Je traversais une période de ma vie assez étrange ces derniers temps, comme si tout allait trop vite pour moi, comme si je ne pouvais tout simplement rien contrôlé de ma vie. Tout s'enchaînait si vite, tout avait changé en un clin d’œil et ma vie à en quelques sortes recommencer, mais dans une version accéléré. Je redécouvre des gens que j'étais déjà censé connaître, j'en connais de tout nouveaux, j'ai de nouveaux sentiments, de nouvelles façons de voir les gens. Depuis que je suis de retour à Paris, tout est si... différent de d'habitude. J'avais juste besoin de souffler un moment et bien sûr je n'ai pas trouvé d'autre moyen que d'aller batifoler avec des inconnus, des hommes en l'occurrence. Car oui, j'étais gay, ça a toujours été ainsi et ça ne changerais pas, enfin j'pense pas. Tout le monde le savais, tout le monde l'avait deviné, enfin tout le monde... sauf l'innocent et naïf Raziel. Raziel qui n'avait toujours pas compris que je lui tournais autour, qui n'avait toujours pas compris que j'étais gay et qu'il me plaisait. En fait, c'est moi qui lui avait assuré le contraire, il faut dire que le pauvre garçon possède des croyances envers les homosexuels assez farfelues. Mais bon, tant pis ça ne m'a pas empêcher de m'approcher de lui et il faut dire que je l'appréciais assez. Malgré, ses habitudes assez étranges, il était sympa et agréable lorsqu'on le connaissait. Bref, c'était un ami. Seulement, je ne savais pas ce qu'il m'attendais en allant frapper à sa porte. Je n'étais pas au courant qu'il savait, qu'il avait découvert. Je sonnais à sa porte, sans me douter de rien, lorsqu'il ouvrirait je lui sauterais dessus, c'est ce que je pensais...

Alors que les premières notes résonnent dans le minuscule appartement, je me sens transporter dans un tout autre univers. J'oublie ma vulnérabilité face à la belle Paris et ses habitants, la distance entre ma famille et moi. L'écosse me manque, l'église de ma ville natale aussi. En fait, je me sens tellement seul, tellement vulnérable face au reste du monde. Et j'ai peur. Peur de devenir quelqu'un que je ne suis pas, peur de devenir comme eux et laisser les pires démons me posséder. Pardonnez-moi mon Seigneur, j'ai péché en quittant ma ville natale. J'ai été tenté par le Mal, je me suis rapproché de personnes dont je ne devrais pas. Quelqu'un frappe à la porte, mon coeur fait un bond dans ma cage thoracique, mon estomac se tord. J'hésite, m'avance avant d'entrouvrir la porte. Alcide. Mes mains tremblent, je veux qu'il parte, maintenant. Dieu me punira de m'être laissé approcher par cet homme. Je regrette de m'être autant attaché à lui, de ne pouvoir continuer à lui parler, mais il est gay et il brûlera en Enfer. Terrifié, je n'ose même plus le regarder en face, comme si j'allais brusquement m'enflammer en croisant son regard. « Q'est-ce que tu fais ici ? ... » Pitié, faites qu'il parte maintenant. Ça me brise le coeur de devoir me montrer aussi distant avec lui, de ne pas avoir le droit de parler avec lui. Je l'appréciais moi. « En fait, ça n'a pas d'importance... je... j'crois que ce serait mieux que tu partes d'ici... » Un sanglot reste coincé au niveau de ma gorge, m'étouffe. Je ne veux pas avoir à faire ça. La panique m'envahit, il faut qu'il parte, j'essaie de fermer la porte.

( C'vraiment pas top, mais j'peux éditer hein ee )

Je voulais rire, m'amuser comme d'habitude. Lui sauter dans les bras puis rien encore une fois... Je voulais prendre du bon temps quoi, oublier toutes les histoires auxquelles j'étais mêlé juste pour un instant. Un instant passé à rire avec un ami. Seulement, lorsqu'il entrouvrit la porte de chez lui, son seule regard réussi à me refroidir, il stoppa mon élan, mon sourire disparut. C'était quoi cette tête, il avait vu un mort ou quoi ? Qu'est-ce qui n'allait pas ? Il semblait terrifié ou dégouté, je ne sais pas... Il ne me regardait même pas en face. J'ai d'abord cru à une farce, alors je ris, un rire stupide puis un haussement d'épaule avant de m'exclamer : " Hey ! Raziel ça va ? Non. Pas de réponse. Je ne comprenais pas, je lui faisais peur ? Il était bizarre, comme d'habitude me direz-vous ? Seulement là, c'était différent. « Q'est-ce que tu fais ici ? ... »» Son ton, était froid, distant, une voix que je ne lui connaissais pas. Je laissais échapper un petit cri sourd de surprise. Il me faisait marcher, c'est ça ? Il préparait quelque chose, une blague sûrement. En réalité, j'essayais juste de me rassurer tout seul, car si c'était vraiment le cas d'une plaisanterie, eh bien il joue drôlement bien la comédie. Oui, je voyais bien qu'il se passait quelque chose en réalité. Soudain, je fus frappé d’effroi, serait-ce possible qu'il soit au courant, oui au courant de mon "secret". Mais, c'était impossible. Comment ? Où ? Quand ? Jamais je n'avais fait quelque chose en sa présence qui pouvait me trahir. Et si jamais c'était le cas, je ne l'avais vraiment pas fait exprès. Je m'étais toujours posé la question de comment il réagirait le jour où il le découvrirait, car oui il allait bien le savoir, un jour ou l'autre. Mais, pour l'instant j'espérais que ce ne soit pas le cas. « Eh bien, je... je... Il me coupa.« En fait, ça n'a pas d'importance... je... j'crois que ce serait mieux que tu partes d'ici... . Il tenta de fermer la porte, je fis barrage avec mon corps, pour l'en empêcher. Il était plein de remords je le voyais bien, j’espérais juste que mes prédictions s'avèrent fausses, que je me sois trompé. Avait-il vraiment découvert, mon homosexualité. Non. « Qu... Raziel ! Tu fous quoi là ?... Explique-moi au moins... S'il... S'il te plaît.

Et merde ! Mes craintes étaient bel et bien fondées. Il était sympa, mais qu'est-ce qu'il pouvait être chiant avec ses croyances, je comprenais qu'on soit croyant, mais là c'était vraiment poussé à l'extrême. Si seulement il pouvait mettre ses croyances de côtés juste un instant, ce serait tellement mieux et il verrait que lui-même se sentir mieux. Avoir la foi, ne voulait quand même pas dire devoir faire tout ça, enfin je veux dire on peut croire en dieu sans être obligé d'être aussi fanatique, n'est-ce pas ? Il m'avait donc bel et bien surpris avec un autre homme. Alors voilà, notre amitié prenait donc fin, comme ça sur une histoire aussi stupide ! Non, je ne laisserais sûrement pas ça se produire. C'était si con, on s'aimait bien après tout... Ne pouvait-il pas passer au-dessus, oublier. Putain, j'sais me tenir quand même ! C'est pas comme si j'allais lui sauter dessus à la moindre occasion... « Qu... Quand ? Où ?... Peu importe. Oui... je suis... j'aime les gens du même sexe que le mien.... Je sais j'aurais dû te le dire avant... J'suis désolé Avec Raziel, il vallait mieux choisir ses mots avant de parler. Surtout pour ce type de situation, à mon avis un rien pourrait le choquer, alors j'essayais d'y aller doucement. « Dieu ? Dieu te fera rien du tout... Sinon, je serais puni il y a longtemps, nan ?... Enfin j'veux dire tu ne pourrais pas pour une fois arrêter d'être aussi dramatique Raziel... Juste une fois, on ne vous apprend pas à aimer son prochain dans la bible ? Je ne criais pas, au contraire ma voix était étrangement calme, je en sais pas pourquoi j'avais du mal à m’énerver contre Raziel, je le trouvais si innocent, si fragile, si mignon, si attachant malgré tout que j'avais peur de lui faire peur... C'est bête, nan ?

Je sentais Raziel paniqué pourtant il ne bougeait pa, je le voyais juste dans ses yeux. Me parlait comme ça lui faisait-il du mal ? En tout cas, moi j'avais mal et peur surtout, peur de ne plus jamais le revoir, peur de ne plus entendre sa voix, son rire. Tout ça, tout ça me faisait peur et c'est bien ce qui allait se passer si Raziel continuait ainsi. Mais comment ? Comment mettre en question les choses les plus fondamentales qu'on lui a apprit depuis sa plus tendre enfance en quelques secondes ? Comment remettre en question ses croyances ? Ça me paraissait impossible. Surtout quand on s'appelle Raziel et qu'on ne possède une foi inébranlable en ce que l'on croit. Mais, je n'avais pas fini de me battre, non pas encore, j'allais continuer a essayer de le convaincre de ne pas me foutre dehors pour ne plus jamais me revoir, même si c'était peine perdu... Il était sûrement sûr qu'il faisait la bonne chose, qu'il n'avait pas droit de me voir, je savais qu'il voyait mon homosexualité comme une maladie qu'il avait juste peur d'attraper. Moi je savais, je n'étais pas malade et encore moins un démon au fond de moi. Je ne pensais pas non plus vivre dans le pêché. Soudain, il leva les yeux pour la première fois, je croisais son regard, ses yeux étaient humides. Était-ce parce que il était obligé de me dire adieu ? Ou alors avait-il décidé de continuer à me fréquenter, comme avant... Je m'approchais doucement de lieu, pour ne pas l'effrayer, comme si j'avais peur qu'il s'enfuit à tout moment : « Raziel, s'il te plaît... regarde-moi. Est-ce que j'ai l'air d'un démon ?... Je le regardais droit dans les yeux, j'avais mal rien qu'en pensant qu'il me détestait déjà ... Tu crois que c'est un choix ? Tu crois que c'est moi qui me suis levé un jour en disant que j'allais aimer les hommes ?... Ce n'est pas nous qui choisissons on ne peut rien y faire et on ne peut pas lutter contre... Alors, si dieux nous détestais autant, alors pourquoi nous a-t-il fait ainsi ? Pourquoi a-t-il fait que nous soyons attiré par les personnes du même sexe et si ce n'est pas lui... alors qui ?... S'il te plaît Raziel ne me laisse pas comme ça.... »

J’aurais tellement aimé pouvoir, pour une fois dans ma vie, mettre mes croyances de côté, pouvoir faire comme si de rien était et continuer comme avant, m’éviter de me séparer de lui... Je sais pourtant que c’est impossible. Ne rien faire à son sujet serait me laisser tenter par le Diable, tomber dans le piège d’Alcide... Parce que j’en suis à présent certain, tout ce temps, il ne faisait que me manipuler. Il veut me rendre comme lui, faire de moi un sous-être, me contaminer, me condamner à brûler en Enfer et ça, c’est hors de question. Tout ceci n’était qu’une mascarade, il me prend pour un imbécile, j’en suis sûr. Dormir avec une personne du même sexe, c’est malsain, immonde... Alcide n’est qu’une erreur. Alors pourquoi est-ce que j’ai si mal ? Lentement, il s’approche de moi, je recule, heurte de plein fouet le meuble derrière moi. Il se rapproche encore un peu de moi, je ne parviens plus à réfléchir convenablement. Fuir. La terreur est croissante. Je me sens acculé, pris au piège, à sa merci. Mon sang se glace dans mes veines. Bam. Le vase en cristal éclate entre nous. Du sang coule le long de mon bras alors que je regarde les morceaux de verre sur le sol, choqué par ma propre réaction. Je regrette déjà mon geste. « Je sais pas... J... J’suis désolé... T’es le diable. » Les larmes ruissellent le long de mes joues. Je serre mon poignet dans mes mains, regardant le sang s’écouler de ma plaie pour ne pas avoir à le regarder en face. « ... pardonne moi Alcide. »

Décidément, je ne pouvais vraiment pas le changer. Tandis, que je m'approchais doucement, celui-ci effrayé préférait reculer, reculer encore. J'étais donc devenu un véritable monstre à ses yeux. D'ailleurs il ne me regardait même plus dans les yeux. Je n'étais donc plus rien pour lui. Je me demandais même si ça lui faisait quelconque effet que de me dire tout ça. En tout cas, moi ses paroles e blessaient, même si je ne le montrait pas. C'est alors que pour la première fois je pus voir ses yeux. Ils étaient humides, était-ce parce qu'il savait qu'il n'allait plus jamais me revoir ? Qu'il ne m'adresserait plus jamais la parole ? Car, pour lui, c'était bien ce qui était prévu. Je ne savais plus quoi faire pour le dissuader. Puis BAM. Le fracas du cristal sur le sol me fit sursauter. Pourquoi il avait fait ça ? Je reculais, je voulais le questionner du regard, seulement je n'ai pas réussi à croiser ses yeux. Il m'en voulait donc autant ? J'ai alors aperçu le liquide rouge qui coulait le long de son bras, je voulais lui apporter de l'aide, mais je fus coupé dans mon élan. Le diable ? moi ? Le diable ? Comment pouvait-il dire ça, après tout ce qu'on avait partagé, tout ces bons moments, tout ces rires. Alors quoi ? Tout ça ne comptait plus, juste parce que je suis gay ! Un infime sanglot resta coincé dans ma gorge. « Raziel... Comment tu peux dire ça ?... » J'essuyais mes yeux d'un revers de la main, j'étais triste, en colère. J'avais juste envie de tout casser. Partir était peut être la meilleur décision tout compte fait, je devais prendre l'air, tout ça m’exaspérai je devais juste souffler un peu. Lui pardonner ? Je ne sais pas... Ce qu'il m'avait dit... Je ne l'oublierais sans doute pas... Nous vivions une si belle amitié et puis tout ça foutu en l'air ! C'était vraiment que de croire en Dieu ? Je pensais que Dieu était bon.... « Très bien, j'ai compris Raziel... Je retenais mes larmes, au fond de moi je bouillais ... Je vais partir...» Je balayais une dernière fois la pièce du regard avant de me retourner en direction de la porte.