Noir. Noir. NOIR. Explosion sourde. Il y en a partout, à tel point que je ne distingue que ça. Je me retourne dans mon épais cocon, le sourire aux lèvres. Je me sens bien là-dedans, cela a toujours été ma maison, le seul et unique endroit que je connaisse. Le liquide épais et visqueux dans lequel je me baigne toute la journée est confortable, et me procure la chaleur dont j’ai besoin pour survivre. Et puis, il y a cette voix. Je l’entends me parler presque toute la journée, il m’arrive de me dire que c’est ma maison qui me parle. Ma maison est donc très gentille. Douce et chaleureuse à la fois, elle me rassure lorsque je commence à m’agiter et me chante des berceuses lorsque je ne parviens pas à m’endormir. Dans ma maison, c’est vraiment le paradis. Sauf que, il faut toujours un mais aux bonnes histoires. Celle-ci ne fait pas exception. Ce mais si peu convoité, le voici : au terme de nombreuses semaines à habiter seule dans ma maison, une explosion de couleurs viens me titiller le coin de l’œil. Puis, c’est au tour de voix plus fortes les unes que les autres, de venir perturber mon existence pourtant si paisible jusque là. C’est alors que l’on me sort complètement de chez moi ; on est venu me kidnapper par la force. Je me fais littéralement agressée par un flot perpétuel de lumière et de couleurs. Mes yeux me piquent et je ne vois plus que des tâches difformes. La vie en dehors de chez moi n’est fait que des formes indéfinies qui me donnent le tournis. Je veux retourner à la noirceur de mon cocon. Le brouhaha incessant de mes kidnappeurs manque de peu de me percer les tympans, chez moi, les voix de l’extérieur étaient atténuées. Je me sentais bien. Vraiment bien. Là, s’en est trop. Il faut que je fasse savoir mon mécontentement. Sauf que je ne sais pas comment leur dire, ils ne parlent pas la même langue que moi. Sans plus attendre, je fais ce que tout le monde aurait fait à ma place : je hurle de toutes mes forces.

Cinq ans. Cinq ans que je suis sur cette terre. Déjà. C’est passé vite. Mais je commence déjà à m’habituer à cette nouvelle vie. Je comprends mieux ce qu’il se passe autour de moi. Les choses qui m’entourent ne sont plus des formes flous mais bien des choses que j’arrive à percevoir, presque à toutes comprendre même. Je commence à savoir parler la même langue que ces inconnus, à peu près correctement. J’arrive même à me déplacer à leur façon, sur quelques courts trajets. Je me déplace comme un vrai humain, c’est ça. Pourtant, tout reste très différent de la vie dans ma première maison. Ce n’est pas le même confort, pas les mêmes sensations, pas la même douceur. Kellian a dix ans lui. Il ressemble déjà un peu plus à un adulte, mais je ne lui fais pas très confiance. Il passe son temps à me dire qu’il y a des monstres dans le placard qui attendent qu’il fasse noir pour venir me manger. J’ai du mal à m’endormir, tous les soirs, mais je me débrouille. Le moindre grincement me fait sursauter et il m’arrive d’hurler en pleine nuit, pris de sueur froide. Et puis, aujourd’hui, alors que maman nous avait couché, Kellian est venu me chercher dans mon lit. Il m’a dit qu’il avait quelque chose à me montrer et je l’ai suivi. On était en train de marcher dans le noir, j’avais peur et je serrais mon doudou contre moi. Je n’arrêtais pas de regarder derrière moi mais j’étais rassuré, mon grand-frère ne me laisserait pas me faire manger par des monstres. J’en étais sûr. Et puis nous sommes entré dans la salle à manger, les parents ne nous ont pas entendu, parce qu’ils regardaient un film d’action à la télé. Et là, Kellian m’a poussé dans le placard et m’a enfermé à l’intérieur. J’ai fait un bruit en tombant, mais lorsqu’ils se sont retournés, mes parents n’ont pus voir que mon frère. Moi, j’étais trop paralysé pour pouvoir crier. Dans le placard il faisait tout noir et puis… C’est la maison des monstres, les placards, Kellian me l’a dit ! J’avais les larmes aux yeux et je tremblais comme pas possible, mais je ne faisais pas le moindre bruit. Il y avait une raie de lumière, entre les deux portes du placard et j’ai regardé par là, parce que c’était de la lumière. Et là, j’ai vu que ce n’était pas un film d’action mais un film d’horreur. ÇA. Le clown… Le clown mangeait les enfants ! Et lorsque le film s’est fini, papa et maman se sont levés et sont partis, sans me voir. Il n’y a plus de lumière, plus personne pour surveiller le clown non plus. Et moi je suis enfermé dans la maison des monstres. Ce clown est un monstre, il va vouloir rejoindre sa maison et il va me trouver. Me manger. J’ai peur, je n’arrive pas à dormir alors que je suis fatigué, mais surtout, j’ai peur.

« D’où tu m’agresses ? Mais t’es malade ou quoi ? Va te faire soigner mon vieux ! » J’esquive un dernier coup. Kellian est déchainé, je ne sais pas ce qu’il lui prend. Pourtant, je ne me souviens pas avoir fait quelque chose contre lui récemment. Non vraiment, je ne vois pas. Hop là. Un coup dans les jambes, je tombe à genoux. Je suis en rage contre mon frère. J’avais déjà remarqué qu’il n’était pas quelqu’un de normal, enfin, dans le genre intelligence moyenne et tout ça quoi. Il est même dans le genre complètement idiot quand il s’y met. En tout cas, je n’attends pas qu’il m’assène un autre coup pour me relever et lui sauter à la gorge, l’empoignant par le col. C’est alors que ma mère arrive et me regarde, les yeux complètement écarquillés. Moi je me contente de fixer Kellian, mon visage seulement à quelques centimètres du siens. Je n’ai pas encore vu ma mère alors je crois que c’est moi qui lui ai fait peur. Je regarde, amusé, son visage qui a pris un air grave, un peu comme-ci il a peur que je le frappe. Je le tiens par le col d’une main, tandis que mon autre main forme un poing, prêt à lui tomber dessus. « Johan ! Lâche ton frère ! » Je tourne rapidement la tête, pour contempler le visage de ma mère. Mince, je ne l’ai pas entendu arriver. Je reste figer pendant quelques secondes le poing toujours levé. Elle m’a pris par surprise. Je laisse rapidement mes bras retombés le long de mon buste. Lorsque je le lâche, Kellian vacille légèrement mais ne tombe pas. « Et pas de playstation pendant un mois ! » Je regarde ma mère tourner les talons pour s’engouffrer de nouveau dans la cuisine, nous laissant seul tous les deux. Je ne m’y attendais vraiment pas. Me faire agresser pour ensuite récolter la punition. Je me tourne lentement vers mon frère, je suis en rage. Je n’ai même pas le temps de croiser son regard que je récolte déjà un coup de poing dans le ventre de sa part. Je me plis en deux sous l’effet de la douleur tandis qu’il approche sa tête de mon visage, pour me dire quelque chose à l’oreille. « Et hop ! Un pour Kellian, zéro pour le petit Johan. » Je relève la tête vers lui juste attend pour voir son petit sourire narquois, avant qu’il n’aille allumer la playstation, juste devant mon nez. Tout ça pour montrer à ma mère ses intentions pacifiques alors que j’essaye de le frapper. Je suis sûr qu’il a encore réfléchi tout ça, exprès pour l’impressionner et me faire descendre dans son estime. Le salop.

Mon père se saisit de ses valises jusque là posées à terre et les soulève. Il se dirige vers la porte d’entrée d’un pas assuré, ne lance aucun regard derrière lui. C’est comme-ci nous n’existions déjà plus à ses yeux. Je me mords la lèvre inférieure pour m’empêcher de pleurer. Comment peut-il nous faire ça ? En plus, il vient d’annoncer à Kellian qu’il avait été adopté, et après… Il s’en va ? C’est inconcevable, à mes yeux, mon père avait toujours été un type bien. Je n’ai pas le courage de le regarder partir, alors je lui tourne le dos, me réfugie dans les bras de ma mère et enfouit mon visage dans son cou. Celle-ci est en larmes, mais trouve tout de même le courage d’essayer de me réconforter. A peine ai-je entendu la porte claquée, que la voix de Kellian s’énerve, menaçante. Il a l’air d’en vouloir à tout le monde. Moi, je ne savais même pas qu’il était adopté. Pourtant, il crie autant sur ma mère que sur moi. Je me retourne et nos regards se croisent. Son regard est empli de haine, le miens, de tristesse. Je suis déçu de tout le monde aujourd’hui, sauf de ma mère. Comment mon grand-frère peut-il faire ça ? Parler ainsi à sa mère – elle n’est peut être pas sa mère biologique, mais elle l’a élevé au même titre que moi, alors à mes yeux, c’est pareil -, mais comment peut-il faire ça, bon sang ? Je m’approche de lui, l’attrape par les épaules et le secoue un peu. « Ne joue pas aux cons, parce que moi aussi je peux jouer à ça ! » Il me repousse d’un violent coup de bras. Il a vingt ans et j’ai quinze ans, je ne fais pas le poids, c’est évident. Pourtant, lorsqu’il s’approche de ma mère, je m’interpose, je ne veux pas qu’il lui fasse de mal. Alors, il tourne les talons et pars en claquant la porte. Il n’est plus jamais repassé par la maison.

J’ai mis du temps avant de m’autoriser à me séparer de ma mère. Je ne suis partie de chez moi qu’à mes vingt-trois ans. C’était dur de me séparer d’elle, alors, pour compenser, je passe la voir tous les jours. Mais à peine fus-je installer dans ma maison, la mienne, enfin ; qu’un nouveau drame s’est emparé de moi. Mady à l’hôpital ! Forcément, il faut qu’il arrive quelque chose à ma meilleure amie. Je passe la voir tous les jours à l’hôpital, à peine perturber par le fait que mon frère se pointe également de temps en temps – nous ne nous parlons pas lorsque nous sommes tous les deux là-bas. Alors, imaginez-vous le choc au moment où ma meilleure amie peut enfin sortir de l’hôpital : sa famille la met à la porte. Je lui propose donc de l’héberger. Je devance de peu mon frère, qui eu la même idée. Je préfère tout de même qu’elle soit chez moi plutôt que chez lui, je crois que j’aurais plus de mal à lui rendre visite s’il est dans les parages que lui à venir rendre visite à Mady si je suis chez moi. Enfin bref, je ne suis pas plus dérangé que ça par les activités nocturnes de ma meilleure amie. Quoi que, tout devient plus compliqué et plus confus en ce moment : je ne veux plus la partager avec personne. Mais pourtant, elle ne m’appartient pas.

Bonjouuuuuuuuur (oui parce qu'à cinq heure du mat c'est le jour 8D), bienvenue chez nous, après la lecture de ta fiche j'ai l'honneur de t'annoncer que tu vas pouvoir t'installer avec la jolie Mady, tomber amoureux, lui offrir des fleurs (trop mignon *O*) et toutes ces choses que tu as prévu, TU ES VALIDEEEE !
Félicitation, tu es désormais officiellement un Ooh la la Parisien. Nous t'invitons maintenant à faire grandir ton personnage parmi nous à travers les liens et les topics. De plus, Ooh la la Paris adhère au système facebook qui consiste à créer un vrai compte facebook à ton personnage afin de faciliter l'intégration avec les autres membres du forum. Évidemment, la chatbox et le flood sont deux autres moyens très efficaces et nous vous encourageons à y participer pour connaître l'ambiance de fou qui règne ici. Si les moyens cités plus haut sont inefficaces, n'hésite surtout pas à demander à un administrateur ou à un habitué d'ollp de te parrainer. Nous te souhaitons de merveilleux moments parmi nous et nous espérons que tu pourras trouver ton bonheur ici.

Grayson, Yannie, Ella, Lumen & Cheshire.