7H30 du matin, et je suis déjà debout. Si j'avais eut le choix, je serais restée dormir au lit encore quelques heures. Sachant que j'avais passé la vieille à faire la fête avec des amis de Zola, ce matin, je n'étais pas au meilleur de ma forme. Comme chaque matin, je m'étais préparée, de façon machinale, tel un robot. Quand j'étais petite, je détestais le soir et adorais le matin, car chaque réveil signifiait une nouvelle journée, de nouvelles rencontres, de nouvelles choses, et chaque soir, était le moment où je me retirais des autre pour m'exiler seule pendant la nuit, où je me sentais seule dans le noir et terriblement mal à l'aise face au silence qui envahissait la pièce. Aujourd'hui c'était le contraire. Je n'aimais pas le matin, la perspective qu'une nouvelle journée commençait et que les prises de tête arrivaient, et j'aimais le soir car le soir, je trouve toujours quelque chose à faire, c'est le moment de détente, le moment où je passe du temps avec Zola à mater des films toute la nuit. J'avais conscience que je n'étais certainement pas comme toute les filles de mon âge, peut-être un peu plus déjantée et ambiguë, c'était une chose que Zola ne cessait de me dire, et une chose qui m'importait peu, car je n'ai jamais voulu être comme toutes ces autres filles comme copiés à l'infini. Et c'est ce principe là qui me pousse à aimer les gens différents comme Zola ou encore... Esteban.
Ce matin, je ne m'attendais pas à faire de rencontres et encore moins celle ci. J'attendais patiemment sur le quai 19, j'étais un petit peu en avance car je n'avais pas vraiment réfléchie au temps que je mettais pour me rendre à St Lazare. Assise telle une SDF derrière la ligne blanche, j'écoutais Kings of leon, bougeant ma tête sur le rythme de la musique, une drôle de moue sur le bout de mes lèvres. Je regardais droit devant moi, je ne fis pas attention aux gens qui passaient à côté de moi, et de cette manière, je ne remarquais pas Esteban qui marchait doucement derrière moi, le nez plongé dans son téléphone, qui lui non plus ne faisait sûrement pas attention à moi. Près de cinq minutes passèrent, et le train s'arrêta enfin en gare. Je ne perdis pas de temps et montais à l'intérieur pour aller me réserver une bonne place près de la fenêtre. Je ne remarquais pas Esteban qui se poussa pour me laisser passer sans se rendre compte que c'était moi, et j'entrais. Il fallu que je m'arrête et hésite entre deux place pour que j'entende quelqu'un râler derrière moi. Mon système d'autodéfense se déclencha instantanément et je répliquais « Ouais bah c'est bon t'es pas pressé non plus! Le train part pas avant 20minutes alors calme toi mec, tu vas t'assoir!!! ». Je me tournais agacée et tombais nez à nez avec Esteban. Son visage dur et énervé s'adoucit et je pus entrevoir un léger sourire. Je me mis à rougir et couinais « Oh... Esteban... C'est toi... ».. Je m'asseyais, et je n'eus pas le temps de lui proposer de s'installer en face de moi qu'il avait déjà posé ses affaires à mon côté et avait prit place en face de moi. J'étais soudainement vraiment gênée, mon coeur battait à cent à l'heure, et je sentais mon ventre se contracter. Non, je n'aimais pas l'amour. « Comment vas-tu? Je ne m'attendais vraiment pas à te trouver ici...».. Je souriais, comme à moi-même et baissais les yeux vers mes mains. Mais ils ne restèrent pas longtemps baissés, car son regard clair m'attirait. Lorsque je plongeais mon regard dans le sien, mon coeur eut un raté, et je me perdis dans ses yeux si profondément que j'en oubliais le reste...