J'aurais bien aimé vous dire que j'ai une histoire plutôt banale, que je suis une fille comme les autres, j'aurais bien aimé, ça aurait été plus simple, mais non. Depuis toute petite, j'ai décidé de sortir du lot, d'être une Princesse, vous savez, celle qui vit dans une superbe maison dans la plus grande ville de son pays, qui rêve d'avoir une vie comme les autres filles de sa classe, qui fait chavirer le cœur des garçons. Mais avec le temps, ces rêves ont disparus, ces rêves se sont effacés pour faire place à une petite fille vraiment agaçante, qui vous faisait un caprice pour avoir son petit lapin au chocolat pour Pâques ou encore pour aller dormir chez une copine. Depuis quelques temps, j'avais besoin de m'affirmer, de sentir que l'on pouvait m'aimer, que moi aussi je méritais la tendresse, l'attention, l'affection que l'on porte à une personne, et je changeais déjà par moi-même. Je devenais une petite fille coquette, m'amusant à me maquiller, bien évidemment, ce n'était pas un maquillage d'enfant, je faisais quelque chose qu'à la fois naturel, ça me vieillissait. J'étais devenue une fille qui cherchait toujours l'attention, et surtout, qu'on m'offre tout ce que je voulais. Comme ma première fois. Je l'avais faite à quatorze ans, un âge relativement jeune pour une fille me dira t-on, mais j'avais besoin de cette tendresse. Il s'appelait Guillaume. Il était beau, il était le plus beau garçon que j'avais pu « trouver » dans mon collège, il m'avait invité à passer l'après-midi chez lui, dans son grand appartement. Sa mère n'avait vu que du feu, pour ma part, j'avais vu les étoiles, j'avais aimé ressentir ce moment avec lui, on s'occupait de moi, on me chérissait durant une heure, voir deux heures. Et j'étais comme ça depuis ce jour-là, je cherchais la tendresse, le fait que l'on m'apprécie malgré ce que j'étais.
C'est quand j'étais au lycée, que j'ai vu ce garçon à l'arrêt de bus. Que dis-je, cet homme. J'avais toujours aimé les garçons plus âgé, c'était ma façon à moi de ressentir ce plaisir, et je n'aimais pas vraiment les garçons de mon âge, ils étaient si niais, si ennuyant, ils s'attachaient vraiment trop à moi, je ne supportais pas ces enfants. Je l'ai dragué, je ne pouvais pas résister à le séduire, à chercher à le connaître, au moins pour qu'il m'offre un peu d'attention, il était si séduisant et ses yeux bleus étaient magnifiques, ils m'électrisaient. J'avais menti, bien sur, je n'avais que quinze ans, j'en paraissais vingt, je m'habillais et me coiffait comme une femme, je n'étais pas une « pouf ». J'ai réussi, il a enfin accepté de me voir, et bien évidemment, nous avons conclus par un moment charnel ensemble, à un plaisir que j'avais aimé. Je ne savais pas que j'étais enceinte, je n'étais qu'obnubiler par le plaisir que je prenais avec lui, à tel point qu'au bout de quelques jours, il découvrit une vérité : je n'avais pas vingt ans, pire, j'étais trop jeune pour lui. Durant des mois, je n'avais pas compris que j'étais enceinte, j'avais bien d'autres choses à me préoccuper que de penser à un enfant. Seulement, neuf mois ont passés et c'est là que j'ai mis au monde. On m'expliquait que j'avais fais du déni de grossesse, que psychologiquement, je me croyais seule, mais j'abritais la vie, j'abritais un bébé. Je l'ai appelé Pierre. Il est si mignon, si beau, je l'aimais, je n'avais pas pu m'empêcher de le garder, par le seul amour que je pouvais ressentir, je le gardais bien que mes parents voulaient que je le mettes à la DDASS. Je ne préférais m'occuper de mon bonheur, mais je déchantais bien vite. Au bout de deux ans, j'ai suivis mes parents, nous sommes allés habiter à Marseille, pour le travail de mon père.
J'ai vécu cinq longues années, longues, très longues où je devais m'occuper seule de mon bébé. Mes parents ne m'aidaient que financièrement, surement pour se donner bonne conscience. J'en pouvais plus de ne pas pouvoir sortir avec mes amies, de ne pas pouvoir réviser tranquillement car il y avait quelque chose de travers. Mon bac ? Je l'ai eu de justesse, ce n'était pas facile de travailler avec un enfant. Suite à ça, j'ai arrêté mes études, enchainant alors des petits boulots pour subvenir un peu plus aux besoins énormes de mon bébé mais surtout à mes besoins, j'avais besoin de robes, de maquillages, et aussi de quoi me faire plaisir, j'aimais me faire plaisir, quitte à ce que Pierre se passe de nouveaux jouets, les anciens étaient encore en bons états après tout ! Mais ce n'était pas la vie que je rêvais, j'avais besoin d'être encore plus. J'avais besoin de reprendre mes études, et c'est ainsi que je revenais à Paris à présent. Pierre a maintenant 5 ans, il était mignon, je l'aimais mais... je ne peux pas l'assumer, il m'énervait, j'avais besoin de souffler. Sur Internet, pendant des heures passés au MacDo sur mon ordinateur portable, j'avais cherché l'adresse de Sylvain, le garçon qui m'avait offert ce cadeau empoisonné. Je l'avais mis sur le fait quand je l'ai retrouvé, il s'occupe de Pierre, qu'il s'occupe de son éducation, qu'il connaisse son père s'il veut, mais je ne pouvais pas assumer, moi aussi j'avais le droit à un avenir. Je l'avais mis sur le fait accomplis : j'avais quinze ans quand nous avions fait l'amour, il était largement plus vieux que moi, il pouvait avoir des problèmes avec la justice, surtout si j'enjolivais les choses, il pouvait prendre cher. J'étais une très bonne comédienne quand je le voulais. Comme pour le séduire, j'avais réussi à ce qu'il s'occupe de Pierre pendant que je faisais mes études, bien évidemment, je me permettais de voir mon enfant de temps en temps, quand je le voulais, je suis sa mère après tout. A moi les soirées endiablés, l'alcool à flot et surtout, un avenir que j'espérais prospère.

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