Sujet: CLOÉ & ELLIOTT ❖ how can I forget ? Dim 26 Fév - 11:00
Blanche. C’était comme ça qu’était ma page word, alors que je luttais face à mon écran d’ordinateur. Chaque mot que je tapais, finissait par être effacé aussi vite qu’ils avaient apparus, me plongeant dans un désespoir le plus profond. Je n’avais jamais eu de mal pour écrire, bien au contraire, j’avais des facilités déconcertantes d’après mes professeurs de littérature. Il était vrai que depuis la mort d’Emma, je n’avais pas réussi à écrire une seule ligne, mais cela faisait quelques années maintenant, pourquoi étais-je toujours bloqué ? J’avais changé de vie, j’avais quitté l’Amérique, avec ma fille Aylin : les souvenirs de mon passé étaient beaucoup trop fort et douloureux à New-York et même si ma mère, qui vivait toujours là-bas me manquait énormément, je ne regrettais pas mon choix de venir en France. Ici, j’oubliais un peu moins ma peine et j’essayais de faire mon deuil comme je le pouvais. Malheureusement pour moi, malgré le fait que je ne sois plus dans la ville où mon malheur avait commencé, je continuais à y penser, régulièrement. En même temps, c’était difficile de ne pas penser à ma défunte épouse, quand je devais m’occuper de notre fille, qui était, à mon sens, son portrait craché. Il fallait que je sorte, que je me change les idées. Nous étions vendredi soir, et je savais que c’était le soir où Cloé travaillait : elle ne pourrait donc pas garder Aylin. J’aimais bien le fait qu’Aylin ait une figure féminine dans sa vie, surtout qu’elle aimait beaucoup la jeune femme : Cloé était juste parfaite avec Aylin et à chaque fois que je sortais et que je laissais la petite fille avec la demoiselle, Aylin en revenait toute souriante, à me raconter à quel point elle avait adorée passer la soirée avec Cloé. Elle n’avait d’ailleurs que ce nom-là à la bouche : quand je faisais à manger, c’était toujours « Cloé fait de meilleures compotes que toi », quand je l’emmenais au par cet que je jouais avec elle, c’était « Cloé est meilleure à cache-cache que toi ! ». Je n’étais pas du tout jaloux : Aylin ne devait avoir aucun souvenir de sa mère, et bientôt, elle risquait de me demander pourquoi elle, elle n’avait pas de maman. Alors même si Cloé ne pouvait pas remplacer sa mère, je savais que la petite fille tenait beaucoup à elle et j’étais persuadé que Cloé aussi, avait fini par s’attacher à la petite fille.
Je sonnais chez ma voisine de palier, c’était une jeune femme qui avait déjà un enfant, du même âge qu’Aylin alors elle pouvait aussi la garder de temps en temps. Il fallait que je sorte pour me vider la tête, et aussi que je trouve une nouvelle inspiration : il fallait que j’écrive, à tout prix. Je m’étais inscrit à la fac pour finir ma licence de lettres modernes que j’avais commencé avant la mort d’Emma mais je travaillais en même temps pour un petit journal de Paris, où j’écrivais quelques histoires qui étaient publiées dans ce journal : mais des petites histoires, c’était plus facile à écrire qu’une nouvelle de cent pages minimum. C’était un projet que je devais rendre dans quatre mois pour la fac, afin de valider mon année, et pour le moment, je n’avais aucune idée et zéro pages d’écrite, en bref, j’étais, dans la merde. La voisine accepta de garder Aylin et vers vingt et une heure, j’étais en route pour le Diamonds Club. Il y avait du monde à l’intérieur, ce qui n’était pas étonnant un vendredi soir. Je reconnus quelques personnes de la fac, mais je me contenta de leur faire simplement un signe de la main avant de disparaître dans la foule : je n’étais pas un garçon très sociable et j’aimais bien, souvent, rester dans mon coin. Rencontrer des gens pourrait certainement m’aider à aller mieux, m’aider à tourner la page, mais je n’y arrivais pas. En plus, quand je faisais une rencontre ici, c’était toujours la même histoire : les gens entendaient que je parlais un Français avec un accent Anglais, alors tout de suite, quand ils savent que je viens de New-York, j’ai le droit à une ribambelle de questions dans le genre de « Mais pourquoi t’a quitté NY pour venir à Paris ?! » et là, il fallait que je parle de mon passé. Et je ne voulais pas. Je ne voulais pas que les gens sachent pour Emma, je ne voulais pas voir la pitié dans les yeux des gens, non, je détestais ça, plus que tout au monde.
Arrivant au niveau du bar, je m’asseyais sur un tabouret. Une fille, grande, blonde vint automatiquement s’asseoir près de moi, avec un énorme sourire aux lèvres, se tenant comme une grosse bitch. Je soupirais, appuyant mes coudes sur le comptoir en l’ignorant, jusqu’à ce qu’elle m’accoste. Elle ne dut rien comprendre à sa vie lorsque je l’envoya chier : c’était ce que j’aimais le moins, lorsque je sortais dans un bar ou une boite : les filles qui viennent vous accoster. Je n’aimais pas trop ce genre de fille, je préférais accoster moi-même, ou rien du tout. Et ce soir, je n’étais pas d’humeur à ramener une fille chez moi complètement bourré pour la baiser. Non, je voulais juste boire un verre et tenter de me changer les idées, si tant est que ça soit possible. Je souris lorsque je vis Cloé s’avancer vers moi, je n’étais plus sûr que c’était ici qu’elle travaillait mais je venais d’en avoir la confirmation, enfin quelqu’un que j’étais content de voir. « Hey… », annonçais-je en lui souriant et en lui faisant signe. Je sortais mon portefeuille et je sortais un billet de cinq euros que je posais sur le comptoir, « Un coca-vodka s’te plais », lui demandais-je en avançant le billet vers elle. Je me redressais un peu plus sur mon tabouret, m’appuyant un peu plus sur mes coudes, ça me faisait bizarre de la voir comme ça, habillée en barmette. Enfin, ça n’était pas ça qui lui enlever de son charme, bien au contraire. Je la remerciais une fois mon cocktail servit et j’amenais mon verre à mes lèvres, sans la quitter du regard. « Comment ça va, Cloé ? », demandais-je en souriant à la jeune femme après avoir posé mon verre sur le comptoir, sans pour autant le quitter des mains. Cloé était une des rares personnes à qui je m’étais laissé me confier, elle gardait Aylin depuis un an environ, et étant proche de ma fille, je pensais qu’il était normal qu’elle sache la vérité, à propos de mon arrivée à Paris et de la mort de ma femme…Mais elle ne m’avait pas jugée, ni posée plus de questions que ça, elle avait juste écoutée, elle m’avait souris, et elle s’était juste contentée de me dire que si j’avais besoin d’en parler, je pouvais lui faire confiance. C’était peut-être pour ça, que je ne rejetais pas sa présence à elle, contrairement à beaucoup d’autres gens, et beaucoup d’autres femmes…
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Sujet: Re: CLOÉ & ELLIOTT ❖ how can I forget ? Dim 26 Fév - 12:31
Elliot Ҩ Cloé
« Malgré la méfiance vis à vis des hommes, un jour on laisse tomber sa carapace et on fini par s'attacher à cette personne qu'on le veuille ou pas. »
« Clémence, si tu veux manger ce soir, je t'ai préparé des pâtes avec des boulettes de viande. Ne fait pas de bêtises avec ta copine. Je pars au travail. A ce soir. » A vrai dire, j'avais passé toute la journée à faire la cuisine pour que Clémence ait un plat consistant à manger le soir. Pour moi, il était hors de question que ma petite soeur mange du surgelée. Bien sûr, cela m'arrivait de temps en temps d'être fatiguée et de commander par téléphone une pizza ou des chinoiseries. Pour éviter que sa cadette soit seule, je l'avais permis d'inviter une copine pour une soirée entre filles. J'avais une entière confiance en elle, mais bon comme nous étions livrés à nous même depuis la mort de notre mère tué par notre beau-père Jack, je me comportais comme une mère poule mais avant tout comme une soeur. Avant de partir en direction du bar, j'ai fait un gros câlin à ma petite soeur avant de partir vers le bar où je travaillais tout les soirs, sauf le week-end et les jours fériés. Ces jours-ci étaient réservés pour garder la petite fille d'un ami Elliot au doux prénom de Aylin. C'est fou comme j'adorais la petite fille, elle était si mignonne, joyeuse. Je ne pouvais que m'amuser avec elle. C'était pour moi un vrai régal pour moi d'avoir tissé des liens avec la petite puce.
Pour que Clémence ait une vie des plus heureuses, j'avais accumulé un deuxième boulot depuis un an. Trois-cent-soixante-cinq jours que je connaissais ce garçon et sa petite fille. Et pourtant avec le père de la petite fille dont je gardais, j'avais un lien plus qu'étrange. Je m'entends super bien avec ce dernier, est toujours là dans les moments où je ne vais pas bien et vice-versa. Moi qui d'habitude me méfier des hommes, il avait un bon bout de temps avant de casser ma carapace. Bref, je me sentais bien avec lui. J'en avais parlé à Clémence, car oui nous faisons attention à nos fréquentations. Après m'être mise au volant de la voiture et démarrer cette dernière avant de me rendre au bar pour exercer ma profession de Barman. La plupart des personnes qui travaillent dans ce milieu était habillée d'une façon assez vulgaire ce qui n'était pas mon cas. Après avoir enfilé ma tenue, je me suis mise derrière le bar pour servir les boissons, mais aussi à les faire. En plus, il y avait du monde. Normalement me dirait-vous pour un vendredi soir. Bref j'étais demandé de droite à gauche en train de préparer les boissons, les servir et faire la caisse en même temps. Inutile de dire que c'était un boulot bien épuisant. Je me suis avancée vers un client puis eut un grand sourire en reconnaissant Monsieur Lewis « Coucou » Dis-je en ayant toujours le même sourire affiché aux lèvres. « Je te l'apporte tout de suite. » Dis-je en prenant le billet de cinq euros, puis me rendit vers la caisse afin de prendre de la monnaie et donner. Enfin, j'ai composé le Coca Whisky. C'est-à-dire un grand verre de coca avec un petit fond de whisky, le tout avec trois glaçons et une tranche de citron sur le coin du verre et en dernier, j'ai mis une grande paille. Pour finir je lui ai donné la boisson qui était toute fraîche. « Et voilà pour toi. »
Cela faisait deux heures que j'avais commencé mon service quand mon patron me fit signe que je pouvais faire une pause d'une heure. C'est vrai que j'avais des journées bien chargées entre mes cours et mes deux boulots, barman et baby-sitter, m'occuper de ma soeur mais je ne m'en plaignais pas. Certes des cernes étaient dessinées sous mes yeux, mais ce n'était pas bien grave. Une bonne nuit de sommeil et hop la fatiguée s'envolait, même si j'étais une grosse dormeuse. Alors j'ai répondu à sa question « Plutôt fatiguée, mais ça va bien. Et toi ?? Comment va ta petite puce ? » Dis-je avec une voix assez forte et douce pour qu'il me comprenne dans ce brouhaha. « Comme j'ai une heure de pause, on peut aller dehors pour discuter pour mieux s'entendre. » Dis-je sans arrière pensée. Bien sûr lui encore en train de faire le deuil de sa femme, tandis que moi bah je n'osais pas vraiment me lancer dans une relation amoureuse par peur sûrement. Je suis sortie du bar et me diriger vers Elliott pour savoir sa réponse tout en m'asseyant sur un tabouret qui était libre à côté de lui.
Sujet: Re: CLOÉ & ELLIOTT ❖ how can I forget ? Dim 26 Fév - 14:08
Autant être honnête : Cloé me plaisait. Vraiment, beaucoup, mais j’avais un blocage, ce blocage qui, apparemment, arrive souvent chez les personnes qui ont perdu la personne qu’ils aimaient. Emma me manquait tous les jours, et je n’avais réussis à enlever mon alliance qu’il n’y a quelques semaines : avant, il m’était impossible de penser que je pourrais l’enlever. J’avais envie de tourner la page, d’aller de l’avant, mais j’avais peur, tellement peur qu’Emma soit quelque part et qu’elle soit déçue de voir que je l’oubli et que je tourne la page. J’avais peur de…de la tromper, en fait car dans mon esprit, nous ne nous étions jamais vraiment « quitté » et donc, être avec une autre femme serait comme un adultère. Ma mère, à New-York, m’avait fait aller voir un psy, je n’avais été qu’à une seule séance mais celle-ci avait tout de suite cernée mon problème et ce que je pouvais ressentir, apparemment, c’était quelque chose de classique chez les veufs. D’après la psychologue, j’avais juste besoin de temps, pour me reconstruire et pouvoir faire le deuil de ma femme, sans pour autant l’oublier. De toute façon, c’était impossible que j’oublie Emma, à chaque fois que je regardais notre fille, c’était son sourire que je voyais. Aylin, était juste…le portrait craché d’Emma. C’était peut-être pour ça, que le deuil était plus difficile ? Je ne savais pas trop…depuis que j’étais à Paris, je sentais que j’arrivais à me sentir moins coupable à l’idée de pouvoir un jour, ressentir quelque chose envers une autre femme.
Enfin, c’était plus facile à dire, qu’à faire. J’aurais bien aimé, pouvoir avoir le cran d’inviter Cloé à sortir un jour avec moi, mais sortir, pas avec ma fille, mais vraiment l’inviter à un vrai rendez-vous galant, rien qu’elle et moi. Mais à chaque fois que j’avais tenté de lui demander, quelque chose me bloquait, comme si je sentais le regard accusateur d’Emma posé sur moi. C’est peut-être pour ça, que j’étais venu ici ce soir, au fond : dans l’espoir de pouvoir passer un peu de temps avec elle, sans ma fille, comme si nous étions à une sorte de rendez-vous non officiel et totalement improviser ? Difficile d’expliquer ce qui pouvait se tramer dans ma tête depuis quelques années, moi-même j’avais du mal à comprendre certaines de mes réactions. « Et voilà pour toi. », annonça la jeune femme en m’apportant la boisson que j’avais commandé. Je lui souris, en guise de merci avant de commencer à boire doucement. Le directeur de Cloé lui annonça qu’elle pouvait prendre une petite pause et un sourire se dessina sur mon visage : pile au bon moment, on dirait. « Plutôt fatiguée, mais ça va bien. Et toi ?? Comment va ta petite puce ? », je la regardais, fronçant légèrement les sourcils : c’était vrai qu’elle avait l’air vraiment fatiguée, au vue des cernes sous ses yeux. En même temps, la demoiselle devait s’occuper aussi de sa petite sœur, plus travailler, ça n’était pas une vie facile, pour une jeun e femme aussi jeune. C’était comme moi avec Aylin, être père à 23 ans, ça n’était pas facile tous les jours, ni forcément amusant, même si je ne regrettais pas d’avoir ma petite princesse dans ma vie. « Comme j'ai une heure de pause, on peut aller dehors pour discuter pour mieux s'entendre. » Je fus tiré de ma rêverie, tournant mon regard vers Cloé qui s’était assise près de moi. J’hochais la tête, en guise de réponse, c’était vrai que ici, ça n’était pas l’idéal pour parler, on ne s’entendait même pas penser ! Je finis mon verre d’une traite et je me levais en lui faisant signe de me suivre dehors.
L’air était plutôt frais, mais c’était agréable quand on sortait d’une boite comme ça. Je m’asseyais sur une marche devant la boite et je laissais la jeune femme m’imiter. Je frissonnais légèrement en sentant un coup de vent, « T’a pas trop froid ? J’te file mon manteau si tu veux », murmurais-je en lui adressant un petit sourire. J’appuyais mes coudes sur mes deux genoux, frottant mes deux mains les unes avec les autres, « T’a l’air vraiment crevée…tu sais, tu m’aides beaucoup avec Aylin, et si j’peux t’aider aussi, avec ta petite sœur ou quoi que ce soit, tu peux me demander, ça me ferait plaisir de pouvoir t’aider aussi », continuais-je en tournant à nouveau mon regard vers la demoiselle pour lui sourire. J’entrepris alors de retirer ma veste pour la mettre sur les épaules de la jeune femme, histoire qu’elle n’attrape pas froid, avec cet air frais et la chaleur qu’il faisait à l’intérieur, c’est facile de tomber malade.