La place de la Bastille, c'est l'endroit où l'on retrouve plein de personnes avec des styles étranges, tels que les punks ou les métaleux. Ce n'est pas un endroit que j'affecte particulièrement à cause de sa beauté, non, je trouve ça laid pour être honnête, mais curieusement, je m'y sens bien, comme à ma place. La plupart des gens qui y traînent sont des paumés, qui n'ont rien d'autre dans leur vie que la débauche, la provocation. Avant j'étais comme ça, à la seule différence que moi, je ne couche pas. Le sexe, c'est mal, ou du moins, ce n'est pas une chose dont on doit abuser. Le sexe n'est pas une drogue. Les personnes qui se disent accro au sexe, qui ne peuvent pas s'en passer, sont en fait des personnes qui se sentent seules, jamais satisfaites, et qui tente tout simplement de combler le vide qui ne les lâche pas en offrant leur corps aux premiers venus. Je n'irais pas jusqu'à dire que je n'ai jamais couché avec des femmes dont je n'étais pas amoureux, mais à chaque fois, j'avais énormément d'affection pour elles, ou une attirance impossible de contrôler. Oui, je suis de ces hommes qui réfléchissent avec leur cerveau, et non pas avec leur organes sexuels. J'aime les femmes, j'aime le sexe, mais je ne suis pas pour. De toute manière, je n'aime pas l'amour, et quoi qu'il arrive, je ne serais jamais comblé en amour. Si j'ai abandonné ma fiancée enceinte, ce n'est pas pour rien... J'ai essayé d'aimer, mais ça n'a pas duré longtemps, il y a la passion de la nouveauté, et puis du jour au lendemain, on commence à se lasser de cette routine emplie de "Je t'aime" de "Mon amour" et les sentiments s'effacent pour finir oubliés. Oui, je l'avoue, j'ai fais du mal, mais je n'ai jamais vraiment cherché à être celui que je suis. Si j'avais eut le choix, je serais aujourd'hui marié, et j'aurais un garçon, que j'aurais laissé chez mes parents pour aller faire des courses. Or, je n'ai pas de parents, puisqu'ils ont décidés d'être égoïstes et de mourir alors que je n'avais que quatre ans, et je n'ai ni de femme, ni d'enfant, car je ne sais pas ce qu'est l'amour, je n'ai pas eut de parents pour m'apprendre comment aimer, et je suis incapable d’aimer à mon tour...
J’ai trouvé quelques moyens pour combler ce vide à l’intérieur de moi, quelque chose de bien plus excitant que le sexe, qui en plus d’être longtemps désiré, est interdit. Un plaisir qui n’est pas charnel, où l’on a besoin de personne d’autre que soit, et où l’on peut trouver tout ce que l’on cherche. Il doit être huit heures alors que je suis prêt à réaliser cette chose. Les magasins vont ouvrir dans peu de temps, et bientôt je pourrais m’amuser comme je l’entends. Je n’attends que ça depuis hier, cela fait combien de temps que je n’ai pas pratiqué ? Ma capuche sur la tête, emmitouflé sous une couche de fringue, mon Ipod dans mes oreilles, j’attends le moment adéquate pour foncer. J’ai sûrement l’air louche avec mon allure de Serial Killer, mais je m’en fiche, après tout, si je me fais choper, ce n’est pas grave, cela rendra les choses encore plus excitantes. J’attends bien vingt minutes, puis je me décide à foncer. Je retire ma capuche, et commence à avancer doucement, l’air de rien. Arrivé devant le magasin de musique, je m’apprête à entrer lorsque je bouscule une jeune femme blonde. Je m’excuse et la laisse passer, puis j’entre après elle. Sans plus attendre, je plonge mon nez dans les bacs à Cds et commence à faire ma liste. Quelques minutes passent avant que le vendeur ne passe dans l’arrière boutique. Je ne perds pas de temps, et commence à attraper tous les Cds qui me plaisent. Je me rends alors compte que je ne suis pas seul. Je me tourne, et la blonde de l’entrée et moi nous regardons dans les yeux. Je baisse les yeux et remarque qu’elle tient elle aussi une belle pile de Cds. Je souris et elle aussi, et nous continuons de faire nos « courses ». Puis nous sortons ensembles du magasin l’air de rien et marchons quelques temps dans la même direction avec lenteur - pour ne pas éveiller les soupçons. Arrivés place de la Bastille, elle me regarde toute excitée et me demande ce que j’ai pris. Je réponds en riant : « The Clash, un cd de Queen, les Red Hot, Kavinsky et John Lennon. Et toi ? » Je m’assois dans les escaliers et regarde la petite blonde en face de moi avec un petit sourire sur les lèvres.

HJ : Désolée pour cette musique angoissante qui ne va pas vraiment avec la suite du rp x) Je voulais juste avoir un thème stressant pour le début, pour appuyer sur le vol et mon discours dramatique xD

C’était dans le but de prendre un peu l’air que j’avais décidé de sortir de ma caverne, ce matin-là. J’ignore pourquoi j’ai pris la direction de la Place de la Bastille. En fait, j’crois que j’ai laissé mes pieds me mener où bon leur semblait. En effet, j’affectionne particulièrement cet endroit, tout simplement parce qu’il regroupe un bon nombre de marginaux comme moi. Au moins là, j’avais pas peur de me faire juger parce que de toute façon, la plupart des gens qui y trainaient étaient différents du reste de la population. Donc, autant dire que je me sentais dans mon élément. En plus, il y avait toujours quelque chose d’intéressant à faire, dans ce coin là. En effet, il regorgeait de magasins aussi attirants les uns que les autres. Ces putain de boutiques n’arrêtaient pas de me faire de l’œil à chaque fois que je passais devant elles. Et évidemment, moi, faible petit être humain, j’étais incapable de résister à la tentation. Ma kleptomanie finissait inévitablement par prendre le dessus.

Aujourd’hui, c’était un magasin de cd sur lequel j'avais jeté mon dévolu. De un parce que j’étais particulièrement friande de ce genre d’articles et de deux, parce qu’un attroupement de personne faisait la queue devant la boutique en attendant l’ouverture du magasin, sûrement dans l’intention d’acheter un album sorti le matin même. En règle général, je ne m’attaquais qu’aux magasins bondés. Vu ma petite taille, j’pouvais aisément me fondre de la masse et me faufiler entre les dizaines de personnes tout en passant inaperçue. Inutile de préciser que j’avais tiré profit de cet avantage, j’imagine ? En quelques mois, j’étais devenue maitre de l’art du vol à l’étalage. Et à ce jour, pas une seule fois encore je ne m’étais faite choper par les vigiles. En fait, je me contentais souvent de dévaliser des petites échoppes dont le système de surveillance était basique, voire inexistant. C’était le cas de ce fameux magasin de cd que je venais de repérer. La foule s’étant précipitée à l’intérieur du magasin, je m’empresse d’y pénétrer à mon tour. C’est là qu’un homme de quelques années mon aîné me bouscule. Je ne réagis pas. Le secret d’un bon pickpocket, c’est de rester naturel quoiqu’il arrive, de ne pas avoir l’air sur le qui-vive. Et sans vouloir me vanter, je pensais être plutôt douée pour masquer mon stress. BREF, les emplettes peuvent enfin commencer. Je me glisse comme une ombre à travers les rayons, cherchant les cd qui m’intéressent le plus. Une fois que je les trouve, je les garde en main jusqu’à me trouver dans l’angle mort des caméras où je les glisse discrètement dans mon sac. Par simple précaution, j’ai pris soin de tapisser l’intérieur de celui-ci de papier aluminium. Ce dernier réfléchit les rayons et empêche les cd d’être détectés par la porte antivol. Bien évidemment, cette astuce est loin d’être infaillible mais jusque là, j’ai eu de la chance, elle a marché à tous les coups. Après m’être assurée que je n’avais rien oublié, j’emprunte la sortie sans achat tout en adressant un sourire rayonnant à la caissière qui bossait juste derrière pour l’attendrir. Ce n’est qu’une fois à l’air libre que je me rends compte que l’homme qui m’a bousculé un peu plus tôt est également sorti les bras chargés de cd. Sans trop savoir pourquoi, j’décide de le suivre. Peut-être que c’est parce que j’suis contente d’avoir trouvé quelqu’un de ma trempe, qui sait. Je me surprends même à engager la conversation avec cet inconnu, moi, l’associale de service. Enfin, conversation, c’est un grand mot. J’lui demande juste ce qu’il a réussi à récolter, par simple curiosité. « The Clash, un cd de Queen, les Red Hot, Kavinsky et John Lennon. Et toi ? » Je hoche alors la tête en affichant une moue admirative. Pas mal. J’suis presque impressionnée. Puis, en plus, il s’avère que ce charmant voleur partage les mêmes goûts musicaux que moi. J’regrette pas de lui avoir parlé, du coup.

« The Beatles, Aerosmith, The Ramones, The Sex Pistols et The Who. » Je sors alors les cd de ma sacoche pour les étaler à sa vue, histoire de prouver que j’essayais pas de l’impressionner en lui débitant une flopée de mensonges. J’en profite au passage pour jeter un œil à l’intérieur des boitiers. Vides. « Enfin, c’est ce que je croyais. »

Dieu que je déteste ce système où il faut récupérer le cd à l’accueil après son achat. En fait, je déteste surtout prendre des risques pour rien comme je viens le faire. Complétement exaspérée, je soupire avant de relever les yeux vers lui.

« J’espère que t’as eu plus de chance que moi. »