« Bonjour, vous êtes bien sur le répondeur de Léo, j’suis pas là pour le moment, alors laissez un message après le bip ». Un bip sonore justement, retentit à travers le combiner, et après avoir échappé un grognement, j’avais raccroché mon téléphone, refermant le clapet et le jetant sur le lit en soupirant. On est vendredi soir, et je n’ai pas un seul pote qui ne soit joignable. Comme s’ils avaient tous décidé de sortir ensemble, sans même me prévenir. Si encore ça avait été mon anniversaire, j’aurais su qu’ils m’en préparaient la surprise, mais là … C’était assurément un coup monté. Comme par acquis de conscience, j’avais rattrapé mon téléphone en me jetant moi-même sur mon lit, et allongé sur le ventre, j’avais ouvert mon répertoire, vérifiant que je n’avais pas quelqu’un d’oublier dans le fond de mes connaissances, que je pourrais appeler ce soir. Mais il ne restait plus que les demoiselles. Et j’avais un peu peur qu’elles prennent ça pour des rencarts. J’avais donc encore soupiré pour la énième fois, puis je me décidais à sortir tout seul. Je rencontrerais bien du monde sur place, ça me permettra justement, de me faire de nouvelles connaissances. D’un pas décidé, j’avais enjambé le tas de linge sale qui recouvraient le sol de ma chambre, puis j’avais disparu dans la salle de bain pour me doucher, et me présenter convenablement pour une viré en boite. Je n’étais réapparu dans ma chambre, qu’une bonne quinzaine de minutes après, habillé d’un jeans grisé, un teeshirt noir colle en V, décoré de plaquages, puis une veste blanche très tendance. J’avais ajouté la touche finale en enfonçant mon chapeau sur ma tête, puis après avoir attrapé mes papiers que j’avais glissé dans ma poche arrière, j’avais quitté l’appartement de toute façon déjà vide. J’ignorais ou était sorti Igor, mon colocataire, mais je ne pouvais pas m’empêcher de penser qu’il aurait pu me m’inviter aussi …

Alors que certains arrivent en belles voitures, pour frimer devant les discothèques, moi, je sortais de la rame de métro … Le permis n’était toujours pas en poche alors que j’essayais de le passer depuis plus de cinq ans maintenant, et j’avais sûrement déjà écumé toutes les auto écoles de Paris. Il y en a qui se seraient sûrement déjà rendu à l’évidence et qui auraient tout plaqué, mais moi, je ne perds pas espoir. Après avoir loupé plus de vingt fois le code de la route, et aplatis deux ou trois voitures des professeurs de conduite, j’avais toujours de l’ambition ! Mais pour ce soir, c’était en métro que j’étais arrivé à cette fameuse boite de nuit. Je ne la connais pas, elle ne me connait pas, mais c’était là que j’avais décidé de me poser ce soir, afin de faire de nouvelles rencontres. C’est vrai, Saphyr à raison. Ce n’est pas en restant coltiné à mes habitudes, mes mêmes bars et mes mêmes boites, que je vais rencontrer une femme. Ses conseils ce soir, je les suivrais à la lettre, et même que j’envisageais de changer de boissons ! Changer, il faut changer !

Les mains dans les poches, la démarche à l’aise et sereine, je m’étais arrêté quelques minutes devant l’entrée de la discothèque, le temps d’être trillé par le molosse qui montait la garde, et décidait de qui entrait et qui n’entrait pas. Forte heureusement pour moi ça ne met jamais arrivé d’être refoulé. Parce que je soigne mon look sûrement. Je ne sais pas ce qui me passerait par la tête si tel était le cas un jour. Je ne suis pas du genre impulsif à cogner sur tout ce qui bouge, mais je proclamerais l’injustice haute et forte. D’ailleurs, alors que je passais nerveusement d’un pieds à l’autre sous le froid de canard qui régnait dehors, attendant qu’il soit à mon tour d’être jugé, l’un des jeunes hommes devant moi, n’eu pas l’autorisation de pénétrer dans la boite. Je relevais les yeux vers lui sans trop comprendre ou était le problème, car hormis une face calculatrice causée par l’acné, il était tout à fait stylé, et le garde des portes me fit un signe de la tête, comme quoi je pouvais passer. Sans y chercher mon reste, je rentrais rapidement, déglutissant enfin, quand la chaleur envahis tout mon corps devant les vestiaires. Je poussais un petit gloussement de soulagement, frottant hâtivement mes mains pour les réchauffer, puis j’allais chercher un casier libre pour y laisser ma veste. Enfin, j’arrivais dans la salle de danse. Le brouhaha était dense, et alors que je ne m’attendais pas à une grosse discothèque, je remarquais aussitôt qu’elle était vraiment bombée. Je préfère les endroits peu fréquenté, c’est pourquoi ma boite habituelle est ma préférée. Mais changeons … Inspirant, je m’engageais dans la foule, scrutant le publique à la recherche d’une tête connue, ayant un soudain gros moment de solitude, puis j’atteignais le bar. Je m’y installais discrètement, essayant de me faire aux lieux avant de commencer quoi que ce soit, et le serveur arrive devant moi. Je lui commandais un cocktail, et quand le breuvage fut à ma portée, je le relevais jusqu’à mes lèvres. Un délice. Très sucré, très fruité, on ne sentait pas trop le gout de l’alcool pourtant bien présent. Reposant le verre sur le comptoir, j’avais commencé à passer tout le bar en revu, quand mes yeux s’arrêtèrent sur une tête connue. Des cheveux ondulés, longs et bruns, un teint pâle mais si parfait, comme une poupée de porcelaine. Des lèvres toujours bien recouvertes d’une teinte rosée, et des yeux à s’y noyer. Alex. Alors comme ça, elle aussi avait changé de boite ?! Un petit sourire se dessina en coin de mes lèvres, l’espionnant de loin parce que j’étais encore à quelques mètres d’elle, mais ce sourire disparu quand je réagis enfin qu’elle était en pleine discussion avec un homme qui semblait lui payer des verres en discontinue. Okay, là encore, ce n’est pas dans mes habitude, mais je ressentais comme une étrange … Pulsion en moi. C’est ce que tout le monde nommerait de la jalousie ? Moi j’étais loin de l’avouer, et de l’accepter, mais tout ce que je savais, c’est que ce type, qui qu’il soit, je ne pouvais pas l’encadrer. Et sans savoir pourquoi, mes jambes m’avaient reposés au sol, pour me guider jusqu’à Alex. Je m’étais arrêté à côté d’elle. Elle était maintenant entre moi et cet inconnu. Reposant mon verre à côté du sien, je m’accoudais au comptoir, posant mes yeux gourmands sur elle, pour la saluer, puis j’avais continué le chemin de mon regard, jusqu’à cet inconnu. Je le saluais d’un simple signe de tête, puis j’en revenais à Alex.

« J’vais finir pas croire qu’on se suit. J’étais loin de penser que je retrouverais une tête connue ici. »

Je souriais en coin des lèvres, jusqu’à ce qu’une idée me traversa l’esprit. Peut-être était-elle là en rencart justement, avec ce type. Me noyant un instant dans mon verre que j’avais rattrapé, j’hésitais à en poser le sous entendu, puis finalement, me penchant vers elle, je les désignais de mon index, le passant d’Alex à son inconnu, et de son inconnu à Alex.

« J’vous dérange pas j’espère ?! »

Quoi que lui, j’espérais profondément l’emmerder … Vous allez me demander pourquoi ? Je ne sais pas moi-même. Mon passé avec Alex étant lui-même assez inexpliqué. Nous nous sommes rencontrés comme ce soir, par hasard, en boite de nuit, il y a de cela bientôt un an maintenant. L’un comme l’autre, nous n’étions pas bien, nous avons longuement discutés autour de verres, puis nous nous nous sommes réveillés le lendemain matin, dans le même lit. Je n’ai pas pour passion, les histoires d’un soir. J’ai même tendance à les éviter. Je ne trouve pas ça très saint, et à mon âge, je recherche plutôt les histoires sérieuses. Alors avec Alex, ce matin là, on s’était mit d’accord pour ne jamais se revoir. Mais le destin en a décidé autrement. Quelques jours après, par des amis des amis, on se retrouvait à la même soirée. Mais ce soir là, il n’eu pas besoin de beaucoup d’alcool pour nous remémorer notre nuit passé ensemble, et nous avons opéré un torride remake. Et c’était rebelote à chaque fois qu’on se croisait. Finalement, on n’en a jamais discuté sérieusement, mais je crois que nous nous sommes mit d’un comme un accord, sur une relation libre, une amitié améliorée si vous préférez. Pourtant … Je sais que quand un homme pose ses yeux sur elle, j’ai des envies de meurtres. Et puis il y a mes autres amies. Avec un E. Avec elles, je ne me vois pas passer des nuits enflammées, comme avec Alex. Ca ne m’aurait d’ailleurs jamais traversé l’esprit. Alors pourquoi il en est ainsi avec elle ? Pourquoi j’ai toujours envie d’effleurer sa peau et ses lèvres quand je suis près d’elle … Chose que je n’ai jamais montré bien évidemment. Preuve ce soir. Même si ce type, penché avec envie, vers Alex, me donnait l’envie de sortir le bazooka – c’est une image hein ôo -, je jouais les innocents, les impassibles, voir même, le désintéressé.

Assez de raisons pour que je pense qu’elle n’était pas là seule, mais bien avec cet homme dont j’ignorais tout, n’est-ce pas ? Une chose me rassurait quand même dans l’histoire, c’est que je me doutais bien - même si nous n’en avions jamais discuté réellement – que si elle avait un homme dans sa vie, elle me l’aurait dit afin que nous arrêtions notre petit jeu plutôt malsain si l’un des deux avait quelqu’un dans sa vie. Les amitiés améliorées ne doivent pas non plus devenir des amants. Il ne devait donc pas y avoir grand-chose entre ces deux jeunes gens, et il était probablement encore temps pour moi, de sauver ce à quoi je tenais : Etre le seul pour Alex. Pourquoi ? Je ne le savais pas moi-même, et le moment était plutôt inapproprié pour prendre le temps d’y réfléchir. Tout ce que je savais, c’est que ce gars, à moitié saoul sur son tabouret, me rendait fous de jalousie. Comment être jaloux d’un type qui ne tient même plus debout ?

Après avoir plaisanté sur le fait de se retrouver au même endroit au même moment, alors qu’il ne fait pas parti de nos lieux habituels, je m’étais tus pour rattrapé mon verre, et Alex en profita pour glisser un baiser sur ma joue. Je me sentais immédiatement mieux. Rassuré, réchauffé, et surtout, plus fier de l’autre crétin complètement ivre. D’ailleurs, comme par défit, mes yeux allèrent narguer les siens, avant de s’abaisser vers Alex qui susurrait à mon oreille : « Peut-être, qui sait ?! » J’en souriais plus malicieusement, allant jusqu’à me pincer la lèvre inférieure. Elle s’échappa tout de même de moi, sur une démarche un peu recherchée, comme si elle cherchait à jouer avec moi. Je la tenais du regard, ne la lâchant plus, comme désireux, jusqu’à ce que la voix de l’autre énergumène me rappelle à l’ordre. Il proposait à Alex, encore un verre. Mon sourire disparu aussitôt, et mes yeux s’assombrissant, remontèrent jusqu’à l’inconnue. « Pas du tout. » Et là mon sourire revint à la charge. Je me tournais même vers le bar pour échapper un petit rictus narquois mais franchement bien amusé, cachant même ma bouche derrière ma main, mimant une simple quinte de tout pour ne pas attirer les foudres de l’inconnue, de qui je me moquais. « Il me colle au baske depuis le début de la soirée et essaye de me ramener chez lui, ce qui n'arrivera pas, qu'il ne compte pas là-dessus! » Toujours tourné vers le bar, j’avais laissé retomber ma main sur mon verre pour le porter jusqu’à mes lèvres qui gardaient de dessiner, un franc sourire bien trop content. Oué, on peu le dire, j’étais bien rassuré maintenant. Me laissant le temps d’avaler quelques gorgées de mon cocktail, je me retournais vers Alex après m’être sentis quelque peu observé. C’était le cas je crois bien. Elle me calculait des yeux à la tête non ? Reposant mon verre sur le comptoir, mes yeux croisèrent les siens, alors que mon malicieux sourire s’étirait encore. Cette simple étude de la belle, sur ma morphologie, me rappelait les yeux qu’elle pouvait poser sur moi, quand nous nous retrouvons seuls à seuls dans une chambre. Il y a toujours cette petite étincelle dans ces yeux, une étincelle de désir. Des yeux qui vous dévirent. Que j’aime ce regard. Ho je suppose que j’ai la même quand dans la pénombre, mes mains parcourent son corps, et mes doigts frôlent sa peau pour éveiller en elle, cette convoitise. Mais je suis trop occupé par ses formes avantageuses, pour me préoccuper du regard que je peux bien avoir. Mais là, tout de suite, je pouvais lire en elle comme dans un livre ouvert. Je n’allais peut-être pas terminé ma soirée tout seul. Et je crois que je n’aurais pas pu espérer meilleure rencontre ce soir. Je n’en revenais pas de penser à des choses pareilles. C’est loin d’être « Ziggy ». Alex à un mauvais effet sur moi. Un effet presque malsain. Et pourtant cet effet, je le kiffe comme jamais je n’ai jamais rien kiffé de ma vie.

« Tu veux quelque chose à boire ? J'te l'offre ! » Pour réponse, je lui désignais mon cocktail dont il restait encore un petit font. Elle s’approcha alors de nouveau de moi, ses lèvres retrouvant mon oreille. Je me pinçais à nouveau les lèvres, comme pour essayer de me contenir. Il faut bien que je l’avoue, c’est vraiment trop physique entre elle et moi. Si elle ne garde pas ses distances, j’ai moi aussi l’envie de laisser mes mains vagabonder sur son corps et ses formes. « Accepte, mais je t'avertie, ça va te couter de venir danser avec moi! Ça te va comme marché !?! » Ce mauvais sourire toujours aux lèvres, j’avais glissé ma main libre dans le dos d’Alex pour l’attirer vers moi, et mon autre main déposa mon verre sur le comptoir.

« T’as même pas besoin d’un verre pour ça. J’suis tout à toi. »

Qu’elle en comprenne le sous entendu ? J’espérais bien. Sur ce, je quittais mon tabouret, laissant ma main glisser le long du dos d’Alex, pour aller chercher sa main, que j’attrapais dans la mienne, y entrelaçant nos doigts. Passant devant le mec ivre mort du début, je lui adressais un clin d’œil de vainqueur, mais je crois qu’il n’en vit rien. Il était allongé sur le comptoir, écumant déjà sa soirée. Passant devant Alec, je la tirais par la main jusqu’à la piste de danse, après nous avoir frayé un chemin dans la foule. Une fois sur le parquet, je relevais ma main tenant la sienne, pour faire tourner Alex devant moi, puis souriant, je la ramenais vers moi, relâchant sa main pour aller déposer les deux miennes sur ses hanches, que je connaissais si bien. Je laissais le rythme de la musique nous entraîné, l’un contre l’autre, rencontrant parfois son regard, puis baissant le mien vers son corps dont je crois, je ne me lasserais jamais, puis je regagnais ses si beaux yeux. Tout en me trémoussant avec elle, j’avais fini par me rapprocher encore, glissant mes lèvres vers son cou, pour atteindre son oreille.

« J’t’ai sauvé là non ? Tu me revaudras ça ! »

Plus loin derrière nous, au bar, l’homme saoul s’écroula de son tabouret pour finir d’écumer par terre. Sans s’en préoccuper, j’avais reprit ma danse avec Alex, m’amusant à attraper de temps en temps sa main pour la faire tourner à nouveau. On s’amusait bien, je me sentais bien, et surtout, à ma place. Je crois que j’en avais même oublié le monde autour de nous. Ca ne m’arrive pas souvent avec les femmes. Oui, je n’ai pas peur de le dire, j’ai rarement rencontré une femme capable de me transporter comme ça. C’est pour ça que je suis célibataire. Je ne veux pas sauter sur la première qui m’allume, juste pour ne pas « être seul ». Je préfère être seul et attendre la bonne. Celle qui me ferait oublier le monde autour par exemple ?
La musique s’arrêta, et le DJ s’approcha du micro : « En cette veille de St Valentin, un peu de romantisme les enfants ! » Il lâcha ses platines, et le fond sonore d’un slow débuta. Mon sourire s’intimida, et je rabaissais mon chapeau sur ma tête légèrement embarrassé, avant de relever mes yeux vers ceux d’Alex. J’avais bien envie d’un slow. Je ne suis pas très bon danseur sur ce genre de musique, et j’ai peu d’expérience aussi. Mais l’idée même de passer un doux et peut-être « romantique » moment avec Alex, me plaisait. Cette aisance avec elle me tordait pourtant de peur. Parce que je n’y suis pas habitué. Les mains qui deviennent moites, le cœur qui s’emballe à l’idée qu’elle préfère éviter le slow. Ce n’est pas quelque chose que je contrôle, et ça m’effraye. Pourtant, ça me plait …

« Je peux ? »

Demandai-je finalement en me rapprochant un peu plus d’elle, mon corps contre le sien, mon doux regard dans le sien. Je devais sûrement avoir l’air un peu c*n avec mes yeux doux comme ça. Souvent les femmes trouvent ça mignon, mais mignon ce n’est pas contradictoire avec viril ?

C’est vrai. A bien y réfléchir, Andréa et moi n’avions jamais passé de vrais moments ensemble, pour se découvrir. Ho bien sûr il y avait eu notre rencontre dans cette fameuse boite de nuit, mais nous avions trop vite enchainés les verres, pour se souvenir de quoi que ce soit. Et chaque tête à tête qui suivit, finissait bien trop vite sous la couette, pour que nous ayons le temps de discuter sérieusement. Moi qui critique toujours les ados avec leurs hormones qui parlent à la place de leur cervelle, j’suis finalement pas tant mieux. Mais pour ma défense, il n’y a bien qu’avec Alex que j’agis ainsi, et ce, sans savoir pourquoi. C’est comme ça. Dès que je me retrouve seul avec elle, je ne peux pas m’empêcher d’aller gouter ses lèvres, et de laisser les miennes vagabonder sur son corps, me faire un plaisir d’éveiller son désir, et de l’avoir rien qu’à moi toute une nuit. Je dis bien toute une nuit, car après tout, quand on se laisse aller à notre envie, ce n’est pas que pour une fois. La nuit nous appartient entièrement. Rien que d’y penser, je remerciais le ciel d’avoir la peau bien bronzé, ce qui empêchait mes joues de rougir trop facilement. Car là, toutes les images de nos nuits passées ensemble me revenaient, comme de merveilleux souvenirs. Oui, ça fait un peu pervers dit comme ça. L’homme qui gardait en mémoire, seulement ses parties de jambes en l’air. Mais f*ck, il n’y a bien qu’Alex qui m’oppresse ainsi. Toutes les autres femmes qui ont pu partager ma vie, je serais incapable de vous expliquer comment se passaient nos nuits. Aucun souvenir ne m’est resté, comme s’ils étaient complètement effacés. C’est vrai qu’on ne garde jamais nos mauvais souvenirs en tête, mais au moment ou ils se passaient, ils n’étaient pas mauvais. C’est juste la suite qui le fut. Quoi qu’il en soit, Alex a le don d’être toujours dans ma tête. Cela faisait pourtant un sacré bout de temps que nous nous n’étions pas croisé. Un mois peut-être ? Je crois que je commençais à penser à autre chose. Mais là, c’était en vain. Ce désir que je ressentais aussi près d’elle ce soir, me donnait l’envie de ne plus jamais la laisser partir. Pourtant c’est une pensé malsaine. Nous ne sommes que des amis qui se laissent aller aux plaisirs charnels quand ils en ont envie. De simples amis qui couchent ensemble pour le bon temps. Pourquoi ce serait différent ? Peut-être qu’elle ne voyait pas du tout la chose différemment. Peut-être que j’étais le seul à me tracasser autant pour ce désir inexpliqué. Et cette jalousie qui m’avait rongé au bar … Alex serait-elle plus importante pour moi, que je ne veux le faire croire ? Quand la question traversa mon esprit, mon cœur se serra de terreur dans ma poitrine. L’amour n’étant vraiment pas fait pour moi, je me suis habitué à être seul depuis si longtemps, que je crois bien être incapable de courtiser. Alors devrais-je continuer à jouer les impassables, les bons amis, ou trouverais-je enfin le courage, d’être ce soir, quelqu’un d’autre qu’un simple pote …

« Oui, je t'en dois une sur ce coup, merci beaucoup !! » Redescendu su terre, abandonnant mes rêveries et mes films intérieurs, j’avais maintenant un sourire des plus béats aux lèvres, alors qu’elle venait de les effleurer avec les siennes. Un simple pseudo baiser, qui pourtant me rendait … Euphorique ? Un truc comme ça. Une sensation trop étrange, quand on ne la pas connu depuis si longtemps. Et cette « sensation » put se prolonger grâce au DJ qui avait comme lu dans mes pensés, en envoyant un slow. Je n’avais pas vraiment osé enlacer Alex comme ça, sans autorisation, mais quand je l’eu, mes bras resserrèrent l’étreinte qu’ils avaient sur elle, et la musique nous transporta tout naturellement. Il n’y avait plus besoin de mot, rien. Les gestes et la musique faisaient le tout. Elle reposa sa tête sur mon épaule, je me décrispais doucement, regagnant en assurance, un bien être, oubliant totalement le monde qui nous entourait. Mes mains sur ses hanches effleurèrent même le tissu de sa robe, la caressant ainsi discrètement, mais très tendrement.
Quand le slow prit fin, je ne pu m’empêcher de pester intérieurement, l’ayant trouvé bien trop court. Un étrange bruit attira alors mon attention sur le plafond. Je relevais les yeux, et une pluie de paillettes et strasses en tout genre, retombèrent sur nous. Un large sourire se dessina sur mes lèvres, alors que j’ouvrais les bras laissant les paillettes glisser sur nous, et mon regard croisé celui d’Alex. Je n’avais plus vraiment de mot, sous le bien être que je ressentais à cet instant, mais je crois que nos yeux les uns dans les autres, suffisait. Néanmoins, je fus très surpris quand elle m’attira vers elle en faisant pression sur ma nuque. Mon cœur s’en oppressa un instant, parce que j’avais crus qu’elle voulait m’embrasser. Chose que j’attendais peut-être encore plus que je ne le pensais. Mais ses lèvres dérivèrent simplement vers mon oreille. « Dis-tu veux bien être mon Valentin ? » La question me surprit d’autant plus, que je ne m’y attendais pas. De plus, je ne savais pas comment l’interpréter … Est-ce qu’elle me demandait d’être son Valentin pour la soirée, juste la nuit, juste le temps de la fête des amoureux, ou bien c’était un sous entendu plus sérieux ? Un type normal, qui ne cherche pas à risquer les quiproquos, aurait certainement posé la question. Mais moi, avec les nanas, je n’ai aucun courage. Je suis sûr que je pourrais affronter n’importe quoi – sauf un Dinosaure è.é Et on ne rit pas en fond sonore … - Une tornade, un ninja, un éléphant … Mais face au sexe opposé, je perds toute notion des choses. De toute façon, elle ne me laissa pas vraiment le temps de répliquer. Je n’avais même pas fini de tordre la question dans tous les sens dans mon cerveau, que son visage s’approcha du mien, et que nos lèvres entèrent en collision, pour échanger cette fois, un vrai baiser. Un baiser comme je crois, nous n’en avions jamais eu. Oui, nous nous sommes embrassés plus d’une fois, pour avoir couchés ensemble, faut bien en passer par là. Mais nos baisers n’avaient toujours été nourris que de désir visiblement purement sexuel. Il n’y avait jamais eu de sentiment n’est-ce pas ? Ce soir, ce baiser me semblait différent. Comme si elle voulait le rendre … Intense, sérieux, inoubliable. L’espace d’un instant, je n’avais pas osé y répondre, la laissant opéré. Mais rapidement, l’une de mes mains remonta le long de son corps, épousant ses hanches et plus haut, pour finalement s’arrêter sur sa joue. Et là, j’y répondis tout autant. Mes lèvres s’entrouvrir pour aller chercher les siennes, les caresser, danser avec elle. Lui offrant à mon tour, un baiser très envieux, mais surtout, très tendre. Comme si cette fois, tout était différent. Quand nos lèvres se séparèrent enfin, je me pinçais les miennes, me délectant du parfum d’Alex encore présent sur elles. Je sentais une telle chaleur sur mes joues. Si j’avais eu la peau pâle, je serais devenu tels les cheveux de Rihanna. Nos visages reprenant de la distance entre eux, j’avais l’envie de dire quelque chose, mais rien ne sortait d’entre mes lèvres. Alors je me contentais de sourire bêtement, ébahit, comme un crétin sous le charme que je ne voulais pourtant pas montrer. Elle prit alors ma main, pour nous ramener au bar, faire une pause autour de quelques verres. L’atmosphère, au comptoir, était plus calme, comme nous laissant le temps de comprendre tout ce qui venait de se passer. Les verres défilaient, on parlait de tout et de rien, pour la première fois on entrait un peu dans nos vies. Puis l’appel du parquet de danse fut plus fort que tout, et bien rafraichie, on repartait se trémousser. Alex était ceci dit, plus directe. Plus suggestive. Elle n’hésitait plus à se coller à moi comme cherchant à réveiller mes hormones malheureusement si faibles en sa présence. Et je dois bien avouer que ça marchait. Je ne me contrôlais plus vraiment. Mes mains allaient et venaient sur son corps, s’arrêtant le plus souvent sur ses hanches. Mes yeux la scrutait sans arrêt, passant de son regard si envoutant, à ses formes qui réveillaient encore plus mes envies. Parfois même, je me laissais aller à déposer mes lèvres dans son cou, pinçant sa peau entre elles, tout en la serrant contre moi. L’alcool faisait très certainement effet sur ma personne, il me permettait de me laisser aller plus facilement. Mais qu’on ne doute en aucun cas de moi, j’étais très conscient de tout ce que je faisais.

« Pour répondre à ta question … »

Fis-je finalement, en ramenant sur le sujet de la St valentin, et sa question restée en suspend. J’avais attendu le bon moment pour y répondre, et ça me semblait être le cas. Nous dansions toujours l’un contre l’autre, elle avait le dos et le fessier collés à mon buste et mes jambes, alors que mon visage était passé par-dessus son épaule, pour se perdre dans son cou, près de son oreille. Mes mains avaient aussi lâchés ses hanches, pour chercher les siennes, les serrant ainsi.

« Je le veux … »

Etre son Valentin. Oui parce qu’après réflexion, je me disais que ma réponse était un peu étrange, et sonnait comme quelque chose de très sérieux, alors que peut-être, il n’en était rien dans sa tête. Peut-être qu’elle ne me voulait que pour la St Valentin. Mais mon « je le veux » à moi, était bien plus sérieux. Restait à savoir si elle le comprendrait. Alors je m’étais contenté de lui répondre avec un bien malicieux sourire caché en coin de mes lèvres.
Fermant mon clapet, j’avais attendu la fin de la danse, pour relâcher l’une des mains d’Alex, et garder l’autre dans la mienne. Je la tirais alors hors du parquet, nous conduisant jusqu’à la sortie de la salle de danse, m’arrêtant dans le couloir qui menait aux vestiaires. C’était ici beaucoup plus calme, et il n’y avait que deux couples qui s’embrassaient tranquillement, dans le fond. Je laissais mon dos rencontrer le mur du couloir, attirant Alex vers moi, pour qu’elle se colle à mon corps. Je repassais alors mes deux bras autour de ses hanches pour l’attirer le plus possible vers moi, puis j’approchais mon visage du sien, l’arrêtant à quelques centimètre de ses lèvres. Pas assez pour qu’elles se frôlent, mais assez pour que mon souffle termine sa course sur son visage. Assez pour qu’elle meure d’envie de gouter à mes lèvres, sans pouvoir les atteindre. Assez, en résumé, pour me faire désirer. Puisque dans ce couloir, la musique n’était plus qu’un petit fond sonore, et que le silence était plus fort que lui, je pouvais me permettre de chuchoter.

« Je sais pas trop ce que t’avais prévu pour le reste de la soirée mais … »

Mais j’ai un put** de désir qui me tord le bas ventre ! Ouai, je mourrais d’envie d’elle … Mes doigts contre ses hanches, qui jouaient avec le tissu de sa robe, m’en trahissaient.

« Mais Igor » C’est mon colocataire. « N’est pas là ce soir … »

J’inspirais, calmant mon souffle essoufflé part nos danses, et surtout, cette envie qui me brulait tout le corps. En clair, je lui proposais de venir chez moi, consumer ce désir qui allait très certainement me tuer …

Oui, pour moi aussi, la fête de la St valentin est plus commerciale qu’autre chose. Après tout, quand on aime, pourquoi se le montrer seulement le 14 février ? Quand j’aime, je le montre tous les jours, par de petites attentions. Du tendre baiser au petit cadeau déposé sur la table, on peu dire que je suis un homme très gâteux. On dit après tout, de l’amour, qu’il nous engage à chérir l’autre non ? Je suis le premier à respecter le règlement des sentiments. Il faut dire aussi que je ne m’engage jamais avec quelqu’un sans être sûr d’aimer. Et l’amour, le vrai, je ne l’ai pas vraiment connu. Alors quand je le rencontre, c’est pour le vivre totalement, à cent pour cent. Quand je me sens combler, j’aime faire plaisir, sans compter. Quitte à me mettre dans la panade avec ma banquière d’ailleurs. Trop généreux peut-être ? Néanmoins ce soir, quand j’avais accepté d’être son « St Valentin » ce n’était pour moi, pas le côté commercial de la chose. J’espérais bien être son Valentin … Sur le long terme. Mais j’étais incapable d’être plus explicite. Je me contentais de sous entendu qui pourraient sembler travaillés, par mesure de sécurité. C’est vrai, quand on cherche juste un coup d’un soir, on est prêt à tout, on tente le tout, car si l’on se prend un mur, on n’a rien à perdre. Mais dans ma situation, c’était bien plus compliqué. De un parce qu’Andréanne est avant tout une amie. Et venir pousser la chansonnette à une amie peu encourir sa perte. Imaginez une seconde que ses « sentiments » ne soient pas réciproques ? Elle pourrait fuir, ne plus vouloir me revoir, et je l’aurais perdu totalement. Alors que là dans la situation actuelle, même si je ne lui dit rien, j’ai toujours le plaisir de la gouter, de partager ses nuits. Pourtant, n’est-ce pas plus douloureux encore ? De pouvoir toucher sa peau, mais pas son cœur. Ma situation était plus que délicate.

Il est vrai aussi, qu’elle a eu pour habitude de toujours mener la danse entre nous. Jamais je ne l’avais guidé moi-même vers une chambre d’hôtel, elle avait toujours fait le premier pas la première. Ce soir, c’était bien signe que tout changeait n’est-ce pas ? Et puis je ne voulais plus de l’hôtel. L’hôtel, c’est se cacher. Moi, je ne veux plus me cacher avec elle. J’avais envie de tellement plus. Et ce tellement plus, je pourrais certainement l’obtenir petit à petit, en commençant par lui ouvrir mon intimité, et mon appartement était un très grand premier pas. En plus, Igor était de tâches ménagères aujourd’hui, alors je sais que l’appartement est en place, propre et rangé. Il avait même, quand je suis rentré à midi, ramassé tout mon dépotoir dans ma chambre. Oui je sais, j’ai trouvé THE colocataire. Comme ça on fait la balance. Mon côté anti ménage est vite réparé par Igor, et moi, je canalise l’animal. Chacun son truc. Quoi qu’il en soit, si d’habitude j’aime préparer mes invitations pour ranger l’appartement et recevoir mes invités dans du propre et beau, je n’avais aucune peur aujourd’hui, je savais que l’appartement ressemblait à un palace. – Jusqu’à quand avec moi ?

Seuls à seuls dans le petit couloir assombrit et calme de la discothèque, je m’étais adossé au mur, entraînant Alex contre moi. Ecartant légèrement les jambes, elle pu se caler tout contre moi, et cette proximité ne faisait qu’éveiller un peu plus ces petites fourmis dans mon bas ventre. Ce désir que j’avais … Il devenait presque insoutenable, telle une torture que je m’infligeais tout seul. Mais là est tout le réel « plaisir ». Cette attente. J’en jouais d’ailleurs, rapprochant encore mon visage de celui de ma belle, mais laissant entre nos lèvres, assez d’espace pour que la rencontre ne se fasse pas. Dans cette éteinte, j’essayais de lui proposer par sous entendu, de venir passer la nuit chez moi. Je n’avais pas été très assuré dans mon invitation, jusqu’à ce que je sente ses mains vagabonder sur mon corps. D’abord sur mon torse, puis sur ma ceinture, ses doigts allant jusqu’à frôler ma peau au niveau du bas ventre. J’en eu un petit sursaut dans ma respiration. Je manquais d’air. Le désir que j’éprouvais à cet instant était si intense, que j’avais l’impression de perdre le contrôle de moi-même. Et ses doigts qui continuaient de jouer avec la boucle de ma ceinture, n’arrangeaient rien. « Oui, je suppose que c'est une bonne idée alors … » Alors que ma respiration s’oppressait, les lèvres d’Alex se rapprochèrent des miennes. Je ne les quittais plus des yeux, prêt à les pincer entre les miennes, mais Alex se recula au dernier moment, me laissant sur ma fin. Sachant très bien à quoi elle jouait, je laissais mon visage retomber mimant un faux air blasé, et mes lèvres se dessinèrent machinalement un bien malicieux sourire, presque … Coquin. « Je vais chercher mon manteau je ne serai pas longue. » je ne répliquais rien, relevant simplement mes yeux vers sa silhouette qui s’éloignait. Avant qu’elle ne disparaisse, je l’étudiais sous toutes ses coutures, appréciant la vue de son fessier. – Si un homme affirme ne pas regarder les fesses de la fille qui s’éloigne, c’est qu’il est gay ! – Puis ce sourire bien trop ébahit aux lèvres, je me retournais à mon tour pour aller chercher mes affaires. Ma veste sur le dos, je regagnais notre place initiale dans le petit couloir, attendant sagement le retour de ma Valentine. Adossé au mur, je fixais le sol, plongé dans mes pensés, le cœur serré aussi. J’espérais sincèrement que cette nuit change la donne. Que demain tout soit différent au réveil. De toute façon, je comptais bien y travailler. L’inviter à passer la nuit chez moi était déjà un bon lancé de corde. Restait à voir si elle y répondrait jusqu’au bout. Des bruits de talons frappants le sol me ramenèrent à la réalité, et je relevais le visage et les yeux en leur direction. Alex revenait tranquillement. Je lui offrais un gourmand sourire, et lui tendais la main qu’elle attrapa aussitôt. Nous quittâmes alors la boite ensemble, main dans la main, laissant le vent nous rafraichir les idées, et la peau déjà bouillonnante. De main libre, je réajustais mon chapeau, tendis qu’elle libérait ses cheveux, et quelques paillettes filèrent derrière nous. N’habitant pas très loin de cette boite de nuit – je me demandais d’ailleurs pourquoi je n’y allais pas plus souvent – j’avais évité le métro, et nous sommes rentré à pied. Ca ne faisait pas de mal, histoire d’adoucir nos ressentis. Puis nous arrivions rapidement devant mon immeuble. Je sortais mes clés de ma poche, relâchant sa main, et je poussais la porte du hall. Je la guidais jusqu’à l’ascenseur, au bon couloir, puis je m’arrêtais devant la porte de mon appartement. Les noms de Zerkev et Zahri y figuraient, juste en dessous de la petite sonnette. Je poussais la porte après l’avoir déverrouillé, puis j’invitais Alex à entrer. Quand ce fut le cas, je refermais la porte derrière nous, et déposais mes clés sur le meuble de l’entrée. Je retirais rapidement ma veste, la laissant pendue au porte manteau, puis je m’avançais jusqu’au salon, en face du hall.

« C’est pas très grand hein. »

Oui, je suis loin d’habiter dans un palace. Mais j’ai eu la chance de dégoter un joli petit appartement pas trop cher, dans les vieux immeubles de Paris, et je l’aime. Très stylé 1900. Ca m’a changé quand je suis arrivé ici il y a quatre ans, alors que j’avais depuis mes 19 ans, vécu dans les cités de Marne la Vallée. Ici les portes tiennent debout, l’eau chaude arrive du robinet, et on ne deal pas en dessous de ma cage d’escalier. C’est comme le paradis, mais en petit. Il n’y a qu’une petite cuisine et un salon, qui sont départagés par un petit bar, un petit placard et un toilette, et un petit escalier dans le fond, qui donne sur deux chambres et une salle de bain. C’est très petit, mais moi ça me convient parfaitement. Je n’ai pas de gosses après tout. Pour moi c’est du provisoire. Je déménagerais quand j’aurais trouvé une fille avec qui vivre je suppose. En attendant, je reste là, fidèle à Igor pour ne pas le laisser seul. C’est moi qui l’ai sortie de la merde, et je crois que j’ai un peu peur de l’abandonner. Peur qu’il reprenne ses conneries.

« Fais comme chez toi. »

Je revenais vers elle, un petit sourire en coin des lèvres, puis je me glissais derrière elle pour attraper sa veste, que l’allais accrocher à côté de la mienne. Je vérifiais un instant qu’Igor était bien absent, tendant l’oreille, puis je revenais vers Alex. Me pinçant les lèvres face à elle, je laissais mes doigts jouer avec son chandail innocemment, puis je relevais mes yeux jusqu’aux siens. Je crois que si l’expression « dévorer des yeux » avait un réel sens, Alex serait déjà au tapis.

« Madame aurait-elle besoin d’un autre verre, ou … »

Chuchotai-je, laissant mon désir percer ma voix. Tirant légèrement sur son gilet, je l’attirais complètement vers moi, et mon visage retourna se nicher dans son cou. J’y laissais un instant mes lèvres, vagabonder sur sa peau, puis je les remontais jusqu’à son oreille.

« Ou l’on passe au niveau supérieur … »

Cherchant un signal de top départ, j’avais dérivé mon visage à nouveau vers le sien. Mon souffle un peu court pouvaient à nouveau s’arrêter contre ses pommettes et ses lèvres. J’en jouais, laissant mes lèvres frôler les siennes, faisant revenir en moi, le désir de la boite, qui s’était adoucis sous le froid qui régnait dehors. Mais il ne tardait pas à revenir. Mes mains qui s’étaient glissées sous le gilet d’Alex, jouant avec le tissus de sa robe, me laissait encore une fois, apercevoir au touché, ses formes sur ses hanches, et déjà je sentais la chaleur regagner mon corps. Puis doucement, j’allais presser mes lèvres aux siennes, lui volant un baiser tant désiré. Seulement, contrairement aux fois ou l’on se retrouve juste pour le côté torride de la chose, cette fois ci, je laissais ce baiser s’attendrir, plein de douceur. J’attendais qu’elle le fasse s’élever de niveau, pour la suite.