22h. J’pousse la porte d’un bar. Je suis tellement défoncée que j’ai pas pris la peine de lever les yeux pour prendre connaissance du nom de l’établissement. Faisant mon possible pour paraitre le plus normale possible malgré les quelques grammes de coke que véhiculait mon sang, je me traine jusqu'au comptoir pour prendre ma commande. Par malchance, j’tombe sur LE barman qui appliquait la loi à la lettre. Lorsque je lui demande de me servir une vodka, ce dernier refuse, par peur d’avoir des problèmes avec la loi pour avoir servi de l’alcool fort à une mineure. Même sous l’influence de la drogue, mon cerveau trouve la force de se dire que son raisonnement est complétement débile. C’est vrai quoi, personne le remarquera. Les inspecteurs ont une chance sur ( veuillez insérer ici le nombre de bars peuplant Paris ) de tomber sur lui. Rhaa, ce que je peux détester ce genre de coincés du cul qui font tout pour éviter de prendre des risques. C’est vrai quoi, faut péter un coup, merde ! Les poussées d’adrénaline provoquées par l’interdit, y a que ça de vrai. Complétement désespérée, j’lui fais un bras d’honneur avant de me diriger vers la sortie. Mouton, va. Et là, mon regard accroche celui d’un serveur beaucoup plus jeune et moins expérimenté que son aîné. J’me dis alors que ça vaut le coup d’essayer. Je me dirige vers lui, un sourire plaqué sur les lèvres. J’lui tape la conversation pendant quelques minutes avant d’en venir au vif du sujet : la vodka. Au début, il se montre un peu réticent à l’idée de braver les interdits parce qu’apparemment, son patron a le C4 facile. Je n’ai eu qu’à déboutonner les premiers boutons de mon chemisier pour qu’il se décide à être un peu plus coopératif. BAHAHA, comme quoi il suffit de dénuder une toute petite parcelle de peau pour obtenir ce que l’on veut. Aaah, ce que j’aime être une fille, parfois. Bref, pur bonheur. C’est donc un verre de vodka à la main que je me dirige vers une table, décochant un clin d’œil narquois au patron du bistrot. J’sens que l’employé qui a fraudé va passer un sale quart d’heure à cause de moi. Oui je sais j’suis une salope. Et vous voulez savoir ? J’adore ça.

Alors que je sirote descend innocemment ma vodka, je me rends compte que ça fait un peu près un quart d’heure qu’un vieux dégueu est en train de me relooker de la tête aux pieds. Vous savez, le genre de gars qui a une panse à bière tellement grosse qu’il peut plus voir ses pieds. A croire que j’ai un don pour attirer l’attention de ce genre de pervers. Pas rassurée pour un sou, je jette un regard circulaire autour de moi pour voir si je connais personne susceptible de me servir de protection face à ce troll au cas où il se laisserait aller à ses pulsions. Ouais, peut-être qu’il regardait dans ma direction tout à fait par hasard, peut-être que j’suis une grosse parano de la vie mais bon, on sait jamais ee. Et là, BINGO, mon regard finit enfin par s’arrêter sur une tête connue. Enfin, connue, c’est vite dit ->. Joshua, je crois qu’il s’appelle. J’sais pas. J’sais plus. Je l’ai rencontré via Twaggle alors que j’avais la tête à l’envers, ça explique tout, j’pense. Bref, j’trouve que le rôle de sauveur lui va à merveille, c’est pourquoi je m’avance dans sa direction d’un pas chancelant avant de passer mon bras autour de son cou, plus pour me soutenir qu’autre chose.

« J’sais qu’on se connait pas plus que ça mais … » Je lui désigne alors le gars d’un signe de la tête avant de poursuivre. « Pedobear à 12h @@. Tu me rendrais une fière chandelle si tu pouvais me débarrasser de lui. Soit en lui faisant avaler ses dents, soit en me faisant passer pour ta meuf. Au choix. »

Dilemme cornélien ->. Non sérieusement, j’suis pas consciente de la moitié de ce que je raconte. J’dois clairement faire pitié à demander de l’aide à un type dont j’ignore tout et qui si ça se met, ne vaut pas mieux que l’autre pédophile que j’essaie de fuir. Heureusement, ce type a pas l'air d'être dans un meilleur état que moi. Avec chance, il aura oublié mon existence demain matin.