Sujet: You have to survive. ☆ JJ Lun 28 Mai - 11:58
Possession de stupéfiants, mon cul. Maintenant, se fumer un joint en pleine rue est interdit. Depuis quand? J'en sais rien, je m'en fou. On m'a bouclé, on m'a lu mes droits. Comme si je les avais pas assez entendu. 18 ans et déjà plusieurs séjours en taule à mon palmarès. C'est toujours pour la même chose. Pour de la dope. Ils ne peuvent pas capter que je suis pas le seul dans ce cas là? On est nombreux ceux qui consomment sans limites. On est jamais seul dans ce genre de merde. Ils me conduisent au poste. Comme si ils avaient pas mieux à foutre. J'aurais pus nier, j'ai nié après tout. Ils m'ont pas cru. Mon visage devait trahir mon mensonge. Pour une fois. Je suis pas net, j'ai fumé. J'ai bu, un peu. Moins que ses derniers temps, c'est vrai. Je sais même plus où je devais crécher ce soir. Tant pis, je dormirais en taule. Ils me relâcheront demain, quand ils auront appelé ma mère et qu'elle sera venue payer ma caution. Je suis assis sur la banquette arrière de la voiture de police et la sirène retentit alors que les lumières de la ville défilent devant mes yeux. Un spectacle dont on ne se lassera surement jamais. Les illuminations parisiennes le soir, une des plus belles choses que cette ville puisse offrir. Je me penche et tâte ma poche. J'ai toujours mon paquet de clopes. J'esquisse un sourire. Je vais pouvoir fumer. C'est déjà ça. Si ma soeur apprenait où j'étais, je me ferais surement engueuler. Tant pis, elle me connait trop bien pour savoir que je ne m'arrêterais pas. Je continuerais, malgré qu'elle me l'interdise. On commence, on ne peut pas s'arrêter. Un cercle vicieux. Rapidement, la bagnole de police arrive au poste. Ils me font descendre, me tiennent par les bras. Je trouve ça con, je compte pas m'échapper. Je suis pas vraiment en état de retrouver mon chemin, autant qu'ils me laissent libre. Je manque de tomber alors que je trébuche sur la première marche. Les flics pouffent un par un dans leur coin. Moi, je lève les yeux au ciel. Pire que des gamins. Je continue d'avancer bien sagement, salut un ou deux flics que j'ai déjà eu le plaisir de côtoyer. Enfin, plaisir, c'est vite dit. A croire que cette taule est l'un des endroits que je connais le mieux de Paris. Ma mère aussi d'ailleurs. Hades, la honte de la famille. C'est un secret pour personne. Ils me font passé à l'intérieur, me tire le portrait, choppe mes empruntes. Je me laisse prendre au jeu, pourquoi aller contre tout? Un flic me pousse dans une cellule, je manque de m'éclater la gueule contre le sol. « Putain mec, un peu de respect ! Je suis pas un objet ! » Il s'en fou, il me répond même pas. Je soupire et sort mon paquet de clopes de ma poche. J'en ai pour la nuit au moins avant que ma mère soit appeler. Je lève les yeux sur la cellule. Tiens, j'suis pas seul. Je dévisage mon compagnon de cellule, je regarde dehors. Putain, pouvaient pas me filer une cellule seul ? Non, bien sur que non. « Ok, c'est bien partit pour que je passe la nuit avec toi. Quelle joie. » Voix ironique. J'aurais préféré passer la nuit dans le pieu d'une meuf plutôt que de partager une cellule avec un autre mec. Mais bon, à la guerre comme à la guerre. On va s'en contenter.
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Sujet: Re: You have to survive. ☆ JJ Lun 28 Mai - 12:27
J'observe le flic à travers les barreaux. Assis sur la chaise de son bureau qu'il balance au rythme de sa musique de merde. Clope au bec, j'peux inhaler la fumée qui s'échappe de ses lèvres. Gros con. Il est pas censé cloper ici, of course, il est au dessus de loi. Ma gorge me brûle et mes mains se mettent à trembler. Le manque. Encore la nicotine c'est pas le pire. C'est cette putain de dose d'héroïne dont j'ai besoin. Heureusement que j'ai pu avoir une petite dose il y a quelques jours. Juste de quoi sortir la tête de l'eau pour respirer un peu. Et là, mon oxygène semble s'amenuiser rapidement. J'pourrais vendre mon cul, et même mon gamin pour une grain de poudre. Je balaye la fumée de cigarette d'un revers de la main. Ecoeuré de juste pouvoir la respirer.
Je m'allonge sur mon lit à regarder le plafond dégelasse. Y'a pas grand chose à faire ici. Juste regarder le temps qui passe et qui n'a plus aucune utilité. J'suis incapable de dire quel jour on est. Encore moins l'air. Tout se ressemble. Rien n'a d'importance. T'es seul dans cette cage de fer et de bêton. Y'a juste toi et tes remords qui te bouffent encore un peu plus chaque jour. Le seul moyen que t'as pour t'en sortir, c'est de te rattacher à des souvenirs pour ne pas sombrer dans la folie. J'ferme les yeux et j'fais ressortir le souvenir le moins douloureux. Simple. Une après-midi au soleil avec ma soeur. J'peux pas penser à Jack sans qu'un sentiment de vide vient me bouffer. Ni à mon fils sans que j'me dise que je l'ai abandonné. « Putain mec, un peu de respect ! Je suis pas un objet ! » J'ouvre les yeux et repose mon regard sur le type qu'on jette comme un chien dans MA cellule. Si y'avait bien un seul truc qui m'appartenait ici, c'était bien c'est 5 m² de béton. J'étais un animal. Revenu à l'état le plus primaire. Et ce mec était sur mon territoire. « Ok, c'est bien partit pour que je passe la nuit avec toi. Quelle joie. » Je me redresse sur mon lit et le dévisage comme un moins que rien. C'était qu'une sous merde, juste là pour m'casser les couilles. J'décide enfin de l'approcher pour l'attraper par le col et le claquer contre le mur. " Calme toi gamin. J'ai aucune envie d'avoir un ado rebelle dans ma cellule. " Je le relâche et pose mon regard rougis par le manque dans le sien. " Un conseil. Ferme ta grande gueule parce que tu risques de changer de cellule. Et crois moi, l'type d'à côté est beaucoup moins civilisé." J'esquisse d'un sourire amusé. Finalement une distraction n'est pas de refus. " Ton joli p'tit cul lui plairait, si tu vois ce que j'veux dire. "
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Sujet: Re: You have to survive. ☆ JJ Lun 28 Mai - 12:54
L'habitude de finir la soirée en cellule. A 18 ans c'est assez étrange pour certaines personnes, pour moi ce n'est qu'une interminable routine. Depuis mon arrivée à Paris, je fréquente assez souvent ce genre de lieux. Je suis pas un mec fréquentable d'après ma famille. Ma soeur est surement la seule qui pense le contraire malgré toutes ses putains d'habitudes que j'ai pus choper au fur et à mesure du temps. Je suis un gosse, et c'est surement ça qui fait le plus chier les gens que je rencontre autour de moi. Je suis un emmerdeur, mais juste un gosse. J'abois surement plus fort que je ne mord. Partir au quart de tour, ma spécialité. Encaisser les coups, c'est pas vraiment un problème. J'suis habitué. Je cherche, je trouve, j'en redemande encore. A croire que je suis maso, que je cherche à avoir mal. En apparence, je suis ce gosse rebelle qui n'a jamais assez de choses dans sa vie, qui en redemande toujours plus. Ne pas avoir d'attaches, pas de sentiments, juste une haine inconditionnelle pour certaines personnes ou une tendresse inconnue pour une soeur pour qui on éprouve plus que des sentiments innocents fraternels. Le fruit interdit, comme pour Adam et Eve. J'y ai croqué en plein dedans, j'me suis pris une claque dans la gueule. Il en faut bien des coups dans la vie, sinon on avance pas, on reste des merdeux qui pensent avoir la vie au bout des doigts alors qu'ils n'ont rien vécu. Je le fixe, ce mec qui partage ma cellule pour la soirée. J'me demande ce qu'il fou là. Soudain, sa main vient attrapé le col de mon t-shirt et il me plaque au mur. Je ravale un gémissement de surprise. " Calme toi gamin. J'ai aucune envie d'avoir un ado rebelle dans ma cellule. " Un léger rire s'échappe de mes lèvres. « Quel accueil. » Ses yeux rougis se posent sur moi. J'esquisse un sourire. Il est en manque, ça se voit. Si il savait pourquoi j'étais là, il m'aurait surement foutu en l'air rien que pour avoir un peu de came. A croire qu'il était là depuis un certain temps. " Un conseil. Ferme ta grande gueule parce que tu risques de changer de cellule. Et crois moi, l'type d'à côté est beaucoup moins civilisé." Ah parce que lui, il était civilisé? Quel accueil digne d'un grand marquis alors. Tout le monde rêve de se faire choper par le cou et de se faire plaquer contre le mur crasseux d'une cellule. Fermer ma grande gueule? C'était une chose que je savais pas faire. J'ai jamais sus la fermée. Rien à foutre de passer pour un ado rebelle, j'ai un truc à dire, je le dis. C'est pas un mec comme lui qui allait faire changer les choses. " Ton joli p'tit cul lui plairait, si tu vois ce que j'veux dire. " Je lève les yeux au ciel. Manquerait plus que ça. Qu'un pédophile me viole. La fermée ou me faire violer? Aucune des deux options ne me plaisaient. Je le pousse légèrement et m'échappe pour aller s'asseoir contre le mur en face de lui. Je le regarde. « J'aurais sus, j'aurais gardé un peu de came avec moi. » La carte de la provocation. Je suis sur son territoire peut-être, mais nul ne me dicte mes règles. « Jte fais pas chier, tu me fais pas chier. Je vais être ici pour la nuit, que ça te plaises ou non. T'as pas le choix. »