Nous sommes le quatorze juillet mille neuf cent quatre-vingt-sept. Anniversaire de la patrie française, des un an de la libération de 1789. Mais aujourd'hui, on ne va pas voir le défilé. Aujourd'hui, c'est le grand jour, le grand jour pour une nouvelle vie, un nouvel être. Cet être, c'est moi. Amélie Cassandre Bourgeois. Ah la beauté de la vie. Si on y croit. Je ne le comprends pas encore, mais j'ai une soeur. Une fille qui est née un peu avant moi. Ce que je ne sais pas non plus, c'est que nous serons loin d'être les meilleures amies du monde. En tant que soeurs, je pense que nous nous aimons, mais cela en reste là, car nous ne serons jamais capables de nous entendre. Sur tant de points. Mais qu'importe, cela ne sera jamais quelque chose de tel qui m'empêchera de mener à bien ma vie. J'eus une seconde soeur, Chloé. C'était la nuit et le jour entre la relation que j'entretenais avec Léopoldine et avec Chloé. C'est toujours comme ça dans une famille telle que la mienne. Il y a ceux qui malgré eux ne pourront jamais se supporter et ceux qui dès le début s'apprécient. Je connus une enfance plutôt simple, loin d'être celle rêvée par tous les mômes de mon âge, mais cela m'allait plutôt bien. Dès mon plus jeune âge, je fus emprise par la photographie. Capturer des moments à jamais uniques me rendaient euphorique. Je passais tout mon temps libre à photographier tout ce que je pouvait et leur donnait vie tout en captant un moment de leur existence qui jamais ne reviendrait à se passer. Plus je grandissais, plus j'appréciais aussi le journalisme. Vers dix-sept ans, j'appris que l'on pouvait combiner les deux. C'est comme cela que j'entreprenais des études de reporter d'images. Si jamais j'échoue, j'essaierai la photographie pour mannequins, car selon tous les gens qui ont vu mes photos, je sais magnifiquement capturer dans mon objectif l'expression, le ressenti ou le sentiment actuel du sujet.