Sujet: Stay or go away. ~ ALEE. Dim 20 Mai - 21:03
Alee avait eu ce putain d’accident, depuis plus d’un mois, et ce foutu accident n’avait fait qu’empirer les choses. Bien avant cela, notre relation commençait à partir en cacahuète, ça se sentait. J’avais beau aimer Alee, aussi fort que je le pouvais, rien ne faisait. Il avait voulu partir, retourner chez lui à Londres, et me laisser sur le côté de la route. Tracer loin de moi. J’avais beau faire le contour de notre relation, la parcourir en long et en large, tout me rattachait à lui mais lui nous séparait. Un panneau de sens-interdit se dressait devant moi, alors que nous débouchions sur une impasse. Un mur de briques que seul Alee pouvait supprimer, car c’était lui en un sens qui mettait des barrières à notre relation. Je n’étais pas tout blanc, loin de là. Il y a toujours une part de culpabilité chez l’un et l’autre, peut-être d’ailleurs n’assumait-il pas la sienne. Bref. Lors de son accident de voiture Alee avait perdu toute trace de mémoire. Tout ce qui avait fait notre relation, tout ce qui l’avait bâtie, certes fragilement, avait été réduit en poussière et avait été emporté par le vent. Il avait eu le mérite d’essayer, d’essayer de reconstruire. Mais depuis sa sortie d’hôpital, Alee était d’une humeur maussade et assez grognon en supplément en ma présence. Comme si je lui envoyais des mauvaises ondes, pourtant je ne pensais pas avoir un comportement particulièrement mauvais avec lui. Je faisais mon possible pour être présent pour lui, pour l’aider s’il avait besoin d’une quelconque aide, d’être gentil pour qu’il se remette de son accident. Malgré tout cela, je ne semblais pas assez bien. Mais Alee restait Alee, il m’avait légèrement aidé à me remettre sur pied, à reprendre confiance en moi. L’amour me donnait des ailes, les ruptures me les brûlent. Je pars en cendre dans les airs, comme s’envolent les histoires qui comptaient tant à mes yeux.
Aujourd’hui est un jour banal, je me rends chez Alee pour prendre de ses nouvelles. Je le sens, ça va encore mal tourner. Mon cœur balance, j’y vais, j’y vais pas ? Il est encore temps de faire demi-tour. Peut-être que je pourrais essayer de recoller les morceaux, d’arranger les choses ? Je croise les doigts pour que mon ami, mon petit ami ?, soit conciliant et m’aide afin que nous trouvions le droit chemin. Son comportement, je ne le comprends pas. S’il ne veut plus de moi, qu’il m’envoie balader une bonne fois pour toute. S’il ne le souhaite, qu’il se ressaisisse bon sang.
La pluie s’abat sur les rues parisiennes, je regrette encore d’avoir décidé de me déplacer à pied. J’espère ne pas regretter de m’être déplacé tout court. J’arrive devant la porte d’Alee au bout d’une petite heure, et sonne. Je suis trempé. Mon anxiété remonte, j’ai peur de ce qui pourrait se passer aujourd’hui, un mauvais pressentiment s’attache à mon esprit. Une envie : faire demi-tour, remonter le temps et supprimer ce moment. Supprimer l’accident, tant qu’on y est.