« Kitkat ! Fais voir ta gourmette ? » Elle tendit son bras avec fierté. « C'est mes parents qui me l'ont offerte pour mon passage au lycée, plutôt cool non ? Ça fait quoi, genre deux-trois ans que je l'ai. » La jeune fille tendit son bras vers sa copine blonde qui regardait le bracelet en argent de son amie sur lequel il y avait écrit « Jean Katherine »et derrière inscrite la date de naissance de cette dernière. « Carrément oui ! D'ailleurs ta mère a dit quoi pour la fête chez James demain soir ? » se risqua la jeune brune tandis que la blonde levait les yeux au ciel. Ah oui la fête chez James, elle avait totalement oublié de mentionner cette fête à sa mère. « Bah bien sûr que j'y vais ! » répondit-elle en faisant la moue. La situation était assez tendue à la maison pour qu'elle n'en rajoute. Effectivement, ses parents avaient beau avoir divorcé quelques années auparavant, ils n'arrivaient pas à s'entendre sur les semaines que lui prendraient ou elle prendrait. Pire encore, il ne vivait plus en Angleterre mais aux Etats-Unis, ce qui créait toujours plus de problème à la mère désormais célibataire, qui refusait d'envoyer ses deux enfants en avion seules, il en était hors de question.

Le lendemain matin, la jeune Katherine se leva avec un atroce mal de tête, elle le qualifiait de martèlements incessants dans sa pauvre petite tête qui ne demandait qu'à respirer et se sentir mieux. Elle se leva, posa ses pieds par terre tandis que toujours dans le noir elle se faufila dans la cuisine à la recherche d'un verre d'eau et d'un quelconque aspirine mais comme toujours sa sœur se trouvait là, posée contre le mur, les bras croisés et un sourire narquois sur les lèvres, sourire que haïssait l'aînée. « Quoi ? » fit alors la blonde, ne regardant même pas sa petite sœur. « Arrête de me fixer comme ça. Tu veux ma photo ? » Elle se servit son verre d'eau et une fois ayant bu le verre avec le cachet, elle se retourna, désormais face à sa sœur. « Tu verrais la pauvre tête que tu te payes ! Tu pourrais faire moins de bruit quand tu fais le mur, maman a failli être réveillée hier soir... » n'eut-elle pas encore terminée sa phrase qu'elles entendirent hurler dans la maison : « Jean Katherine Hewitt ! Viens ici ! » Katherine sentait que ce n'était pas bon et d'ailleurs sa petite sœur Lovaleen se tassa comme si cela allait lui permettre d'éviter l'orage qui se préparait à s'abattre sur la petite maison londonienne. Katherine monta les escaliers prudemment avant d'aller dans sa chambre où les rideaux avaient été tirés et le soleil pénétrait réchauffant la pièce devenue pourtant froide avec l'ambiance qui y régnait. « Tu peux m'expliquer ? » Kitkat s'approcha doucement de sa mère et vit ce qu'elle tenait dans ses mains: un paquet de cigarettes et un joint non fini de la soirée d'hier soir. La jeune fille sentait dès lors les ennuis arriver. Elle ne répondit mot et se contenta de regarder sa mère tenant ces objets qu'elle considérait néfastes pour sa fille. « Tu m'exaspères ! Tu crois que je ne sais pas ton petit manège de 'je sors en douce et je crois qu'elle ne le voit pas' ? J'attendais justement un faux pas de ta part pour t'attraper ! Non mais tu me prends vraiment pour une idiote Katherine, vraiment ! J'en ai assez, plus qu'assez ! Je t'envoie en école privée dès lundi. Ton dossier a été reçu, fini les amis peu fréquentables et bonjour la bonne conduite et l'uniforme, c'est compris ? » Katherine releva aussitôt la tête. « Non mais tu ne peux pas me faire ça ! » tenta-t-elle de se défendre mais en vain. « Oh que si ! » Les derniers jours qu'elle passa furent indescriptibles tant une atmosphère tendue et fatigante y régnait. Katherine avait du dire au revoir à tous ses amis et ne semblait pas déterminée à se résigner totalement au nouveau règlement de cette école dans laquelle elle s'apprêtait à aller.

« T'es la nouvelle, c'est ça ? Moi c'est Sara. » Plutôt belle, mignonne et sympathique, un mélange qui plaisait tant à notre jolie blonde. Il n'en fallut pas longtemps avant qu'elles n'aillent prendre un verre toutes les deux, bien qu'elles n'avaient que deux heures de temps libre par jour. Elle s'était occupée personnellement de l'aider à se retrouver dans ce nouvel établissement avec une certaine idée derrière la tête qui n'échappa à la jeune femme. « Si tu crois que tu m'auras dans ton lit, c'est raté. » lui fit-elle un jour qu'elle s'était postée devant sa porte. « Avoue que tu le veux autant que moi. » Elle fit mine de réfléchir, s'approcha d'elle avant de poser une main sur une des hances de la brune. Jouer avec les femmes c'était ce qu'elle préférait. Elle posa ses lèvres sur le lobe de l'oreille de la jeune femme avant de les refermer délicatement en un pincement tendre et affectif. Elle remonta vers le creux de son oreille avant d'ajouter. « Non. » Un non ferme et catégorique puis finalement elle réfléchit et la laisser la guider parmi les dortoirs qu'elle finit par connaître de fond en comble.. Effectivement, si les surveillants étaient bornés et naïfs, les étudiants ne l'étaient pas. Elle passa plus de temps à divaguer de chambre en chambre plutôt que de se retrouver dans sa propre chambre. Petit jeu qui ne tarda pas à être dévoilé lorsque déjà on retrouvait une bouteille de vodka cachée sous son lit. On la chercha dans tout l'établissement pour finalement la retrouver dans le lit d'une fille du dortoir d'à côté. Elle passa par la case directeur et fut bien évidemment renvoyée. On ne voulait pas de cela dans une telle école qui tenait à sa stricte réputation. Lorsque Katherine fut de retour chez elle, sa mère ne tarda pas de l'accabler et de lui faire la morale : « Non mais tu te rends compte de l'argent que tu m'as fait gaspiller ! » « C'est toi qui as insisté pour que j'y aille dans cette put*** d'école ! » s'écria la blonde tandis que sa mère la regardait surprise. « Pardon ? Surveille un peu ton langage jeune fille ! Non mais je n'y crois pas, on retrouve une bouteille d'alcool dans ta chambre et en plus on te trouve en train de coucher avec quelqu'un, une fille qui plus est ! Tu te rends compte de ce que tu me fais subir, de ce que tu nous fais subir ! C'en est plus qu'assez, je t'envoie chez ton père, tu verras s'il parle le même langage que moi. » « Ah parce que j'ai un père maintenant ? »Effectivement, ce fut tout autre chose mais peut-être pas ce que la mère de famille espérait. Certes, Katherine était repartie à l'école, enfin elle obtint son diplôme de fin de lycée et finalement préféra rester aux Etats-Unis avant d'être admise à l'université. Un diplôme de professeur en poche, elle se rendit compte que ce n'était pas ce qu'elle avait réellement voulu faire. Sur un coup de tête, elle prit l'avion, ne prit pas la peine de prendre ses affaires préférant jouer l'aventurière.
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