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 (CESAR) miracles does exist.

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MessageSujet: (CESAR) miracles does exist.   (CESAR) miracles does exist. EmptySam 19 Mai - 16:44

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LA MAGIE EXISTE. LES MIRACLES AUSSI.
Samedi matin, huit heures. Réveillée par une drôle de douleur dans le ventre, faut pas s'inquiéter qu'il a dit l'obstétricien, pas d'inquiétude donc. Se lever, s'habiller, boire un thé et sortir malgré la douleur qui revient au creux des reins. Une simple sortie shopping sur la place de la Bastille qui se transforme rapidement en cauchemar. Un liquide transparent qui coule le long d'une jambe et finit par former une large tache sombre sur la moquette du magasin, une douleur violente au creux du ventre et la voix de la vendeuse, « Mademoiselle je crois que vous perdez les eaux ! » Tout qui s'enchaîne très vite ensuite, les douleurs des contractions, encore espacées et heureusement qu'elles le sont, la gérante de la boutique qui appelle les pompiers en catastrophe, respirez mademoiselle, respirez à fond, calmez-vous. La panique qui envahit les veines, les pompiers qui débarquent, une main secourable qui aide à se relever et sert de soutien, qui guide jusqu'au camion. L'arrivée à l'hôpital, quelques personnes qui reconnaissent ce qui se passe, vite vite réserver la salle de travail, c'est urgent, l'accouchement a commencé. L'incompréhension, il devait rester une ou deux semaines de tranquillité, pourquoi la petite arrive aussi tôt, elle est pressée de découvrir le monde extérieur ? S'installer sur le lit, les pieds dans les étriers, pas le temps de se changer le col de l'utérus est déjà trop dilaté. « Son père ! Il faut appeler son père, que quelqu'un appelle le père bordel de merde ! » Perdre les pédales, Cesar n'est pas là, l'accouchement a commencé et il n'est pas là. L'infirmière qui prend le portable et essaie de le contacter, pas de réponse, c'est bizarre, pourtant c'est samedi il devrait être disponible. La panique encore, mais c'est trop tard, ça s'enchaîne trop vite, les contractions se rapprochent. L'impression désagréable que le temps passe trop vite, pourtant l'arrivée à l'hôpital s'est faite à 9H45 et il est plus de 14H déjà, presque cinq heures d'enfermement dans cette salle et voilà que la sage-femme, la tête fourrée sous le drap, commence à gueuler. « On va pouvoir commencer à pousser, mademoiselle ! » Pas le choix. Pousser quand la madame te le dit, respirer à fond, la sueur qui colle les cheveux au crâne, la sensation d'avoir les tripes arrachées à mains nues, c'est atroce. Et l'autre bonne femme qui encourage, « Allez, allez, je vois la tête ! » Lâcher un cri de bête blessée, pousser le plus possible. Cesar qui n'est pas là. « La tête est sortie, allez, y'a plus grand-chose ! » Encore quelques poussées, l'envie de tout abandonner est bien présente mais il faut se forcer, sinon la petite va crever là, entre les cuisses de sa mère. Ca y est. Elle est sortie, il est 14H34 exactement. La sage-femme lui donne une petite fessée ; premiers pleurs, un vagissement d'une puissance étonnante pour un si petit corps, on l'embarque dans une pièce adjacente pour vérifier que tout va bien, et il faut encore travailler un instant pour expulser les derniers restes. Tout va bien. T'as donné naissance à ta fille. Tout va bien.

Tout s'est passé trop vite. Je n'ai pas vraiment de souvenirs de ce qui s'est passé dans la salle de travail, je n'ai plus qu'une impression de douleur intense dans le ventre et d'efforts incroyables. Je suis fatiguée. Je suis fatiguée mais je suis heureuse quand même. Il y a un petits poids sur ma poitrine, une petite merveille, toute rose et propre, minuscule crevette, minuscule miracle. On vient juste de me la ramener après les premiers examens obligatoires. Elle est emmaillotée dans une couverture rose vif, les yeux grands ouverts. Ils sont verts. Comme les miens. Épaisses boucles brunes sur le sommet du crâne, comme son père. J'ai du mal à la quitter des yeux. Elle est sublime. La plus belle de tous les bébés de cette maternité. « Emma... » Je l'embrasse sur le crâne et la serre un peu plus contre ma poitrine. Elle est tellement belle. Tellement, tellement belle...

Pourtant il y a une ombre au tableau. Je n'ai toujours pas de nouvelles de Cesar. Je ne comprends pas. Je me pince les lèvres et me redresse un peu sur mes oreillers en calant correctement Emma au creux de mon bras. J'ai reçu la visite de l'obstétricien pendant qu'Emma subissait ses premiers examens. Vous avez subi du stress ces derniers jours ? - Voyons, j'ai appris que le père de ma fille était aller coucher avec son ex petite amie, j'ai reçu la visite de ma cousine qui est dévastée parce que son mec l'a trompée et a mis sa maîtresse enceinte, donc j'ai dû gérer ses crises de larmes, quoi d'autre ? - … Je vois. Je crois que ça suffit à expliquer votre accouchement légèrement prématuré. Heureusement, tout va bien pour vous comme pour votre fille. Stupidité de médecin. Je pousse un soupir en me laissant aller contre les oreillers.

Il faudrait que je prévienne tout le monde. Sephora, Aaron, mes parents, les Langlois, Winston, Cheshire, Celestin... Trop de monde. Ca attendra. Quoique, je ne sais pas si Aaron travaille aujourd'hui. Ce serait rapide de le savoir, il pourra prévenir Sephora et Grayson, et le bouche à oreille se fera... Mais j'ai tellement la flemme de faire quoi que ce soit pour le moment. Je préfère rester bien au chaud au fond de mon lit, sous les couvertures, avec ma fille dans les bras. Ma fille. Je baisse encore les yeux sur elle. Elle me renvoie mon regard sans rien dire, l'air très sérieuse malgré son très jeune âge. Deux petites heures. Elle n'a que deux petites heures de vie à son actif. Je l'aime. J'ai envie de la protéger envers et contre tout.

Je ne relève la tête que quand la porte de ma chambre s'ouvre en grinçant légèrement. Je m'attends à voir une nouvelle infirmière pour je ne sais quelle raison obscure, je m'attends à devoir me séparer de ma fille une nouvelle fois, mais c'est la haute silhouette de Cesar qui entre dans mon champ de vision. « Tiens. Enfin sorti de tes dossiers ? » Je ne peux pas m'en empêcher, ma voix est plus sèche que je ne l'aurais voulu. Nouveau soupir, je baisse le regard sur la petite dont je caresse doucement le poing serré. « La voilà, notre petite princesse... » Princesse. Ce n'est même pas assez fort pour la désigner. Je me fais l'effet d'une ensorcelée devant Emma. Elle m'a complètement ensorcelée.
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