STOP STOP STOP, everything.

Je ne sais pas si venir à Paris c’était la meilleure des solutions. Je regrette quelques fois, je ne sais pas pourquoi. Je n’aurais pas rencontre Niels, ni Elyon, ni les autres, et je n’aurais pas revu Sephora. Mon cœur tiraille entre le fait de repartir à Londres et de rester ici. Je ne sais même pas si, si je pars, une seule personne me pleurerait. Même Niels ne me pleurerait pas, j’en suis sûr. Ces temps-ci, je me demande si notre amitié n’est pas en train de s’enterrer. Je ne sais pas, je suis perdu, totalement perdu. Je n’ai pas envie de le perdre, je me fais probablement des films. Oui, ça doit être ça, je suis trop jaloux. Ça brouille mes bonnes ondes et voilà que je me mets à plus aimer la vie. Non non non, ce n’est pas moi ça. Je ne câline même plus Shaggy, je ne suis plus moi-même. Rien ne va plus, il faut que je me ressaisisse. Il faut que je remercie les gens qui m’entourent au lieu de me faire bouffer par la jalousie. Je secoue la tête rapidement et me frotte la nuque. Shaggy me regarde avec cet air de chien battu. J’ai juste à tapoter sur mon genou pour qu’elle me saute dans les bras. Qu’est-ce que je ferais sans ses câlins ? Niels n’a encore pas dormi ici cette nuit. Shaggy couine, ça chasse mes mauvaises pensées. Je lui gratouille le menton comme elle aime tant. Ses yeux commencent à se fermer, elle aime ça et me le montre bien. Elle au moins, elle m’a toujours été fidèle. Toujours. Même moi, je n’ai pas toujours été fidèle à moi-même et j’en ai honte, je l’assume. Comme la fois où j’ai couché avec Léonie et que j’ai fuie, comme une poule mouillée. Je n’ai jamais été fier de ce que j’avais fait. « Chasse moi ça de ta tête Alee. ». Voilà que je parle à haute voix : la honte. Shaggy se lève et s’en va en remuant la queue. Elle engouffre sa tête dans sa gamelle. Je lève les yeux au plafond. Sois elle dort, sois elle mange. Heureusement que je la sors sinon elle ferait que de la graisse la petite. VROUM VROUM. C’est le bruit que fit mon portable sur la table basse. Qui, à vingt-trois heures, voudrait bien m’envoyer un message ? Je m’empare de l’appareil. « Hey salut, c'est Sylvester, tu sais le mec du mcdo. T'es libre ce soir ? ». J’y crois pas, il me répond enfin. Deux jours qu’il devait m’envoyer un message. Bref, je suis pas à ça près et puis une petite sortie, ça serait top. « Shaggy, on sort ! Enfin, peut-être. ». Je déverrouille le téléphone et lui répond. « Mister McBacon ! Un peu que je suis libre. On se retrouve où ? ». Je suis content de moi, c’est une bonne réponse. Mister McBacon, j’ai jamais rien trouvé de plus idiot. C’est fou mais maintenant c’est trop tard !