Prendre le temps de faire quelques pas au soleil [with Nina Stenson]

Aujourd'hui je suis enfin en congé ! J'adore mon boulot ça n'est pas le problème mais j'avoue que mes dernières heures de service ont été très difficiles. Quand je suis rentré chez moi hier soir j'ai juste pris une douche et me suis couché ensuite il était 21h et à 10h ce matin j'ouvrais les yeux après ce repos bien mérité. J'avais vraiment envie de profiter de cette journée alors après avoir pris mon petit déjeuner c'est en parcourant le répertoire de mon téléphone que je m'arrêtais sur « Nina » ça faisait quelques temps que l'on était pas allé courir elle et moi, je lui envoyais donc un message pour lui proposer de faire un petit footing dans l'après midi si elle était disponible. Sa réponse fût positive, j'avais donc au moins deux heures d'occupées.
Je suis un accro du boulot et le mien est en plus vraiment très prenant, j'avoue avoir du mal à rester à ne rien faire de mes journées. J'essaye de profiter de chaque instant, de rentabiliser mon temps libre même si c'est pour faire une activité calme comme regardé un bon film. En allant m'habiller je regardais dehors, il faisait un temps magnifique et j'eus une idée, un petit changement de programme. Je proposais donc à Nina d'aller boire de se retrouver au Square des Batignoles dans le 17 ème, un jardin que j'aime beaucoup pour se balader un peu et discuter. Nous irions peut-être boire un verre ensuite.

L'heure du rendez vous approchait, j'étais prêt mais ne voulant pas être en retard je partis assez large niveau timing. Une vingtaines de minutes plus tard j'étais sur place et attendait mon amie, j'avais même un peu d'avance.
M'asseyant sur un banc je regardais autour de moi et surtout je profitais du soleil, ça faisait un bien fou d'être dehors et pas entre les murs blancs de l'hôpital ! L'ambiance aussi était totalement différente, cette après midi promettait d'être une vraie pause pour moi et s'était pile ce dont j'avais besoin. Je savais que Nina n'allait plus tarder, il me sembla même que je l'apercevais déjà au loin, j'étais content que l'on puisse passer un moment ensemble, sa compagnie est toujours agréable.

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Prendre le temps de faire quelques pas au soleil

Ft. Clément & Nina

Aujourd'hui, Nina ne devait pas se rendre au studio et une journée de congé s'offrait donc à elle. Habituelle bosseuse, elle se retrouvait généralement confuse lorsqu'un moment de repos lui était accordé durant la semaine, ne sachant que faire pour remplir sa journée. Bien sûr elle allait pouvoir en profiter pour ne pas devoir se lever à l'aurore - ayant gardé son habitude américaine de sortir du lit tôt afin, du moins pour elle, d'exercer un peu de sport sur son tapis roulant -, elle pourrait donc roupiller aujourd'hui un peu plus. Seulement Nina était incapable de dormir au-delà de neuf heures du matin, à l'exception de ceux où elle devait se remettre d'une soirée bien arrosée. Qu'allait-elle donc pouvoir faire aujourd'hui afin d'éviter de tourner en rond ? Elle n'allait sûrement pouvoir voir personne étant donné qu'il y avait beaucoup de chances que ses connaissances à Paris travaillent. Après s'être levée, habillée, entraînée, douchée et avoir enfilé une tenue de ville à présent, Nina s'assit dans son fauteuil, sa petite chienne sur les genoux, et commença à se tourner les pouces. Elle détestait regarder la télé pendant la journée et ce n'était donc pas un option présentable pour elle et elle avait achevé hier soir son livre et n'avait donc plus rien à lire pour le moment. De plus, c'était une journée splendide et l'envie lui trottait de sortir faire un tour.

Alors qu'elle méditait quand aux possibilités d'activités, son précieux I phone - car mademoiselle ne répond que par la haute technologie et est une Apple addict - émit un son très court signalant la réception d'un nouveau message. Elle sauta alors dessus dans l'espoir d'une proposition de sortie dans la journée et ne fut pas déçue. Le sms provenait de son cher Clément, un danger public qu'il l'avait renversé lors de leur première rencontre et l'avait mise à sang. Bon... d'accord... peut-être qu'elle exagérait un peu... elle était tombée et ne s'était qu'ouvert légèrement le front - elle n'avait d'ailleurs déjà plus de cicatrice -, mais elle adorait faire culpabiliser le chirurgien en exagérant un peu les faits. Car, drôle de coïncidence, son bousculeur se trouvait être en effet un excellent chirurgien qui lui proposa immédiatement de refermer lui-même cette vilaine plaie, ce qu'elle accepta sans broncher. Nina pouvait être qualifié de plein de choses, mais le trait rancunière n'en faisait pas partie et elle pardonna immédiatement à Clément - qui, rajoutons-le, était en plus un très beau gosse. Il lui proposa ensuite de boire un verre et leur relation depuis avait bien évoluée. Ils étaient devenus très proches, s'appelant régulièrement pour des footings à deux mais aussi pour d'autres occasions. Oui... ils s'étaient liés... peut-être trop même. Nina était en effet parfois perdue quant à ses sentiments en présence de l'homme. Elle ressentait par moments en sa présence une espèce d'attirance inexplicable et ne savait trop que faire de celle-ci. Pour le moment, leur relation n'était que purement amicale et Nina préférait que cela reste ainsi. Non pas parce que Clément n'était pas un garçon plaisant - bien au contraire - et que ce ne soit pas son genre, mais tout simplement parce que l'américaine n'était pas prête à se relancer dans une relation, à tourner la page. L'image de son mari était encore trop forte dans son coeur et la peur de le trahir hantait ses pensées, ce qui était stupide étant donné que tous deux s'étaient fait la promesse d'avancer s'il arrivait quoi que ce soit à l'autre et que Clay aurait donc voulu que sa femme essaie de passer à autre chose.

Quoi qu'il en soit, Nina n'arrivait de toute façon pas à mettre un mot sur ses émotions envers Clément et rien n'était dit que l'attraction était partagée. Peut-être, au fond, ne ressentait-elle qu'une affection profonde envers lui liée à leur amitié.

Ce flot de pensées s'agitaient dans la tête de Nina tandis qu'elle répondait positivement à la requête de Clément. La perspective d'avoir enfin un plan pour la journée l'excita et elle se leva gaiement afin de se rendre un peu plus présentable quand une nouvelle sonnerie se fit entendre. Elle sortit cette fois son appareil de sa poche et son sourire s'élargit à la lecture du nouveau message du même expéditeur, proposant plutôt de sortir se poser au Square des Batignoles afin de profiter du merveilleux soleil et d'aller ensuite boire un verre. Nina fut encore plus charmée par cette idée, adorant passer également d'autres moments avec Clément que ceux où ils couraient ensemble. Ils pouvaient alors plus discuter et passaient généralement des instants très agréables.

Elle décida alors de se maquiller légèrement, n'aimant pas se recouvrir de couches de "peintures" et de troquer son jean contre un short - qui, il faut le dire, mettait bien ses jolies gambettes en valeur - afin de profiter encore plus de la chaleur du soleil.

L'heure du rendez-vous alors arriva et Nina se rendit compte qu'elle allait être en retard. Elle se dépêcha alors d'attraper son sac, caressa rapidement la tête de sa petite chienne et sortit, pressée, de chez elle.

Clément était déjà là lorsqu'elle arriva enfin, avec seulement dix minutes de retard, dix minutes qui auraient pu être évitées si elle ne s'était pas encore une fois perdue. Cela faisait quelques mois qu'elle habitait ici maintenant, mais Nina n'arrivait toujours pas à se retrouver dans cette ville.

Une fois à hauteur de son ami, Nina lui tendit un ravissant sourire avant de lui faire la bise.

"Salut beau gosse, je ne t'ai pas trop fait attendre j'espère ?"

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En réfléchissant un peu aux dernières semaines qui s'étaient écoulées je faisais le constat que je n'avais vu personne ou presque, j'avais été débordé cumulant les heures de garde et utilisais mes jours de repos pour dormir ou alors m'occuper de dossiers encore et toujours pour le boulot. Il fallait que je sois plus présent pour mes amis, les appeler ou envoyer des nouvelles par textos n'était pas suffisant et malgré mes efforts pour me libérer si l'un d'eux avait besoin de moi je ressentais un manque. Il faut dire que ces derniers temps j'avais encaissé quelques nouvelles assez conséquentes et ça ne laisse jamais indemne malgré que je sois plutôt du genre solide.
Était-ce un hasard total si mon attention s'était arrêtée sur Nina quand j'avais parcouru mon répertoire ? Je n'en suis pas sûr, en fait j'avais envie de la voir parce que je savais que nous passerions une bonne après midi que l'on aille courir ou discuter et puis j'aimais sa présence... Nous nous connaissions depuis quelques mois ça peut sembler peu mais j'avais la sensation que notre amitié était vraie, solide, et parfois certaines choses m'échappaient un peu.

Mes yeux ne me jouaient pas de tour, la jolie brune qui avançait dans l'allée était bien Nina je trouvais sa démarche élégante, à vrai dire je la trouvais vraiment très jolie. Je me levais par politesse et relevais mes lunettes de soleil, accessoire obligatoire pour protéger mes iris azurées, j'ai les yeux assez sensible. Je lui fis la bise et lui adressais un large sourire « Un tout petit peu mais tu es déjà pardonnée. » patienter un quart d'heure ça n'était pas la mer à boire et puis il faut savoir prendre son temps, c'est quelque chose que j'ai du mal à faire je l'admets j'ai plutôt tendance à être toujours à deux milles à l'heure. « Comment vas-tu ? » lui demandais je toujours avec le sourire.
Incroyable comme un rayon de soleil peut mettre de bonne humeur et là je ne parle pas uniquement de l'astre du jour mais belle et bien de la charmante jeune femme qui m'avait rejoint. « Je suis content que tu ai accepté de venir, ça fait quelques temps qu'on ne s'est pas vu toi et moi ! » je riais légèrement et remettais mes lunettes de soleil « Je suis sûr que tu as des choses à me raconter ! Moi en tout cas j'en ai. » certains événements récents me pesaient un peu je dois l'avouer et Nina était toute indiquée comme personne à qui je pouvais parler. « Mais je te rassure, bonne humeur au rendez vous ! » je ne voulais pas plomber l'ambiance, de toute manière je ne suis pas le genre de gars qui se laisse abattre ou qui pleurniche sur son pauvre sort.

Mon regard s'attarda un instant sur elle plus attentivement, profitant un peu d'être planqué derrière les verres noirs de mes lunettes de soleil je l'admets. « Tu es très jolie ! Le printemps ça te vas bien. » ok je tapais dans le compliment bateau mais c'est un petit peu une habitude entre nous, et puis après une rencontre aussi atypique que la notre je pouvais bien me permettre cela, je ne ferais jamais pire que de la bousculer et qu'elle s'ouvre le front ! Je montrais l'allée « On marche un peu où tu préfère que l'on s'assoit ? »

Prendre le temps de faire quelques pas au soleil

Ft. Clément & Nina

Son sourire l'accompagna tandis qu'elle faisait la bise à Clément, qui s'était levé afin de saluer dignement son amie selon les principes élémentaires de la courtoisie. Il avait également relevé ses lunettes de soleil révélant à Nina ses magnifiques iris pétillants de malice. Si Nina devait se prononcer quant à la caractéristique physique qu'elle préférait chez son ami, elle répondrait sans aucune hésitation possible : ses yeux. Clément avait un regard des plus hypnotisants, captivants. Nina pouvait lire ouvertement les émotions du jeune homme dans ceux-ci tellement ils étaient expressifs.

Répondant à son sourire, Clément avoua à Nina avoir dû l'attendre un petit moment mais qu'elle était déjà pardonnée, ce qui fit légèrement rire la demoiselle qui ne put s'empêcher alors de répliquer :

"Si Paris avait été une ville moins compliquée, je serais déjà là depuis plusieurs minutes! Il faudrait que j'engage un guide touristique à temps plein afin de me guider à chaque fois que je mets le pied dehors ici! Je dirais donc que ma responsabilité est moindre et que toute plainte doit être déposée auprès de celui qui a mis en place un système de rues aussi complexe!"

Elle pouffa à ses paroles. Nina aimait jouer de temps en temps à l'avocate dans ses propos, après tout elle était tentée d'abandonner sa carrière de mannequin pour des études de droit.

"Sinon baaaah... on peut dire que je vais bien, lança-t-elle en réponse à la question de Clément. Je continue à m'adapter et ça semble plutôt marcher pour le moment, même si ma terre natale me manque de temps en temps. Et toi chirurgien de mon coeur, comment va la vie ?"

Elle se posa sur le rebord d'une barrière, tout en regardant autour d'elle. Elle n'avait pas encore eu l'occasion de se rendre à nombreuses reprises dans ce parc - une ou deux fois tout au plus et tout le temps comme un courant d'air. Elle l'observait donc réellement pour la première fois et elle devait confesser que l'environnement était plaisant : que du vert autour d'elle et le calme de la nature. Il n'y avait pas grande monde en cette splendide journée, les enfants étant encore à l'école et les adultes probablement enfermés dans des bureaux , ne pensant qu'à une chose : sortir profiter du soleil.

« Je suis content que tu ai accepté de venir, ça fait quelques temps qu'on ne s'est pas vu toi et moi ! », déclara Clément.

Nina ne put qu'approuver cette déclaration. Elle était en effet plus que ravie de passer un moment avec son ami et qui plus est, il est vrai, cela faisait quelques temps que les deux jeunes n'avaient pas eu l'occasion de se retrouver.

"Mmmmm... Ca doit être dû à ma peur continuelle de me retrouver encore une fois avec des points de suture ! Je dois à chaque fois me préparer psychologiquement pendant une heure avant de pouvoir te voir! C'est affreux!", le taquina-t-elle en prenant un faux air de chien battu.

Tout en tenant ces propos, Nina cogna légèrement son épaule à celle de Clément qui s'était posé à côté d'elle dans un moment complice. S'apercevant alors de la forte intensité du soleil, ce qu'elle n'avait pas encore remarqué car tout son trajet jusqu'au parc avait été fait à l'ombre, Nina fouilla dans son sac pour poser à son tour ses lunettes de soleil sur son joli petit nez. Tout en se faisant, elle écouta Clément lui certifier qu'il était sûr qu'elle avait des choses à lui raconter et lui confesser qu'il en avait lui aussi. Nina sentit alors instantanément que quelque chose pesait sur le coeur de son ami, elle le connaissait bien après tout. Elle fronça les sourcils mais, avant qu'elle ne puisse lui faire part de son inquiétude, celui-ci s'empressa d'ajouter qu'elle ne devait pas s'inquiéter car la bonne humeur était au rendez-vous.

"J'ai des choses à raconter en effet mais elles sont certainement moins importantes que les tiennes! Vas-y, dis-moi ce que tu as sur la conscience. Tu sais que tu peux tout me dire."

Un sourire se voulant rassurant se dessina sur les lèvres de Nina ce qui fit que Clément la complimenta sur sa beauté. Nina rougit discrètement. Elle était habituée à ce qu'on lui dise qu'elle était belle, elle était mannequin après tout, mais de la part de Clément cela lui fit chaud au coeur, comme si ses paroles importaient plus que les autres.

"Et bien merci cher brun ténébreux. Je dois dire que vous êtes plutôt pas mal non plus."

L'expression "pas mal" n'était bien évidemment pas suffisante pour décrire le physique de Clément. Celui-ci était tout simplement d'une beauté extrême qui faisait certainement craquer toutes les filles. Rajoutez à cela le fait qu'il soit chirurgien et vous aurez une ribambelle de demoiselles faisant la file pour le conquérir. Seulement Nina n'était pas du genre à se limiter à cet aspect superficiel des choses. Non, elle appréciait Clément pour son entièreté. C'était un homme extrêmement attentif et délicat qui savait prendre soin des siens et cela comptait beaucoup aux yeux de l'américaine.

"Marchons un peu", émit-elle lorsque Clément lui en fit l'offre.

Elle se redressa alors et attrapa Clément par le bras.

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Paris pouvait sembler compliquée comme ville c'est vrai, pour ma part y ayant toujours vécu je la connaissais bien et avait su apprivoiser petit à petit ses rues, le métro, le bus et le rer même si je ne suis pas un grand adepte des transports en communs. J'étais amusé par la remarque de Nina qui tournait presque à la plaidoirie, avec son petit accent américain s'était encore mieux. Je hochais la tête toujours le sourire aux lèvres « Il faut que l'on prévoit une journée pour que je t'explique les bases du déplacement dans notre belle capitale alors ! » je me proposais comme guide parce que j'étais tout indiqué pour ce rôle mais aussi parce que j'avais envie de l'être « En plus je ferais ça gratuitement, t'y es gagnante non ? » cela nous ferais une raison de plus de passer un peu de temps ensemble. Mise à part ses petits soucis d'orientation la jolie brune allait bien et j'étais content que se soit le cas « Le chirurgien va bien malgré la charge de boulot incroyable qu'il a mais je suis en congé pour aujourd'hui donc c'est hors sujet. » il fallait un peu que j'arrive à laisser mon métier de côté au profit d'un peu de vie privée digne de ce nom, mes études étaient terminées j'avais bossé dur pendant 9 ans alors j'avais le droit à un peu de répit non ?

Souvent j'avais le droit à une petite taquinerie sur notre première rencontre et ma totale responsabilité pour sa blessure même si s'était un accident, je ne l'avais pas volontairement bousculé. Je me mis à rire et levais les yeux au ciel « Et voilà je suis condamné à être poursuivit par cette histoire ! » Je la pointais du doigt avec un air amusé après qu'elle m'ai légèrement poussé de l'épaule « Dans ton malheur tu as eu de la chance, tu n'as pas de cicatrice et tu as fait ma connaissance... Que réponds tu à ça, hein ? ». C'est ça que j'apprécie dans cette relation on est complice, on se taquine de bon coeur tout est naturel et spontané entre nous.
Je ne serais pas le seul à avoir des choses à racontés voilà une bonne nouvelle ! Monopoliser l'attention n'étant vraiment pas mon genre je préférais que l'on puisse chacun échangé sur nos petits tracas mais aussi nos joies ou nos coup de gueule. A peine avais-je déclarer avoir des choses à dire que Nina avait bien compris que quelque chose me pesait, elle me connaît bien. Je savais que je pouvais parler sans me poser de question avec elle et s'était reposant. Au passage je l'avais complimenté sur sa beauté, il aurait fallu être aveugle pour ne pas le remarquer et puis elle n'est pas mannequin pour rien des compliments comme celui-ci elle doit en recevoir à la pelle mais ses joues s’empourprèrent légèrement et je trouva cela adorable.
Brun ténébreux ? Elle n'était pas la première à me le dire, pourtant je ne savais pas si je me qualifierais moi même comme tel mais pour autant je ne saurais pas bien de quelle manière me qualifier je laissais donc tout le loisir aux femmes de le faire. « Waw je ne sais pas si je vais me remettre de ce compliment. Si mes chevilles enflent tu seras la seule responsable ! » j'affichais un petit sourire malicieux « Ce qui implique un massage pour les faire dégonfler... » je restais sérieux un instant mais fini par rire franchement ça faisait un peu dragueur ce sous-entendu et je n'étais pas vraiment ce genre de gars. Bien sûr il m'arrive de séduire quand une femme me plaît mais hormis pour rire et grossir le trait je n'utilise pas ce genre de remarque, je préfère la finesse même si la séduction est quelque chose de compliqué, ce n'est pas pour rien que certains disent que c'est un art.

Allons donc pour une petite marche dans le parc puisque Nina en avait décidé ainsi, à vrai dire je préférais ça que de rester assis on garde ça pour quand on sera tout pleins de rhumatismes. Elle prit mon bras que je lui donna bien volontiers « Mon égo vient de prendre encore plus d'ampleur là ! » je pouvais bien être fier d'avoir une jolie femme à mon bras, qu'elle est mon amie n'est pas marqué sur notre front et ça fait toujours plaisir quand on est un homme.
Nous marchions tranquillement dans l'allée centrale du parc et je décidais que s'était un moment propice pour lui faire part de mes petits tracas du moment « J'ai pas eu que des bonnes nouvelles dernièrement... En fait ce sont plus des révélations que des nouvelles. » je lâchais un soupire « Je t'ai déjà parlé de ma cousine Ella non ? J'ai récemment découvert qu'elle est en fait ma demi-soeur. » je laissais un blanc moi-même encore sous le coup de cette découverte j'avais du mal à me rendre compte et le dire à voix haute m'avait un peu secoué « Et deuxième chose elle est enceinte... Mais à bien pris le soin de me le cacher alors que je pensais qu'elle me faisait confiance. » je savais bien ce qui l'avait conduit à me cacher ça s'était tout simplement mon statut de médecin et qu'elle craignait que je lui fasse la morale, ce que j'aurais sans doute fait parce que vu son état de santé s'était tout bonnement de l'inconscience d'avoir gardé cet enfant mais je n'avais pas mon mot à dire alors le problème ne se posait pas. Je haussais les épaules « Voilà pour les dernières bombes qui ont explosées dans ma petite vie. » s'était déjà pas mal !!

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Ft. Clément & Nina

« Il faut que l'on prévoit une journée pour que je t'explique les bases du déplacement dans notre belle capitale alors ! En plus je ferais ça gratuitement, t'y es gagnante non ? »

Les yeux de Nina étincelèrent d'amusement à l'idée de cette perspective. Qu'on la charrie sur son très mauvais sens de l'orientation ne la dérangeait guère étant donné que cela était on ne peut plus vrai. Nina avait arrêté de calculer le nombre de fois où elle s'était retrouvée perdue dans une rue qu'elle n'avait encore jamais empruntée car elle finissait toujours par perdre le fil de ses pensées quand elle marchait et ne faisait vite plus attention à où elle se dirigeait. Après plusieurs mois déjà passés à Paris, la demoiselle connaissait surtout ses itinéraires habituels et c'était une réelle aventure pour elle lorsqu'un nouvel endroit de rencontre lui était proposé. Elle avait bien entendu l'option GPS sur son I phone - pour voitures et piétons - mais elle se refusait de l'employer voulant braver par elle-même les épreuves rencontrées. Un regard de fierté apparaissait alors à travers ses iris, ce qui amusait la plupart de ses amis pour qui les rues de Paris n'étaient qu'un jeu d'enfant. Un jeu d'enfant, tu parles! Aux Etats-Unis tout était beaucoup plus simple. Le système de rue en plan de damier des américains leur rendait la vie plus facile. En France, au contraire, cela ne ressemblait qu'à un mélange de rues juxtaposées sans raisons à des endroits histoire de rendre diaboliquement impossible le quotidien de ses habitants - elle était persuadée de ce complot destiné à lui faire se tirer les cheveux (il devait d'ailleurs avoir des caméras de surveillance qui la suivaient partout afin de passer ses débâcles sur vidéo gags, il faudrait qu'elle vérifie une fois). Paranoïaque Nina ? Pas le moins du monde!

"Un guide gratuit ? Alors je ne peux refuser en aucun cas!", s'exlama-t-elle avant de rajouter : "J'espère que tu es patient car je pense être un cas perdu."

Elle rit à ses propos, d'un rire communicatif qui la caractérisait bien. Le chirurgien qu'était Clément annonça alors qu'il se portait bien malgré une charge importante de boulot. Nina ne pouvait qu'imaginer ce que devait endurer le jeune homme avec ce genre de métier. Elle savait qu'être chirurgien n'était pas de tout repos - et pas seulement parce qu'elle regardait Grey's Anatomy! Non mais! Il y avait Dr House aussi Razz

. Quoi qu'il en soit, Nina n'avait jamais fréquenté de chirurgiens si ce n'est une fois à l'hôpital de Los Angeles quand elle y avait été emportée par une ambulance après l'accident qui avait bouleversé sa vie. Or, ce moment, elle préférait l'oublier pour toujours. C'était donc une première pour elle et elle acceptait totalement que Clément et elle ne puissent se voir très régulièrement en raison de sa fonction qui l'accaparait énormément.

"Ca mon vieux, quand on choisit d'être chirurgien, on assume! C'est ce qu'il se passe quand on voit les choses en grand!", affirma-t-elle avec un ton de Madame-je-sais-tout qu'elle troqua ensuite pour un air de compassion. "Il te faut plus de jours de repos! Sinon tu vas devenir vieux avant l'âge et tu seras plein de rides effrayantes!"

Elle réalisa qu'il avait eu droit à un jour de congé aujourd'hui et que c'était avec elle qu'il avait décidé de le passer. Cette pensée la fit se sentir fière et spéciale. Elle était heureuse que tous deux soient si proches.

Elle le taquina alors sur leur première rencontre en faisant mine d'être encore très traumatisée par celle-ci, sachant bien que ses faux airs de chien battu faisaient toujours rire Clément. Il leva les yeux au ciel en annonçant qu'il allait se retrouver condamner pour toujours à être poursuivi par cette histoire. D'un regard diabolique, Nina plongea intensément ses yeux dans ceux de Clément avant de répondre oui d'un hochement de tête satisfait. Amusé, Clément la pointa du doigt tout en soufflant :

"Dans ton malheur tu as eu de la chance, tu n'as pas de cicatrice et tu as fait ma connaissance... Que réponds tu à ça, hein ?"

Qu'avait-elle à répondre à ça, en effet. Pour beaucoup cette rencontre aurait tournée négativement et se serait finie dans un élan de mauvaise humeur. Mais Nina n'était pas du genre à s'emporter vite. Il fallait vraiment qu'on la cherche pour découvrir sa façade de garde, or la bousculade de Clément n'était nullement occasionnelle et donc immédiatement pardonnée. Elle ne regretterait d'ailleurs jamais ce jour car cela lui avait permis de rencontrer cet homme ravissant qui était devenu un ami des plus importants à ses yeux.

"Tu as oublié d'enfiler ta modestie en t'habillant ce matin!", ricana-t-elle. "Mais tu as raison, cela me permet à présent d'avoir un chirurgien personnel!", lâcha-t-elle alors dans air farceur, sachant très bien que Clément ne voulait pas mentionner par là son côté professionnel.

Vint ensuite l'instant des compliments qui avait faire apparaître sur les joues de Nina une rougeur inattendue et incontrôlée. Elle s'empressa de faire pareil de son côté et la réponse de Clément la fit se tordre de rire. Lui masser les chevilles, elle ? Elle était tellement maladroite qu'elle risquait de la lui tordre par inadvertance.

"A tes risques et périls!", le défia-t-elle.

La tactique de drague employée par Clément avait sauté aux yeux de la brune tellement elle était évidente et elle dut retenir un sourire taquin. Elle savait qu'il n'était aucunement sérieux mais la perspective qu'il tente de la séduire ne la dérangeait pas vraiment, cela la flattait plutôt même.

Se mettant alors à marcher doucement dans le parc, Nina attrapa Clément par le bras dans un geste de rapprochement. Elle était un genre de fille assez tactile et n'hésitait jamais à prendre ses proches dans ses bras ou autres élans attentifs.

Déambulant à travers un chemin, Clément finit alors par se confesser à elle quant à une nouvelle qui lui avait explosé au visage et qui fit écarquiller les yeux de la demoiselle. Il venait d'apprendre que la cousine, dont il avait déjà parlé à Nina, n'était en fait rien d'autre que sa demi-soeur et que, qui plus est, elle se trouvait être enceinte et s'était bien gardé de le lui garder secret. Cette dernière nouvelle qui aurait put en être une bonne c'était transformée être vexante pour le jeune homme étant donné que sa cousine - pardon demi-soeur - n'avait pas tenu à l'en informer alors que tous deux étaient très proches. Nina serra son bras encore plus contre celui de Clément en voulant se montrer compatissante.

"Waw! Et ben on peut dire que ça a été le mois des surprises pour toi! Ta demi-soeur ? Sérieusement ? C'est bizarre! Pourquoi vous a-t-on caché ça ? Et elle était au courant elle de ça ? Elle n'aurait pas su garder une bombe aussi énorme rien que pour elle si ? Enfin... elle t'as bien dissimulé le fait d'être enceinte après tout..."

Ce flot de paroles débita de manière rapide de la bouche de Nina tant elle avait des questions à lui poser. Mais elle s'arrêta soudain, consciente qu'ellle se devait de s'informer au préalable de l'état d'esprit de son ami avant de chercher à en savoir plus, car c'était ce qui importait le plus à ses yeux : savoir comment il se sentait face à toutes ces nouvelles.

"Déso je n'ai pas su contrôler ma curiosité. Parle-moi de toi d'abord. Ca a dû être un de ces chocs pour toi!"

Elle leva la tête vers Clément, qui la dépassait largement en taille, en attente de sa réaction.

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Cause perdue ou non je me portais volontaire pour aider mon amie, américaine d'origine à s'adapter et surtout à découvrir Paris, cette belle ville, ma ville ! J'étais presque sûr que j'arriverais à passer outre son mauvais sens de l'orientation « Ne me sous estime pas, je serais un super guide. » et si quand bien même j'échouais on passerait un bon moment ça s'était certain. Si je proposais cela s'était également parce que j'étais prêt à me libérer et prendre de mon temps malgré mon emploi du temps chargé, justement pour souffler un peu avant d'arriver à saturation. Nina ne manqua pas de me taquiner sur le fait qu'il fallait que j'assume mon statut de chirurgien et même si elle disait ça pour plaisanter sous son air de fausse donneuse de leçon je trouvais qu'il y avait bien du vrai là dedans. Chirurgien c'est un métier, un statut qui implique une certaine reconnaissance et il faut l'assumer. J’acquiesçais d'un signe de la tête « Mais j'assume tout à fait ! » j'avais vu les choses en grand c'est vrai et j'étais fier d'y être parvenu « Et je... » j'allais poursuivre avec une bêtise mais elle rebondit sur le fait que j'avais peu de jours de repos et qu'il fallait que j'y aille mollo « C'est aussi ça d'assumer d'être chirurgien ! Et puis j'adore mon boulot. » je fis une petite moue « Mais vu sous cet angle, je vais peut-être envisager de prendre plus souvent des congés, j'ai pas envie de devenir ridé et effrayant ! ».

Mon manque de modestie tout à fait intentionnel ne manqua pas de la faire réagir et sur le moment je bombais un peu le torse « Modesqui ça ? » je riais « La preuve que c'est utile quand tu t'ouvre le front je peux te recoudre ! ». Je ne crois pas être quelqu'un d'exceptionnel mais je sais quelles sont mes valeurs et les choses auxquelles je tiens, je pense que cela fait de moi une personne droite et fiable jusque là d'ailleurs mes amis ont toujours mentionné ces qualités en parlant de moi. Dragueur en revanche n'était pas ce qui ressortait, charmeur par contre ça oui. Selon la jolie brune je prendrais un risque en la laissant me masser les chevilles j'affichais un air interrogateur « A ce point là ? » je fis un petit sourire en coin et penchais un peu la tête sur le côté « Tu ferais même pas un petit effort pour moi ? » je fais bien les yeux de chien battu moi aussi mais derrière les lunettes de soleil l'effet n'était pas tout à fait le même, logique.
Habituellement je ne me confie pas facilement je préfère d'avantage écouter les autres et leur apporter mon aide que de parler de mes problèmes ou petits tracas, à cet instant la facilité avec laquelle j'avais réussi à parler à Nina de cette histoire concernant Ella m'étonna moi-même. S'était sorti tout seul comme on dit ! Facilement sans que je ne pose la question de savoir est-ce que je faisais bien de lui dire, si je pouvais avoir confiance... Je connaissais déjà la réponse et s'était « oui » comment pouvais-je en être aussi sûr ? C'est vrai que je ne le pouvais pas vraiment mais s'était mon ressenti, on avait un bon feeling tout les deux et notre amitié était jeune mais solide j'en étais convaincu. Ce que je venais de livrer n'était pas spécialement facile à admettre pour moi et sentir Nina serrer un peu plus mon bras me réconforta, s'était pourtant anodin comme geste mais je me sentais soutenu et ce sentiment d'être seul face à ses révélations allait peut-être se dissiper peu à peu du moins je l'espérais. Les thérapies passent par la parole et ce n'est pas pour rien, évoquer ses difficultés mettre des mots sur des émotions aidait à les évacuer, les comprendre, les affronter. J'avais un paquet de doutes qui se bousculaient dans ma tête depuis quelques temps à cause de tout ça et jusqu'à présent je n'en avais parlé à personne.

La jeune mannequin était elle aussi abasourdie par ces révélations, je hochais la tête à chacune de ses questions qu'elle débitait rapidement sans que je n'ai le temps de répondre quoi que se soit. Ce qui est amusant c'est qu'elle venait de réagir exactement comme moi sauf que toutes ces questions elles les avaient posé à voix haute alors que pour ma part je les avait dans la tête, de quoi se taper une jolie migraine ! Elle s'excusa pour cette curiosité qui l'avait mené à cette suite de question et je lui adressait un fin sourire « C'est pas grave, j'ai plus ou moins eu la même réaction... Un flot de questions pour la plupart sans réponse. ».
Comment j'allais ? Je ne sais pas trop à vrai dire j'étais assez partagé. D'un côté la vie continue j'ai tant de chose à faire que ça me maintient dans le présent, l'instant T et dans ses moments là je ne pense plus à rien... C'est peut-être pour ça que je me tue au boulot finalement. Je haussais les épaules, assez indécis sur la manière dont j'allais pouvoir exprimer ce que je ressentais « C'est difficile à dire. Je ne vais pas mal mais je suis dans le flou, ça remet pas mal de chose en question sur ma famille, ce sur quoi je me suis toujours reposé ma représentation de qui je suis... Ma mère est morte quand j'avais 10 ans, elle n'est pas là pour m'éclairer et mon père n'est en fait pas mon père. » je lâchais un soupire « Il n'est probablement pas au courant, c'est ça le plus dur je ne sais pas si je dois le lui dire ou garder le secret. Il a tellement souffert quand ma mère est décédée mais il a gardé la tête haute pour moi, s'est montré fort et m'a élevé de la meilleure façon qui soit. Ce n'est pas mon géniteur mais c'est véritablement mon père ! » je laissais un blanc avant de poursuivre « Ella n'est pas au courant ça j'en suis certain et je voulais le lui dire mais ce n'est plus le bon moment à présent. Elle a des problèmes de santé grave avec cette grossesse en plus si je lui annonçais cette nouvelle je risquerais de causer un choc et je crains le pire. » Je regardais Nina un instant et lui souriais « Je m'inquiète pour elle en fait, c'est ça le sentiment qui prime sur le reste. Garder cet enfant c'est de la folie dans son état mais je l'aiderais je passerais au dessus du fait qu'elle m'ait déçue en me cachant sa grossesse. » parce que je fonctionne comme ça, mes amis, ma famille ceux qui compte pour moi passent avant et je met un mouchoir sur mes rancoeurs même si parfois les choses sont difficiles.

Voilà j'avais dit ce que j'avais sur le coeur et ça m'avait soulagé mine de rien, spontanément je déposais un baiser sur la joue de Nina « Merci. » s'était tout ce qu'il y avait à dire, elle était là pour moi et ça m'aidait déjà énormément parce que j'avais pu enfin dire de manière claire ce que je ne cessais de ruminer tout seul dans ma tête.
Ne voulant pas plomber l'ambiance je changeais de sujet « Assez parlé de moi ! Qu'est ce que tu as à me raconter ? »

Prendre le temps de faire quelques pas au soleil

Ft. Clément & Nina

"A ce point là ? Tu ferais même pas un petit effort pour moi ?", interrogea Clément son amie d'un petit sourire en coin qu'il accompagna ensuite d'un regard de chien battu, du moins selon les suppositions de Nina et la position prise par ses lèvres, ne pouvant pas distinguer ses beaux yeux dissimulés derrière des lunettes de soleil. Cette demi mimique faciale arracha un rire à Nina qui ne put s'empêcher de lui notifier :

"C'est un regard de chien battu que t'essaies de me faire là ? Ca marcherait mieux si la moitié de ton visage n'était pas cachée par tes lunettes petit futé!, se moqua-t-elle. Et puis je t'interdis d'utiliser ce genre d'expression! Tu sais que je suis incapable d'y résister!"

Son gloussement continua tandis qu'elle haussa les épaules.

"C'est justement pour ta propre santé et protection que je t'avertis! Je suis un vrai danger public. Cl... heum mes connaissances américaines avaient même rapidement abandonné l'idée de requérir un massage auprès de moi par peur que je finisse par leur arracher une côte! Mais si tu insistes... Tu es chirurgien après tout, tu pourras remettre ta cheville en place après!"

Elle lança un clin d'oeil amusé à Clément en évoquant sa main gauche. Elle avait failli évoquer le nom de Clay, son mari perdu, dans la conversation mais l'instinct l'en avait empêchée directement. Nina évitait le plus possible de placer les noms de Clay et de Lilly dans ses conversations car leur simple mention lui ramenait à l'esprit qu'elle ne verraient plus jamais les êtres qu'elle avait le plus aimé au monde. Sa venue à Paris était dans le but d'oublier. Elle procédait cependant très mal, comme lui avait dit un psychiatre américain chez lequel elle s'était rendue à deux occasions avant de ne plus vouloir y remettre les pieds. Car nier les décès et tenter d'en parler le moins possible n'était pas la solution pour aller de l'avant et Nina restait donc perpétuellement dans une douleur renfermée. Bien sûr, elle avait déjà parlé de Clay et de Lilly à certains de ses amis mais n'avait jamais été jusqu'à aller exprimer ses sentiments les plus profonds. Elle se refermait généralement comme une huître et tentait de garder le plus d'impassibilité possible quand elle se confiait à ses proches quant à l'horreur qu'elle avait traversée. Elle ne voulait pas se montrer faible car elle savait que si elle ne le faisait ne serait-ce qu'une seule fois, elle exploserait telle une bombe à retardement et toute la douleur contenue en elle lui exploserait au visage. Il y a cinq phases au deuil : le choc ou déni, la colère, le marchandage, la dépression et enfin l'acceptation. Nina n'avait encore jamais affronté directement celles de la colère et de l'acceptation. Elle était passée de l'étape du déni à celle du marchandage et de la dépression, passant celle de la colère qui était pourtant primordiale, du moins aux yeux de ce psychiatre, et qui lui permettrait peut-être enfin d'accepter. Cela faisait deux ans que Nina stagnait dans son deuil et, malgré les apparences qu'elle tentait de donner à Paris, elle était encore plongée dedans.

Nina avait donc réussi à éluder le nom de Clay dans la conversation et pria pour que Clément ne remarque pas sa manoeuvre.

Ils continuèrent à avancer de leur pas tranquille, croisant de temps en temps un ou deux passants, les uns se dépêchant pour retourner au boulot, les autres se promenant tout simplement comme eux. La chaleur devenait cependant de plus en plus accablante, le soleil se trouvant au zénith et tapant de plus belle. Nina se lamenta de ne pas s'être enduit de crème solaire avant de venir car elle redoutait le fameux coup de soleil. Elle avait une peau très sensible qui virait au rouge au moindre rayon si elle n'y prenait pas garde. Généralement, c'est ce qu'elle faisait et alors la couleur de son corps virait à une jolie teinte bronzée bien connue des Californiennes.

Clément finit par se confier quant à ce qui le tracassait et Nina débita un flot de questions sans s'arrêter avant de s'excuser et d'interroger son précieux ami sur son état d'esprit, ce qu'il s'empressa de faire. Il lui confessa que cette nouvelle remettait en question toute sa famille et qu'il ne pouvait même pas chercher de réponses auprès de sa mère étant donné qu'elle était décédée depuis l'âge de ses 10 ans, ce qui chagrina Nina - qui plissa son nez à l'entente du mot mort. Il ne pouvait pas non plus se renseigner auprès de son père car il pensait qu'il n'était pas au courant et ne voulait pas tacher l'image qu'il lui restait de sa mère par des tromperies et des mensonges, ce que la jeune américaine comprenant totalement. Néanmoins, elle pensait que Clément devait quand même en parler à son paternel, qui n'était peut-être pas son père biologique mais avait été l'homme présent tout au long de sa vie. Même si une telle annonce risquait de fort brusquer son père, il était en droit de savoir et Clément avait besoin de son soutient.

"Je suis désolée de te dire ça Clément mais je pense que tu devrais quand même en parler à ton père, peu importe les conséquences. Tu ne peux pas garder ça pour toi, il faut que tu te confies à ta famille sinon la situation va devenir invivable pour toi. En plus ton père est en droit de connaître la vérité, peu importe à quel point elle peut faire mal. Imagine qu'il l'apprenne par un autre que toi et découvre que tu étais parfaitement au courant. Comment réagirait-il selon toi ? Non seulement il aurait été trahi par son ex femme mais en plus par son fils, même si tes intentions sont de le protéger. Et crois-moi, je comprends à quel point c'est dur pour toi mais justement tu ne dois pas laisser ce poids peser uniquement sur ta conscience. Tu as besoin de ta famille."

Nina était une excellente donneuse de conseil, quant au fait de les suivre pour elle-même, c'était une autre affaire. Elle écouta ensuite le jeune homme citer les problèmes de santé de sa demi-soeur et la folie qu'elle avait de garder cet enfant. Sur ce point, Nina ne pouvait que comprendre Ella, se remémorant alors ce qu'était qu'être mère. Elle n'avait pas personnellement souffert de complications mais elle savait que, pour sa Lilly, elle aurait braver tous les dangers. Elle échangerait sa vie afin de voir sa petite fille courir à l'instant dans ce parc, mais c'était malheureusement impossible.

"Tu sais pour une mère il est impossible d'envisager d'abandonner son enfant. Malgré les risques que peut encourir Ella, je suis sûre qu'elle a aimé son bébé à la seconde où elle a appris son existence et considérer le fait de la perdre est irréalisable."

Avec ces paroles, Nina avait tenté d'expliquer à son ami ce que pouvait ressentir une mère dans ce genre de situation.

"Elle va avoir énormément besoin de toi, tu as raison de ne pas l'abandonner."

Elle tendit un sourire rayonnant et fier à Clément. Qu'il arrive à passer par delà son ressentiment pour le bien-être de sa famille le caractérisait si bien.

Nina le tira par le bras afin de le diriger vers un pan d'herbe qui donnait face à un lac. Elle le fit s'assoir et s'exécuta elle aussi, se mettant à son côté de façon relativement proche. Une bise inattendue arriva sur la joue gauche de la demoiselle qui sourit à ce geste. Cela lui faisait plaisir d'aider Clément et c'était tout à fait naturel d'ailleurs. A quoi servaient les amis sinon ?

"Y a pas de quoi", lui assura-t-elle avec joie.

Ce fut ensuite le moment de parler d'elle, du moins selon l'ordre de Clément Razz

. Nina médita alors sur ce qu'elle avait a narrer à son ami. Il ne s'était pas passé grand chose d'extraordinaire depuis leur dernière rencontre mais elle était retombée sur plusieurs anciennes connaissances assez stupéfiantes.

"Oh tu sais, comparé à toi je n'ai rien d'exceptionnel à te dire! Tu est imbattable sur ce point aujourd'hui!"

Elle pouffa avant de reprendre :

"Et bien figure toi que je suis retombée il y a peu sur un gars que je n'avais plus revu depuis le lycée. C'est fou ce que le monde est petit! Je n'aurais jamais pensé retomber sur lui un jour. D'ailleurs je m'en serais bien abstenue", de la colère et de l'amertume traversèrent rapidement les iris de l'américaine.

Elle parlait bien sûr du garçon avec qui elle avait perdu sa virginité lors d'une soirée bien arrosée et qui avait disparût dès le lendemain.

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S'était prévisible, l'effet regard de chien battu avec les lunettes de soleil s'était raté mais au moins mon ami avait avouer ne pouvoir résister à se genre de mimique « Toujours bon à savoir, je te ressortirais un vrai regard de chien battu quand l'occasion se présentera et tu ne résistera pas. » je ne suis pas un manipulateur et ça serait sûrement dans le même contexte qu'aujourd'hui dans la conversation sans intention particulière.
Que Nina se qualifie de danger public au sujet des massages me faisait rire et pour la taquiner un peu je pris un air faussement déçu « C'est bon ne te justifie pas, tu ne veux pas me faire de massage j'ai compris. » le sourire qui suivit cette remarque prouvait bien que je n'en pensais pas un mot et que j'étais simplement en train de plaisanter gentiment sur ce sujet. Sur le coup elle avait semblé confuse en parlant de ses connaissances américaines mais je n'avais pas spécialement relevé.

Derrière la confidence je ne sais pas si j'attendais vraiment un conseil mais les avis extérieurs sont parfois très bénéfiques pour y voir plus clairs chose dont jamais vraiment besoin. Je pensais avoir fait le bon choix en prenant la décision de ne rien dire à mon père mais en écoutant les arguments de mon amie à nouveau je me questionnais sur la justesse de mon choix, elle n'avait pas tord même si sur l'instant je voulais camper sur mes positions j'étais d'accord quant à la question de ce que penserait mon père s'il venait à apprendre que je n'étais pas son fils biologique et encore pire s'il savait que j'étais au courant. Une vérité qui blesse vaut-elle mieux que deux mensonges qui protègent sous condition qu'ils ne soient jamais révélés ? Je restais un instant silencieux pesant le poids des mots de la brunette qui venait de me faire part de son avis avec franchise chose pour laquelle je lui étais reconnaissant. « Je ne sais pas comment il réagirait mais à sa place j'imagine que je me sentirais profondément trahi. Mais le seul à être au courant est sans doute mon vrai père et il est... En prison. » je m'interrompis un instant « Et si personne ne savait rien ? Que ma propre mère elle même ne se doutait pas que j'étais l'enfant d'un autre que son mari ? Je sais qu'elle n'a pas couché avec le père d'Ella sans savoir mais le timing à peut-être été défavorable sans que personne ne soit au courant... » je ne sais pas ce qui était le pire en fin de compte. « Ma mère n'est plus là pour confirmer ou non mais les tests sanguins ne mentent pas malheureusement et pourtant j'ai refait plusieurs fois la comparaison. ».

Je n'avais jamais vraiment eu à être confronté à des histoires de famille et je ne m'en portais pas plus mal mais là coup sur coup j'avais deux problèmes qui me tombait dessus, le premier était difficile à gérer pour moi parce qu'il me concernait directement mais le deuxième était plus inquiétant encore parce qu'il mettait en jeu la santé et même la vie de ma demi-soeur. Encore une fois j'écoutais l'avis de mon amie et je trouvais dans sa réponse comme une sensation de déjà vécu, s'était étrange mais j'avais l'impression en l'écoutant qu'elle savait vraiment de quoi elle parlait, comme si elle avait elle même été mère et ça m'intriguait. « Oui j'imagine que c'est quelque chose de fort... Mais là c'est être inconscient, elle pourrait ne pas s'en sortir et son enfant non plus. » je ne l'abandonnerais pas ça s'était certain mais je n'oublierais pas non plus qu'elle m'avait écarté de sa vie à ce moment clé ce qui remettait en question ma place dans la famille mais également ma façon d'être, était-je si chiant et moralisateur que ça pour qu'elle aille jusqu'à m'éviter ? Ou alors s'était elle qui était lâche mais je trouvais trop facile de lui mettre toute la faute sur le dos.

Nina m'entraîna dans l'herbe et je m'asseyais docilement face au lac, ce qu'elle fit ensuite également, j'avais à coeur que notre discussion soit un vrai échange et pas le bureau de mes plaintes et tracas, ça serai égoïste ce que je ne suis pas. Alors je poussais la jeune femme à s'exprimer à son tour sur les nouveautés dont elle avait envie de me faire part. Arrachant quelques brins d'herbes, manie que j'ai depuis que je suis enfant je l'écoutais me parler de ce gars qu'elle avait croisé à Paris alors qu'ils s'étaient connus aux Etats-Unis au lycée, ma première réaction fût « Waw ! Le monde est petit ! » Des millions d'habitants à Paris et il avait fallu qu'elle tombe sur lui, un américain comme elle! Les probabilités étaient pourtant si faibles...
Elle aurait espéré ne jamais le revoir et tout de suite, ayant relevé mes lunettes de soleil puisque nous étions à l'ombre, on pouvait clairement voir la lueur de la curiosité dans mon regard « Un ex ? » s'était ce qui me paressait le plus probable, d'autant plus que lorsque l'on est ado on reste rarement en bon terme avec ses ex et qu'on préfère ne plus jamais les revoir.
Visiblement même plusieurs année après elle semblait avoir vraiment une dent contre lui et j'en conclu que ça n'avait pas dû bien se finir entre eux « Un sale type ? ». Je m'allongeais un peu restant cependant en appui sur mes coudes et soupirais d'aise « Le retour des beaux jours, ça fait tellement de bien. » la grisaille parisienne de l'hiver allait laisser place à des belles journées ensoleillées et dans ces moments là j'aimais encore plus ma ville.

Prendre le temps de faire quelques pas au soleil

Ft. Clément & Nina

Clément sembla méditer quelques instants sur les paroles de Nina quant au fait qu'il devait, selon elle, vider son coeur et se confier à son père "adoptif". Après tout, n'était-ce pas le rôle d'un père que de protéger son enfant et non pas le contraire ? Il n'y avait aucune raison pour que Clément doive vivre seul avec ce poids sur le coeur. Il n'était pas plus responsable des actes de sa mère que celui qu'il pensait encore il y a peu être son vrai père. Il n'avait donc pas à en payer seul le prix. Nina comprenait bien entendu les réticences de son ami quant à passer aux aveux, les craintes qu'il ressentaient quant à faire souffrir son père. Mais il n'avait rien fait de mal et son père découvrirait probablement un jour ou l'autre la vérité, car celle-ci finissait toujours par remonter à la surface, quoi qu'on fasse. Clément avait bien découvert la vérité et elle ne tenait donc plus qu'à un fil.

Les sourcils de Nina se haussèrent lorsqu'elle entendit que le père biologique de Clément était en prison. On peut dire qu'il manquait vraiment de chance sur ce coup-là. Elle n'osait pas imaginer le stress et l'accablement qu'il avait dû subir ces derniers temps.

"Waw, tu as du sang d'un criminel qui coule dans tes veines", lâcha-t-elle en essayant de détendre un peu l'atmosphère en plaisantant avant de se rendre compte qu'elle ignorait complètement la raison de l'emprisonnement de ce monsieur et qu'elle avait peut-être fait une gaffe. "Heum, pardon. Mais tu sais, en prison on ne reste pas totalement coupé du monde. Si jamais tu te sens prêt à trouver des réponses à tes questions, tu peux toujours aller à la source et questionner ton père biologique."

Elle se doutait que Clément n'en était probablement pas encore à ce stade à ce moment. Il était encore en état de choc et ne serait surement pas prêt à aller parler à son vrai père avant un petit bout de temps. De plus il ignorait totalement la réaction que celui-ci aurait en le voyant. Le rejetterait-il ? Du moins, c'était ce que supposait Nina sur l'état actuel de Clément.

Lorsque l'américaine s'efforça à tenter d'expliquer à Clément à travers quoi passait sa demi-soeur, elle remarqua que celui-ci fronça légèrement les sourcils et se douta qu'elle avait peut-être poussé un peu trop loin les explications et s'était laissée submerger par ses souvenirs de mère. Elle n'avait pas encore parlé de Clay et de Lilly à Clément, non pas parce qu'elle n'avait pas confiance en lui mais parce qu'elle n'aimait pas aborder le sujet et ne voulait pas plomber l'ambiance et que son ami ait pitié d'elle. C'était un lourd secret qu'elle portait en elle à Paris, puisqu'en Amérique tout le monde était bien sûr au courant, et cela lui faisait parfois du bien que les gens ne la regardent pas comme si elle pouvait s'effondrer à chaque instant. Et pourtant se confier pourrait être bénéfique pour elle. Mais elle s'en abstenait le plus possible. Le nombre de personnes qui étaient au courant de son histoire à Paris était minime. Elle n'en aimait pas moins Clément et ne l'en considérait pas moins comme un excellent ami dont elle était très proche, mais elle craignait que parler de ses deux amours ne fisse arrêter son coeur et ne voulait surtout pas ternir l'ambiance. Elle fut donc soulagée que Clément ne releva pas sa façon bizarre de s'être exprimée et lui demanda ce qu'elle avait elle à raconter.

Ainsi fut donc mise sur la table sa rencontre inopinée et malheureuse avec un de ses ex. Nina n'était pas du genre à haïr ses anciennes relations, à les maudire et à ne plus vouloir évoquer leur nom. Elle était sortie avec plusieurs gars avant de connaître Clay et était généralement restée en bons termes avec eux. Mais quant à Gabriel, elle n'en ressentait que du mépris. Bien sûr, elle était aussi responsable mais il avait tout de même profité d'elle en lui faisant les yeux doux, et tout le monde sait que les jeunes lycéennes inexpérimentées ne résistaient pas facilement aux avances de beaux jeunes plus âgés. Elle avait en plus bien bu lors de cette soirée et n'avait pas réussi à se contrôler. Mais si cela n'avait été que ça, elle aurait put peut-être s'en remettre et pardonner au garçon, même si elle aurait toujours regretté que sa première fois fut aussi peu romantique. Seulement elle ne le revit plus jamais avant de débarquer à Paris où elle apprit qu'il était en fait français et qu'il ne se souvenait absolument pas d'elle, ce qui avait de quoi vexer la plupart des filles. Il n'était rien de plus qu'un de ses Don Juan abjects qui ne pensait qu'à courir les jupons.

Voyant sa réaction dessinée sur son visage, Clément interrogea Nina en demandant si ce jeune homme avait été un ex, ce qu'elle s'empressa de répondre :

"Si on peut appeler ça un ex! Je l'ai rencontré à une soirée quand j'étais au lycée et... heum... et bien disons qu'il a réussi à m'avoir dans son lit, enfin dans le mien en l'occurence, mais bref. J'étais jeune et conne à ce moment-là et j'ai perdu ma virginité avec cet abruti qui a disparu le lendemain et qui, quand je l'ai revu ici, n'était même pas capable de se rappeler de moi!".

Nina lança ce flot de paroles avec rancune et un soupçon d'énervement. Elles étaient sorties toute seules de sa bouche tellement elle n'en revenait pas de la stupidité de ce gars.

"Mais bref! C'est le genre de mauvaise fréquentation que j'aurais aimé ne plus recroiser si tu vois ce que je veux dire! Je ne comprends pas comment on peut oublier une personne avec qui on a couché!"

Elle soupira et s'allongea dans l'herbe en regardant intensément le ciel bleu qui s'étendait devant ses yeux.

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Mon père biologique en plus d'être comme un inconnu pour moi était en prison, je cumulais les difficultés décidément ! Nina plaisanta sur le fait que j'avais du sang de criminel qui coulait dans mes veines, ça me fit sourire mais pas plus je n'avais pas vraiment la tête à blaguer là dessus s'était encore trop frais, elle s'excusa aussitôt pensant peut-être que je l'avais mal prit « T'en fais pas, je m'en fout il a fait des conneries il est en prison basta... » l'idée d'aller lui parler était inconcevable je n'avais pas envie de le connaître alors je secouais doucement la tête avant de répondre à mon amie « Je sais tout ça, mais ça serais sans intérêt. Les seuls à qui je dois parler c'est Ella quant la situation sera moins compliquée pour elle et mon père quand j'en aurais le courage. » le sujet était clos, grâce à cette discussion j'y voyais un petit peu plus clair ou tout du moins j'avais prit un peu de recul mais je voulais à présent me sortir ça de la tête pour profiter pleinement du reste de l'après midi.

S'était au tour de la belle américaine de m'expliquer en quoi revoir ce type avait été plutôt négatif pour elle. Et je compris tout de suite d'où venait cette rancœur, elle avait perdu sa virginité avec lui et le lendemain il était parti comme un voleur. S'était normal que cette blessure d'adolescente ne soit pas totalement indolore surtout qu'il ne se souvenait pas d'elle, ça devait être terriblement douloureux pour l'égo. Je pouvais sentir l'énervement dans son ton de voix et la manière un peu précipité avec laquelle elle débita cela, outrée par le comportement de ce sale type. « Je comprends, il y a des gens qu'on aimeraient ne jamais revoir ça c'est clair ! » tout le monde à sa liste noire c'est un fait. On ne peut pas plaire à tout le monde et on est toujours le con de quelqu'un, la personne parfaite qui s'entend avec tous c'est impossible et quand bien même certains se prétendent n'avoir de problèmes avec personne on peut être sûr qu'ils sont des hypocrites.
Nina s'allongea et je restais dans la même position réfléchissant à ce qu'elle venait de dire. Est-ce que je me souvenais de toutes les femmes avec qui j'avais couché ? Il n'y en avait pas un nombre incalculable donc ça facilitait les choses mais effectivement je m'en souvenais ça me fit sourire « Pour ma part je me souviens de chacune d'entre elle » je haussais les épaules en riant légèrement « Bon ok, j'admets que pour certaines ce n'est pas un souvenir très précis sûrement parce que s'était pas terrible mais je m'en souviens quand même. ». Ma première fois je m'en souvenais bien ça n'avait pas été très glorieux, j'étais stressé et je crois que ça n'avait pas duré bien longtemps mais la fois d'après et puis les suivantes je m'étais amélioré. Mais c'est assez dingue comme la crainte de ne pas être à la hauteur est une chose qui nous tracasse nous les hommes « Ta première fois était avec un crétin mais si ça peut te rassurer la mienne a été... Rapide. » ça pouvait paraître con que je dise cela comme ça mais en fait s'était pour souligner le fait qu'on a tous nos petits trucs dont on est pas fier mais qui contribuent à nous construire. Pensant à ce que je venais de dire j'éclatais de rire « Mais depuis j'ai fait des progrès et je me suis bien amélioré. » je la regardais avec un air amusé « Je ne voudrais pas que tu t'inquiète pour moi. », elle avait sûrement rien à faire que je sois du genre précoce ou bien un bon coup mais je voulais surtout remettre un peu l'humour dans la conversation, nous avions tout les deux parler de nos soucis ça méritait de revenir sur des choses plus légères. Je m'allongeais à mon tour dans l'herbe.

« Tu fais quelque chose ce soir ? » j'avais dans l'idée qu'on pourrait peut-être aller manger quelque part ou alors voir un film au ciné, a vrai dire j'étais tellement bien à cet instant en compagnie de Nina que je voulais que ça dure comme pour retarder mon retour à la réalité qui dès demain matin reviendrait avec le boulot, les gens qui souffrent, les problèmes... Là j'étais hors de tout cela et bon dieu ce que s'était agréable ! Je venais de percuter que juste avant j'avais sous-entendus m'être amélioré au niveau de mes performances sexuelles depuis l'adolescence, que je demande ce qu'elle faisait ce soir pouvait porter à confusion sur le moment et je m'empressais de rectifier « Rien à voir avec ce dont je parlais avant, hein ? Rassure toi je ne suis pas en train de te faire une proposition. Enfin si... » je me mis à rire « Une proposition de passer la soirée ensemble, mais pas ensemble de cette manière. » je m'embrouillais un peu alors reprenant mon sérieux je structurais un peu plus ce que je voulais lui proposer « Si tu es libre ce soir et que ça te dit, je te propose que l'on aille manger un petit truc après notre verre en fonction de l'heure qu'il est ou alors aller au ciné voir un film... Ou tout ça, dans l'ordre ou le désordre au choix. » tournant la tête vers elle je lui adressais un sourire « Tu as toute l'après midi pour réfléchir. »

Prendre le temps de faire quelques pas au soleil

Ft. Clément & Nina

Clément était resté dans sa position assise tandis que Nina était couchée sur le dos, regardant loin devant elle, jetant de temps en temps des petits regard à Clément. Lorsqu'elle ragea sur sa rencontre avec son premier, Clément haussa les épaules, compréhensif, avant de préciser que lui se souvenait de chacune de ses aventures même si certaines étaient plus floues car elles n'avaient pas été terribles. A ces paroles, Nina pris un air renfrogné, leva son bras et poussa doucement son ami en mimant d'être vexée :

"Hé! Je ne te permets pas de sous-entendre que ce gars m'a oublié parce que j'étais nulle! Ou je te mords!", fit-elle en claquant des dents.

Elle ne put néanmoins s'empêcher de sourire ensuite, ne pouvant faire plus longtemps semblant d'avoir mal pris les dires de Clément. Elle savait que ce n'était absolument pas ce qu'il avait voulu sous-entendre, mais l'occasion avait été bonne pour l'embêter un peu. Mais malgré le fait qu'elle prétendait plaisanter à ce sujet et avoir confiance en elle, Nina se posait tout de même des questions. Le fait que Gabriel l'avait complètement oubliée avait ébranlé sa confiance en elle. Certes, ce n'avait été que sa première fois et il était donc tout à fait excusable si elle s'y était mal pris, mais il lui avait semblé que tout c'était bien passé. Serait-elle si mauvaise quant à se juger elle-même ?

Par la suite, Clément tenta de la rassurer en lui avouant que sa première fois à lui fut assez rapide et Nina lâcha un rire en entendant cela. Elle voyait parfaitement où il voulait en venir. Voyant son air moqueur, bien qu'invoulu, Clément s'empressa de remonter son image d'homme et de lui certifier qu'il avait fait de nets progrès depuis. La tournure de la conversation ne fit qu'amplifier le rire de Nina qui se redressa et lança à son ami en le regardant dans ses yeux, enfin à travers ses lunettes :

"Je suis contente de l'apprendre! Car sache que ce n'est pas parce que tu t'es porté volontaire comme guide que je ferais de même comme prof!", pouffa-t-elle en lui envoyant un clin d'oeil farceur.

Alors qu'elle continuait de s'esclaffer de son rire enchanteur, la vision de Clément dénudé traversa rapidement l'esprit de la belle, chose qui devait bien se produire quand on en arrivait à ce genre de sujet, et elle s'empressa de faire partir cette image de sa tête en la secouant légèrement par crainte que Clément ne la surprenne, ce qui était bien sûr stupide car, à moins d'être Edward Cullen et de lire les pensées des gens, il lui était impossible de savoir ce qui se tramait dans la jolie tête brune de l'américaine. Elle fut cependant surprise de se rendre compte que cette image ne lui avait absolument pas déplu, bien au contraire. Légèrement gênée sans que Clément ne sache évidement pourquoi, Nina se racla la gorge avant de reporter son attention sur le chirurgien qui venait de lui proposer de faire quelque chose ce soir. Un éclair d'espièglerie traversa alors le regard de la jeune fille qui ne put s'empêcher de faire le lien avec leur précédente conversation. Elle se mordit alors la langue pour s'empêcher de recommencer à rire et n'eut pas le temps de répondre quoi que ce soit car Clément avait compris que ses propos pouvaient porter à confusion et s'était immédiatement corrigé. Nina alors se calma, ôta ses lunettes et plongea son regard dans celles de son ami, distinguant ses yeux à travers les verres :

"Je serais ravie de passer la soirée avec vous mon bel ami", lui certifia-t-elle enchantée.

Elle réfléchit alors aux diverses propositions de Clément avant de reprendre :

"Ton programme me convient parfaitement. Tant que tu ne me demandes pas de choisir le restaurant car je n'en connais encore aucun."

Cela faisait plusieurs mois maintenant que la demoiselle habitait Paris mais elle n'avait encore jamais pris le temps d'aller manger tranquillement à un restaurant afin de déguster la délicieuse nourriture parisienne.

Nina posa doucement sa tête sur l'épaule de Clément, aux anges de passer un si bon moment avec lui. Cela faisait du bien de se sentir aussi à l'aise avec quelqu'un. Quand Nina avait quitté sa terre natale, elle avait craint de ne plus jamais retrouver de relations aussi complices que certaines de ses américaines. Mais elle avait eu énormément de chance de tomber sur des gens merveilleux, notamment Clément, qui faisaient en sorte qu'elle se sente à Paris comme si elle était chez elle. Alors qu'elle cogitait là-dessus, ses yeux se posèrent soudain sur un animal au bord du lac à quelques mètres d'eux qui la fixait drôlement. Elle plissa les yeux et s'aperçut qu'il s'agissait d'un grand cygne noir ce qui la fit frissonner. Nina avait toujours eu une peur bleue des cygnes depuis qu'un d'entre eux avait tenté de la mordre quand elle avait trois ans et elle n'avait jamais réussi à surmonter cette angoisse.

"Pourquoi ce cygne nous fixe-t-il comme ça ?", questionna-t-elle son ami d'un ton peu rassuré.

Elle se montrait peut-être légèrement parano à ce moment, mais ne s'en souciait guère.

"Je t'assure! On dirait qu'il n'a qu'une envie, me foncer dessus avec son bec coupant pour m'attaquer! Je n'ai pas de très bonnes relations avec les cygnes en général. Ces bêtes là me haïssent!"

Nina se rendait bien compte qu'elle devait avoir un peu l'air stupide en ce moment et aperçut le sourire en coin de Clément.

"Ne te moques pas de moi! Les cygnes sont des animaux machiavéliques!"

Lentement, Nina se resserra doucement contre son ami de manière à ce qu'il ne le remarqua pas trop, lançant un regard noir au cygne qui devait probablement se demander ce que lui voulait cette brunette bizarre.

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Sur le coup en disant que les expériences dont je me rappelais le moins étaient les moins bien je n'avais même pas pensé à Nina et cette histoire avec ce mec pour sa première fois, j'avais dit cela tout naturellement sans penser qu'elle pourrait le prendre ainsi je secouais donc vivement la tête quand elle répliqua « Ah non non je ne le disais pas pour ça ! Et puis une première fois, c'est différent. » je me mis à rire à cause de sa menace « Du calme Alice Cullen. » elle lui ressemble un peu je trouve (il fallait que je la fasse!).
J'avais réussi à ramener le rire avec mes petites remarques et quand Nina affirma qu'elle ne comptait pas tenir le rôle de professeur en relation sexuelle je pris un air faussement contrarié « Et après ça dit être votre amie ! C'est plus ce que s'était les valeurs de l'amitié de nos jours. » j'arquais un sourcil et souriait « Ou alors c'est le continent d'origine qui fait ça... » bien sûr je plaisantais et connaissant un peu mon humour depuis que l'on se fréquente j'étais certain qu'elle le prendrait comme il fallait.

Assis dans l'herbe à rire de bon cœur, qu'est-ce que nous pouvions vouloir de plus ? Une belle journée, une amie avec qui échanger et se marrer personnellement j'estimais que les choses les plus simples que l'on sait apprécier sont celles qui nous apporte le plus. A trop attendre des moments exceptionnels on fini par ne plus voir ou sont les petits éléments du quotidien qui permette de garder le sourire et cette journée avait pleinement cette vocation. Après m'être un peu emmêler les pinceaux avec ma proposition pour la soirée, j'avais fini par éclaircir ma pensée laissant le choix à la jolie brune de ce qu'elle voulait faire ou non. Sa réponse ne se fit pas attendre, elle était partante pour une soirée en ma compagnie à la seule condition que je choisisse le restaurant. Mon sourire s'élargit et une lueur de malice anima mon regard « C'est parfait parce que j'ai dans l'idée de te faire découvrir un petit resto que tu adopteras, j'en suis sûr. » j'y avais mes habitudes et je ne m'en lassais pas, j'avais en plus sympathisé avec les propriétaires ce qui rendait l'endroit encore plus chaleureux pour moi et s'était quelque chose que je voulais partagé avec Nina.

Elle posa la tête sur mon épaule et ce geste ne me dérangeait aucunement bien au contraire, j'étais content de voir qu'elle était à l'aise avec moi tout comme je l'étais à cet instant. Une atmosphère calme et détendue qui nous faisait du bien à tout les deux je crois, je partis un instant dans mes pensées essayant de me rappeler depuis quand je n'avais pas passer un moment semblable à celui-ci qui pourrait pourtant paraître bien anodin. C'est vrai que l'hiver n'avait pas vraiment jouer en ma faveur mais plus que du contexte de la belle journée passée dans le parc s'était plutôt l'aspect échange et moment entre amis que je cherchais à retrouver, il y avait bien eu une soirée il y a un mois que j'avais trouvé vraiment sympa mais je crois que depuis à part mon travail je n'avais rien fait de particulier, la brunette avait sans doute raison surtout qu'elle n'était pas la première à me le dire je devrais peut-être lever un peu plus le pied et prendre du temps pour moi.
J'entendis vaguement la question de Nina ce qui me sortis de mes pensées « Euh... Je sais pas, il pense peut-être qu'on va lui donner du pain. » c'est assez fréquent que les promeneurs leur lance des restes de pain dur plutôt que de le gâcher en le jetant aux ordures.

Je sentis une légère tension de la part de la jeune femme ce qui me fit sourire « Tu... » pas le temps de finir qu'elle m'ordonnait de ne pas me moquer de sa peur des cygnes argumentant qu'ils n'étaient pas très copains ce qui me fit rire. « Son bec coupant pour t'attaquer ! Rien que ça ! » je regardais le volatile qui n'avait pas l'air plus menaçant que ça, simplement curieux « Tu as raison peut-être bien qu'il va te découper en rondelles et te servir comme hors d’œuvre à ses potes pour l'apéro de ce soir. » je la regardais avec un air amusé et passais un bras autour de ses épaules, prenant l'air d'un protecteur « Si ce cygne veut t'attaquer, il devrait me pincer les fesses avant ! » j'éclatais de rire s'était plus fort que moi. Pourtant je sentais que ce n'était pas une peur feinte mais qu'elle était réellement pas très rassurée à cet instant, retrouvant mon sérieux je lui proposais alors « Tu veux que l'on aille s'asseoir ailleurs ? ».

Prendre le temps de faire quelques pas au soleil

Ft. Clément & Nina

Tandis que Nina observait d'un mauvais oeil l'oiseau noir, ce qui aurait de quoi faire rire les passants s'il la surprenait, Clément lui répondit qu'il voulait probablement qu'on le nourrisse. Et bien il pouvait rêver celui-là! Il pourrait tenter autant qu'il veut de l'embourber dans son piège, il ne l'aurait pas! Jamais elle ne l'approcherait et encore moins pour le nourrir, car il saisirait probablement l'occasion de lui croquer les doigts un à un en ricanant tel un canard! Heum... enfin... Elle s'emballait peut-être un peu là. Mais juste un tout petit peu! On est d'accord ?! Sentant le regard taquin de Clément peser sur elle, Nina lui ordonna de ne pas se moquer d'elle, le coupant dans son élan. Il avait un air amusé sur son visage lorsqu'il promit à Nina de la défendre et que le volatile devrait lui pincer les fesses avant de pouvoir s'approcher de la brune. Nina sentit alors un bras passer par dessus elle et la serrer contre Clément dans un geste protecteur, mais, légèrement offensée par les taquineries de son ami, et tout en gardant un regard en coin vigilant posé sur le méchant cygne, Nina attrapa le garçon et sauta dessus pour se venger.

"Alors comme ça monsieur se permet de se moquer de moi!", s'écria-t-elle en riant, sa peur soudain envolée le temps d'un simple instant. "Ta punition sera terrible!"

Elle se mit alors, sans savoir pourquoi, à le chatouiller avant de se rendre compte qu'ils étaient sur une plaine en pente. Alors que Clément se défendait, Nina bascula sur le côté et tous deux se mirent à rouler vers le bas sans ne plus savoir s'arrêter, à moitié écroulés de rire et à moitié inquiets de finir dans le lac plus bas. Leur terrible avancée s'interrompit néanmoins juste au bord de celui-ci, par chance et Nina s'était retrouvée couchée sur le dos, Clément par dessus elle, tous deux écroulés de rire par ce qu’il venait d’arriver. Il fallait dire que Nina n’avait absolument pas prévu ce détournement de situation lorsqu’elle s’était mise à attaquer son ami. Dans leur chute, les deux jeunes avaient effrayés les oiseaux qui se dandinaient tranquillement au bord de l’eau. Ceux-ci avaient replongés immédiatement dans le lac, y compris le cygne, ce qui n’affligea pas Nina pour le moins du monde, bien qu’elle redoutait que celui-ci ne nourrisse à son égard un noir dessein de vengeance et ne vienne lui donner des coups de bec pour avoir bousculé sa quiétude. Soulagée de ne pas s’être retrouvée trempée mais aussi du départ de son ennemi le cygne, Nina reporta son attention sur Clément qui était demeuré dans la même position, toujours occupé à rire. Elle remarqua alors que leur roulade dans l’herbe probablement fraîchement tondue avait décoiffé le beau chirurgien et que celui-ci avait quelques bruns d’herbe dans sa chevelure. Retenant un rire, Nina tendit sa main vers lui pour lui ôter tout ça avant de plonger son regard dans le sien. Un long silence s’installa alors tandis que Clément était toujours au-dessus de la demoiselle, un silence qui parût durer une éternité alors que seulement quelques secondes passèrent. Ils étaient là, à s’observer, secoués par ce qu’ils venaient de se passer, mais surtout heureux. Alors Nina contempla son ami vraiment pour la première fois. Il était si rayonnant, si beau avec son air enjoué, ses cheveux décoiffés, ses yeux rieurs. Ses lunettes ne cachaient plus ses paupières, elles étaient probablement tombées en cours de route, et l’intensité du regard de Clément la captiva. A ce moment précis, elle aurait voulu que le temps s’arrête. Il y avait entre eux une espèce d’attraction, d’alchimie inexplicable et elle s’imagina l’embrasser. Rien qu'un instant, elle fut transportée dans un illusion, se voyant tous les deux enlacés l'un contre l'autre comme si cela était parfaitement normal. Son visage se rapprocha dangereusement tout près du sien et elle fut tentée d'aller jusqu'au bout, mais soudain, celui de Clay lui apparut et elle retomba sur terre. Elle ne pouvait pas... Elle en avait terriblement envie, elle en était sûre à présent, elle ressentait pour Clément plus que de l'amitié, mais celui-ci ne connaissait même pas toute la vérité à propos d'elle alors comment pouvait-elle lui faire ce coup-là, le faire espérer alors qu'il ignorait sa situation ? Si il partageait ses sentiments d'ailleurs, rien n'en était moins sûr.

Elle regarda une dernière fois tendrement Clément, qui apparement se complaisait à rester assis sur elle comme signe de victoire, avant de s'exprimer :

"Tu comptes rester comme ça longtemps ou je peux éventuellement me redresser", rit-elle. "On ferait mieux de s'éloigner après tout! Je crois qu'on en a mis un en colère", ajouta-t-elle en désignant le cygne du regard qui était réapparu dans son champs de vision. "Je suis totalement d'accord avec la proposition que tu m'as faite avant que l'on finisse ici. Allons nous asseoir plus loin!"

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Je me moquais gentiment de Nina et de sa peur des cygnes, cependant j'avais entendu dire que ces oiseaux avaient tendance à être assez agressifs donc ses craintes n'étaient pas complètement infondées mais s'était assez drôle qu'elle craigne que le cygne l'attaque alors qu'il était à bonne distance. Je suis plutôt taquin et j'assume totalement, la preuve je ne me gêne pas pour en faire profiter mon interlocutrice qui ne tarda pas à réagir me prenant un peu au dépourvu. Elle me poussa et prit le dessus sur moi m'affirmant que j'allais être puni pour avoir osé me moquer, là je ne savais pas bien à quelle sauce j'allais être mangé mais j'eus bien vite la réponse quand je sentis ses mains au niveau de mes côtes. Particulièrement chatouilleux je me tortillais comme un asticot pour essayer de me soustraire à cette punition qui me faisais rire aux éclats « Ar...Ar... » incapable de lui dire d'arrêter je me débattais en essayant de lui attraper les mains. A force de gestes sur lesquels je n'avais qu'un contrôle relativement approximatif on se retrouva bien vite allongés en plein dans la descente et il suffit d'un geste de plus pour que nous dévalions la pente sans vraiment comprendre ce qui se passait.

Je vis l'eau se rapprocher rapidement et réussit à stopper notre chute en me redressant, bien aidé par le plat qui précédait le bord de l'eau. Avec ça je m'étais cogné le coude, rien de bien grave mais j'aurais probablement un hématome. Cette situation fût le départ d'un fou rire incontrôlable, Nina riait aussi et je crois que chacun entraînait l'autre pour continuer de s'esclaffer à chaque fois qu'il y avait un semblant d'accalmie. Encore sous le coup de cette roulade digne d'un dessin animé je n'avais même pas remarqué que j'étais au dessus de la jeune femme, je riais tellement que j'en pleurais presque. Deux grands gamins mort de rire voilà ce que nous étions et c'est mon amie qui retrouva son sérieux en premier, elle avança sa main vers moi ce qui me surpris légèrement sur le coup et eu pour effet de stopper mon fou rire, reprenant mon souffle. Elle retira simplement un peu d'herbe que j'avais dans les cheveux ce qui n'était pas étonnant étant donné que la pelouse avait dû être tondue il y a peu et qu'il restait des petits tas de foin ici et là. S'était bizarre ce moment, ce geste pourtant anodin sembla lent et calculé mais ce qui fût plus troublant encore c'est la manière dont nos regards se fixèrent l'un dans l'autre. Je souriais encore amusé de la situation, du souvenir tout frais de cette chute et toujours sous l'effet du fou rire que j'avais eu. Tout se passa rapidement mais paradoxalement j'eus le temps de voir chaque séquence de cet instant un peu particulier, comme si une sorte de connexion s'était établie pendant quelques secondes à peine, éphémère mais bien perceptible.

Je crois que nos deux visages se retrouvèrent assez proche l'un de l'autre mais c'est le moment qui se passa le plus vite, un quart de seconde et s'était comme si à nouveau nous nous étions éloignés autant physiquement alors que je me redressais légèrement et qu'elle faisait le chemin inverse, mais aussi que ce petit truc étrange s'était dissipé. Une sorte de flash étrange, comme une décharge d'adrénaline avant le départ d'une course ou bien le début d'un match de tennis, un moment ou tout semble se découper dans le temps alors que tout se passe en réalité si vite. Je crois que je venais de comprendre ce que sous-entendais l'effet de l' "ici et maintenant". C'est quand Nina me fit la remarque que je m'aperçus vraiment de la position dans laquelle je me trouvais et ça me fit sourire « Je sais pas, t'as essayé de me tuer à coup de chatouilles et de roulade alors j'hésite à te libérer de peur que tu ne multiplie les tentatives. » disant cela je me redressais et allais même jusqu'à me relever « Avoue que l'attentat m'utilisais moi pour viser ces pauvres bêtes ! » je lui tendis la main et l'aidait à se lever puis jetais un coup d’œil vers le cygne quand elle me fit remarquer qu'on en avait fâché un « Rectification tu l'as mis en colère, j'y suis pour rien moi. » lui prenant le bras je l'entraînais plus loin « Mais comme je suis un gentleman je te sauve du bec acéré de ce volatile. » ça m'amusait de lui faire endosser la responsabilité de cette chute et de la colère des cygnes, après tout c'est elle qui avait commencé... Ou peut-être moi avec les moqueries en fait. Égalité ! Les torts étaient partagés.

Voulant continuer ce qu'avait entamé la jeune femme je passais la main dans mes cheveux et m'arrêtais net de marcher « Mes lunettes de soleil! » elles avaient dû tomber pendant la roulade ce qui était tout à fait logique. Lâchant alors le bras de ma complice de l'après midi je regardais en direction de là où nous nous trouvions il y a de ça quelques minutes et aperçu mes lunettes dans l'herbe. D'un pas rapide je remontais la bute et les récupérais, regardant qu'elles ne soient pas cassés ce qui par chance n'était pas le cas. Je profitais de ce moment loin de la jolie brune pour reprendre un peu mes esprits, ce truc étrange qui s'était passé après la chute m'avait un peu troublé, positivement mais s'était assez inattendu à vrai dire. Je redescendis en brandissant mes lunettes noires « Tout va bien, je les ai ! » je repris alors ma marche avec Nina « On va prendre un verre alors ? Ce fou rire m'a donné soif ! » et la chaleur n'y était pas pour rien non plus. Voyant qu'elle avait un peu d'herbe dans les cheveux je lui retirais « Ça s'accroche partout ça. ».

Spoiler:

Prendre le temps de faire quelques pas au soleil

Ft. Clément & Nina

« Je sais pas, t'as essayé de me tuer à coup de chatouilles et de roulade alors j'hésite à te libérer de peur que tu ne multiplie les tentatives. »

Clément demeura ainsi encore l'espace de quelques secondes à siéger sur la brunette, fier de lui. La situation arracha un sourire à la brune qui émit un semblant de soupir sous l'effet des paroles du garçon, tout en levant les yeux au ciel :

"Alors comme ça tu as peur d'une brune haute comme trois pommes comme moi ?", le nargua-t-elle d'un demi-sourire qui se voulait prétentieux.

Sur ce, Clément se redressa et libéra ainsi Nina. Tout en se faisant, son ami l'accusa de l'avoir utilisé comme méthode d'attentat pour se débarrasser des volatiles et Nina rétorqua alors, tout en s'empêchant de se remettre à rire sinon ce serait à nouveau parti pour plusieurs minutes :

"Tu m'as démasqué! Je plaide coupable! Seulement tu étais supposé roulé tout seul vers la masse d'oiseaux et ne pas m'emporter avec!"

Elle lui tira la langue tout en se relevant à son tour en attrapant la main qu'il lui tendit, tentant d'oublier le moment d'apesanteur qu'ils venaient de vivre quelques secondes auparavant. Clément accepta d'éloigner la brunette du bec vengeur du cygne ce qui, bien qu'elle tentât de le dissimuler, la soulagea car son mal aise face à cet animal n'était absolument pas feint. Il l'attrapa donc par le bras, avant de s'arrêter net en passant sa main dans ses cheveux. Il resta immobile avant de s'exclamer que ses lunettes n'étaient plus sur sa tête. Nina leva les yeux comme pour vérifier alors qu'elle l'avait elle-même noté une ou deux minutes plus tôt mais avait oublié sur le moment en raison du sentiment inexplicable qui avait traversé son corps. Elle se mit à chercher du regard où les lunettes avaient bien pu tomber avant de se figer complètement en apercevant plus loin ce qui semblait être son portefeuille. Ne pensant plus du tout aux lunettes, que Clément avait de toute façon déjà retrouvées, et n'écoutant absolument plus ce que celui-ci lui racontait, Nina se mit à tapoter la poche de son pull, son visage se décomposant sous l'effet de l'épouvante. Elle se souvint qu'elle était partie tellement vite de chez elle toute à l'heure qu'elle n'avait pas pris le temps de ranger son portefeuille oublié sur sa table dans son sac et l'avait fourré rapidement dans la poche de son gilet. Depuis, elle avait complètement zappé que celui-ci s'y trouvait encore. Nina détestait placer cet objet dans un endroit non protégé car il y contenait des choses d'une valeur inestimable à ses yeux, et ce n'était en aucun cas de l'argent. Elle entendit la voix de Clément lui proposer de partir boire un verre maintenant, mais le son lui paraissait retentir d'à des milliers de kilomètres. La main du garçon passa dans ses cheveux pour enlever à son tour les brins d'herbe coincés dans ceux-ci sans que Nina n'émit aucune réaction. Et puis, d'un seul coup, elle fonça en un éclair vers son portefeuille tout en priant pour qu'elle y soit encore... La photo... Tout en s'approchant, elle remarqua que le contenu de celui-ci s'était éparpillé un peu partout mais elle ne pris pas la peine de le ramasser. Elle regardait vite fait de quoi il s'agissait mais détournait aussi vite son regard qu'elle l'avait posé lorsqu'elle comprenait que ce n'était pas ce qu'elle cherchait. Arrivée à son portefeuille, elle l'attrapa et le vida complètement, pour le peu qu'il restait dedans.

"Elle n'est plus là", se lamenta-t-elle aussitôt. "Elle n'est plus là!"

A ce moment précis, Nina ne se préoccupait plus du tout de Clément qui devait être on ne peut plus confus quant au changement brusque d'humeur de la demoiselle et quant à sa réaction. Ce n'était qu'un portefeuille après tout, que pouvait-elle avoir de si précieux si ce n'est de l'argent ? Et même pour quelques billets, les gens réagissaient rarement aussi fortement. Nina était tombée sur ses genoux, retenant des larmes qu'elle ne pouvait plus contenir alors. Ce qu'elle ne trouvait plus, c'était une photo de elle et Clay qui s'embrassaient et la petite tête de Lilly revêtue d'une couronne en plastique qui s'était incrustée dessus alors qu'elle était impatiente de se rendre au parc d'attraction et ne cessait de supplier ses parents de se mettre en route, ce qui amusaient beaucoup ces derniers qui avaient décidé d'embêter un peu leur princesse en la faisant languir un peu plus longtemps. Ce jour là, c'était celui des deux ans de Lilly, c'est-à-dire celui où tout s'était terminé. Cette photo était la dernière que Nina n'aurait jamais d'eux, prise une heure avant l'accident. Cela aurait pu sembler anodin pour certains, mais pour l'américaine, ce cliché comptait énormément et elle ne supportait pas ne pas l'avoir sur elle. C'est pourquoi elle continua à lancer des regards furtifs autour d'elle, dans l'espoir vain de la récupérer. Elle ne pouvait pas l'avoir perdue... elle en prenait trop soin pour ça... En ce moment même, Nina se sentit comme lors du jour du malheur, comme à l'enterrement. C'était comme si elle les avait perdu pour la deuxième fois. Ceux qui n'ont jamais perdu qui que ce soit ne pourraient pas comprendre cette sensation. Elle se mit à regrouper ses affaires dans un élan de panique afin d'y voir plus clair mais la photo demeurait introuvable.

La voix de Clément se fit réentendre dans l'oreille de Nina et elle y prêta cette fois plus d'attention. Elle leva les yeux vers lui, une larme continuant de couler malgré ses efforts de les retenir, et le vit debout, tenant la fameuse photo en main et la regardant en fronçant les sourcils. Mais Nina ne pensa pas une seconde à ce qu'il pouvait bien penser de cette découverte, aux questions qui devaient lui traverser l'esprit en ce moment. Son esprit restait fixé sur le fait qu'elle ne l'avait pas perdue, qu'elle pourrait encore regarder ses deux amours lui sourire à travers le papier. Les battements de son coeur commencèrent doucement à se calmer et Nina retourna dans un état d'apaisement.

Spoiler:

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Haute comme trois pommes ? J'aurais dit quatre... Comme quoi ! Il n'y a pas que la taille qui compte et ce petit dicton ne vaut pas que pour...Enfin vous voyez ! Une personne même petite peut s'avérer très tenace et j'étais presque certain que s'était le cas pour Nina. J'avais quand même décidé de la libérer, à mes risques et périls sans doute mais tant pis au pire je prendrais la fuite si elle m'utilisais une nouvelle fois pour attaquer les cygnes.
Après avoir récupéré mes lunettes de soleil, j'avais proposé que l'on aille boire un verre tout de suite mais j'eus vraiment l'impression de parler dans le vent. La brunette n'eut aucune réaction, silencieuse l'air soudain ailleurs son regard glissa progressivement de là où je venais c'est à dire la bute qui surplombait le lac. Elle cherchait quelque chose mais vraisemblablement s'était inutile que je lui demande quoi pour le moment étant donné qu'elle semblait totalement déconnectée, dans sa bulle où moi par contre je n'étais pas. Suivant son regard je vis un portefeuille dans l'herbe et tout de suite je comprenais mieux pourquoi mon amie avait pâlit. Perdre ses papiers était toujours quelque chose d'embêtant, son argent aussi. Elle fonça vers son bien qu'elle récupéra, je pensais alors qu'elle allait revenir et que nous reprendrions la balade mais elle n'en fit rien. Le contenu de son portefeuille s'était répandu sur le sol dans la chute, mais au lieu de ramasser au fur et à mesure les diverses choses qu'elle récupérait, elle les rejetait ensuite comme si ce n'était pas ce qu'elle cherchait... Vidant ce qui restait dans l'objet en cuir elle paru totalement désemparée et je regardais la scène avec incompréhension en l'entendant dire qu'elle n'était plus là. Bien sûr je me demandais quoi s'était logique. La rejoignant je lui demandais alors « Qu'est ce que tu cherche ? » mais encore une fois pas de réponse si ce n'est l'air dépité qu'elle affichait.

Plus que le simple embarras d'avoir perdu quelque chose je la vis peu à peu sombrer dans un état de panique qui ne lui ressemblait pas, du moins je ne la connaissais pas du tout sous ce jour là. Malgré que je ne savais pas ce qu'il fallait retrouver je me mis à chercher autour de moi ce qui pouvait être à l'origine de l'état de la jeune femme. Je ramassais des cartes de fidélité de magasin, une carte de bibliothèque ainsi que l'adresse d'un restaurant chinois avant de trouver une photo avec un ticket de caisse. La regardant brièvement j'y reconnaissais Nina accompagner d'un homme, son compagnon si j'en croyais leur grande proximité et une petite fille avec l'air malicieux dont les traits rappelaient vraiment ceux de mon amie.
A genoux dans l'herbe elle semblait complètement perdue ou même anéantie et j'étais très surpris de la voir dans cet état, à vrai dire j'avais vraiment de la peine pour elle. Je m'approchais doucement et posais une main sur son épaule pour lui signaler ma présence et lui tendit tout ce que j'avais trouvé, la photo étant sur le dessus de la pile « Est-ce que ce que tu cherche est là dedans ? ». Elle releva la tête vers moi et la voir pleurer me fit un pincement au cœur, je comprenais alors que quelque chose de très fort était rattaché à ce qu'elle avait perdu chose que je comprenais très bien ayant moi même un bracelet ayant appartenu à ma mère et auquel je tenais comme à la prunelle de mes yeux.

Son visage changea d'expression et elle sembla se calmer, je m'accroupissais alors pour être à ça hauteur « Hey... Ça va ? » je caressais alors son dos dans un geste se voulant réconfortant. J'avais déjà vu des personnes en état de choc à l'hôpital et elle en présentait quelques symptômes, je voulais qu'elle prenne le temps de se calmer s'était important. « Je vais finir de ramasser ce qui traîne. » Je lui donnais la photo et me redressais, il n'y avait pas grand chose à ramasser mais je faisais attention de ne rien oublier même si visiblement le véritable objet précieux que voulait absolument retrouver Nina était de nouveau en sa possession pour son plus grand soulagement.
Je me posais des questions s'était inévitable mais je ne voulais pas la brusquer, elle me parlerait de cette photo et de sa valeur si elle en avait envie je ne la questionnerais pas, du moins pas pour le moment. J'étais suffisamment observateur pour comprendre que quelque chose de très important était lié à ce qui pouvait paraître être une simple photo mais sa valeur sentimentale pour la jeune américaine semblait inestimable, sans doute en rapport avec une histoire qui appartenait à son passé mais qui avait beaucoup d'importance.
Après avoir terminé de récupérer les divers choses qui s'étaient retrouvés par terre je rejoignis la jolie brune à qui je souriais en lui donnant les résultats de ma mission. « Tiens je crois que j'ai tout ramassé. ». Je la regardais avec bienveillance et douceur « Tu veux qu'on reste là quelques minutes, le temps que tu reprenne tes esprits ? » je haussais les épaules « Ou alors qu'on aille boire ce verre ou que je te raccompagne ? On fait comme tu veux. ». Je m'inquiétais un peu pour elle mais son état semblait s'être bien amélioré.

Prendre le temps de faire quelques pas au soleil

Ft. Clément & Nina

En ce moment précis, Nina considérait Clément comme son héros du jour. Son niveau de reconnaissance était indescriptible. Bien sûr il ne comprendrait pas pourquoi, mais elle n'avait en ce moment qu'une envie, lui sauter dans ses bras et le serrer contre elle de soulagement et de remerciement. Et c'est ce qu'elle finit par faire quand, alors qu'elle était restée encore un peu sous le choc pendant quelques secondes après que Clément lui eut donné sa photo, celui-ci s'agenouilla à côté d'elle, un sourire bienveillant pendant à ses lèvres, s'inquiétant pour elle, et lui rendit ses biens personnels. Sur le coup, il devait surement se demander de quelle folie avait été animée son amie l'espace de ces cinq minutes et que c'était-il passé en elle pour qu'elle en soit à l'enlacer de gratitude pour une simple photo. Nina avait cependant lu dans les yeux de Clément qu'il avait compris que cette photo représentait tellement plus pour elle et qu'elle cachait un lourd secret. Son coeur se réchauffa quant elle remarqua qu'il ne s'était pas fait de fausses idées à la découverte de la photo et ne l'avait pas accusé d'une double vie. Certes, elle ne vivait rien de tel, mais on pouvait dire que ces derniers temps, elle avait bel et bien en quelque sorte menée une double vie : la Nina joyeuse qui, derrière un sourire de façade, prétendait que tout allait bien à Paris, et celle au bord du gouffre qui ne se laissait aller qu'une fois seule dans son appartement. Elle fut également gré à Clément de ne pas poser de questions. Celui-ci avait saisi que raconter ce qui venait de se passer ne dépendait que d'elle et qu'elle le ferait quand elle serait prête. Nina regarda intensément Clément quand celui-ci, un peu gêné par la situation, lui demanda si elle désirait récupérer encore un peu ou aller boire un verre. Nina comprit qu'il lui offrait la chance d'une échappatoire, de ne pas raconter ce qu'elle avait sur le coeur et qu'il ne lui poserait pas de questions à moins qu'elle ne le veuille, quand il mentionna de partir boire ce fameux verre. Mais Nina sentit qu'il était temps d'avoir un coeur à coeur avec son ami et de lui raconter son histoire, pas parce qu'elle s'en sentait obligée, mais parce qu'elle sentait qu'elle en avait envie et qu'elle ne voulait pas garder ce secret de lui. Elle aurait dû lui faire confiance dès le début et ne pas se faire du souci quant à la réaction qu'il pourrait avoir. Il était temps qu'elle vide son coeur, bien sûr tout en se maintenant de craquer complètement vu qu'elle ne se l'accorderait pas. Elle avait eu un moment de faiblesse, mais après tout ce n'était pas plus mal et peut-être que leur relation, peu importe sa nature, pourrait s'améliorer encore au moment au Nina se soulagerait de son mystère et révélerait une partie de son identité qui formait une part entière d'elle.

"Restons encore un peu assis, tu veux bien ?", murmura-t-elle d'un ton doux dans l'oreille de Clément alors qu'elle était toujours serrée contre son torse.

Elle se détacha de lui et s'assit tout en fixant un point loin devant elle. Ce qu'elle allait dire allait lui demander beaucoup d'efforts et de mal et allait donner une toute autre image d'elle auprès du chirurgien, image qui, elle espérait, ne l'éloignerait pas d'elle à tout jamais.

"Il est temps que je te parle de...", elle avala sa salive tout en plissant les yeux avant de continuer : "de Clay et de Lilly..."

Décidant soudain de ne plus examiner l'horizon, elle posa ses yeux noisettes sur Clément :

"Mais promets moi que cela ne changerait rien entre nous s'il te plaît. Promets moi que ton regard ne changera pas en un air de pitié. J'ai fui les Etats-Unis entre autres parce que je ne pouvais plus supporter la façon dont me dévisageaient les gens, comme si j'allais m'écrouler d'un seul coup..."

Lorsqu'elle se sentit en confiance et qu'elle eût la réponse escomptée, Nina se mit alors à dévoiler l'énigme qui tournait autour d'elle. Clément ne l'interrompit pas une seule fois tandis que la demoiselle y mettait de toutes ses forces pour raconter son histoire jusqu'au bout. Elle sentit des larmes couler sur ses joues qu'elle ne tenta pas pour une fois de contenir. Elle les laissa mouiller doucement son visage d'ange. Et ils restèrent ainsi plusieurs minutes, Clément écoutant attentivement Nina retracer les horreurs qu'elle avait traversées. Elle lui parla de tout, de sa rencontre avec Clay, du fait qu'elle pensait qu'il était l'homme de sa vie avec qui elle resterait le restant de ses jours. Elle croyait encore à l'âme soeur alors, mais ce n'était qu'illusions. Un sourire se dessina sur ses lèvres quand elle mentionna la naissance de Lilly et qu'elle la décrivit à Clément. Lilly, sa petite chipie. Elle avait tout de la malice de Nina mais ressemblait énormément à Clay mise à part pour ses yeux qui étaient la réplique même des siens. C'était une vraie boule d'énergie destinée à un grand avenir. Car elle était intelligente sa Lilly et très avancée pour son âge. Lorsque Nina parlait d'elle, ses yeux se remplissaient d'étincelles et de fierté. Cependant, son visage se décomposa vite quant elle en arriva au moment le plus dur pour elle à conter. Mais elle se confessa entièrement. Elle parla à Clément d'à quel point la journée avait si bien commencée. Elle lui expliqua que c'était l'anniversaire de sa fille ce jour-là et qu'ils allaient se rendre à un parc d'attraction pour célébrer ses deux ans avec Clay et le frère de Nina, Jake. Elle étouffa un rire en évoquant le fait que les deux filles s'amusaient à narguer les hommes à l'arrière de la voiture en se goinfrant de bonbons et ne leur en donnant aucun afin de les faire languir un maximum. Et ce fut à cet instant que tout bascula et que ce fut le trou noir. La dernière chose dont se souvenait Nina, c'était d'avoir crier attention à Clay qui conduisait. Elle s'était ensuite réveillée dans les bras de son frère qui l'avait emmenée loin du véhicule et, alors qu'elle prenait des nouvelles de Clay et de Lilly, lui apprit qu'il était malheureusement trop tard pour eux et qu'il n'avait rien pu faire. A ces mots, Nina renifla et essuya ses larmes d'un coup de manche.

"Cette photo est la dernière prise à trois avant l'accident..."

Après avoir fini, Nina se sentit soudain allégée d'un poids. Ce n'était pas une grande étape, mais c'était déjà un petit pas pour elle. Elle ajouta finalement, d'un ton empreint de culpabilité :

"Je me suis toujours dit que si on était parti ne serait-ce qu'une minute plus tôt, tout ça ne serait pas arrivé et je serais avec eux en ce moment... Je ne comprends pas pourquoi il a fallut qu'on me les reprenne... Pourquoi eux et pas moi ?"

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Je pris la réaction de Nina comme la traduction de son immense soulagement, s'était touchant de la voir comme ça. Je n'avais pas toutes les clés en main pour comprendre mais mon rôle à cet instant était d'être là pour mon amie c'est tout. Je ne savais pas bien ce qu'elle avait envie de faire et je voulais lui laisser le temps, me contentant de passer mes bras autour d'elle et prêt à rester comme ça aussi longtemps qu'elle en aurait besoin. Je pré sentais que ce qui venait de se passer n'était pas du tout anodin, que ça dissimulait quelque chose de très important. Mais je ne pensais pas que la jeune femme avait décidé de me faire part de la raison de sa réaction pour le moins inattendue. Elle me demanda si nous pouvions rester là encore un moment et j'acquiesçais d'un mouvement de la tête alors qu'elle reculait pour s'asseoir ensuite à côté de moi.
Elle voulait me parler de deux êtres chers pour elle, deux personnes qui appartenaient à son passé mais avant cela la jolie brune voulait s'assurer que ça ne changerait rien à notre amitié, à la façon dont j'allais me comporter avec elle. Je lui souriais avec un air rassurant « T'en fais pas pour ça, tu reste toujours Nina la jolie américaine qui a peur des cygnes ! Et qui se sert de moi pour leur faire peur. » je prenais le parti de garder le même ton qui nous avait accompagner tout au long de l'après midi. S'était le meilleur moyen pour moi de lui prouver que rien n'allait changer.

Je n'étais pas vexé qu'elle n'ai jamais abordé le sujet avant aujourd'hui, chacun a ses zones d'ombres et elle ne savait pas tout de moi non plus ce qui était normal. Je pouvais comprendre cette crainte d'être pris en pitié par les gens, qu'ils changent de comportement parce que l'épreuve que l'on traverse est difficile et s'était pour cette raison que moi même je n'avais pas parler de ce que j'avais appris sur mon père qui ne l'était pas vraiment.
Attentif, silencieux j'écoutais Nina me raconter son histoire. A vrai dire je la trouvais incroyablement forte et j'admirais son courage, de me dire tout cela d'une part mais surtout de traverser cette épreuve en arrivant à faire semblant que tout va bien. Paris était son échappatoire et si elle avait déserté son pays d'origine s'était à cause de ce tragique événement. J'étais vraiment touché par son histoire mais également par la confiance qu'elle me témoignait, notre amitié était vraie je n'en avais jamais douté mais ça venait de la renforcer encore un peu plus grâce à nos confidences respectives. La valeur de cette photo ne m'était désormais plus étrangère et cette réaction qui m'avait surpris trouvait son explication, les choses devenaient plus claires, Nina se révélait et j'appréciais beaucoup ce moment bien qu'il ne soit pas aussi joyeux que le précédent. « Je comprends la valeur qu'elle peut avoir pour toi. » je lui pris la main et la caressait doucement alors qu'elle poursuivait avec un dialogue teinté de culpabilité.
J'étais bien placé pour savoir que tout cela n'avait pas de logique, la fatalité pouvait s'abattre sur n'importe qui « Tu n'y es pour rien. Le destin, la fatalité... Ou je ne sais pas comment on peut appeler ça n'obéit à aucune règle. Ils sont partis, tu es toujours là... C'est sans doute très dur et même si j'ai moi aussi connu cette peine de perdre un être cher je ne m'imagine même pas à quel point tu dois avoir mal. » je lui souriais « Mais tu peux vivre pour eux, pour les rendre fiers en étant heureuse.». Je laissais un blanc, m'apprêtant à lui dire une chose que je n'avouais que rarement « C'est pour ma mère que je suis devenu chirurgien. Elle avait tellement à cœur d'aider les autres que j'ai eu envie de poursuivre ce même but pour que ça nous rapproche malgré qu'elle ne soit plus là. ». A ma façon je continuais à la faire vivre et pourtant je l'avais perdu jeune, tout ce que je regrettais c'est de ne pas avoir pu la connaître plus même les potentielles disputes de l'adolescence j'aurais voulu les vivre.

« Chasse les larmes de tes jolis yeux. C'est une belle après-midi » disais-je en essuyant les dernière larmes qui coulaient le long de ses joues. Je suis quelqu'un de franc et je voulais qu'elle sache mon sentiment sur ce qui venait de se passer « Je suis touché que tu me fasse confiance et que tu m'aie raconté ton histoire. » s'était important pour moi parce que j'aimais que les gens soient authentiques avec moi d'autant plus lorsque je les considère comme mes amis. « J'espère que tu sais que tu peux compter sur moi. Et rassure toi rien a changé. ». Si Nina était à Paris s'était pour changé de vie, se tenir à l'écart de la pitié et de sa peine je voulais donc contribuer à ce que les choses aille dans cette direction et qu'elle se sente d'avantage chez elle ici comme je l'avais toujours fait depuis que l'on s'était rencontré.

Prendre le temps de faire quelques pas au soleil

Ft. Clément & Nina

Nina ne regretta pas une seule seconde de s'être confié au chirurgien. Son affection envers lui ne fit qu'augmenter quand elle réalisa à quel point elle avait de la chance de s'être lié aussi fort avec une personne aussi merveilleuse. Il était le genre de gars sur qui on pouvait compter, elle le savait, et elle vénérait la relation qu'elle entretenait avec lui. Il ne se comportait pas comme un homme - du moins la plupart de ceux que Nina avait connu - se comporte généralement avec les femmes, à ne penser qu'au sexe même quand les deux sexes opposés partageaient une relation amicale. Au contraire, Clément était vraiment quelqu'un de respectueux envers les femmes et savait les écouter. Elle se sentit mieux de ne plus garder ce secret de lui alors que lui-même venait de lui partager un poids sur sa famille. Bien sûr, cela aurait été son droit de ne rien lui dire, mais Clay et Lilly occupaient une part tellement importante en elle que le laisser dans l'ignorance revenait à cacher son entière identité. Un ami n'était pas là juste pour les plaisirs, il était là aussi pour les moments durs et Nina venait de réaliser que son amitié avec Clément aurait fini par stagner si elle avait continué de reposer sur ses non-dits. Car, forcément, un jour, Clément se serait posé de plus en plus de questions quant à certains comportements de Nina et aurait peut-être même commencé à élaborer des scénarios aussi extravagants les uns que les autres.

Quand Nina fit savoir au chirurgien la culpabilité qu'elle ressentait malgré le fait qu'elle n'y était pour rien, celui-ci comprit immédiatement puisqu'il était passé par le deuil lui aussi. Il lui conseilla de vivre pour eux et Nina se mit à penser que c'est ce qu'elle avait essayé de faire depuis qu'elle était à Paris. Mais il y avait encore certains points où elle ne parvenait pas à tourner la page, entre autres quant à se réengager avec quelqu'un même pour un rendez-vous galant. Elle resta attentive aux paroles de Clément alors qu'il lui racontait qu'il était devenu chirurgien pour sa mère qui avait toujours eu à coeur d'aider les gens. Au fond de lui, Clément ressentait finalement la même douleur que Nina malgré le fait qu'il avait probablement déjà réussi à faire son deuil, contrairement à elle. Il était un fils qui n'avait pas pu avoir sa mère tout au long de sa vie, et pourtant une maman est primordiale pour un enfant. Pensant à ça, Nina tendit un sourire discret à son ami , mais n'émit aucune parole. Ce n'était pas nécessaire. Tous deux savaient les mots cachés derrière le silence.

Après un moment de répit, Clément essuya les dernières larmes qui coulaient sur le visage de Nina et qui commençaient à sécher. Elle apprécia le geste et, à son tour, embrassa sur la joue le garçon dans un élan de remerciement, comme ce dernier l'avait fait une vingtaine de minutes plus tôt.

"Merci Clément", murmura-t-elle simplement.

Clément décida de passer à autre chose en disant à son amie de chasser ses larmes car c'était une belle journée et Nina fut entièrement d'accord. Elle s'était confiée mais n'avait pas envie de passer sa journée sur ce sujet. Clément ajouta juste qu'il était content que Nina lui ait fait confiance et qu'il espérait qu'elle sache qu'elle pouvait compter sur lui, ce qu'elle confirma d'un hochement de tête :

"Je le sais à présent."

Elle lui lança son plus beau sourire avant de se lever et de tendre sa main à Clément pour qu'il fasse de même, réinstallant soudain sa façade afin de pouvoir recommencer à passer une belle après-midi.

"Bon, on va le boire ce verre ou quoi ? C'est fou ce que tu traînes!", lâcha-t-elle en riant.

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Le moins que l'on puisse dire c'est que cette après-midi avait été forte en émotions, des rires, des larmes, des histoires qui se dévoilent. On venait de faire comme un grand bon en avant Nina et moi, notre amitié avait maintenant une nouvelle dimension encore plus forte. Je me sentais plus proche que jamais de la jeune américaine et s'était un sentiment formidable de se dire que l'on allait s'épauler l'un et l'autre dans nos difficultés tout en pouvant rire aux éclats dès que l'envie nous prendrait.
Ce qui était drôle si l'on peut dire c'est que pendant un instant nous restions tout les deux silencieux mais ça ne nous empêchait pas de nous comprendre, une sorte d'alliance venait d'être passé entre nous. J'étais déjà très attaché à cette jolie brune depuis notre rencontre pour le moins atypique, tout s'était toujours fait tellement naturellement que j'avais l'impression que ça ne faisait pas quelques mois que l'on se connaissait mais plutôt des années tant s'était simple pour moi d'être vrai en sa présence. Elle me remercia tout comme je l'avais fait un peu plus tôt, nous reconnaissions chacun l'un et l'autre l'aide que nous nous apportions mutuellement.

J'adorais la voir sourire surtout après un moment comme ça, pour moi Nina est comme un petit soleil, elle a un sourire et un rire communicatif ce qui prouvait bien que malgré les épreuves qu'elle avait traversé sa force de caractère et son envie de vivre dans le bonheur reprendrait le dessus, il lui faudrait un peu de temps c'est tout, si je pouvais l'aider dans cette fois c'est certain que je le ferais. Elle se leva et je finis de même en prenant la main qu'elle me tendait ne pouvant m'empêcher de rire à sa remarque « Et ouais j'approche de la trentaine qu'est-ce que tu veux... Le temps passe et je vieillis » je fis semblant d'avoir du mal à me redresser « Mon vieux dos me fait souffrir ! En plus tu m'as maltraité à faire des roulades dans l'herbe là. » ça avait quand même été très drôle cette chute, pour ce qui était du moment plutôt étrange après je ne l'avais pas oublié mais je m'appliquais à mettre sa de côté, j'avais été troublé et l'instant d'après de voir mon amie dans un tel état de détresse avait fait ressortir mon côté protecteur, j'avais eu terriblement envie de la protéger, de la prendre dans mes bras et la rassurer mais j'étais impuissant face à sa peine. Je savais que j'étais très attaché à elle mais tout ça avait rendu un peu flou ce que je ressentais et surtout à quelle intensité.

« Allez on y va ! » reprenant notre marche dans une des allées du parc je réfléchissais à l'endroit où nous allions aller boire un verre, en ville ou bien à la petite brasserie juste en sortant du square ? Je regardais alors ma montre pour me renseigner sur l'heure constatant que nous pouvions nous installer à la sortie du parc en terrasse pour profiter encore de la verdure et puis que nous aurions largement le temps d'aller ensuite dîner dans le restaurant que je tenais absolument à faire découvrir à la brunette. « Malgré ton sens de l'orientation pas très développé tu sais dans quel arrondissement on est ? » je voulais totalement parler d'autre chose que de nous, ça aiderait à faire revenir une ambiance plus joyeuse même si je ne doutais pas que se soit le cas je voulais donner un petit coup de pouce. Pour ça rien de mieux qu'une petite discussion banale sur un fond de taquinerie, non ?
« Comme je vais suivre ton conseil de me ménager un peu je prendrais sûrement ma journée de lundi la semaine prochaine et vu que je ne travaille pas dimanche ça me fera un vrai week-end, tu as quelque chose de prévue ? On pourrait faire cette sortie où je serais ton guide. », si elle n'était pas libre je trouverais sans doute autre chose pour occuper mon week-end mais j'avoue que j'avais très envie de passer encore du temps en sa compagnie, ça me changeait les idées. Je ne voulais ni voir mon père, ni Ella même si je voulais la soutenir s'était encore un peu difficile pour moi de ne pas être sans cesse dans l'inquiétude en la voyant avec son ventre rond tout en sachant qu'elle était malade. Secouant doucement la tête je sortais de ces pensées négatives, à quelques mètres devant nous la sortie du parc donnait directement sur la terrasse du bar « C'est moi qui invite je te préviens et ce n'est pas négociable. » j'avais proposé l'après-midi et en plus j'étais galant, deux raisons de ne pas laisser Nina payer quoi que se soit ni maintenant ni ce soir d'ailleurs. Ça pouvait presque ressembler à un plan drague vu de l'extérieur et pourtant il n'en était rien, cependant je me mis à rire en pensant à un de mes ami qui me l'aurait sans doute fait remarqué. Souriant malicieusement j'ajoutais « Mais t'habitue pas trop, la prochaine fois c'est toi qui invite. » bien entendu je plaisantais.

Spoiler:

Prendre le temps de faire quelques pas au soleil

Ft. Clément & Nina

Nina retrouva son rire du début d'après-midi lorsqu'elle se mit à s'esclaffer en entendant Clément se plaindre de sa vieillesse et de son dos et l'accusa de l'avoir maltraité à cause de la chute de toute à l'heure. Nina, qui avait tout à fait récupérer ses esprits car elle avait à présent maîtrisé l'art de prétendre que tout allait bien, fit mine d'être désolée tout en plaignant son ami :

"Oooooh, mon pauvre Clément! Si j'avais su que tu étais d'une nature aussi sensible j'aurais fait plus attention! Ca fait mal quand j'appuie là ?", elle pressa alors son doigt sur le bras du garçon tout en affichant un air malicieux.

Elle s'aperçut cependant qu'il avait en réalité un bleu qui commençait à se foncer tout près de l'endroit où elle l'avait touché.

"Oups! Tu t'es vraiment pris un coup en fait!"

Elle n'avait jusqu'alors pas penser à s'examiner elle-même et n'avait d'ailleurs ressentie aucune douleur. Après tout leur chute avait été anodine mais un coup était si vite attrapé. Elle passa en revue l'ensemble de son corps et fut satisfaite de voir qu'elle était intacte. Elle se sentit néanmoins légèrement coupable d'avoir fait mal à Clément. Il avait du se faire ce coup quand il avait arrêté leur chute à tous les deux afin qu'ils ne finissent pas dans le lac. Désolée, elle lança un regard contrit à son ami :

"Je te le ferai ton massage alors! Pour m'excuser! Et puis aussi parce que je ne peux pas plus t'amocher que ça de toute façon! Les bleus sont déjà là !"

Elle lui adressa un clin d'oeil mi-désolé, mi-rieur.

Ils se mirent ensuite en route pour rafraîchir leur gorge sèche, Nina suivant Clément étant donné qu'elle ne savait absolument pas où se trouvait le bar le plus proche. Durant leur marche, il interrogea la demoiselle d'un ton railleur afin de savoir si elle connaissait le numéro de l'arrondissement dans lequel ils se trouvaient. Voulant se montrer maligne et refusant de se faire rabaisser, même si c'était pour rire, Nina lança en prenant une voix teintée d'assurance :

"Bien sûr que je sais dans quel arrondissement on est! On est dans le... Enfin je sais quoi! Et toi aussi donc ça ne sert à rien que je te le dise! Je gaspillerais ma salive!"

Nina ne savait bien sûr absolument pas la réponse à la question et avait tenté de la déjouer bien qu'elle n'ignorait pas que Clément comprendrait immédiatement le stratagème. Et pourtant, elle avait su le numéro de l'arrondissement! Elle l'avait vu en arrivant au parc. C'était dans la dizaine. Etait-ce 13 ? 12 ? 17 ? Non! Elle n'allait pas s'avouer vaincue devant la farce de son ami! Il fallait qu'elle trouve quelque chose et vite! Soudain, alors qu'une personne passait à proximité d'eux, Nina eut une idée, bien que son intention sauterait immédiatement aux yeux de Clément.

"Heum, attends... Je dois heum...", elle réfléchit vite à une idée avant d'enchaîner "Je dois demander l'heure à cette personne!"

Rieuse, elle s'encourut vers la dame qui s'éloignait déjà d'eux, ne laissant pas le temps à Clément de la suivre. Arrivée à sa hauteur, elle expliqua en deux mots la situation à la femme qui accepta de jouer à son jeu en pouffant. Elle s'exécuta lorsque Nina lui ordonna de faire semblant de regarder sa montre pour lui dire l'heure et apprit à l'américaine qu'elle se trouvait dans le 17ème arrondissement. Nina remercia la française et retourna d'un pas pressé vers Clément, ses yeux remplis de malice.

"Voilà, désolé! J'avais besoin de savoir l'heure pour heum... pour savoir.", sur le coup, la fille manquait d'imagination, elle devait l'avouer. "Enfin soit, où on étions-nous ? Hein oui! Le numéro de l'arrondissement! Bon et bien si tu veux absolument que je te le dise, nous sommes dans le 17! Non mais! Tu me prends pour une idiote ou quoi ?"

Elle tira la langue à Clément. Bien entendu, celui-ci n'était pas dupe et avait saisi ce que venait d'exécuter comme plan Nina. Mais s'il lui faisait la remarque, elle nierait catégoriquement tout complot de ce genre. Si on pouvait appeler ça un complot. Mais vous connaissez Nina! Elle est toujours du genre à utiliser des mots trop forts et à amplifier les situations Razz

Tout en continuant à avancer, Nina aperçut enfin le bar qui était en réalité juste à la sortie du parc. Tant mieux, ils pourraient encore profiter de l'espace vert et du soleil installés à une table extérieure. Clément apprit à la fille qu'il avait décidé de suivre son conseil et qu'il prendrait un jour de congé lundi avant de l'inviter à se revoir du coup. Nina réfléchit quelques secondes à son emploi du temps. Lundi elle n'avait qu'une séance photo nocturne si elle se rappelait bien pour le thème "Paris by night" d'une nouvelle campagne de parfum. Elle ne devrait donc pas se rendre au studio avant vingt heures.

"Ca me semble parfait! Tu ne peux plus te passer de moi avoue!"

Alors que tous deux ne s'étaient plus vu depuis quelques temps en raison de leurs emplois du temps, ils allaient se retrouver une deuxième fois en l'espace de quelques jours. C'était un record ! Nina était déjà pressée d'être lundi pour cette nouvelle rencontre, elle appréciait énormément les moments passés avec Clément, particulièrement aujourd'hui, principalement maintenant qu'il savait tout d'elle et qu'elle ne lui cachait plus rien.

Quand Clément déclara que c'était lui qui invitait, Nina tenta de répliquer mais il lui coupa immédiatement la parole en ajoutant que ce n'était pas négociable.

"Très bien monsieur le gentleman! Mais c'est bien parce que je sais que tu ne fais pas ça pour m'avoir dans ton lit ce soir!", proclama-t-elle en pouffant. "Et pas la peine de plaisanter en me disant que ce sera moi qui régalerai la prochaine fois car ce sera le cas! Et tu n'auras pas le droit de refuser!"

Tout en rigolant, les deux amis s'assirent à une table en plein soleil.

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S'était sûr qu'en la jouant mec qui vieillis je tendais une vraie perche à Nina au risque qu'elle en rajoute et se moque, mais au moins nous retrouvions tout deux le sourire. Pour blaguer elle m'appuya sur le bras et si d'ordinaire je n'aurais pas réagit je grimaçais légèrement et me soustrayais à la pression parce que j'avais eu mal. Avec ce qui s'était passé j'en avais complètement oublié cette petite douleur au coude, un petit hématome qui venait de se rappeler à mon bon souvenir, je hochais la tête « Ouais ! Et tu appuie pile à cet endroit... Sadique ! » je ne le pensais pas bien entendu.
Comme pour se faire pardonner elle m'affirma que j'aurais finalement droit au massage que je réclamais vu que de toute façon elle ne risquait pas de m'abîmer encore plus, prenant un air dubitatif je lui répondis « Ah bah ça je sais pas, si tu appuie encore sur les bleus ça va être douloureux. » je me mis à rire « Avoue que tu veux surtout pouvoir toucher mon corps d'athlète ! »

Direction la sortie du parc et surtout le bar, j'avais vraiment soif et l'idée de boire un bon Perrier citron m'enchantait. Gentiment je taquinais la brunette sur son sens de l'orientation peu développé en lui demandant dans quel arrondissement nous nous trouvions, dès qu'elle prit cet air assuré je compris qu'elle n'en savait rien et son explication vaseuse ça me fit rire « Bah voyons... » je la regardais avec un air malicieux « Ça va pas être du luxe cette journée de visite. », je regardais la dame que Nina désigna prétextant devoir lui demander l'heure, tout de suite je su que s'était n'importe quoi puisque j'avais moi même une montre ou même mon téléphone portable pour nous renseigner sur l'heure qu'il était. Je la regardais faire, les bras croisés en l'attendant et quand elle revint vers moi je riais s'était plus fort que moi « Tu sais que là s'était pitoyable comme performance d'actrice ? » je gardais un grand sourire sur mon visage « Non j'oserais pas voyons, je savais que tu le savais. » je lui pinçais gentiment la hanche « C'est toi qui me prends pour un idiot ouais ! ».
Trêve de bêtises j'avais vraiment soif alors nous nous rapprochions du bar. Je concrétisais l'idée de faire visiter Paris à Nina dans le courant de la semaine prochaine, elle affirma que je ne pouvais plus me passer d'elle chose à laquelle je répondis avec un petit sourire « Il y a de ça ouais ! » autant être franc, ça n'était pas tout à fait faux « Disons que j'aime bien les moments qu'on passe ensemble et c'est se dont j'ai besoin vu le contexte actuel. » la sincérité était essentiel à mon sens c'est pour cela que je n'avais aucune raison de lui cacher que oui j'appréciais sa présence et que j'avais envie de la revoir assez tôt pour revivre une bonne journée.

Enfin nous nous asseyions à une table sur la terrasse du bar, au soleil. J'éclatais de rire en l'entendant me dire qu'elle me laissait payer parce que je ne cherchais pas à l'avoir dans mon lit pour ensuite m'annoncer que la prochaine fois s'était elle qui invitait comme je le lui avais indiqué je n'avais pas le choix non plus. L'air malicieux je fis alors remarquer « Je te laisserais payer en sachant très bien que c'est pour me mettre dans ton lit. » je plaisantais, Nina n'avait pas ce genre d'attention à mon égard, du moins pas que je le sache et si s'était le cas elle dissimulait ça très bien. Pour ma part non plus bien qu'il était clair que si elle tentait quelque chose je n'étais pas sûr de la repousser, il faudrait être fou non? Le seul contexte qui pourrait m'amener à refuser ce genre de chose c'est si nous avions bu, mais pourquoi je pensais à ça moi d'ailleurs? De toute façon on était au dessus de ça, notre amitié valait bien plus que des instincts ou des désirs purement physiques.
Un serveur vint prendre notre commande, je laissais l'américaine choisir d'abord avant de demander un Perrier citron j'y tenais. Il fallait que je me désaltère ce n'était plus seulement pour poursuivre le moment avec mon amie mais aussi un besoin vitale désormais « J'ai une de ces soif ! ». Heureusement le serveur fût rapide et nos commandes ne se firent pas trop attendre, tout de suite je me servis et après avoir rapidement trinqué avec Nina je buvais plusieurs gorgées de ma boisson « Un peu plus et je me déshydratais complètement. », j'exagérais mais s'était une façon de parler et d'exprimer à quel point ce verre était agréable. Un instant je restais silencieux profitant des rayon du soleil sur moi, mon regard glissa jusqu'à la jeune femme et je l'observais l'espace d'un court instant, ne voulant pas qu'elle remarque que je la fixais mon regard se posa sur mon verre « Alors le bilan de cette après-midi, t'en pense quoi ? On aurait cramer en faisant un footing non ? » s'était même certain et il fallait se méfier des premières chaleurs ça pouvait être traître provoquant parfois des malaises. « On est mieux à faire les lézards au soleil je crois. ».

Prendre le temps de faire quelques pas au soleil

Ft. Clément & Nina

« Avoue que tu veux surtout pouvoir toucher mon corps d'athlète ! »

"Pouaaaaah! Je suis immunisée contre les corps d'athlète moi môsieur!", répondit-elle d'un ton prétentieux voulu. "Après m'être marié à un tennisman professionnel et avoir eu une père basketeur professionnel ainsi qu'un frère tout autant accro au sport, on peut dire que j'en ai vu défiler des tablettes de chocolat à leurs entraînements!"

Elle se mit à rire, encore une fois. Ce qu'elle disait n'était pas tout à fait correct. Sur le fond, oui, elle avait en effet eu droit à un étalage d'hommes athlétiques torses nus parader devant ses yeux depuis sa toute petite enfance, mais contrairement à ce qu'elle prétendait à l'instant à Clément, cela lui faisait toujours autant d'effet.

Clément était resté les bras croisé, un air sceptique et amusé sur son visage, devant la scène de l'heure de Nina. Lorsqu'elle revint, un regard fier dans les yeux, il lui rétorqua que ce fut une performance d'actrice pitoyable et, feignant l'étonnement :

"Une performance d'actrice ? Je ne vois absolument pas de quoi tu parles voyons!"

Clément lui pinça la hanche et Nina émit un petit bond de surprise avant de s'esclaffer pour la énième fois de la journée lorsqu'il l'accusa de le prendre lui pour un idiot.

"Noooooon! Enfin! Je n'oserais pas! Tu es chirurgien après tout! Il en faut dans la caboche pour ça!"

Ils continuaient à s'approcher doucement du bar tandis que Clément avouait aimer les moments qu'il passait avec Nina, ce qui la fit sourire mais également rougir. Elle appréciait aussi énormément passer du temps avec lui. Elle lui répondit néanmoins d'un ton plaisantin et présomptueux tout en haussant les épaules d'un signe de fatalité :

"Je comprends, je suis exceptionnelle en même temps."

Elle voulait surtout éviter qu'on retourne au sujet précédant car cela la gênait tout de même un peu d'avoir agi de cette façon devant Clément et de s'être à ce point laissée aller en public, bien qu'il n'y avait vraiment pas grand monde dans le parc à ce moment.

Tout en s’installant à une table, Nina se plia devant la volonté de Clément de vouloir payer aujourd’hui. C’était un geste de parfait gentleman, néanmoins nous étions au vingt et unième siècle et de nos jours les femmes étaient égales aux hommes. C’est pourquoi elle affirma qu’elle paierait la prochaine fois, ce à quoi il enchaîna d’un air malicieux qu’il savait que c’était pour le mettre dans son lit.

« Je n’ai jamais dit le contraire ! », lança Nina d'une intonation faussement assurée pour déstabiliser son ami.

Un serveur arriva presque dans la minute, le service était super rapide ici dis donc, et Nina écouta son ami commander un Perrier citron ce qui la fit pouffer de rire. Elle n’avait jamais entendu le nom de cette boisson auparavant, mais cela sonnait assez prétentieux. Un Perrrrrrrier citron s’il-vous-plaît.

« Vous les français avez une drôle de façon d’appeler vos boissons ! Pour moi ce sera un… », elle avait posé son regard d’ange sur le serveur, plutôt pas mal en son genre, tout en réfléchissant à la dénomination française du Diet Coke. Elle s’était toujours demandé pourquoi ils avaient décidé de modifier le nom de la boisson surtout qu’ils avaient de toute manière remis un mot anglais dans la nouvelle. Il ne fallait néanmoins pas trop poser de questions aux français quant à leurs idées bizarres. « Un coca light ! », s’écria-t-elle soudain d’un ton majestueux, fier de s’être rappelé. « Et si vous voulez bien apporter un sachet de glaçons à mon ami s’il-vous-plaît. Voyez-vous, il est très maladroit et est tombé », elle désigna le bleu de Clément tout en lui tirant discrètement la langue.

Elle partagea un rire avec le serveur, s'amusant de plus en plus à taquiner Clément. Pendant la minute d'attente des boissons, car le garçon avait été extrêmement rapide, Nina leva son visage vers le soleil éclatant afin d'en faire profiter sa jolie face, avant de se rappeler qu'elle n'avait pas mis de crème solaire et de le rabaisser immédiatement. Pendant que le serveur disposait les boissons à table et informait Nina qu'il apportait les glaçons dans quelques secondes tout en adressant un clin d'oeil dragueur à la demoiselle, ce qui la surpris et la fit rire en même temps, Clément fonça sur son verre en avouant à quel point il était déshydraté.

"Façon de draguer très discrète", lâcha l'américaine tout haut alors qu'elle pensait l'avoir gardé pour elle.

Elle but une gorgée de son coca light à la paille et fut rapidement interrompue par le serveur qui lui apportait les glaçons avant de rajouter en partant : si vous avez besoin de quoi que ce soit, faites-le moi savoir. Il n'avait pas quitté Nina du regard à ses paroles, semblant complètement oublié que Clément était également là. Nina étouffa un rire quant au comportement du serveur. Elle n'était absolument pas intéressée par lui et trouvait qu'il était assez gonflé de réagir de cette façon alors qu'elle était déjà installée avec quelqu'un, même s'il était clair que le serveur avait compris qu'ils étaient juste amis, Clément et elle. L'homme avait-il cru que Nina lui faisait des avances ? Avait-il mal compris quelque chose pour qu'il se mette à la séduire aussi ouvertement ?

Quand il fut partit, elle reporta son attention sur son chirurgien adoré.

"Allez, approche! Laisse-moi apaiser ce vilain coup.", susurra-t-elle à Clément tout en pressant doucement d'un air maternel le sac gelé sur son bleu.

Tout en se faisant, Nina réfléchit à ce que venait de lâcher Clément à propos de la chaleur et approuva en souriant.

"Tu as raison, on aurait pas tenu sous cette canicule! C'est fou ce qu'il fait chaud ! Mais c'est ma peau qui va se venger ce soir du fait que je me sois lézardée au soleil comme tu dis! Je n'ai pas mis de crème et tu me verras donc virer rouge comme une tomate au restaurant!"

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Immunisée contre les corps d'athlète drôle de formule, la demoiselle affirmait donc être blasée des belles plastiques. Je ne me vantais pas d'avoir un corps particulièrement musclé mais je fais du sport et ça se voit, je m'entretiens cela dit je suis loin d'avoir la carrure d'un joueur de tennis professionnel ou d'un basketteur. Je ne m'en porte pas plus mal et me trouve très bien comme je suis, c'est l'essentiel selon moi. Les larmes étaient loin et s'était comme si rien ne s'était passé un peu plus tôt, pour ça Nina était une excellente actrice puisque je ne m'étais jamais douté qu'elle cachait cette douloureuse histoire mais pour ce qui était de feindre d'aller demander l'heure et trouver des excuses bidons il y avait du travail pour améliorer ça.
J'aimais bien quand elle feignait d'être prétentieuse, ça me faisais rire et quand sans aucune modestie elle affirma être exceptionnelle je lui souriais « Tu crois pas si bien dire ! » je lui trouvais de très belles qualités et les moments que nous passions étaient toujours sympa , autant être sincère sur ce que je pensais d'elle.

Mon sourire se fit plus malicieux quand elle joua le jeu après ma plaisanterie sur le fait qu'elle veuille me mettre dans son lit et que c'est pour cette raison qu'elle payerait la prochaine fois. « Mais je ne suis pas un homme facile tu sais... » quoi que si elle me sautait dessus je ne crois pas que je serais très difficile !
S'était toujours drôle la manière dont Nina pouvait s'étonner de certaines habitudes française, de la différence de culture. Son truc préféré est de dire que nous français sommes étranges, bizarres, etc. Ce phénomène était tout à fait logique et j'adore son regard neuf, taquin sur notre culture comme à cette instant où je commandais un Perrier citron et qu'elle se moqua gentiment, trouvant cela drôle alors que pour moi s'était tellement banal. Le serveur ne la lâchait pas des yeux et le fait qu'elle cherche le nom de ce qu'elle voulait boire n'était sans doute pas la seule raison à cette attention, le petit sourire niais qu'il affichait suffisait à le trahir sur son intérêt pour la jolie brune. Elle fini par annoncer qu'elle prendrait un coca light et ajouta un sachet de glaçons à la commande pensant à moi et mon petit hématome au bras qui n'était pas si petit que ça en fait. « Ce n'était pas nécessaire la glace tu sais, mais merci. » j'ajoutais « Et merci de me faire passer pour un maladroit, je te revaudrais ça. » j'aurais ma vengeance, une gentille revanche mais je la prendrais le moment venu. Le serveur avait rit, je crois qu'elle aurait pu dire n'importe quoi qu'il aurait eu la même réaction, ça m'amusait je dois dire et quand il amena les boissons il se grilla volontairement en adressant un clin d'oeil à Nina. Quand il eut le dos tourner celle-ci fit remarquer que la technique de drague n'était pas très subtile « Je suis d'accord avec toi, mais tu dois être habitué à ce genre de chose non ? » j'étais sûr qu'elle avait du succès auprès de la gente masculine et qu'elle devait se faire draguer fréquemment.

Apportant les glaçons le jeune serveur fit savoir que si il y avait besoin d'autre chose il restait à notre disposition enfin surtout à celle de la jeune femme parce que à cet instant j'aurais pu être transparent et m'appeler Casper. Je sirotais ma boisson tranquillement, observant la scène avec détachement et amusement « T'as une côte d'enfer » déclarais-je lorsqu'il fût assez loin « Laisse lui ton numéro sur le ticket de caisse il t'appellera c'est certain. » je lui souriais. Pour une fois ce n'était pas moi qui prodiguait des soins, Nina plaça les glaçons sur mon hématome, bien que j'aurais pu m'en passer, j'appréciais ce geste et me laissait un peu materné ça faisait un moment que personne ne s'était occupé de moi comme ça, je faisais toujours les choses par moi-même.
Réagissant à mes propos sur la chaleur qu'il avait fait cette après-midi, la jeune américaine m'expliqua qu'il n'était pas exclu qu'elle se retrouve à virer au rouge à cause du soleil qui avait taper dur, je hochais la tête « Oui c'est vrai que de la crème solaire n'aurait pas été du luxe, pour ma part je ne pensais pas qu'il ferait si chaud et que le soleil cognerait si fort. » nous n'étions qu'au printemps et jusque là on avait pas trop eu de chance pour la météo.
Voulant la taquiner pour lui rendre la pareille je rebondis sur ce qu'elle venait de dire « Suffit que je te complimente pour que tu vire au rouge. » plus tôt dans l'après-midi quand je lui avais dit que je la trouvais très jolie aujourd'hui elle avait rougi et il y a quelques instants aussi après que j'eus affirmé que j'aimais les moments passés en sa compagnie il me semble que ses joues s'étaient un peu teintées mais je n'en étais pas totalement sûr. Toujours est-il que je trouvais cela assez mignon, Nina m'inspirait à la fois la force et la fragilité mais aussi la douceur et le dynamisme je ne pouvais pas nier que je m'attachais de plus en plus à elle. Regardant le sac de glaçon je me mis à rire « Heureusement que je ne me suis pas ouvert le bras, tu aurais dû recoudre. » je fis une petite moue « A défaut de savoir masser tu es peut-être une bonne couturière. » je voulais surtout faire un petit clin d’œil à notre première rencontre, encore. Je remettais aussi cette histoire de massage dans la conversation, à croire que inconsciemment j'y tenais.

Le temps passait tellement vite s'était assez dingue, entre les discussions plus ou moins sérieuses, les rires tout ça l'après-midi m'avait semblé passer à une vitesse folle. J'avais offert un second verre à Nina et puis l'heure avançant j'avais proposé que nous prenions le chemin du restaurant, on pouvait y aller à pied s'était un coin agréable.

» ALIÉNOR ☼ prendre le temps de prendre son temps.
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