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 SYLVAIN Ҩ “Je veux oublier que le retour est inévitable.„

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MessageSujet: SYLVAIN Ҩ “Je veux oublier que le retour est inévitable.„   SYLVAIN Ҩ “Je veux oublier que le retour est inévitable.„ EmptyVen 18 Mai - 1:09

« Je veux oublier que le
retour est inévitable. »
Sylvain & Antoine

321, rue de Vaugirard, Paris 15ème

♬♬♬

Dix minutes. Cela faisait dix minutes qu'il marchait sur le bord de la route à attendre qu'une voiture s'arrête face à son pouce dressé vers le ciel sombre. Six cents secondes à parcourir des mètres avec une pluie incessante, lui fouettant son visage. « Bande de fils de pute » maugréa-t-il en continuant sa route. J'aimerais bien vous y voir sous cette putain de pluie, pensa-t-il en serrant son sac contre son torse. Il avait sa vie à l'intérieur de ce gros sac, son manuscrit, son pc, son téléphone portable, son porte-feuille, quelques vêtements et même ses cadeaux à Lui... Son sac était bien trop lourd pour un long voyage de ce genre. Antoine marchait en réalité depuis des heures déjà, et s'était finalement résolu à faire du stop en voyant le ciel s'assombrir au fur et à mesure de ses pas. Quel con aussi d'avoir attendu autant de temps ! Finalement une camionnette rouge daigna lui faire un appel de phares avant de se garer sur le bas-côté de cette route interminable lorsqu'elle était traversée à pied. Lorsqu'il fut arrivé à hauteur de la camionnette en courant, il ouvrit la portière de cette dernière et posa son regard dans celui de cet homme. « C'est gentil de vous arrêter... Mais je préfère vous prévenir à l'avance, je n'ai rien pour vous payer. » L'homme haussa les épaules et tira un coup sur sa cigarette. « Où est-ce que vous allez ? » demanda-t-il alors qu'Antoine s'abritait dans cette voiture en claquant la portière. « Paris... » répondit-il en scrutant le visage de cet homme. Et s'il venait d'entrer en enfer, avec un tueur d'auto-stoppeur ? Après tout, plus rien ne l'étonnait de nos jours. Surtout pour avoir vu plusieurs connaissances des rues disparaître... « C'est un sacré bout de chemin... » raisonna cet inconnu en démarrant le moteur de sa camionnette rouge. « Je n'ai rien pour vous payer, donc si cela vous dérange vraiment, je descends maintenant. » répondit Antoine dans un soupire, prêt à sortir de cette voiture toujours à l'arrêt. « Je vous fais marcher. Je descends sur Paris, alors le trajet sera gratis. A une condition... Vous me parlez un peu de vous, ce qui vous amène sur cette route. Histoire de ne pas trop s'emmerder durant le trajet. » Antoine acquiesça avant de jeter un bref coup d’œil sur le paysage qui commençait à défiler...

Il restait devant l'appartement de son frère, sans bouger. Et s'il faisait une erreur ? Et si Sylvain n'habitait plus ici ? Cassandre le lui en aurait parlé, il l'aurait prévenu... Antoine était tétanisé, notamment par l'humidité et le froid qui restaient dans ses vêtements, mais aussi par la crainte de revoir son frère après autant d'années. Dix-neuf années, près de vingt-ans sans le voir, sans entendre le son de sa voix, sans un seul contact physique avec lui... Tu te dégonfles, là ! se dit Antoine à lui-même alors qu'il se voyait reculer de plus en plus de cette maison. Au bout de cinq longues minutes, il s'avança vers la porte et après avoir pris une grande inspiration, il frappa la porte à trois reprise. Il resta face à celle-ci, son sac dans la main droite, ses vêtements et ses cheveux dégoulinant à cause de cette pluie qui était venue elle aussi sur Paris... Instant de vérité...
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Dernière édition par Antoine Lefèvre le Ven 22 Juin - 18:59, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: SYLVAIN Ҩ “Je veux oublier que le retour est inévitable.„   SYLVAIN Ҩ “Je veux oublier que le retour est inévitable.„ EmptyDim 20 Mai - 22:28



Sylvain avait une étrange sensation depuis le début de la journée. Il avait l'impression qu'il ne pourrait rien faire si ce n'était tourner en rond et faire les cent pas. Il se sentait inutile, même face à Pierre qui ne cessait pas de le harceler de questions. Ce gamin était sans doute le plus brillant de tous les gosses de cinq ans de la planète entière, il savait parfaitement s'apercevoir que quelque chose clochait chez son géniteur malgré son jeune âge. Sylvain se contentait de lui sourire tendrement et de lui caresser doucement sa chevelure brune, se voulant aussi rassurant que possible. En vérité, il était on ne peut plus nerveux et la pluie qui s'abattait sur la capitale française le poussait encore davantage à la déprime. Il l'accompagna à l'école vers quatorze heures. En effet, la maîtresse était absente en cette matinée, elle terminait une formation à l'autre bout de la France et ne revenait que pour l'après-midi.
Il passa au Dia au retour de l'établissement scolaire, afin de faire quelques courses nécessaires. Mais lorsqu'il se retrouva seul dans son appartement, il recommença à se morfondre sévèrement. Il avala quelques comprimés, des calmants soit disant homéopathes qui étaient sensés lui rapporter un certain bien-être intérieur. Il avait demandé à Eloïse de passer chercher Pierre à la fin de la soirée. Il pensait qu'un peu de compagnie lui ferait du bien cette nuit...

Le trentenaire finit par sortir un livre de sa bibliothèque et en entama la lecture, bien que ce bouquin ne l'ait jamais vraiment intéressé sans quoi il l'aurait déjà lu depuis bien longtemps. Depuis le temps qu'il le possédait et qu'il prenait la poussière sur les étagères. Totalement pris dans le roman, à moins que ce ne soit les comprimés qui l'endormait, il faillit ne pas entendre la sonnette retentir. Il décida finalement de laisser de côté sa lecture et de rompre son sommeil naissant afin d'aller ouvrir la porte. Il ne savait pas à ce moment là ce qui l'attendait... Oh certainement pas, sans quoi il aurait peut-être un peu hésiter avant de ne tirer violemment la poignée. La porte s'ouvrit sur un visage familier. Son visage. Celui de son frère. Antoine... Mais ce n'était pas possible ! Il ne voulait plus lui parler, il ne voulait plus le voir ni l'entendre, que faisait-il donc ici en cette soirée fraîche et pluvieuse ? Sylvain haussa les sourcils et recula de quelques pas, laissant l'invité surprise pénétrer dans l'appartement. Il l'observait sans broncher, avant que son corps ne puisse plus tenir et qu'un bégaiement incertain n'échappe du fond de sa gorge sèche d'émotion :
« Antoine ? C'est toi ? »
Il s'approcha un peu, alors que jusque_là il ne faisait que reculer petit à petit. Sylvain posa sa main contre le visage de son jumeau, le cœur battant, et ses yeux s'embuèrent.
« Vous... Vous pouvez pas me faire ça ! » s'exclama-t-il subitement en reculant d'un bond, sans préciser à qui il s'adressait. Il faillit se prendre un meuble, se cogna et trébucha légèrement, mais ne quitta pas son frère des yeux. Le lien était là, il le sentait, toujours aussi puissant que 19 ans plus tôt. les deux frères étaient autant fusionnels. Il suffisait d'un regard pour le comprendre.
« Vous pouvez plus jouer comme ça avec moi ! Vous pouvez plus ! » continua-t-il ensuite, les yeux comme emplis d'effroi alors que les larmes lui montaient de plus en plus aux yeux. Bientôt, il s'effondrerait. C'était indéniable.
« Vous vous en allez, puis vous revenez, vous jouer avec mes sentiments, mon cœur ! J'en ai marre ! Marre ! T'entends ça, Antoine ? »
Amandine l'avait fait, l'abandonnant donc deux fois. Marie commençait à s'y mettre. Et voilà Antoine. Il ne pouvait plus vivre comme cela, avec la crainte que le lendemain tout le monde disparaisse et ne le laisse seul avec sa douleur et sa maladie. C'était trop difficile. Il n 'en pouvait tout simplement plus. Les larmes coulaient à présent le long de ses joues extrêmement pâles. Sa pâleur était bien la seule caractéristique le différenciant de son jumeau... Car ils étaient en tout point semblables, même après avoir vécu de longues années séparément.

« Tu vas rester maintenant que t'es revenu, ou t'es juste venu me dire que j'avais tord ? Que t'avais raison, que tu m'avais prévenu ? Toi aussi t'es là pour repartir ? »
L'observant, les yeux mouillés, Sylvain tomba à genoux contre le sol. Il était fragile, si fragile. Trop fragile. Il pleurait à grosse larmes, laissant échapper des sanglots entre chacun des mots qu'il prononçait. C'était bien trop dur d'accepter la situation présente, le retour de ce frère qu'il chérissait tant. De ce frère qu'il aimait plus que tout et auquel il n'avait cessé de penser pendant des années. Il avait souvent regretté de ne pas avoir su le choisir... Il aurait dû l'écouter.
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MessageSujet: Re: SYLVAIN Ҩ “Je veux oublier que le retour est inévitable.„   SYLVAIN Ҩ “Je veux oublier que le retour est inévitable.„ EmptyMar 22 Mai - 20:07

« Je veux oublier que le
retour est inévitable. »
Sylvain & Antoine

321, rue de Vaugirard, Paris 15ème

♬♬♬

L'unique chose à laquelle pensa Antoine après avoir frappé ces trois coups à la porte s'était de s'enfuir rapidement de ce bâtiment, et faire passer sa venue pour une vulgaire farce d'un petit plaisantin, à son jumeau. Car au fond, ce qui l'avait amené ici était la rue. Antoine ne souhaitait pas revivre le même calvaire qu'il y a quelques années. Il ne voulait plus traîner dans les rues, il ne voulait plus crever de faim et devoir se prostituer pour remédier à cela. Il ne voulait plus rien de tout ça. Dégage de là avant qu'il ne soit trop tard, pensa-t-il en reculant discrètement, alors que la porte s'ouvrit violemment. Son regard croisa immédiatement celui de son frère et Antoine semblât rester tétaniser face à la vue de ce dernier. Sylvain haussa les sourcils par stupéfaction, tout en reculant. Il y avait de quoi l'être, non ? Revoir son double après près de vingt-ans d'absence était on ne peut plus surprenant, même pour Antoine. Sylvain aussi avait changé, lui aussi avait vieilli, Antoine avait presque oublié ces détails-là, peut-être s'était-il concentré de trop sur ce cliché où ils n'étaient que de simples adolescents ? Le silence de son frère face à sa venue commençait à effrayer le trentenaire. Et si au final il ne voulait pas de lui ? Qu'il ne voulait plus entendre parler de lui ? Antoine pourrait le concevoir, il ne s'était pas retourné une seule fois lorsqu'il avait quitté le domicile familiale... Il se ressaisit et pénétra dans l'appartement avant que son frère ne change d'avis et lui clape la porte au nez. « Antoine ? C'est toi ? » Sa voix... Anty l'avait pratiquement oublié. Avec le temps les souvenirs s’effacent, sa voix faisait partie de ces souvenirs... Il était content de l'entendre à nouveau et donnerait chère pour ne plus l'oublier comme il l'avait fait ces dernières années. Antoine acquiesçait en silence, même si la réponse lui semblait logique. Bien sûr que c'était lui, peut-être pas celui qu'il avait toujours connu, mais il restait son frère avant tout.

Il sentit la main de son frère se poser délicatement contre sa joue, mais alors qu'il allait s'apprêter à poser la sienne sur celle de son frère, ce dernier se recula subitement. « Vous... Vous pouvez pas me faire ça ! » dit-il en manquant de chuter au sol. Vous ? De qui parlait-il ? Antoine faillit se retourner afin de voir si personne n'était derrière lui, mais il n'osait pas lâcher le regard de Sylvain, qui même à plusieurs mètres de lui continuait de le fixer. « Vous pouvez plus jouer comme ça avec moi ! Vous pouvez plus ! » continua Sylvain, les larmes aux yeux. De son côté, Antoine restait sans voix. Non pas par crainte, mais afin de laisser son frère s'exprimer. Il le connaissait mieux que quiconque, même après toute ces années, Antoine savait que son frère avait besoin d'extérioriser tout ce qu'il avait sur le cœur et de ne pas être coupé dans son élan. « Vous vous en allez, puis vous revenez, vous jouer avec mes sentiments, mon cœur ! J'en ai marre ! Marre ! T'entends ça, Antoine ? » A la prononciation de son prénom, Antoine baissa légèrement la tête. Il comprenait petit à petit. Enfin, il se basait sur de simples hypothèses, mais il était presque certain que ce vous lui était destiné à lui et à cette salope d'Amandine qui avait probablement dû le faire souffrir, autant qu'Antoine en fait... Mais le mauvais côté du trentenaire ne pouvait que jouir de voir son frère dans cet état, car cela voulait dire qu'il avait eu raison sur toute la ligne par rapport à Amandine. Mais son bon côté ne pouvait pas accepter de voir ce tel désarroi dans le regard de son jumeau.

« Tu vas rester maintenant que t'es revenu, ou t'es juste venu me dire que j'avais tord ? Que t'avais raison, que tu m'avais prévenu ? Toi aussi t'es là pour repartir ? » En remontant son regard sur son frère, la vue fut encore plus pénible. Sylvain pleurait à chaude larmes et semblait même au bout du rouleau. Est-ce moi qui t'es mis dans un tel état ? s’inquiéta Antoine qui était resté à l'entrée de l'appartement. Il daigna s'avancer de quelques pas pour fermer la porte derrière lui, la gorge serrée. Voir Sylvain dans un tel état n'arrangeait pas son moral déjà à plat, mais il ne pouvait pas se permettre de se montrer aussi dépité que lui, même si l'envie ne lui manquait pas. Il posa son sac au sol et retira sa veste mouillée par la pluie. Paumé. Antoine était perdu... Que devait-il faire, s'approcher de lui et essayer de le calmer comme il l'aurait fait des années plus tôt ? Ou s'en aller discrètement et se faire haïr par Sylvain ? La première solution lui semblait être la meilleure, il espérait, il ne tenait pas à se faire frapper par Sylvain, se faire insulter par ce dernier. Antoine s'approcha lentement de son frère, s'installa à sa gauche et l'amena délicatement contre son torse dont le tee-shirt était humide et froid à cause de cette averse. « Chut. Calme-toi Sylvain... » dit-il en passant ses bras autour de son frère. « Écoute... Écoute les battements de mon cœur, concentre-toi sur ceux-ci... comme auparavant... » ajouta Antoine en fermant les yeux. Le sentir aussi proche de lui, contre lui, ressentir sa chaleur, sa peine, son désarroi était loin d'être facile à encaisser et lorsqu'Antoine ouvrit les yeux, sa vue était floue à cause des nombreuses larmes qu'il tentait de retenir. « Je suis là pour rester, si bien sûr tu veux de moi... Je suis là pour réparer mon erreur si bien sûr elle est pardonnable... Je suis là parce que tu m'as tellement manqué, Sylvain... » murmura Antoine près de l'oreille de son frère, retenant ses larmes. Non, il n'allait pas pleuré. Pas devant lui, pas aujourd'hui...
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MessageSujet: Re: SYLVAIN Ҩ “Je veux oublier que le retour est inévitable.„   SYLVAIN Ҩ “Je veux oublier que le retour est inévitable.„ EmptyLun 18 Juin - 10:34



Voir son frère face à lui relevait du miracle et soulevait en même temps un immense moment de nostalgie. L'époque semblait alors tout bonnement merveilleuse : Sylvain était amoureux d'une femme qui paraissait pour lui une déesse, il partageait des moments fantastiques de complicité avec son jumeau et ses parents s'intéressaient davantage à lui que jamais ils ne l'avaient fait. Et paf, tout avait volé doucement et subtilement en éclats, un peu comme une maladie qui se développerait au fil des années. Et pour couronner le tout : tous ces retours, ces vas-et-viens incessants dans son monde.
C'était à présent les larmes qui coulaient le long des joues du trentenaire, affalé sur le sol, comme souhaitant prier le Seigneur d'abréger ces souffrances. En effet, plus le temps passait, plus il croulait sous la douleur. Il avait jadis eu l'espoir de croire que revoir son frère jumeau lui ferait un bien intense, mais ce n'était pas vrai. Il venait tout simplement de sombrer dans un état second qui pourrait s'apparenter à de l'hystérie. Oh mon Dieu, ce n'était plus qu'une pauvre petite créature s'apitoyant sur son sort. Depuis quand était-il devenu comme cela ? Il ne le savait pas lui-même. Mais, en tentant tant bien que mal de se contenir, il était en train de songer à quel point Antoine devait avoir honte. Honte d'avoir un frère pareil. Mais il devait ressentir toutes ses émotions, elles étaient trop présentes. Et ce lien de jumeau, bien qu'un peu détruit par toutes ces années de séparation, était encore fortement ficelé entre leur cœur.

Alors qu'il fermait les yeux, afin de les rouvrir brutalement et de n'imaginer que tout ceci n'était qu'un rêve, qu'une hallucination due à l'arrêt de son traitement médicamenteux, Sylvain sentit soudainement la présence d'Antoine contre lui. Il le serrait contre son torse et le jeune homme se laissa totalement aller. Tous ses muscles se détendirent et, déjà agenouillé, il tomba littéralement dans les bras de son jumeau. Ce contact était intense, il lui faisait du bien. Trop de bien. Peut-être n'avait-il même pas le droit de pouvoir aussi bien se sentir. Peut-être était-ce totalement hérétique de sa part.
Les mots de son interlocuteur résonnaient dans son esprit et un léger sourire apparut sur son visage, bien que les larmes continuaient de rouler sur ses joues pâles.

« Je t'aime, Anty. Je suis heureux que tu reviennes. Tellement. Tu n'es même pas en mesure de savoir à quel point ! Toi aussi tu m'as manqué ! Terriblement ! »


Sur ces mots, il serra le trentenaire dans ses bras, avant de déposer un délicat baiser contre sa joue droite. Lui envoyant un simple regard afin que l'autre devine ses intentions avant de ne tenter de se relever. Il s'appuya contre l'épaule de son frère, mais il perdit aussitôt l'équilibre et se rattrapa de justesse au bras d'Antoine. Trop d'émotions, trop de sentiments, cela affligeait énormément son cœur dors et déjà fatigué par la maladie. Il essuya ses larmes d'un revers de manche avant d'offrir un sourire se voulant rassurant à son interlocuteur. Il retenta ensuite l'expérience qui se solda par une réussite. Debout sur ses deux jambes, bien que fébriles, il se dirigea doucement vers la cuisine, avant de ne bifurquer pour regarder son jumeau.

« Tu veux peut-être un thé, un café, un truc comme ça ? Après tout, tu dois avoir froid, non ? »
dit-il en lançant un dernier regard à son frangin avant de ne s'aventurer dans les couloirs de l'appartement. « T'es trempé ! Attends moi là, je te rapporte de quoi te changer. Je devine que ce qui me va devrait aller ! » s'exclama-t-il malicieusement. Il avait souvenir qu'enfant et même adolescent, les deux frères partageait la même armoire, ne se souciant pas à qui appartenait tel ou tel vêtement. Peut-être n'était-ce pas bien pour leur individualisme, mais cela n'avait fait qu'accroître leur lien si fabuleux.

Une fois dans sa chambre, il se donna un instant pour reprendre sa respiration et calmer les tremblements de ses membres. Il n'avait pas voulu montrer un tel spectacle à son proche venant de réapparaître. Il voulait d'abord lui expliquer. Tout lui raconter. Il était étonné que son frangin ne lui ait encore rien dit à propos de sa pâleur effroyable.
Lorsqu'il réapparut dans le salon, il tendit les vêtements à son frère sans un mot, simplement en souriant fébrilement, avant de ne rejoindre la cuisine, lui laissant ainsi le temps de se changer. Il alluma la bouilloire électrique et plaça deux thés dans deux tasses. Alors qu'il faisait machinalement tous ses gestes, il se demandait comment annoncer à son frère qu'il revenait un peu tard... Leurs retrouvailles était un présent si fabuleux qu'il ne souhaitait pas le détruire à coup de mauvaises nouvelles, mais en même temps il se devait d'être totalement honnête avec son frère.

S'asseyant devant son thé fumant, il attendit l'arrivée d'Antoine dans les lieux.
« Faudra que je te montre un peu l'appartement ensuite...Tu choisiras où tu voudras t'installer...Enfin, faudra faire un peu de place, mais bon... » Il était vrai qu'avec toutes les personnes habitant ou squattant simplement son appartement de manière récurrente, l'espace se faisait de plus en plus restreint. Au pire, ils dormiraient dans le même lit, comme ils l'avaient déjà fait dans leur jeunesse. Sylvain se grattait nerveusement la tête face à l'oeil attentif de son jumeau, se demandant ce que celui-ci devait penser. Le chauffeur de bus avait toujours eu du mal à cacher son trouble ou à faire comme si de rien était lorsque les choses allaient mal...

« En fait, Anty... Je... J'aurais aimé que tu reviennes des années plus tôt.... » Mince, jamais il n'aurait dû commencer à lancer le sujet comme cela, son frère allait certainement très mal se sentir... Il fallait sauver les meubles avant qu'il n'ait fini par le mettre entièrement mal à l'aise et le faire regretter toute sa vie ! « Enfin...Ce serait mieux pour moi...J'ai un truc à te dire. » Et il se tût brutalement, avalant une gorgée de son thé, cherchant à tout pris les bons mots. Mais rien ne vînt et il ne prononça pas un seul mot.


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MessageSujet: Re: SYLVAIN Ҩ “Je veux oublier que le retour est inévitable.„   SYLVAIN Ҩ “Je veux oublier que le retour est inévitable.„ EmptyVen 22 Juin - 18:58

« Je veux oublier que le
retour est inévitable. »
Sylvain & Antoine

321, rue de Vaugirard, Paris 15ème

♬♬♬

Antoine prenait sur lui comme il l'avait toujours fait. Il prenait, encaissait et empêchait ses larmes de couler. Il n'allait pas pleurer aujourd'hui, il ne le voulait pas, et il ne le devait pas, pour son frère. Pour être fort, pour le soutenir. Son frère était dépité, il le voyait, il le ressentait. Amandine avait fini par l'avoir ! Antoine le savait que cette femme n'était qu'une garce, et qu'à tout moment elle ferait du mal à son frère, il le savait, et pourtant il n'avait rien empêché, car son frère semblait être si heureux à ses côtés. Il s'en voulait à la fois d'être parti, et de n'avoir rien empêché. Mais il en voulait à Sylvain de ne pas l'avoir choisi elle et de ne pas l’avoir empêché de partir. « Je t'aime, Anty. Je suis heureux que tu reviennes. Tellement. Tu n'es même pas en mesure de savoir à quel point ! Toi aussi tu m'as manqué ! Terriblement ! » Entendre son frère prononcer de tels mots lui tiraillait l'esprit. Il voulait s'en aller tellement il avait mal. Tellement ce qu'il lui disait le touchait. Ils avaient été séparés pendant de nombreuses années, aujourd'hui ils avaient la chance de se retrouver, mais jamais ils n'avaient imaginé ça ainsi. Jamais il ne s'était dit que des retrouvailles pouvaient affliger autant de souffrances en si peu de temps. Je t'aime... ça lui restait bloqué en travers la gorge. Pouvait-il vraiment le laisser dire ça, alors qu'il avait fait son choix des années auparavant ? Sylvain restait dans ses bras, lui procurant le plus grand bien, d'autant plus lorsqu'il sentit ses lèvres se poser contre sa joue. Même ça, ça lui avait tellement manqué... Trop même.

Antoine sentit son frère s'écarter doucement de lui. Il aurait aimé le garder encore contre lui, juste quelques instants... ou une éternité. Anty l'observait et lorsqu'il vit son frère vaciller en voulant se redresser, il le rattrapa du mieux qu'il put. Depuis quand se redresser relevait d'un effort presque surhumain ? C'est en fronçant les sourcils qu'il observait son frère retenter l'expérience pour y arriver. Il était bizarre. Il avait changé. Qu'est-ce qu'il avait ? Il ne pouvait pas ne pas avoir quelque chose. « Ça va ? » demanda Antoine en se redressant à son tour, intrigué par l'état de son frère qui se dirigeait vers une autre pièce. « Tu veux peut-être un thé, un café, un truc comme ça ? Après tout, tu dois avoir froid, non ? » Antoine restait bloqué sur la chute de son frère. Quelque chose ne tournait pas rond, mais il ne savait pas quoi. Il fut un temps où il aurait réussi à mettre des mots sur l'état de son frère, mais ce temps était dépassé, ça faisait tellement longtemps qu'il ne l'avait plus vu, leur relation fusionnelle avait pris un coup, qu'il veuille l'admettre ou non. « Du thé. » répondit Antoine en l'observant s'en aller. « T'es trempé ! Attends moi là, je te rapporte de quoi te changer. Je devine que ce qui me va devrait aller ! » Antoine était effectivement trempé et avait également froid, mais le contact qu'il avait eu avec Sylvain avait eu le don d'un peu le réchauffer. Son frère revint dans le salon avec de propre vêtements qu'Antoine prit entre ses mains en le remerciant légèrement. Il était probablement sous le choc, ces retrouvailles étaient absurdes... Le trentenaire attendit que son jumeau quitte la pièce avant de déboutonner et de faire descendre son jeans jusqu'à ses chevilles. Même ça, ça avait changé... Avant, il aurait pu se mettre nu devant son frère s'en éprouver le moindre sentiment de gêne. Il retira ensuite sa veste et son tee-shirt, enfilant le sweat-shirt que lui avait apporté son jumeau. Le trentenaire vida les poches de sa veste et plaça ses affaires dans son sac qu'il déposa dans le canapé.

Antoine rejoignit son frère dans la cuisine et l'observa d'un air attentif. Il était pâle, il trébuchait en voulant se redresser... Un mauvais pressentiment régnait dans l'esprit d'Antoine, mais il ne voulait pas l'admettre. Il ne voulait pas comprendre. Il ne voulait pas le perdre à nouveau... « Faudra que je te montre un peu l'appartement ensuite...Tu choisiras où tu voudras t'installer...Enfin, faudra faire un peu de place, mais bon... » Antoine restait debout, contre le plan de travail de la cuisine à observer son frère, dans l'espoir d'y trouver la vérité. « Je ne compte pas rester. Enfin... je veux dire, chez toi. Je ne compte pas rester chez toi. Dès que je trouve de quoi vivre, je pars. Mais je resterai sur Paris. » dit-il de manière neutre. Antoine ne voulait pas trop s'imposer dans la vie de son frère. Il avait probablement fondé une famille, ou autre chose dans le genre, Anty ne se sentirait pas à sa place. Bon, pour partir de chez son frère, peut-être qu'il devait trouver ne serait-ce même qu'un travail...

« En fait, Anty... Je... J'aurais aimé que tu reviennes des années plus tôt.... » Je sais. Je le sais... pensa Antoine en quittant le regard de son frère pour le baisser vers le carrelage de la cuisine. Mince. Il inspira profondément en sentant les larmes lui revenir aux yeux et passa une main sur son visage dans l'espoir de les enfouir au fond de lui. « Enfin...Ce serait mieux pour moi...J'ai un truc à te dire. » Puis plus rien. Antoine posa son regard vers son frère, intrigué par ce manque d'informations. Continue, parle, dis-moi ce qui te tourmente, pensa-t-il en essayant de rester de marbre face à son frère. « Rassure-moi... tu n'as rien ? J'veux dire, j'ai bien vu que tu étais pâle... j'ai vu tes jambes te lâcher quand tu as voulu te redresser, mais rassure-moi Sylvain, tu vas bien ? Car j'sais pas si je serais capable d'encaisser quoique ce soit de plus. J'ai trop encaissé... Dis-moi que tu vas bien, tu peux pas aller mal. Je te l'interdis même. Alors dis-moi que tu vas bien... » dit-il d'une voix calme, zen qui se voulait rassurante, mais qui ne l'était pas. Il était désespéré, il était pathétique, c'était limite s'il ne suppliait pas son frère de lui annoncer une bonne nouvelle, alors que son ton laissait clairement penser à une mauvaise...
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