“Forgiven...„

La vie pouvait parfois être bien cruelle. Alors que j'aurais tout donné pour revoir un jour Alcide depuis son départ pour l'Afghanistan, mon vœux se réalisa. Malencontreusement, le militaire ne se souvenait plus de moi. Il ne se souvenait plus de notre relation, de notre amour ni même de notre dernière dispute. Aujourd'hui, je n'étais qu'un ami pour lui et je ressentais un certain sentiment que j'avais fais subir sans le vouloir à une personne qui m'était chère avant que je ne rencontre finalement cet homme au jardin des Tuileries. Hannah Woods. Tel était le nom de la jeune femme que j'avais fais souffrir suite à notre rupture soudaine pour que je puisse finalement me sentir libre de commencer une toute nouvelle histoire avec Alcide. Il en aura fallu du temps mais, finalement, je m'étais fais prendre moi aussi dans ce tourbillon d'émotion que l'on nomme habituellement l'amour.

Je marchais seul dans les rues de Paris et plus précisément dans les rues de 2ème arrondissement. Au fond de moi, j'espérais pouvoir croiser Hannah. Je doutais qu'elle puisse encore se promener elle aussi dans e quartier mais je n'avais d'autres choix pour la trouver que de retourner dans l'arrondissement où nous passions le plus clair de notre temps ensemble. Comme j'avais un jour de congés après avoir enchainé les gardes à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, j'avais deux jours entiers de repos. Ainsi au lieu de rester cloitrer dans mon lit ou de tourner dans mon quartier et croiser Alcide, j'avais décidé de m'aventurer dans mon passé. Être ici me rendait nostalgique et je repensais tout de même à tous les bons moments que j'avais passé en compagnie d'une charmante demoiselle pour laquelle je n'avais pas eu de nouvelles depuis cette rupture. Dans un sens, je le comprenais. Elle ne voulait sans doute plus me voir mais ce que j'avais à lui dire aujourd'hui était extrêmement important et je l'obligerais donc à m'écouter quoi qu'il arrive. J'imaginais déjà comment je pourrais capter son attention en prononçant à voix haute les mots que je pourrais lui dire dès que nous serions en face à face. « Je peux m'asseoir ? » Non, ce n'était pas assez poignant, assez stricte pour qu'Hannah puisse m'écouter jusqu'au bout. « J'ai été un véritable con de te quitter comme ça... » C'était déjà mieux. Mais je n'allais pas à l'essentiel. Je ne faisais qu'une constatation qu'elle devait se faire depuis des années maintenant.

J'approchais du Harry's New York Bar et, miracle, la jeune femme était là. Surpris de la retrouver au lieu de notre première rencontre, j'entrais rapidement à l'intérieur après avoir inspiré et expiré bien fort. Je pris mon courage à deux mains et m'installait finalement à côté d'elle. Je la bloquais entre le mur et moi. Elle était coincée et était donc dans l'obligation de m'écouter. « Je sais que tu ne veux certainement pas me revoir ni même me parler. Mais je te demande simplement d'écouter ce que j'ai à te dire. » Je relevais légèrement la tête vers le barman qui me regardait d'une drôle de façon. « Je sais que j'ai merdé. Je sais que j'ai tout fait foiré avec toi. Mais sache que je sais maintenant ce que je t'ai fais enduré et je m'en excuse. Jamais, je n'ai voulu que tu subisses tout ça et je tenais à m'excuser maintenant que je sais ce que ça fait d'être à cette place. » Je repris doucement ma respiration tout en fixant la jeune femme. J'appelais alors le serveur. « J'ai dit ce que je voulais te dire... Maintenant, tu peux me gifler, m'engueuler et partir, je ne t'en voudrais pas... » Le serveur arrive à mon niveau. Je commandais un café tandis que je me levais pour laisser à Hannah la place de quitter le bar.

→ but I set fire to the rain, watched it pour as I touched your face, well it burnt while I cried, 'cause I heard it screaming out your name, your name.

Il y avait des jours où Hannah ne se comprenait plus. Trop de pression, trop de boulot, trop d'emmerdes, trop de tout. Alors elle cessait de réfléchir, agissait par instinct, sur des pulsions. C'était beaucoup plus simple, même si elle finissait par s'en vouloir par la suite. Ne pas penser, aller ici ou là, déambuler sans but, elle aimait faire ça. Enfin, en général. Il arrivait que, parfois, ses pas la mènent dans des lieux qu'elle aurait préféré oublier. Le Harry's New York Bar figurait parmi ces endroits. Oh, c'était un établissement charmant. Le service était bien fait, les serveurs sympathiques. Il était presque parfait en tout point, si ce n'est qu'il rappelait à Hannah de mauvais souvenirs. Un mauvais souvenir. Cassandre. Ça datait un peu, déjà, et si repenser à lui ne faisait plus aussi mal qu'avant, ça restait désagréable. Comment avait-il pu seulement envisager de la traiter ainsi ? Que leur histoire n'ait plus rien à lui apporter était une chose mais qu'il la quitte aussi lâchement en était une autre. Pour un homme, en plus. C'était sans aucun doute la cerise sur le gâteau. Elle s'était sentie nulle, à l'époque, nulle et idiote. Idiote d'avoir été heureuse avec lui, idiote d'avoir fermer les yeux, idiote de n'avoir pas su pressentir la rupture. Leur relation était l'une des plus longues — la plus longue, en fait — qu'elle ait jamais eu. Elle y avait cru. Et ça avait fonctionné. Pendant un temps seulement. Longtemps. Pas assez, lorsqu'elle y songeait à présent.

Ils s'étaient rencontrés au Harry's, deux ans plus tôt. Le groupe avait terminé la tournée et Hannah avait décidé de se poser quelques temps à Paris, pour recharger ses batteries. Elle n'imaginait pas faire une telle rencontre. Cassandre était.. Cassandre était, à l'époque, tout ce qu'elle appréciait chez un garçon. C'était agréable, grisant. Pour lui, elle avait même mis fin à sa liaison avec Gabriel, dont il était le parfait contraire. Elle avait été sur un petit nuage, du début à la fin. La chute fut.. brutale.

Alors non, elle n'aimait plus venir ici. Elle tentait de ne plus venir ici. Et pourtant, elle était ici. Un soupir souleva sa poitrine. Puisqu'elle était entrée, il fallait bien aller s'asseoir. Relevant la tête, Hannah gagna le bar et se laissa gracieusement tomber sur l'un des tabourets. Elle adressa un sourire au barmaid qui s'approchait. Une commande, elle devait passer une commande. « Un manhattan » fit-elle, lâchant la première chose qui lui venait à l'esprit, tandis que la porte du bar s'ouvrait, derrière elle. Hannah jeta un bref coup d’œil, sans réellement faire attention. C'était un homme, plutôt grand. Le genre de types qui lui plaisait, d'habitude, mais elle n'était pas d'humeur. Pas du tout. Ce n'est que lorsqu'elle croisa le regard du barmaid qu'elle tilta. Sursautant, elle se tourna à nouveau vers le client. Bordel, il ne manquait plus que ça. Bien sûr, le jour où, inconsciemment, elle décidait de retourner au Harry's, il fallait qu'il soit là. Cassandre. Elle ferma les yeux avec force, priant mentalement pour que ce soit faux, pour que tout ça ne soit qu'une chimère issue de son esprit fatigué. Effectuant à nouveau un demi-tour sur son tabouret, à l'aveuglette, Hannah baissa la tête et posa les mains à plat sur le comptoir. Elle rouvrit doucement les paupières. Inspira profondément. Expira lentement. Ce n'était rien, rien du tout. Elle confondait avec quelqu'un d'autre. Elle confondait forcément.

Au fond, la jeune femme savait pourtant que c'était bien lui et qu'il trouverait forcément un moyen de la mettre mal à l'aise, ne serait-ce qu'en venant lui adresser la parole. Quel fumier. Si elle avait eu plus de force, elle serait sans doute aller lui casser la gueule depuis bien longtemps. Mais elle était trop.. trop quoi ? Trop blessée, trop faible ? Quelle belle idiote.

Comme elle s'y attendait, Cassandre vint s'asseoir à côté d'elle. La tête haute, une moue hautaine sur le visage, Hannah ne se tourna pas vers lui, refusant de lui accorder la plus petite attention. Qu'il aille se faire voir, cet imbécile. Mais en l'entendant parler, elle ne put s'empêcher de s’amollir, se recroquevillant presque sur elle-même. Sa voix ramenait à la surface tous les moments, brefs ou intenses, tous les bons souvenirs qu'ils avaient partagé. Toutes les raisons qu'elle avait de l'apprécier. Toutes les raisons qu'elle avait de le haïr. Lentement, elle leva les yeux vers lui. Ses excuses, elle n'en avait rien à faire. Il ne pouvait effacer ce qu'il lui avait fait avec des mots, aussi charmants et réconfortant fussent-ils. « Tu es gonflé, lâcha-t-elle avec un léger ricanement, et tu m'emmerdes » ajouta-t-elle. Fébrile, elle attrapa son verre et le porta à ses lèvres, sans le quitter des yeux. Sa gorge était serrée, soudain. Comme si.. comme si elle avait peur. Pas de lui, pas de ce qu'il pouvait encore lui faire — pas grand-chose après tout ce qui s'était déjà passé — mais d'elle. Peur de la violence soudain de ses émotions. Elle avait cru sa colère et sa rancœur enfouies, enterrées si profondément que jamais elles n'auraient pu ressortir. Hors, elle comprenait que c'était toujours là. Ça faisait toujours mal. « Il t'a quitté ? » demanda-t-elle, non sans un sourire moqueur, alors qu'il se décalait, son petit discours de repenti manifestement terminé. Ce n'était que justice, qu'il souffre à son tour. Elle n'avait pourtant souhaité ça à personne, pas même à sa pire ennemie. Mais à Cassandre, oh ça, oui. Ca faisait mal, de descendre brutalement et subitement de son nuage. Très, très mal. Qu'il goutte un peu de la médecine qu'il lui avait administré n'était pas plus mal. « Et rassieds-toi, tu as l'air.. empoté » ajouta-t-elle en portant son verre à ses lèvres. Puisqu'il était là.. autant qu'elle joue au jeu de la jolie petite hypocrite écervelée. Après tout, de la pratique, elle en avait. « De l'eau a coulé sous les ponts, tu sais, fit-elle avec un petit sourire, et je.. je.. oh et puis merde » lâcha-t-elle, abandonnant. A quoi bon jouer ? Il la connaissait, malgré tout ce qu'Hannah pouvait prétendre, et plutôt bien même. Mentir ne servait à rien. Elle le dévisagea avec un profond soupir. « Tu es venu soulager ta conscience ou est-ce que tu cherches juste à remuer le couteau dans la plaie pour prendre ton pied ? » demanda-t-elle, maîtrisant comme elle le put les tremblements de sa voix. Elle détestait se montrer vulnérable. Elle le détestait pour la pousser à se montrer vulnérable. Elle le détestait pour être venu, ce jour précis, à cette heure précise. Elle le détestait pour l'avoir quittée, humiliée, blessée. Elle le détestait pour l'empêcher, inconsciemment, de se mettre en colère. Oui, le gifler, elle en avait eu envie. Le mordre, le griffer au sang, lui briser un ou deux doigts. C'était violent, elle en avait conscience, tout comme elle savait que ça ne se faisait pas. Les seules armes qu'elle avait jamais eu restaient ses mots. Et sa musique.

Revenir le voir après quelques années d'absence et de silence n'était surement pas une des meilleures idées que j'ai pu avoir. Mais depuis qu'Alcide était revenu et que je comprenais enfin ce que j'avais pu lui faire vivre, je regrettais d'avoir agi de la sorte avec Hannah que j'aimais pourtant très fort autrefois. Cependant, cet amour que je croyais lui porter n'avait pas été aussi fort que le coup que je m'étais pris lorsque j'ai finalement percuté le militaire au jardin des Tuileries. Parler de coup de foudre serait pathétique. Je n'y crois pas. Une relation se base tout d'abord sur la confiance que l'on accorde à l'autre puis sur une harmonie au sein même du couple qui rend heureux les deux protagonistes. J'avais eu ce sentiment avec Hannah. Du moins jusqu'à ce que je rencontre le jeune Rodriguez qui m'avait complètement fait perdre la tête. « Tu es gonflé et tu m'emmerdes ! » Quelle autre réaction aurais-je pu récolter ? Aucune de la part d'Hannah. Je lui avais fais mal. Je l'avais fais souffrir et je comprenais parfaitement qu'elle puisse toujours m'en vouloir. J'avais été honnête avec elle et je m'accordais à croire que j'avais fais le bon choix en lui avouant la vérité sur notre séparation. « Il t'a quitté ? » Au moins, je devais bien avouer que la jeune femme était directe. Trop directe. Je ne m'étais pas attendu à devoir répondre à ce genre de question dans la minute qui suivait mon arrivée.
« Pas vraiment. Mais les conséquences sont les mêmes... » Lui avouais-je alors. Oui, depuis que j'avais appris qu'Alcide n'était plus comme avant, depuis que j'avais compris qu'il m'avait oublié suite à son amnésie alors qu'il se souvenait encore de ma meilleure amie, j'avais disposé des barrières entre lui et moi. Nous n'étions qu'amis. Enfin, c'était ce que j'essayais de me répéter à chaque fois que je pensais à lui ou que je l'avais en face de moi.

Je fixais Hannah tentant de décéler son réel ressentiment face à ma venue bien que j'avais déjà eu droit à ces reproches et ces mots qu'elle maîtrisait parfaitement désormais. Elle avait mûri tout comme moi ou du moins c'était ce que j'espérais. « Et rassieds-toi, tu as l'air...empoté. De l'eau a coulé sous les ponts, tu sais et je... je... oh et puis merde ! » Je m'installais alors à ses côtés et commandais un simple café pour accompagner la jeune femme et son Manhattan. Je sentis son soupir contre moi. Étais-je si désespérant ? « Tu es venu soulager ta conscience ou est-ce que tu cherches juste à remuer le couteau dans la plaie pour prendre ton pied ? » Je bus une gorgée de mon café. Il était normal que la jeune Woods se pose cette question. Moi-même, je l'aurais fais car, aujourd'hui, nous ne pouvions savoir à qui nous avions à faire dans n'importe quelle circonstance. Pourtant, il manquait encore une partie à sa question. Dans les deux cas, pour elle, je passais pour le plus grand de salop alors que je n'étais pas venu pour l'être.
« Je suis juste venu pour te dire que j'étais désolé pour ce que je t'ai fais vivre. Si tu n'arrives pas à comprendre ce genre de comportement sans penser à une quelconque manipulation derrière tout ça, sache que je ne t'en voudrais pas. » Je soupirais à mon tour en fixant les alentours sans grande conviction. Je réfléchissais à ce que je pouvais lui dire et la manière dont je devais le faire. « Tu sais, je m'en suis toujours voulu de t'avoir quitté de cette manière... Et je sais également que je t'aurais fais souffrir quoi qu'il arrive. alors j'ai préféré être honnête avec toi parce que tu le méritais. » Les bases. Il n'y avait que cela qui puisse fonctionner pour tenter de calmer la tempête Hannah que je venais de faire remonter à la surface. « Malgré les hauts et les bas de ma relation avec Alcide, je n'ai jamais regretté d'avoir fais ce choix. Même aujourd'hui, alors que son amnésie m'a complétement retiré de sa mémoire, je peux dire que j'ai vécu la plus belle année de ma vie dans ses bras. Je l'ai aimé et je sais que si nous étions resté ensemble, tout aurait fini mal. » Je pris une légère pause, buvant une nouvelle gorgée de mon café et je repris. « Tu n'en as surement rien à foutre de ce que je te dis mais je compatis aujourd'hui à l'épreuve que je t'ai fais subir. Je suis vraiment désolé, Hannah... »

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En fait, boire ne lui avait jamais très bien réussi. Elle avait des amis musiciens, anglais pour la plupart, qui ne parvenaient pas à écrire sans être sous l'emprise d'alcool, voire de drogues. Les rares fois où elle avait fini défoncée, Léo avait été obligé de lui servir de nounou pendant deux jours. Et même si elle faisait figure de pilier de bar en soirée, Hannah avait l'alcool mauvais. Très, très mauvais. Elle reposa son verre — par ailleurs déjà vide — sur le bar. Il était un peu trop tôt pour ça. Beaucoup trop tôt. Et elle n'était pas en assez bonne compagnie. Glissant un coup d'oeil à Cassandre, la jeune femme ne put s'empêcher d'esquisser un sourire lorsqu'il porta sa tasse à sa bouche. Lui, au moins, était plus.. responsable ? Elle fronça le nez. Elle n'aimait pas le café de toute façon. « Je suis juste venu pour te dire que j'étais désolé pour ce que je t'ai fais vivre, fit-il alors. Si tu n'arrives pas à comprendre ce genre de comportement sans penser à une quelconque manipulation derrière tout ça, sache que je ne t'en voudrais pas » Hannah leva les yeux au ciel. Pour qui se prenait-il ? La croyait-il si bête, si conne ? Inspirant profondément, elle s'intima le calme. Ne pas s'énerver, ne pas s'énerver, ne pas s'énerver. Au moins, c'était la preuve qu'elle jouait parfaitement son rôle de petite écervelée. Super réconfortant, ironisa-t-elle intérieurement. Si ça avaient été les mots de quelqu'un d'autre, elle n'aurait pas bronché et se serait contentée d'offrir un joli sourire. Venant de lui, pourtant, ça la blessait. Il la connaissait. Du moins le pensait-elle. Et puis pourquoi était-il là ? Que cherchait-il ? A ce qu'elle le plaigne ? Il pouvait toujours courir.

Elle se tourna à nouveau vers lui, avec l'intention de l'envoyer paître mais ce qu'elle vit dans ses yeux, l'espace d'une seconde, l'arrêta. Il semblait.. sincère. Oh, elle n'en avait pas douté mais inconsciemment, elle avait rejeté l'idée qu'il puisse être véritablement désolé. Ça lui était insupportable qu'il puisse encore faire preuve de grandeur d'âme après ce qu'il lui avait fait. Dans sa tête, Cassandre était un gentil bonhomme . Un gentil bonhomme qu'elle avait aimé, un gentil bonhomme qui l'avait fait souffrir. Un gentil bonhomme qui avait eu le culot de la laisser tomber comme une conne pour un homme. Un homme ! Ce n'était pas la première fois que ça lui était arrivé. Après cet épisode, elle avait dû sérieusement se remettre en question. Quoi, c'était son boulot, sa notoriété, son train de vie effréné qui effrayaient ? C'était sa manie de vivre tout trop à fond ? Qu'est-ce qui clochait chez elle ? Hannah, Hannah, Hannah, encore et toujours Hannah. Elle s'était montrée égoïste, égocentrique. Enfin, qui pouvait lui en vouloir ? Après une rupture pareille, quelle fille aurait été capable de se concentrer sur quelqu'un d'autre qu'elle-même ? Pas Hannah Wood en tout cas. Et aujourd'hui, s'en rendre compte n'était pas très agréable. Elle se sentait idiote. Et méchante. Humaine.

Un profond soupir souleva sa poitrine. Elle baissa la tête, vaguement honteuse. « Tu sais, je m'en suis toujours voulu de t'avoir quitté de cette manière... Et je sais également que je t'aurais fais souffrir quoi qu'il arrive. alors j'ai préféré être honnête avec toi parce que tu le méritais » Hannah releva les yeux et dévisagea son ex-petit-ami. Dieu que ça sonnait faux. Comme une réplique d'une mauvais rom-com américaine — et elle en avait vu assez pour savoir que même dans ce genre de films, on ne balançait plus ce genre de phrases. Pourtant, c'était vrai, en un sens. Où seraient-ils allés ? Ils étaient tous deux très différents. Il passait sa vie à soigner les autres, elle partageait son temps entre les enregistrements en studio, la promo' et les tournées. Et puis, elle aurait forcément fini par tout foirer en faisant une connerie avec Gabriel. Cassandre avait raison, même si c'était dur à admettre. « Merci, murmura-t-elle, avant de faire signe au barmaid, la même chose, s'il vous plaît » Cassandre avait l'air d'être prêt à tout balancer. Aussi valait-il mieux pour elle prendre quelque chose de fort, histoire de faire passer la pilule. Ce n'était qu'un.. mauvais moment à passer. « « Malgré les hauts et les bas de ma relation avec Alcide, je n'ai jamais regretté d'avoir fais ce choix, reprit-il. Même aujourd'hui, alors que son amnésie m'a complétement retiré de sa mémoire, je peux dire que j'ai vécu la plus belle année de ma vie dans ses bras. Je l'ai aimé et je sais que si nous étions resté ensemble, tout aurait fini mal » Hannah déglutit avec difficulté. C'était une chose que d'écouter Gabriel parler de ses conquêtes, c'en était une autre d'entendre Cassandre expliquer pourquoi — pour qui — il l'avait quittée. Fort heureusement, sa main trouva un verre plein. Elle le fit tourner, les yeux fixés sur le liquide ambré. Elle ne s'énerverait pas, elle ne se vexerait pas, elle allait rester calme. Calme et concentrée. « Tu n'en as surement rien à foutre de ce que je te dis, continua-t-il, mais je compatis aujourd'hui à l'épreuve que je t'ai fais subir. Je suis vraiment désolé, Hannah » La gorge serrée, se sachant sur le point de fondre en larmes, elle garda le silence une bonne demi-minute, sans le regarder. C'était trop dur, trop compliqué. A l'époque de leur rupture, elle aurait refusé de recevoir des excuses. Il ne pouvait pas être désolé, à ce moment-là. Elle ne l'aurait pas accepté. Mais de l'eau avait coulé sous les ponts, elle avait grandi, mûri. Pourtant, ça faisait toujours aussi mal de n'être rien d'autre qu'une fille ayant servi de.. de.. de quoi au fond ? De passage ? De prise de conscience ? N'être rien ou si peu n'était jamais agréable. Jamais.

Lentement, elle se redressa. Posant son verre sur le bar, elle couvrit brièvement son visage de ses mains. Puis, inspirant profondément, elle planta son regard dans celui de son ex-petit-ami. « Je t'ai détesté, je t'ai vraiment haïs Cassandre, commença-t-elle, la voix vaguement chevrotante. Tu n'imagines même pas ce que j'ai rêvé de t'infliger pour me venger. J'ai eu tellement mal. C'est.. c'était la deuxième fois qu'un garçon me faisait ce coup-là. Au fond, je devrais peut-être être habituée hein ? » Le léger rire faussement détaché s'étrangla dans sa gorge. Elle soupira avant de reprendre : « Je me suis sentie tellement minable après que tu sois parti avec ce co— avec Alcide. Sans la tournée, je crois que j'aurai certainement fini par te renverser intentionnellement en voiture. Lui ou toi, précisa-t-elle avec un pauvre sourire, mais.. je crois qu'il est temps de faire table rase du passé. Enfin.. j'hésite encore à te balancer mon verre au visage. Ça me ferait un bien fou » ricana-t-elle, le verre en main. Elle joua un peu avec, le faisant tourner entre ses doigts avant de le reposer. Tournant la tête pour regarder Cassandre, elle parvint à sourire, à lui sourire sincèrement, gentiment pour la première fois depuis leur rupture. « Je t'aimais bien, tu sais. Mais.. je crois que j'aurai préféré ne pas croiser ta route » Elle se tut, réfléchissant une seconde. « En fait, si, rectifia-t-elle, ça m'a donné un petit côté chanteuse torturée, toutes ces conneries » Elle se mordit la joue. Cette fausse désinvolture n'était pas la meilleure des tactiques pour passer à autre chose, pour avancer. Elle n'avait jamais été très douée pour se mentir et force était d'admettre que jusqu'ici, ce n'était pas très brillant. Peut-être finirait-elle par se convaincre que ce n'était rien, qu'elle ne souffrait plus. « Je.. je suis navrée pour toi et, comment s'appelle-t-il déjà ? Alcide ? continua-t-elle sur le même ton. Oui, voilà. Désolée » Désolée de quoi ? Que ça n'ait pas fonctionné ? Ou d'être heureuse que ça n'ait pas fonctionné ? Elle posa sa main libre sur son bras, le sourire aux lèvres. Hypocrite va.


HJ : désolée pour le retard, plus d'un mois, ça craint, je sais --' j'espère que ma réponse ira ><

Je savais très bien que je lui avais fais mal. Qui n'aurais pas souffert d'une rupture comme celle que je lui avais fais vivre ? On s'aimait. Enfin, je croyais l'aimer et finalement tout ceci n'avait été qu'une vague illusion créée par la passion de notre relation. Je lui avais fais mal et c'était là que je regrettais de l'avoir fais comme ça. Rencontré Alcide m'avait fais ressentir des choses que je n'aurais jamais connu avec Hannah. Je devais bien l'avouer. Le militaire m'avait donné bien plus que je n'aurais eu avec la jeune Woods. Mais au final, j'étais seul. Il m'avait oublié et je n'étais qu'un ami parmi tant d'autres. Un ami avec qui il partageait des moments d'amitié. Le revoir m'avait fais quelque chose et comprendre qu'il m'avait retiré de sa mémoire inconsciemment était douloureux. Je savais qu'il n'y était pour rien mais il m'arrivait de me demander si son inconscient ne m'avait justement pas retiré de sa mémoire à cause de notre dernière conversation, de notre dernière dispute avant son départ.

Je fixais Hannah qui enchainait ses verres. Elle ne devrait pas mais qui étais-je maintenant pour le lui dire ? Personne. Je n'étais qu'un ex lointain qu'elle aurait préféré oublié. Pourtant, elle m'adressait la parole et c'était déjà beaucoup. Je ne voulais pas rajouter une couche inutile dans notre situation. Je la regardais en silence, buvant mon café alors qu'elle déposait son verre sur le bar. Je ne disais. Je ne voulais pas empirer notre relation. « Je t'ai détesté, je t'ai vraiment haïs Cassandre. Tu n'imagines même pas ce que j'ai rêvé de t'infliger pour me venger. J'ai eu tellement mal. C'est.. c'était la deuxième fois qu'un garçon me faisait ce coup-là. Au fond, je devrais peut-être être habituée hein ? » La jeune femme m'avait détesté. Je le savais, enfin, je m'en doutais. Après ce que je lui avais fais vivre, après l'avoir quitté aussi subitement, je comprenais parfaitement sa réaction. Moi-même, j'aurais été dans le même état qu'elle si quelqu'un m'avait fait ce coup-là. Je ne pouvais lui en vouloir. De toute manière, il n'y avait qui pouvait m'en vouloir. Elle sourit. Son sourire m'avait manqué. Un premier véritable sourire s'affichait sur son doux visage depuis mon arrivée. C'était plaisant et chaleureux comme elle était d'après mes souvenirs. « Je me suis sentie tellement minable après que tu sois parti avec ce co— avec Alcide. Sans la tournée, je crois que j'aurai certainement fini par te renverser intentionnellement en voiture. Lui ou toi, mais.. je crois qu'il est temps de faire table rase du passé. Enfin.. j'hésite encore à te balancer mon verre au visage. Ça me ferait un bien fou » J'aurais tellement voulu dire que j'étais désolé. Cependant, cela ne servait à rien de se répéter. Hannah savait pourquoi j'étais là. Je lui avais déjà dis sincèrement mes intentions en l'interpellant ici et je dois bien avouer que l'entendre me dire qu'il m'aurait bien écraser en voiture me donnant quelques frissons le long de ma colonne vertébrale. Je ne la savais pas si...vengeresse. Mais je la rejoignais sur un point.
« T'as raison. Faisons table rase du passé et je t'offre même la possibilité de jeter ton verre sur moi. Fais-le si t'en as envie. Je ne te retiendrais pas. Après tout ce que je t'ai fais subir, je peux bien me prendre ça dans la gueule. » J'étais sérieux. Si l'envie était présente qu'elle me jette ce verre au visage. Nous signerions notre armistice par ce geste.

Je bus une nouvelle gorgée de café, le terminant au passage et je reportais mon attention sur Hannah Woods, sœur de Léo Woods qui ne m'appréciait plus vraiment depuis que j'avais largué sa sœur. C'était compréhensible mais je n'arrivais pas à lui pardonner d'être aussi méchant, négatif car après tout rien de toute cette histoire ne le concernait directement. « Je t'aimais bien, tu sais. Mais.. je crois que j'aurai préféré ne pas croiser ta route. En fait, si. Ça m'a donné un petit côté chanteuse torturée, toutes ces conneries. » Je riais légèrement. Elle avait toujours eu ce don de voir du positif dans le négatif. Aujourd'hui, j'en faisais parti et elle trouvait tout de même un avantage à m'avoir connu. J'étais aussi très heureux de l'avoir rencontré car nous avions tout de même partager de bons moments ensemble. Elle et moi étions un couple harmonieux. Nous nous entendions bien et nous étions sur la même longueur d'onde. Malheureusement pour nous, les ondes étaient encore plus proches et favorables entre Alcide et moi.

« Je.. je suis navrée pour toi et, comment s'appelle-t-il déjà ? Alcide ? Oui, voilà. Désolée. » Alcide... Entendre son prénom résonnait en moi comme si j'étais toujours attaché à lui. Je l'étais mais j'essayais d'amoindrir l'effet Rodriguez sur moi. Il était parti contre mon avis, contre mon opinion qu'il reste avec moi et aujourd'hui, il avait perd la mémoire. Nous nous étions perdu. L'Afghanistan nous avait séparé comme ce pays m'avait séparé de mon frère éternellement quelques années plus tôt.
« T'inquiètes pas pour ça. Je fais avec. » Je savais qu'Hannah ne s'y intéressait pas vraiment. Qu'elle était désolé par simple politesse. Mais je ne pouvais la laisser le faire même si ce n'était pas réellement voulu. « Ça fait un an qu'il est parti et qu'il en donne plus de nouvelles. J'ai survécu alors je ne vois pas en quoi son retour changerait quelque chose. Bon d'accord, il ne sait pas qui je suis, il a perdu la mémoire. Mais je crois que je n'ai pas envie qu'il se souvienne... » Je soupirais. « C'est mieux ainsi. Pour tout le monde. » J'appelais alors le barman et commandais la même chose que ma voisine. Finalement, un verre ne pourrait pas me faire de mal. J'attendis que je sois servi et d'avoir bu une gorgée de cette boisson avant de reprendre la parole après un silence pesant. « Sinon, tu fais quoi maintenant ? La tournée s'est bien passée ? Et tu travailles toujours avec ton frère ? » Changer de sujet, passer du coq à l'âne, il n'y avait que cette manière pour me sortir Alcide de la tête.

→ but I set fire to the rain, watched it pour as I touched your face, well it burnt while I cried, 'cause I heard it screaming out your name, your name.

C'était étrange, comme situation, en fin de compte. Elle en avait bavé, après leur rupture, et avait tout fait pour ne pas y penser. Le boulot avait été un véritable échappatoire, ne plus penser à Cassandre un objectif de vie. Qu'elle avait atteint, tant bien que mal. Et aujourd'hui, elle se retrouvait là, assise à côté de lui, à boire un verre au Harry's comme au bon vieux temps. Ça avait quelque chose de très weird et, en même temps, c'était simple. Facile de se laisser porter par de vieux souvenirs. Mais la douleur dans sa poitrine revenait en force. Il l'avait blessée, dans son ego et dans son amour-propre. Lui préférer un homme, sérieusement. Elle n'en avait rien à foutre qu'il soit tombé subitement amoureux, qu'il ait vécu une folle histoire d'amour. Peu lui importait qu'il ait été plus heureux avec ce type qu'avec elle. Il lui avait fait mal. Mais.. au final, elle était peut-être prête à pardonner. Prête à tourner la page. Prête à aller de l'avant. Peut-être.

Elle avait vidé à nouveau son verre. Les effets de l'alcool commençaient à se faire sentir. Elle était plus détendue, presque plus joyeuse que la situation ne le laissait espérer. Cassandre, Cassandre. C'était là un pan de son existence qu'elle regrettait amèrement. Hannah avait la sensation, l'impression confuse que, quelque part, elle s'était laissée bernée. Il l'avait eue et il s'était bien foutu de sa gueule. Sans plus vraiment se rendre compte de ce qu'elle faisait, la jeune femme se mit à rire doucement. En fin de compte, elle n'en avait rien à faire de ses excuses. Rien à faire de ses regrets, de son repentir. Elle avait toujours mal. Pas parce qu'elle était amoureuse, ça, non. Elle aurait été incapable d'expliquer pourquoi elle se sentait si vulnérable, pourquoi elle n'arrivait pas à se dire que cette histoire n’était rien, absolument rien. Elle avait juste envie d’être égoïste et de lui dire d’aller se faire voir. Toutefois, elle était lucide, elle savait que ce n’était pas la bonne solution. Il lui fallait passer par là, par cette situation, cette rencontre dans ce bar qui avait été le théâtre de leurs rendez-vous amoureux, pour avancer. Avait-elle envie d’avancer ? Oui, définitivement. Hannah désirait ardemment tourner cette page de sa vie. Le laisser derrière elle, comme elle laisserait la douleur et les regrets. Elle était capable d’aller de l’avant, même si se trouver à côté de son ex, de cet ex-là lui donnait l’impression de stagner, de faire du surplace. Elle était tout à fait à même de retrouver ce bonheur qu’elle avait connu brièvement à ses côtés. Mais il lui fallait effacer Cassandre de sa mémoire, au moins temporairement. Il avait blessé son ego, bafoué son orgueil de femme. Et malgré le temps qui avait passé, elle ressentait encore le doute et les douloureuses incertitudes provoquées par cette rupture. Elle n’était pas prête à passer l’éponge. Mais elle ferait comme si. Par habitude. Par fierté. Elle nierait être toujours affectée, se poser encore des questions, continuer à remettre en question sa féminité et sa capacité à entretenir une relation stable. Ce n’était pas grave. Qui y accordait de l’importance ? Gabriel ? Haha, bonne blague.

Les yeux brillants, Hannah reposa son verre et passa les mains dans ses cheveux, feignant de se recoiffer. Elle essuya discrètement — du moins l’espérait-elle — les deux larmes qui avaient osé franchir la barrière de ses cils. C’était difficile, un peu trop même, et ridicule, de pleurer pour un homme dont elle n’était même pas amoureuse. Même pas. C’était pathétique. Mais elle surmonterait tout ça. Tôt ou tard. Pour l’heure, il n’y avait qu’une chose à faire : fuir.

Mais il était là, à parler comme si de rien n’était, à faire comme si ils étaient deux vieux amis que la vie avait séparé, deux vieux potes se retrouvant autour d’un verre pour remuer le bon vieux temps. Elle avait soudain envie de le secouer, de gifler ce visage fin et de lui hurler que, non, elle ne voulait pas être son amie, que non, elle n’avait pas l’intention de lui parler de son boulot, de son frère. Mais pourtant, elle demeura calme, presque stoïque avant de répondre, un sourire figé aux lèvres : « Léo et moi travaillons toujours ensemble.. comme les deux doigts d’une même main ! D’ailleurs, tu as sans doute dû entendre nos chansons.. enfin, si tu écoutes la radio » ajouta-t-elle avec plus de froideur qu’elle ne l’aurait voulu. Hannah se mordit la lèvre avant de baisser les yeux vers son verre vide. Elle n’en redemanderait pas un nouveau. Elle n’avait pas envie, elle n’avait plus envie. « Je vais y aller. Je.. j’ai des choses à faire, des gens à voir, j’ai beaucoup de travail et honnêtement, pfiou, je n’arrête pas de courir, je ne devrais même pas être ici» débita-t-elle sans reprendre une seule fois son souffle, comme à chaque fois qu’elle larguait un mensonge tout fait pour être polie. La vérité ? Elle aurait préféré être à mille lieues de ce foutu bar, de son foutu ex, de cette foutue histoire. Bordel, parviendrait-elle jamais à trouver un peu de paix ? « Ecoute Cassandre, je.. ne m’en veux pas si je ne dis pas qu’il faudra qu’on remette ça un de ces quatre, dit-elle en quittant son siège, son sac à la main, en fait, je préférerai ne plus jamais te revoir mais je sais très bien qu’on finira toujours par retomber l’un sur l’autre à moment donné. Je.. je veux juste rayer notre histoire de ma mémoire. C’était sympathique, très, vraiment. Tu es un garçon charmant. Quand tu ne brises pas mon cœur, s’entend, précisa-t-elle presque sans réfléchir, dans un besoin quasiment compulsif de déballer ce qu’elle ressentait. C’était probablement destiné à se finir comme ça. Et j’aimerais en rester là. Définitivement. Désolée » ajouta-t-elle avant de se diriger vers la sortie. Mais alors qu’elle s’apprêtait à passer la porte, Hannah s’immobilisa. Elle soupira. Non. Pas comme ça. Elle ne pouvait pas être aussi froide, aussi distante. Pas avec quelqu’un qui la connaissait comme Cassandre la connaissait. Revenant sur ses pas, elle se planta à côté de lui et, doucement, prit son visage entre ses mains. « Je te souhaite d’être heureux Cass.. vraiment » murmura-t-elle avant de poser ses lèvres sur les siennes, presque avec tendresse. Ça n’avait rien de sentimental, c’était.. amer. Comme le goût des adieux. Comme le goût de la fin. Bon sang ce qu’elle était masochiste. Une vraie idiote. Cette fois, elle était réellement en train de pleurer, de chialer comme une môme à qui on aurait pris son ours en peluche ou son lapin nain. « Au revoir » souffla-t-elle avant de s’éloigner. Chaque pas la rapprochant de cette sortie lui semblait plus lourd, plus dur. Mais nécessaire. Pour tourner enfin la page.

sujet terminé