Cassandre LEFEVRE & Regis KETCHUM ϟ « Rendez vous avec un Lefèvre, oui mais avec lequel ? .» The sun goes down the stars come out and all that counts is here and, now, my universe will never be the same. I'm glad you came, I'm glad you came, Oh so glad you came. I'm glad you came, I'm glad you came


« Rentrez chez vous Ketchum ! Je sais que vous aimeriez être là, à son réveil mais je ne crois que voir votre tête d'enterrement soit la première chose qu'elle veule voir lorsqu'elle ouvrira les yeux... » Un sourire étendu, un air malicieux, le médecin était immobile, observant la scène. Ash répondit d'un simple hochement de tête alors qu'il regarda de nouveau la petite fille, étendue sur le lit blanc. Elle semblait paisible, loin de la petite blonde qui avait été accepté hier soir en urgence pour une méningite ! C'était Regis qui l'avait accueilli alors qu'il était de garde, cette nuit là. Faisant les premiers examens de contrôle, il en déduit rapidement le diagnostic que le neurochirurgien confirma à son arrivée. Il avait assisté à l'opération, une opération plus ou moins risquée mais qui s'était au final très bien passée. Dés sa sortie du bloc, il avait été voir la famille de la petite fille, une famille nombreuse qui attendait dans l'angoisse dans la salle d'attente. Leurs sourires et soulagements à l'annonce de la bonne nouvelle, réchauffa le cœur de l'apprenti médecin. Il n'y était pour rien, il n'avait fait qu'accueillir la petite fille, la rassurer et n'être que simple spectateur de l'opération. Un jour, il espérait être celui qui sauverait les patients, celui qui serait responsable de ces sourires dont il était le témoin. Mais il lui restait pas mal de chemin à parcourir ! Il était passé souvent lors de la nuit, pour veiller à ce qu'il n'y ait aucune complication ou problème. Il avait une vie assez chargée avec le début de son internat. Une formation difficile à gérer mais qui ne dérangeait pas plus que ça Regis. Ce dernier n'avait pas pu rentrer à New-York pour Noël ou pour le nouvel an mais ça n'avait pas été un soucis. Il voulait rester loin de cette ville, loin de ses soucis judiciaires, faire comme si tout ce qui s'était passé il y a quelques mois de ça, ne s'était jamais passé. Il allait devoir l'affronter un jour ou l'autre mais pour le moment son unique objectif, c'était ses études.
Il allait être huit heures mais Regis ne se pressait pas. Il allait normalement pouvoir rentrer chez lui, pour récupérer de sa garde, heureux de savoir qu'ils avaient sauver une vie cette nuit. Il avait prévu de passer voir sa sœur aussi en fin d'après midi ! Elle voulait le voir, lui parler de quelque chose et Regis sentait que ça avait quelque chose à voir avec leur famille. Il connaissait sa sœur et avait au ton de la voix de la jeune femme que c'était le cas... Descendant du bus, l'interne bailla et s'étira alors qu'il empruntait le chemin qui le ramenait à sa chambre et à son lit. Il se voyait déjà sauter sur celui-ci et s'endormir dessus sans même prendre le temps de se déshabiller. Ses allers retours, l'opération, les analyses à récupérer l'avaient épuisé ! Et pourtant, c'était les vacances mais contrairement aux autres métiers, pour les médecins, chirurgiens, internes, les vacances étaient synonymes de boulot !

Arrivant finalement devant son appartement, il croisa de nombreux visages familiers qui se précipitaient au boulot. Ils ne connaissaient pas leurs noms pour la plupart mais il les croisait parfois dans les couloirs ou en ville. Il était ici depuis presque 6 mois maintenant et il s'était plutôt bien adapté, personne ici n'était au courant de ce qu'il avait vécu à New-York et c'était sûrement pour ça que tout se passait bien. Il avait noué des liens avec certains de ses "frères de combats" et avait été très bien accueillis par les autres internes. Il avait peur d'arriver comme un cheveux sur la soupe, que les chose seraient délicates au début mais ce ne fût pas vraiment le cas.
En rentrant chez lui, le jeune homme se dirigea immédiatement vers sa chambre et s'écroula sur son lit et s'endormit. Il allait devoir être en forme pour être d'attaque pour une énième garde. C'était épuisant mais c'était le seul moyen d'apprendre. Se réveillant aux alentours de 14 heures, il se réveilla et mangea quelques chose qui traînait dans son frigo. Jetant un œil à son portable, il lut un sms envoyé par sa sœur et soupir : Elle reportait leur petite discussion à plus tard ! Enfilant un short, il partit faire un footing. Sur le chemin du retour, il reçut un nouveau sms mais d'Alex. A la simple vu du prénom, le cœur du blond se serra quelques secondes... Non, ça n'avait rien à voir avec elle ! Mais lorsqu'il lut ce prénom, il ne put s'empêcher de penser à son frère : Cassandre !

Cassandre et lui étaient devenus de bons amis depuis l'arrivée de l'américain. C'était l'infirmier qui lui avait permis de se repérer dans l'hôpital, ils avaient tissé des liens et Regis avait fini par développer une sorte d'attirance, voire des sentiments pour le brun mais il les avait toujours caché. A l'époque, le brun était en couple et Ketchum n'était pas le genre à briser un couple. Mais la donne avait changé. Le couple de Cassandre avait volé en éclats, ce dernier avait en quelque sorte pété les plombs et puis, il y avait eu ce baiser... Un innocent baiser qui avait tout foutu en l'air. Leur amitié en avait pris un coup. Il ne s'était plus parlé depuis ce soir là et les souvenirs de cette soirée remonta lorsqu'il avait lu le nom. Reprenant le dessus, il lut le sms. La jeune femme lui proposait de boire un verre dans un bar près de l'hôpital. Elle devait penser qu'il était encore en service... Acceptant, il rentra chez lui pour prendre une douche. Une demi-heure plus tard, il se trouvait assis à une table, attendant de voir une tête blonde arriver. Soupirant, il commença à jouer avec son bracelet quand la porte du bar s'ouvrit. Relevant la tête, espérant voir la plus jeune des Lefèvre mais à la place, se trouvait le plus vieux des Lefèvre et la seule personne à laquelle Regis ne voulait pas parler : Cassandre.
Il ne fallut pas longtemps au brun pour le repérer et le temps sembla s'arrêter quand leurs yeux se croisèrent. Ash détestait ce genre de moment et il détourna rapidement la tête. Que faisait-il ici ? Il devait sûrement avoir fini sa journée... Fermant les yeux, il regarda par la fenêtre alors qu'il sentit quelqu'un s'approcher. Il savait que c'était lui, il le sentait... Prenant son courage à deux mains, il détourna les yeux de la vitre et regarda Cassandre :

Regis ▬ Salut ! Ça fait longtemps... J'allais justement demander de tes nouvelles à ta sœur, si elle se décide à montrer son petit minois !

La tension entre eux était palpable, à tel point qu'on pourrait la couper au couteau... Regis essayait de paraître naturel, de ne pas repenser à leur baiser échanger, à ce que ça signifiait pour lui mais c'était difficile !

« Rendez vous avec un
Lefèvre, oui mais avec

lequel ? »

Travailler était une vraie passion. Être infirmier avait été une vraie vocation. Alors se rendre tous les jours à la Pitié-Salpêtrière était un privilège. Je le savais et pourtant je n'étais plus le même homme depuis qu'Aaron m'avait quitté pour un autre. Depuis ce jour, tout n'était que décadence. Je ne prenais plus de plaisir à travailler. Je dormais lorsque je le pouvais, je me droguais chaque jour de plus en plus et je sortais comme jamais je ne l'avais fait pour me trouver un nouveau compagnon de nuit. J'étais une épave. Je n'étais plus moi-même. J'étais l'ombre du Cassandre que tout le monde connaissait. J'étais son moi maléfique. J'essayais de rester le même et d'afficher un sourire à qui le demandait. Mais cela devenait de plus en plus difficile de cacher mes activités en dehors de l'hôpital. Étonnement, personne n'était encore venu me demander ce qu'il se passait et pourquoi j'avais cette tête. D'accord, je travaillais beaucoup plus, je faisais de nombreuses gardes et je sortais presque tous les soirs. Mais tout le monde croyait-il à une soit-disant fatigue, plutôt qu'un drogué et un dépendant sexuel en pleine action ? Apparemment, oui.

Rejoins-moi après ta garde dans le bar du boulevard de l'hôpital. Bisous.

Alex

J'avais le sms de ma sœur lors de ma pause de midi. J'avais juste eu le temps de manger rapidement, de lui répondre et de retourner aux urgences et je recommençais le boulot pour terminer ma garde du jour. Je travaillais beaucoup et j'étais aussi actif jour après jour. L'injection de certaines substances me permettait de ne pas être stone mais de m'activer bien plus que je ne le pourrais sans elles. J'en prenais de plus en plus. Mais j'essayais tout de même de ne pas rapprocher les doses. Cependant, lorsque l'envie arrivait, je ne pouvais faire autrement que d'en reprendre. Le sevrage serait de plus en plus difficile mais pour le moment, je ne comptais pas m'arrêter. Alors je vivais cette vie de débauche et je me portais bien.

Enfin dehors, après avoir pris ma douche et m'être habillé en civil, je répondais à Alexandra que j'arrivais et que je serais avec elle dans quelques minutes. Pas de réponses mais la connaissant, elle était surement au téléphone. Je sortais donc de l'hôpital pour m'aventurer dans les rue de Paris et plus précisément le Boulevard de l'Hôpital. J'entrais dans le bar. Personne ou du moins, aucune blonde aux cheveux long dans mon champ de vision. Cependant, une autre personne attira mon regard azuré. Regis. Je le fixais et nos yeux se croisèrent. Depuis notre dernière rencontre, depuis notre dernier baiser, nous avions pris nos distances l'un de l'autre. Je ne savais pas ce qu'il pensait de tout cela mais ce baiser m'avait tout de même retourner. Je m'approchais donc de lui. J'étais peut-être drogué mais je n'avais pas pour habitude de fuir face à un ami. Je m'installais alors en face de Regis. Il osa enfin me regarder. « Salut ! Ça fait longtemps... J'allais justement demander de tes nouvelles à ta sœur, si elle se décide à montrer son petit minois ! » Quelque chose n'allait pas, c'était flagrant malgré son naturel, Regis n'était pas comme d'habitude. Pas la peine de le cacher, je le savais car j'étais moi aussi dans cet état. Cependant, ce n'est pas la seule chose qui me titilla. Regis avait lui aussi rendez-vous avec Alexandra ? Et d'un seul coup, je réalisais la supercherie de ma petite sœur. J'en restais même bouche-bée. Comment avait-elle su ? Comment avait-elle pu ? C'était bien une Lefèvre. Je replongeais alors mon regard dans celui de l'interne en chirurgie. « Si tu veux tout savoir. J'avais aussi rendez-vous avec Alex. Tu lui as parlé de quelque chose à propos de, de l'autre fois ? » Je ne savais pas comment amenait la conversation sur notre dernière rencontre, sur notre baiser. C'était un sujet sensible pour nous deux. J'étais perdu. Ce baiser me faisait douté de ma relation avec Regis. Et s'il pouvait être le bon ? S'il était celui que j'attendais ? Alex avait tout manigancé dans noter dos. J'avais besoin d'un café ! J'appelais alors le serveur et pris commande. Je n'en revenais toujours pas. De plus, je ne voulais pas être un fardeau pour le jeune Ketchum. « Si t'as des obligations ou si t'es pressé, tu peux y aller. Je crois qu'Alex ne viendra pas et qu'elle a tout fait pour qu'on se retrouve dans cette situation. » Moi, je resterais ici et je prendrais mon temps pour boire ce café qui venait de mettre servi. J'ajoutais le sucre et je tournais avec la cuillère en attendant une réaction de la part de Regis.

Que faisait-il ici ? Par quel hasard avait-il décidé de rentrer dans le même bar que lui ? L'avait-il suivi ? Des dizaines de questions fusèrent dans l'esprit de l'interne alors qu'il avait détourné le regard. Il ne voulait pas lui parler, il ne s'en sentait pas capable ! Il avait tellement pris soin de l'éviter un maximum ces derniers temps... D'ailleurs, Cassandre devait en faire de même vu qu'il ne l'avait pas croisé une seule fois ! Et voilà que le destin semblait avoir décidé de les réunir au même endroit. Ils s'étaient vus mutuellement, impossible de nier et il savait déjà comment les choses allaient se passer. Cassandre ne mit que quelques secondes à le rejoindre. Il avait l'air tout aussi surpris et gêné que lui de le retrouver là. L'infirmier n'avait pas une petite mine, ce n'était pas d'aujourd'hui d'ailleurs. Regis avait remarqué ce changement depuis la rupture de l'infirmier avec Aaron mais il n'avait rien dit... Chacun avait sa façon d'encaisser une telle nouvelle et l'interne se voyait mal donner des conseils ou même jouer à la mère poule avec son ami.
Il n'était pas question de fuir et le blond essaya d'agir le plus naturellement possible. Après tout, ils étaient amis même si la situation s'était légèrement dégradée suite à ce maudit baiser. A peine assis, le brun rentra dans le vif du sujet. Regis se sentit agressé et fronça les sourcils. Lui aussi avait un rendez-vous avec sa sœur ? C'était quoi cette histoire ? Il se foutait de lui, c'est ça ? Pourtant, Cassandre semblait aussi perdu que lui... Alexandra aurait donc tout manigancé, derrière leur dos ? Juste pour qu'ils discutent ? La jeune femme ne perdait rien pour attendre et Regis imaginait déjà ce qu'il allait pouvoir lui faire pour lui rendre la pareille :

Regis ▬ Toi aussi ? Bizarre... Et non, je ne lui en ai jamais parlé ! Et je ne comptais pas le faire. C'est entre toi et moi et ça le restera...

A quoi bon le crier sur tous les toits ? Oui, ils s'étaient embrassés ! Oui, l'interne avait apprécié mais il avait compris quelque chose : Il n'y aurait jamais rien entre lui et l'infirmier... Ne lui demandez pas comment il en était venu à cette conclusion, il ne saurait l'expliquer ! Il avait toujours cette attirance pour le brun et il l'aurait peut-être toujours mais ce dernier n'était, de un pas en état de se remettre avec quelqu'un et de deux, il n'avait pas l'air plus enthousiasmer que ça par leur baiser. Il avait même paru soucieux suite à ça ! Le blond ne savait plus qui était à l'origine du baiser et après tout, peu importe mais ça avait été un électrochoc. Il resta silencieux en observant son interlocuteur commander un café. Regardant par la fenêtre, il baissa la tête quelques secondes avant de la relever en entendant le son de la voix de Cassandre.

Regis ▬ Non, j'avais libéré ma soirée ! Tu connais ta sœur... On aurait fini chez moi en train de manger une pizza devant un film ! Mais, je ne comprends pas pourquoi elle a fait ça... Je ne trouve aucune raison à ce rendez vous organisé.

Mis à part le fait que la jeune femme était au courant du béguin qu'avait le jeune Ketchum pour son frère. Elle l'avait découvert toute seule et lui avait forcé à l'avouer et à l'accepter. Elle avait l'air plus excité que lui à l'idée de les voir ensemble. Mais, les choses n'étaient pas aussi simples qu'elle le croyait. Il se doutait qu'elle faisait ça parce qu'elle pensait que l'interne pourrait redonner le sourire à son frère mais ça ne semblait pas le cas, bien au contraire... Le serveur apporta le café de Cassandre et Regis en profita pour demander une limonade.

Regis ▬ Sinon, comment tu te sens ? On ne s'est pas vraiment parlé depuis le soir où... Enfin tu vois ! Je me doute que tu dois encore avoir du mal à digérer les choses !

Entre sa rupture et le baiser qu'ils avaient échangé, Regis n'imaginait pas ce que devait ressentir Cassandre. Le français n'avait pas l'air d'être au top de sa forme mais l'interne ne voulait pas trop mettre son nez dans les affaires de l'infirmier. Il n'allait réussir qu'à le braquer ! Même si au final, ce serait peut-être une bonne chose... Dans le sens où ça l'aiderait peut-être à tourner la page sur quelque chose dont il n'avait justement pas envie de tirer un trait...

Tomber sur Regis n'était pas anodin. Dès que mon regard avait croisé le sien, je m'étais douté que quelque chose ne tournait pas rond. Pourtant, je m'étais quand même approché de lui alors que j'avais soi-disant rendez-vous avec ma sœur cadette. Au plus profond de moi, je savais qu'Alexandra était à l'origine de toute cette histoire, de cette rencontre dite hasardeuse. Mais j'osais croire qu'elle arriverait, qu'elle pointerait le bout de son nez pour me prouver que j'avais tord et qu'elle ne m'avait pas fait ce coup-là. Je m'installais donc en face de l'interne en chirurgie et je lançais, sans tarder, le sujet de la conversation malgré un malaise inévitable entre lui et moi. « Toi aussi ? Bizarre... Et non, je ne lui en ai jamais parlé ! Et je ne comptais pas le faire. C'est entre toi et moi et ça le restera... » Tant mieux car la connaissant, elle se serait dépêchait de me contacter pour savoir ce que je pensais de cet homme et surtout ce que j'envisageais suite à ce baiser que nous avions échangés. « D'accord. Je ne lui ai pas dit, non plus. Comme tu le dis, c'est entre toi et moi... » J'affichais un petit sourire presque inexistant que même Regis n'avait pas dû le voir.

J'étais maintenant sûr qu'Alex était à l'origine de cette rencontre avec Regis. Cela ne pouvait être qu'elle, mais je ne comprenais pas comment elle avait su si l'interne et moi-même étions restés muet devant elle. Avait-elle perçu quelque chose dans nos regards, une lueur qui signifierait que quelque chose se tramait entre nous deux ? J'en avais aucune idée et je devais bien avouer que cette situation attisée ma curiosité. « Non, j'avais libéré ma soirée ! Tu connais ta sœur... On aurait fini chez moi en train de manger une pizza devant un film ! Mais, je ne comprends pas pourquoi elle a fait ça... Je ne trouve aucune raison à ce rendez vous organisé. » Dès que le serveur apporta mon café, je sortis la monnaie et je payais avant de mélanger le sucre à la boisson chaude. Je bus une gorgée de ce délicieux nectar caféiné pendant que le jeune Ketchum commandait une limonade. « Sinon, comment tu te sens ? On ne s'est pas vraiment parlé depuis le soir où... Enfin tu vois ! Je me doute que tu dois encore avoir du mal à digérer les choses ! » Si j'avais du mal, oui. Mais pas pour digérer, au contraire. Je ne savais plus dans quoi j'étais. J'en venais même à me demander si Regis n'était pas celui que j'attendais depuis un certain, celui qui pourrait enfin être l'homme que j'espérais rencontrer. J'avais essayé avec Alcide mais son départ pour l'Afghanistan et son retour amnésique avaient tout gâché. J'avais également tenté ma chance avec Aaron, homme pour qui j'avais toujours eu cette attirance depuis mes 18-19 ans mais sa tromperie avait eu raison de nous. Maintenant, je déprimais. J'en étais même venu à me dire que l'amour n'était pas fait pour moi jusqu'à ce que mes lèvres entrent en contact avec celle de l'interne en chirurgie. Regis avait toujours été là. Le contact s'était rapidement fait et nous nous étions rapproché de manière assez vite. Jamais, je n'avais eu ces perspectives d'avenir dans notre relation et maintenant que nous nous étions embrassés, des doutes me submergeaient de tous les côtés. « Ça va. » Lui répondis-je dans un premier temps sans avoir un ton joyeux, ni même heureux. « J'ai pas mal repenser à tout ça entre le boulot et...le reste. » Je me réfugiais dans mon café car je préférais taire mes petits secrets concernant la drogue et le sexe. « Et toi, ça va ? Pas trop de boulot à l'hôpital ? » Lui demandais-je avec un faux sourire sur le visage. Je n'avais pas envie de rire et, pourtant, avec mes proches, j'affichais cet état pour qu'ils évitent de se poser des questions mais mes cernes et mes yeux me trahissaient. Tant pis. Je faisais avec. « J'suis désolé pour tout ça... Enfin, pour pas t'avoir recontacté et tout. C'est juste que... J'étais occupé. Tu m'en veux pas, hein ? » Terminais-je. Je ne voulais pas qu'il m'en veule. Il pourrait mais je ne souhaitais le perdre malgré tout. Pas comme j'avais perdu Alcide et Aaron. Regis avait toujours été là et j'espérais qu'il serait encore là quand j'en aurais besoin et surtout quand j'en aurais fini avec toutes ces conneries.

C'était le crédo de sa vie : Toujours se retrouver dans des situations compromettantes. Il n'arrivait pas à se débarrasser de cette sale manie qui lui avait apporté tant de problème par le passé. Il ne voulait pas parler à Cassandre, il ne l'évitait pas pour rien et le sort avait décidé qu'il en serait autrement. Enfin, Alexandra semblait en avoir décidé autrement... Les deux garçons n'avaient pas mis longtemps avant de comprendre qu'ils avaient été victimes d'un stratagème de la cadette des Lefèvre. Cassandre semblait aussi enthousiasmer que lui à l'idée de ce rendez-vous. Pourtant, ils étaient amis. Des amis qui avaient dérapé mais des amis tout de même. Pourquoi n'arrivaient-ils pas à passer outre ce petit évènement ? Regis savait très bien la raison de son côté. Il devait avaler le fait qu'il n'y aurait rien entre lui et Cassandre et qu'il devrait donc arrêter de fantasmer sur l'infirmier comme un adolescent pré-pubère.
La seule chose qui soulageait le blond, c'était qu'ils étaient sur la même longueur d'onde. Ils prenaient tous les deux bien soins de ne pas parler du baiser et d'agir normalement. Enfin, tout du moins essayer. Parce que l'interne avait bien dû mal à rester maître de soi. Il n'était pas totalement "guéri"... La pilule avait dû mal à passer pour Regis. La discussion bifurqua tout naturellement sur le boulot et la santé. Deux sujets banals mais qui les arrangeait bien. Pourtant, une phrase retînt l'attention de Regis : Il y avait réfléchi ? Oui et ? Le blond restait sur sa faim mais il ne se sentait pas l'audace de lancer le sujet épineux.

Regis ▬ Ça va... On se fait rapidement au rythme ! Je suis un peu fatigué mais ça roule !

Haussant les épaules, il sourit légèrement à Cassandre. Il évitait de croiser ses yeux. Ces derniers avaient l'art et la manière de l’hypnotiser et il n'avait vraiment pas besoin de ça. Il avait déjà du mal à l'oublier quand il ne le voyait pas alors il ne voulait pas imaginer ce qu'il se passerait s'ils se voyaient tous les jours. Encore heureux que l'hôpital soit grand...
Malgré tout, il posa ses yeux dans ceux du français quand ce dernier s'excusa. Pourquoi devait-il s'excuser ? Lui non plus n'avait pas fait l'effort de l'appeler... Lâchant un rire rauque, il secoua la tête alors que le serveur revînt avec sa limonade.

Regis ▬ Pourquoi je devrais t'en vouloir ? Ce n'est pas comme si je t'avais laissé une vingtaine de messages et que tu ne m'avais pas répondu... Non, on avait tous les deux besoins de faire le point !

Payant sa limonade, il regarda le serveur partir avant de commencer à siroter la boisson gazeuse. Peut-être aurait-il dû partir tout à l'heure, quand la situation lui proposait ? Il ne serait sûrement pas dans cet état... Il ne savait plus quoi dire, quoi faire et ça le frustrait. Il aimait maîtriser la situation, comprendre ce qu'il se passait et surtout qu'il n'y ait pas de non-dit...

Regis ▬ On est potes depuis que je suis ici ! T'es la première personne avec qui je me suis lié et je ne veux pas qu'un stupide baiser gâche tout... Après tout, on est pas les premiers potes à s'embrasser, non ?

Il avait l'impression de se tirer une balle dans le pied. Il voulait sauver son amitié avec Cassandre et en même temps, il ne voulait plus le voir pour se donner les moyens de se débarrasser des sentiments naissants qu'il avait à l'égard de l'infirmier... Un véritable dilemme qu'il n'arrivait pas à résoudre ! Il aurait espéré que le brun l'ignore mais ce ne fut pas le cas et il devait faire avec. La seule chose dont il était sûr, c'était qu'Alexandra Lefèvre allait entendre parler du pays la prochaine fois qu'ils se verraient !

Depuis ce baiser que nous avions échangé, notre relation avait pris un autre tournant. J'étais toujours défoncé mais j'arrive tout de même à distinguer les changements qui s'étaient immiscés entre nous. Nous n'avions pas parlé depuis des semaines et aujourd'hui, je retrouvais Regis par hasard ou presque das un café non loin de notre lieu de travail. Franchement, si j'attrapais Alexandra en sortant, je crois que je serais bien capable de l'étriper. Me faire ce coup-là ? Je ne l'aurais pas cru aussi audacieuse. Je ne pensais même pas qu'elle s'intéressait à ma vie sentimentale. Je savais qu'elle connaissait le jeune Ketchum. Je savais également qu'elle ne connaissait notre petit secret. Je me demandais donc comment elle avait pu deviner. Regis m'avait avoué ne lui avoir rien dit et là, je séchais complètement. En somme, j'étais perdu sur toute cette histoire et je ne trouvais que la solution de m'excuser de ce long silence, de ces jours que j'étais resté à ne pas le contacter. « Pourquoi je devrais t'en vouloir ? Ce n'est pas comme si je t'avais laissé une vingtaine de messages et que tu ne m'avais pas répondu... Non, on avait tous les deux besoins de faire le point ! » Il était compréhensible et je l'en remerciais. Il n'y avait pas à dire Regis était un véritable amour. Peut-être que... Non, c'était impossible. Quoi que... je bus une gorgée de mon café en regardant le jeune interne payer sa limonade.

Alors que j'avais toujours la tasse de café dans mes mains, je fixais le jeune homme. Il semblait avoir quelque chose à dire. Je restais donc silencieux appréciant cette boisson chaude. Mélanger alcool et drogue n'était pas conseillé alors un seul café avec ce que j'avais pris juste après mon service était l'idéal. J'attendais que Regis prenne la parole car je sentais qu'il avait quelque chose d'important à me révéler. Je le regardais toujours avec ces yeux bleus et légèrement séducteurs. « On est potes depuis que je suis ici ! T'es la première personne avec qui je me suis lié et je ne veux pas qu'un stupide baiser gâche tout... Après tout, on est pas les premiers potes à s'embrasser, non ? » Nous étions potes alors. J'avouais ressentir une soudaine déception. Mais j'acceptais ce qu'il me disait. Nous étions que des amis et j'étais le premier avec qui il avait sympathisé à Paris. Je resterais donc cet homme qu'il avait connu à la Pitié- Salpêtrière alors que Regis était paumé dans le service des urgences. « Oui, on est potes. Et c'est pas parce qu'on a échangé un baiser que tout va changer. » Lui répondis-je avec un sourire forcé. Je soupirais. Au moins, les choses étaient clair maintenant.

J'étais sûr que ma déception pouvait se lire sur mon visage. Après ce baiser, je m'étais imaginé des choses. Des choses qui paraissaient désormais invraisemblables. Comment la possibilité que Regis soit plus qu'un ami avait pu venir s'immiscer dans mon esprit ? La drogue. Ça devait être ça. Comment j'avais pu m'imaginer en couple avec lui ? Franchement, j'étais idiot. Nous étions amis et nous le resterions car c'était ce que l'interne en chirurgie voulait. « On oublie ce qu'il s'est passé alors ? » Lui demandais-je pour que tout soit enfin derrière nous et que je ne repense plus à ce baiser qui m'avait donné l'espoir qu'un jour peut-être, il pourrait y avoir plus entre lui et moi. « On reste le Regis et le Cassandre d'avant ? C'est le mieux pour nous. Et puis, je dois bien avouer que ta bouille me manquait depuis quelques jours. » Je lui souris une nouvelle fois avant de me réfugier dans mon café et de le terminer.