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 delenda (carthago)

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MessageSujet: delenda (carthago)   delenda (carthago) EmptyMer 28 Mar - 17:25


'carthago' yankelowitz

❝ une lame enfoncée loin dans mon âme. ❞




ye m'aime, pas toi?

J'suis né(e) à Jérusalem, en Israël il y a 30 ans et on m'a appelé Daniel Yankelowitz, mais y'a plus que ma soeur pour m'appeler Daniel, pour tout le monde c'est Carthago. Je suis d'origine américaine. Dans la vie de tout les jours, je suis mécano, ancien sniper chez les amerloc', ancien passeur de drogue aussi. En dehors de ça, faut pas chialer hein, mais j’suis delendasexuel (bi, tendance homo), j'suis également célibataire raide dingue de la blondasse qui lui parasite la vie et j’le vis bien. Je fais parti des tu t'laisses aller et j’en suis particulièrement fier. On m’dit que je ressemble souvent à Hayden Christensen et je remercie tumblr.
je veux en savoir un peu plus.

Carthago est tiré d'une famille juive très pratiquante (franchement, entre le prénom et le nom, on ne se serait pas douté...). il a suivi tous les rites traditionnels, depuis la circoncision jusqu'à la bar mitzva, mais il se fout de la religion comme d'une guigne et ne croit certainement pas en dieu. ⇝ étrangement, il adore tout ce qui est sucré. il aurait du mal à survivre sans chocolat. ⇝ insomniaque notoire, il se shoote au café comme certains se shootent à l'héroïne et arbore non stop des cernes plutôt impressionnants. ⇝ il est tiré d'une famille très nombreuse (son père a sept frères et soeurs, Carthago lui-même est l'aîné d'une fratrie de cinq enfants) avec laquelle il n'a plus de contacts aujourd'hui. ⇝ il est allergique à plusieurs choses, notamment au pollen et aux fruits de mer. ⇝ il ne se présente plus que sous le prénom Carthago. pourtant, son nom de naissance est bien Daniel. ⇝ il a du mal à supporter le silence complet. il lui faut obligatoirement un bruit pour qu'il soit complètement serein. et encore, il n'est jamais complètement serein. ⇝ il ne parle pas encore très bien français, il a un accent relativement prononcé et a tendance à mélanger anglais et français quand il parle. ⇝ il a une hygiène corporelle très stricte et prend sa douche tous les jours, sans exception. ⇝ c'est un gros fumeur. ⇝ il est très bon tireur et traîne derrière lui un passé de sniper dans l'armée américaine.
et toi, et toi, et toi ?

Votre pseudo sur le net ⇝ panda. Où avez vous connu OLLP ⇝ TC. Age ⇝ seventeen. Présence sur le forum ⇝ tous les jours. Votre avatar ⇝ Hayden Christensen.
Pour nous aider ⇝ écrire ici. (remplir correctement avec les codes indiqués plus bas, cela nous permettra lors de votre validation, de vous inscrire dans le bottin des avatars.)



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MessageSujet: Re: delenda (carthago)   delenda (carthago) EmptyMer 28 Mar - 17:26



ohlala paris
❝ il était une fois ... ❞



C'est Yom Kippour. Le ventre de Daniel gargouille douloureusement, se tord au point de lui faire mal. Ses frères et sœurs sont plus petits que lui, ils n'ont pas encore l'âge requis pour le jeûne, mais lui a déjà treize ans passés. Il a fait sa Bar Mitzvah, fièrement, et c'est le premier Yom Kippour qu'il assure. Et c'est dur de jeûner, il n'en a pas l'habitude. Surtout en sentant cette délicieuse odeur de nourriture qui s'échappe de la cuisine, où sa mère est en train de faire cuire des falafels pour Atalia, Chiraz, Zamir et Kaleb. Ca sent bon. Ca donne faim. Mais il est un homme maintenant, il doit se comporter comme un homme. Il ne se permettrait pas de décevoir son père, en plus de ça.

▲▲▲
« Mon fils ne sera jamais soldat pour l'armée américaine ! » Tu parles. Daniel crache sur le sol, rageusement. C'est trop tard pour ça, papa. Ton fiston s'est déjà engagé. Même qu'il a été repéré pour ses excellents résultats à l'atelier de tir, les snipers veulent le former. Le tout jeune homme, dix-huit ans à peine, vient de recevoir une lettre de son paternel. Furieux. Il ne veut plus entendre parler de son aîné. Parfait. C'est parfait comme ça. Tout ça parce qu'il s'est engagé dans l'armée, pour cette terre qu'il considère comme son pays. Il a beau être né à Jérusalem, en pleine terre juive, il se considère avant tout américain. Il a d'ailleurs abandonné depuis bien longtemps la religion. Dieu ? Pfeuh ! « Oh, Yankelowitz, tu viens ? » Il relève la tête, ses yeux bleus croisent ceux, brun chocolat, d'un de ses meilleurs amis. Un vague sourire un peu amer. « J'suis là. » Il se lève, attrape son sac un peu trop lourd et le cale sur son dos. Avant de rejoindre le grand gaillard dehors, il prend juste le temps de plonger la main dans la poche intérieure de sa veste pour caresser du bout des doigts le carré de papier glacé qui y trône. Sa mère, ses frères et ses sœurs. Souriants.
Son père, il s'en fout. Son père n'a jamais été content - tant pis. Le plus important, c'est qu'eux cinq croient encore en lui.


▲▲▲
L'armée, c'est fini. Et voilà. Cinq ans dans l'armée, cinq ans comme sniper, et il est bien sagement remercié parce qu'il a pris trop de temps à se remettre de la mort de sa mère, Esther Yankelowitz, décédée à même pas cinquante ans d'un cancer foudroyant. Le voilà maintenant âgé de vingt-trois petites années, grand blond un peu trop émacié qui ne sait pas quoi faire de ses mains. Il a commencé par réparer des voitures au black, simplement pour se payer de quoi manger le soir même. Puis il est parti loin de la Floride de son enfance pour se réfugier de l'autre côté du pays, Californian Dream, Los Angeles. Et c'est là qu'il est tombé dans le monde de la drogue. Il cherchait un moyen de se faire pas mal de blé en peu de temps, paumé comme il était. On lui a proposé un boulot de passeur. Pas de problème. Il a vite été remarqué grâce à ses capacités de tireur, vite surnommé Headshot, aussi. Deux années ont passé comme ça sans trop de problèmes. Il gagnait sa thune, il s'endurcissait, tout allait bien. Et au bout de deux ans, il croise pour la première fois le regard de ce blondinet, là. Inconnu au bataillon, pas de nom, pas d'âge, pas de passé, trop mystérieux pour son bien. Driver de génie incapable de se salir les mains. Vinz.

▲▲▲
Ils viennent juste de finir une nouvelle mission. La caisse est garée devant la villa du patron et, d'un même pas, ils sortent de son bureau après lui avoir livré les valises pleines de billets bien coupés, sans un seul froissement. Ils échangent un simple regard, Daniel cale une clope au coin de ses lèvres, imité comme un miroir par le p'tit Vinz. Ca fait tout juste deux semaines qu'ils bossent ensemble pourtant on croirait qu'ils se connaissent depuis toujours, osmose parfaite. La fumée ne tarde pas à s'élever dans le couloir pendant qu'un de leurs « collègues », Alessandro, grand Italien quadragénaire à l'accent prononcé, vient les rejoindre. « J'ai entendu dire que votre dernière mission était encore une fois un grand succès. C'est bien, les jeunes ! » Pas de réponse. Headshot se contente d'un vague sourire en guise de remerciement, Vinz reste impassible comme d'habitude. « Vous m'rappelez une vieille expression de chez moi... Delenda Carthago. C'est du latin. Caton l'Ancien était un homme d'état romain et l'histoire dit qu'il commençait ou terminait tous ses discours au Sénat par cette phrase, parce qu'il était obsédé par l'idée de détruire cette bonne vieille Carthage. C'est ça que ça veut dire... "Il faut détruire Carthage", finalement ils ont réussi leur coup d'ailleurs. » Le duo reste silencieux, l'Italien pointe un doigt orné d'un épais anneau d'or sur eux. « Vous êtes comme Caton l'Ancien. Obstinés. Autant que des loups qui se sont mis en tête de massacrer leur proie ! » Et voilà. Le duo Delenda Carthago est né.

▲▲▲
« Carth' ? Tu m'fais un massage ? » « Va te faire foutre. » Les deux blonds échangent un sourire, l'un se penche sur le plus jeune pour l'embrasser - en vérité, il frôle simplement ses lèvres des siennes, comme pour se faire désirer. Un baiser, puis un autre, encore un, et les deux hommes basculent dans le grand canapé. Ni Delenda, ni Carthago ne sait vraiment comment leur relation a pu évoluer sur ce chemin d'un seul coup, au bout de deux ans d'une relation purement professionnelle. Amicale aussi. En fait, c'était peut-être simplement naturel, simplement logique. Tout ce que Carthago sait, c'est que cette relation lui fait du bien. Elle est douce. Belle. C'est leur petite bulle rien qu'à eux, loin des problèmes du boulot, où ils peuvent se retrouver. Ca fait un bien fou. S'il aime Delenda ? Oui. Mais c'est sans doute beaucoup plus fort que ça.

▲▲▲
La dernière mission a été un échec total. La douane a rappliqué sur la frontière mexicaine, Delenda a décidé pour la première fois de sa vie de se salir les mains, mais le résultat était là : échec. Complet. La drogue a été perdue, le réseau pour lequel ils bossaient s'est fait mettre sous surveillance mais, pire encore, ils ont tous les deux été blessés. Assez gravement pour nécessiter six mois complets de convalescence. Pour Carthago, ça s'est résulté à une balle qui lui a percé le dos pour finir sa course dans son poumon gauche, très proche du coeur, et un genou défoncé qui a demandé deux plaques et une dizaine de vis. Il ne sait pas ce qu'a subi Delenda ; ils ont décidé de se rendre dans deux hôpitaux différents pour éviter d'attirer des soupçons. Et hier, il ne l'a vu que pour s'engueuler violemment avec lui. Il ne sait même plus pourquoi. Une engueulade stupide qui l'a pourtant laissé avec un drôle de pressentiment et une boule douloureuse dans la gorge, qu'il n'a pas eue depuis l'année de ses sept ans. Il en a vingt-huit aujourd'hui, et il sort de l'ascenseur en traînant des pieds. Il a passé la nuit dans différents bars pour essayer d'oublier cette dispute. Quand il pousse la porte, un sale frisson traverse son dos. « Del' ? » Aucune réponse. Peut-être qu'il dort. Carthago se raccroche à cette idée, mais l'appartement est trop sombre, trop silencieuse. Il file directement dans leur chambre. Qu'il trouve vide. Comme les placards. Plus rien, plus aucune trace de la présence de son collègue, ami, amant, plus rien sinon une photo sur la table de nuit. Rien de plus. Le blond se laisse tomber sur le lit, et la boule dans sa gorge se fait plus brûlante pendant qu'il laisse couler les larmes.

▲▲▲
Carthago ouvre les yeux. Il fait encore noir, dehors. La lumière d'un réverbère filtre entre les rideaux de sa chambre, mal fermés. Il pose un moment son regard sur les chiffres rouges de son réveil qui affiche fièrement trois heures quarante-huit du matin, déchirant l'obscurité rassurante de la pièce. Lentement, il se redresse, repousse les draps et va ouvrir les rideaux en grand, afin d'observer de son regard trop bleu les toits endormis de Paris. Ca fait déjà six mois qu'il habite ici, six mois qu'il bosse comme mécanicien dans un petit garage du coin ; six mois, pourtant les rêves de sa vie passée continuent. Malgré les somnifères. Malgré tout. Il faut croire que les souvenirs viennent toujours vous hanter un jour.



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