c'est difficile d'aimer, plus encore de ne plus t'aimer. (Celestin)
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Sujet: c'est difficile d'aimer, plus encore de ne plus t'aimer. (Celestin) Sam 21 Avr - 15:25
je t'avais promis d'être là, pour la vie.
J'avais pas le droit d'être comme ça, aussi injustement égoïste, surtout avec lui. Je n'avais rien vu venir, non, rien du tout, je m'étais contenté d'foncer la tête baissée dans le tas sans réaliser que je le blessais autant que je l'étais par Alee. Involontairement, je l'avais laissé seul, seul face à notre relation qui, petit à petit, perdait de son éclat. Je l'aimais, Dieu que je l'aimais. Depuis toujours, depuis le premier jour. Il m'avait rendu homme, il m'avait redonné la vie, et moi, je le privais de tout, de nous. Il était à la dérive, je n'avais rien vu, j'étais égoïstement ancré à cet homme plongé dans le coma. Comble de l'ironie, c'était notre couple que je plongeais dans le coma en faisant d'Alee ma seule priorité. Et je m'en voulais, énormément, quotidiennement. Je rentrais tard, tous les soirs, j'esquivais les questions et j'éludais les discussions, je me renfermais dans ma simple coquille et je restais silencieux. Nous nous regardions, il était conscient de cette distance entre nous, je ne voyais rien. Lorsque je dormais à l'hôpital, je ne me rendais pas compte non plus du gouffre que je creusais, que je lui imposais. Et puis, mon coeur saignait, il saignait. Alee était à l'agonie et moi, je suffoquais, partagé entre deux amours complètement différents. Aimer était une chose tellement compliquée, tellement difficile. Pourtant, j'étais persuadé de ne jamais avoir cessé une seule seconde d'aimer Celestin. Mon ancre, mon pilier, nos souvenirs. Nous avions été inconsciemment plongés dans notre relation pendant plusieurs mois. Nous avions oublié le monde extérieur et nous étions concentrés uniquement sur notre histoire, notre couple. Nous coulions le parfait bonheur, l'image typique du couple stable et fort. Bordel où étions-nous passés ? Quand je rentrais à la maison ne régnait en moi que cette amertume lourde et pesante. J'étais blessé, blessé parce que je ne l'aimais pas suffisamment fort pour pouvoir me détacher complètement d'Alee et je m'en voulais, je m'en voulais de lui imposer une situation aussi insoutenable.
Nos derniers SMS me font peur, mes jambes me portent jusqu'à l'appartement, je cours. Le vent fouette mon visage, le vent me fait mal, sur mes joues coulent quelques larmes que je sèche du revers de ma main. Il ne faut pas que je craque, Celestin a besoin de moi. Non, ses messages ne sont pas des reproches mais un appel à l'aide auquel je me sens contraint de répondre. Il a besoin de moi, plus que jamais. Quel égoïste tu es Jade de l'avoir abandonné, de l'avoir laissé traverser tout ça seul. Je m'en veux, et tandis que mon coeur se met à saigner plus encore, mes jambes continuent d'avancer. Le vent se fait plus fort, redoublant d'effort pour m'interdire d'avancer. Je refuse de laisser tomber, il faut que je rentre, il faut que je le retrouve. Celestin, je t'aime bordel, entends-tu seulement combien mon coeur ne bat que pour toi, depuis plusieurs mois ? Quelle triste ironie, Alee se meurt sur un lit d'hôpital, bercé entre la vie et la mort, tandis que moi, je vis en me sentant mourir, doucement. Alee ! Je me dégoûte. Les immeubles se succèdent et se ressemblent, ma vision se brouille à bien des endroits tant mes larmes roulent sur mes joues. Je suffoque, encore, mais je garde espoir, il reste un espoir... Alors je cours, je ne m'arrêterai jamais, je ne m'arrêterai jamais.
Notre immeuble se dessine devant moi, ma course se calme mais ne s'arrête pas. Je gravis les marches quatre à quatre et puis, je pousse la porte en soupirant. Du revers de mes mains, j'essuie mes joues et je jette un coup d'oeil dans le hall, personne, le silence est pesant, lourd. J'avance doucement, entrain de cuver une bouteille de vodka dans ta salle de danse a la maison.. Je repense à son dernier message et je jette ma veste à même le sol. Dépêche toi dude, il a besoin de toi. Je marche rapidement, je tourne dans la première pièce et suis le long couloir, je pousse la porte et là, mon coeur se soulève, mon estomac se sert et mes yeux se noient dans un torrent de larme que je peine à retenir. Celestin est assis à même le sol, dans un état pitoyable. Je le regarde en silence, il lève les yeux vers moi et tout devient plus clair. Je sens mon coeur s'arrêter de battre alors que je me jette sur mes genoux, à ses côtés. Je lève son visage vers moi, en déposant mes doigts sous son menton, je le regarde. « Celestin... » je le regarde en silence à présent, un silence qui en dit long. Son état me fait peur, et je sens cette vague de culpabilité m'envahir. T'es horrible Jade. Je l'ai détruit, je l'ai tué. Regarde le, comment arriverais-je encore à marcher la tête haute alors que j'ai fait de Celestin ce qu'il est aujourd'hui ? Je déglutis, la distance entre nous m'empêche de l'inciter à se blottir contre moi mais l'envie est trop forte. Je lutte, je ne peux pas pleurer, pas maintenant. Il faut qu'on parle, il faut que je le soutienne, du mieux que je le pourrais... désormais, il faut que je prenne sur moi.
Dernière édition par J. Niels O'Brilliant le Lun 23 Avr - 11:01, édité 1 fois
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Sujet: Re: c'est difficile d'aimer, plus encore de ne plus t'aimer. (Celestin) Sam 21 Avr - 18:45
C'est l'une des plus longues chutes de ta vie. Lentement tu te laisses entraîner vers le fond. Tu lui as offert ton coeur sur un plateau d'argent et il en fait quoi? Il a joué avec. Ca te fous la haine d'avoir été aussi naïf. Tu ne te serais jamais douter qu'un jour, il te laisserait à moitié tomber, qu'il te laisserait crever dans ton coin. Tu vas de plus en plus mal, chaque jours. T'as du mal à trouver la motivation qui fait que tu te lèves tous les matins. Tu l'avais avant, avant qu'il commence à creuser de faussé entre vous. C'est toi, t'en es sur. T'es pas aussi bien que tu ne le pensais. T'es peut-être pas fais pour lui. Il essaye peut-être de te faire comprendre que c'est finit. En tout cas c'est ce que tu comprends. T'es largué, tu te sens seul, ton coeur saigne à n'en plus pouvoir. T'as ce poids constamment là, tu sais jamais quand est ce qu'il va rentrer, tu sais même pas si tu pourras le voir avant de t'endormir et ça te tue. Il avait tout pour te rendre heureux, tu t'ai donné les moyens de tout lui offrir, de tout lui céder. Tu ne peux pas faire plus que tu n'as déjà fais. Tu lui as vendu ton coeur, ton âme. Tu es à lui, entièrement à lui mais ça ne suffit surement pas. C'est ta faute espèce d'incapable. T'as jamais été capable de faire quelque chose de bien dans ta vie. T'es même pas capable de rendre heureuse la seule personne que t'as jamais aimé. C'est uniquement à toi que tu t'en prends. Tu lui en veux pas à lui. Ou peut-être que si. En fait, t'en veux au monde entier. Tous autant qu'ils sont tu les détestes parce qu'ils ont tous de quoi être heureux, leur ciel est bleu. Le tien est empli de nuages sombres et ton monde est souvent soumis à des orages violents. Putain de vie. Tu ne sais plus où t'en es, tu sais pas où tu vas. Tu sais juste que tu vas partir. Que tu veux juste tout oublier. Ignorer celui que t'aimes. Il le fait si bien lui. Pourquoi t'en serais pas capable? Parce que si tu pars, tu crèveras, seul dans ton coin, parce que tu vas laissé l'homme de ta vie. Alors tu te tais, tu subis, t'attends. Un jour il te reviendra.
T'es allongé dans sa salle de danse, c'est le seul endroit que t'arrives à atteindre sans t'effondrer par terre. Tu prends même plus la peine de t'habiller correctement, tu fous un jogging et un vieux t-shirt et tu fais ton dépressif. Tu cuves ta bouteille de vodka bien sagement. T'as l'impression d'être une femme au foyer. T'attends sagement ton mari chez toi alors que tu sais qu'il te trompe, qu'il voit quelqu'un d'autre. Ca te mets en rage. Alors tu bois. T'avales une gorgée, puis une autre. Tu vides la moitié de ta bouteille. T'es désespéré. T'as rien trouver de mieux, tu veux juste oublier. Tu lui parles par textos même si tu trembles. Tu dors quasiment plus, tes nuits tu les passes à attendre. A l'attendre. Tu sais que ça sert à rien, qu'il arrivera pas, même si tu l'espères de toutes tes forces. Ta vie s'arrête, ton coeur ne bat plus. Tu t'es rythmé pendant des mots sur lui, c'était ton unique préoccupation. Ca l'est toujours d'ailleurs, mais c'est plus partagé. Finit le monde des bisounours où tout est beau et rose, bienvenu dans la réalité. Quelle putain de réalité. Fidélité de merde, amour à chier. T'en as marre. Tu craches sur tout ça. Tu veux même plus en entendre parler. Tu fous tes sentiments à la trappe, tu les oublis. Tu cuves juste ta vodka devant la glace de la salle de danse. T'oses même pas regarder ton reflet. Tu sais que t'as pas une gueule potable. T'as surement des horribles cernes, t'as surement les yeux rouges à force de pleurer. T'es une loque, une véritable loque, tout ce que t'aimes pas. Mais au final, tu t'aimes pas tant que ça. T'as pas grand chose pour toi si tu regardes bien. Y a beaucoup mieux à côté. Une gorgée de plus; le liquide coule lentement dans ta gorge. Tu continues de lui parler. C'est fou, ça te fait comme un pieu dans le coeur et chacune de ses paroles te fait l'impression qu'il le tourne ou qu'il l'enfonce. Tu te laisses aller dans la douleur. C'est le bien qui fait mal. Horriblement mal. T'aurais jamais crus qu'aimer ça faisait ça. Tu t'en serais jamais douter. Tu te fous bien de tout ça aujourd'hui. T'avales une autre gorgée alors que, sans que tu t'en rendes comptes, des larmes coulent le long de tes joues. Tu souffres au fond. Mais ça t'es bien égal. Tu veux qu'il soit heureux lui. Même loin de toi. Tu sais que ça arrivera, il te quittera un jour pour l'autre qu'est dans le coma. T'y peux rien.
Il te dit qu'il va arriver. T'en doutes, ça te fait même rire. Malgré toi. T'es bourré, t'y peux rien. Tu sais pas trop où t'es, t'as pas trop les idées claires. Tu pleures toujours, ça coule tout seul. La seule chose que tu sais c'est que t'es dans la salle de danse. Dans sa salle de danse. T'as eu la bonne idée de le lui dire. T'aurais dus l'envoyer dans Paname, à ta recherche. Tu veux pas qu'il te voit comme ça au fond. Tu veux pas lui imposer ça. T'es un fardeau Celestin, tu t'en rends compte tous les jours un peu plus. Tu te fais limite vomir toi même. T'es devenu quoi? Il est où le vrai Celestin? il est partit, envolé aux creux des bras de son amant. Loin, bien loin de tout ça. T'es un corps sans âme en fait, t'as plus rien. Même ton coeur refuse de battre. Tu refuses de te battre. T'as plus aucun espoirs. Tu avales une gorgée de plus. Tu sais qu'elle sera bientôt finie, surement quand Niels arrivera. Tu feras comme si c'était la première mais ca sera un mensonge. Boire. Tu fais que ça depuis deux jours. Toujours au même endroit, au même moment. Tu penses, tu pleures, tu cris, tu ris. Tu pètes un véritable cable tous les jours, seul dans ton coin. Tu deviens fou. C'est l'alcool, c'est la drogue, c'est ton manque de son amour. T'entends la porte d'entrée claquée, tu lèves les yeux vers la porte. TOn coeur ne s'emballe même pas à l'idée de voir ton bien aimé, t'as juste les larmes aux yeux. Ta vue se brouille. Tes larmes sont trop nombreuses pour que t'y vois quelque chose alors tu renifles, tu essuies violemment tes yeux. Tu refuses de paraître plus faible que tu ne l'es déjà. Tu ne veux pas qu'il ai pitié. Tu te fous pas mal de sa pitié, c'est pas ça que tu veux. C'est son amour que tu veux. Soudain, la porte s'ouvre. Tu sens son regard sur toi et tu rougis de honte. T'as honte d'être une merde à cet instant précis. Tu lèves lentement les yeux vers lui et il se jette près de toi. Tu entrouvres les lèvres mais aucun son ne sort. T'as lâché ta bouteille, là t'en as pas besoin. T'es venu... Tu le penses fort, mais tu ne dis rien. « Celestin... » Tu ne dis rien, tes yeux parlent pour toi. Je t'aime... C'est plus fort que toi, tu crèves d'envie de le lui dire. Les larmes montent doucement et apparaissent à nouveau à tes yeux. Qu'est ce que t'es devenu? Trop sensible, trop émotif. Ca fait peur. Tu rougis encore plus. « C'est... C'est fou... » Tu t'étrangles avec tes larmes, ca te fait tousser et ça t'arraches un sanglot. Tu serres les dents. « Tu sais encore comment je m'appelle... » Tu t'arraches un rire ironique mais le coeur n'y est pas. T'as pas envie de rire. T'as envie de chialer. T'as envie de juste ça. Et d'aller te pendre, aussi. Tu le regardes. Tu sais pas quoi dire, t'es à genoux, t'es écorché dans tous les sens. La vie t'a fait souffrir, elle t'a mise à genoux. T'es son pion et elle s'amuse à jouer avec ton corps de simple pantin. Sauf qu'elle en oublie que t'as encore un coeur. Tu te demandes bien quand est-ce-qu'elle te l’arnachera. Au point où t'en es...
c'est difficile d'aimer, plus encore de ne plus t'aimer. (Celestin)