«Un recueil mouvementée...»

Étalé sur cette masse froide. Coeur déchiré en milles morceaux. Coincée dans un passée qui ne fera plus surface dans l'avenir. Dans sa main gauche se tenait une vieille photo. Une image qui représentait un instant de bonheur. Une vie qui était merveilleuse, mouvementée. Une personne qui en donnait un sens. Maintenant ce n'est plus la même chose. La signification du mot vie avait été rayée et n'avait plus de sens. Noyée dans une tristesse infini, Juno était sur la tombe de son unique raison de vivre. Son sourire lui manquait. Sa chaleur sur la peau d'une jeune homme, sa voie si douce qu'il aimait tant entendre. Tout était indispensable pour sa survie. Mais il n'arrivait pas à se faire à l'idée qu'elle était partie. Partie sans lui dire un adieu, sans le prévenir de quoi que ce soit. Il a été bien un aveugle ce jour-là. Quel cruelle décision. S'était-elle rendu compte de la souffrance qu'elle allait laissé avant de sauter ? Avant de le faire ? Sûrement pas.. Sinon elle serait là à sourire avec lui. Il se sentait seule, terriblement seule. Alors pour camoufler cette solitude, il laisse trainer son corps n'importe où avec n'importe qui. Il laissait l'addiction devenir une deuxième personne. Cela ne comblait pas le vide qui s'était accroché comme une ombre fidèle gardé à tout jamais. Des bruits bruyants anéantissaient ses oreilles, mais il tomba sur une musique étrange. Une de Disney. Fleur aux pétales d'or, répands ta magie, inverse le temps, rends-moi ce qu'il m'a pris, guéris les blessures, éloigne la pluie, ce destin impur, rends-moi ce qu'il m'a pris, ce qu'il m'a pris..  Cette chanson le fit frémir et le bouleversa. Une mélodie véridique. Seulement personne pouvait lui rendre sa jumelle, et cela n'était qu'une douloureuse réalité. Pourtant ces temps-ci, il s'évadait et ne restait plus dans son monde. Il se tuait à petit feu doucement tous les jours sans sentir la sensation. Il se laissait évaporer. Malheureusement lorsqu'il devenait complétement réfléchit autrement dit sobre, ce vide se ressentit violemment et il ne pouvait s'empêcher de boire sur le champ... C'est une âme errante qui a perdu ses repères et ne sait plus comment revenir dans son propre corps pour le contrôler. Des larmes coulaient le long de ses yeux, il ne le s'autorisait que devant sa tombe. Une bouteille de l'autre main, presque à moitié vide, il ne se gênait pas pour montrer que sans elle, il n'était plus que son ombre, une épave, une fausse copie, une insulte. Il voulait que là où qu'elle soit maintenant, elle se sente coupable de l'avoir abandonner, et laisser ici sans lui demander ne serait-ce son avis.

Il sentit une ombre planait autour de lui. Une ombre qui n'appartenait pas à lui-même. Une ombre familière. Il avait souhaité être en recueil aujourd'hui. Juno ne s'attendait sûrement pas à que cette personne puisse venir. D'ailleurs, comment pouvait-elle se permettre ? Responsable de son malheur, il a été l'arracheur de son bien être, il lui avait donné un allé simple pour l'enfer et à sa jumelle celui du paradis. Sa rancœur était tellement forte qu'à chaque fois, il ne pouvait s'empêcher de l'insulter, de le provoquer pour voir sa jolie gueule d'ange se transformait en rage. Il le haïssait. Sa présence s'insupportait. Pourtant c'était l'une des rares personnes qui essayait de l'aider. Mais comment peut-on accepter l'aide du bourreau ? Il lui a donné inconsciemment la corde à sa sœur et ne lui pardonnerai jamais de s'être jouer d'elle. Une personne pourtant en qui il avait confiance, en qui il avait passé du temps, mais sa haine l'aveuglait et il refusait de passer outre. Il préférait mettre tout sur son dos. C'était nettement plus facile à l'accepter. Cette idée était bien trop plaisante, cela l'apaisait d'avoir un coupable pour adoucir la mort de sa sœur. Il avait su trouvée son souffre douleur, celui en qui il peut craquer, insulter sans aucune gène. Il savait qu'il reviendrait toujours pour le sermonner du moins c'est ce qu'il espérait... Il aimait savoir qu'il s'inquiétait pour lui, qu'il se souciait, mais aussi qu'il le détestait autant que lui. La haine est un stimulant, une drogue dont on ne peut se détacher. Et plus elle se consume, plus elle devient forte. Jamais, il lui viendrait à l'esprit qu'un jour il arrête tout contact. Il sait trop bien qu'il est destiné à lui pour pourrir sa vie, ainsi que lui aussi à faire de même. A se haïr comme deux frères qui ne trouveront jamais la solution à leurs querelles. Une dispute qui ne s'arrêterait jamais. Cette personne avait bien sûr un nom, un nom dont Juno n'oubliera jamais : Cheshire.