Le moment tirait à sa fin. Enfin, pas vraiment. Le côté sexuel, peut-être bien, mais le reste, c'était tout simplement presqu'au naturel. Elle me déposait quelques baisers, je les lui rendais. C'était un moment de tendresse voilà tout. Il ne fallait pas se faire peur avec cela. Et ça, je l’assumais un peu, c’était déjà mieux que rien, bref. Alors que nos têtes se retrouvaient sur le même oreiller, je me recouvrai d’un des draps les plus minces, question de faire comprendre que je n’étais pas nudiste, non plus. J’esquissais un sourire qui montrait cette sensation dans laquelle j’étais ; au septième ciel auparavant, à côté du bonheur présentement. J’avais étouffai un petit rire à son wow, mais je n’avais pas répliqué sur le moment. Me séparant de ses lèvres, j’acceptai enfin de rencontrer son regard, ne voulant aucunement savoir si tout cela représentait quelque chose ou non. « Tu préfères que j’parte tout de suite? Ou que j’reste .. J’sais pas, c’est chez toi après tout. Non, je ne tentais aucunement de briser le moment, de simplement répondre à ses intentions. Je n’avais pas envie de l’obliger à passer la nuit avec moi, déjà que normalement, je ne dormais. En fait, je n’avais jamais dormit auparavant avec qui que ce soit. Longue histoire, hein.

J’aurais pu courir vers mes vêtements afin de les rassembler et de m’habiller pour filer rapidement, mais je n’avais pas l’impression que c’était ce que Flafla voulait véritablement. Donc, je restais, attendant sa réponse. Je me retournai tranquillement, faisan enfin dos à elle. Elle pouvait prendre cela comme une invitation à venir me serrer, où à se tourner de son bord et à prendre sommeil le plus rapidement possible. Je crois que tout ce que j’avais véritablement besoin en ce moment, c’était de penser. Et j’avais la tête pleine, incapable de mettre la main sur la signification totale de tout cela. Était-ce de l’amitié qui n’avait que dérivé, comme cela arrive à plusieurs personnes? Était-ce qu’une connerie? Était-ce des sentiments? Je ne sais pas, mais aucune de ces réponses ne me donnait le sourire aux lèvres. Et si bien entendu, le tout se trouvait être de satanés sentiments, l’histoire ne faisait que commencer. Tout d’un coup, je me retournai de nouveau vers elle, mon regard rivé sur ses lèvres, comme si elles étaient la réponse à toutes ces questions qui s’attaquaient à moi en même temps. Déposant un tendre et bref baiser à son front, je répliquai, plus sérieuse que jamais .. ou pas. « Endors-toi, maintenant. On parlera de tout ça demain matin, si tu vas mieux. » dis-je, plus menteuse que jamais. Parce que oui, je savais déjà que j’éviterais le sujet, que je ferais tout pour ne pas m’attarder là-dessus. Mais le seul problème .. aurais-je vraiment la force de rester dans le secret sans ne jamais rien comprendre? Irais-je jusqu’à souffrir pour mentir, pour me libérer de toute cet affolement. Je n’en ai aucune idée, mais je savais maintenant que cette histoire me traquerait probablement toute ma vie, que je le veuille ou non.

Je l'écoutais, tentant de ne pas trop réagir. Elle me voulait près d'elle, alors c'était ainsi que se terminerait la soirée. De toute façon, l'envie se trouvait partagée. Tentant de chasser toutes les idées qui trottaient dans l'entièreté de ma tête, je sentais déjà que la totalité de mon corps commençait à trouver sommeil. Je somnolais déjà, prête à m'envoler dans les bras de Morphée. Ma voix se fit entendre alors que mes yeux ne quittaient toujours pas les siens, alors que j'étais de nouveau face à son visage. « Je ne partirai pas. »Mon souffle était devenu beaucoup moins haletant, alors que j'étais maintenant beaucoup plus paisible. J'étais détendue, sincère dans toutes mes paroles. Je lui avais admis que je ne partirais pas et j'en croyais mes paroles. Du moins, je serais là jusqu'à l'aube. Comme si j’en profitais pour une dernière fois, comme si ce contact deviendrait finalement inaccessible, je déposai mes lèvres contre les siennes, yeux fermés, prête à m’endormir dans ses bras. Mon regard se retrouva dans le sien alors que mes yeux étaient de nouveau ouvert, mettant fin à ce baiser tendre et délicieux, enroulant l’un de mes bras autour de sa taille. Oui, tout ce qu’il se passait présentement n’était que de tendresse, mais j’en étais inquiète. Je me demandais toujours la signification, mais je savais très bien qu’au bout du compte, je préférerais ne jamais trouver la réponse.

Alors que je sentais que la fatigue allait bientôt prendre l’entier contrôle de moi-même, j’esquissai un sourire et pris la parole une toute dernière fois. « Prends pas toute la couverte cette nuit, où j’te déclare la guerre. » dis-je d’un léger rire, arborant un sourire sérieux en même temps. Non, je détestais véritablement les gens qui s’enroulaient dans la couverture en entier et laissait l’autre de côté. Espérons tout de même que ce n’était pas moi qui serait maître de ce genre de situation cette nuit, hum. Fermant mes yeux après avoir essayé de détendre du moins, le plus possible la situation et l’ambiance, j’étais prête à m’endormir, entièrement comblée autant par mes émotions, que par mes sentiments et tout ça. J’étais presque sur un nuage, à vrai dire. Me laissant enfin emporter dans le monde des rêves par millier, je quittai le monde présent et m’endormit. Je ne savais pas s’il en était autant pour Flavie, mais je me réveillai une bonne centaine de fois pendant la nuit, entièrement en sueur, surement réveillée par un nouveau cauchemar à chaque occasion. Le cadran de la jeune demoiselle annonçait déjà les six heures du matin. J’étais toujours là et mon regard fixait enfin dans le noir, incapable de savoir si je devais quitter aux petites heures du matin ou être forte et être capable d’affronter ce qui se passerait dans l’heure à suivre, ou plutôt dès que Flafla se réveillerait. Je ne fermais déjà plus l’œil, nourrit que par quelques heures de sommeil médiocre.