⇝ où comment un petit frenchy se retrouve à Santa Barbara.
J’ai toujours été habitué au soleil, même tout petit, car avant d’être la star du lycée de Santa Barbara, j’étais français. Je suis né à Canne dans une petite villa reculée du centre ville, une mère médecin du sport et un père journaliste sportif, nous avons vécu là-bas deux ans seulement avant qu’une promotion de mon père nous mène tout droit en Californie, en la délicieuse ville de Santa Barbara où l’on dit que les jours de pluie sont tellement rares qu’il vaut mieux attendre que Christophe Maé gagne un Grammy award que des averses. C’est donc ainsi que j’ai obtenu ma double nationalité, américaine et française. A deux ans, on commence seulement à apprendre à parler, j’ai donc pu apprendre le français à la maison et l’anglais dans la vie de tous les jours !
Mon dixième anniversaire arriva et mon père décida de me payer des cours de natation, je n’étais pas emballé, me faire dicter comment nager, ce n’était pas vraiment pour moi, préférant m’échapper dès que je le pouvais nager dans l’océan ! Mais rapidement mon attitude envers ce sport changea, j’adorais nager, autant en piscine qu’au large, je passais le plus clair de mon temps à m’entraîner. Ma mère adorait se vanter auprès de ses amies d’un « fils prodige qui allait sûrement se transformer en poisson s’il continue ! ».

⇝ et on attribue la récompense de l’adolescent américain typique.
Mon entrée au lycée était déjà passée, j’avais alors seize ans et était capitaine de l’équipe de natation, j’étais populaire, mignon et parait-il j’avais toutes les filles à mes pieds. Ouais c’était sûrement vrai, même les gros lourds du football américain avait moins la côte que moi. D’un côté j’étais tellement atypique pour la Californie, un blond clair de peau, contre tous ses mâles bronzés, j’avais de l’originalité, et je ne parlais pas à tout vent pour ne rien dire, j’étais en retrait, et ça avait l’air de plaire. Et mon plus était peut être de ne pas chercher l’amour, de ne pas regarder toutes les filles, de ne pas être un bourreau des cœurs. Ouais les filles et moi c’est une longue histoire, ou plutôt une très courte. Je n’étais jamais sorti avec l’une d’elle, ah si peut être en sixième quand lors d’une pièce de théâtre obligatoire j’avais du en embrasser une, voilà à quoi se résume mon expérience dans ce domaine ! Quelques uns avaient commencé à mentionner que j’étais gay. Non je ne l’étais pas j’étais seulement timide et renfermé sur moi-même, exprimer mes sentiments ce n’était pas pour moi, je préférais dépenser mon énergie dans les bassins.
Mais même si je ne suis pas très fille, j’aime tout de même sortir –et oui j’suis quand même pas un de ces rats de bibliothèque-, pour ça je représente complètement le stéréotype mâle américain, avec des sorties tous les jeudi soirs et le week-end, le mieux à Santa Barbara, ce sont les parties sur la plage, toute l’année la température est agréable ! Donnez moi une bouteille et j’adresse la parole à tout le monde, une deuxième et je me met à danser autour d’un feu, une troisième et vous êtes sûrs que je perd la partie de Beer pong !

⇝ l’athlète californien devient un sage petit étudiant parisien.
Vingt-ans en poche, bientôt le vingt-et-unième anniversaire tant attendu, celui de la majorité, et de la liberté, celui où j’allais enfin pouvoir accéder au statut d’athlète professionnel, et faire mon petit bout de chemin dans les bassins du pays ! Mais le lycée finit, l’université vous ouvre vos portes, et la natation universitaire ce n’était pas vraiment la période en Californie, avec toutes ses affaires de dopages, et mon père m’ordonna d’arrêter et de faire autre chose de ma vie, une véritable carrière, il était lui-même allé me désinscrire de l’équipe, pourquoi cette décision alors que lui m’avait inscris à ces cours étant petits, lui m’avait poussé à la compétition ? Sa seule réponse, « c’est pour ton bien Marcus, choisis toi une bonne carrière et prend ton envol, la natation est pourrie aux Etats-Unis. ». Jamais je ne lui avais désobéi, j’étais plutôt sage hormis en soirée. Et ne pouvant plus exercer ma passion en Amérique je décidai de partir loin, et parlant français mon choix se porta rapidement sur Paris. Je parlais à mon père d’une école supérieure de journalisme, mes parents allaient tout prendre en charge les frais d’inscriptions. Et je partis donc à Paris, les mains dans les poches, mon accent californien sur mon français, avec un rêve celui de reprendre la natation dans le dos de mon père, mais aussi quelque chose de plus profond, plus ancré, celui d’enfin trouver une fille.

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Grayson, Yannie, Ella, Lumen & Cheshire.