais comme une minable. Je n’avais même pas eu le droit de répliquer à ses remarques que mes lèvres étaient de nouveau partagées avec les siennes. Je la voulais et c’était bien ça le problème. Et alors que je dégustais ses baisers chauds, je fis sortie de ce rêve lorsqu’elle reprit de nouveau la parole, alors que je comprenais très bien qu’elle voulait aller plus loin. Véritablement plus loin. Et que je ne devais pas l’arrêter. « Mais je .. Flavie. J’peux pas. » dis-je alors que mon regard était resté coincé dans le sien. Bien entendu, je n’écoutai même pas mes précédentes paroles, que je glissai de nouveau mes lèvres entre les siennes. Mais cette fois, je passai rapidement du violent au calme, à l’envie d’un besoin délicat. D’un plaisir partagé comme jamais auparavant. Je me contredisais bien entendu avec mon, j’peux pas, mais si je passais à côté de cette occasion, savais-je réellement si elle se présenterait de nouveau? Non, je n’en avais pas la moindre confirmation. La seule chose que je savais véritablement en ce moment même, c’était que cette envie était partagée.. avec Flavie, mais celle qui est défoncée.

Férocement, je retournai la situation afin de me retrouver de nouveau sur elle, en plein contrôle de cette passion, faisant glisser ma main et mes ongles d’une tendre divinité sur le côté de son corps. Je ne la griffais pas, mais presque. Et je savais très bien quelle sorte d’excitation elle pourrait en tirer. C’était justement ce qui m’obligeait intérieurement à continuer. Devenant beaucoup plus langoureuse, je commençais un frottement léger, mais sans abuser. Seulement un qui en disait bien long sur toutes les envies qui m’habitaient à cet instant. Je n’arrivais plus à me contenir même si sous moi, cette femme n’était pas en contrôle de son propre corps. Alors comment pouvais-je accepter à moi-même de lui imposer toute cette merde? Je ne sais pas, mais je ne me contrôlais pas moi non plus. Mes lèvres se détachèrent donc des siennes, se dirigeant contre son cou accueillant et arqué à la merveille pour laisser mes nombreux baisers fiévreux y nicher. Cette femme était délicieuse, tout comme toutes mes intentions les plus profondes. J’étais bien et mal à la fois, mais cette béatitude était merveilleuse et imbattable. Je me devais donc de la combler et d’en profiter. Et je me retirai tout d’un coup, prenant la parole, perdue au travers de tous mes actes. « Je n’ai aucune idée de ce que je suis en train de faire, mais je peux te confirmer que .. » dis-je les yeux vides de tout, tentant de me calmer et de retrouver mes esprits. Mais en vaint. « Je n’ai aucune envie de m’arrêter. » dis-je finalement avant de retomber à ses lèvres, alors que mes mains passaient à la deuxième vitesse, caressant tranquillement son ventre, ses jambes. Tous ces endroits qui ne sont pas interdits mais qui nous font rêver, quoi. « On fait une belle connerie, tu sais. » dis-je, faisant allusion au fait qu’elle était probablement encore défoncée à cent pourcents et que moi, j’étais totalement perdue. Je profitais d’elle et je sais qu’après tout cela, je ne me le pardonnerais pas. Peut-être était-il mieux de foutre ce moment en l’air, non?

Je continuais, impuissante face à elle. Impuissante face à cette colonie de désirs indomptables. Oui, j'aurais pu m'enfuir et ne jamais faire face à cette situation, mais j'aurais tout simplement été perdante de ce qu'il y avait véritablement à gagner. Il m’aurait tout simplement fallut beaucoup plus de volonté pour la laisser seule dans ces conditions. Et je l’écoutais, moi qui était tremblante de plaisir et de bonheur, approuvant parfaitement ce qu’elle venait de mettre sur la table. Oui, il y aurait demain pour comprendre l’amplitude de cette situation et je devrais m’y résoudre. Parce que je savais déjà qu’elle ne repousserait pas et sans ça, je ne saurais pas m’arrêter. J’étais faible face à elle, chose que je venais de découvrir. Alors que ses mains s’aventuraient, je suivais son rythme, plus dangereux que jamais et prêt à atteindre toutes mes intentions. J’étais à elle et elle était à moi. C’était simple. Alors que ma respiration s’était transformée de rapide à haletante, je prenais un plaisir intense à m’apprivoiser d’elle. Mes lèvres étaient fugueuses et la fois demandantes. J’étais instable, passant de son cou, à son torse, esquivant de près sa poitrine, et retournant à ses lèvres. J’abusais de ce goût divin, de cette passion partagée, mais ce n’était pas une mauvaise chose. Pourquoi? Parce qu’elle en profitait tout autant de son côté.

Mes mains s’agrippèrent enfin à son t-shirt, l’enlevant d’une main professionnelle. Mon corps me disait de continuer, d’exagérer et ma tête avait abandonné. J’étais fiévreuse et tremblante, signe que j’appréciais l’ambiance, la situation. Mes mains glissèrent de nouveau à sa taille alors que mes lèvres quittèrent la hauteur de sa tête afin de descendre tranquillement vers sa poitrine, encore recouverte d’un morceau de tissu. Baisers chauds de désir, je glissai jusqu’à son ventre, en couvrant d’une bonne dizaine. Après avoir fait profiter chaque parcelle de son corps de mes lèvres, je remontai à son visage, laissant mes lèvres et ma langue à son lobe d’oreille. À chaque seconde je me disais d’arrêter, mais je n’en avais tout simplement pas la force. J’étais imbibée de sa présence, de sa demande, d’elle tout simplement.

Depuis quelques secondes, j’avais décidé d’éviter au moins son regard. Décidé de ne penser qu’au plaisir et de me dire que je le faisais que par envie. Qu’il n’y avait pas le moindre sentiment ou quoi que ce soit caché derrière cette intense excitation. Je savais que ce serait une totale merde après m’être endormie près d’elle et que probablement, je tenterais de m’enfuir avant qu’elle ne se réveille, mais je l’écoutais et profitais du moment présent. Mordillant donc le lobe de son oreille, ma mais s’aventura un peu plus, caressant d’une main tendre puis sauvage, sa poitrine qui semblait ne pas rejeter mais bien au contraire, me lancer une invitation. Et puis, après avoir assez profité, ma main glissa tout le long de son corps avant de se retrouver à son intimité, toujours autant recouverte, mais à la recherche de la faire languir. Sincèrement, je me détestais. Et ce, profondément. Je profitais d’une amie qui était défoncée et qui probablement, avait seulement besoin d’assouvir ses besoins sexuels. Je ne parlais plus, fuyais son regard et profitais de ce bonheur unique. Seulement, je connaissais déjà la suite de cette soirée.

La vie prenait souvent un courant complètement différent de ce qu’il était possible d’imaginer. Même le plus impossible pouvait s’installer et ne jamais partir. C’est justement ce qui m’effrayait. Parce que ce moment, je l’aurais répété à tout jamais. Était-ce là bien grave? Non, probablement pas. Mais je ne l’accepterais pas. C’était ça le problème. C’est pourquoi je me livrais à toute cette passion et en profitait. Parce que demain serait différent, entièrement. Je n’avais aucune idée de ce qui nous attendrait, mais j’acceptais de courir le risque et c’est justement ce que je détestais de moi. J’étais prête à tout mettre en péril pour assouvir mes désirs. J’étais faible. Plus que n’importe qui. Et je l’assumais enfin. Sinon je ne serais pas visage contre visage, à me nourrir de son plaisir. Entièrement encombrée de ses mains, je l’empêchais de me laisser vibrer seule sous le plaisir, de cesser toutes ces caresses. Et je me laissai entièrement possédée lorsqu’elle prit légèrement le contrôle, étouffant quelques gémissements impossible à retenir. Alors qu’elle s’attaquait de plus en plus à ma poitrine, je détachai à mon tour ses jeans, les retirant eux aussi d’une main particulièrement experte, incapable de me contenir encore plus longtemps. J’avais envie de ce corps chaud contre le mien, entièrement nue. Et c’était bel et bien ce que j’aurais. Je la soulevai finalement, lui faisant comprendre que je la voulais entièrement à découverte, alors que de mon autre main, je dégrafais son soutien-gorge. À cet instant même, je découvris l’entièreté de son corps, laissant échapper un gémissement de plaisir, oui d’un plaisir charnel qui m’obsédait. Sous mes yeux se trouvait un corps à dévorer, à prendre avec soin, auquel je pourrais en languir pendant de longues années. Mes lèvres à son cou, je devenais de plus en plus aventureuse, alors que mes lèvres glissèrent tranquillement à sa poitrine, m’amusant au travers de quelques mordillements et de léchouilles répétées. De nouveau nombreux baisers chauds sur son ventre, ma bouche se dirigea tranquillement et langoureusement vers son intimité qui restait par contre, toujours recouvert d’un léger bout de tissu, mais ce n’était pas pour autant que je m’empêchais de donner quelques coups de langue, lui donnant un aperçu rapide de ce qui l’attendait. Ma tête remonta à la sienne, dégustant de nouveau ses lèvres, tout en retirant ses sous-vêtements. Là voilà entièrement nue, en ma compagnie, en ma possession. Sauvagement et incapable de me retenir, ma bouche se retrouva en un mouvement à son intimité, l’obligeant à passer à un moment d’excitation suprême. Je la dévorais tranquillement puis rapidement et vice-versa. Quelques gémissements s’échappaient de nouveau alors que ma respiration haletante ne faisait qu’augmenter. Je vivais un pure moment d’extase et je finissais enfin à cesser de m’en empêcher. J’étais à cent pourcents dans ce moment et rien au monde ne pourrait m’en tirer. Demain serait demain, et le moment présent serait perfection. Je tremblais sous ses caresses, je tremblais sous ce moment. Après avoir offert un long moment de plaisir, je remontai une nouvelle fois à ses lèvres, alors que mes mains prirent entière possession d’elle. Quelques touchés circulaires à son intimité et tentant de la prendre par surprise, une pénétration intense et instantané alors que je sabotais l’entièreté de mes lèvres et des siennes au nombreux mordillements que je laissais s’échapper. Je restais silencieuse, c’était mieux comme ça.

J’avais une faible perception de ce qui se passait, ou plutôt je n’y pensais même pas. C’était justement ce qui me permettait de beaucoup plus profiter de ce moment, sans me prendre la tête à chaque mouvement. Je tremblais, suivais son rythme, y allait sans arrêt avec beaucoup plus d’ardeur. De nombreux gémissements s’échappaient à la porte de mes lèvres, évacuant presqu’à chaque fois une bonne partie de mes peurs. Ma respiration haletante devenait poussière alors que ses chambres s’accrochaient toujours un peu plus fort à moi. Pénétration rapide puis lente, des doigts s’amusant à voyager, une bouche qui s’attaquait à ses lèvres et à sa poitrine, je ne demandais qu’en ce moment même une femme totalement comblée. Certes, je sentais que j’y arrivais et que je l’approchais rapidement du point de non-retour, où l’excitation est enfin à son comble. Je tentais de rester calme de mon côté, mais l’entendre, la sentir, sentir cette chaleur ne jamais cesser de monter, j’en avais assez. Je voulais l’entendre, l’entendre comme jamais. Et c’est pourquoi le tout était passé à une vitesse supérieure, ne m’arrêtant plus. Et qu’elle le veuille ou non, même si j’aurais eu la mauvaise idée de l’épuiser en entier, j’attendais beaucoup en retour. Ses jambes à ma taillent, ses mains griffasse sans répit, sa langue à la mienne, je n’aurais probablement jamais pu demander mieux. Vous savez, dans ce genre de moment, y’a toujours quelqu’un qui sort une connerie du genre « je t’aime » et pourtant, entre nous deux, ça ne c’était pas produit. D’accord, avec un coup d’un soir c’est totalement différent, mais justement nous étions des amies de longues dates. Avec ambigüité semblerait-il. Ou à la recherche d’un moment de passion. Je n’avais aucune idée de ce que toute cette merde voulait dire à mes yeux, mais était-il vraiment nécessaire que je sache véritablement? Non je profitais de ce moment, comme si demain n’aurait pas lieu, comme si aucune conséquence ne serait prise en considération. Haletante de désir, la sentant principalement proche d’un point divin, je m’arrêtai, sourire malicieux aux lèvres. D’un regard demandant et tout aussi rapidement suppliant, je répliquai quelque chose de tout à faire naturel dans ce genre de moment. « J’ai envie .. d’toi. » dis-je, le regrettant même l’instant d’après. Qu’est-ce que je foutais? Okay, ta gueule maintenant Dulci. TU ne dis pas un mot et tu profites, c’est simple bordel, non? Pourquoi je m’emportais presque de la sorte ? Parce que maintenant elle savait que ce n’était pas par un simple besoin, que deux personnes se trouvant à la même place au mauvais moment, mais bien que son corps, que ses mains ses baisers, je les voulais peut-être depuis bien longtemps. Bref, lui avoir dit que j’avais envie d’elle n’avait été que pour la simple et bonne raison que je désirais être dominée? Bon, c’est un peu dur à croire, mais l’envie de ses mains et de tout ce qui pouvait l’accompagner, me faisait frémir qu’à l’idée. J’étais une femme faible mais qui faisait au moins part de ses envies.

Mon tour était véritablement venue et c’était par million de gémissements que je lui faisais comprendre dans quel état d’âme j’étais présentement. Alors que mes émotions devenaient poussières, j’étais complètement absorbée par cette délicate attention qu’elle m’offrait. Je soupirais de plaisir, me cambrait, alors que mes mains en déchiraient presque les couvertures. Alors qu’elle passait déjà à la pénétration, j’étouffai un léger cri de plaisir, tentant de me contenir, mais c’en était entièrement impossible. Mes jambes venaient finalement s’enrouler autour d’elle, l’obligeant à revenir rapidement à mes lèvres, mais tout en même temps, laisser ses mains de plus en plus vagabondes. Fallait le dire, je montais présentement au septième ciel, alors que mes gémissements se transformaient en cri presque étouffant, en démonstration d’une femme entièrement comblée. Et là, c’était presque pour dire que je semblais précoce ahaha, mais mon corps se cambra en entier alors que je venais déjà d’atteindre le summum. Ma peau perlée de sueur, je tremblai pendant quelques secondes sous une intense violence, sous un fort gémissement, incapable d’en réduire le bruit. Elle me consumait cette femme, et je me rappelais à peine que Flavie n’était qu’une amie et rien d’autre. Bref, côté de la description, hein. « Ne t’arrêtes pas. » dis-je dans un dernier souffle alors que l’orgasme se présenta à ma porte. Cette femme était une déesse dans un simple corps d’humaine. C’était aussi simple que ça. Et pendant que cet effet indescriptible se produisait, mes ongles se nichèrent au creux de son dos afin d’en collecter le plus de plaisir, les faisant glisser férocement tout le long de celui-ci. Mon visage vint à se cambrer entre sa poitrine et son épaule alors que semblait-il, j’essayais d’étouffer le bruit, chose qui ressemblait plus à une aventure qu’autre chose. Et voilà, mon moment de gloire venait « déjà » de passer. Tentant de reprendre mon souffle, j’étais une bête, comme on m’avait souvent dit auparavant. À peine l’orgasme passé, je me redressai sur mes genoux, me retrouvant aussi rapidement sur le top de la situation. Je la redressai sur le dos, prête à mettre tous les efforts possibles pour la rendre à bout. Certes, j’avais peur que cette drogue m’en empêche, mais bon. J’avais tout de même de bons talents au niveau langoureux. Je ne lui laissai même pas le temps de respirer, que ma bouche se retrouvait de nouveau à l’endroit interdit, à son intimité. Et férocement, le dévorant comme jamais, je me concentrais sur son souffle, sur sa façon d’agir pour savoir si chaque mouvement, chaque coup, lui faisait plaisir. Je me sentais bien, mais particulièrement vidée d’énergie. Et ce n’était pas pour autant que j’abandonnais cette pourchasse du plaisir. Mon visage perlée de sueur, alors que les sensations devenaient presque trop forte, je continuais, sentant que le moment n’était pas bien loin. Il fallait dire que ce coup, baiser cette femme ou encore, faire l’amour, disons que je n’en avais aucune idée de quelle était la signification .. avait probablement été l’un de ces meilleurs coups qu’il est impossible d’oublier. Alors, l’amitié ou l’amour ou .. quelque chose de négatif était à suivre. C’était difficile à dire.